Contenus dans ce second volume.
Les insectes ont des
caractères si distincts et si
précis, les vers au contraire en ont si
peu de
positifs et de généraux, que la plus courte ma-
nière de définir ces derniers, seroit peut-être de
les nommer animaux
à sang blanc qui ne sont
point insectes; c'est-à-dire, qui diffèrent de
ces
derniers par l'absence des antennes et des organes
de mouvement
articulés. (§ 40-122).
Les vers ont d'ordinaire un corps mou, quel-
quefois comme gélatineux; quelques-uns, mais
en petit
nombre, sont couverts de poils, comme
les aphrodites; quelques autres,
tels que les our-
sins, sont revêtus d'une enveloppe
calcaire ou
presque spathique. Des amphitrites se construisent
un
tube de grains de sable, de fragmens de co-
quilles, etc.,
très-artistement travaillé; beaucoup
d'autres animaux de cette classe
(les testacées et
[Seite 2] quelques coraux) habitent une maison
solide,
dans laquelle ils sont nés, et qui ressemble à de
la
porcelaine ou de la pierre. Il y a de ces ani-
maux qui la
portent avec eux; chez d'autres, elle
est fixe et immobile.
Aucun animal de cette classe n'a réellement
d'ailes; car on ne peut pas
appeler vol les sauts
que la sèche peut faire hors de l'eau. On
ne
peut pas non plus dire que les vers ont propre-
ment des pieds pour les soutenir et pour mar-
cher. Mais
les limaces, les oursins, les astéries
possèdent des organes
particuliers qui ont, en
quelque façon, une destination semblable.
D'ail-
leurs, l'absence de ces organes de
mouvement
extérieurs est réparée, dans beaucoup de vers, par
la
faculté qu'ils ont de contracter et d'étendre
leur corps tour à tour;
faculté qui leur donne
un mouvement progressif.
Au lieu d'antennes, beaucoup de vers ont à
la tête ce qu'on nomme des tentacules, ou des
barbillons flexibles, inarticulés, mous et char-
nus. Il est
des espèces chez lesquelles ces tenta-
cules sont d'une
longueur considérable: en général
ils servent à différens usages. Chez
quelques vers,
[Seite 3] c'est l'organe du toucher; d'autres s'en servent
pour saisir leur
proie; chez les hélices ils sont
terminés par des yeux.
On peut encore moins dire quelque chose de
positif sur les sens et les organes de ces ani-
maux,
que sur ceux des insectes. Cependant
l'on sait, à n'en pas douter, que
quelques-uns
ont de véritables yeux, comme les
sèches, les
hélices, etc.; et que d'autres, comme les polypes,
ont,
quoique sans yeux, un sentiment très-fin
de la clarté et de la
lumière.
Par rapport à leur organisation intérieure,
la
plupart des vers diffèrent autant des insectes,
que ces derniers des
animaux à sang rouge.
Cette classe se distingue aussi, au total de la
précédente, en ce
qu'autant que je sache, aucun
ver ne subit de métamorphose, tandis que
la
plupart des insectes en doivent subir plusieurs.
Ces animaux séjournent ordinairement dans
l'eau,
et le plus grand nombre d'entre eux de-
meure dans
l'océan. Quelques-uns vivent seule-
ment sous terre; et
plusieurs, tels que les vers
[Seite 4] intestinaux, et les animaux spermatiques, habi-
tent exclusivement dans le corps d'autres ani-
maux vivans.
Ce qui conserve beaucoup de ces animaux,
c'est leur force étonnante de
réproduction; et
quelques-uns même, comme l'anguille de la colle
et
le rotifère de Spallanzani, ont une sorte de
réviviscence qui paroît
leur donner, en quelque
façon, la faculté de n'être jamais détruits.
Le plus grand nombre des vers, excepté les
sèches et la plupart de ceux
qui vivent dans
les intestins des animaux, sont de véritables her-
maphrodites, et chaque individu
est en état de
reproduire son espèce, de l'une ou de l'autre
des
manières exposées plus haut, (§ 20).
Remarque. Il y a quelques animaux de cette
classe
dont l'accouplement a quelque chose d'ex-
trêmement remarquable. Ce sont les colimaçons
ordinaires,
la livrée, par exemple, le colimaçon
des arbustes, etc.; ils sont armés,
dans le temps
de leurs amours, d'un petit dard de
substance
calcaire, et qui a la forme d'un fer de lance à
quatre
tranchans: ce dard est caché dans une
ouverture au cou. Lorsque deux
colimaçons se
[Seite 5] rencontrent, chacun des deux enfonce son dard
dans la poitrine de
l'autre, et cette irritation ré-
ciproque et préliminaire
précède le véritable
accouplement.
Tous les animaux de cette classe, qui vivent
dans la mer, sur-tout les
testacées et les coraux,
sont d'une grande importance dans
l'économie
de la nature; ils font, dans l'océan, ce que font
les
insectes sur et dans la terre. Ils consomment,
travaillent,
transforment, pour ainsi dire, les
matières superflues ou nuisibles qui
s'y trou-
vent. Ils sont utiles à l'homme en particulier,
en
ce que plusieurs, les testacées, par exemple,
sont mangeables, et
même quelques-uns forment
la nourriture principale des navigateurs et
des
peuples habitans sur les bords de la mer. Il y
a des coquillages
desquels autrefois, beaucoup
plus qu'à présent, on tiroit la couleur de
pour-
pre*. On peut faire de l'encre
avec la liqueur
que répand la sèche. Le byssus
des jambon-
neaux (Pinna) fournit une sorte de soie
brune
que l'on travaille. Plusieurs coquillages portent
[Seite 6] des perles*; le corail rouge est un article
de
commerce très-important, sur-tout dans les Indes
orientales.
Différentes espèces de coquillages ont cours,
chez quelques peuples
sauvages, au lieu de petite
monnoie, ou comme elles sont, ou coupées
en
morceaux. C'est de pareils fragmens de coquil-
lages de différentes couleurs, que les iroquois
et les autres indiens
du nord de l'Amérique, font
leur wampum, qui
leur sert de titres et d'an-
nales**. Beaucoup de sauvages se servent de
conques et de
coquillages, en guise de tasses, de
cuillers, etc. Les insulaires de la
mer du Sud en
font leurs jolis hameçons, et toutes sortes
d'outils
nécessaires à leur pêche (§ 118). Les peuples du
nord-ouest
de l'Amérique arment leurs harpons
de coquilles aiguisées et
pointues.
On emploie dans les arts la nacre de perle et
d'autres coquillages, qu'on
travaille en camées,
comme les onyx. Les artistes et les ouvriers
se
servent de l'os de sèche. L'éponge sert à
diffé-
rens usages domestiques. On fait de la chaux
avec
un grand nombre de testacées et de coraux; et
dans la Chine
septentrionale, on emploie, au lieu
de vitres, de grands coquillages
très-minces, etc.
Les sangsues sont un moyen de guérison, que
la
chirurgie emploie avec succès; beaucoup de
testacées enfin forment la
parure la plus recher-
chée et la plus générale des
peuples sauvages.
Remarque. Dans la collection des objets de la
mer
du Sud, que le roi d'Angleterre a donnés au
musæum de Gottingue, on
trouve, entre autres
ornemens pour servir à la parure, un collier
de
jolis petits coquillages polis avec soin, percés et
enfilés
très-ingénieusement avec du liber, lequel
a été travaillé par ce peuple,
que l'on regarde
ordinairement comme le rebut misérable de l'es-
pèce humaine, savoir, par les pesserahs de la
terre de
feu.
Parmi les animaux nuisibles de cette classe,
on compte d'abord les vers
redoutables du corps
humain qui se tiennent, ou dans le canal intes-
tinal, comme l'ascaride vermiculaire, les stron-
[Seite 8] gles, les trichures et les ténia; ou sous la peau,
comme le ver de
Guinée. Viennent ensuite les
douves qui tourmentent les moutons, les
hyda-
tides des cochons, et tant d'autres vers qui ren-
dent malades les quadrupèdes et les poissons. Les
limaces
et les colimaçons font tort aux plantes;
les tarets, les dails, etc.,
percent les vaisseaux
et les digues.
Remarque. Quant aux contes singuliers que
l'on a
faits de la furie infernale, ce petit ver,
que personne n'a vu
certainement, et que l'on
a décrit cependant très-exactement, qui est
armé,
dit-on, d'un crochet, qui vole dans l'air sans ailes,
se
précipite sur les hommes et les fait mourir en
peu de minutes, dans des
tourmens horribles,
j'avoue franchement que j'ai de la peine à
y
ajouter foi.
J'ai suivi aussi dans cette classe, à quelques
petits changemens près,
l'ordre du système de
Linnée.
La plupart des animaux de cet ordre ont un
corps soit cylindrique, soit
en forme de ruban,
et on a trouvé dans presque tous qu'ils ne
sont
pas hermaphrodites, mais qu'au contraire les deux
sexes sont
séparés dans deux individus. Tous les
vers intestins du corps humain
(les animaux sper-
matiques exceptés) sont de cet
ordre.*
(Corps filiforme, térète, égal, lisse).
1. | lat. all. angl. |
Le Dragonneau des ruisseaux. G. aquaticus. das Wasserkalb. the water Hair- worm. |
Pâle, à extrémités noi- res. |
Long d'un empan, gros comme un brin de fil
[Seite 11] assez fort. Dans les
terrains limoneux et dans
l'eau.
2. | lat. all. |
Le Ver de Guinée. G. medinensis (dracunculus, vena medinen- sis). der Nervenwurm. |
Tout pâle. Sloane Nat. hist. of Jamaica, vol. 2, tab. 134, fig. 1. |
Du golfe Persique, des deux Indes, en Guinée.
Près de trois pieds et
demi de long. Il se montre
sous la peau, sur-tout près des os, au
genou,
au bras, où il produit des pustules très-doulou-
reuses, et une forte inflammation. Il faut le
faire
sortir avec beaucoup de soin de sa plaie, pour
qu'il ne se
casse pas. C'est une opération qui dure
trois semaines et plus. Il
est rare qu'un homme
ait plus d'un tel ver; cependant on en a vu
qui
en avoient quatre ou cinq à la fois.
(Corps égal, térète, à bouche armée de
trois petits
tubercules; les intestins visibles).
1. | lat. all. angl. |
L'Ascaride vermi- culaire. A. vermicularis. der Martwurm. the Botts. |
Queue subulée; peau crénelée très-légèrement sur les côtés du corps. Pl. 23, fig. 1, 2. |
Semblable au ver du fromage. Il se tient dans
[Seite 12] l'intestin rectum, et
suce avec celle de ses extré-
mités qui est
obtuse.
2. | lat. all. angl. |
Le Strongle. A. lumbricoides, lumbricus teres. der Spuhlwurm. the round gut Worm. |
Queue obtuse, fente de l'anus transversale, intes- tin orange. |
Le plus commun des vers intestins de l'homme.
Ils se tiennent
sur-tout dans les intestins grêles,
et quelquefois en très-grand
nombre.
(Corps inégal, térète, capillaire antérieu-
rement, épaissi postérieurement).
1. | lat. all. |
Le Trichure hu- main. T. hominis. die Trichuride. |
Légèrement crénelé en dessus, lisse en dessous, strié très-légérement an- térieurement. Pl. 23, fig. 3. |
Dans les gros intestins de l'homme. Suce avec
son extrémité mince,
capillaire.
(Corps térète, à trompe cylindrique ré-
tractile, hérissée).
1. | lat. |
Le grand Echi- norrhynque. E. gigas. |
Blanc, cou nul, trompe vaginée; plusieurs ran- gées d'aiguillons recour- |
(Corps térète, annelé, hérissé longitu-
dinalement d'aiguillons à peine sensibles).
1. | lat. all. angl. |
Le Lombric ter- restre, le Ver de terre. L. terrester. der Regenwurm. the Earthworm. |
Selle circulaire, huit rangées d'aiguillons ab- dominaux. Pl. 23, fig. 7. |
C'est l'animal si connu, qui fait tant de mal
aux jeunes plantes
potagères, un véritable ani-
mal
souterrain.
Environ un pouce et demi de long. Dans les
étangs, les fossés, etc.
Il a, comme le ver de
terre, une force de réproduction étonnante.
Un
vingt-sixième de l'animal que l'on a coupé, peut,
[Seite 14] en quelques mois, devenir
un animal parfait. Il
se multiplie naturellement, soit en engendrant
des
petits vivans, soit en poussant des petits comme
des
rejetons.
(Corps gélatineux, presque plane, à pore
ventral
double).
1. | lat. all. angl. |
La Douve du foie. F. hepatica. d. Egelschnecke. the Fluke. |
Déprimée, ovée, bru- ne, garnie antérieure- ment d'un petit tube. J. C. Schæffers Egel- schnecken, etc. fig. 1, 8. |
2. | lat. all. angl. |
La Douve des poissons. F. intestinalis. d. Riemenwurm. the Gourdworm. |
Corps en ruban, à bords ondulés. Journal des savans, 1726, pag. 104. |
Comme un bout de ruban étroit. Inarticulé, dans
le ventre de quelques
poissons. On en a trouvé
de vivans encore dans des poissons
cuits.
(Corps presque plane, géniculé,
bouche
quadrilobée).
Un genre très-étendu et très-remarquable, tant
[Seite 15] à cause de sa
conformation singulière, que par
rapport aux accidens variés et
opiniâtres que
ces espèces causent dans le corps humain. Ce
ver
est articulé; il se cramponne dans l'intestin rec-
tum, au moyen de la trompe pointue qui sort
de sa
tête divisée en quatre lobes (planch. 23, fig.
4). Cette tête est
suivie (du moins dans les es-
pèces que je cite) d'un
cou extrêmement étroit,
presque filiforme, qui se perd
insensiblement avec
des articulations toujours plus grandes et
plus
visibles dans le reste du corps du ver. Sur cha-
cune des grandes articulations qui forment la
plus
longue partie de l'animal (planche 23, fig.
5–6), on aperçoit un
ovaire particulier, ordi-
nairement d'une forme
très-élégante, qui repré-
sente quelquefois une sorte
de feuillage, et du-
quel les œufs du ver peuvent
sortir par une ou
deux ouvertures qui se trouvent au bord ou
dans
le côté large; du reste ce ver n'est rien moins que
solitaire; on a trouvé plusieurs ténia à la fois
dans un seul et même homme, ou dans un
seul
et même animal.
Cette espèce est la plus commune en Allemagne.
Elle se trouve, ainsi
que la suivante, dans les
boyaux grêles de l'homme.
Les vermes curcurbitini, ascarides
couleti,
sont des articles postérieurs détachés de ce ver.
Dans d'autres contrées de l'Europe. Très-com-
mun,
sur-tout en Suisse et en France.
(Corps en forme de ténia, se terminant
en vessie
lymphatique; bouche quadrilobée).
La tête et la partie antérieure de cet animal
également
très-singulier, qui se trouve dans les
intestins de différens
mammifères, ont beaucoup
de ressemblance dans plusieurs espèces avec
celles
des ténia, mais la partie postérieure
se termine
[Seite 17] en une vessie lymphatique ovale de différente
grandeur.
Remarque. Il est impossible de méconnoître
la
véritable animalité propre de ces hydatides; la
construction
de leurs suçoirs, et l'analogie avec
les ténia, la confirment
clairement; mais il n'en
est pas de même de ces vessies lymphatiques,
provenues contre nature, qui se trouvent
quel-
quefois en très-grand nombre dans la cavité
du
ventre des hydropiques (rarement dans d'autres
animaux). Ces
dernières n'ont point une gran-
deur, une forme et une
structure déterminée;
elles manquent absolument de suçoir; enfin
elles
diffèrent totalement et d'une manière frappante
des
véritables hydatides, tandis qu'elles
ressemblent
parfaitement aux autres vessies du corps
humain,
qui, bien certainement, proviennent de vaisseaux
mal
conformés (comme par exemple on en trouve
dans le placenta des
femmes grosses); toutes ces
considérations m'empêchent de prendre
pour de
véritables animaux ces vessies d'hydropique, com-
me l'ont fait Hunter et
quelques autres.
1. | lat. all. |
L'Hydatide des cochons. H. finna. die Finne. |
Conique, enfermée dans une double vessie adhé- rente à l'intérieure par sa base, et la tête dirigée vers le cou de la vessie. |
Dans la chair des cochons. Malpighy a
déjà
[Seite 18] démontré sa nature animale. Comme elle se trouve
seulement dans le
cochon domestique et point du
tout dans le sanglier, elle offre
l'exemple de corps
organisés qui paroissent avoir été créés
comme
après-coup, long-temps après la première créa-
tion.
2. | lat. |
L'Hydatide glo- buleuse. H. globosa. |
Simple, ovée, corps articulé distinctement, rugueux, imbriqué. Goeze Eingeweidewür- mer, tab. 17. |
La vessie est souvent plus grosse qu'un œuf
de poule. Le plus
communément dans la peau
du ventre et dans le foie du cochon.
(Corps térète, alongé; bouche antérieure,
atténuée,
cylindrique; ouverture latérale du
corps verruciforme).
(Corps oblong, marchant sur l'un des
disques où
sont ou sa bouche ou sa queue).
La meilleure espèce pour tirer du sang.
2. | lat. |
La Sangsue huit points. H. octoculata. |
Déprimée, brune, huit points noirs sur le disque de la bouche. Schwed. Abhand. 1. c. fig. 5, 8. |
Ne dépose qu'un seul œuf qui, au commen-
cement, ne
contient qu'une liqueur aqueuse; mais
ensuite, de cette lymphe
sortent huit à dix petites
sangsues, et quelquefois même
davantage.
Ce sont des vers nus, qui se distinguent de
ceux
de l'ordre précédent par un corps plus visqueux,
et par des
membres extérieurs plus distincts.*
Quelques-uns ressemblent beaucoup aux animaux
qui
habitent les conques et les coquilles.
(Corps oblong, rampant, à écusson charnu
en dessus,
à disque longitudinal plane en
dessous; ouverture latérale à droite
pour les
parties sexuelles et les excrémens; quatre ten-
tacules au-dessus de la bouche).
Ces vers nus ont de commun avec les vers à
[Seite 21] coquilles du genre des
limaçons qui leur ressem-
blent, une force étonnante
de réproduction.
(Corps rampant; bouclier dorsal mem-
branacé; ouverture latérale à droite pour les
parties sexuelles;
anus sur l'extrémité du
dos).
(Corps rampant, oblong, plane en
dessous; bouche
antérieurement en des-
sous; anus postérieurement
entouré de cils
[Seite 22] en dessus; deux tentacules sur le corps à
la
partie antérieure, entre des trous rétractiles).
(Bouche antérieure; corps percé de deux
petits
trous sur les côtés; quatre tentacules,
huit bras palmés).
Feu Forster ne croyoit pas que l'on
dût
compter parmi les Doris ce mollusque
assez sin-
gulier, mais il en a fait un genre
particulier; pour
le nom générique il a suivi l'idée de Linnée, qui
a donné à ses genres de
mollusques des noms de
dieux marins. Celui que Forster a choisi indique
de plus la couleur
bleue de cet animal.
Il a pêché cette espèce dans la mer atlantique,
lors de son voyage
autour du monde.
(Corps rampant oval, plusieurs fascicules
[Tab. II] [interleaf] [Seite 23]pédiformes de chaque côté; bouche rétrac-
tile; deux tentacules sétacés).
Les aiguillons et les poils dont elle est couverte
des deux côtés,
brillent, sur-tout au soleil, des
couleurs les plus belles,
quelquefois comme la
flamme bleuâtre du soufre, etc.
(Corps prolongé en tube, annelé, pédon-
cules verruqueux; tentacules acuminés, rap-
prochés, plumeux).
1. | lat. all. |
L'Amphitrite do- ré. A. auricoma. der Sandkœcher. |
Deux barbillons de cha- que côté; tentacules pec- tiniformes, dorés, roides, sur la partie antérieure. Pallas miscell. zool. tab. 9, fig. 3. |
De la mer du Nord. Cette espèce, ainsi que
quelques autres de ce
genre, habitent de petites
maisons fort jolies, un peu coniques, qui
sont
construites ordinairement d'une seule couche de
[Seite 24] petits grains de sable
agglutinés les uns contre les
autres.
(Corps rampant, oblong, linéaire; pé-
doncules latéraux pénicillés; tentacules sim-
ples).
1. | lat. all. angl. |
La Néréïde phos- phorique, la Bel- le de nuit. N. noctiluca. das Seelicht. the noctilucous Nereis. |
Vingt-trois segmens, corps à peine visible. |
Dans la mer. Il est possible que cet animal soit
une des causes de la
lueur qu'on observe pendant
la nuit sur plusieurs parties de la
mer.*
(Corps linéaire, transparent, déprimé;
pédoncules
sétacés; tentacules nuls).
Ces vers se propagent d'une manière parti-
culière**; ils sont articulés. Leur dernière arti-
culation s'étend peu-à-peu, et devient un ani-
[Seite 25] mal parfait qui se sépare, au bout de quelque
temps, du reste du
corps de l'ancienne naïade, et
qui quelquefois même, avant de
tomber, pro-
duit de la même manière d'autres vers
comme
lui, en étendant sa dernière articulation. Cepen-
dant quelques espèces, telles que la suivante, peu-
vent se multiplier aussi par des œufs fécondés
par un
véritable accouplement.
(Corps fixe, presque térète, vaginant;
deux
ouvertures à la sommité, l'une plus
basse).
Elles sont attachées sur les rochers qui bor-
dent le
rivage, et elles peuvent lancer de l'eau
à une assez longue
distance.
(Corps s'attachant par la base, oblong,
térète;
bord du sommet susceptible de di-
latation, tentacule
intérieurement, entou-
rant une bouche terminale,
centrale).
(Corps libre presque oblong, charnu,
apode, bouche
à trompe terminale cylindri-
que plissée sous la
lèvre, deux trous au côté
gauche du cou).
(Corps libre, nu, gibbeux, à anus ter-
minal; plusieurs tentacules à l'autre extré-
mité;
bouche entre les tentacules).
De l'océan Atlantique. Cet animal est singu-
lier; son
corps est petit et en forme de vessie;
et à ce corps sont suspendus
des barbillons rou-
ges et bleus, qui quelquefois ont
trois ou quatre
pieds de long, et qui, lorsqu'on les touche, brû-
lent plus douloureusement que les orties; au-des-
sus de la vessie se trouve une voile que l'ani-
mal, lorsqu'il nage, dirige d'après le vent.
(Corps filiforme; bouche antérieure, à
prépuce
garni d'un gland pédonculé, tubu-
leux; plusieurs
tentacules capillaires autour
de la bouche).
(Corps s'attachant par les tentacules,
oblong,
presque térète, deux ovaires ten-
tacules en forme de
bras).
Tourmentent beaucoup les poissons, dans les
branchies desquels elles
habitent de préférence.
(Corps s'attachant, comprimé, à dos ca-
naliculé; bouche à ouverture sans dents,
terminale,
trois paires de bras, ou de tenta-
cules en
dessous).
1. | lat. all. angl. |
La Scyllée. S. pelagica. die Sargassoschne- cke. the sea Onion. |
Seba Thesaurus, vol. 1, tab. 74, fig. 7. |
(Huit bras semés intérieurement de coty-
lédons, bec entre les bras, corné, terminal;
ventre
pourvu d'une vessie atramentifère,
ouvert inférieurement à sa base
par une
fente transversale au-dessus de laquelle pa-
roît un trou pour les excrémens).
Les sèches se trouvent dans toutes les mers*;
elles diffèrent
tellement des autres animaux de
cette classe, tant à l'égard de leur
organisation
intérieure, de leurs viscères conformés parfaite-
ment, de leurs organes sexuels, qu'à celui des
yeux,
et même des organes de l'ouïe, que J.
[Seite 30] Hunter leur accorde. Elles ressemblent au Con-
traire tellement à quelques poissons, qu'il m'en
a coûté pour me
résoudre à les placer au milieu
des vers de cet ordre, dont la
conformation est
si simple.
Le nombre des suçoirs du ventouses qui ar-
ment leurs
bras, croît avec l'âge, et il est des
espèces qui en ont plus de
mille. C'est par ces
suçoirs qu'ils s'attachent; souvent leurs bras
leur
sont arrachés par des conques, ou dévorés par
des poissons;
mais il leur en revient bientôt d'au-
tres. Les
anciens connoissoient déjà cette particu-
larité; la
plupart des espèces sont remarquables
par la liqueur noire qu'elles
portent dans un
réservoir particulier dans leur ventre; elles
peu-
vent répandre cette liqueur quand elles
veulent,
et par-là elles noircissent l'eau qui les entoure.
M.
le professeur Schneider a partagé tout
le
genre dans les deux familles suivantes.
C'est particulièrement de cette espèce, que
provient la substance
connue sous le nom d'os
[Seite 31] de sèche. Cet os
est une écaille large osseuse,
d'une texture assez singulière,
qui couvre le dos
de l'animal. Quelques sortes de raisins de mer
(uvae
marinae), sont les œufs de cette espèce
et de quelques
espèces analogues.
Cette espèce, très-estimée à cause de son goût
délicat, se trouve
dans plusieurs contrées, parti-
culièrement dans
les Indes orientales, et dans le
golfe du Mexique; parfois d'une
grandeur éton-
nante.
(Corps gélatineux, orbiculé, convexe en
[Seite 32] dessus, creux en dessous;
bouche infère
centrale, labiée; tentacules dans la
plupart
marginaux, souvent rétractiles).
Quelques espèces contribuent aussi à la lueur
qu'on remarque sur la
mer.
De la Mer rouge, longue d'un empan, du
plus beau violet.
On distingue dans cet ordre
très-nombreux
d'animaux deux parties principales; savoir,
les
coquilles et les animaux qui y habitent. La con-
formation de ces derniers est très-variée; cepen-
dant
ils ressemblent en grande partie aux vers
de l'ordre précédent. Les
coquilles sont composées,
au commencement, d'une première
substance
membraneuse, parfois presque cornée, qui
prend
insensiblement toute sa consistance par le suc
calcaire qui
s'y dépose peu à peu. Réaumur a
observé que
les coquilles des limaçons nou-
veaux-nés n'ont pas encore tous leurs tours de
spire; mais ces tours
se forment ensuite peu à
peu, à mesure que l'animal croît, et ils se
déposent
au bord de l'embouchure de la coquille (non pas
comme s'ils
sortoient de la jeune coquille et se
développoient comme des germes). La
disposi-
tion parmi les conques est la même.
Beaucoup
de ces coquilles sont remarquables, à cause de
leur
conformation singulière*;
d'autres le sont
par leur émail brillant et semblable à celui de
[Seite 34] la porcelaine;
d'autres encore, par leurs couleurs
superbes*, et par leurs dessins agréables et
ré-
guliers.**
On divise cet ordre très-étendu, d'après le
nombre et la conformation des
coquilles, dans
les quatre familles suivantes.
B. Testacées bivalves ou conques.
C. Testacées univalves à spire régulière, sa-
voir les limaçons.
D. Univalves à spire nulle ou très-irrégulière.
Ils vivent uniquement dans la mer.
(Plusieurs pièces testacées arrangées lon-
gitudinalement, tombantes sur le dos).
(Animal à bouche se roulant en
spirale;
tentacules formant panache, coquille mul-
tivalve inéquivalve).
Plusieurs espèces, comme par exemple ici les
deux premières, sont
attachées avec leur coquille
[Seite 36] même sur quelque corps; mais chez
d'autres,
comme chez les deux dernières, la coquille mul-
tivalve tient à un tube charnu qui
lui-même
s'attache quelque part. C'est une différence
si
frappante, qu'on pourroit fort bien déterminer
d'après
elle deux genres distincts.*
Dans beaucoup de pays on le trouve sur la
quille des vaisseaux,
sur des rochers, des ani-
maux, des conques, des
écrevisses, etc.
2. | lat. all. angl. |
Le Diadème. L. diadema. die Wallfischpo- cke. the Whale-acorn- shell. |
Coquille presque ronde, à six lobes, sillonnée, fixe. Chemnitz, vol. 8, tab. 99, fig. 843, sqq. |
Sur la peau des orques et des baleines.
3. | lat. |
L'Anatife pousse- pied. L. polliceps. |
Coquille à vingt valves (ou plus) polymorphes; tube granulé de squamu- |
Cet animal singulièrement conformé, habite
particulièrement la
Barbarie.
Elle est connue particulièrement par cette tra-
dition fabuleuse dont j'ai parlé, à l'occasion de
la barnache
(page 276). La coquille à cinq val-
ves adhère,
avec l'animal qui y demeure, à
un tube charnu. On trouve
quelquefois plusieurs
individus attachés comme les branches
d'un
arbre, à un tube commun, qui lui-même tient
à des
saules pourries, ou à des pièces de vais-
seaux
naufragés.
(Coquille composée de deux valves prin-
cipales, divariquées, et de quelques autres
plus
petites, difformes vers la charnière;
charnière recourbée, liée
par un cartilage).
Elles percent les rochers et même le marbre le
[Seite 38] plus dur; elles
pénètrent également dans les co-
raux les plus
forts, dans les coquilles d'huître,
les quilles de vaisseau,
etc., et elles se construisent
une habitation à l'extrémité du
trou qu'elles ont
fait.
1. | lat. all. angl. |
Le Pitaut, le Dail à six pièces. P. dactylus. d. Dattelmuschel. the Piddock. |
Coquille oblongue striée en réseau. Chemnitz, vol. 8, tab. 101, fig. 859. |
L'animal luit dans l'obscurité, et jette une assez
grande
clarté.
La principale différence des genres repose sur
l'égalité ou
l'inégalité des deux valves et de leurs
bords, et sur la
conformation de la charnière.
(Coquille bivalve, béante à une extré-
[Seite 39] mité; charnière composée d'une dent
[dans
la plupart] solide, épaisse, large, vide et
point
insérée dans la valve opposée).
(Coquille bivalve, oblongue, béante de
chaque
côté; dent de la charnière subulée,
réfléchie, souvent double,
point insérée
dans la valvule opposée; bord latéral
plus
usé).
(Coquille bivalve, ployée antérieurement
de
l'un à l'autre coté; charnière à trois dents;
les latérales n'entrant dans aucune fos-
sette).
(Coquille bivalve, presque
équilatère,
équivalve, charnière ayant dans ehaque
valve
deux dents primaires, qui entrent exac-
tement les
unes dans les autres; les latérales
étant à quelque distance et
insérées).
(Coquille bivalve, inéquilatère, équi-
valve; charnière composée d'une dent du
milieu,
compliquée, avec une fovéole ad-
jointe, et de
latérales éloignées, insérées).
(Coquille bivalve, à bord antérieur très-
obtus; charnière composée de deux
dents
primaires, et d'une marginale solitaire, à
quelque
distance, sous l'anus).
(Coquille bivalve, à lèvres du bord an-
térieur tombantes, charnière à trois
dents,
toutes rapprochées, les latérales divergentes
au
sommet).
A des valves épaisses et pesantes. Les iroquois
et d'autres
sauvages du nord se servent des co-
quilles pour y
polir les coraux qui servent à leur
wampum, pag. 6, et à leur parure; et lorsqu'ils ont
de
longs voyages à faire à pied, ils mettent dans
leur bouche
l'animal qui habite la coquille, et
ils le mâchent
continuellement.
(Coquille inéquivalve, roide;
charnière
composée de deux dents recourbées, avec
une petite
fossette au milieu).
1. | Le Pied-d'âne, le Claquet de Laza- re. |
Coquille presque oreil- lée, épineuse. Chemnitz, vol. 7, tab. |
L'une des valves dépasse par derrière l'autre
de beaucoup, et est
dentelée comme avec une
scie; la direction de la charnière est
également
remarquable; les dents entrent si
singulièrement
les unes dans les autres, que les coquilles
peuvent
bien s'ouvrir, mais ne peuvent se détacher
sans
briser la charnière.
(Coquille bivalve, très-grosse;
charnière
formée par un cal gibbeux, inséré oblique-
ment dans une fossette oblique).
Le plus grand de tous les coquillages connus;
[Seite 45] les coquilles pèsent
près de six quintaux, et l'ani-
mal trente livres.
Les insulaires des Indes orien-
tales, et les
peuples qui habitent les côtes de la
Mer rouge, mangent sa chair
avec plaisir.
(Coquille bivalve, équivalve; charnière
à dents
nombreuses, aiguës, alternes, in-
sérées).
(Coquille bivalve, inéquivalve [dans
la
plupart], presque oreillée; charnière éden-
tée, composée d'une fossule creuse, ovée,
et de stries
latérales transverses).
Les différentes espèces de ce genre devroient
être aussi divisées
en deux autres genres, dont
le premier comprendroit les
Pélerines (Pecten),
auxquelles
appartiennent les deux premières es-
pèces; et le
second, les huîtres proprement dites;
le cit. Cuvier a fait ce changement.
On les ramasse particulièrement sur les côtes
nord-ouest de
l'Europe; on en trouve aussi sur
des bancs d'huîtres dans la
Méditerranée et la
mer Adriatique.
6. | lat. all. angl. |
La Selle. O. ephippium. der polnische. Sattel. the grate Scal- lop. |
Coquille équivalve or- biculée, comprimée, membranacée. Chemnitz, vol. 7, tab. 59, fig. 576. |
De l'océan des Indes. Contient quelquefois des
perles, mais
ordinairement d'une couleur sombre,
et difformes.
(Coquille inéquivalve, l'une des val-
vules un peu aplatie [perforée souvent à
la
base], l'autre plus gibbeuse à la base;
charnière édentée,
composée d'une cicatri-
cule linéaire proéminente,
et d'une dent la-
térale intérieure; deux rayons
osseux pour
la base de l'animal).
angl. |
muschel. the Anomia-Te- rebratula. |
très-entier, fermé dé tous côtés. Chemnitz, l. c. tab. 78, fig. 707. |
De la Méditerranée, de l'océan Atlantique,
etc. Ce testacée est
du petit nombre des animaux
marins de la création actuelle, que
l'on peut re-
garder comme l'analogue d'une pet
réfaction ab-
solument semblable du monde
antérieur, laquelle
on trouve dans les montagnes à couches
cal-
caires.
(Coquille bivalve, rude, souvent atta-
chée par le byssus; charnière édentée, dis-
tincte par une rainure longitudinale et li-
néaire).
Est remarquable, tant à cause des perles super-
bes
qui se trouvent dans l'animal, que pour la
coquille elle-même,
qui fournit la nacre ordi-
naire. C'est dans le
ligament musculeux de sa
[Seite 50] charnière, que l'on taille cette pierre
connue sous
le nom de gemma penna
pavonis, ou helmin-
tholithus androdamas. Linn.
2. | lat. all. angl. |
La Moule phola- de, la Datte. M. lithophagus. der Steinbohrer. t. brown Muscle, the Pholas. |
Coquille cylindrique à extrémités arrondies de chaque côté. Chemnitz, vol. 8, tab. 82, fig. 729. |
Se perce une habitation dans les roches qui
bordent la mer, dans
les souches de coraux, etc.
Un manger peu sûr, qui quelquefois a empoi-
sonné.
lat. all. angl. |
M. modiolus. die Papusmu- schel. the great Mussel. |
ses gibbeuses, à charnière presque latérale. Chemnitz, vol. 8, tab. 85, fig. 757. |
Très-belle, sur-tout dans la nouvelle Guinée;
elle est aussi
très-commune sur les côtes septen-
trionales de
l'Europe.
(Coquille presque bivalve, fragile,
droite,
laissant sortir une barbe de
byssus; char-
nière édentée, les valves
soudées en une).
Ces coquillages sont fameux par leur barbe
ou leurs soies, avec
lesquelles ils s'attachent for-
tement aux corps
étrangers. Cette barbe fournit
une soie brune que l'on travaille
à Smyrne, à
Messine, à Palerme, et dont on fait des gants
et
d'autres ouvrages.
La direction des tours de spire de cette fa-
mille de
testacées est presque toujours uniforme;
c'est-à-dire, si l'on met
la pointe en bas, et l'ou-
verture en haut, cette
dernière se trouve alors à
gauche, et les tours allant de haut en
bas, sont
parallèles au mouvement visible du soleil.
La nature a donné à un petit nombre d'espèces
une direction opposée
(voyez les dessins pour
servir à l'histoire naturelle, pl. 20); et
ensuite on
trouve aussi, quoique très-rarement, parmi d'au-
tres coquillages, des monstres tournés parfaite-
ment à gauche (à anfractuosités à gauche,
ou
contraires*.)
Quelques coquillages peuvent fermer leur ha-
bitation
au moyen d'un couvercle ou opercule
particulier, et d'autres, à
l'approche de l'hiver,
construisent une vitre calcaire devant la
porte de
leur maison.
(Coquille univalve, spirale,
enveloppée,
membranacée, uniloculaire).
1. | lat. all. angl. |
Le Nautile papi- racé. A. argo. der Papirnauti- lus. the paper Sailor. |
Carène armée de petites dents; animal sèche. Martini, vol. 1, tab. 17, fig. 156. |
Coquille d'un blanc de lait, extrêmement
mince et légère, mais
grande, et habitée par
un animal qui ressemble à une sèche. Ce
ver se
sert d'une membrane qu'il tend en forme de
voile,
pour voguer sur la surface de l'eau; il peut
aussi s'enfoncer
dessous quand il veut.
(Coquille univalve, à cloisons
perforées,
chambrée, polythalame).
L'habitation est partagée en chambres. L'ani-
mal
loge dans les antérieures, et il se rend plus
ou moins pesant en
faisant entrer de l'eau dans
les autres, ou en l'en faisant
sortir.
1. | lat. all. angl. |
Le Nautile com- mun. N. pompilius. das Schiffboot. the Sailor. |
Coquille spirale; ou- verture en forme de cœur, anfractuosités contiguës, obtuses lisses. Martini, vol. 1, tab. 18. |
2. | lat. all. |
L'éperon. N. calcar. der runde ge- streifte Nautilus. |
Coquille spirale, ou- verture linéaire, anfrac- tuosités contiguës, ge- noux élevés. Martini, vol. 1, tab. 19, fig. 168. |
Un des petits testacées du sable de Rimini, que
l'on a voulu
prendre pour l'analogue des am-
monites
pétrifiés.
(Coquille univalve, convolue,
turbinée,
ouverture évasée, longitudinale,
linéaire,
édentée, entière à la base, columelle lisse).
3. | lat. all. angl. |
Le Vice-Amiral. C. locumtenens. der Viceadmiral. the Vice-admiral- stamper. |
Coquille ferrugineuse à taches blanches écail- leuses, toute réticulée. |
Très-commune dans la Mer rouge.
(Coquille univalve, enveloppée, presque
[Seite 56] ovée, obtuse,
lisse; ouverture évasée de
chaque côté, linéaire, dentée des
deux côtés,
longitudinale).
On prétend que les animaux de ce genre chan-
gent
tous les ans de maison.
Entre autres endroits, à Otahiti, où les habi-
tans
s'en servent pour boire.
Particulièrement dans les îles Maldives, mais
aussi à Otahiti et
dans d'autres endroits. On sait
que c'est la monnoie courante
des nègres dans
une grande partie de l'Afrique; c'est celle
aussi
de plusieurs peuples des Indes, et les bramanes
s'en
servent au lieu de jetons.
(Coquille univalve, convolue, inerme;
ouverture
un peu rétrécie oblongue, longi-
tudinale,
très-entière à sa base, columelle
oblique, lisse).
(Coquille uniloculaire, spirale, ouver-
ture écaudée presque évasée, columelle plis-
sée; à lèvre ou ombilic nul).
Des Indes orientales, également de l'Amérique
septentrionale (Cuvier en a fait un genre
particulier,
sous le nom des olives, oliva.)
3. | lat. all. angl. |
La Mitre. V. mitra. die Bischofsmü- tze. the Papal-crown. |
Coquille émarginée en forme de fuseau, lisse, à lèvre denticulée, quatre plis à la columelle. Martini, vol. 4, tab. 147, fig. 1360. |
(Coquille univalve, spirale,
gibbeuse;
ouverture ovée se terminant en un petit
canal â droite, émoussé à la queue;
lèvre
intérieure aplanie).
Les œufs de quelques espèces ressemblent à
ce qu'on nomme les raisins de mer; ceux de
quelques autres sont
le houblon de mer; d'au-
tres espèces les déposent dans une longue suite
de capsules
plates et cornées qui sont attachées
ensemble par un bord à une
côte commune, qui
a bien un pied de long.
L'animal fournit une liqueur pourpre, dont
on se sert encore dans
le Nord.
(Coquille univalve spirale, plus ample sur
le
côté; ouverture à lèvre souvent dilatée,
se terminant en un canal à gauche).
L'opercule de ce strombe et de quelques autres
analogues, étoit
autrefois officinel; on le connoît
sous le nom d'ongle odorant
(unguis odoratus
ou blatta bysantina).
(Coquille univalve, spirale, hérissée de su-
tures membranacées; ouverture se terminant
en un
canal entier, droit ou presque ascen-
dant).
(Coquille univalve, spirale, presque co-
[Seite 63] nique; ouverture presque quadrangulaire
ou
arrondie, transverse dans la partie supé-
rieure, rétrécie, columelle oblique).
1. | lat. all. angl. |
Le Cadran. T. perspectivus. die Perspectiv- schnecke. the stair Case. |
Coquille convexe, ob- tuse, marginée, à ombi- lic percé à jour, crénelé. Chemnitz, vol. 5, tab. 172, fig. 1691. |
Un singulier coquillage, dont les anfractuosités
sont assez
remarquables, et laissent entr'elles dans
le milieu un espace en
forme d'entonnoir.
Lorsqu'on a emporté avec des mordans la cou-
leur
bleue qui revêt ce beau coquillage de la nou-
[Seite 64] velle Zélande,
il offre les couleurs d'or les plus
vives, et le vert le plus
brillant.
Des îles des Indes occidentales. Tire son nom de
ce que sa
coquille est toute couverte de petits cail-
loux,
de morceaux d'autres coquillages, etc. qui
produisent sur la
surface des enfoncemens inégaux
(presque comme des coups de
marteau, ou des
marques de petite vérole).
(Coquille univalve, spirale, solide; ou-
verture rétrécie, orbiculée, entière).
1. | lat. all. angl. |
La Peau de ser- pent. T. cochlus. d. Schlangenhaut. the spotted Sil- vermouth. |
Coquille imperforée, ovée, à strie unique plus épaisse sur le dos. Chemnitz, vol. 5, tab. 182, fig. 1805. |
L'opercule de cette espèce et de quelques au-
tres
analogues, est ce qu'on nomme le nombril
de Vénus (umbilicus veneris).
lat. all. angl. |
T. scalaris. die echte Wen- deltreppe. the royal stair Case. |
que, à anfractuosisés dis- tantes. Martini, vol. 4, tab. 102, fig. 1426. |
Particulièrement sur la côte de Coromandel. Se
distingue par ses
tours de spire éloignés les uns
des autres, comme rompus.
Ce petit coquillage tourné à gauche, qui du reste
ressemble
parfaitement au barillet (turbo mus-
corum), qui est toujours tourné à droite,
se
trouve fréquemment sur les vieux saules et les
autres
troncs d'arbres.
(Coquille univalve, spirale, presque dia-
phane, fragile; ouverture rétrécie,
lunée
intérieurement ou presque ronde, dont un
segment
circulaire est emporté).
Ce sont pour la plupart des coquillages ter-
restres et d'eau douce.
Dans quelques pays, et sur-tout en Suisse, ce
[Seite 67] colimaçon est un
article de commerce important.
Vers le temps du carême on a
aussi dans ce pays
des parcs à colimaçons particuliers, où on les
nourrit
par milliers. J'ai déjà parlé de leur force
étonnante de
reproduction.
De la Méditerranée, de la mer Atlantique, ainsi
que de celle du
Sud. L'animal donne, comme
quelques autres testacées, une
liqueur pourpre la
coquille elle-même est bleu-pourpre.
(Coquille univalve, spirale, gibbeuse,
presque
plane en dessus; ouverture demi-
orbiculaire;
lèvre de la columelle transverse,
tronquée, presque plane).
1. | lat. all. |
L'Aile de papil- lon. N. canrena. der Knotennabel. |
Coquille ombiliquée, lisse, spire presque mu- cronée; ombilic gibbeux, bifide. |
Chemnitz, vol. 5, tab. 186, fig. 1860. |
|||
2. | lat. |
La Nérite d'eau douce. N. fluviatilis. |
Coquille tirant sur le pourpre, marquetée de taches blanches en forme de damier. |
Un très-joli petit coquillage. On dit que l'ani-
mal, ainsi que l'espèce suivante, porte par-tout
avec soi ses
œufs sur sa coquille.*
(Coquille auriforme, ouverte, à spire
latérale
cachée, à disque percé à jour lon-
gitudinalement).
lat. all. |
de la Nouvelle Zélande. H. iris. das neuseelæn- dische Seeohr (hipaiia). |
beux, spire très-saillante. Martyn's south-sea Shells, tab. 61. |
Cette oreille de mer, dont les couleurs et l'éclat
sont de toute
beauté, est originaire de la Nouvelle
Zélande. Le muséum de
Gottingue possède, outre
la coquille même, toutes sortes
d'ouvrages de nos
antipodes, des instrumens de musique, des
orne-
mens de canots, etc. qui sont travaillés
avec ce
coquillage.
Vivent seulement dans l'eau, et le plus grand
nombre dans la mer.
(Coquille univalve, presque conique, sans
spire
extérieure).
(Coquille univalve, tubuleuse, droite,
ouverte
par les deux extrémités).
1. | lat. all. |
L'Antale, la Dent de chien. D. entalis. die weisse Zahn- schnecke. |
Coquille térète, légére- ment arquée, non cham- brée, lisse. Martini, vol. 1. tab. 1, fig. 1. |
(Coquille univalve, tubuleuse, adhérente).
Ce petit animal, que j'ai eu l'occasion d'exa-
miner, a une forme très-agréable. On distingue
sept longs bras
arqués et convergens, qui sont
garnis à la racine de soixante
fils droits et courts.
Une singulière espèce de tube, dont l'embou-
chure
ressemble à l'extrémité d'un entonnoir, et
est bordée comme d'un
cercle de petits tubes.
L'extrémité postérieure est presque
toujours
tronquée.
Des Indes occidentales. L'animal ressemble aux
amphinomes; il
habite des trous assez longs,
qu'il s'est creusés dans de grands
madrépores.
(Coquille térète, sinueuse, pénétrant dans
le
bois).
Cet animal dangereux est connu depuis long-
temps
daus les Indes; il a environ un pied de
[Seite 74] long; il demeure dans
le bois de chêne, d'aune,
de sapin, etc., où il se creuse des
trous de l'épais-
seur du doigt, qu'il revêt d'un
léger enduit cal-
caire. En 1730 il a mis la
Hollande en grand dan-
ger; il avoit tellement
miné les digues de Frise
et de Zélande, qu'elles ne pouvoient
plus résis-
ter à la force des eaux. Encore à
présent il fait
quelquefois de grands dégâts, sur-tout dans
la
digue de Westkappel.
Les animaux suivans différant beaucoup
des
autres vers, et au total ayant beaucoup de rap-
ports les uns avec les autres, je les ai rangés
dans un ordre
particulier.
Ils se tiennent uniquement dans la mer,
comme en général aucun animal des
trois or-
dres restans n'est destiné à vivre hors de
l'eau.
(Corps presque rond, couvert d'une
croûte
spathique, armé souvent d'épines mobiles,
bouche
quinquevalve en dessous).
La coquille de l'oursin, laquelle, dans plusieurs
espèces, ressemble
aux têts d'écrevisses, est ordi-
nairement garnie
d'aiguillons mobiles, mais qu'il
ne faut pas confondre avec les
organes du mou-
vement de cet animal: ceux-ci sont
d'un tiers
plus longs que les aiguillons, mais ils ne sont vi-
sibles que tant que l'animal est sous l'eau; il les
[Seite 76] retire sitôt
qu'il est hors de son élément. Un our-
sin qui a
environ 2000 épines, a près de 1400
pieds. Les oursins à corps
convexe ont dans leur
intérieur une charpente osseuse qui est
connue
sous le nom singulier de lanterne
d'Aristote.
En général les espèces nombreuses de ce
genre
étendu varient beaucoup entre elles, tant dans
la
conformation de leur croûte, que dans celle
des aiguillons dont
elles sont couvertes.
(Corps déprimé à croûte presque coriace,
muriquée
de tentacules; bouche centrale
quinquevalve).
Les organes de mouvement des astéries res-
semblent à
ceux des oursins; cependant ils ne
peuvent pas marcher aussi vite;
leur mouvement
progressif est comme celui des limaçons. Quel-
ques espèces font du tort aux narvagas et à
d'autres
poissons; d'autres espèces mangent les
huîtres.
1. | lat. all. angl. |
L'Étoile de mer commune. A. rubens. der Komet. the ruddy pur- ple Sea-star. |
Étoilée; rayons lancéo- lés gibbeux; aiguillonnée de tous côtés. Link, tab. 4, fig. 5, et al. |
C'est sur-tout dans cette espèce que la force
de reproduction montre
des effets étonnans. Par-
mi toute une suite d'étoiles
de mer mutilées, j'en
ai une qui, sur ses cinq rayons, en avoit
perdu
tout-à-fait quatre, et tous les quatre commencent
déjà à
revenir.
Un animal très-singulièrement conformé, sur
la circonférence duquel
on a compté 82,000 pe-
tites branches.
Parmi les peuples du Nord il y a une tradi-
tion
populaire qui porte, que cette tête de Mé-
duse est le
petit de ce fameux Krake, dont
Pontoppidan raconte des choses si
singulières,
dans son histoire naturelle de Norwège. Ce pré-
tendu monstre marin habite, dit-on, dans le fond
de
la mer, mais quelquefois il remonte sur l'eau,
et pour lors malheur
aux vaisseaux qui se trouve-
roient justement sur lui;
on peut prendre aussi
son dos qui dépasse la surface de la mer,
pour
une île flottante, etc. etc.
Si l'on veut raisonner un peu sur tout ce qui a
été dit sur cet
animal, on verra bientôt que des
apparitions très-différentes, mais
fort mal ex-
pliquées, y ont pu donner lieu; il est
quelques
circonstances, par exemple, applicables à la ba-
leine. On trouve dans le Watk. Tench's
account
of the settlement at Pt. Jackson, pag. 52,
la description d'un accident occasionné
par un
pareil animal, qui, en remontant sur l'eau, fit
chavirer
un bâtiment; quelques autres circons-
tances ensuite
se rapportant à des brouillards bas
et épais, tels quelquefois que
des navigateurs ex-
périmentés les ont pris pour des
côtes (le voyage
de la Pérouse, vol. 3, page 10, offre une er-
reur de cette sorte). De cette manière on
peut
expliquer ce que le vieux Thormod
Torfesen
a dit, il y a long-temps, du krake (page 100,
dans
sa grœnlandia antiqua): tracta hœc fabula
videtur ex insulâ, aliquando
conspicuâ, sœ-
pius tamen inconspicuâ.
(Tige alongée, à corps terminal rayonné).
1. | lat. all. |
Le Palmier ma- rin. E. asteria (isis as- teria Lin. die Seepalme. |
Tige spathique, arti- culée, pentagone, à bran- ches verticillées, à étoile terminale sexfide à la ba- se, ensuite dichotome. |
Cet animal est très-rare; du moins jusqu'à
présent on prétend qu'il
ne se trouve que sur
les côtes de Barbados; il ressemble aux
penta-
crinites pétrifiés, sans cependant leur être
spé-
cifiquement semblable. La partie que l'on
nomme
sa tête, a beaucoup de ressemblance avec la tête
de
Méduse, dont je viens de parler.
L'ordre présent est aux deux suivans ce
que
les testacées sont aux mollusques. Les animaux
eux-mêmes ont, au
moins dans quelques genres
des deux ordres, beaucoup de rapports
ensemble;
seulement ceux des derniers ordres sont nus, et
peuvent se
remuer, tandis que ceux de cet ordre
ont des habitations fixes et
adhérentes qui, dans
la plupart des espèces, sont de substance pier-
reuse; et que l'on nomme coraux*;
cependant
[Seite 82] il
ne faut pas se représenter ces habitations comme
bâties par leurs
habitans, mais plutôt comme
une enveloppe innée avec eux; ainsi on ne
peut
pas les comparer, par exemple, aux cellules des
abeilles, mais
plutôt aux coquilles de limaçons;
seulement, dans sa multiplication, le
jeune ani-
mal est produit par l'ancien avec sa
maison
calcaire, à-peu-près comme une branche qu'un
arbre pousse; et
comme ces créatures remarqua-
bles croissent et se
multiplient très-vîte, on peut
concevoir leur grandeur monstrueuse.
Remarque. Je sais de témoins oculaires, qu'on
a
trouvé souvent dans les Indes occidentales des
pièces de vaisseaux
naufragés qui en neuf
mois étaient toutes recouvertes de
Madrépores
et d'autres coraux. C'est ainsi qu'à présent l'ex-
cellent port de Bantam est en
grande partie
obstrué par des coraux.
Beaucoup d'iles volcaniques de la mer du Sud,
quelques-unes aussi des
Indes occidentales, telles
que les Barbades, sont comme revêtues
d'une
croûte de corail, et le capitaine Cook, dans son
premier voyage autour du monde, a appris
assez
long-temps, près de la côte orientale de la nou-
velle Hollande qu'il avoit découverte, combien
[Seite 83] ces ressifs de coraux sortant
du fond de la mer,
sont redoutables aux voyageurs qui naviguent
dans
des plages inconnues.
(Corail à cavités lamellées, représentant
une
étoile).
(Corail à pores turbinés térètes).
(Corail à petits trous urcéolés, membra-
nacés).
1. | lat. |
Le Cellepore spongite. C. spongites (la- |
Lamelles simples turbi- nato-ondulées, amassées; séries de cellules; petite |
(Tige radiquée, solide, recouverte d'une
écorce
tendre habitable).
On pêche cette espèce sur les côtes de la Mé-
diterranée, et à Marseille on en fait de petits
ouvrages précieux,
que l'on porte aux Indes
orientales, et qu'on estime, sur-tout au
Japon et
à la Chine, presqu'autant que des pierres pré-
cieuses.
(Croûte calcaire coralline, recouvrant une
tige
végétale).
Les tiges elles-mêmes paroissent de véritables
végétaux; on n'en peut
méconnoître la nature
ligneuse, sur-tout dans les grandes tiges à
ra-
cines. Ces végétaux sont simplement
recouverts
d'une croûte de corail. On trouve fréquemment
la
gorgone éventail sans son enduit animal, et
alors bien certainement
elle ne montre rien d'ex-
clusivement animal.*
(Tige radiquée, étoupeuse, à écorce tu-
niquée; animal polype).
(Tige radiquée, flexible, spongieuse,
qui
boit).
Je doute toujours de plus en plus que ce genre
appartienne réellement
au règne animal.
1. | lat. all. angl. |
L'Eponge des bou- tiques. S. officinalis. d. Badeschwamm t. common Spun- ge. |
Remplie de petits trous, presque rameuse, diffor- me, élastique, tomenteu- se. |
2. | lat. |
L'Eponge fluvia- tile. S. fluviatilis. |
Conforme, polymor- phe, friable, remplie de petits grains. |
Cette espèce de ces pays répand une odeur spéci-
fique
très-forte. Elle est par fois, mais seulement
par hasard, traversée
par des souches de polypes
à panache. Lorsqu'elle est jeune, elle
est ordi-
nairement toute plate sur les rives, sur les
digues,
etc.; mais avec le temps elle pousse des branches
comme
des doigts ou comme un bois de cerf. J'ai
trouvé cette espèce dans
les fossés de Gottingue,
et fait sur elle toute sorte d'expérience,
sans avoir
pu remarquer en elle jusqu'à présent une seule
marque
décisive d'une nature véritablement ani-
male.
(Tige radiquée, foliacée, couverte de tous
côtés de
pores celluleux).
(Tige radiquée, filiforme, tubuleuse).
Ce genre contient entr'autres les coraux d'eau
douce, savoir, les
polypes à panache. On distin-
[Seite 89] gue dans ces polypes,
comme dans ceux de mer,
l'habitation et l'animal qui y séjourne. Ce
dernier
est remarquable par un fort joli panache blanc,
mais
qu'il retire à la moindre commotion ou en
mourant. L'enveloppe est
au commencement gé-
latineuse, mais elle durcit avec
le temps, et elle
se montre souvent dans les mêmes espèces
sous
des formes différentes. J'ai vu quelques-uns de
ces tubes
s'attacher sur les plantes aquatiques et les
entourer comme de
petits boyaux; j'en ai vu d'au-
tres qui s'étoient
élevés, comme de petits arbres,
avec des branches, entre l'éponge
fluviatile dont j'ai
parlé plus haut; quelques-unes s'étoient
étendues
tout à plat et par milliers sur des digues; quel-
ques autres, réunies ensemble dans une
énorme
quantité, formoient des masses épaisses, etc.
Dans l'eau douce, ainsi que l'espèce suivante.
Son panache a environ
60 bras ou fils.
4. | lat. |
La Tubulaire sul- tane. T. sultana. |
Panache infundibuli- forme, cilié à la base. Pl. 23, fig. 9. |
Un joli petit animal que j'ai trouvé dans les
fossés de Gottingue. Il
a vingt bras qui sont rangés
très-régulièrement comme un petit
panache.
(Tige radiquée, géniculée,
filamenteuse,
calcaire).
(Tige radiquée, tubuleuse, cornée, nue,
articulée,
semée de petites dents en forme
de calices).
Un genre très-étendu, dont différentes espèces
se trouvent sur la
valve convexe des huîtres. Les
tiges sont pour la plupart
extrêmement fines, et
on peut à peine à l'œil nu apercevoir leur
beauté.
Les sertulaires se propagent par des vessies que
l'on
peut comparer à des ovaires.
Trembley a trouvé les habitans de cette
ser-
tulaire (abstraction faite de leur taille
beaucoup
plus petite) très-semblables à ses polypes
d'eau
douce.
(Tige crustacée, presque pierreuse, com-
posée de séries de cellules, ordinairement ra-
meuse et articulée, adhérente par les
petits
tubes).
On a donné communément le nom de
zoophites,
ou animaux-plantes, aux créatures de cet ordre
et du
précédent, et dans le fait, comme nous
l'avons déjà remarqué, plusieurs
polypes de cet
ordre ressemblent beaucoup aux habitans de
quelques
coraux dans le précédent; seulement les
zoophites proprement dits ont un
corps nu, et ja-
mais une telle habitation de corail. De
plus, la
plus grande partie d'entr'eux (si même ce n'est
tous)
peuvent changer de place, ont ce qu'on
nomme une tige
libre; quelques-uns sont cepen-
dant réunis dans une
tige commune, tandis que
d'autres sont seuls. J'ai compris aussi dans
cet
ordre les animalcules des infusions, et autres créa-
tures semblables.
On distingue dans ces êtres remarquables,
comme dans la plume d'un
oiseau, deux parties
principales, savoir le tuyau et les barbes. Les
der-
nières sont composées de quarante ou
soixante
[Seite 94] bras en forme d'arc, qui garnissent des deux côtés
la moitié
supérieure du tuyau. Chacun de ces
bras porte à son tour dix ou
douze petites coques
fort jolies, dentelées au bord, dans chacune
des-
quelles est un petit polype gélatineux avec
huit
bras; ainsi dans une pennatule longue d'un em-
pan, on compte au moins huit cents petits po-
lypes
à bras.
1. | lat. angl. |
La Pennatule gri- se. P. grisea. the thorny Sea- Pen. |
Tige charnue, rakis lisse; barbes imbriquées, plissées, épineuses. B. S. Albini Annot. acad. l. 1, tab. 4, fig. 1, 2. |
(Corps gélatineux, conique; bouche ter-
minale ceinte de barbillons filiformes).
Ces animaux, si célèbres à présent,* sont gé-
latineux, à moitié transparens, et par
conséquent
assez difficiles à reconnoître par un œil non
exercé.
[Seite 95] Dans leur état de repos, ils ont le corps et les bras
étendus;
mais lorsqu'on les touche un peu forte-
ment, ou
lorsqu'ils sont hors de l'eau, ils se re-
tirent et ne
présentent plus qu'une masse informe.
On les trouve dès les
premières chaleurs du prin-
temps jusqu'à l'automne,
dans les eaux qui coulent
doucement, et dans les étangs. Ils sont
attachés
par leur extrémité postérieure sur les plantes aqua-
tiques, les coquillages, etc. Tout leur corps n'est
à
proprement parler qu'un estomac armé de bras.
Pendant l'été ils se
multiplient en poussant des
différens points de leur corps comme des
rejetons
qui se développent en petits polypes, et ces petits
ne
se détachent souvent de leur mère que lors-
qu'eux-mêmes ils en ont poussé d'autres. Cepen-
dant, lors de l'approche de l'hiver, ils peuvent
aussi déposer des
œufs,* desquels sort au prin-
temps une
nouvelle génération.
On peut couper les polypes en six morceaux
et plus, et en peu de
jours chaque morceau rede-
vient un polype entier; on
peut leur fendre en
[Seite 96] longueur la tête ou la partie postérieure, et
se
procurer ainsi des polypes à plusieurs têtes ou à
plusieurs
queues; on peut fourrer plusieurs po-
lypes les uns
dans les autres, et former de cette
façon ou d'une autre des groupes
monstrueux;
on peut les retourner comme un gant; il faut, il
est
vrai, pour cela, de l'exercice et de la patience;
on peut les fendre
dans toute leur longueur et les
étendre comme un bout de ruban, et
Rœsel a
remarqué que dans cet état même
ils peuvent se
manger les uns les autres, ou plutôt se fondre
les
uns dans les autres d'une manière difficile à con-
cevoir; on peut encore, d'après les expériences
de
feu Lichtenberg, les nouer avec des
cheveux,
et pendant que le nœud les coupe peu-à-peu, les
parties
qui ont été séparées se rattachent déjà
l'une à l'autre.
1. | lat. all. angl. |
L'Hydre verte. H. viridis. der grüne Arm- polype. the gren Polype. |
Vert, à tentacules plus courts. Pl. 23, fig. 10. |
Cette espèce paroît varier plus que les autres, à
l'égard de la
longueur et de la force du corps et
des bras; elle se trouve dans le
voisinage de Got-
tingue. Ce sont les observations que
j'ai faites sur
sa reproduction, qui m'ont conduit à mes re-
cherches sur la force
génératrice.
(Tige rameuse; polypes terminaux; bou-
che susceptible de se contracter; ciliée dans
la plupart).
Les polypes à bouquets vivent sur une tige
commune, et forment des
espèces de branches.
Une pareille colonie ressemble à l'œil nu à
une
petite boule de moisissure; mais au moindre mou-
vement, elle semble tressaillir et disparoître.
Ces petits animaux, extrêmement délicats, se
propagent de la façon la
plus simple, par divi-
sion (§ 20).
La plupart des vorticelles vivent en société; on
en trouve
quelquefois des milliers ensemble, qui
ont alors l'air de
moisissure. J'ai vu des salaman-
dres vivantes
couvertes le long du dos d'une quan-
tité innombrable
de ces animaux.
Cet animal très-singulier, et qu'on ne peut
apercevoir qu'au
microscope, se trouve dans les
eaux dormantes et dans quelques
infusions; il
nage avec beaucoup de célérité, et il change
de
forme presque à tout moment. On prétend qu'il
peut rester à
sec et comme mort pendant des an-
nées entières, et
reprendre vie sitôt qu'il est dans
l'eau. Ce corps obscur qui se
trouve dans la partie
antérieure du ventre du rotifère, et que Fontana,
Spallanzani et autres ont pris, malgré son mou-
vement volontaire, pour le cœur de l'animal, n'est
[Seite 99] point un cœur; autant que
je puis croire, d'après
mes observations, c'est un organe qui
appartient
au canal alimentaire.
(Corps libre, térète, alongé).
1. | lat. all. |
L'Anguille du vi- naigre. V. aceti. der Essigaal. |
Presque roide, queue plus longue, plus mince, acuminée, pointe rétrac- tile, saillante à la base. Goeze im Naturforscher 18, tab. 3, fig. 12. |
Dans le vinaigre. On trouve une espèce ana-
logue dans
la vieille colle de relieur.
(Corps libre, oblong, gélatineux, dia-
phane; tube alimentaire distinct, tentacules
nuls).
1. | lat. |
La Thalie étroite linguiforme. T. lingulata. |
Corps oblong, dépri- mé, se terminant anté- rieurement en une pointe aiguë. |
De l'océan Atlantique. Feu Forster, qui a
vu
cette espèce de thalie, ainsi que plusieurs autres,
étoit
persuadé qu'elles n'appartenoient pas aux
mollusques, mais qu'elles
formoient un genre par-
ticulier de zoophytes.
(Corps libre, arrondi, gélatineux, tour-
nant; tube alimentaire nul).
1. | lat. all. |
Le Volvoce sphé- rique. V. globator. das Kugelthier. |
Globuleux, à surface granulée. Rœsel, tab. 101, fig. 1, 3. |
Une petite boule jaune, verte ou de toute au-
tre
couleur, qui tourne continuellement dans
l'eau, sans qu'on puisse
apercevoir des organes
de mouvement. On peut reconnoître dans le
corps
du volvoce, parvenu à sa croissance, sa posté-
rité jusqu'à la quatrième génération.
(Genre polymorphe, espèces homogènes).
Pour conclure l'histoire du règne animal, nous
comprenons avec Linnée, sous ce nom de genre,
ces créatures
innomblables, invisibles à l'œil nu,
dont quelques espèces vivent
dans la mer et l'eau
douce, quelques autres dans les infusions de
tou-
te sorte de substance animale et végétale
(d'où
leur vient leur nom d'animaux infusoires), et
d'autres
encore habitent dans la semence des ani-
maux
mâles.
D'après ces différens séjours, on peut diviser
[Seite 101] tous ces animaux en trois
familles, dont chacune
comprend des espèces nombreuses.
Ceux qui sont dans la mer et dans les eaux
douces stagnantes
(particulièrement dans celles
où végète la matière verte de Priestley.*
Les animaux nommés proprement animalcules
des infusions.
C. Les Spermatiques (planch. 23, fig. 13).
Ceux qui habitent dans la semence des ani-
maux.
L'espèce qui se trouve dans la semence de
l'homme est représentée
considérablement grossie.
tab. 1, fig. 13.
Nous voici maintenant au
second règne des
corps vivans ou organisés, aux plantes.
D'après les définitions que nous avons don-
nées plus haut
(§ 3 et 4), les végétaux se dis-
tinguent déjà évidemment
des animaux, par leur
manière de se nourrir. Ceux-ci, au moyen
d'un
mouvement spontanée, introduisent par la bouche
dans l'estomac
leur nourriture, laquelle peut
être de différente nature: ceux-là, au
contraire,
sans offrir la moindre apparence de ce mouve-
ment spontanée, pompent un suc nourricier ho-
mogène, principalement par leur racine.
Remarque. C'est pour cet effet que la racine
est,
de toutes les parties extérieures de la plante,
celle qui se trouve le
plus généralement dans les
végétaux; presque tous en sont pourvus, à
l'ex-
ception d'un très-petit nombre, du tremella nos-
tock, par exemple, des
truffes et de quelques
autres.
Les plantes diffèrent encore, quant à leur con-
formation,
de la plupart des animaux, en ce que
la grosseur et la grandeur à
laquelle elles par-
viennent, aussi bien que le nombre de
leurs par-
ties individuelles, de leurs branches, de
leurs
feuilles, de leurs fleurs, n'est pas déterminé
aussi
précisément, et est au total beaucoup plus
variable (extensio minus definita).
En revanche, la construction intérieure des plan-
tes
paroît beaucoup plus uniforme que celle des
animaux; on n'y aperçoit
rien qu'on puisse com-
parer avec les viscères, parties si
importantes
dans l'économie animale; rien non plus qui res-
semble à des nerfs, à de vrais muscles ou à
des os:
l'organisation des végétaux se réduit à
quelques espèces de vaisseaux proprement dits
(de veines), et au tissu cellulaire qui en rem-
plit les
interstices.
Ce tissu cellulaire répond assez au tissu mu-
queux des
animaux; on l'a nommé ainsi avec
quelque raison, parce qu'il offre dans
plusieurs
parties de la plante un composé véritablement
celluleux.
C'est sur-tout dans la moelle de quel-
[Seite 104] ques plantes, qu'on peut le
reconnoître distinc-
tement; il contient souvent quelques
utricules
un peu plus larges, dispersés dans les inter-
valles.
On divise les vaisseaux proprement dits, en
deux principales classes,
d'après la différence du
fluide qui y circule.
A. Les vaisseaux séveux (vasa succosa),
qui
contiennent un fluide liquide, et
B. Les vaisseaux aériens ou trachées (vasa
pneumatophora tracheæ), dans lesquels
se
trouvent des fluides toujours élastiques, des
espèces de gas.
Ces vaisseaux séveux sont eux-mêmes de plu-
sieurs sortes,
d'après la différence de leur tex-
ture et de la direction
dans laquelle arrivent et
s'écoulent les différens sucs qu'ils
contiennent. Les
plus généraux et les plus importans sont les vais-
seaux spiraux, ainsi nommés,
parce qu'ils en-
tourent en spirale (presque comme des
cordes
d'instrumens de musique) les trachées dont j'ai
parlé.*
Du reste, on n'aperçoit pas entre les différens
vaisseaux séveux une
communication telle que
les sucs y puissent circuler, comme le sang
dans
tous les animaux à sang rouge, et la plupart de
ceux à sang
blanc.
L'identité uniforme de ce petit nombre d'orga-
nes qui constituent les plantes, et qu'on nomme
leurs parties similaires, sert à expliquer la faci-
lité avec laquelle les parties composées
de ces
élémens, les parties dissimilaires
se transfor-
ment les unes dans les autres; les feuilles,
par
exemple, dans le calice ou la corolle de la fleur,
sur-tout dans
les fleurs pleines*; elle explique
aussi comment on peut planter des
arbres entiers
la tête en bas, et transformer par-là leurs bran-
ches en racines, et les racines à leur tour en
branches
qui se garnissent de feuillages. M.
Marcellis a planté de cette manière toute une
allée de tilleuls
dans une de ses terres, sur le
bord du canal de Leyde, près de
Harlem.
Les parties dissimilaires et les fonctions des
plantes peuvent se considérer sous deux rap-
ports: sous celui de leur conservation, et sous
celui de leur propagation, ce qui les distribue
en deux classes.
Nous parlerons d'abord de celles relatives à
leur conservation.
Les plantes tirent la matière nécessaire à leur
développement et à leur
entretien, en partie de
l'atmosphère, en partie de l'eau ou du sol
qui
en est imbibé.
Elles pompent leur nourriture de l'atmosphère,
au moyen des vaisseaux absorbans dissémi-
nés en
grande partie sous leur épiderme, et
principalement sur les feuilles; et
de l'eau, par
les filamens de leurs racines.
La plupart des plantes sont attachées immé-
diatement en
terre par leurs racines; quelques-
unes, nommées plantes
parasites, telles que le
gui, la goutte de lin, la vanille, etc.
tiennent
à d'autres plantes*; d'autres, comme les lentilles
[Seite 107] d'eau (voyez § 3, Rem.), nagent simplement
sur l'élément dont elles
portent le nom.
Du reste, malgré cette différence apparente
dans le lieu de séjour des
plantes, leur manière
de se nourrir est pourtant toujours la
même.
Dans tous ces cas, l'eau, soit en forme de fluide
liquide,
soit en vapeurs, sert de véhicule pour
porter aux végétaux l'acide
carbonique qui,
d'après les recherches ingénieuses d'Ingenhouss,
forme leur principale substance
alimentaire. De
cette manière l'on conçoit comment des jacin-
thes fleurissent dans des carafes d'eau; du cres-
son vient dans de la flanelle humectée; la
grande
joubarbe vit sur les toits; et enfin, comment tant
de plantes
succulentes des climats les plus secs
et les plus chauds, comme les
agavés, les aloës,
les espèces de cactus, etc. peuvent se
nourrir
suffisamment pendant un assez long espace de
temps, en
pompant uniquement l'air de l'atmos-
phère. Jo. de Loureiro, dans sa flore
cochinchi-
noise, dit, en parlant de l'epidendum flos aeris
[Seite 108] en Cochinchine: ‘„Cette plante a une propriété
singulière; c'est
qu'apportée des bois à la mai-
son, suspendue en plein
air, elle y vit, croît,
fleurit et pousse pendant plusieurs années.
Je
ne le croirois pas, si je ne l'avois pas
éprouvé
moi-même.“’
Dans beaucoup de plantes, leurs organes ex-
térieurs de nutrition les plus généraux, ou plu-
tôt leurs organes d'ingestion, les fibres
radica-
les, poussent les feuilles tout de suite en
sortant
de terre; dans d'autres, au contraire, elles se réu-
nissent d'abord et forment une espèce de tronc.
Ce tronc, dans plusieurs végétaux, se prolonge
et
devient une tige, un chaume,
etc., suivant
les différentes espèces auxquelles il appartient;
mais
quel que soit son nom, cette tige a presque
toujours la même structure
que le tronc radi-
cal lui-même; tous deux en effet sont
revêtus à
l'extérieur d'un épiderme très-fin.
Sous cet épi-
derme se trouvent l'écorce et le livret (ce der-
nier composé presque tout entier des vaisseaux
séveux les
plus actifs, et par conséquent une des
parties les plus importantes de
la plante); vient
ensuite la substance ligneuse,
et après, par-
fois entre cette substance, parfois aussi
le long
de l'axe de la tige, se trouve ce qu'on nomme
[Seite 109] la
moelle; mais cette partie de l'arbre diminue
ordinairement de
quantité avec l'âge, et finit
par disparoître.
Dans les arbres et les arbustes, là où le bois
touche extérieurement à l'écorce,
l'endurcisse-
ment ou la lignification des vaisseaux
séveux
du livret qui sont hors de service, produit tous
les ans une
ou proprement deux nouvelles cou-
ches: ce sont ces couches que l'on nomme au-
bier, et l'on peut estimer à-peu-près l'âge
de
l'arbre par le nombre de ces couches concen-
triques.
La tige se divise ordinairement en branches,
et celles-ci en branches plus
petites, sur les-
quelles enfin sont placées les feuilles. Ces der-
niers organes sont
composés des mêmes parties
que la racine et la tige; on y peut
également
distinguer l'épiderme, l'écorce, la substance li-
gneuse, et un tissu cellulaire moelleux, qui se
trouve au
milieu de la feuille, entre le réseau li-
gneux. Ce réseau
(ordinairement double) est
revêtu des deux côtés de la feuille d'une
peau
particulière, nommée cuticule, différente
de l'é-
piderme proprement dit,
qui revêt les feuilles
[Seite 110] tout-à-fait à l'extérieur, et qui est traversé
par-
ticulièrement de vaisseaux absorbans (§ 167).
On peut, par la macération et différens moyens
que l'art fournit, séparer
de ce réseau ligneux,
toutes les autres parties, et faire pour ainsi
dire
des squelettes de feuilles.
Les fonctions des feuilles sont extrêmement
importantes pour les plantes
qui en sont pour-
vues; elles leur servent
particulièrement pour
l'entretien de ce qu'on nomme le procédé phlo-
gistique, qui chez les
animaux s'opère princi-
palement par la respiration de la
partie respi-
rable de l'air ou de sa base, de l'oxigène;
mais
qui, dans les végétaux, s'effectue par cette sorte
d'union
singulière de leurs vaisseaux spiraux
avec les trachées (§ 163).
Les plantes en effet ont aussi besoin pour
vivre de ce gas respirable ou
de sa base, particuliè-
rement pour se préparer par-là,
dans leur labo-
ratoire vivant, leur principale substance
alimen-
taire, l'acide corbonique (§ 168), dont elles
éva-
porent ensuite l'excédant sous la forme de
gas
acide carbonique.
C'est sur-tout pendant l'obscurité que ce pro-
cédé
important s'opère dans sa plus grande force.
A la lumière du jour, au
contraire, et sur-tout
lorsque le soleil donne sur la plante, il agit
beau-
coup plus lentement; aussi alors les plantes pré-
parent et consomment moins d'acide carbonique;
mais
pendant ce temps, d'après la découverte du
fameux naturaliste que j'ai
cité, elles dégagent de
leurs feuilles la partie respirable de l'air
atmos-
phérique, du gas oxigène.
Cependant les feuilles, ces organes si impor-
tans pour la
plupart des plantes des climats froids,
ne sont qu'un ornement passager,
qui les pare
simplement pendant l'été, et qui se flétrit et
presque
toujours tombe aux approches de l'hiver.
Il est vraisemblable que cette
effeuillaison est
produite principalement par la
gelée qui, opérant
sur les plantes le même effet que sur les ani-
maux, les fait tomber dans leur sommeil d'hi-
ver, retarde le cours de leur sève, et contracte
les
vaisseaux, de sorte que les feuilles se trou-
vent
arrêtées dans leurs opérations ordinaires, se
dessèchent et meurent. Ce
qui rend cette opinion
probable, c'est que les plantes des zones
torrides,
[Seite 112] à
quelques exceptions près, sont beaucoup moins
exposées à cette espèce de
mue végétale, et que
dans les climats froids, les plantes dont les
feuil-
les sont fermes et résineuses, telles que les
pins
ou les sapins, le lierre, l'airelle ponctuée (vac-
cinium vitis idæa), la bruyère, le buis,
etc.
conservent leur feuillage toujours vert, malgré la
rigueur de
la saison.
Remarque. Comme il y a des animaux qui
ont le
plus de vie, et s'accouplent seulement dans
l'hiver, il est de même des
plantes dont la vé-
gétation est alors la plus animée,
comme l'el-
lébore noir, le colchique, la campanule
blanche,
etc.
Il y a beaucoup de plantes qui offrent une
particularité remarquable:
vers le soir on voit
leurs feuilles, et même dans quelques
espèces
les fleurs se plier ou au moins s'abaisser, comme
si elles
vouloient pour ainsi dire se reposer et
dormir.
Cet effet ne provient pas seulement de
la fraîcheur de l'air, car on le
remarque dans
les fleurs enfermées, dans les serres, tout aussi
bien
que dans celles exposées au plein air; l'obscu-
rité n'en
est pas non plus la seule cause, puisque
plusieurs plantes s'endorment
déjà dans l'été l'a-
près-midi, et qu'il en est même qui,
semblables aux
[Seite 113] animaux nocturnes passent le jour à
dormir,
comme le cactier ou cierge à grandes fleurs (cac-
tus grandiflorus), le ficoïde noctiflore (me-
sembryanthemum noctiflorum), la
julienne
à fleurs brunes (hesperis tristis),
etc.; ainsi il
paroît que ce sommeil est un besoin périodique
pour
les plantes comme pour les animaux, et
qu'il leur est également
nécessaire pour réparer
leurs forces.
Outre ce sommeil auquel les végétaux sont
sujets, plusieurs font voir
aussi différentes sortes
de mouvement.
Un grand nombre de plantes, par exemple,
se tournent vers le jour, et
semblent chercher
la lumière qui leur est si bienfaisante sous plu-
sieurs rapports; ce n'est pas seulement dans
les
tournesols qu'on peut remarquer cette sorte
d'attraction; elle
est visible dans toutes les plan-
tes, sur-tout dans
celles que l'on tient en serres;
on les voit se tourner du côté du jour,
et se col-
ler contre les vitres, comme si on les y a voit
ap-
pliquées exprès.*
Plusieurs parties des plantes jouissent aussi
d'un mouvement fort vif,
lorsqu'on les touche.
Tels sont, par exemple, les mouvemens des
feuil-
les et des branches de la sensitive
commune
(mimosa pudica), et de l'averrhoa carambola;
tels sont aussi ceux que l'on
remarque sur les
appendices antérieures des feuilles de la
dioné
attrape-mouche (dionæa muscipula),
lesquel-
les, lorsqu'un cousin vient à s'y poser, se
ferment
dans l'instant et écrasent l'insecte.
Le signe le plus remarquable de l'irritabilité
des plantes, c'est ce mouvement extrêmement
vif
que, dans le temps de la fécondation, l'on
aperçoit dans les parties
sexuelles de beaucoup
de fleurs hermaphrodites: si l'on touche,
par
exemple, les étamines de l'épine-vinette de leur
côté intérieur,
c'est-à-dire, du côté duquel elles
sont tournées vers le germe; si un
insecte, par
exemple, se met sur la fleur, pour en exprimer
le suc
dont il compose son miel, ces organes se
[Seite 115] lancent rapidement en dedans,
poussent leur
anthère contre le stigmate, et par-là opèrent
leur
fécondation.
Cependant, quelque frappans que soient ces
mouvemens, quelque sensibles
que soient les
preuves qu'ils donnent de l'activité des forces vi-
tales qui animent les plantes, lorsqu'on les exa-
mine physiologiquement, on voit clairement
qu'ils
diffèrent de ce qui forme la propriété exclusive
des animaux,
c'est-à-dire, du mouvement volon-
taire, dont il est impossible d'apercevoir la
moindre trace
véritable, même dans les plantes
les plus connues par leur irritabilité,
dans le sain-
foin oscillant, par exemple (hedysarum gyrans),
etc.
Remarque. Du moins je ne connois pas un
seul
animal qui prenne sa nourriture, sans
un
mouvement volontaire, et il n'y a pas de plante
qui prenne la
sienne au moyen d'un pareil
mouvement.
La substance nourricière que les végétaux ont
pompée et assimilée à la
leur propre, se divise
ensuite en différens sucs
spécifiques; quelques
plantes, par exemple, contiennent un suc
laiteux
[Seite 116] parfois âcre; d'autres donnent de la gomme;
différens arbres, sur-tout
les pins, préparent de
la résine dans leur âge avancé; quelques par-
ties des plantes contiennent de la farine, du su-
cre, de la manne, des huiles grasses ou spiri-
tueuses, du camphre, etc.; quelques végétaux,
mais en
petit nombre, fournissent la gomme élas-
tique (le
cahoutchouc).
Une des productions les plus singulières qui
appartiennent à la fonction
de secrétion des plan-
tes, c'est le tabaschir connu il y a long-temps,
mais dont on n'a bien examiné
les propriétés
que depuis peu. Ce tabaschir est une
substance
ordinairement d'un bleu de lait, diaphane aux
bords, à
demi-dure, aigre, qui se trouve par-
fois dans des
morceaux de bambou; il ressemble
à l'hydrophane minéral, en a
l'apparence ex-
térieure, a, comme lui, la propriété de
devenir
transparent dans l'eau, et même ses parties cons-
tituantes sont à-peu-près les mêmes.*
Les exhalaisons spécifiques de certaines plan-
tes, telles
que les exhalaisons résineuses et in-
flammables de la
fraxinelle, tiennent aussi aux
fonctions de secrétion.
Comme, dans le même climat et sur la même
couche, la rue conserve
l'amertume, l'oseille
l'acidité, et la laitue le rafraîchissant de
ses
sucs; comme également les sucs peuvent être
très-différens dans
les différentes parties d'une
seule et même plante, et même dans un
seul
et même fruit, il en résulte que ces différens
sucs doivent
être élaborés dans les plantes même
par diverses
secrétions et par différentes altéra-
tions que subissent
les sucs nourriciers qu'elles
ont pompés.
Cependant la différence du sol et du climat
a aussi une influence marquée sur la
différente
nature des sucs que contiennent les végétaux;
car il est
des plantes qui souffrent, si on les
transplante dans une terre
étrangère; leur con-
formation et la nature de leurs sucs
venant à
changer, elles perdent alors de leurs forces,
tandis qu'il
en est d'autres qui gagnent et s'a-
méliorent par la
transplantation.
En général presque chaque terrain nourrit ses
plantes propres, de sorte
qu'on peut quelquefois
[Seite 118] deviner la nature d'un sol par ses plantes indi-
gènes. Cependant la providence semble avoir
voulu encore
multiplier ses bienfaits, en donnant
à des plantes très-importantes pour
l'homme, la
faculté de s'accoutumer à tous les climats; ou
au moins,
si elles sont particulières à un climat,
d'y pouvoir venir dans toute
sorte de terre. Les
espèces de blés, par exemple, qui paroissent
si
foibles, réussissent dans des climats tout-à-fait
différens,
mieux que le chêne et d'autres arbres
qui ont l'air très-robuste; les
pommes-de-terre
originaires du Chili, viennent à présent dans
les
cinq parties du monde, et le cocotier végète
avec autant de
force dans un terrain sablonneux
et pierreux, que dans le sol le plus
gras.
D'un autre côté, il est singulier que certains
pays, tels que le Cap et
la nouvelle Hollande,
produisent exclusivement une variété si
grande
de genres de plantes très-distincts, tandis que
de vastes
pays sont absolument privés d'ordres
considérables de végétaux; la zone
torride, par
exemple, n'a presque pas une sorte de choux et
de
navets; dans les Indes occidentales on trouve
par comparaison fort peu
de mousses (musci
frondosi), et au contraire, un
d'autant plus
grand nombre de fougères.
Enfin on remarque aussi dans la végétation
des plantes la même différence
qui a lieu dans
le règne animal, sur-tout parmi les
insectes;
quelques espèces vivent isolées et solitaires, tan-
dis que d'autres se serrent, pour ainsi dire, les
unes
contre les autres, et s'étendent ou sur un
grand espace de terrain,
comme la bruyère com-
mune, ou sur une grande partie de la
surface de
la mer, comme le sargasso (fucus
natans).
Nous avons parlé de ce qui touche la conser-
vation des
végétaux, venons maintenant à leurs
manières de se multiplier, qui,
quoique variées,
se réduisent pourtant en dernier résultat aux
trois
suivantes:
La première manière de reproduction (celle
par
branches), dont nous avons déjà vu quel-
ques traces
dans le règne animal, chez les polypes
et d'autres animaux, est assez
ordinaire dans le
règne végétal: quelques espèces de plantes
se
multiplient d'elles-mêmes de cette manière. Il y a,
[Seite 120] par exemple, une espèce de
figuier (ficus indica),
dont les branches
pendent et prennent racine sitôt
qu'elles ont touché la terre, de sorte
qu'un seul
arbre de cette espèce pourroit former un petit
bois, dont
les arbres joints tous ensemble par le
haut, offriroient un berceau
naturel. A quelques
milles de Patna en Bengale, on voit un arbre
de
cette sorte; il a 50 ou 60 tiges jointes ensemble; on
l'a mesuré,
il y a douze ans; il a 120 mètres
(370 pieds) de diamètre, et l'ombre
qu'il pro-
jette à midi, a plus de 357 mètres (1100
pieds)
de circonférence.
L'art a imité cette sorte de reproduction pour
beaucoup d'autres plantes,
c'est ce qu'on appelle
provigner ou multiplier par marcottes.
La seconde manière de reproduction par
bourgeons,
est moins ordinaire. On nomme bour-
geons les petits
boutons que l'on voit dans l'au-
tomne sur les arbres, à
l'endroit de l'insertion
du pédicule de la feuille, mais qui ne
s'ouvrent
et ne se développent que le printemps d'après.
On n'en
trouve ordinairement que sur les arbres
des pays froids, et souvent ils
tombent d'eux-
mêmes. Ils germent comme des graines,
quand
on les sème avec quelque précaution. On sait qu'on
[Seite 121] peut greffer ces bourgeons sur d'autres arbres,
ou bien y
enter le rejeton qui en est sorti.
Les cayeux des oignons ont beaucoup
de
ressemblance avec les bourgeons; seulement ces
derniers se
trouvent sur la tige de l'arbre, et par
conséquent sur la terre, tandis
que les cayeux
proprement dits des plantes liliacées, naissent
sous
terre, attachés immédiatement à la racine.
Chez ceux-là, la tige
continue de végéter, et les
nourrit; chez ceux-ci, au contraire, les
parties
qui restent de l'ancienne plante, meurent, excepté
la racine
et l'oignon.
Mais le moyen de reproduction le plus général
et qui est répandu presque
dans tout le règne
végétal, c'est le troisième, au moyen de la fleur
qui mûrit avec le temps, et porte un fruit
ou
toute autre graine. Cette fleur, quelle que
soit
sa forme, qu'elle soit seule, qu'elle soit réunie
avec
plusieurs autres dans une grappe, un épi
ou un chaton, contient dans son
milieu, dans
ce qu'on nomme le réceptacle,
différentes par-
ties d'une forme distincte, dont les unes
sont
masculines et les autres féminines, et ces der-
nières doivent être fécondées par les premières,
[Seite 122] lorsque le temps de la
fructification est venu.
Ainsi ces organes végétaux ressemblent beau-
coup, dans leur destination et leurs fonctions,
aux
organes de la génération des animaux: ce
qui les en distingue, c'est
qu'ils ne naissent pas
avec les plantes, comme chez les animaux, et
n'y
restent pas attachés toute leur vie: à chaque gé-
nération il se forme de nouveaux organes.
Remarque. Ce que j'ai déjà dit plus haut (§
136),
que l'on peut prolonger la vie de beau-
coup d'insectes,
en retardant leur accouplement,
peut également s'appliquer, en quelque
façon,
aux fleurs de quelques plantes. Les parties sexuel-
les du chanvre femelle, par exemple, peuvent
se conserver
long-temps, pourvu qu'elles ne soient
pas fécondées par la poussière du
mâle; si-tôt
que cette fécondation a eu lieu, elles se sèchent
et
meurent.
L'organe femelle se trouve ordinairement dans
le
centre de la fleur, on le nomme pistil, et
il
est composé de trois parties, du germe, du style
et du stigmate.
Le germe est, ou placé avec les
autres parties dans l'intérieur de la
corolle, on
le nomme alors germe supérieur; ou
bien au
fond hors de la corolle (comme dans la rose,
les pommes),
c'est alors le germe inférieur. Quelle
[Seite 123] que soit sa place, il
contient toujours les em-
brions des plantes; et par cette
raison on peut
comparer cette espèce de réservoir avec l'ovaire
des
animaux. Le style qui ressemble à une co-
lonne ronde et
creuse, est porté sur ce germe,
et soutient à son tour le stigmate qui
est posé
tout en haut, de sorte que ces trois parties com-
muniquant l'une à l'autre par le style, forment
une
espèce de cavité commune.
Autour de ces organes femelles, sont disposés
les organes mâles ou les
étamines, qui consistent
en un filet et une
anthère qui y repose. Cette
anthère est couverte d'une poussière
farineuse,
dont les grains ne sont autre chose, comme on
peut le
voir avec un bon microscope, que des
vésicules extrêmement fines; ces
vésicules con-
formées très-singulièrement dans beaucoup
de
plantes, contiennent une poudre très-légère et très-
subtile, que, d'après sa destination, on peut com-
parer
avec la semence masculine des animaux.
Lors de la fécondation, cette poussière tombe
sur le stigmate, paroît
s'ouvrir et y secouer sa
poudre vaporeuse, qui probablement
pénètre
par le style dans le germe, et y féconde les grai-
[Seite 124] nes qui y sont déposées, et jusqu'alors ont été
stériles. Lorsqu'avant
le temps de la fécondation,
on prive la fleur d'une de ses parties
essentielles,
semblable à un animal coupé, elle est frappée
de
stérilité.
Dans la plupart des plantes, les deux organes
sexuels sont réunis sur la
même fleur, qui par
conséquent est hermaphrodite
(§ 20); dans
quelques autres, au contraire, ils sont séparés,
et se
trouvent sur deux fleurs différentes; l'une
porte l'organe mâle, l'autre
l'organe femelle;
mais les deux fleurs sont sur la même tige.
Telles
sont les plantes que Linnée nomme monoïques,
et parmi lesquelles on compte le
noisetier, le
noyer, le concombre, l'arbre à pain, etc.; d'au-
tres plantes, comme l'érable, le frêne, sont poly-
games, c'est-à-dire, elles
réunissent trois sortes
de fleurs, des mâles, des femelles et encore
des
hermaphrodites. Il en est d'autres encore qui,
telles que le
chanvre et le houblon, offrent une
organisation différente; les deux
sexes sont sé-
parés dans les plantes mêmes, comme ils le
sont
dans tous les animaux à sang rouge, et beaucoup
d'autres à sang
blanc; ainsi une plante ne porte
que des fleurs mâles, tandis qu'une
autre qui
lui ressemble absolument, ne porte que des fleurs
[Seite 125] femelles, et les
fleurs de la tige femelle ne peu-
vent être fécondées que
lorsque le vent, des in-
sectes ou l'art leur apportent la
poussière fécon-
dante de la plante masculine: ce sont les
dioï-
ques. Linn.
Parmi les autres parties de la fleur, on remar-
que encore
le calice dont la plupart des végétaux
sont pourvus, et les nectaires du
suc desquels les
abeilles composent leur miel (pag. 486). En gé-
néral on divise les fleurs d'après
leur confor-
mation et la position de leurs parties en réguliè-
res et irrégulières. Dans les premières, les parties
individuelles ont la
même forme, la même pro-
portion et la même grandeur; les
secondes n'ont
pas les mêmes proportions.
On avoit cru jusqu'à présent que les organes
de fructification des mousses complets, ou mous-
ses
proprement dits (musci frondosi),
différoient
extrêmement de ceux des autres plantes. Feu
Hedwig a fait voir que cette idée n'étoit
pas
fondée. La jolie petite urne des mousses sert comme
de germe (§
191), et contient les petites grai-
nes; ces semences, au
moyen de la coiffe qui
tient lieu de style et de
stigmate, sont fécondées
[Seite 126] par la poussière masculine de quelques parties
dis-
tinctes, qui ont parfois la forme de rose et d'é-
toile, et elles s'échappent ensuite en poussière.
Quant aux algues les plus simples qui vivent
uniquement dans l'eau, comme
les tremelles, les
ulves, les conferves, les fucus, leur manière
de se multiplier paroît au contraire
très-diffé-
rente, autant du moins qu'on a pu
l'examiner
jusqu'à présent; il en est quelques-unes, comme
la
conferve de fontaine, dont j'ai parlé plus
haut, pag. 23 et 28, chez qui elle est d'une sim-
plicité
étonnante.
La manière dont les champignons, les agarics,
les trufles, le mucor (la
moisissure) se propa-
gent, est encore bien moins connue,
et il y a dans
leur histoire naturelle bien des choses obscures
et
difficiles à expliquer*.
Les plantes complètes qui fleurissent dans le
sens propre, perdent, après
la fécondation,
les parties de leur fleur qui deviennent alors inu-
[Seite 127] tiles (§ 190); le germe fécondé commence à
gonfler, et les semences
sans nombre qu'il con-
tient mûrissent peu-à-peu.
La conformation des différentes semences*,
et des enveloppes qui les enferment, est
tout
aussi variée que celle des fleurs, et la nature
leur a donné la
figure qui leur étoit le plus con-
venable, pour qu'elles
pussent venir par-tout où
elles seroient dispersées**; elle
leur a aussi donné
une propriété très-singulière, c'est de pousser
tou-
jours, lorsqu'elles germent, leur plumule en
haut,
et leur radicule en bas, quelle que soit la position
qu'elles
ont prises quand on les a jetées en terre***.
Les cotyledons qui formoient auparavant la
masse principale de la
semence, servent à nour-
rir d'abord la petite plante.
Beaucoup de semences sont enfermées dans un
[Seite 128] péricarpe ligneux, et
quelquefois même encore
plus dur que le bois, qui se nomme noyau,
lorsqu'il est d'une grosseur et d'une dureté
con-
sidérable; d'autres fois les semences nues sont
re-
couvertes immédiatement de chair, ou d'un
tissu
cellulaire succulent, alors le péricarpe s'appelle
baie, quelle que soit sa grandeur et celle de
l'arbre
auquel il est attaché (le fruit de l'arbre à pain,
par
exemple, est une baie). Assez souvent les
semences nues sont répandues
extérieurement sur
le réceptacle charnu et grossi, comme parmi
les
fraises.
Les arbres fruitiers forment une famille de
plantes particulière et
très-considérable. Le fruit
de ces plantes renferme, ou des pepins, comme
dans les poires, les pommes et les
coings; ou des
noyaux, comme dans les prunes,
les cerises,
les abricots et les pêches.
On distingue les arbres qui portent ces fruits,
d'après la différence de
l'enveloppe qui défend
leur semence; les uns s'appellent arbres à pepins,
ou pomacés, et les
autres arbres à noyaux ou
drupacés.
Il paroît que parmi les plantes, les causes de
dégénération dont j'ai
parlé (§ 15 et 16), agis-
[Seite 129] sent parmi les plantes plus
facilement que parmi
les animaux, sur la force
génératrice, et peu-
vent lui donner une direction
très-différente de
celle qu'elle doit avoir. C'est pour cette
raison
que beaucoup de plantes sont dégénérées en tant
de variétés,
soit à l'égard de leur conformation
totale, soit par rapport à la fleur
et au fruit. On
compte à présent, par exemple, trois mille va-
riétés de tulipe; et il y a deux cents ans, on
ne
connoissoit en Europe que l'espèce jaune pri-
mitive. Il est aussi quelques plantes chez lesquel-
les
la tige est uniquement un effet de dégénéra-
tion. Dans
leur état de nature, elles sont sans
tige, telle est la carlina acaulis; quand elles
sont cultivées, il leur
en vient une. D'un autre côté,
il y a des végétaux qui perdent, par la
culture,
certaines parties qu'ils avoient dans l'état de na-
ture. La lawsonia spinosa des Indes
devient
inermis en Syrie, par l'effet de la
culture.
En général, les végétaux sont exposés à diffé-
rentes
sortes d'abâtardissemens qui ne peuvent
pas avoir lieu dans les animaux.
Telle est, par
exemple, la dégénération des parties mâles de
la
fructification dans les fleurs pleines.
Mais l'espèce de dégénération la plus singulière
que la plante puisse
éprouver, c'est celle à laquelle
[Seite 130] l'art la soumet, en lui faisant produire des
espè-
ces bâtardes. M. Kohlreuter a fait à ce sujet des
expériences très-ingénieuses; et
même, par une
procréation répétée de plantes bâtardes fécondes,
il a
fini par transformer une espèce de tabac (ni-
cotiana rustica) en une autre (nicotiana pani-
culata); cette métamorphose ne
s'accorde en
aucune façon, ce me semble, avec le système
des germes
préformés, mais fort bien, si je ne
me trompe, avec celui de la force génératrice.
Remarque. Lorsque, dans un jardin, deux es-
pèces différentes, mais pourtant analogues, se
trouvent
très-près l'une de l'autre dans le temps
de la floraison, le hasard peut
faire naître des
plantes bâtardes.
Les monstres (§ 12) sont aussi plus com-
muns dans le règne
végétal que dans le règne
animal; ils sont sur-tout très-fréquens parmi
les
plantes cultivées, et beaucoup plus, sans compa-
raison, que parmi celles qui croissent d'elles-mê-
mes
(voyez plus haut § 12 Rem.) Les plantes
n'ont
pas de partie dans laquelle on n'ait remar-
qué
quelquefois de monstruosités; il est même
quelques parties qui y sont
sujettes très-fréquem-
ment. Les monstres par excès, sont
les plus com-
[Seite 131] muns; on voit souvent de doubles tiges
crues,
l'une sur l'autre, des fruits doubles ou quadru-
ples, des épis multiples, des roses du centre des-
quelles sortent d'autres petites roses, etc.
L'âge que les diverses plantes atteignent, varie
extrêmement;
quelques-unes vivent à peine une
heure, tandis que d'autres prolongent
leur exis-
tence pendant des siècles. En général on
divise
les plantes en perennes ou vivaces, et en an-
nuelles; ces dernières meurent à la fin de leur
premier été.
Remarque. Cette résurrection, après un long
état
de dessiccation, que l'on prétend avoir re-
marquée dans
quelques animaux, dans la vorti-
celle, par exemple, et
l'anguille de la colle, a
lieu également pour les plantes; on en a des
exem-
ples, et cet effet se remarque particulièrement
dans
la tremella nostock, connue depuis
long-temps
pour cette particularité. J'ai parlé de ce phéno-
mèné remarquable dans mon mémoire De vi
vi-
tali sanguini denegandâ. Gottingue, 1795, p.
8.
Les bornes que je me suis prescrites ne me per-
mettent pas
de m'étendre longuement sur l'uti-
[Seite 132] lité du règne végétal, je
n'en dirai qu'un mot.
J'ai déjà parlé plus haut (§ 173) de l'influence
remarquable que les
plantes ont sur l'air atmos-
phérique, par leur procédé
phlogistique, en ab-
sorbant d'un côté le gas acide
carbonique qui
n'est pas respirable, et qui s'exhale sans cesse
du
règne animal; et de l'autre côté, en rendant à
l'air de
l'oxigène, lorsque leurs feuilles sont ex-
posées au
soleil.
Il est certaines parties du monde, particuliè-
rement des
îles peu élevées de la zone torride,
pour lesquelles la végétation,
sur-tout celle des
bois, est un bienfait de la plus haute
importance;
les arbres attirent les nuages, et le sol est ar-
rosé*.
Les différentes espèces de plantes
fourrageuses
(et quelquefois aussi les racines et les
fruits),
servent à nourrir les animaux domestiques, et
les deux
espèces d'insectes que l'homme élève,
les abeilles et les vers à
soie.
Quant à ce qui concerne l'utilité immédiate
des
végétaux, pour l'homme lui-même, il est
certaines plantes qui, comme
certains mammi-
fères (le veau marin, la renne, etc.),
fournissent
à quelques nations les besoins les plus variés de
leur
vie; tel est, par exemple, le cocotier, sur-
tout pour la
race malaie (pag. 77), et en quel-
que façon, le bouleau commun, pour quelques na-
tions de
la race mogole (74).
Parmi les alimens que les végétaux fournis-
sent à l'homme, on compte d'abord les différen-
tes sortes de fruits mangeables sans
aucune autre
préparation. Tels sont, par exemple, les fruits
connus
dans nos pays, mais particulièrement ceux
des pays chauds, les figues,
les dattes du phœ-
nix
dactilifera; les différentes espèces de pi-
sang,
(sur-tout les plantanes du bananier à fruit
court [musa paradisiaca], et les bacoves ou ba-
nanes du
bananier à fruit long [musa sapien-
tum]; l'arbre à pain de l'artocarpus
incisa*);
les cocos,
etc.
Telles sont aussi les diverses espèces de baies,
qui sont un des alimens ordinaires de quelques peu-
ples, des lapons, par exemple.
Viennent ensuite les végétaux qui ont besoin
d'être préparés; les
racines, les navets, les carot-
tes, les pommes et les
poires de terre (helianthus
tuberosus), les
patates des deux Indes (convol-
vulus
patatas), l'igname ailée (dioscorea
alata)
des pays chauds de l'Amérique, le maniok et
tant
d'autres plantes siliqueuses et légumineuses.
Ensuite les différentes sortes de blés, le maïs
(zea
mays), le blé noir (polygonum fagopy-
rum), le riz (oriza sativa), si
intéressant pour
les orientaux; le grand millet (horcus sorghum),
pour beaucoup de peuples d'Afrique et pour
les
chinois; le teff (poa abyssinica), pour les
abys-
sins, etc.
Le fameux jujubier (rhamnus lotus) des lotopha-
ges*, et quelques autres
parties de plantes,
dont certains peuples se nourrissent habituelle-
ment, comme la moelle de sagou, (du cycas
cir-
[Seite 135] cinalis, etc.), la gomme du Sénégal du
gommier
blanc (mimosa Senegal, etc.)
On peut joindre à ces plantes que je viens de
nommer, et qui servent
d'alimens à l'homme,
Les différentes sortes d'épices;
Le sucre, soit celui proprement dit que four-
nit la canne
à sucre, soit celui qu'on tire de
quelques autres plantes, de la
betterave cham-
pètre, par exemple, en Europe; de l'érable
à sucre
(acer saccharinum) dans l'Amérique
septen-
trionale; de l'anuplame à Sumatra; du
baudrier
(fucus saccharinus) en Islande; de la
berce-
branche ursine (heracleum
sibericum) au
Kamtschatka, etc.
L'huile, le vinaigre, etc., dont on se sert pour
assaisonner les
alimens.
Le beurre excellent (shea toulou), qui dé-
coule de l'arbre à beurre qu'on trouve dans l'in-
térieur de l'Afrique.*
Pour boissons, les végétaux fournissent à
l'homme
le lait végétal naturel, qui se trouve
[Seite 136] dans un coco point mûr; les
différentes bières,
entre autres la Sprucebier
du pinus cana-
densis.
Les liqueurs vineuses, le vin proprement dit;
le vin de palmier que
fournissent le rondier
(borassus flabellifer) ou
le cocotier femelle,
etc.
Les autres liqueurs enivrantes, telles que le
brandevin, l'arac, le rum,
le kirschwasser, etc.
Les liqueurs fermentées que quelques peuples
se préparent en mâchant des
racines et en en ex-
primant le jus, comme les brasiliens
font avec
leur pain de cassave, et les insulaires de la mer
du Sud
avec le poivrier à large feuille (piper
latifolium).
L'opium employé au même usage.
Nos trois espèces de boissons chaudes.
Le thé du Paraguai provenant de quelques
espèces du genre cassine.
Le thé chinois en forme de tuiles, dont usent
les mogols, et qui provient
d'un arbuste sauvage
encore peu connu, dont les feuilles
ressemblent
à celles du sorbier.
Pour se couvrir et s'habiller, l'homme em-
ploie le coton des
différentes espèces de coton-
nier et de fromager,
plusieurs espèces d'orties,
[Seite 137] le lin, le chanvre; le beau lin soyeux de la nou-
velle Zélande, et qui vient du (phormium
te-
nax).
Les insulaires de la mer du Sud se compo-
sent des étoffes
avec le livret du mûrier à papier
(morus
papyrifera) et de l'arbre à pain.
Pour chauffer, outre toutes les espèces de
Lois à
brûler qui se trouvent par-tout, il est des
pays où l'on consomme des
sortes particulières.
On brûle sur les alpes (le
rhododendron fer-
rugineum); dans les pays de
bruyères, la bruyère
commune; dans d'autres pays la tourbe,
du
sphaigne des marais, du caret gazon, etc.
Les charbons, l'amadou, les mèches sont aussi
les produits des
végétaux.
On se sert, pour bâtir les maisons et cons-
truire des vaisseaux, de toute
sorte do bois de
charpente (dans les Indes orientales, du bambou
arundo bambus).
Pour couvrir les maisons, de roseaux, de
paille;
chez les insulaires de la mer du Sud, de
feuilles de palmetto, du
pandanus tectorius.
Pour enclorre, former des haies, des berceaux,
des cabanes, de toutes
sortes d'arbrisseaux.
Pour garantir les digues contre les tarets, de
la zostera marina.
Les artistes et les ouvriers font servir toutes
sortes de bois aux usages
les plus variés.
Ils emploient également toutes les espèces de
jonc.*
Il y a beaucoup de peuples dont les armes
sont de
bois ou de jonc. Les insulaires de la mer
du Sud font leurs belles
lances avec le bois du
filao à feuilles de prêle (casuarina equiseti-
folia).
Les cocos, les calebasses et autres fruits sem-
blables,
peuvent servir de vases à boire.
Les joncs, l'osier, le livret du cocotier, servent
pour tresser des
corbeilles; le liége sert à diffé-
rens usages.
Toutes sortes de substances végétales sont
employées en teinture, telles
que l'indigo, etc.;
d'autres servent pour tanner, pour laver.
Le croton porte-suif nous donne une subs-
tance semblable
au suif.
Nous devons aux végétaux les gommes, la
[Seite 139] résine, la poix, le goudron,
le noir de fumée,
les huiles, les vernis, la soude, la potasse, etc.
La plupart des matériaux que les hommes,
dans plusieurs pays, emploient
pour écrire, sont
tirés du règne végétal, comme les roseaux
à
écrire, le papier du Nil (cyperus papyrus),
les
olties du Malabar, provenant des feuilles du bo-
rassus flabellifer, etc.
Enfin, c'est aux végétaux que l'homme doit
ces plantes médicinales en si
grand nombre et si
bienfaisantes, à la connoissance desquelles se
bor-
noit anciennement, et se borne encore toute
la
médecine de beaucoup de peuples.
Ce qui, dans le règne végétal, est nuisible
à
l'homme, c'est principalement les mauvaises her-
bes
et les plantes vénéneuses.
Parmi les nombreux systèmes de botanique
que l'on a cherché à composer
depuis le temps
de Césalpin, il n'en est
point qui ait été reçu
avec une approbation aussi générale et aussi
bien
[Seite 140] fondée,
que le système sexuel de Linnée.
Les
principes de ce système sont appuyés sur les or-
ganes sexuels, leur nombre et leur relation dif-
férente; c'est-à-dire, les classes sont déterminées
d'après le nombre
des étamines, ou bien d'après
leur situation ou leur réunion
relativement aux
pistils; les ordres le sont, pour la plupart,
d'après
le nombre de ces derniers.
Pour la connoissance des plantes en général,
pour
celle de la terminologie et du système de
Linnée.
On appelle minéraux ou fossiles, les
corps
naturels inorganiques (§. 2, 4); c'est-à-dire,
ceux qui se
forment dans et sur la terre, d'a-
près des lois purement
physiques et chymiques.
Si l'on excepte quelques minéraux en petit
nombre, qui sont fluides, liquides, comme le
vif-argent et le
pétrole, les autres sont solides,
mais ils ont
été aussi d'abord dans un état de
fluidité.
Eh effet, l'on peut démontrer que l'écorce
de roche solide qui revêt à
présent notre planète,
du moins aussi profondément que nous la con-
noissons (ce qui n'est pas, il est vrai, la six mil-
lième partie du rayon de la terre), doit elle-
même, au commencement, avoir été fluide.
Remarque. Je n'ai pas besoin de chercher
à
démontrer que des connoissances élémentaires
de géologie sont
indispensables pour étudier phi-
losophiquement la
minéralogie; seulement ces con-
noissances premières
doivent répondre aux phé-
nomènes géognostiques, et
s'appuyer sur les prin-
cipes vrais et sains de la
physique et de la chy-
mie. Parmi tous les systèmes
géogéniques (et en
1764 on en comptoit déjà 49), un des plus sa-
tisfaisans que je connoisse, c'est celui contenu
dans les lettres sur l'histoire de la terre, par
M. de Luc. Paris, Nyon, 1798.
Et il est plus que vraisemblable que ce fluide
primordial a été pour
ainsi dire le dissolvant
primitif, dans lequel
étoient contenus les élé-
mens des fossiles précipités
dans la suite.
C'est donc par des précipitations successives,
et d'autres procédés
chimiques, qui ont eu lieu
peu-à-peu dans ce fluide, que se sont
formées
les différentes sortes de couches
minérales; cou-
ches qui, considérées
chronologiquement, peuvent
en dernier résultat se réduire à deux
principales
divisions.
A. Les couches primordiales formées avant
la
création organisée, et
B. Les couches secondaires formées depuis
qu'il
existe des animaux et des plantes.
Chacune de ces deux divisions se subdivise
ensuite en deux classes.
Celle des couches primordiales, contient
a. Les montagnes de granit, et
Dans celle des secondaires, sont
c. Les montagnes à couches (Flœtz).
Je dirai un mot en particulier de chacune de
ces quatre classes.
La première précipitation générale et dont
nous apercevons des traces
qu'on ne peut mé-
connoître, forma le véritable granit; c'est lui
qui paroît composer l'écorce
solide substantielle
et primitive de notre planète, et sert de lit
aux
montagnes et aux couches formées plus tard;
cependant on le voit
aussi perçer çà et là entre
ces couches, sur-tout dans les plus hautes
chaînes
de montagnes.
C'est parce que les montagnes de granit pa-
roissent avoir
été formées les premières, que dans
[Seite 146] la géologie on les nomme aussi parfois montagnes
primitives.
La proportion du mélange des substances con-
tenues dans ce
fluide primordial (§. 225) se trou-
vant nécessairement
changée par cette première
précipitation, il falloit bien que les
couches de di-
verses sortes déposées immédiatement après
la subs-
tance précipitée, en différassent totalement;
c'est
aussi ce qu'on remarque. Ces roches de la seconde
classe ont
presque toutes un tissu shisteux, comme
par exemple le gneis, le
granitin, le shiste argi-
leux, etc., et sont stratifiées en couches puis-
santes;
lesquelles couches ont, par l'effet de ré-
volutions
survenues après leur formation, pris
une direction renversée et en
pente.
Dans ces couches qui reposent pour ainsi dire
sur les montagnes
primitives, on aperçoit fré-
quemment des fossiles
pierreux d'une substance
hétérogène. Il faut qu'il y ait eu des fentes
et
des crevasses, qui peu à peu se sont remplies*
de substances pierreuses, formées plus tard et
qui
s'y sont déposées après coup. C'est dans les
substances qui ont rempli
ces fentes, ou dans
[Seite 147] ce qu'on nomme filons (all.
Gang, angl. Veins),
que
se sont formées la plupart des mines; aussi
ces
filons sont-ils l'objet le plus important de
l'exploitation pratique des
mines.
C'est aussi d'eux que cette seconde classe de
montagnes a tiré son nom.
On les appelle mon-
tagnes à filons, parce que c'est dans
ces filons
que se trouvent, point exclusivement à la ve'-
rité, mais au moins en plus grand nombre, les
veines
métalliques les plus riches.
C'est par ces deux classes de montagnes qu'é-
toit formée,
comme je l'ai dit, l'écorce solide de
notre planète avant que cette
dernière eût été
comme animée par la végétation, et vivifiée
par une
création animale. En effet, dans aucune
de ces deux classes, on ne
trouve le moindre
vestige de corps anciennement organisés, et
à
présent pétrifiées.
Il en est tout autrement avec les deux autres
classes appartenant aux
couches secondaires.
Les montagnes à couches sont pour la plus
grande partie également stratifiées, mais elles
le sont ordinairement en
couches plus plates
et plus ondoyantes que celles des montagnes à
[Seite 148] filons, et leurs
parties constituantes sont plus
variées; elles forment aussi en général
les terrains
montueux moins élevés, comme les promontoi-
res*, etc.; mais ce en quoi elles se
distinguent
sur-tout des montagnes primordiales, c'est qu'el-
les fourmillent presque toutes de débris pétrifiés
de
corps organisés. La plupart de ces pétrifica-
tions
appartiennent à des corps inconnus, c'est-
à-dire, à des
corps dont on ne trouve plus les
analogues dans la création organisée
actuelle.
Tels sont les belemnites, par exemple,
près de
deux cents espèces différentes d'ammonites, etc.;
mais ces inconnus
paroissent, d'après l'analogie,
avoir été presque tous des animaux marins, et
à présent ils se trouvent dans ces montagnes à
couches, dans une position régulière et
qui n'an-
nonce rien des désordres d'une révolution
(les
[Seite 149] conchyliolithes comme sur leurs bancs d'huître,
les coralliolithes
comme dans un ressif de corail),
de sorte que l'on en doit conclure que
notre
continent actuel a été autrefois le sol de la mer
dans le monde antérieur, et a été mis tout-à-
coup à sec par une violente catastrophe.
Après ces trois classes principales de mon-
tagnes, qui
toutes, mais à des reprises différen-
tes, ont été formées
par des précipitations suc-
cessives d'un liquide aqueux,
et composent
ensemble l'écorce solide de notre planète, vien-
nent en quatrième lieu les couches
meubles.
Ces couches se trouvent çà et là, le plus sou-
vent dans des pays peu élevés, mais parfois par
couches
puissantes, et couvrant une très-longue
étendue de terrain; c'est à ces
couches qu'appartien-
nent celles de sable désagrégé de
limon, de tuf
marneux, etc., lesquelles contiennent très-fré-
quemment aussi des débris de conchyles de mer
calcinés,
et cependant parfois fort bien conser-
vés. Il y a même
tels endroits où on les trouve
dans une quantité innombrable; dans la
ci-de-
vant Tourraine, par exemple, dans la
falunière,
il se trouve une masse de pareils coquillages ma-
rins calcinés, qui d'après le calcul de Réaumur,
[Seite 150] doit contenir 961555259,65452 kilolitres ou mè-
tres cubes (130 millions de toises cubiques).
Telles sont donc tes quatre principales clas-
ses de couches minérales qui toutes ont été for-
mées par des précipitations de l'eau, ou, comme
l'on dit
ordinairement, par la voie humide;
il en est
encore une cinquième que l'on dis-
tingue; elle comprend
soit des montagnes entières,
soit des couches plates de fossiles qui,
depuis
qu'ils ont été formés de la première manière,
ont, par
l'effet d'un feu souterrain, ou par ce
qu'on appelle la voie sèche, subi de grands chan-
gemens, et pris
la forme que nous leur voyons
actuellement.
Les montagnes de cette cinquième classe s'ap-
pellent,
comme l'on sait, volcans.
Quant aux couches plates, on les nomme ter-
res scorifiées par des feux souterrains, et
les
fossiles qui leur sont propres, s'appellent, pour
les distinguer
de ceux des véritables volcans,
productions pseudo-volcaniques.
Cependant quelque aisément que l'on puisse
au total distinguer ces cinq
classes de couches
[Seite 151] les unes des autres*, on conçoit fort bien, d'après
ce que j'ai dit de leur
formation, qu'elles doivent
passer parfois d'une classe à l'autre par
des tran-
sitions insensibles, et que leurs divisions ne
peu-
vent pas être tranchantes.
Cette remarque est appliquable sur-tout à ces
fossiles primordiaux qui,
formés au commence-
ment par la voie humide, sont devenus
ensuite,
par l'effet d'un feu souterrain, des substances
volcaniques
et pseudo-volcaniques; l'on conçoit
que la diversité des substances
primordiales qui
les composoient avant qu'ils fussent
transformés
par le grillage, la fusion, la scorification, etc.;
que
le plus ou moins d'activité du feu, le plus
ou moins de temps qu'il a
duré, les circonstan-
ces dans lesquelles ils ont été
exposés à son action;
que toutes ces modifications enfin doivent les
ren-
dre très-différens les uns des autres; aussi quel-
ques-uns sont-ils à peine reconnoissables, tandis
que
d'autres sur lesquels l'action du feu n'a été que
[Seite 152] très-foible, sont à peine
changés, et offrent pres-
que la même figure que celle
qu'ils avoient lors
de leur première formation par la voie humide.
Si l'on considère les caractères qui distinguent
la formation des corps inorganiques ou fossiles,
et qu'on les compare
avec ceux des corps orga-
nisés se reproduisant par la
génération, l'on verra
aisément qu'à l'exception des fossiles les plus
sim-
ples, tels que le diamant, le soufre, les
métaux
natifs, etc., les autres n'offrent pas, pour distin-
guer les espèces, des caractères
aussi tranchans
que ceux des corps organisés, et qu'il doit y
avoir
beaucoup plus d'arbitraire dans la répartition de
ces espèces
sous leurs genres; aussi quelques mi-
néralogues comptent-ils le crayon rouge et l'é-
meri parmi les mines, tandis que d'autres les
rangent
parmi les pierres.
En effet, beaucoup de fossiles, du reste très-
semblables
entr'eux, variant en toutes sortes de
dégradations, par la proportion
originaire du mé-
lange de leurs parties constituantes,
par leur tex-
ture, par leur mode de combinaison, il se
forme
alors des transitions d'un fossile à l'autre, tout aus-
si multipliées, et qui se perdent parfois l'une dans
[Seite 153] l'autre par des
nuances presque insensibles. Dans
la gradation de ces transitions, il
est vrai, les ex-
trêmes se distinguent d'une manière
assez frap-
pante, mais entre les intermédiaires, sur-tout
dans
les fossiles isolés, il est impossible de tirer des li-
gnes de démarcation aussi précises qu'entre les
corps
organisés. C'est sur-tout dans les métaux
minéralisés, ainsi que dans
beaucoup d'espèces
de roches mélangées, que l'on trouve beaucoup
de
ces fossiles intermédiaires qui font la transition
de l'un à
l'autre.
En second lieu, la décomposition et la disso-
lution de beaucoup de fossiles déjà formés, mul-
tiplie ces transitions. Il est, par exemple, des
roches
et des mines qui se décomposent peu-à-peu, les
unes par la
perte de leur eau de cristallisation, et
les autres par l'action des
acides. C'est de cette
manière que le feldspath se change en terre à
por-
celaine, et la pyrite cuivreuse en ocre noire
de
cuivre.
D'après ce que je viens d'exposer, on sentira
la nécessité d'allier, pour
connoître les minéraux,
la détermination précise de leurs caractères
ex-
térieurs avec l'examen de leurs parties constituan-
tes, par le moyen de l'analyse chimique.
Les caractères extérieurs*
les plus importans
sont la couleur, le degré de transparence et
d'éclat,
l'aspect de la cassure et de la raclure; le tissu,
la
dureté, la pesanteur,** etc. Un des
caractères ex-
térieurs les plus importans, est, parmi
ceux dans
qui elle a lieu, la cristallisation,*** c'est-à-dire, une
forme déterminée, provenant
d'un nombre fixe
et d'une combinaison de facettes**** également
[Seite 155] déterminés, et ce
qu'on nomme le pavage ou cli-
vage des feuillets, lequel,
dans beaucoup de sor-
tes de cristallisation, se dirige,
d'après le rapport
de leurs faces extérieures, à ce qu'on nomme
leur
noyau.*
Les caractères physiques peuvent aussi servir
à
déterminer les fossiles. J'entends par ces carac-
tères la
phosphorescence, l'électricité, le magné-
tisme, etc.; et
parmi ceux qui sont transparens,
leur réfraction double ou simple.
Quant à ce qui sert à faire connoître par l'ana-
[Seite 156] lyse chimique les
principes constituans des fossi-
les,* c'est en partie leur manière de se comporter
dans le
feu, manière que l'on connoît par la voie sè-
che, et
particulièrement au moyen du chalumeau;
** mais c'est principalement leur décomposition
par la
voie humide, au moyen des réactifs, etc.***.
Observation. Les résultats des analyses que
[Seite 157] divers chimistes ont
faits du même fossile, se trou-
vent extrêmement différens
les uns des autres,
mais je ne crois pas qu'un homme
raisonnable
mette cette différence sur le compte de la science;
cela
prouve seulement combien il faut de précau-
tions et de
soins, combien de fois il faut répéter
les expériences, pour ne pas se
tromper et se ga-
rantir de toute illusion.
Seulement on ne doit pas oublier que les ana-
lyses les
plus exactes et les plus parfaites ne peu-
vent et ne
doivent montrer autre chose que la
qualité et la quantité des substances
dans lesquelles
les fossiles se laissent décomposer. On ne doit pas
y chercher ce qui pourtant forme
justement le
véritable caractère propre de tant de fossiles, c'est-
à-dire, la composition mystérieuse, et le mode de
combinaison spécifique de ces substances
dans
lesquelles on les divise. Comment, par exemple,
la terre
argileuse (l'alumine) forme un saphir,
et comment, combinée avec deux
autres subs-
tances aussi communes, elle devient une
tourma-
line; ou bien comment la nature produit
avec
de la silice, combinée avec de l'alumine, la pierre
de lard de
la Chine (Bildstein), tandis qu'au con-
traire avec de la silice en combinaison avec de
la
magnésie, elle fait naître la pierre de lard pro-
prement dite (Speckstein), qui ressemble du reste
d'une manière si frappante à celle de la
Chine. Il
[Seite 158] y
a une quantité d'autres exemples semblables.
Voyez Deluc, dans le magasin de Voigts, vol.
9,
premier n.°, pag. 74.
En général, tous les minéraux, d'après l'an-
cienne
division observée d'abord par Avicenne,
autant que je puis savoir), viennent se ranger
sous
quatre classes, dont je déterminerai les dif-
férences et
les propriétés au commencement des
quatre sections suivantes.
I. Les pierres et les fossiles terreux.
III. Les substances proprement nommées in-
flammables.
Sans parler de tous les manuels de minéralogie
qui ont paru dans les
dix dernières années.
Comme dans l'étude de la minéralogie, l'au-
topsie (propria possessio) est encore bien
plus
indispensable que dans celle de la zoologie et de
[Seite 162] la botanique, où
des dessins fidelles et exacts peu-
vent, et dans
mille circonstances doivent absolu-
ment servir, et
pourtant comme pour la plupart
des commençans il est très-difficile
de faire une
collection, on ne peut qu'applaudir à
l'entreprise
du dépôt des mines à Freyberg, qui vend de pe-
tites collections de minéraux, contenant deux
cents
morceaux instructifs, et ne coûtant cepen-
dant que
quatre-vingts francs à-peu-près. On
peut s'adresser à M. C. A. S.
Hoffmann, à Frey-
berg.
Nous comprenons sous le
nom des pierres
et fossiles terreux, ces minéraux secs qui, lors-
qu'ils sont purs*, ne sont pas
solubles dans l'eau,
à la manière des sels, ou dans l'huile, à celle
des
bitumes, qui ne se consument pas non plus, comme
ces derniers,
déjà dans la simple braise, et
qui ne sont pas susceptibles de s'aplatir
sous le
marteau, comme le sont les métaux**; en gé-
néral
ces fossiles sont fixes et réfractaires; lors-
[Seite 164] qu'ils fondent, ils
deviennent diaphanes; leur pe-
santeur spécifique surpasse
celle de l'eau de qua-
tre ou cinq fois au plus.
On connoît à présent neuf terres primitives ou
élémentaires, et l'on a
rangé tous les fossiles de
cette classe en autant de genres auxquels ces
terres ont donné leur nom. Voici les noms
de
ces terres primitives.
I. Terre silicée (silice), all. Kieselerde.
II. Terre zirconienne (zircone), all. Zir-
conerde.
III. Terre d'yttria ou d'ytterby (yttria),
all.
Yttererde.
IV. Terre glucinienne (glucine), all. Glu-
cinerde.
V. Terre argileuse ou alumineuse (alu-
mine), all. Thonerde.
VI. Terre talqueuse (magnésie), all. Talk-
erde.
VII. Terre calcaire (chaux), all. Kalkerde.
VIII. Terre strontianite (strontiane),
all.
Strontianerde.
IX. Terre de baryte (baryte), all. Schwer-
erde.
La terre silicée, dont ce genre tire son nom,
n'est pas pour soi fusible
dans, le feu; elle reste
[Seite 165] inaltérable à l'air et dans l'eau, et n'est
attaquée
que par l'acide fluorique; mais avec les deux al-
kalis fixes (la soude et la potasse), elle se vitré-
fie: c'est pour cette dernière propriété que quel-
ques minéralogistes l'ont appelée aussi terre vi-
trescible.
Excepté les variétés que je citerai plus bas, le
quartz est
ordinairement, ou sans couleur, ou
bien blanchâtre, verdâtre, etc., passant du lim-
pide
de l'eau, au légèrement transparent;
son
éclat est pour l'ordinaire vitreux;
on le trouve
souvent cristallisé, et
particulièrement en prisme
sextilatère (les
faces souvent striées légérement
en travers), avec une pointe terminale
également
sextilatère. Sa cassure est communément con-
choïde, passant quelquefois à l'écailleuse. Ce
fossile est dur, et
répand assez souvent une lueur
phosphorique, lorsque dans
l'obscurité on en
frotte deux morceaux l'un contre l'autre.
Le Quartz comprend deux variétés, savoir:
1.° Le cristal de roche,
quartz hyalin limpide.
Hauy. (all. Bergcristal) 2.° Le Quartz ordinaire.
(all. gemeiner Quartz)
Proprement sans couleur et limpide, mais
parfois aussi laiteux et
trouble; éclat vitreux;
[Seite 166] cassure conchoïde
peu évasée. Communément le
cristal de roche est cristallisé; on le
trouve le
plus souvent engagé par une extrémité, dans
une
matrice quartzeuse, et dans cet état, quelque-
fois en cristaux pesant un quintal (particulière-
ment dans la Suisse et à Madagascar); mais il se
présente aussi
assez fréquemment isolé et offrant
toutes ses faces de
cristallisation, c'est-à-dire,
avec des pointemens à ses deux bouts.
On re-
marque particulièrement, parmi ceux de
cette
dernière sorte, les cristaux tout petits, mais ex-
trêmement limpides, qui ont un prisme intermé-
diaire très-court (ceux de Hongrie et du Pala-
tinat de Marmaros). Enfin il se
présente aussi en
cailloux roulés, parfois d'une dureté et
d'une
clarté surprenante (les Keys ou
cailloux de Ceylan).
Sa pesanteur spécifique égale 2653.
Il contient, d'après Bergmann,
Très-souvent il renferme des fossiles hétéro-
gènes,
par exemple, de la chlorite, de l'asbeste,
du shorl rayonné, du
mica, du manganèse
oxidé argentin, du titane silicéo-calcaire,
etc.;
quelquefois même des gouttes d'eau (le
quartz
hyalin aéro-hydre).
On le trouve quelquefois, mais rarement, tra-
[Seite 167] versé par de
petits canaux droits, creux, et à
quatre pans (nommément sur le
Saint-Gothard).
Les trois sortes de pierres qui suivent, peuvent
être considérées
comme des variétés analogues du
cristal de roche, puisqu'elles se
trouvent toutes
trois ensemble (par exemple, dans des
rognons
d'agate et des boules de porphire), et que quel-
quefois aussi elles passent distinctement d'un état
à
l'autre.
a. Le Quartz hyalin jaune. (all. Citrin)
Pour l'ordinaire jaune de vin. C'est à cette sorte
qu'appartiennent
les prétendues topases d'une
grandeur extraordinaire.
b. Le Quartz hyalin enfumé,
communément la
topase enfumée. (all. Rauchkristall)
Offrant toutes les nuances du brun de fumée.
Le plus noir s'appelle
morion.
c. Le Quartz hyalin violet. (all. Amethist)
Violet dans plusieurs nuances; quelquefois
(mais point constamment,
et point exclusive-
ment) offrant une texture agrégée
et parties
colomnaires, parfois comme fibreuses. C'est dans
les
Indes occidentales et en Perse que l'on trouve
ceux qui sont les
plus durs, et ont les plus belles
couleurs.
C'est un des fossiles les plus anciens et les plus
répandus.
Ordinairement il est blanc de lait, mais
il se présente aussi sous
plusieurs autres couleurs;
il est plus ou moins transparent; à
l'ordinaire
son éclat est vitreux, parfois
aussi il est gras;
on le trouve
très-fréquemment sans forme; quel-
quefois aussi
cristallisé (assez souvent comme
faux cristal. Voyez pag. 154, note ****), et çà et là
sous une figure singulière, comme hachée, cellu-
laire, etc.; sa cassure est communément con-
choïde, approchant parfois de l'écailleuse et de
la
grenue; quelquefois de petites paillettes de
mica disséminées dans
sa substance, ou bien
une sorte particulière de tissu, offrant de
peti-
tes félures ou glaces,
lui donnent un aspect ex-
térieur tremblottant. Tel
est particulièrement
l'aventurine quartzeuse
brun de cannelle du
Cap de Gates, connue
sous le nom d'aventurine
naturelle, à cause
de sa ressemblance avec la
composition nommée aventurine artificielle.
Le quartz ordinaire offre deux variétés par-
ticulières.
a. Le Quartz hyalin rose. (all. Rosenquartz)
Qui tire son nom de sa couleur d'un rouge
pâle, laquelle couleur il
doit au manganèse qu'il
contient; il se présente ordinairement
informe,
[Seite 169] et parfois avec des couches concentriques, qui se
séparent
facilement; on le trouve en Bavière et
dans les monts Altai, en
masses puissantes.
b. La Prase, le Quartz hyalin
vert obscur. Hauy,
(all. Prasem)
Qui doit son nom à sa couleur d'un vert de
poireau, et sa couleur au
schrol rayonné qui y
est mêlé très-intimement. La prase est
ordinaire-
ment informe; on la trouve particulièrement
près
de Breitenbrunn, dans les mines de
Saxe.
Cette substance est de la silice qui se trouve
dans les sources
thermales, et qui, dissoute par
la température élevée, et
probablement par sa
combinaison avec de la soude (voyez §. 243,
note
*), se dépose ensuite en forme de tuf; ce tuf
est blanc,
passant parfois au blanc de lait et au
jaune de cire; il est peu
transparent. Semblable
au tuf calcaire, il se présente sous diverses
figu-
res singulières; parfois comme
stalactiforme,
coulée, en botroïde, etc. Sa texture est ordinai-
rement peu serrée, quelquefois il est feuilleté;
il
se trouve le plus souvent en croûte sur d'au-
tres
pierres, et même aussi sur de la mousse.
Le tuf d'Islande contient, d'après Klaproth,
On en trouve en quantité, et sous des formes
très-variées, dans les
sources thermales de l'Is-
lande et du
Kamtschatka.
Blanchâtre, avec diverses nuances, plus ou
moins transparente; éclat
vitreux, parfois comme
stalactiforme, coulée, en botroïde à petits
grains,
etc.; elle ressemble quelquefois, pour la couleur
et
pour la forme, à de la résine ou à de la gomme.
En croûte,
ordinairement sur des tufs volcani-
ques. On la trouve
particulièrement près de
Francfort-sur-le-Mein.
L'onyx, la cornaline et l'agate y compris; car
les deux premières
diffèrent presque uniquement
pour la couleur, de la calcédoine
ordinaire, et
l'agate est composée ou mêlée de plusieurs de
ces
espèces de pierres et de quelques autres.
Communément d'un blanc de lait, passant par-
fois
jusqu'au bleu de ciel; mais tournant aussi
au jaune de miel, au
rouge de cornaline, au brun
enfumé de l'onyx, etc.; il y a une variété jaune
de crème appelée Kacholong (nom mogol qui
veut dire belle
pierre). Souvent la calcédoine est
rubanée, nuagée, etc.; dans
plusieurs pays on
en trouve avec des dessins dendritiques* (le
quartz agate arborisé, la pierre de
Moka†; ce
fossile est en
général plus ou moins transparent;
son éclat est vitreux, sa
cassure est unie; il se
présente souvent sous diverses figures
singulières,
sur-tout sous la forme de stalactite, ou en
rognons,
en amandes, en globules; ces dernières sortes
[Seite 172] (dans le
Vicentin) renferment souvent des ca-
vités dans
lesquelles parfois on trouve des gouttes
d'eau (les
hydro-calcédoines); dans d'autres pays,
on trouve des
calcédoines qui sont parfois comme
hachées, cellulaires, etc.,
ou aussi avec des em-
preintes de cristallisations
(voyez p. 154, not. ****);
on en rencontre aussi comme faux
cristaux, et
quelquefois aussi de cristallisés, à ce qu'il
paroît,
sous une forme propre, soit cubique, soit sem-
blable à celle du quartz.
Parties constituantes d'une calcédoine de Faroé,
d'après Bergmann,
Beaucoup de calcédoines jettent une lueur
phosphorique, quand on
les frotte contre d'autres.
La calcédoine ordinaire passe
souvent au quartz,
à la pierre-de-corne, à l'opale; on la trouve
fré-
quemment dans le Trapp.
Brun de fumée, passant parfois au bleu noir;
souvent avec des
couches alternatives et tran-
chantes de
calcédoine ordinaire, d'un bleu de
lait. C'est la pierre que les
anciens graveurs de
[Seite 173] pierres grecs et romains employoient
principa-
lement pour leurs camées*.
Couleur de chair, passant d'un côté jusqu'au
jaune de cire; de
l'autre, jusqu'au rouge de grenat le
plus foncé; c'est de cette
dernière espèce qu'est la
pierre antique si précieuse, connue
sous le nom de
cornaline de la vieille
roche, qui, lorsque la lu-
mière tombe
dessus, est d'un rouge noir, et lors-
qu'elle
passe à travers, devient d'un rouge de
sang, comme un grenat de
Bohême, et est presque
aussi diaphane. On ne connoît plus, à
présent,
l'endroit où on la trouvoit; c'est sur cette
pierre
qu'ont été gravés les chefs-d'œuvres des
anciens
graveurs grecs et étrusques.
L'agate est, comme j'ai dit, un mélange de
quelques-unes des
sortes précédentes; elle est for-
mée aussi outre
cela de quartz (sur-tout de quartz
violet), d'héliotrope, de
jaspe, etc., et elle offre-
la plus grande variété
de composition, de cou-
leurs et de dessins; c'est
cette différence qui lui
a valu ses diverses dénominations. On a
des aga-
tes onyx, des agates jaspées, des rubanées, des
agates en
fortifications, etc.; l'agate en
brèche
contient des fragmens de ces espèces de
pierres,
[Seite 174] qui sont unis par un ciment quartzeux. L'agate
irisée offre les couleurs de
l'arc-en-ciel, lors-
qu'elle est exposée à la
lumière.
En général, on trouve les agates sous une
forme globuleuse, et
souvent creuses; il y en a
une quantité et une variété
très-grande en Alle-
magne, sur-tout dans le
Palatinat.
La couleur diffère suivant les variétés que je
vais nommer; toutes
sont plus ou moins transpa-
rentes, ont communément un
éclat gras, parfois
plus fort, parfois plus mat; leur cassure est
con-
choïde; on ne les trouve que massives, et com-
munément elles sont à moitié dures.
Les deux sortes principales sont, 1.° l'opale
proprement dite, et 2.°
la demi-opale.
1.° Opale, proprement dite (all. eigentlicher
Opal), avec les variétés suivantes, savoir:
a. L'Opale noble, quartz
résinite opalin. Hauy.
(all. edler Opal)
Jaune ordinairement lorsque le jour passe au-
travers,
et bleu de lait avec un jeu de couleurs
irisées lorsqu'il tombe
dessus.
Sa carrière est sur-tout la Hongrie supérieure.
b. L'Opale commune, quartz
résinite commun.
Hauy. (all. gemeiner Opal)
Moins transparente, et sans jeu de couleurs.
Parties constituantes d'une opale de Kosemitz
(Klaproth),
Sa carrière est dans les montagnes de Misnie,
la Silésie, les îles
Faroé, etc.; elle passe à la
calcédoine, la chrysoprase, etc.
c. L'Hydrophane, quartz
résinite hydrophane.
Hauy. (all. Hydrophane, Weltauge)
Communément jaune de crême, provenue pro-
bablement de
la variété précédente, par décom-
position spontanée;
aussi sa carrière est la même,
et son analyse offre le même
résultat; elle est
plus tendre que la première, happe à la
langue,
pompe l'eau, devient alors diaphane; parfois elle
est
irisée*.
2.° Demi-opale (all. Halbopal).
Offrant deux variétés, savoir:
[Seite 176]a. La Telkobaniolite. (all.
Telkobanjerstein,
Pechopal)
Ordinairement jaune de cire; mais aussi par-
fois rouge
brun, vert d'olive, etc., plus ou moins
transparente; son éclat est
quelquefois vitreux,
quelquefois gras; sa cassure est conchoïde;
elle
passe à la calcédoine jaune et à la pierre de poix;
on la
trouve sous toutes sortes de variétés, dans
la haute Hongrie.
Parties constituantes d'une telle pierre de ce
pays (Klaproth),
b. L'Opale ligneuse. Quartz
résinite xiloïde.
Hauy. (all. Holzopal)
C'est du bois d'arbre conifère, converti en une
sorte d'opale de
cire, ou demi-opale; il est jau-
nâtre, brunâtre, etc.
La cassure longitudinale est
parfois encore fibreuse, et quelquefois
les couches
concentriques annuelles se séparent toutes en-
tières. On le trouve particulièrement en
Hongrie,
près de Chemnitz.
Est ordinairement jaunâtre ou verdâtre, pas-
[Seite 177] sant parfois au
gris de fumée, a un reflet propre
qui lui a fait donner son nom, est
peu trans-
parent, son éclat est gras, et on le trouve
le plus
souvent comme caillou roulé, dans l'île de Cey-
lan et à Malabar.
De diverses couleurs, mais tirant communé-
ment sur le
brun; ordinairement il est peu trans-
parent, son
éclat est gras, sa cassure conchoïde;
le plus souvent on le trouve
massif, parfois en
rognons; il est demi-dur. Un pechstein de
Saxe
pèse spécifiquement 2314; il passé à l'opale de
cire; on le
trouve parfois mêlé de grains de feld-
spath et de
quartz. (Porphyre à base de Pechstein,
all. Pechstein-Porphyr).
Brun de cheveux, éclat gras, transparent seu-
lement
aux bords les plus minces; sa cassure
[Seite 178] passe de la conchoïde
aplatie dans l'écailleuse
à grandes écailles. Il raye le verre.
Ses parties constituantes sont, d'après Klap-
roth,
On le trouve en rognons et en morceaux bul-
beux, dans
le shiste tripoléen de Mesnil-Montant,
près Paris.
Le plus souvent, blanc jaunâtre, passant par-
fois au
brunâtre; souvent strié, un peu tachant,
cassure shisteuse, terreux
fin, maigre au tou-
cher; ne happe pas à la langue,
très-tendre,
léger.
Communément gris jaunâtre, terreux, maigre,
tendre.
Entre autres endroits, on le trouve en masses
puissantes dans le
territoire de Lucerne.
Ordinairement d'un gris blanchâtre, éclat
soyeux, spongieuse, tissu
fibreux à fibres cour-
bes; aigre, grain âpre,
très-légère.
La pierre-ponce de Lipari contient (Klaproth)
On la trouve particulièrement dans plusieurs
pays où il y a des
volcans*, comme à Lipari,
Santorini, et
quelques îles de la mer du Sud.
Ordinairement gris de perle ou de lavande,
aussi parfois jaune de
paille, rouge de brique,
etc.; fendillé, éclat gras, cassure
conchoïde. C'est
un produit pseudo-volcanique, provenu proba-
blement d'argile shisteuse. Se trouve entre
autres
endroits près de Stracke, en
Bohème.
Passant du gris de fumée jusqu'au noir de
charbon, plus ou moins
transparente, et même
parfois seulement aux bords les plus
minces;
éclat vitreux, cassure conchoïde, informe; ren-
ferme parfois des grains de quartz et de feld-
spath mélangés dans sa substance (porphyre à
base
d'obsidienne, all. Obsidian Porphyr).
Se
trouve particulièrement près des volcans, par
exemple, en
Islande, à l'île de l'Ascension, l'île
de Pâques, etc.
Communément grise, passant au noirâtre, au
jaunâtre, etc., peu
transparente; cassure conchoïde
[Seite 181] à bords aigus, parfois en boules épaisses ou
creu-
ses (parmi les dernières, les melons du
Mont-Car-
mel), plus dure que le quartz.
Elle contient, d'après Klaproth,
Elle passe à la pierre de corne. On la trouve
fréquemment dans des
couches de craie; elle
contient souvent des pétrifications, sur-tout
d'our-
sins et de cellulaires. Elle se présente aussi
comme
caillou roulé, dans les poudingues de Hertfort-
shire. C'est de cette pierre qu'on
taille les pierres
à fusil*.
Ordinairement grise, passant à toutes sortes
d'autres couleurs peu
marquantes, transparente
tout au plus vers les bords; cassure
ordinaire-
ment écailleuse, sans forme; quelquefois
cepen-
dant en faux cristaux (voyez page 154)
modelés
d'après du spath calcaire; moins dure que le
quartz.
Elle passe à la pierre à feu, la calcédoine, le
jaspe, etc., et forme
sa base de quelques por-
phyres.
Le sinople est un hornstein d'un rouge brun,
contenant beaucoup de
fer, et quelquefois de l'or,
et qui forme un des principaux filons,
près de
Chemnitz.
Est un bois converti en une sorte de pierre de
corne; il a
différentes couleurs, entre autres il
est quelquefois rouge de
cochenille; parfois aussi,
mais rarement, vert-pomme. On le trouve
par-
ticulièrement dans les couches-meubles,
parfois
aussi dans les montagnes à couches (dans le sol
mort
rouge).
De diverses couleurs, mais le plus communé-
ment
mattes; communément opaque, éclat gras,
matt, scintillant; cassure
souvent écailleuse,
à grandes écailles, parfois offrant des gerçures
et
[Seite 183] des
félures intérieurement, texture shisteuse,
sans forme, dur, traversé
souvent par des veines
de quartz. Il passe au shiste argileux.
Une variété de pétrosilex shisteux, qui res-
semble au
jaspe, et que Werner appelle pierre
de
Lydie, est parfois gris de fumée passant jus-
qu'au
noir de charbon, et se trouve très-souvent
sous la forme de caillou
roulé.
Communément brun de foie, opaque, éclat
vitreux, le plus souvent sans
forme, quelquefois
en petits cristaux qui, pour la plupart, sont
en
prismes sextilatères, avec des pointemens à trois
coins, dur.
Se trouve particulièrement en Bohème
et dans les mines de Saxe.
Offre tous les dessins et toutes les couleurs;
et d'après cette
différence, il a différentes déno-
minations (le jaspe rubanné, le jaspe
veiné, etc.);
il est opaque, sa cassure est conchoïde,
matte;
on le trouve le plus souvent sans forme, quel-
quefois cependant, mais rarement, sous la forme
(originaire) de rognons: il est très-dur.
Sa pesanteur spécifique, 2691.
[Seite 184]Il passe à la pierre de corne, au caillou ferru-
gineux, etc.
Le caillou d'Egypte, quartz agate onyx, Hauy,
(all. Ægyptenkiesel) présente
une variété re-
marquable de cette espèce. Il passe
par toutes les
nuances du brun, parfois est rubanné ou
veiné;
présente aussi des dessins dendrifiques; il se
trouve
sous la forme de caillou, forme qu'il a origi-
nairement, c'est-à-dire, qu'il n'a pas
prise par
le frottement. Sa pesanteur, 2564. Sa
principale
carrière est dans la haute Egypte.
Vert de poireau obscur, communément avec
des points rouges de sang,
transparent au moins
aux bords; éclat gras, cassure conchoïde,
in-
forme. Sa pesanteur, 2633. On le trouve par-
ticulièrement en Egypte. C'est probablement à
cette
espèce qu'appartient la prisme d'éméraude
ou
plasme, ( all. Plasma,
Smaragdpraser)
d'un vert de poireau clair, ordinairement
avec
de petites taches blanches ou jaunâtres, et trans-
parente. Sa carrière est inconnue à présent. Il
est
probable cependant qu'elle est en Egypte. C'est
cette pierre
dont les anciens artistes ont fait sou-
vent des
cachets.
Communément vert-pomme, jouant parfois
sur le bleuâtre. Elle doit à
l'oxyde de Nickel sa
couleur, qui est fort belle, mais qui passe
lors-
qu'elle est exposée au feu; la chrysoprase
est
transparente et sans forme.
Elle contient, d'après Klaproth,
On la trouve particulièrement près de Kose-
mitz, en
Silésie.
Brun de gérofles; Transparent, éclat vitreux,
cassure conchoïde peu
évasée. On le trouve, soit
informe, soit cristallisé, en rhombes
plats.
Sa gravité spécifique est de 3166.
Ses principales carrières sont Thum, dans
les
montagnes de Misnie, et le ci-devant Dauphiné.
Jaunâtre et blanc verdâtre, parfois aussi rou-
geâtre,
peu transparent, cassure feuilletée; en
prismes colonnaires agrégés,
parfois en cristaux
sextilatères.
Ses parties constituantes, d'après Klaproth,
sont:
Sa principale carrière est la mine en masse,
près d'Altenberg, dans
les montagnes de Misnie.
On le trouve dans une matrice mélangée de
mica
et de quartz.
Communément blanche de lait, et seulement
transparente, rarement
limpide; sa cassure lon-
gitudinale est feuilletée, et
sa cassure transver-
sale conchoïde. Elle se présente
toujours cristal-
lisée*, et la
forme originaire qu'elle offre, est
celle d'une table ou d'un prisme
quadrilatère
étroit, épais, rectangle, bisellé et appointi aux
[Seite 187] extrémités;
mais presque toujours les pierres de
croix sont groupées en cristaux
gémeaux, et l'un
des deux cristaux est entré, pour ainsi dire,
dans
l'autre, et le coupe par moitié dans sa longueur;
de sorte
que si on les casse transversalement, ils
représentent une
croix.
Sa pesanteur, 2355, et ses parties constituantes
sont, d'après Klaproth,
Communément vert-pomme; transparente;
éclat nacré foible; parfois
sans forme, parfois
groupée en prismes colonnaires courts et qua-
drilatères.
Sa pesanteur égale 2942, et elle contient, d'a-
près
Klaproth,
On la trouve particulièrement au Cap, et dans
le ci-devant
Dauphiné.
Tire son nom (pierre bouillonnante) de sa
principale propriété,
c'est-à-dire, de ce qu'au cha-
lumeau elle se
boursoufle en se ramifiant sans
se résoudre en perle. Elle offre
diverses nuances
de blanc, est quelquefois aussi rouge de
brique
ou verte; la zéolithe ayant encore sa fraîcheur,
est plus
ou moins transparente; ordinairement
son éclat est nacré (celle au
contraire qui a été
attaquée par l'air, est opaque, terreuse ou
fari-
neuse); sa texture est le plus souvent à
rayons
divergens; parfois elle est feuilletée, fréquem-
ment informe, souvent réniforme, souvent cris-
tallisée, et cela le plus ordinairement, en tables
ou
prismes sextilatères, quelquefois, mais rare-
ment, en
cubes; parfois elle est en forme d'aiguil-
les,
parfois fibreuse (la zéolithe capillaire); com-
munément elle est à moitié dure. Elle pèse 2134.
Pelletier a trouvé dans une zéolithe de Faroé,
D'après l'analyse du docteur Hulton et
de
Vauquelin, la zéolihte de Faroé
contient aussi
de la potasse; et les expériences de Hauy mon-
trent que quelques
cristaux de zéolithes ont l'élec-
tricité de la
tourmaline.
On trouve ce fossile, entr'autres endroits, par-
ticulièrement en Islande et dans les îles Faroé,
dans le Trapp; il
se présente aussi dans quelques
basaltes.
Communément gris de fumée, parfois nuagée,
plus ou moins
transparente, rarement limpide et
diaphane, éclat vitré, en grains
ronds et obtus-
angles; grosse ordinairement
à-peu-près comme
un pois; quelquefois cependant aussi et
même
plus grosse qu'une noisette.
Sa pesanteur 2365, et ses parties constituantes,
d'après Lowitz, sont,
Sa carrière principale est prés de l'embouchure
du Marekanka, dans la
mer Ochotsk. Les maré-
canites se trouvent comme une
espèce de noyau
dans une écorce feuilletée de perlite tous deux,
le noyau et l'écorce, se boursouflent au
chalu-
meau comme la zéolithe.
Communément gris de cendre, parfois rouge
[Seite 190] de brique, offrant ces
deux couleurs sous diverses
nuances; peu transparente; éclat parfois
soyeux,
parfois nacré. Elle est composée parfois de
parties
séparées grenues, parfois de parties feuilletées
à
lamelles courbes, friables et s'émiettant aisément.
Ce sont
ces lamelles qui forment l'enveloppe des
grains de marécanit.
Son nom est persan, et. elle le tire de sa superbe
couleur bleue.
Elle est opaque; sa cassure est matte,
presque terreuse; on trouve
souvent dans ce fos-
sile des points de fer sulfuré
(pyrites martiales)
qui y sont disséminés;
il est informe.
Sa pesanteur 2771, et il contient, d'après
Klaproth,
On la trouve, entre autres carrières, près du
Baical, et là ces
fossiles y sont en grands blocs,
et d'une beauté surprenante. On les
emploie à
divers usages dans les arts, et nommément pour
obtenir
la couleur d'outremer.
Passe du vert de poireau foncé au brun noir;
est peu transparent, et
fortement éclatant; sa cas-
sure longitudinale est
feuilletée, celle transversale
est conchoïde; il est parfois
cristallisé en larges
prismes sextilatères, avec des pointemens
quadri-
latères.
Il contient, suivant Vauquelin,
Communément il est implanté dans le basalte, le
tuf volcanique, et
particulièrement dans les laves
du Vésuve et de l'Etna.
Est communément noire de poix, passant par-
fois au
vert d'olive obscur; est peu transparente;
son éclat extérieur est
communément gras, et l'in-
térieur est vitreux. Ce
fossile est toujours cristallisé,
et la forme qu'il affecte le plus,
c'est celle de pris-
mes courts quadrilatères, à bords
tronqués et à
pointemens très-mousses. Klaproth y a trouvé,
Il se trouve parmi les fossiles primordiaux du
Vésuve, mais
particulièrement (en cristaux par-
fois gros comme le
pouce, et ayant toutes leurs
faces de cristallisation) à
l'embouchure de l'Ach-
taragda, dans le Wilvi, en
Sibérie.
Est blanc-grisâtre, laiteux, transparent, mais
pour l'ordinaire
fendillé, et par conséquent trou-
ble; sa surface
extérieure est âpre, et son éclat in-
térieur vitreux.
Sa cassure montre une texture
concentrique; il est communément
cristallisé, le
plus souvent en double pyramide octolatère
avec
quatre faces à chaque pointe. Le leucite est très-
aigre.
Il pèse 2468, et contient, d'après Klaproth,
On le trouve particulièrement dans l'Italie in-
férieure, dans différentes laves, et dans quelques
tufs
volcaniques.
Noir de charbon, opaque, éclat vitreux, cris-
tallisé
comme le grenat (auquel en général il res-
semble
fort), en dodécaèdre à faces rhomboïdales;
cassure conchoïde;
pesanteur 3691; carrière près
de Frascati, dans l'Etat de l'église.
On le trouve
implanté dans du basalte.
Passe du rouge de sang par le brun de poix
au vert d'olive; sa
transparence est plus ou moins
parfaite; son éclat est communément
vitreux; on
le trouve soit informe, soit cristallisé;
lorsqu'il
est en cristaux, il affecte différentes formes,
mais
le plus souvent il offre celle d'un dodécaèdre à
faces
rhomboïdales, et quelquefois aussi celle du
leucite.
On distingue, d'après leurs couleurs dominant
tes, les trois sortes
de grenats qui suivent.
Qui ordinairement est ou d'un rouge de sang
foncé, ou rouge
violet. Quelques-uns de ces gre-
nats cristallisés
en dodécaèdre, montrent dans leur
[Seite 194] cassure une texture
concentrique (comme le leu-
cite).
Un grenat rouge de Bohème contient, d'après
Klaproth,
Silice, | 40. |
Magnésie, | 10. |
Chaux, | 3,50. |
Oxyde de fer, | 16,50. |
Oxyde de manganèse, | 0,25.* |
On le trouve dans beaucoup de pays différens.
Le plus souvent il
est associé avec le mica, le
shiste-chlorite, la serpentine,
etc. Il se trouve aussi
dans diverses roches, et dans le sable de quelques
rivières.
Qui est brun de poix, passant parfois au brun
de cannelle, etc.
On le trouve joint à la vésu-
vienne du Vésuve;
celui du St. Gothard est d'une
grande beauté.
Vert de poireau, vert d'olive, etc; il pèse 3754;
il contient,
d'après Wiegleb,
On le trouve, entr'autres endroits, avec la vé-
suvienne du Wilvi, sous la forme du leucite, et
offrant toutes
ses faces de cristallisation, en Thu-
ringe et en
Misnie. On en voit fréquemment des
variétés communes.
La Zircone, découverte par M. le
professeur
Klaproth, et de laquelle ce genre
tire son nom,
se dissout dans l'acide sulphurique et dans le vi-
naigre concentré, mais point dans les alkalis, et
ne
montre aucune tendance à se combiner avec
l'acide carbonique; jointe
avec le borax, elle donne
au chalumeau une perle limpide.
Elle se trouve dans deux pierres mises au nom-
bre des
pierres précieuses, le zircon, ancienne-
ment jargon, et la hyacinthe.
Communément jaune d'orange, couleur de feu,
diaphane; ordinairement
ayant toutes ses faces
de cristallisation, et le plus souvent
cristallisée en
prismes quadrilatères appointis par quatre
faces
posées sur les bords.
Communément de couleurs pâles passant par-
fois au
jaunâtre, au bleuâtre; quelquefois, mais
rarement d'un brun clair;
il est diaphane, a un
éclat propre, presque métallique, cependant
un
peu gras; il se cristallise en prismes
quadrilatères
appointis par quatre faces posées sur les
côtés;
il est très-dur; sa pesanteur 4475, Licht. Quel-
ques zircons sont fortement attirés
par l'aimant.
Ses parties constituantes sont, d'après Klap-
roth,
La terre d'Yttria,
découverte par M. Gandolin,
se distingue,
entr'autres propriétés, de la glucine
et de l'alumine, avec lesquelles elle a du reste
quelque
analogie, par son insolubilité dans les
alkalis fixes caustiques.
Noire, opaque, éclatante, cassure petit con-
choïde, à
demi dure; agit fortement sur l'aimant.
Elle contient, suivant Klaproth,
On ne la trouve jusqu'à présent, et encore en
très-petite
quantité, que près d'Ytterbi en Suède.
C'est de sa carrière que ce
fossile tire son nom.
La glucine, découverte par Vauquelin, se dis-
tingue de l'alumine, avec
laquelle elle a de com-
mun quelques propriétés, en ce
qu'avec l'acide
sulfurique elle ne fournit pas d'alun. Elle tire
son
nom de la propriété qu'elle a de former avec les
acides des sels
doux et aisément astringens.
Vert de montagne dans diverses nuances, pas
sant d'un côté jusqu'au
bleu de ciel, et de l'autre
jusqu'au jaune de miel, diaphane;
cassure longitu-
[Seite 198] dinale conchoïde, cassure transversale
feuilletée;
cristallisé en prismes sextilatères, offrant
diverses
variétés.
Il contient, suivant Vauquelin,
Il se trouve particulièrement sur l'Adonschelo,
entre Nertschinck et
le Baikal.*
Le fossile lui-même donne son nom à sa prin-
cipale
couleur; sa cristallisation offre un prisme
sextilatère avec
quelques variations.
Elle contient, suivant Vauquelin,
[Seite 199]Elle se trouve particulièrement au Pérou. Quel-
ques
minéralogistes regardent le béril comme une
variété de
l'émeraude.
La terre argileuse
s'appelle aussi terre alumi-
neuse ou alumine, parce qu'elle forme l'alun
avec l'acide sulfurique; outre
cela elle se dissout
aussi dans l'acide nitrique et l'acide
muriatique,
et elle est précipitée de la dissolution par la po-
tasse. Quand l'alumine est parfaitement pure, elle
est
infusible au feu, mais elle s'y durcit, et alors
elle prend plus ou
moins de retraite (proportion-
nellement au degré de
chaleur).
Plusieurs fossiles argileux répandent, lorsqu'on
y porte la vapeur de la
respiration, une odeur
propre à eux. Les substances argileuses
tendres
happent communément à la langue; quelques-
unes d'entr'elles pompent l'eau et s'y amollissent.
Je comprends dans ce genre (quelque singulier
que cela paroisse au
premier coup-d'œil) quel-
ques pierres
précieuses colorées, parmi les-
quelles
quelques-unes, comme l'analyse la plus
exacte l'a démontré, ne
contiennent presque uni-
quement que de l'argile pure;
mais les principes de
cette argile sont tellement unis, qu'ils forment
des
[Seite 200] gemmes
extrêmement dures, diaphanes et pleines
de feu (§ 240, page 157).
Communément passant du jaune citron au vert
d'asperge (le
chrysobérill du Brésil), parfois au
vert d'olive (celui de Ceylan),
celui-là opalise
en bleu.
Le chrysobérill est diaphane, son éclat est vi-
treux,
sa cassure est conchoïde; communément
on le trouve informe, en
grains.
Offre communément diverses nuances de bleu;
il passe jusqu'au blanc
(le saphir d'eau, all. Lux-
saphir), quelquefois il est jaune de vin.* C'est
[Seite 201] peut-être à cette variété
qu'il faut rapporter quel-
ques pierres connues sous
le nom de topase des
Indes orientales.* Le saphir est en général dia-
phane, il opalise parfois; sa forme de cristallisa-
tion est celle d'une pyramide double ou
simple
sextilatère; quelquefois il offre une texture con-
centrique, comme le leucite, ou tel grenat rouge.**
C'est la pierre la plus dure de ce
genre.
Sa pesanteur moyenne est de 4000.
Il contient, d'après Klaproth,
Il se trouve presque uniquement sous la forme
de caillou roulé,
principalement à Ceylan.
Offre diverses nuances de rouge, ce qui lui a
[Seite 202] fait donner différentes
dénominations; le rubis
rouge ponceau s'appelle spinelle; le rouge de rosé
balais;
celui qui tombe dans le rouge de hya-
cinthe se nomme
rubicelle, etc.; il passe aussi au
bleuâtre,
au blanc, etc.; sa cristallisation varie,
mais sa forme la plus
ordinaire est celle d'une dou-
ble pyramide
quadrilatère, ou celle d'un prisme,
ou d'une table sextilatère avec
diverses altéra-
tions.
Offre diverses nuances de jaune, passe, par-
fois aussi
au vert de mer, au bleuâtre; sa
cassure longitudinale est conchoïde;
celle trans-
versale est feuilletée. Communément la
topase
est cristallisée, et le plus souvent elle affecte
la
forme de prisme quadri-ou octolatère, qui dans
la topase du,
Brésil est terminé par un pointe-
ment à 4, 8 et aussi
à 6 faces; mais qui, dans
[Seite 203] celle de Saxe est tronqué ordinairement au
som-
met, et offre une face sextilatère.
La topase du Brésil pèse 3515. Licht.;
elle
contient, d'après Vauquelin,
Cette topase montre l'électricité de la tour-
maline.
On trouve cette pierre en Europe, particuliè-
rement
près d'Auerbach, dans le Voigtland sur
le Schneckenstein, dans une roche particulière
et fort
remarquable (la topasite, roche topase,
all. Topasfels); en Amérique, dans le Brésil;
et en Asie,
principalement près de Mukla, en
Natolie, et
sur le mont Ural, en Sibérie.
Offrant trois couleurs principales, le noir,
le brun et le vert,
éclat parfois vitreux, parfois
gras; cassure communément conchoïde;
cristal-
lisé le plus souvent en prismes à 3, 6 ou 9
pans
striés dans la longueur, avec une pointe
courte
trilatère.
Il y a quelques variétés, soit noires, soit bru-
nes,
soit vertes, qui montrent une électricité
d'une nature singulière;
elles ont la propriété,
lorsqu'elles sont échauffées jusqu'à une
certaine
[Seite 204] température, d'attirer et de repousser les cen-
dres. On appelle ces variétés tourmalines.*
Ordinairement noir de charbon; opaque; ce-
pendant
parfois aussi d'un brun ou d'un vert
transparent dans de minces
écailles; sa cassure
est vitreuse. Le plus communément il se
trouve
en longs prismes (le Schorl en barres, all. Stan-
genschorl), parfois sous
la forme d'aiguilles;
quelquefois en prismes gros et courts (le
Schorl
en grains, ail. Graupenschorl).
On le trouve dans le granit, ainsi que dans
quelques roches des
montagnes à filons, parti-
culièrement dans le
Gneis, le Schneidestein, etc.
Ce fossile
existe presque dans toutes les parties
du monde, nommément dans
le Tirol, le Groën-
land, à Madagascar, etc.
D'un brun noir, lorsque le jour tombe des-
sus;
presque d'un brun d'augit, lorsqu'il passe
à travers; diaphane.
Elle se trouve aussi comme
le schorl noir parfois en longs
prismes (sur les
[Seite 205] Pyrénées), parfois en grains (à Ceylan).
Elle
contient, d'après Bergmann,
Communément d'un vert de poireau, passant
parfois au bleu
d'acier; diaphane; les prismes,
cannelés pour l'ordinaire
très-profondément. Ses
parties constituantes sont, d'après
Offre diverses nuances et différens passages
de noir et de vert. Elle
est opaque ou peu trans-
parente; sa cassure est
ordinairement feuilletée,
et sa raclure est d'un gris verdâtre; elle
pèse
de 3600 jusqu'à 3900. Elle donne, lorsqu'elle est
humectée
par la respiration, l'odeur argileuse.
On remarque comme variétés particulières,
Parfois rayonnée, en faisceaux, etc. C'est un
des fossiles les
plus anciens et le plus générale-
ment répandus
sur notre planète; il forme un
des ingrédiens les plus communs
de beaucoup
de faux granits; il se trouve aussi parfois
dans
les montagnes à couches de nouvelle forma-
tion.*
Communément avec des fibres courtes rayon-
nées et
emmelées; les fragmens en plaques.
Cristallisée communément en prismes courts,
sexti-ou octolatères,
qui parfois se présentent
[Seite 207] en forme de table, et sont bisellés ou
appointis
par deux ou trois faces terminales. Elle est
pour
l'ordinaire implantée dans le basalt et les
tufs
volcaniques; quelquefois aussi elle se trouve mé-
langée dans des laves.
D'un brun rouge, passant parfois au noir
bleuâtre; opaque; mat;
cassure passant de la
conchoïde peu évasée à l'écailleuse;
cristallisée gé-
néralement en prismes courts
sextilatères, tron-
qués différemment; tendre; répand,
lorsqu'elle
est humectée, une odeur argileuse; contient, d'a-
près Klaproth,
On l'a trouvée dans un mélange granitique,
dans la galerie d'une mine
de Schneeberg en
Saxe, nommée professor
Pini, dont on lui a
donné le nom.
Jaune de laiton, passant au verdâtre; trans-
[Seite 208] parent d'une
manière à peine remarquable; éclat
métallique, chatoyant; feuilleté
à feuillets droits;
tendre. Il contient, d'après Gmélin,
Il se trouve dans la forêt d'Harzbourg, sur
le Harz, dans une matrice
noire verdâtre,
qui ressemble à la serpentine.
Offrant communément diverses nuances de
cris de fumée; parfois avec
un éclat d'argent ou
de laiton, ou bien brun de tombac passant
jus-
qu'au noir; plus ou moins transparent;
feuilleté
le plus souvent à feuillets droits quelquefois,
mais
rarement à feuillets courbes (le mica hé-
[Seite 209] mispharique Linn.); les feuillets de la première
Variété
sont quelquefois grands comme une
feuille de papier tels sont par
exemple ceux du
verre de Moscovie (Slud, all
das russische
Frauenglas) et ont une
flexibilité élastique.
Le mica est ordinairement sans forme, mais
parfois aussi cristallisé,
et cela communément
en tables sextilatères.
Ses parties constituantes sont, d'après Berg-
mann,
C'est également un des fossiles les plus an-
ciens et
le plus généralement répandus dans la
croûte de notre planète; il se
trouve dans les
trois principales sortes de montagnes (§
227-230).
Presque d'un blanc de lait; transparente; éclat
vitreux, textures à
lamelles épaisses; tendre.
Elle fond très-aisément au chalumeau, et donne
un globule d'un blanc
de lait.
Communément jaune de miel, transparente;
éclat vitreux, très-aigre;
cassure conchoïde peu
évasée; toujours cristallisée en double
pyramide
quadrilatère.
Elle contient, suivant Klaproth,
On la trouve (parfois entre le soufre natif)
dans le bois et dans la
terre de bois bitumineuse,
près d'Artern, dans le pays de
Mansfeld.
Lilas, passant parfois au gris, au brunâtre,
etc., transparente aux
bords; tremblotante; éclat
presque métallique; cassure inégale, à
petites
écailles, presque micacée; demi-dure.
Parties
constituantes, d'après Klaproth,
Carrière près de Cozena en Moravie, dans
Une roche composée de
feldspath et de grands
blocs de quartz.
Ordinairement vert-pomme, parfois gris dé
fumée, passant rarement au
brun de cheveux,
peu transparent; éclat de diamant et
texture
spathique; se cristallise en prismes courts sexti-
latères (se terminant parfois un peu en cône).
La gravité moyenne tant de celui de la China
que de celui de
l'Indostan, est de 3911. Licht.
Le dernier contient (Klaproth),
On le trouve à Coromandel et à la Chine,
dans le granit. On s'en sert
dans ces pays pour
tailler et polir les gemmes et l'acier. Thevenot
parle déjà de ce fossile
remarquable.**
De diverses couleurs, cependant communé
[Seite 212] ment de couleurs pâles;
pour l'ordinaire seule-
ment un peu transparent; le
plus souvent sa vé-
ritable texture spathique; il se
présente parfois
informe, parfois sous différentes formes de
cris-
tallisation. On le trouve fréquemment
comme
partie constituante des roches, parfois aussi mé-
langé intimement avec d'autres fossiles (avec
du
quartz, par exemple, et de la roche de corne).
On en distingue les cinq sortes suivantes:
C'est-à-dire, celui dans lequel on remarque à
peine la texture
spathique. De cette sorte, par
exemple, est le spath vert de
poireau pâle qui
se trouve dans le serpentino
verde antico d'É-
gypte, et celui bleu de
ciel du bord sud-ouest
du Baical.
Ordinairement blanchâtre, jaunâtre, rougeâ-
tre,
mais parfois aussi passant à d'autres cou-
leurs,
et même à des couleurs relevées; vert
d'émeraude, par exemple,
avec un éclat nacré
mat (la Smaragdite de Catharinbourg);
texture
spathique distincte; fréquemment cristallisé, sur-
tout en tables sextilatères à extrémités
bisellées
ou appointies, ou bien en rhombes, en prismes
[Seite 213] quadrilatères, etc.; quelques variétés se décom-
posent aisément, et passent à l'argile porce-
laine.
La pesanteur spécifique du feldspath vert d'é-
meraude de Sibérie, est de 2573. Licht.
C'est encore un des fossiles primitifs de la
terre, étant un des
principaux ingrédiens du
granit, où, dans quelques variétés, il
forme la
partie à beaucoup près dominante.*
Sans couleur; parfois limpide; éclat vitreux;
quelquefois sans
forme (implanté, par exemple,
dans quelque basalte), parfois
cristallisé en table
(sur le Vésuve).
C'est à cette sorte qu'appartient probablement
le fossile connu
sous le nom de Schorl blanc
en tables du
Dauphiné.
Communément blanche; transparente; éclat
[Seite 214] nacré; opalisant;
cristallisée en général comme
le feldspath ordinaire. Sa gravité
spécifique est
de 2561; elle vient particulièrement d'Adula,
sur le mont St.-Gothard (parfois en
gros cris-
taux); la pierre de
lune proprement dite, se
trouve en caillou roulé à
Ceylan.*
Sa couleur principale est ordinairement gris
noirâtre; mais
lorsque le jour tombe dessus, elle
chatoie en diverses couleurs
parfois assez relevées,
souvent avec un éclat de laiton ou de
tombac.
Elle est transparente; sa gravité est de 2692;
sa
carrière est principalement à Labrador (elle
s'y trouve en
caillou roulé) et en Ingermanie.
Blanche de craie; cassure terreuse; fragile;
tachante; maigre au
toucher; pour l'ordinaire en
petits rognons. Sa gravité est de
1669.
C'est sur-tout près de Halle qu'on la trouve
dans l'état approchant
le plus de celui de pu-
reté. Outre l'alumine, elle
contient seulement un
peu de chaux carbonatée et de silice.
Cependant
[Seite 215] cette dernière s'y trouve en quantité beaucoup
moindre sans
comparaison, que dans les sortes
qui suivent immédiatement.
Blanchâtre, passant dans toutes sortes de cou-
leurs
pâles; maigre; douce au toucher, varie
pour la cohésion. La
proportion de ses parties
constituantes varie également; cependant
com-
munément elle contient environ un quart d'a-
lumine sur trois quarts de silice. On la trouve
dans
beaucoup de pays en Europe et en Asie.
Elle provient au moins en
grande partie de feld-
spath décomposé.
Communément de couleur grise, et de cette
couleur tombant par divers
passages dans d'au-
tres; matte, tendre; grasse au
toucher; la cassure
passant souvent à la shisteuse; répand
l'odeur
argileuse lorsqu'on y porte la vapeur de la res-
piration.
On range sous cette espèce trois sortes; sa-
voir:
Qui est très-tendre, devient tenace dans l'eau,
[Seite 216] acquiert
ordinairement au feu une couleur rouge
de brique, et varie à
l'infini pour sou aspect
extérieur, sa finesse et la proportion
de ses par-
ties; on l'emploie à différais usages.
C'est d'elle,
par exemple, qu'on se sert pour faire de
la
terra cotta, de la faïence, du Steingut, des
pipes, des têtes de pipes
turques, des creusets,
etc.; on l'emploie pour faire de la
poterie com-
mune, des briques, ainsi que pour
fouler de
mauvais draps. C'est également de cette
argile
glaise que sont ces vases antiques connus sous
le nom
de vases étrusques, si remarquables
par
leur extrême légéreté et par leur délica-
tesse.
Cette argile se trouve ordinairement dans les
couches-meubles,
sous le terreau.
Qui varie pour sa couleur et sa solidité,
dont la cassure est
communément terreuse, fine,
et qui fait parfois la pâte de
quelques porphy-
res. Il est des pays où l'on s'en
sert comme de
pierre à bâtir.
Ordinairement gris de fumée, passant au noir;
dont la cassure est
shisteuse et en plaques; quel-
ques variétés de
cette sorte happent fortement
[Seite 217] à la langue*; on trouve souvent cette argile avec
des
empreintes de plantes (le shiste phytotipophore,
argile shisteuse impressionnée. Hauy. all. Krœu-
terschiefer); elle accompagne aussi
ordinaire-
ment le charbon de terre. On peut la
confondre
souvent avec le shiste argileux ou argilite, et
le
jaspe à porcelaine; alors elle forme le passage
d'une de ces
substances à l'autre.
Lorsqu'elle est pénétrée de bitume, on la
nomme alors shiste combustible (Brandschie-
fer); elle répand en brûlant une
odeur rési-
neuse, et devient d'une couleur plus
claire.
Ordinairement brun de foie, à gros grains;
susceptible de s'amollir
dans l'eau; mélangé in-
timement de sable et de chaux,
ce qui le rend
effervescent avec les acides, et le fait
fondre
aisément dans le feu. Il est généralement ferru-
gineux; ou le trouve dans les couches meubles.
Généralement d'un brun de foie, passant
parfois au rouge de chair;
mat; gras; cassure
conchoïde; raclure brillante, tendre; happe
for-
tement à la langue, a l'odeur argileuse, lors-
quelle est humectée par la respiration. On la
trouve
particulièrement dans l'île Stalimène
(Lemnos).
Communément d'un brun de foie, mais aussi
offrant d'autres couleurs,
parfois rubanée ou
tachetée; cassure matte, terreuse; grasse au
tou-
cher; raclure brillante; odeur argileuse;
pompa
aisément les substances grasses (ce qui fait sa
principale
utilité).
Ordinairement d'un noir brunâtre, parfois d'un
blanc jaunâtre avec
des veines grises et brunes
de foie; cassure savonneuse; très-grasse
au tou-
cher; happe fortement à la langue, et se
laisse
couper en tranches minces ou copeaux. Se
trouve
particulièrement près de Medzianagora, en Po-
logne.
D'un blanc grisâtre, parfois rongeâtre; ter-
reux,
tendre, tenace; se laisse couper en co-
peaux; a une
raclure brillante; happe à la lan-
gue, se divise dans
l'eau par feuillets; pèse 2000;
contient (suivant Klaproth)
Se divise dans les trois mêmes variétés que l'ar-
gile
ordinaire, mais elle diffère de cette dernière
par les parties
d'alun qu'elle contient en grand
nombre.
Ordinairement d'un brun noir; cassure ter-
[Seite 220] reuse;
raclure brillante; parfois en couches en-
tières.
Blanche, passant au jaunâtre, au grisâtre,
etc. (au feu elle
acquiert une couleur rougeâtre);
elle est parfois un peu
transparente aux bords,
plus encore quand elle est dans l'eau;
elle est à
demi dure, quelquefois tachante. Ses parties cons-
tituantes sont (Bergmann)
Ordinairement en couches entières. Sa princi-
pale
carrière est à Tolfa dans l'Etat de l'église.
Grisâtre, passant parfois dans le noir. Ses frag-
mens sont en plaques; il est feuilleté parfois à
feuillets
droits, parfois à feuillets courbes; quel-
quefois
on le trouve en boules; sa cassure est quel-
quefois matte, d'autres fois brillante. Il
contient
fréquemment du fer sulphuré disséminé; il
se
présente parfois (mais point du tout exclusive-
ment) dans les montagnes à filons, comme
shiste
argileux, duquel, pour l'extérieur, on a souvent
de
la peine à le distinguer; mais il se trouve aussi
parfois
incontestablement dans les montagnes à
[Seite 221] couches avec des
empreintes des pétrifications
des doux règnes organisés, du
végétal, par
exemple (le shiste phytotipophore, du pays
de
Saarbrück), et du règne animal (le shiste trilo-
bite ou entomotipophore, près d'Andrarum
en
Suède).
Gris, passant à diverses autres couleurs, jus-
qu'au
noir; parfois rubané ou tacheté; trem-
blotant,
parfois ayant un éclat soyeux; le grain
variant beaucoup pour la
finesse; la cassure par-
fois droite, parfois ondulée;
les fragmens ordinaire-
ment en plaques, se divisant
cependant aussi quel-
quefois en feuillets épais et
indistincts; quelquefois,
mais rarement, en trapèse; tendre ou
demi-dur. Sa
raclure (scriptura) est d'un
blanc gris.
Cette espèce offre en général un nombre infini
de variétés qui tirent
parfois leur nom de l'usage
auquel on las fait servir; la pierre-de-touche,
par exemple (ital. pietra paragone), qui n'a ja-
mais
été autre chose qu'un véritable shiste argi-
leux; le
shiste en tables, le shiste tégulaire ou l'ar-
doise
des toits, etc.; elle passe aussi au shiste sili-
ceux, au shiste micacé, etc.
L'ardoise se trouve principalement dans les
montagnes à filons, mais
il s'en présente aussi
[Seite 222] parfois dans les montagnes à couches (le
shiste
tabulaire de Blattenberg, dans le pays de Glaris),
L'Ampelite, ou Crayon noir des charpentiers
(all.
Zeichenschiefer), est une variété parti-
culière; elle est très-tendre, tache de noir
les
doigts qui la broient, sans les offenser; fait un
peu
d'effervescence avec les acides, contient du
fer, et pèse
spécifiquement 2186.
Communément d'un gris verdâtre ou jaunâtre;
transparente seulement un
peu aux bords; trem-
blotante foiblement; cassure
shisteuse; parfois
écailleuse; demi-dure; sa carrière est dans
les
montagnes à filons, particulièrement dans le Le-
vant.
Offrant diverses nuances de gris, tirant parti-
culièrement au verdâtre; tremblotante, matte,
transparente aux
bords; texture shisteuse, cas-
sure passant de
l'écailleuse dans la conchoïde; à
demi dure; aigre.
Werner lui a donné ce nom à cause du
son
qu'elle rend lorsqu'on en frappe des morceaux,
ou
lorsqu'elle roule par terre; elle sonne comme
des tessons de
porcelaine.
C'est cette pierre qui forme la pâte ordinaire
[Seite 223] du shiste porphyreux
(all. Porphyrschiefer);
on la trouve entre
autres endroits près de Tœplitz.
Blanchâtre, mais avec toutes sortes de passa-
ges aux
trois couleurs primitives, jaune, bleu et
rouge*; parfois rubanée, ou marbrée
(telle est,
par exemple, la substance ordinairement bleu-
violet, que l'on trouve à Planitz, près de Zwi-
ckau, et connue sous le nom de terre
miracu-
leuse); sa solidité varie extrêmement;
elle passe
du friable jusqu'au demi-dur**. Cette dernière
variété
a une cassure conchoïde.
C'est ici qu'appartient le bol officinel
d'Armé-
nie.
Une des variétés les plus remarquables, c'est
cette lithomarge d'un
blanc de lait, que M. de
Trébra a
découverte dans du grès gris, dans
la galerie nommée Galarie de Georges, près de
[Seite 224] Clausthal, sur le Harz,
et qui donne une raclure
phosphorescente, lorsqu'on la gratte avec
un cure-
dent.
Passant du blanc au jaunâtre, au verdâtre, au
rouge; plus ou moins
transparente; ressemble en
général pour l'extérieur à la
pierre-de-lard
proprement dite, mais ne contient pourtant pas
de
magnésie; Klaproth y a trouvé
On la trouve à la Chine, où l'on en fait, comme
on sait, différentes
petites figures.
Rouge de sang, de brique, etc., terreux, ta-
chant;
cassure ordinairement shisteuse; gravité,
3931. Mêlé intimement
d'ocre martiale rouge
(cependant sur cent parties il n'en contient
qu'un
très-petit nombre).
Jaune d'ocre; parfois rouge de brique; ter-
[Seite 225] reuse, tachante,
tendre, donne une forte odeur
argileuse; se trouve particulièrement
dans la
Lusace supérieure, en couches entières.
D'un vert de montagne en différentes inten-
sités;
cassure terreuse; un peu grasse; parfois en
masse (près de Véronne),
parfois en croûte, soit
dans les cavités des druses que l'on trouve
dans
le trapp, soit sur les rognons de calcédoine et
de zéolithe
qui se présentent dans cette même
substance (par exemple, près
d'Ilfeld, dans le
pays d'Hanovre, et aux îles Faroé).
Ordinairement noir grisâtre, mais tombant
aussi dans le verdâtre et
le brun rouge; opaque;
cassure matte à fins grains, passant parfois
à la
terreuse; informe; dureté et pesanteur différen-
tes dans les diverses variétés. Comme il
renferme
d'autres fossiles disséminés dans sa substance,
de
l'hornblende basaltique, par exemple, du
mica, de la zéolithe, de la
calcédoine, des ro-
gnons de spath calcaire, etc., il
fait souvent la
pâte d'une roche composée, qui ressemble à
du
porphyre.
C'est à cette espèce qu'appartiennent l'amig-
[Seite 226] daloïde ( all.
der Mandeltein) d'Ilfeld, la per-
lite (der Perlstein) de Lerbach
sur le Hartz,
le Toadstone de
Derbyshire.
Le trapp est répandu dans les parties du monde
les plus éloignées; il
se trouve par exemple au
Nord, jusqu'en Islande et au Kamtschatka,
et
à la partie la plus méridionale à laquelle les
européens
soient parvenus, au pays de Ker-
guelen.
Les variétés particulières qui méritent d'être
remarquées, sont:
a. La Variolite. (all. Variolit)
Vert de poireau obscur, avec de petits ro-
gnons vert
de montagne pâle qui y sont dissé-
minés, et qui
donnent à la pierre comme des
marques de petite vérole. On la trouve
particu-
lièrement dans le pays de Bayreuth, et elle
se
présente aussi en caillou roulé dans la Durance,
près de
Briançon.
b. Une sorte de lave, nommée
ordinaire-
ment lave compacte
du Vésuve.
Communément rouge brun; avec de l'horn-
blende
basaltique, et de petits grains de spath
calcaire, noirs ou verts.
Elle paraît être la pierre
primitive, dont sont formées plusieurs
laves du
[Seite 227] Vésuve, parmi lesquelles on la compte en géné-
ral
mais à tort.
Passant du noir au grisâtre, au bleuâtre, et
parfois aussi au
verdâtre; d'un grain très-inégal;
plus ou moins compacte; parfois en
couches
qui, comme celles d'ardoise, peuvent se diviser
en
feuillets minces, parfois comme formé de grains
arrondis,
agglutinés ensemble.
Le basalte est en général ou informe ou en
forme prismatique, mais
point cristallisé (Voyez
plus haut, pag.
154, note ***). Ces prismes qui ont,
depuis trois jusqu'à neuf
côtés, se trouvent quel-
quefois par milliers les uns
auprès des autres;
presque toujours ils sont inclinés, comme
s'ils
étaient appuyés, mais parfois aussi ils sont droits;
il en
est qui sont plies; il y en a même qui sont
articulés de la manière
la plus régulière*, et
[Seite 228] quelquefois ces
articulations sont arrondies en
boule par la décomposition
spontanée. Les diffé-
rentes sortes de basalte varient
généralement
beaucoup entre elles pour la dureté, la pesan-
teur spécifique et la proportion de leurs
parties
constituantes. Le basalte agit quelquefois très-
fortement sur l'aimant; il renferme ordinairement
une
ou plusieurs espèces de divers autres fossiles
qui sont mêlés dans
sa substance; sur-tout de
l'olivine, de l'augite, du mica, du
feldspath,
de l'hornblende basaltique, etc.
Quelques basaltes sont comme combinés inti-
mement avec
de l'hornblende ordinaire; ils ont
alors un grain parfois écailleux,
parfois offrant
intérieurement des gerçures (quelques
basaltes
connus sous le nom de Grünstein).
Le basalte passe particulièrement au trapp,
aux tufs volcaniques et
aux laves, et parfois
aussi à quelque roche mêlée intimement
de
hornblende et de feldspath.*
Il se trouve communément dans des monta-
gnes isolées;
mais, dans quelques pays, ces mon-
tagnes font des
chaînes entières.
Tous deux, le basalte et le trapp qui appar-
tiennent à
ceux des fossiles des montagnes à
couches, les plus répandus du
monde primitif,
sont aisément attaqués par le feu; et comme
de
puis la création de notre planète, on aperçoit
dans sa croûte
les traces de différentes inflam-
mations spontanées
souterraines, il est aisé de
concevoir somment, en plusieurs
endroits, ces
feux ont agi particulièrement sur ces deux subs-
tances si faciles à entrer en fusion, et
comment
par-là ces fossiles portent les marques visibles
du
changement qu'ils ont subi dans le feu
(voyez plus haut § 233).
Communément gris de cendre, passant au jau-
nâtre, au
brunâtre, etc.; cassure terreuse; solidité
de différens degrés;
parfois tout-à-fait désagrégé
(les cendres volcaniques); parfois
solidement
adhérent (le Peperino des champs
Phiégréens);
pertuisé, spongieux, bulleux (quelques
fossiles
connus sous le nom d'amigdaloïdes), le plus
communément
fragile; se cassant en morceaux;
léger; parfois d'origine
volcanique, mais parfois
aussi provenu d'un basalte décomposé;
aussi
forme-t-il l'espèce moyenne entre le basalte et
les laves;
aussi renferme-t-il souvent les mêmes
[Seite 230] fossiles que les deux
substances dont je viens
de parler, sur-tout de l'hornblende
basaltique,
de l'olivine, du leucite, etc.; aussi enfin le trou-
ve-t-on ordinairement dans les montagnes de ba-
salte et dans les volcans.
Il y a deux variétés de cette espèce particu-
lièrement
remarquables, à cause de leur utilité
pour l'architecture
hydraulique; ce sont.
a. La Pouzzolane. Thermantide
cémentaire.
Hauy. (lat. Pulvis puteolanus. Vitruv.,
all. Puzzolana)
D'un gris de cendre; parfois pulvérulente,
mais parfois aussi en
petits blocs; on la trouve
particulièrement près de Pozzuolo. Cette terre
paroît être le principal
ingrédient du papier-
pierre
ou incombustible, que M. Faxe de Carls-
crona avoit inventé, pour couvrir les maisons.
b. Le Trass. (all. Trass, Tarras)
Tuf volcanique, empâté par une marne d'un
gris jaunâtre; contient
fréquemment des frag-
mens de pierre-ponce, aussi
quelquefois des bran-
ches ou de petites souches de
bois carbonifié*;
se trouve près d'Andernach, sur le
Rhin.
Cette espèce comprend uniquement les fossi-
les,
particulièrement ceux d'origine basaltique,
qui par l'effet des
inflammations spontanées sou-
terraines, ayant
souffert plus ou moins de l'ac-
tion du feu, ont été
soit fondus, soit scorifiés,
ce qui produit les laves dans les
volcans, et les
scories dans d'autres feux souterrains.*
Les laves communément sont noires, tour-
nant aussi
parfois au gris, au brun rouge, etc.;
elles sont transparentes tout
au plus dans de
minces écailles; leur pesanteur et leurs
parties
constituantes varient, d'après la différence
des
fossiles primordiaux dont elles proviennent, et
d'après le
degré et la durée soutenus du feu
auquel elles ont été exposées.
Elles renferment,
ainsi que le basalte et les tufs volcaniques,
de
l'hornblende basaltique, de l'olivine, du leucite, etc.
On peut au total réduire les laves aux trois
sortes principales qui
suivent:
Les plus communes; ordinairement noires de
[Seite 232] fer; éclat gras dans la
cassure; pesantes, coulées,
stalactiformes, rameuses de diverses
manières.
Communément d'un brun rouge, etc., mattes
dans la cassure; légères;
s'approchent parfois de
la pierre-ponce.
Gris de fumée, noires, brunes, etc., éclat
vitreux; cassure
conchoïde. Quelques-unes res-
semblent à l'obsidienne,
d'autres à la pierre de
poix.
On les trouve principalement dans les îles Li-
pari,
dans les îles volcaniques nouvellement for-
mées près
de Santorini, dans l'île de l'Ascen-
sion, de l'océan
Atlantique, dans celle de Pâ-
que, dans la mer du Sud,
etc.
La terre talqueuse, dont le professeur Black
a le premier déterminé les propriétés distinc-
tives, s'appelle aussi terre magnésienne (magné-
sie), parce que sa combinaison avec l'acide sul-
phurique produit la magnésie. Quelques minéra-
logistes l'appeloient terra
muriatica, parce qu'on
l'obtient souvent de l'eau-mère qui reste
après
la cristallisation du sel commun.
Cette terre précipite toutes les autres terres
de leurs dissolutions dans
des acides; se dissout
elle-même aisément dans les acides, et leur
com-
munique un goût amer. Elle teint en vert
les
couleurs bleues végétales. Sa manière de se com-
porter dans le feu, s'accorde en grande partie
avec celle de
l'alumine.
Il est singulier que, dans les fossiles appar-
tenant à ce
genre, ce soit presque toujours la
couleur verte qui domine;
ordinairement ces
fossiles sont gras au toucher. La plupart se pré-
sentent informes et ne contiennent jamais
de
pétrifications.
Vert de montagne, de poireau, etc. opaque,
tremblotement mat; parfois
offrant des glaces
et des fêlures; tendre; donne une odeur argi-
leuse, lorsqu'on y porte la vapeur de la res-
piration.
Cette espèce comprend les trois sortes sui-
vantes:
Peu cohérent ou pulvérulent; tremblotant;
[Seite 234] point tachant; maigre
au toucher. Il contient,
Se trouve entre et dans le cristal de roche,
principalement à
Madagascar et sur le St.-Got-
hard.
Eclat gras, cassure terreuse à fins grains,
parfois feuilleté. Se
trouve communément en
croule sur divers fossiles cristallisés,
sur des gre-
nats, par exemple, du spath
magnésien, du
cristal de roche, de la mine de fer magnétique,
etc.
Parfois d'un vert noir, éclat gras, shisteux,
raclure grise
verdâtre; contient souvent des gre-
nats, du
shorlite incru dans sa substance; forme
le passage au shiste
argileux, au shiste tal-
queux, etc. Se trouve
principalement en Tirol,
en Norwège et en Corse.
Quelques-unes des pierres, connues sous le nom
de Schneidestein, appartiennent à cette
sorte;
d'autres appartiennent à l'espèce qui suit immé-
diatement; d'autres encore, au shiste talqueux.
Communément gris verdâtre, opaque, cassure
terreuse, parfois un peu
tremblotante, grasse
au toucher, texture presque feuilletée,
tendre.
Une pierre ollaire de la nouvelle Calédoine,
dans la mer du Sud, pèse
spécifiquement 2622.
Licht.
Les parties constituantes de ce fossile sont,
d'après Wiegleb,
On la trouve principalement dans le pays des
Grisons et en Groënland.
On en fait des chau-
drons, des pots, des lampes; les
habitans de la
nouvelle Calédoine s'en servent pour charger
leurs
frondes. Il y a aussi dans ce pays une variété
plus tendre
et friable de cette espèce, que les
insulaires mangent fréquemment,
et par livres
entières.
La pierre nommée Giltstein, du
Saint-Gothard,
[Seite 236] a un grain plus grossier et une cassure
plus
écailleuse; elle est plus aigre. On la taille en
plaques
épaisses, pour en faire des poêles ordi-
naires
extrêmement durables.
Ordinairement blanc d'argent, passant au vert-
pomme
pâle; peu transparent, éclatant, gras au
toucher.
Il y en a trois sortes; savoir:
Comme en petites écailles, cohérent ou inco-
hérent, et alors aisément friable, tachant. Se
trouve, entre
autres endroits, dans le Groënland.
Vert dans différentes intensités, éclat ordinai-
rement nacré, feuilleté à feuillets courbes; flexi-
ble. Sa gravité, 2780.
Ordinairement d'un gris verdâtre, éclat gras,
shisteux, souvent
avec des pyrites martiales dis-
séminées. Passe au
shiste chlorite.
Communément jaune, Isabelle pâle; cassure
matte, terreuse, à grains
fins, raclure brillante;
très-tendre et très-légère.
Sa principale carrière est Kiltschik (c'est-à-
dire lieu argileux), près de
Konie en Ana-
tolie.*
De diverses couleurs, communément pâles;
parfois marbrée ou avec des
dessins dendritiques;
[Seite 238] peu transparente aux bords, éclat gras, mat;
sa-
vonneuse au toucher; cassure écailleuse à
écailles
mousses, ordinairement informe; quelquefois,
mais
rarement, en petits cristaux (celle de Bay-
reuth), et
alors presque toujours en prisme sex-
tilatère, avec
une pointe pareille; tendre dans
différens degrés.
La craie d'Espagne et celle de Briançon (talc
écailleux. Hauy), appartiennent aux
variétés
plus tendres.
De diverses couleurs, communément d'un vert
noir ou d'un vert sale,
passant parfois au gris,
au rouge foncé, etc.; veinée, marbrée,
tache-
tée; le plus souvent transparente, seulement
aux
bords; écailleuse à petites écailles, grasse au tou-
cher, parfois susceptible de prendre un poli.
Elle est mêlée quelquefois de grenats rouges.
On la trouve particulièrement à Zoblitz, dans
[Seite 239] les montagnes de Saxe,
dans le pays de Bayreuth,
en Sarmeland, etc.
Une variété très-remarquable, c'est la roche
de serpentine que M. de Humboldt a trouvée
sur le Fichtelberg, et
qui montre, même dans les
plus petits fragmens, une polarité
frappante.
Werner nomme serpentine
noble, une va-
riété (assez semblable au jade)
ordinairement
d'un vert de poireau foncé, qui est
transparente,
un peu plus dure que la serpentine commune,
et qui
se trouve mélangée dans quelques sortes
de marbres d'Italie,
nommément dans une sorte
de verde antico et
de polzevera.
Ordinairement vert de poireau dans diverses
nuances, passant d'un
côté au vert de montagne
clair, et de l'autre au vert noir (tel est,
par
exemple, le beau jade antique d'Egypte, conuu
sous le nom de
pietra d'Egitto, dont la pesan-
teur spécifique, 2655. Licht.); plus ou
moins
transparent, éclat gras, cassure écailleuse, diffé-
rens degrés de dureté, susceptible de poli.
Les sortes les plus remarquables sont:
Vert de poireau dans diverses dégradations;
[Seite 240] quelques-unes de ces
pierres donnent des étin-
celles contre l'acier.
Sa pesanteur, 3007. Licht.
On la
trouve particulièrement à Tavai-Punammu
(celle des deux îles de
la nouvelle Zélande, qui
est au Sud). Les habitans de celle île
en font
leurs crochets, leurs ciseaux (à ciseler),
leurs
pendans d'oreilles, etc.; mais ils n'en font pas
de
haches, comme on l'a cru, d'après le nom
qu'on a donné à cette
pierre.
Communément d'un vert de pistache, trans-
parente,
éclat vitreux, cassure conchoïde; la sur-
face
extérieure striée eu longueur, cristallisée en
[Seite 241] prismes larges
quadrangulaires, avec des bords
latéraux tronqués, et presque
toujours des pointes
sextilatères.
Ses parties constituantes sont (Klaproth),
Le lieu où on la trouve n'est pas connu exac
tement; c'est
probablement dans la Turquie
orientale.
Vert d'olive en diverses nuances (décomposée
elle devient jaune
d'ocre), transparente, éclat
vitreux, cassure conchoïde, parfois
feuilletée
fendillée; disséminée dans le trapp, le basalte
et
les tufs volcaniques.
Sa pesanteur, 3225; et ses parties constituantes
sont, d'après Klaproth,
Blanchâtre, jaunâtre, verdâtre, etc.; informe,
texture fibreuse ou
feuilletée.
On distingue les quatre sortes suivantes:
Communément d'un blanc verdâtre, peu trans-
parent,
tremblotant fort, parfois avec un éclat
soyeux, en fibres
délicates longues parfois d'un
empan, flexibilité élastique.
L'amianthe de Suède contient, d'après Berg-
mann,
Se trouve, entre autres endroits, dans le pays
des Grisons, en
Corse, et sur-tout en Chine, où
l'on en fait ordinairement des
mèches de lampe.
Tombant communément dans le vert de poi-
reau, peu
transparent, éclat vitreux, se brise en
fragmens esquilleux à
longues esquilles, inflexi-
ble. Contient, d'après
Wiegleb,
Tournant communément au jaune isabelle;
opaque, parfois
feuilleté, parfois compacte; la
cassure quelquefois fibreuse, à
fibres emmêlées;
très-tendre, flexibilité élastique.
Il contient, d'après Bergmann,
Se trouve, entr'autres endroits, dans le gou-
vernement d'Olonez, et cela en très-gros mor-
ceaux.*
Brun de bois, passant au gris, etc. opaque,
tremblotement mat,
texture parfaitement li-
gneuse, happe à la
langue, un peu élastique,
raclure éclatante. Ce fossile, encore
très-difficile
[Seite 244] à déterminer, sous quelques rapports, se
trouve
près de Sterzingen en Tirol.
Communément bleu de ciel, passant parfois au
gris, au blanc argentin,
transparent; éclat pres-
que nacré; cassure écailleuse
à longues écailles,
rayonnée et feuilletée; presque toujours
informe;
parfois cristallisé en prismes quadrilatères un
peu
plats, quelquefois si dure sur sa cassure transver-
sale, qu'il donne des étincelles contre l'acier, tan-
dis que sur sa cassure longitudinale, il se
laisse
entamer par l'ongle.
Se trouve dans le Zillerthal, dans le pays de
Salzbourg, sur le St.
Gothard, et en Castille.
Communément vert d'olive ou de montagne,
passant parfois au gris,
plus ou moins transpa-
rent; fibreux ou rayonné.
On distingue les trois sortes suivantes:
De différens verts; transparent, éclatant,
strié
dans sa longueur; texture rayonnée à rayons par-
fois parallèles, parfois divergens; cristallisé
pres-
que toujours en prismes quadri-ou
sextilatères
longs, comprimés dans leur largeur, parfois
en
forme d'aiguilles; à demi dur.
Ses parties constituantes sont, d'après Berg-
mann,
On en trouve sur le Mont-blanc une variété
qui est très-belle, et
d'un vert d'émeraude très-
vif.
J'ai déjà dit plus haut (page 169), que la prase
étoit un quartz
mêlé intimement de ce shorl
rayonné.
Verdâtre, grisâtre, etc. très-peu transparent;
tremblotement mat,
fibreux à fibres communé-
ment divergentes,
informe. Passe à l'asbeste. Se
[Seite 246] trouve, entr'autres
endroits, sur le Fichtelberg,
Vert de poireau foncé, opaque; parfois mas-
sive,
parfois cristallisée, et cela en larges prismes
sextilatères dont
les bouts sont bisellés ou aussi
appointis par deux ou quatre faces.
Les cristaux
ont un éclat vitreux, la cassure un éclat gras;
la
cassure longitudinale est feuilletée, celle trans-
versale est conchoïde.
Vert d'olive dans diverses nuances, peu trans-
parent;
éclat gras; cassure passant de la con-
choïde peu
évasée dans la grenue; presque tou-
jours cristallisé
en prismes quadrilatères à bords
bisellés; parfois en très-grands
cristaux.
Se trouve près des sources du Sljudenka,
au
sud-ouest du Baical.
Ce fossile, si singulier sous tous les rapports,
provient jusqu'à
présent du pays d'Hanovre ex-
clusivement; il se
trouve quelquefois, mais rare-
ment, sans couleur et
limpide; le plus souvent il
est blanc, parfois gris de fumée, et
plus ou moins
transparent; lorsqu'il a encore sa fraîcheur,
son
éclat est vitreux; mais lorsqu'il s'effleurit, il de-
[Seite 248] vient rude et mat; sa cassure est conchoïde;
il
offre toujours toutes ses faces de cristallisation,
et se
présente en cube dont les bords et les coins
sont tronqués, de sorte
que les faces de ces der-
niers forment
alternativement des sextangles et
des triangles, et qu'ainsi tout le
cristal offre or-
dinairement vingt-six faces.
Lorsqu'il ne se dé-
compose pas encore, il est
dur.
Il contient, suivant Westrumb,
Magnésie, | 13,50. |
Acide boracique, | 68. |
Chaux,* | 11. |
Alumine, | 1. |
Silice, | 2. |
Oxyde de fer, | 0,75. |
Dans une température élevée, le boracite mon-
tre
l'électricité de la tourmaline, mais avec quatre
axes, dont chacun
traversant le centre du cristal,
va de l'une des faces des coins
sextilatères forte-
ment tronqués, à la face opposée
trilatère plus
foiblement tronquée, et cette première
extrémité
de l'axe, c'est-à-dire, la face sextilatère,
montre
une électricité positive ou vitrée, tandis que
la
dernière, la face trilatère, en offre une négative
[Seite 249] ou résineuse. Ce
fossile, unique dans son genre,
se trouve dans le gypse lamelleux de
la montagne
gypseuse connue sous le nom de Kalkberg, près
de
Lunebourg.
Offrant toutes les nuances du blanc; plus ou
moins transparente;
texture rayonnée ou fibreuse,
parfois feuilletée; ordinairement
divergente; se
trouve communément dans une matrice de
chaux
carbonatée, blanche, grenue, parfois sablonneuse.
On la range sous les trois sortes suivantes (pres-
que
comme le shorl rayonné):
Communément d'un blanc grisâtre, parfois
d'un blanc de neige, peu
transparente; presque
toujours éclat soyeux, parfois fibreuse à
fibres
courbes; ordinairement informe, mais aussi quel-
quefois cristallisée en prismes sexti-ou quadrila-
tères très-obliquangles; le plus souvent avec
des
fentes transversales, parfois, mais rarement, en
forme
d'étoiles.
Elle contient, d'après Lowitz,
[Seite 250]Lorsqu'on la raye dans l'obscurité avec une
épingle, elle donne
une raclure luisante.
On la trouve particulièrement dans la vallée de
Trémola, sur le
Saint-Gothard, et au sud-ouest
du Baikal.
Tournant au blanc d'argent; éclat nacré, pres-
que
transparente, parfois feuilletée, grasse au
toucher, tachure
blanc d'argent, tendre; n'est pas
phosphorescente comme l'espèce
précédente (de
la décomposition de laquelle il est possible
qu'elle
soit provenue), se trouve dans la vallée de
Tré
mola.
Tournant au blanc grisâtre et jaunâtre, trans-
parente; éclat vitreux; feuilletée; cassure longi-
tudinale passant de la fibreuse dans
l'écailleuse;
très-aigre, dure; fortement phosphorescente
quand
on la raye aussi avec une épingle dans l'obscurité.
On la trouve, entr'autres endroits, à Ceylan.*
La terre calcaire ( la chaux vive,
caustique,
non éteinte) a une saveur caustique, s'échauffe
[Seite 251] avec l'eau, n'est pas
fusible par elle-même (mais
très-aisément avec d'autres terres,
particulière-
ment avec de l'alumine et de la silice); a
une
forte tendance à se combiner avec l'acide carbo-
nique; combinée avec l'acide nitrique, elle forme
le gypse; avec
l'acide fluorique, le spathfluor,
etc. et elle teint en vert les
couleurs bleues végétales.
Les fossiles qui appartiennent à ce genre, sont
pour la plupart seulement
demi-durs, parfois même
tendres;* ils se calcinent au feu, sont en
grande
partie d'origine animale, et forment un des genres
de pierres
les plus généralement répandus.
La division la plus naturelle des diverses es-
pèces de ce
genre, se fait d'après leur combinaison
avec les différens acides.
Est parfois limpide, le plus souvent blanc, et
[Seite 252] rerement coloré. Il
est plus ou moins transpa-
rent et fortement
éclatant; sa texture est rhom-
boïdale, et de
grands morceaux clairs de ce fos-
sile font voir
une double réfraction des rayons
de
lumière extrêmement forte†
(le double spath
spatum disdiaclasticum,
qu'on nommoit autre-
fois improprement cristal d'Islande, Androda-
mas, etc.) On le trouve parfois
informe, parfois
en stalactites, parfois il est agrégé en
parties
colonnaires, mais aussi assez souvent
cristallisé.
La forme de cristallisation qu'il affecte le
plus,
c'est celle de prismes sextilatères ou tronqués
net,
ou parfois différemment appointis, le plus sou-
vent avec une pointe trilatère obtusangle; on
le
trouve aussi dans celle de tables sextilatères,
qui
parfois passent au prisme; ou encore sous celle
de
pyramides trilatères simples ou doubles (cette
dernière variété,
parfois si aplatie, qu'elle forme
des lentilles [le spath à tête de clou, etc.]; il
se
présente aussi parfois cristallisé en rhombes,
parfois en
pyramides sextilatères [le spath en dents
de cochon], etc.).
Il passe à la pierre calcaire grenue, au spath
perlé, etc.
C'est ici qu'appartient le fossile appelé égale-
ment à tort Grès cristallisé de
Fontainebleau;
il est gris jaunâtre, transparent seulement
dans
ses écailles, a un tremblotement mat intérieure-
ment; n'a pas une texture spathique distincte;
au
contraire, sa cassure est écailleuse. Il est cris-
tallisé en rhombes, avec une surface
extérieure
rude. Sa gravité spécifique, 2611.
Communément blanc grisâtre, passant au
bleuâtre; transparent;
éclat vitreux et cassure
feuilletée; cristallisé en prismes
sextilatères, fré-
quemment en macle, all. Zwillingscristal;
parfois comme agrégé de plusieurs petits
cris-
taux colomnaires. Sa pesanteur, 2778. Tire
son
nom de sa carrière, où on le trouve an nids dans
du
gypse rouge de brique.
Ordinairement blanc de neige; transparent aux
bords; éclat nacré,
mat; cassure feuilletée,
passant dans la shisteuse, uniquement
informe,
tendre; fait effervescence fortement avec les
acides.
Se trouve particulièrement à Schwarzenberg,
dans les montagnes de
Saxe.
Blanc, passant à diverses couleurs, sur-tout
au jaune de crême,
au brun, aussi au vert-
pomme; pour l'ordinaire
transparent, seulement
aux bords; éclat vitreux; cassure
feuilletée;
fragmens rhomboïdaux, communément très-
obliquangles; souvent informe, mais parfois
aussi
cristallisé en petites lentilles ou en rhombes,
etc.,
un peu plus dur que le spath calcaire; fait effer-
vescence plus foiblement avec les acides.
Il contient, d'après Bergmann,
[Seite 255]Espèce moyenne entre le spath calcaire d'un
côté, et de l'autre
entre la mine de fer spathique
(chaux carbonatée ferrifère. Hauy).
Gris de fumée, jaune de miel, brun de tom-
bac,
etc.; transparent; éclat vitreux; cristallisé en
rhombes;
ordinairement avec une croûte calcaire.
Et il contient, suivant Klaproth,
Se trouve particulièrement dans le pays de
Salzbourg et en
Styrie, presque toujours dans
le Schneidestein talqueux.
De diverses couleurs, cependant dans la plu-
part
des endroits, seulement blanchâtre; plus
ou moins transparent;
parfois opaque, déposé
par de l'eau, contenant des molécules
calcaires**;
[Seite 256] la cassure Compacte, ou fibreuse, ou
feuilletée.
On en distingue trois sortes, d'après ces diffé-
rentes cassures.
Il varie extrêmement pour le grain et la so-
lidité; il est parfois comme du marbre*, et
susceptible de prendre un poli; mais
parfois
aussi terreux, friable. Les résultats de son ana-
lyse sont aussi très-différens.
Il se présente le plus souvent comme concré-
tions par incrustations (Rindenstein),
c'est-à-
dire, il est déposé contre les parois
des grottes
stalactitiques qui se trouvent dans les
montagnes
calcaires, ou contre celles de ces citernes
qui
renferment une eau calcaire**; ou bien il revêt
d'autres corps
étrangers; quelquefois il prend di-
verses
formes accidentelles (les dragées de Tivoli);
parfois aussi
il remplit des crevasses et d'autres
intervalles, comme par
exemple, dans la brèche
osseuse (Knochenfels) de Gibraltar, où il ci-
mente les ostéolites et les débris des pierres.
C'est à cette variété qu'appartient nommément
[Seite 257] le Sprudelstein de Carlsbad, que les eaux
miné-
rales de cette ville déposent en
quantité sous tou-
tes sortes de couleurs et
de dessins; parfois trans-
parent, mais le
plus souvent opaque.
Souvent jaune de miel, passant au brun; tex-
ture fibreuse; parallèle ou divergent; la cassure
récente,
ordinairement tremblotante; fréquem-
ment en
concrétions par stalactites; parfois of-
frant
diverses figures accidentelles, qu'on nomme
jeux de la nature.
Il contient, suivant Bergmann,
Se trouve particulièrement dans les cavernes
dont j'ai déjà
parlé, dans la grotte d'Antiparos,
par exemple, dans celle
de Baumann, sur le
Hartz
inférieur.
L'albâtre calcaire ou oriental (ital. alabastro
antico), qui parfois est d'une rare beauté,
dont
le grain est extrêmement fin, et qui est suscep-
tible de prendre un beau poli, appartient à
cette
sorte.
Une variété singulièrement remarquable, c'est
la substance
connue sous le nom de flos
ferri,
all. Eisenblüthe. C'est
un tuf calcaire en forme
de corail d'un blanc de neige, dont
la cassure a
[Seite 258] un éclat soyeux, et des fibres courbes,
parfois
comme emmêlées, et dont la forme est dentelée
et
rameuse, à branches courbes. On trouve le flos
ferri contre
les parois du Schatzkammer, de
l'Arzberg à Eisenerz en
Styrie, avec de la mine
de fer spathique.
Ordinairement blanc de craie; en lames feuil-
letées; parfois comme une sorte de concrétion,
par
incrustation; le plus souvent à lames courbes
ou ondulées;
presque toujours en croûte sur des
grains de sable (les
dragées de Radicoffani).
De cette sorte est particulièrement le pisolithe
de Carlsbad
(all. carlsbader Erbsenstein),
qui
se trouve parfois en grandes masses et en
petits
lits dans un état de cohésion, qui
quelquefois
aussi est susceptible de poli, et qu'il ne faut
pas
confondre avec l'oolithe que je citerai plus bas.
Blanc, terreux, à grains fins comme une craie
de la nature de
l'amidon; fortement tachant;
maigre, très-léger. Se trouve,
entr'autres endroits,
nommément dans le Mondloch, sur le mont Pi-
late, dans le
canton de Lucerne.
La terre écumante (all. Schaumerde), inco-
hérente de Rubitz, près de Gera, qui se dis-
tingue par un extérieur presque talqueux et
un
éclat d'argent mat propre à elle, offre une
variété
particulière: c'était de cette substance que
Lippert se servoit pour tirer les empreintes
des
pierres gravées.
Terreuse fine; tendre, cependant plus solide
que le lait-de-lune;
fortement tachante; happe
fortement à la langue.
Sur cent parties elle en contient quarante d'a-
cide carbonique; on y trouve souvent de la
pierre
à feu (voy. plus haut, pag. 181)
et des pétri-
fications du monde antérieur; elle
forme par-
fois des montagnes à couches entières,
sur-tout
vers les côtes de la mer.
(C'est de-là qu'Albion et la Crète ou Candie
ont tiré leur nom).
De diverses couleurs et de différens dessins;
communément peu ou
point du tout transparente;
toujours informe, le plus souvent
susceptible de
[Seite 260] prendre un poli, et alors les sortes plus
fines
prennent le nom de marbre.
Cette espèce comprend particulièrement deux
sortes principales,
d'après la différence du grain,
savoir:
1. La Pierre à chaux grenue, le Marbre grec
ou
salin. (all. kœrniger Kalkstein,
salinischer
Marmor)
Ordinairement blanche (parfois d'un blanc de
neige éblouissant),
ou au moins seulement de
couleurs pâles; d'une seule couleur
(point mar-
brée); transparente au moins aux
bords; trem-
blotante sur la cassure, quelquefois
comme du
sucre cassé; le grain variant pour la forme et
la
grosseur; parfois à gerçures ou à soufflures, etc.
C'est
à cause de ces différens caractères qu'on
peut la regarder comme
l'espèce moyenne, entre
le spath calcaire informe d'un côté, et
la pierre
à chaux compacte de l'autre. Cette sorte
renferme
très-rarement des pétrifications, mais on
trouve
quelquefois dans le marbre de Carrare des cris-
taux de roche limpides; on s'en sert en sculp-
ture et pour l'architecture, particulièrement
on
employe les sortes magnifiques de bianco
antico,
et parmi celles-ci le para
antico si connu (ce
dernier est transparent comme de la
cire blan-
chie, et pèse 2837).
Une variété singulièrement remarquable, c'est
le marbre sablonneux flexible, d'un blanc jau-
nâtre, de la vallée Levantine sur le
Saint-Gothard.
Ce marbre est flexible lorsqu'il se trouve en
tables
point trop épaisses; il se dissout difficilement
dans
les acides, et lorsqu'on frappe dessus dans l'obs-
curité, il donne une lueur phosphorique.
C'est à ce marbre sablonneux que ressemble
à l'égard de sa
texture lâche, parfois friable, la
matrice de la trémolite de
Saint-Gothard (voyez
page 249); et à
cette matrice ressemble encore
davantage le marbre beaucoup plus
désagrégé
(Marmo arenaceo) du
Vésuve.
La Dolomie. Chaux carbonatée
aluminifère.
Hauy. (Marmor tardum. Linn.) Appartient
aussi à la pierre à chaux grenue, à
cause de son
grain presque toujours salin; elle est presque
tou-
jours d'un blanc grisâtre, plus dure que
d'autre
marbre, de sorte que parfois elle étincelle
contre
l'acier; elle fait à peine une effervescence
sensible
avec les acides, et parfois répand une lueur phos-
phorique lorsqu'on frappe dessus. Les parties
cons-
tituantes de la dolomie sont, suivant Saussure
le jeune,
Elle se trouve, entr'autres endroits, dans la
Lombardie et le
pays de Salzbourg.
2. La Pierre à chaux, et le Marbre
compacte.
Chaux carbonatée compacte, Hauy. (all. dich-
ter
Kalkstein und Marmor)
Comme pierre à chaux commune, ordinai-
rement grise dans diverses nuances; mais
comme
marbre à grain fin, susceptible de
poli, pres-
que de toutes les couleurs unies,
ainsi que mar-
brée, veinée, panachée de toutes
les manières.
Parmi les marbres d'une seule couleur, on
re-
marque les sortes antiques, connues sous le
nom
de giallo, rosso, nero, etc.; parmi
ceux de
deux couleurs, le pavonazzo,
blanc avec des
bandes rouges; parmi ceux à trois couleurs,
le
fioritto, flambé de blanc, de rouge
et de jaune;
parmi ceux à quatre, le broccatello, blanc,
rouge, jaune et gris, etc.; également
parmi ceux
qui ont des dessins particuliers, on distingue
le
marbre dendritique (alberino; all.
Dendriten-
marmor) le marbre à ruines (cifadino
rude-
rato; all. Ruinenmarmor, etc.); quant à ceux
qui renferment des corps
étrangers, les plus re-
marquables sont les
marbres à pétrifications, et
parmi ces derniers, nommément le
lumachelle
pu marbre coquillier (lumachella; all. Muschel-
marmor), et les marbres coralliformes (Coral-
[Seite 263] lenmarmor),
auxquels appartient la pietra stel-
laria.
Il est des marbres (les brèches) qui sont com-
posés de débris d'autres sortes de marbres ci-
mentés ensemble; quelques autres sont traversés
de fossiles
talqueux, soit marbrés comme le pol-
zevera, ou flambés comme le beau cipollin anti-
que.
En général la pierre à chaux compacte a une
cassure shisteuse;
parfois elle se délite en feuillets
shisteux.
Elle passe à la pierre marneuse.
Cette pierre forme de grandes chaînes de mon-
tagnes à couches répandues dans toute l'étendue
du monde,
lesquelles sont recouvertes ordinaire-
ment sur
leur côté extérieur (rarement à une pro-
fondeur
considérable) de pétrifications ordinaires,
où l'on trouve un
très-grand nombre d'animaux
marins du monde antérieur.
L'Oolithe. Chaux carbonatée globuliforme.
Hauy. (all. Rogenstein; lat. Hammites) Doit être
considerée comme une
variété particulière de la
pierre à chaux, et il ne faut pas la
confondre avec
la pisolithe. Ces oolithes sont de petites boules
cal-
caires accumulées en masses si énormes,
qu'elles
forment des montagnes entières; ces boules
sont
cimentées par une matière calcaire ou marneuse.
C'est à cette variété qu'appartiennent nommé-
ment
les sortes de pierres à bâtir, si connues en
Angleterre, le portlandstone, purbeckstone et
bathstone.
Est un mélange intime de chaux, d'argile, de
sable, etc.
Elle est ordinairement grise, passant à d'au-
tres
couleurs peu marquantes; elle est opaque;
ses degrés de cohésion
et de solidité varient.
On en distingue trois sortes principales, d'après
cette
variation.
Plus ou moins cohérente; maigre; communé-
ment
rude au toucher; légère; se divise dans
l'eau, pompe à l'air
l'humidité, et se décompose
plus ou moins tard. On distingue
les variétés d'a-
près leur partie
prédominante, la marne cal-
caire, par
exemple, la marne argileuse, etc.;
c'est aussi d'après cette
partie qu'on l'emploie à
améliorer différentes sortes de
terrains.
D'une texture lâche, pertuisée, parfois comme
spongieuse; sa
cassure est ordinairement ter-
[Seite 265] reuse; il ne se
divise pas à l'air, au contraire,
il s'y endurcit. Il est
presque toujours rempli de
restes de corps végétaux qui y
ont été incrustés;
et particulièrement d'empreintes de
feuilles, de
racines et de roseaux (les ostéocolles).
Dans
quelques pays on y trouve de petits
coquillages
fluviatiles, et dans d'autres des testacées
marins
calcinés. Il forme çà et là de grands lits de couches
meubles basses, dans lesquelles
se trouvent fré-
quemment les restes des
éléphans fossiles, des rhi-
nocéros, des
tortues et des autres animaux des
Indes, que l'on déterre à
présent en si grande
quantité en Allemagne.
Compacte, et parfois en masse, parfois shis-
teuse; la dernière variété souvent dendritique;
se
présentant aussi sous diverses figures singu-
lières (les noyaux de marne, all. Mergelnüsse),
a une cassure terreuse. Elle forme le
passage à
la pierre à chaux compacte, parfois aussi
au
tuf volcanique.
Je dois remarquer particulièrement la pierre
marneuse
sablonneuse qui se trouve près de
Jena, et que le frottement
rend phosphorescente,
ainsi que les dés de Van Helmont (marne
sphéroïdale
cloisonnée. Hauy. angl. Waxen-
[Seite 266] vein, lat.
Ludus Helmontii), dont la forme
est
très-singulière. Ce dernier fossile se trouve en
peu
d'endroits, comme, par exemple, à Anvers
et en Franconie; il
est composé de cubes de pierre
marneuse brun de foie, qui
sont séparés les
uns des autres par des cloisons de tuf
calcaire
compacte de couleur grise, et qui parfois for-
ment des masses sphéroïdales grosses comme
la
tête.
Pénétré plus ou moins de bitume; communé-
ment noir
grisâtre; opaque; tremblotant; shisteux;
fréquemment avec des
empreintes de poissons
d'eau douce (tel est le shiste de
Riegelsdorf,
d'Eisleben); parfois aussi avec des
empreintes
de végétaux, mais qui sont différentes de
celles
qui se trouvent dans l'argile shisteuse; il con-
tient parfois, mais rarement, des animaux ma-
rins inconnus (comme, par exemple, celui près
de
Boll en Souabe, renferme le pentacrinit colos-
sal ou palmier marin fossile* (helmintho-
lithus portentosus Linn.)
Souvent il contient beaucoup de enivre, et on
le nomme alors
ardoise cuivreuse (all. Kupfer-
schiefer, angl. Staty copperore). Il
forme par-
fois des couches considérables, qui
composent
un objet important de l'exploitation des mines.
Communément grise; d'une couleur moyenne
entre le jaunâtre d'un
côté, et le noir de l'autre;
presque toujours opaque,
très-rarement trans-
parente; cassure pour
l'ordinaire terreuse, par-
fois écailleuse;
quelquefois de la nature du mar-
bre, susceptible
de prendre un poli; le plus sou-
vent informe, et
soit en masse, soit shisteuse,
rarement agrégée en parties
colonnaires spathi-
ques. Lorsqu'on la racle, ou
qu'on la raye for-
tement, elle a l'odeur de la
corne brûlée. Elle
contient fréquemment des pétrifications, et
aussi
bien des corps inconnus du monde antérieur,
sur-tout
des bélemnites, que des corps organi-
sés des deux
règnes de la création actuelle
(par exemple, le shiste puant
d'Œningue).
Les différentes espèces de cette division du
genre calcaire, sont au
total analogues aux pré-
[Seite 268] cédentes; seulement elles
sont, cœteris paribus,
beaucoup plus
tendres.
Parfois sans couleur; limpide; mais le plus
souvent blanchâtre,
passant au gris de fumée,
au jaune de miel, etc., et plus ou
moins dia-
phane; parfois éclat nacré; texture
feuilletée;
un peu flexible, mais sans élasticité sensible;
se
laisse diviser aisément par le couteau; fréquem-
ment informe; parfois aussi cristallisée*, particu-
lièrement en lentilles, ou en tables
rhomboïdales
à bords bisellés; souvent aussi de
différentes
manières, comme cristaux jumeaux; quelque-
fois, mais rarement, en prisme octolatère
avec
une pointe également octolatère; elle contient,
suivant
Bergmann,
Comme le tuf calcaire, soit en stalactites, ou
en incrustations,
ou bien en croûte sur d'autres
corps; parfois fibreux, parfois
compacte. Cette
dernière sorte a parfois la nature de
l'albâtre.
Ressemble au lait-de-lune; parfois blanche de
neige, tournant
parfois au grisâtre, etc., pulvé-
rulente. Se
trouve dans les crevasses des mon-
tagnes de
gypse.
Communément blanc ou grisâtre; aussi pour-
tant
d'autres couleurs, le plus souvent peu mar-
quantes; plus ou moins transparent; toujours in-
forme.
J'en remarquerai les trois sortes suivantes.
1. Le Gypse lamelleux. Chaux sulfatée lamel-
leuse. Hauy. (all. schuppiger Gypsstein, lat.
Gypsum lamellosum)
Communément gris de fumée, parfois rouge
de brique; peu
transparent; lamelleux, passant
parfois au feuilleté. Sa
pesanteur, 2167. Kirwan
y a
trouvé,
Il est mêlé parfois d'une manière plus intime
ou plus grossière
avec d'autres fossiles, par
exemple, avec du quartz (près de
Wisbaden),
avec de la pierre de corne (près de Montmar-
tre*);
il renferme souvent d'autres fossiles,
qui parfois sont
implantés dans sa substance ex-
clusivement;
comme, par exemple, celui près
de Lunebourg renferme le boracit,
celui d'Ar-
ragon l'arragonite, celui de Galice de
petits
cristaux de quartz brun de cannelle (les fos-
siles appelés improprement hyacinthes de Com-
postelle).
2. Le Gypse fibreux. Chaux sulfatée
fibreuse.
Hauy. (all. Strahlgyps, Katzenstein, lat.
Gypsum fibrosum, Lapis inolithus)
Ordinairement blanc; transparent; dans la cas-
sure
transversale fibreux à fibres tantôt droi-
tes,
tantôt courbes; pour l'ordinaire tremblo-
tant;
parfois éclat nacré, parfois friable; com-
[Seite 271] munément en
lits peu épais. Sa pesanteur, 2305.
3. Le Gypse compacte, l'Albâtre. Chaux
sulfatée
compacte. Hauy. (all. Alabaster, lat. Gyp-
sum densum)
Parfois d'un blanc éblouissant, mais aussi de
diverses autres
couleurs, cependant le plus sou-
vent troubles,
allant jusqu'au noir; quelquefois
rubanné ou veiné, marbré,
etc.; le blanc est
parfois fortement transparent; mat; cassure
pas-
sant de l'écailleuse dans la terreuse.
Tire son nom de l'usage auquel on l'emploie
dans les fonderies.
Il offre la plupart des cou-
leurs des gemmes;
parfois, mais rarement, il
n'est pas coloré; il est plus ou
moins diaphane;
son éclat est vitreux; sa texture est
spathique;
[Seite 272] parfois on le trouve informe; quelquefois,
mais
rarement, il est grouppé en parties colonnaires
(le Honeycomb spat du Derbyshire); il
se
cristallise fréquemment, particulièrement en cu-
bes; rarement en doubles pyramides
quadrilatères.
Le plus souvent il est susceptible de prendre
un
poli.
La pesanteur du spath fluor vert d'émeraude,
3181.
Ses parties constituantes sont, suivant Kirwan,
Emietté sur des charbons brûlans, il devient
phosphorescent pour
l'ordinaire avec une lueur
verte. Cette propriété distingue
particulièrement
un spath fluor violet et blanc verdâtre de Nert-
schinsk (nommé pour cela
Chlorophane, all.
Pyrosmaragd) (qui, déjà en assez grands mor-
ceaux), et sans éclater au feu, prend une belle
couleur
d'émeraude.
Le fluor compacte se distingue seulement par
l'absence de la
texture spathique; il se trouve
communément blanc verdâtre ou
bleuâtre; il est
foiblement transparent, a une cassure
tremblo-
tante; est informe. On le trouve
principalement
dans le Derbyshire, et à
Strasberg sur le Harz.
Communément blanc grisâtre; parfois pulvé-
rulent;
farineux; parfois d'une consistance cré-
tacée;
maigre, un peu tachant; jeté sur les cen-
dres
chaudes, il répand la même lueur verte
que le spath fluor,
duquel il provient probable-
ment par
décomposition; mais outre l'acide fluo-
rique, il
contient aussi un peu d'acide phospho-
rique. On
le trouve près de Sigeth en Hongrie,
et
dans l'Andalousie.
De diverses couleurs, presque comme le spath
fluor, seulement
plus pâle; ordinairement dia-
phane; éclat
vitreux; cassure transversale feuil-
letée,
cassure longitudinale passant dans la con-
choïde;
ordinairement cristallisée, le plus souvent
en prismes
sextilatères avec diverses variations.
Ses parties constituantes sont,
suivant Klaproth, | suivant Vauquelin, | ||
Chaux, | 55. | Chaux, | 54,25. |
Acide phosphorique, | 45. | Acide phosphori- que, |
45,75. |
Et un peu d'oxyde de manganèse, |
„ |
Emietté sur des charbons, il est phosphorescent,
et jette une
lueur verte. On le trouve particuliè-
rement dans
les minières d'étain, près d'Ehren-
friedersdorf
et de Schlackenwald.
L'Asparagolithe d'Espagne (all. Spargelstein.
Werner), et le Moraxite de Norwège,
ap-
partiennent à cette espèce.
Est à l'apatite, comme le gypse est à la sélé-
nite. Elle se trouve informe, parfois en masse;
parfois
fibreuse.
Il y en a deux sortes fondées sur cette dis-
tinction, savoir:
D'un blanc jaunâtre; opaque; cassure terreuse;
grain maigre;
cassure écailleuse, qui parfois
passe aussi dans la
fibreuse; demi-dure; pesante;
rayée dans l'obscurité avec un
fer tranchant,
elle donne une raclure luisante, et émiettée
sur
des charbons, elle répand une lueur verte,
comme
l'apatite. Elle se trouve près de Truxilla, en Es-
tramadoure, dans des couches alternantes
de
quartz commun.
D'un blanc grisâtre, passant parfois au rou-
geâtre, etc., peu transparente; sur la
cassure
transversale, fibreuse à fibres tantôt
droites,
tantôt courbes, presque comme le gypse
fibreux;
également en couches peu épaisses. Se
trouve
près de Schneeberg.
Feu Crawford et M. Sulzer à Ronnebourg,
ont reconnu les premiers la strontiane pour
une
terre élémentaire particulière: une de ses pro-
priétés principales est de former avec l'acide
muriatique des cristaux
en aiguilles, et sa com-
binaison avec ce sel, dissoute
dans l'alcohol, brûle
avec une flamme purpurine. Sa dissolution
dans
l'acide nitrique donne des cristaux sextilatères
épais et en
tables.
Cette terre se trouve combinée avec deux es-
pèces
d'acides, avec l'acide carbonique et l'acide
sulfurique. Ainsi
Ordinairement d'un vert d'asperge pâle, par-
[Seite 276] fois
blanchâtre; transparente, tremblotante, éclat
parfois vitreux,
fibreuse, parfois groupée en
parties colonnaires; se brise
généralement en
fragmens cunéiformes; ordinairement
informe;
très-rarement en cristaux séparés, en
forme
d'aiguille.
Elle contient (suivant Kloproth)
Elle est demi-dure; on la trouve à Strontian
en Ecosse, incrue,
le plus souvent dans du spath
pesant.*
Bleu grisâtre; fibreux dans la cassure trans-
versale; éclat soyeux; en couches environ de l'é-
[Seite 277] paisseur du doigt (presque comme le gypse
fibreux); sa
pesanteur, 3714. Licht.
Ses parties constituantes sont (Klaproth)
Se trouve en Pensilvanie, près de Pittsbourg.
Il y a une autre sorte encore anonyme*,
qui se trouve en Sicile sous la forme de
stalac-
tites de couleur blanche. Sa cassure
transversale
est rayonnée à rayons divergens, et sa
surface
extérieure est garnie de pyramides
quadrilatères
aplaties en largeur.
La strontiane se trouve aussi, mais en pe-
tite
quantité, dans quelques variétés de spath
pesant.
La terre pesante ou barytique (terra ponde-
rosa, barytes), qui caractérise ce
genre, a été
découverte par Bergmann, comme
une terre
élémentaire, et elle tire son nom de sa pesan-
teur spécifique considérable, qui égale 4000.
Ainsi que la chaux, elle devient caustique
après
avoir été brûlée; elle se vitréfie dans une tem-
pérature élevée; combinée avec l'acide sulfu-
[Seite 278] rique, elle forme le
spath pesant, et elle est pré-
cipitée par la lessive de
sang de ses dissolutions
dans les acides nitrique et muriatique.
La baryte se trouve, ainsi que la strontiane,
combinée avec l'acide
carbonique et l'acide sul-
furique.
Blanc, passant au grisâtre, parfois au rou-
geâtre,
transparent, ressemble presque à l'alun
dans tout son aspect
extérieur, a un éclat gras;
est communément informe, se brise en
fragmens
cunéiformes, striés, à raies foiblement diver-
gentes sur la cassure longitudinale; est
très-rare-
ment cristallisé; et quand il l'est,
c'est le plus
souvent en prisme sextilatère, avec un
pointement
aussi sextilatère.
Ses parties constituantes, suivant Kirwan,
sont:
Se trouve particulièrement dans les minières de
plomb, à
Anglezark, près de Chorley, dans le
Lancashire et à Steinbauer,
dans la Styrie supé-
rieure. Pris intérieurement,
ce fossile est un
[Seite 279] poison pour les animaux à sang chaud;
mais
décomposé convenablement et à petites doses, il de-
vient comme les autres poisons un remède
efficace.
Ordinairement d'une texture spathique; mais
outre cela fibreux,
comme quelque sélénite; et
compacte, comme quelque spath
fluor.
Cette différence a fondé les trois sortes sui-
vantes:
Communément blanc, mais passant aussi dans
diverses autres
couleurs, mais seulement peu
marquantes, plus ou moins
transparent, par-
fois opaque, différente
nature d'éclat, fréquem-
ment informe, parfois
en couches à lames épais-
ses, mais aussi se
présentant sous des cristalli-
sations
très-variées, soit en prismes ou en tables,
le plus souvent
quadri-ou sextilatères avec dif-
férentes
sortes de bisellement ou de pointement.
Les prismes sont
parfois aiguillés, tel est, par
exemple, le spath eu barres
(Baryte sulfatée
bacillaire. Hauy. all. Stangenspath). Les
tables
sont souvent sextilatères avec les bouts
bisellés,
[Seite 280] qui, parfois à leur tour sont appointis
par de
petites facettes. On trouve aussi parfois le
spath
pesant en double pyramide quadrilatère; il
s'offre
aussi quelquefois en très-petits cristaux en
forme
de table, enfilés presque comme les grains
d'un
chapelet (le spath pesant capilliforme), ou
bien
grouppé sous des figures singulières
très-variées
(le spath pesant en crête de coq).
Souvent il y a trouvé aussi un peu de stron-
tiane.
Le spath pesant se trouve fréquemment dans
les filons, où il
fait une des gangues les plus
communes de plusieurs mines,
mais on le ren-
contre aussi çà et là dans les
montagnes à cou-
ches.
Le spath pesant en gerbes ou en bouquets (all.
Æhrenstein, à tort, Strausasbest, lat. Lapis
acerosus) nous offre une variété remarquable.
C'est
un spath blanc grouppé comme un bouquet
d'épis,
avec lequel sa matrice d'un gris de cendre et
de
la nature de l'argile est pour ainsi dire incrue.
On
le trouvoit autrefois près d'Osterode.
D'une texture fibreuse sur la cassure transver-
sale; se présente sous différentes variétés, parmi les-
quelles la plus connue est la pierre de Bologne.
Elle est d'un gris de fumée peu
transparent, et se
trouve en rognons arrondis, comme
applatis
(ressemblant ordinairement pour la grandeur
et
la forme à des figues sèches). Sa pesanteur,
2440.
Ses parties constituantes sont, suivant Arvidson,
Elle se trouve uniquement sur le mont Pa-
terno, près de Bologne. C'est avec cette variété du
spath
pesant, que l'on a fait d'abord les subs-
tances phosphorescentes connues sous le nom
de pierres ou phosphores de
Bologne.
Gris de fumée jaunâtre, rouge de brique,
communément
transparent seulement aux bords,
ou dans ses écailles,
cassure matte, pour l'or-
dinaire écailleuse,
informe. L'analyse du spath
[Seite 282] pesant compacte
du Rammelsberg sur le Hartz,
a donné à Westrumb,
Il se trouve, comme j'ai dit, dans le Rammels-
berg, ainsi que dans le Derbysbire.
Ordinairement gris jaunâtre, terreux, maigre,
rude. Se trouve
particulièrement massif, près de
Paris. On le rencontre aussi çà
et là sur des dru-
ses de spath pesant
ordinaire.
Parfois noir brunâtre, parfois jaune grisâtre,
transparente
seulement aux bords ou opaque,
éclatante, en rognons ou en
morceaux informes
à coins obtus. Lorsqu'on la racle ou la
raie
avec du fer, elle répand une odeur de foie de
soufre.
Elle se trouve particulièrement à An-
drarum en
Suède, et à Kongsberg en Norwège.
Nous avons considéré jusqu'à présent les ter-
res et
les pierres comme des fossiles homogè-
nes
(mécaniquement simples), mais on trouve
fréquemment des fossiles de
différentes espèces,
et même de différens genres mêlés
intimement
entre eux d'une manière variée, mais cepen-
dant déterminée, et le plus souvent formant
des
masses et des couches considérables; en consé-
quence il est très-important, particulièrement
pour la partie
géognostique de la minéralogie, de
réduire aussi en une sorte
d'aperçu systématique
ces roches composées d'espèces de fossiles
hétéro-
gènes.
Cependant nous nous bornerons ici simple-
ment à ces
roches qui, ayant les proportions
de leur mélange qu'elles doivent
avoir, forment
des couches entières; nous exclurons celles
dans
lesquelles se trouve quelquefois ou isolément un
fossile
implanté, pour ainsi dire, dans un autre
[Seite 284] (comme, par exemple, le
cristal de roche se
présente quelquefois dans le marbre de
Carrare,
page 260); nous ne parlerons pas non plus de
ces
fossiles de nouvelle création, que l'on trouve
déposés dans les
cavités et dans les geodes d'une
pierre plus ancienne (comme, par
exemple, on
rencontre du tuf calcaire dans d'anciennes sco-
ries ou laves).
Ces substances connues proprement sous le
nom de roches, peuvent se ranger, d'après la
différence de
combinaison de leurs parties cons-
tituantes, sous
trois classes principales, savoir:
A. Celles où les différentes parties mélangées,
lors de leur
précipitation simultanée de leur
fluide primordial (§ 228), se sont
mêlées
originairement les unes dans et avec les autres,
sans un
ciment particulier (comme dans le gra-
nit, par
exemple, dont, par cette raison, des mor-
ceaux polis
ressemblent, pour ainsi dire, à une
mosaïque).
B. Celles où des fragmens isolés de fossiles
ont été comme pétris
dans une pâte première,
ou une masse principale d'autres substances
pier-
reuses (le porphyre).
C. Enfin celle où des grains et des cailloux
[Seite 285] roulés, agrégés ensemble
intimement, ont été
comme agglutinés par un ciment (les
brèches
et les grès).
Dans les deux premières classes, les parties
constituantes sont de la
même formation; mais
dans la troisième, au contraire, il faut que
les
grains et les cailloux roulés aient été formés
d'abord,
avant qu'ils aient été agglutinés par
un ciment.
J'ai essayé, autant qu'il m'a été possible, de
diviser les sortes
principales dans les sous-sortes
suivantes.
a. La sorte proprement dite dans laquelle
entrent simplement les
substances qui
doivent proprement la composer, comme,
par
exemple, le granit proprement dit,
composé
de feldspath, de quartz et de
mica.
b. Les fausses sortes, qui, au lieu de l'une
ou de l'autre des
substances qui doivent
proprement les composer, en contien-
nent telle ou telle étrangère.
c. Les sortes surmélangées, qui, outre leurs
substances propres, en
contiennent en-
core d'étrangères.
d. Les demi-sortes, auxquelles manque
l'une ou l'autre de leurs
substances pro-
pres, sans qu'une substance
étrangère
en ait pris la place.
Formant des masses de montagnes, ou seule-
ment
stratifié en bancs puissans, mais variant
extrêmement, soit pour
la finesse ou la grossiè-
reté du mélange, soit
pour la proportion inégale
de ses parties constituantes, soit
aussi pour le
plus ou moins de solidité du grain.
Comme j'ai déjà dit, composé seulement de
feldspath, de
quartz et de mica; tel est, par exem-
ple, le
granito rosso antique; tel est le bloc
énorme
que l'on trouva dans un marais près du golfe
de
Finlande, et que, quoiqu'il pesât trois millions
de livres,
l'on transporta à Pétersbourg, pour
servir de base à la
statue de Pierre-le-Grand.*
Le fameux pe-tun-tse des chinois, un des
prin-
cipaux ingrédiens de leur porcelaine,
est égale-
ment un granit proprement dit, dont
le feldspath
est en état de décomposition.
Qui, par exemple, au lieu de mica, contient
de l'hornblende;
plusieurs sortes antiques appar-
tiennent à
cette variété (seulement point le véri-
table
Syénite).
Qui, par exemple, outre le feldspath, le quartz
et le mica,
contient encore de l'hornblende ou du
schorlite, des
grenats, du corindon, de la mine
de fer magnétique,*
etc.
Composé, par exemple, seulement d'hornblende
et de feldspath;
la plupart des basaltes antiques
d'Egypte paroissent
appartenir à cette variété lors-
qu'elle est
mélangée intimement (voyez plus haut,
pag. 228), ou bien
composé de feldspath et de
mica, l'avanturine spathique de
la mer blanche
(voyez page 214, note *).
Ses parties constituantes sont les mêmes que
celles du granit,
avec lequel il a aussi beaucoup
d'analogie, et à l'état duquel
il passe parfois (sur-
tout par le granit nommé
par Saussure, granit
[Seite 289] veiné), mais en
général il est stratifié, et même
parfois feuilleté; on le
trouve dans les montagnes
à filons. Il offre du reste les mêmes
sortes que le
granit.
Composé de mica, de feldspath et de quartz;
très-souvent
contenant des minérais; est, sur-tout
dans les mines de
Misnie, une des gangues les plus
communes des mines
métalliques.
Les parties constituantes de cette roche mon-
tagnistique sont, à proprement parler, unique-
ment du quartz avec du mica qui y domine, et
[Seite 290] offrant une texture
shisteuse. Elle contient fré-
quemment des mines
métalliques, et parfois de
l'alun; ses sortes sont:
La base est différente; c'est fréquemment, par
exemple, de
l'hornstein, ou bien aussi de l'argile
endurcie, ou du trapp, ou
du pechstein, etc.; il
appartient pour l'ordinaire, comme les
deux pré-
cédens, aux roches des montagnes à
filons, et il
se trouve le plus souvent en masses,
cependant
parfois aussi en boules.
Feldspath et hornblende mélangés dans une des
pâtes dont j'ai
déjà parlé.
Le porphyre connu sous le nom de porphyre
antique, et qui est
remarquable par sa beauté,
sa dureté singulière, etc., est,
comme son nom
l'annonce déjà (porphyre de πορϕηη, purpura),
d'un brun rouge, et a une base de la
même cou-
leur, qui consiste en une substance
pierreuse par-
ticulière, de la nature de
l'hornstein, et s'appro-
chant du jaspe. Cette
base contient de petits frag-
mens de
feldspath compacte et d'hornblende noire,
qu'elle teint en
rougeâtre. On le trouve particu-
lièrement
dans la basse Egypte, et dans l'Arabie
pétrée.
Celui, par exemple, dans la substance duquel
se trouve
mélangé, avec l'hornblende, du spath
calcaire au lieu de
feldspath, comme dans quel-
ques fossiles
appelés improprement anciennes
laves du
Vésuve. (Voyez pag. 226).
Celui qui a plus de deux sortes de parties cons-
tituantes dans sa pâte.
Tel est, par exemple, le Graustein
d'Hongrie
[Seite 292] (Saxum
metalliferum. Deborn), qui est
com-
posé d'hornblende, de feldspath, de mica,
et
parfois de quartz, enveloppés dans une pâte d'ar-
gile endurcie. On le trouve dans la basse Hon-
grie, où il forme la principale montagne à
filons,
et la matrice de la plupart des mines d'or et
d'ar-
gent de ce pays.
Avec une seule substance mélangée dans sa
pâte.
Tel est le porphyre antique d'Egypte (nommé
improprement Serpentino verde antico), dont
la pâte
vert de poireau, de la nature de l'horn-
stein, et s'approchant du jaspe, teint en vert
pâle
d'assez gros fragmens de feldspath qui y sont en-
veloppés.
La pâte est parfois de la nature de l'hornstein;
parfois elle
s'approche du shiste siliceux. Elle
enveloppe ordinairement de
très-petits grains de
feldspath, de quartz, etc.; la texture,
comme
le nom déjà l'indique, est shisteuse.
C'est à cette espèce qu'appartient particuliè-
rement la pierre résonnante. (Voyez page
563).
Ce sont des cailloux roulés et des fragmens
d'une forme inégale, enveloppés dans une masse,
pour
l'ordinaire de la nature du grès. Le ci-
ment qui
les lie offre autant de variétés que les
parties mélangées qui
les composent: mais ce
ciment est toujours massif, point d'une
texture
shisteuse.
On distingue parmi les sortes particulièrement
remarquables:
Les Poudingues (all. Puddingstein); une masse
de grès pour l'ordinaire jaune
grisâtre, liée par
un ciment quartzeux, et dans laquelle des
cail-
loux roulés de pierre-à-feu, de shiste
silicé, etc.,
se trouvent incrus solidement*. On les
trouve
particulièrement en Angleterre. Le plus beau
est
celui près Saint-Albans, dans le
comté d'Her-
fort.
En second lieu, le sol mort ou stérile rouge
(ce que les mineurs allemands
appellent das
[Seite 294] rothe todte Liegende. C'est ordinairement une
masse de
grès très-ferrugineux, lié par un ci-
ment
argileux, et dans lequel du quartz, du
shiste siliceux se
trouvent mélangés, plus ou
moins intimement, en grains de forme
inégale.
Il forme ordinairement la dernière de toutes
les
couches dans les mines; mais parfois aussi il
forme des
montagnes entières, sur-tout dans la
Suisse: la Nagelfluhe de ce pays est de
cette
sorte.
Enfin le Grès gris (all. Grauwack). C'est une
masse de grès ordinairement gris, lié
par un
ciment argileux, et dans lequel du quartz en
cailloux
roulés ou en grains, d'une forme très-
inégale, et
parfois d'une très-différente grosseur,
se trouve mélangé plus
ou moins solidement. Il
passe au grès, et nommément à celui
qu'on
trouve près des couches de houille, et que l'on
nomme
pour cette raison grès charbonneux (all.
Kohlensandstein), pour le distinguer du grès
ordinaire. Il
constitue la plus grande partie des
montagnes à filons du
Hartz.
Elles ont les mêmes parties constituantes que
les brèches dont je
viens de parler, mais leur
texture est shisteuse.
Tel est, par exemple, le grès gris shisteux (all.
Grauwackenschiefer) qui, dans plusieurs par-
ties du Hartz supérieur, sur-tout à Burgstetter-
zug, près de
Clausthal, contient des empreintes
semblables à des roseaux*.
Quartz en grains, le plus souvent de
forme
égale, aglutinés fortement ensemble. Le
ciment
est de différente sorte; il est, par exemple,
ou
calcaire, ou argileux, ou ferrugineux; quelque-
fois même il est aussi quartzeux. Dans cette va-
riété, cette sorte de grès passe à l'état de
quartz
ordinaire grenu. (Voyez pag.).
Parfois en couches puissantes, parfois avec un
grain
cristallin, parfois avec des empreintes de
pétrifications du
monde antérieur, et cela des
deux règnes des corps
organisés; quelquefois
globuleux, etc.
La variété la plus remarquable est la pierre
pliante ou flexible
(all. biegsame Sandstein)
[Seite 296] redevenue
de nouveau si célèbre, depuis seize ans,
car on la
connoissoit déjà en Europe, dans la
première moitié du
siècle précédent*. Elle
vient
de Villa-Rica au Brésil, dans
la province de
Minas-Geraes. On la
trouve par couches min-
ces, mais sans texture
véritablement shisteuse.
J'ai fait mention, en parlant du spath cal-
caire (pag. 253), du grès qu'on nomme grès
cristallisé.
Le plus généralement avec du mica.
Mais il contient aussi quelques autres fossiles;
par exemple,
outre le mica, il offre de petits
cubes de mine de manganèse
brune (tel est
celui qu'on trouve dans la matrice de la mine
de
chrome rouge de Beresofsk, à Catharinebourg).
Ou bien de petits grenats, comme dans la
pierre de namiez,
grès sur-mélangé avec un ci-
ment quartzeux,
qui tire son nom du lieu de sa
carrière, en Moravie.
C'est ici que la roche topase du
Schnecken-
stein, dans le Voigtland (pag.
203), doit trou-
ver sa place. Elle paroît
composée d'un grès qui
passe au quartz grenu, et qui est
traversé de
[Seite 297] shorl commun aiguillé, de quartz
ordinaire com-
pacte, parfois aussi de topase
informe et d'ar-
gile lithomarge jaune.
Ce fossile, à cause de sa texture, est au grès
massif, ce que le
porphyre shisteux est au por-
phyre; ou bien le
grès gris shisteux, au grès
gris, etc.
Ordinairement il est sur-mélangé de mica, et
pour l'ordinaire il
en est traversé dans sa cassure
shisteuse, comme nommément dans
le York-stone,
le Breming-stone d'Angleterre. Seulement la pro-
portion du quartz au mica, tant à l'égard de la
quantité que
de la répartition, varie de plu-
sieurs
manières.
Les sels en général se
distinguent principale-
ment des autres corps, par leur
grande facilité
à se dissoudre dans l'eau; par leur saveur spé-
cifique; par leur incombustibilité parfaite, et
par leur
forte tendance à se combiner intimement
avec d'autres substances.
Tous les sels minéraux (c'est-à-dire ceux qui
se trouvent fossiles dans
la nature), appartiennent
à ceux connus sous le nom de sels neutres ou
composés
(all. Mittel-Salzen, lat. salia
média,
neutra, composita). Ce sont les sels qui sont com-
posés d'un acide combiné, ou A. avec un alkali,
ou B.
avec une terre nommée alkaline, à cause de
cette faculté de se combiner,
ou bien C. avec des
oxydes métalliques.
Remarque. Dans le fond le gypse et les
autres
fossiles, formés d'une terre alkaline combinée
[Seite 299] avec un acide, doivent être
rangés parmi les sels;
mais leur défaut de saveur, et leur plus
grande
difficulté à se dissoudre, permettent qu'au moins,
dans la
minéralogie, on les compte parmi les
terres et les pierres.
La division la plus naturelle des sels fossiles est
d'après les différens
acides qu'ils contiennent.
Ainsi, d'après cette distinction, on peut les
ranger
sous les cinq genres suivans.
I. Le Muriate de soude, le Sel gemme.
Soude
muriatée. Hauy. (all. Steinsalz, natürliche
salzsaure Soda; lat. Sal gemmæ, muria
montana)
Parfois sans couleur et limpide, mais plus fré-
quemment
grisâtre; parfois, mais rarement, rouge
[Seite 300] de brique, ou bleu de saphir,
etc.; pour l'ordi-
naire plus ou moins transparent;
parfois seule-
ment tremblotant, mais parfois éclatant; la
cas-
sure, soit compacte, soit feuilletée, soit
fibreuse,
soit grenue, ordinairement informe; rarement
cristallisé,
et alors en cubes parfois renfermant
des gouttes d'eau.
Il éclate dans le feu en pétillant; il forme par-
fois des
bancs puissans et de grandes masses* (les
mines de
sel), comme par exemple à Bochnia
et à Wieliczka, près de Cracovie; parfois aussi
il se
trouve (comme sel marin) dans les lacs
salés, dont le soleil a fait
évaporer l'eau (comme
par exemple près d'Alexandrie en Egypte, et
près
du Baical.
II. L'Ammoniac muriaté. (all. natürliches Sal-
miak, salzsaures Ammoniak, lat. Sal am-
moniacum)
Blanc grisâtre, parfois jaune à cause du soufre
qu'il contient; offrant
pour l'ordinaire seulement
[Seite 301] un tremblotement mat; parfois farineux, par-
fois en petits cristaux non distincts; montre quel-
que ductilité et élasticité.
Sa pesanteur, 1420. Sa saveur est rafraîchis-
sante,
piquante, alkaline; sur les charbons, il
s'élève comme une fumée
blanche. On le trouve
sur-tout dans les régions volcaniques.
I. La Soude sulfatée. (all. natürliches Glauber-
salz, schwefelsaure Soda,
lat. Sal mirabile
Glauberi)
Blanchâtre, parfois transparente, parfois ter-
reuse.
Elle contient,
Saveur salée amère, rafraîchissante, se trouve
souvent près des
salines et de la muriate de
soude; elle se présente aussi dans la
soude car-
bonatée de Debrezin, près d'Hildesheim, dans
du shiste marneux, etc.
II. La Magnésie sulfatée. (all. natürliches Bit-
tersalz, schwefelsaure
Talkerde, lat. Ma-
gnesia
vitriolata)
Ordinairement blanchâtre, transparente; com-
munément
en cristaux grouppés, en forme d'ai-
guille. Elle
contient,
Se trouve, entre autres endroits, près de Jena
en Saxe.
III. L'Alumine sulfatée. (all. natürlicher Alaun,
schwefelsaure Thonerde, lat. Alumen, ar-
gilla vitriolata)
Communément grisâtre, parfois transparente;
pour l'ordinaire
seulement, tremblotante; par-
fois éclat soyeux,
quelquefois terreuse.
Sa pesanteur, 2071; et elle contient
Sa saveur est astringente, acerbe, et ensuite
douceâtre. Elle se
trouve particulièrement dans
le royaume de Naples; quelquefois sur
la lave
altérée aluminifère. On s'en sert principalement
pour la
teinture, etc.
IV. Le Vitriol natif, le Vitriol de fer
natif.
(all. natürlicher Vitriol)
Sont des oxydes métalliques sulfatées, parti-
culièrement des oxydes de cuivre, de fer, de zink
et de cobalt; et
même le plus souvent, plusieurs
de ces différentes oxydes
métalliques sont unies
ensemble; cependant elles tirent leur
dénomina-
tion de la partie dominante.
Bleu, tournant au vert de gris; transparent,
éclat vitreux, le
plus souvent stalactiforme. Sa
pesanteur, 2230. Répand dans le
feu une flamme
verte. Sa dissolution teint en rouge de
cuivre
le fer qui en est frotté. Sa saveur est
cuivreuse,
acerbe, astringente, nauséabonde. Se trouve
près
de Herrengrund en Hongrie.
Ordinairement vert de gris, mais jaune
d'ocre quand il se
décompose; parfois comme un
enduit blanc sur des pyrites
sulfureuses; com-
munément transparent, saveur
comme celle de
l'encre, acerbe, astringente. Se trouve sur le
Ram-
[Seite 304] melsberg, près
de Goslar, mais aussi prés des
volcans,
des mines de charbon de terre, etc.*
Blanc jaunâtre, tremblotant, cassure ordinai-
rement fibreuse; parfois comme un enduit fari-
neux, parfois capilliforme, comme la substance
[Seite 305] connue sous le nom
d'alun de plume, parfois
stalactiforme.
Se trouve sur le Rammelsberg.
I. La Potasse nitratée, le Nitre, le Salpètre
natif.
(all. natürlicher Salpeter,
salpetersaure
Pottasche, lat. Nitrum
prismaticum)
Blanchâtre, communément diaphane, parfois
éclatante, parfois
tremblotante; communément
en aiguilles fines, ou laineuse; parfois
stalacti-
forme. Sa pesanteur, 1920. Sa saveur est
amère
et refroidissante; le salpêtre fond dans le feu, et
il détonne
sur les charbons allumés; le plus sou-
vent il est mêlé
avec de la chaux (la terre ni-
trique). Il se trouve
principalement dans l'In-
dostan, ainsi qu'en Hongrie,
dans la Pouille, etc.,
et près de Homberg dans le pays de
Würtzbourg.
On l'emploie, comme on sait, pour faire la poudre
à
tirer, l'eau forte, etc.
Communément d'un gris verdâtre, transpa-
rente, éclat
de cire; cassure feuilletée à feuillets
courbes; cristallisée en
prismes plats sextilatères,
avec les bouts bisellés obliquement. Sa
saveur est
d'abord douceâtre, et ensuite caustique: il
fond
aisément dans le feu. On le trouve près de quel-
ques lacs, dans les montagnes du Thibet et de
Népal.
On l'emploie particulièrement pour fondre,
souder, etc.
I. La Soude carbonatée, le Natron. (Borech en
Perse, Trona en Barbarie; all.
natürliche
Soda, kohlensaure Soda; lat. Natrium, Ni-
trum)
Blanchâtre, passant au jaunâtre, au grisâtre,
etc., le plus souvent
terreuse, cependant parfois
en masse, transparente, éclat mat, parfois
group-
pée en parties colonnaires sur la cassure; se
dis-
solvant aisément dans l'eau, saveur alkaline.
Ne
contient pas toujours les mêmes parties d'acide
carbonique,
parfois seize sur cent, etc. Se trouve
particulièrement près des lacs de
Natron en
Egypte. Elle se présente mêlée avec de l'argile
dans les
bruyères autour de Debrezin.
Les anciens égyptiens macéroient pendant un
mois dans ce sel les cadavres
de leurs morts
avant d'en faire des momies*, et l'on sait qu'il a
[Seite 308] fourni aux marchands
naufragés sur les bords
du Belus l'occasion de faire du verre. Encore
à
présent dans le Levant on l'emploie fréquem-
ment à
ce dernier usage, ainsi que pour faire
du savon, pour blanchir et
colorer les étoffes;
en Égypte on en fait une pâte et on
l'emploie
dans les repas.
L'Aphonitron (all. das Mauersalz, lat. Apho-
nitrum, Alcali calcareum), que
l'on trouve
sur les murs humides, comme une moisissure
laineuse (et
que çà et là on appelle impropre-
ment salpêtre), est une
soude carbonatée im-
pure, mêlée de chaux.
Dans le fond l'on nomme
inflammables ou
combustibles tous ces fossiles qui se combinent
si
promptement avec l'oxigène, qu'alors le calorique
et la lumière s'en
dégagent. Par conséquent les
métaux, à le prendre dans le sens le plus
strict,
appartiennent à ces substances; mais comme les
fossiles
métalliques, outre ce caractère, se distin-
guent encore
des autres minéraux par d'autres
caractères marquans, et qui leur sont
propres
exclusivement, je suivrai l'ancienne division une
fois reçue
généralement (§ 242), je les mettrai
dans une classe particulière, et je
ne rangerai
parmi les minéraux, proprement nommés com-
bustibles, que les quatre genres suivans.
1. Le Soufre natif (all. natürlicher
Schwe-
fel).
3. La Plombagine (all. Graphit).
[Seite 310]Les deux premiers genres ont cela de commun
entre eux et de différent des
deux autres, qu'ils
se dissolvent dans l'huile, lorsqu'ils sont purs,
et
que déjà sur la braise, ils brûlent avec flamme
et fumée, et en
répandant une odeur propre, ou
au moins qu'ils commencent à s'allumer,
et peu-
vent servir à entretenir le feu. Il y a une es-
pèce de bitume, savoir le pétrole, qui est li-
quide; les autres sont secs et fortement idio-élec-
triques.
Jaune, comme l'on sait, avec diverses nuan-
ces*, plus ou moins
transparent; éclat gras,
cassure conchoïde, aigre; communément
informe,
et cela aussi bien d'une texture lâche que mas-
[Seite 311] sive; parfois stalactiforme, parfois cristallisé
en
pyramides trilatères, ou en doubles pyramides
quadrilatères.
Sa pesanteur 2033, fond à 244° de
Fahrenheit, et s'enflamme à 414°.
En soi-même
le soufre est un corps simple, jusqu'à présent
qu'on
n'a pas pu décomposer (une substance
nommée communément
élémentaire), qui se
trouve répandu dans les trois règnes de la
na-
ture; cependant le soufre natif, dont il est
ici
question, est communément impur. Il se
trouve
particulièrement dans les couches de gypse, par
exemple,
près de Lavenstein, dans le pays d'Ha-
novre, et aussi
sur et près des volcans.
Passant du blanc jusqu'au rouge orange foncé,
et de l'opaque jusqu'au
parfaitement diaphane,
éclat parfois vitreux, parfois de cire;
cassure
conchoïde; se laisse tourner, polir, etc.
La pesanteur du succin diaphane jaune de
vin, 1083.
Ce fossile contient un acide propre (l'acide
succinique); est provenu
probablement de la
[Seite 312] résine; renferme souvent des corps
étrangers,
sur-tout des insectes des bois. Il se trouve prin-
cipalement à Palmnicken, dans la Prusse orien-
tale, et à Madagascar; parfois dans des couches
de
bois bitumineux et de houille ligneuse (Braun-
kohle), parfois sur le bord de la mer.
Plus ou moins fluide; parfois parfaitement
coulant (la naphte),
parfois au contraire très-
tenace, comme un goudron
épaissi (l'asphalte
visqueux, le bergtheer, le maltha). Il
varie
également pour la couleur et la transparence.
La naphte,
par exemple, est de divers jaunes;
le goudron fossile ou bergtheer,
au contraire,
passe jusqu'au brun noir (le véritable goudron
des
Barbades est brun verdâtre): l'un est diaphane,
l'autre au
contraire est transparent à peine dans
des minces filets.
La pesanteur du pétrole 0,850; son odeur est
très-forte. Il se trouve
(particulièrement la naphte)
dans les champs
brûlans, près la mer Caspienne;
le bergtheer se trouve
principalement à Barba-
dos, mais aussi dans le pays
d'Hanovre, près d'E-
demissen, par exemple, dans le
baillage de
Meinersen. On emploie la naphte pour brûler,
[Seite 313] et même en
chauffage; le bergtheer s'emploie
dans la médecine*.
Ce fossile très-rare et très-remarquable se trouve
uniquement près de
Castletown, dans le Der-
byshire; il se présente dans
de petites crevasses
de pierre à chaux compacte grise, et entre
des
druses de spath calcaire. Il est brun sans éclat,
et d'une
élasticité frappante; il ne se laisse pas
étendre, il est vrai, sans
rompre, comme le fait
la gomme élastique végétale; mais on peut
le
comprimer, et il reprend tout de suite sa pre-
mière figure.
Il y en a deux sortes, qu'il faut distinguer
exactement.
1.° Le bitume élastique compacte (all. dich-
tes fossiles Federharz).
Brun noir, compacte, s'amollit à la chaleur,
[Seite 314] et ressemble en général
parfaitement pour son
aspect extérieur au cahoutchou végétal.
2.° Le bitume élastique lâche. (all. lockeres
fossiles Federharz)
Brun de cheveux, texture lâche,
spongieuse,
passant parfois à la fibreuse; est plus tenace
que
la sorte compacte.
Communément noir, et seulement transparent,
brun dans ses écailles;
éclat parfois gras, par-
fois vitreux; cassure
ordinairement conchoïde,
très-aigre, cassant, raclure brun de foie;
a or-
dinairement une odeur amère propre à lui;
brûle
avec une vapeur épaisse.
Il se trouve particulièrement sur la mer Morte,
qui en a tiré son nom
grec. Les anciens égyp-
tiens l'employoient dans les
compositions servant à
embaumer leurs momies; à présent les
turcs,
les arabes, etc. les dissolvent dans l'huile, et
se
servent de la dissolution pour enduire leurs har-
nois de chevaux. L'odeur en écarte les mouches.
Parmi les variétés, il en est deux qui méri-
tent
d'être remarquées particulièrement; savoir:
le munjak, que la mer rejette dans la baie de
Campêche, et en
second lieu cette substance
[Seite 315] odorante et précieuse, connue sous le nom
de
baume fossile ou de
montagne (all. Berg-
balsam, persan Muminahi*), qui se trouve
dans des
crevasses de montagnes, dans le Cho-
rasan, au pied du Caucase.
Brun de cheveux, passant parfois au brun
noir (le surtar-brandr, ou bois noir d'Islande),
texture ligneuse plus
ou moins distincte; passe
à quelques variétés de charbon de terre,
parti-
culièrement à la houille ligneuse et à la
houille
piciforme; se trouve parfois par couches puis-
santes**, quelquefois
tenant de l'alun.
La terre de bois bitumineux provient de la
décomposition de ce bois
fossile, et se trouve par-
fois auprès de lui dans les
montagnes à couches;
parfois aussi dans les couches meubles, les
tour-
bières*, etc.
Sans doute d'origine végétale; parfois encore
avec une texture
ligneuse, impossible à mécon-
noître; parfois aussi
renfermant des charbons
[Seite 317] mêlés solidement; brûle avec une vapeur
noire;
forme, dans quelques parties du monde, des
couches
puissantes*, par exemple, en Angle-
terre et à la Chine; mais elle diffère extrême-
ment, pour la couleur, l'éclat, la texture, par-
ticulièrement dans les variétés suivantes.
D'un brun foncé, éclat mat; passe au bois
fossile bitumineux,
duquel elle se distingue pour-
tant, parce que sa
texture ligneuse est moins
reconnoissable.
Noir de charbon (ainsi que les variétés sui-
vantes), fortement éclatante; cassure conchoïde
peu
évasée.
En pièces séparées longues; éclat ordinaire-
ment
gras, tendre, aigre. Se trouve principale-
ment
dans le Meissner, en Hesse.
Noir de charbon, éclat mat; cassure conchoïde
[Seite 318] aplatie; solide, de
sorte qu'il se laisse polir et
travailler au tour.
Texture shisteuse, tendre, facile à sauter en
éclats; fragmens de
forme trapézoïdale.
Noir de fer, éclat presque métallique; cas-
sure
conchoïde très-évasée; fragmens cubiques:
la meilleure espèce
pour le chauffage. Très-com-
mune en
Angleterre.
La pesanteur de ce Cannel-coal, 1275.
Outre l'usage généralement connu, auquel on
fait servir le
charbon de terre en général, on
emploie les deux sortes nommées
en dernier lieu,
la houille shisteuse et la houille lustrée,
pour pré-
parer le goudron, et pour obtenir le
muriate
ammoniacal.
I. La Plombagine charbonneuse. Antracite. Hauy.
(all. Kohlenblende,
unverbrennliche Stein-
kohle*, lat. Anthracolithus)
Ressemble, pour l'extérieur, à la houille lus-
trée, avec
laquelle on l'a aussi autrefois con-
fondue; elle tache
fortement, est très-aigre; sa
cassure est parfois shisteuse; parfois
colonnaire,
en petits prismes quadrilatères.
Se trouve communément dans et avec du
quartz, entre autres endroits, près
de Gera,
Chemnitz, Kongsberg (dans ce dernier endroit,
parfois avec
de l'argent natif).
II. La Plombagine. Le Crayon noir, fer carburé.
Hauy. (all. Graphyt,
Reissbley, angl. Black-
lead,
Keswick lead, lat. Plumbago)
Communément gris de plomb; parfois gris de
fer, éclat plus ou moins
métallique, tachant,
[Seite 320] gras au toucher; parfois compacte,
parfois
grenu, parfois à écailles imbriquées, ou feuil-
leté, à feuillets courbes, ou shisteux; à lames
minces, tendre. Sa
pesanteur moyenne, 2098.
Dans un grand feu découvert, le plus souvent
elle s'évapore, et ne laisse
qu'un peu de fer et
de silice*. Elle se trouve dans la plus
grande
quantité, près de Keswick dans le Cumberland,
et elle est de
la plus grande finesse**.
Elle re-
couvre parfois, sous la forme de petites
feuilles
très-fines noir de fer, quelques laves spon-
gieuses du Vésuve. On emploie l'espèce la plus
fine et la plus solide,
pour les crayons (ainsi
que pour faire la pointe des paratonnerres);
la
plus commune sert à faire des creusets, du noir
[Seite 321] de poêles, etc. On s'en sert
aussi pour graisser
les vis et les rouages de bois.
Ce fossile est, à tous égards, un des corps les
plus remarquables et
les plus étonnans, comme
il est le plus précieux dans la nature.
Proprement il est sans couleur, et limpide
comme une goutte de rosée;
cependant parfois
on en trouve de colorés et presque de toutes
les
teintes. Il a un éclat propre qui s'approche du
métallique;
originairement il est toujours cris-
tallisé, et la
forme qu'il affecte proprement, est
celle d'une double pyramide
quadrilatère, dont
les faces sont ordinairement voûtées, et
parfois
même appointies dans le milieu; de sorte que
par-là le
cristal octoèdre se trouve changé en
dodécaèdre à faces
rhomboïdales. Sa texture est
feuilletée, et le clivage des feuillets
se dirige
toutes les fois, d'après les huit côtés de la cris-
tallisation primitive octoèdre; c'est pour cela
que
le diamant ne se laisse cliver que dans ces direc-
[Seite 322] tions*. Il est le plus
dur de tous les corps con-
nus, aucune lime ne mord
sur lui; au contraire,
il raie tous les autres gemmes, et on ne
peut
le polir qu'avec sa propre poudre. Sa pesanteur,
3521. Il
est fortement idioélectrique, et quelques-
uns pompent
très-aisément la lumière. Newton
avoit
conclu à priori, de la réfraction
extrêmement
forte du diamant**, qu'il étoit une substance
inflammable; sa
confecture est à présent confirmée
parfaitement par l'expérience, et
prouvée, en ce
que ce fossile est du carbone extrêmement com-
pacte***.
On trouve le diamant dans le Brésil, et dans
les Indes occidentales
(particulièrement dans l'In-
dostan et à Borneo).
J'ai déjà dit plus haut,
que dans le fond les
métaux appartiennent aux substances combus-
tibles; mais ils diffèrent extrêmement par les
propriétés
suivantes, et des fossiles dont j'ai parlé
dans la section précédente,
et de tous ceux des
deux autres classes.
Les métaux sont les corps les plus pesans dans
la nature, et parmi les
fossiles ils sont les plus
opaques; ils ont tous ce que l'on nomme
l'éclat
métallique, et beaucoup ont aussi une triple sorte
de
ductilité; c'est-à-dire, ils sont premièrement
flexibles (le plomb et l'étain); secondement, ils
sont malléables, ils se laissent étendre sous le
marteau
en petites feuilles minces (l'or et l'ar-
gent
particulièrement); et en troisième lieu, ils
sont tenaces; c'est-à-dire, d'après leur différente
ténacité, ils se
laissent tirer plus ou moins en fils,
et des fils de même force, mais de
différens mé-
taux, peuvent porter des poids plus ou
moins
[Seite 324] forts,
sans se rompre (l'or, le platine, le
fer).
Ils sont dissous par le calorique; c'est-à-dire,
ils fondent, et même le
mercure fond déjà à une
température très-peu haute; c'est pour cela
qu'or-
dinairement il paroît fluide; mais les autres
mé-
taux demandent déjà une température élevée,
et
même quelques-uns (le platine, le fer, la man-
ganèse, le tunstène) une très-grande chaleur,
avant d'entrer en
fusion. Tous, quand ils sont
fondus, sont opaques, et leur surface est
con-
vexe.
Tous se dissolvent, ou dans l'acide nitrique,
ou dans l'acide muriatique
(ou dans l'eau régale
composée des deux, l'acide nitro-muriatique),
et
sont les conducteurs électriques les plus par-
faits.
Quelque différent et varié que soit l'aspect sous
lequel la plupart des
métaux ont coutume de se
montrer dans la nature, cependant toutes
ces
différences peuvent se réduire à deux sortes prin-
cipales; savoir:
Ou les métaux se trouvent natifs, vierges
(all.
gediegen, lat. metallum
nativum) sous leur
forme métallique parfaite; ou bien ils sont
mi-
néralisés (all. vererzt, lat.
metallum minera-
[Seite 325] lisatum) dans le sens le
plus étendu, de sorte
qu'ils ont perdu plus ou moins de leur habitus
métallique pur.
Cependant, même lorsqu'un métal est dans
son état natif, on peut faire
encore quelques dis-
tinctions particulières. Un métal,
par exemple,
se présente, ou visiblement, ou
bien il est caché
en petites particules
indistinctes entre d'autres
fossiles, et il est déguisé. De plus, un métal
natif se trouve dans un état de pureté,
sans mé-
lange (le mercure), ou bien plusieurs, dans
leur
état natif, sont mêlés ensemble (l'amalgame na-
tif, par exemple).
La minéralisation, dans le sens le moins
strict
(voyez § 255), s'opère également de diffé-
rentes
manières.
En premier lieu, uniquement par la combi-
naison d'un métal
avec une autre substance in-
flammable, le soufre; et
alors on les nomme
sulfurés ou minéralisés, dans le sens plus étroit;
dans cette
combinaison, ils conservent encore
ordinairement un éclat
métallique.
Secondement, elle se fait par un changement
beaucoup plus essentiel;
c'est-à-dire, par la com-
binaison du métal avec des
acides; alors il perd
son éclat métallique, et on le nomme acidifié
ou
oxydé.
Cette oxydation se fait à son tour, ou par l'ac-
cession immédiate de l'oxygène pur;
ou bien par
celle de l'oxygène déjà combiné avec une base,
et
formant par-là ce qu'on appelle proprement
un acide.
Il n'y a encore que huit métaux (savoir, l'ar-
gent, le
mercure, le cuivre, le fer, le bismuth,
l'antimoine, le tellure et
l'arsenic) que l'on ait
trouvés jusqu'à présent sous leurs deux
formes
principales; c'est-à-dire, natifs et minéralisés.
Le platine,
au contraire, et l'or, ne se présen-
tent que natifs; tous
les autres comme miné-
ralisés.
On divisoit autrefois les métaux en métaux
entiers et en demi-métaux; à
présent on n'a plus
besoin de remarquer que cette distinction
étoit
tirée de rapports purement relatifs et très-va-
gues, et n'étoit point fondée dans la nature.
Jusqu'à présent on connoît les vingt-trois mé-
taux
suivans.
IV. Le Mercure. (all. Quecksilber)
Ces huit métaux s'appeloient anciennement
métaux entiers; les suivans
étoient ceux connus
sous le nom de demi-métaux.
XI. L'Antimoine. (all. Spiesglas)
XIII. Le Nickel. (all. Nickel)
XIV. La Manganèse. (all Braunstein)
XVI. Le Titane. (all. Titanium)
XVII. Le Tellure. (all. Tellurium)
XVIII. Le Tunstène. (all. Wolfram)
XIX. Le Molybdène. (all. Molybdæn)
[Seite 328]XXI. Le Chrome*. (all. Chromium)
Le régule de platine, parfaitement
purifié,
est d'un blanc d'argent éblouissant. Sa pesanteur
égale
23286; suivant Fourcroy, 20850;
par
conséquent c'est le plus pesant de tous les corps
connus dans la
nature. Lorsqu'il est ainsi purifié,
il est extrêmement malléable et
tenace**; il
se
dissout dans l'eau régale, et s'amalgame avec le
mercure
bouillant. On l'emploie particulièrement
pour faire de petits creusets,
des balanciers de
pendules, des thermomètres de métal, des mi-
roirs de télescope, des rouages dans les
montres,
etc.
Connu depuis 1736, sous le nom de Platina
(diminutif espagnol de plata,
argent). En petits
grains, presque gris d'acier, parfois
arrondis;
parfois anguleux, mais le plus souvent plats,
qui sont
mêlés parfois d'or, mais sur-tout de
fer. On les trouve près de
Carthagène et de Santa-
Fé, au Pérou, dans un sable
mélangé de sablon
magnétique, de paillettes d'or, de globules
de
mercure et de petits grains semblables à des
scories.
L'or (all. et angl. Gold,
lat. aurum) est
extrêmement ductile sous tous
les trois rapports
(de flexibilité, de malléabilité et de ténacité);
il
est tendre; cependant, à force de le travailler
sous le marteau,
on peut en faire même des
ressorts de montre. Sa pesanteur, 19257,
et
19258. Fourcroy. Il se dissout dans l'eau
régale.
Précipité de sa dissolution par l'alkali volatil,
il devient
ce qu'on nomme or fulminant, et la
dissolution d'étain le précipite
comme pourpre
[Seite 330] de Cassius. Il s'amalgame très-aisément avec
le
mercure. Après le fer et la manganèse, c'est vrai-
semblablement le métal le plus généralement ré-
pandu.
Plus foncé ou plus clair, d'après la différence
des autres métaux, du
cuivre, de l'argent, du
fer ou du tellure, avec lesquels il se
trouve mêlé
en quantité plus ou moins grande. Il se pré-
sente sous diverses figures particulières,
par
exemple, comme feuilleté, tricoté, etc.; parfois
il est
cristallisé, et cela le plus souvent en doubles
pyramides
quadrilatères; parfois il est dendri-
tique, etc.
On le trouve quelquefois dans les Seifenwerke
(j'en parlerai plus bas, quand j'en serai à
l'étain);
comme, par exemple, l'or nouvellement décou-
vert près de Wiclow, en Irlande; il se présente
aussi
fréquemment en paillettes, dans le sable
de quelques rivières, l'or
de lavage (all. Wasch-
gold);
très-souvent aussi il est uniquement dé-
guisé, comme
par exemple dans la manganèse
de Beresofsk, dans la mine de plomb
brune de
Rammelsberg, dans beaucoup de pyrites mar-
tiales, dans la galène, le blende de zinc, etc.,
mais
particulièrement dans le charbon tenant or,
[Seite 331] connu sous le nom de Brandstein, de Veres-
patak, dans
la Transilvanie.
L'argent (all. Silber,
angl. Silver, lat. Ar-
gentum) prend, à la vapeur du soufre, une
couleur
superficielle d'un noir jaune. Sa pesan-
teur, 10474. Il
est extrêmement malléable, ainsi
que très-tenace; c'est, après le
cuivre, le métal
le plus sonore; il se dissout dans l'acide
nitrique;
précipité de la dissolution, par l'acide muriati-
que, il devient mine d'argent cornée (muriate
d'argent);
et par le mercure, il forme ce qu'on
appelle l'arbre de Diane.
Sous diverses figures singulières; feuilleté,
dentiforme,
capilliforme, tricoté; parfois cris-
tallisé, et
également le plus souvent en double
pyramide quadrilatère; parfois
dendritique, par-
fois uni à des pétrifications
métallisées, comme,
par exemple, aux épis de bled de
Frankenberg.
Il ne se trouve jamais parfaitement pur, il est
toujours mêlé avec
d'autres métaux, avec l'or,
par exemple, près de Kongsberg, et sur
le
[Seite 332] Schlangenberg (l'electrum de M. le comte de
Weltheim).
Il est aussi parfois déguisé; le Zundererz
de
la Dorothea à Clausthal doit être, par exemple,
de l'argent déguisé.
D'une couleur moyenne entre le blanc d'étain
et le blanc d'argent;
cassure feuilletée; parfois
cristallisée en prismes et en pyramides
sextila-
tères; tendre. Ses parties constituantes sont
très-
inégales. Klaproth a
trouvé, par exemple, dans
une mine d'Andreasberg,
Blanc d'étain, parfois massive, parfois cris-
tallisée
en prismes, quadri-et sextilatères, et en
tables sextilatères.
Elle contient, suivant Klaproth,
Se trouve près du vieux Wolfach, dans la
[Seite 333] principauté de
Fürstenberg; elle se trouve dans
le puits de
Frederic-Chretien, exploité dans
la vallée de Schazlach, de la
Forêt-Noire.
D'un gris de plomb noirâtre, tremblotement
mat, raclure éclatante;
parfois cristallisée, le
plus souvent en doubles pyramides
quadrila-
tères; tendre, très-ductile; se laisse
couper en
copeaux; est parfois si malléable, qu'on peut
la
marquer avec un coin. Sa pesanteur, 7215.
Communément noir de fer, parfois fuligi-
neuse, parfois
cristallisée, et cela le plus souvent
en prismes ou tables
sextilatères; quelquefois
cellulaire, aigre. Sa pesanteur, 7208.
Elle contient, suivant Klaproth,
[Seite 334]D'un noir bleuâtre, tachant, terreux à grains
fins, paroît n'être
qu'une décomposition de la
mine d'argent noire et de la vitreuse. Se
trouve
le plus souvent dans le voisinage de ces deux
mines.
Gris de perle, passant parfois au brun, par-
fois au
verdâtre, transparente aux bords, éclat
presque de cire; parfois en
boutons, parfois cris-
tallisée en cubes; quelquefois
dendritiforme (par-
ticulièrement la mine de
Schlangenberg, en Si-
bérie), tendre, ductile; se
laisse couper en co-
peaux. Sa pesanteur, 4840.
Elle contient, suivant Klaproth,
Se trouve, outre l'endroit dont je viens de
[Seite 335] parler, à
Johannengeorgenstadt, dans les mon-
tagnes de
Saxe.
La mine d'argent cornée terreuse (Buttermilch-
Erz) qui s'est trouvée à Andreasberg, sur
le
Hartz, est une sorte d'argent corné terreux, dé-
guisé dans de l'argile.
De différens rouges; depuis le rouge de sang
clair, jusqu'au rouge de
cochenille foncé, et ce
dernier même passant au gris de plomb et au
noir
de fer, plus ou moins transparent; parfois rouge
noir,
lorsque le jour donne dessus; et rouge de
sang, lorsqu'il passe à
travers (angl. ruby ore);
éclat presque
métallique, parfois cristallisé; le
plus souvent en prismes
sextilatères, à pointe
mousse sextilatère ou trilatère; parfois
dendri-
tique, donne une raclure rouge. Sa
pesanteur
moyenne, 5563. Les parties constituantes de cette
mine
qui (suivant Klaproth) est
composée
d'oxyde d'argent et d'acide sulfurique, sont très-
inégales. Quelques sortes tiennent aussi de l'an-
timoine; d'autres de l'arsenic. Cette mine se
trouve
particulièrement à Andreasberg.
Gris de plomb clair, tournant au gris d'acier,
[Seite 336] opaque, peu éclatante; la
cassure passant par-
fois à la fibreuse à fibres
délicates, uniquement
informe. Sa pesanteur, 5322. Ses parties
cons-
tituantes ne sont pas encore déterminées
préci-
sément. Se trouve à Freyberg, en Saxe.
Le mercure (all. Quecksilber, angl. Quick-
silver, lat. hydrargirum) conserve à l'air
son
éclat d'argent sans le changer, est fluide sans
mouiller, et ne
devient solide et malléable qu'à
39° au-dessous de o Fahrenh. Sa pesanteur,
13568. L'acide nitrique le dissout le plus
par-
faitement; il devient phosphorescent dans le
vide,
s'amalgame très-aisément avec l'or, l'argent,
l'étain et le
plomb; c'est cette propriété qui le
fait employer pour l'amalgamation,
pour dorer,
pour étamer les glaces, etc. On s'en sert aussi,
comme
l'on sait, pour des instrumens météoro-
logiques, pour
chasser et tuer des insectes, et
comme d'un remède important dans la
méde-
cine.
Communément en gouttes globuleuses, dans
[Seite 337] les fentes et les
intervalles des mines de mercure.
Se trouve en Europe,
particulièrement à Idria,
et dans le pays de Deux-Ponts.
Mercure vierge, amalgamé avec de l'argent
natif. Ordinairement
seulement en croûte, par-
fois aussi en masse, en
boutons, etc., tendre.
Ses parties constituantes sont inégales. Klaproth
y a trouvé 64 parties de mercure,
et 36 d'ar-
gent. Se trouve particulièrement dans le
duché
de Deux-Ponts.
Passant du rouge d'écarlate clair, au rouge
de cochenille foncé;
parfois opaque, parfois plus
ou moins transparent, quelquefois
terreux, quel-
quefois en masse, et alors parfois dans
cet état,
ayant un éclat métallique; est, soit fibreux,
soit
cristallisé, et le plus souvent en pyramides qua-
drilatères; donne une raclure écarlate. Ses
parties
constituantes et sa pesanteur sont très-inégales.
Kirwan, par exemple, y a trouvé,
Se trouve principalement à Idria, dans le pays
[Seite 338] de Deux-Ponts, à Almaden,
à la Chine et dans
le Mexique.
La Mine de mercure charbonneuse (all.
Quecksilber-Branderz), est un shiste charbon-
neux mêlé intimement de cinabre.
Le Cinabre alkalin (all. Quecksilber-Schwe-
fel-Lebererz), qui se trouve
dans les mêmes en-
droits que le cinabre proprement
dit, et qui est
assez rare, est rouge d'écarlate, transparent,
a
une texture spathique, et répand, par le frotte-
ment, une odeur de foie de soufre.
Passant du rouge de cochenille foncé, jusqu'au
noir de fer; éclat
tremblotant, mat, raclure
rouge de cochenille, tendre; se divise,
d'après
sa texture, en deux sortes principales, savoir,
a en mine compacte, et b en
mine lamelleuse,
avec des couches concentriques, comme
quelques
hématites*. Sa pesanteur spécifique, 7937. Elle
[Seite 339] donne 70 livres
de mercure par quintal. Se trouve
principalement à Idria, on elle
forme la mine
de mercure la plus ordinaire.
Gris de fumée, gris jaunâtre, etc., transpa-
rent,
éclat presque métallique, le plus souvent
dans les cavités des
autres mines de mercure;
cristallisé parfois en cristaux
très-petits, cubiques
ou prismatiques; tendre. Contient, par
quintal,
d'après Kirwan 70 livres de mercure oxydé
par l'acide
muriatique et l'acide sulfurique. Se
trouve particulièrement dans le
duché de Deux-
Ponts.
Le cuivre (all. Kupfer,
angl. Copper, lat.
Cuprum) est très-dur et élastique, et a, parmi
tous les métaux, le
son le plus fort. Sa pesan-
teur, 7788 Tous les acides le
dissolvent; il jette,
en se consumant, une flamme verte ou bleue;
il
s'unit aisément avec les autres métaux, et
donne par-là diverses
compositions; par exemple,
[Seite 340] avec l'or, le similor et le suasso des malais; avec
le zinc, le laiton et le tombac (de Tombago,
mot malais qui veut dire cuivre), avec
l'étain,
la composition dont on fait des cloches et des ca-
nons; avec l'arsenic, celle qu'on emploie pour
les
miroirs de télescopes, et l'argent haché; avec
le nickel, le packfong de la Chine, etc. On l'em-
ploie aussi dans les monnoies, comme alliage de
l'or et de
l'argent.
Tenant parfois or ou argent; delà les nuances
de sa couleur rouge;
sous diverses figures sin-
gulières, parfois
cristallisé et cela en double pyra-
mide quadrilatère.
Se trouve particulièrement en
Hongrie, dans le pays de Cornouailles,
en Si-
bérie, sur les côtes de l'île de Cuivre (Mednoi
Ostrow), dans la mer du Kamtschatka, sur
le
bord du fleuve de Cuivre, au nord-ouest
de la
baie d'Hudson, dans le Brésil, etc.*
Gris de plomb, passant au noir de fer, par-
[Seite 341] fois au violet,
au brun de foie foncé, etc.; par-
fois éclat
métallique; cassure quelquefois passant
dans la feuilletée;
généralement informe, mais
aussi quelquefois cristallisée, par
exemple, en
prismes sextilatères; tendre, se laissant
tailler;
raclure éclatante; fond aisément. Sa pesanteur
moyenne,
5074. Elle contient par quintal, sui-
vant Klaproth, 50 jusqu'à 80 livres de
cuivre
avec du fer, minéralisés par le soufre. Se trouve
dans
l'Europe, particulièrement dans le pays de
Cornouailles et le
Bannat.
Brun de tombac, passant parfois au rouge de
cuivre, le plus souvent
offrant une couleur su-
perficielle gorge de pigeon;
éclat métallique, plus
aigre que le cuivre sulfuré, donne une
raclure
d'un rouge brun; se trouve seulement informe.
Contient
par quintal (d'après Kirwan et Klap-
roth) 40 jusqu'à 70
livres de cuivre, avec plus
de fer que dans la mine de cuivre
vitreuse; mais
il passe aussi bien à celle-ci qu'à la pyrite cui-
vreuse. Se trouve, entre autres endroits, à Lau-
terberg sur le Harz, et à Schlangenberg en Si-
bérie.
Jaune d'or dans diverses nuances; parfois jaune
verdâtre, souvent
aussi couleur superficielle gorge
de pigeon; ordinairement informe,
parfois mi-
roitant, coulée, réniforme, en botroïde,
etc.;
quelquefois cristallisée, par exemple, en pyra-
mide trilatère. Sa pesanteur moyenne, 3980.
Contient
(suivant Kirwan) 20 livres de
cuivre,
avec encore plus de fer que l'espèce précédente;
est la
mine de cuivre la plus généralement ré-
pandue. Se
trouve, comme aussi parfois les deux
espèces précédentes, dans un
shiste marneux bi-
tumineux, qui s'appelle alors
shiste cuivreux
(Kupfer-Schiefer). Voyez
plus haut, pag. 267.
Passant du blanc d'étain au jaune de bronze;
éclat mat, aigre;
étincelle parfois contre l'acier.
Contient (suivant Henkel) 40 livres de cuivre,
et outre cela
du fer et de l'arsenic. Passe à la
pyrite cuivreuse et au cuivre
gris (Fahlerz). Se
trouve en général
rarement, entre autres endroits
près de Freyberg.
Gris d'acier, passant au noir de fer, donne une
raclure d'un gris
rougeâtre; ordinairement in-
forme, parfois
cristallisée, par exemple, en py-
ramides trilatères.
Contient, outre le cuivre,
aussi de l'argent, tous deux dans une
propor-
tion très-différente; contient aussi du plomb.
Se
trouve très-fréquemment dans beaucoup de pays
en Europe et en
Asie.
Noir brunâtre, terreux, friable, maigre; or-
dinairement en croûte sur les pyrites cuivreuses
et le fahlerz, de
la décomposition desquels il
provient probablement. Se trouve, entre
autres
endroits, près de Freyberg.
Passant du brun de foie par le rouge de co-
chenille
clair, jusqu'au gris de plomb; la variété
rouge de cochenille est
parfois transparente, ra-
rement diaphane; parfois
éclat presque métal-
lique, parfois compacte, parfois
feuilletée; quel-
[Seite 344] quefois cristallisée, et alors le plus souvent
en
doubles pyramides quadrilatères; parfois capil-
liforme, fibreuse, ayant un éclat soyeux (les
fleurs de cuivre). Elle contient du cuivre oxydé
par
de l'acide carbonique. Se trouve principale-
ment dans
le pays de Cornouailles et à Catha-
rinebourg; mais les fleurs de cuivre particulière-
ment, près de Rheinbreidenbach,
dans le pays
de Cologne.
Passant du rouge d'hyacinthe au brun de poix
et au jaune; mat, ou
éclat de poix; parfois ter-
reux, parfois endurci
comme la mine de cuivre
piciforme (all. Kupfer-Pecherz). Cette dernière
variété a une cassure
conchoïde peu évasée. Cette
ocre de cuivre est proprement la mine de
l'es-
pèce précédente, mêlée intimement d'ocre de
fer
brune. Elle se trouve, entre autres endroits, dans
le
Bannat, et à Lauterberg sur le Harz.
Passant du bleu de ciel jusqu'au bleu d'indigo;
parfois mat, terreux,
cohérent, tachant; parfois
aussi éclatant, quelquefois transparent;
parfois
rayonné, parfois cristallisé, sur-tout en prismes
[Seite 345] courts
quadrilatères. Contient par quintal (d'après
Kirwan) près de 69 livres de cuivre oxydé par
l'acide
carbonique, comme dans les trois-espèces
suivantes. Se trouve
principalement dans le Bannat
et sur l'Ural.
On en distingue deux sortes principales; sa-
voir:
Premièrement, la mine de cuivre soyeuse (all.
Atlaserz) vert d'émeraude, ayant un éclat
soyeux, fibreuse,
parfois en cristaux séparés ca-
pilliformes,
divergeant en faisceaux. Se trouve
à Lauterberg sur le Harz, et dans
le Bannat.
Secondement, la malachite, ainsi proprement
nommée, compacte,
susceptible de prendre un
poli; communément réniforme, en lames
con-
centriques; parfois en botroïde,
stalactiforme,
cylindrique, etc.
Vert de gris, passant parfois au bleuâtre, trans-
parent seulement aux bords, et cela encore rare-
ment; parfois terreux, friable; parfois compacte,
avec une cassure
conchoïde; communément seule-
ment en petites parties
dans les autres mines de
cuivre. Outre le cuivre carbonaté, il
contient en-
core de l'alumine. Se trouve, entre
autres endroits,
à Saalfeld et à Catharinebourg.
Ordinairement vert d'olive, passant au vert
pistache; parfois
terreux, friable; parfois solide;
éclat gras; cassure conchoïde,
surface parfois
protubérancée. Contient probablement du vert
de
montagne et de l'ocre de fer: en général il n'est
pas commun.
On en trouve près de Saalfeld et
dans l'île d'Elbe.
Passant du vert de gris au vert d'émeraude;
opaque, éclat
ordinairement soyeux, tremblo-
tant, cassure fibreuse;
ordinairement en bo-
troïde; réniforme; se présente
quelquefois, mais
[Seite 347] rarement, en petits cristaux sextilatères,
tendre.
Elle contient, suivant Klaproth,
Se trouve à Virneberg, près de Rheinbreid-
bach, dans
le pays de Cologne.
Communément vert d'olive, mais aussi pas-
sant d'un
côté au vert de poireau foncé, et de
l'autre au vert de gris;
transparent ou diaphane,
l'éclat gras, le plus souvent cristallisé;
parfois en
tables sextilatères d'un vert de gris (le cuivre
micacé, ou la mine de cuivre olive
feuilletée);
parfois en petits prismes sextilatères, et ceux
ci
parfois divergeant en faisceaux; quelquefois aussi
en petits
rognons globuleux, avec une cassure
fibreuse en faisceaux, et dont
l'éclat est soyeux
(la mine de cuivre olive fibreuse; angl. wood
Copper). Ses parties constituantes sont du
cuivre
oxydé par l'acide arsénique, avec un peu de fer.
Se
trouve particulièrement à Carrarach, dans le
pays de
Cornouailles.
Se trouve en sable vert d'émeraude; dont les
grains sont très-petits,
cependant de forme iné-
gale; elle est transparente, a
un éclat vitreux,
et donne sur les charbons une belle flamme
bleue
et verte. Elle contient, d'après Fourcroy et Ber-
thollet,
Guivre, | 52. |
Acide muriatique, | 10. |
Eau, | 12. |
Oxygène, | 11. |
Sable quartzeux que l'on ne peut pas diviser, |
11. |
Gas acide carbo- nique et fer. |
1. |
Perte, | 3. |
Se trouve dans la partie ouest de l'Amérique
[Seite 349] méridionale, dans une
petite rivière qui traverse
le désert de sable à'Atacama, entre le Pérou et
le Chili.
Le fer (all. Frischeisen,
angl. Iron, lat.
Ferrum)
est d'une couleur qui tombe du gris
d'acier dans le blanc d'argent, et
est extrême-
ment tenace. Sa pesanteur, 7807; (suivant Four-
croy, 7600). Il est attiré
par l'aimant, et de-
vient lui-même susceptible d'attirer
les corps;
tous les acides l'attaquent et lui donnent un
goût
d'encre; il est précipité de ces dissolutions par
l'acide
gallique en noir, et par l'acide prussique
en bleu. De tous les métaux,
c'est celui qui est
répandu le plus généralement dans la terre,
et
même dans la création organisée; c'est aussi celui
de tous, que
les peuples policés travaillent le
plus, soit comme fer proprement dit,
dans ses
deux principales différences (le fer de fonte et
le fer
forgé), soit comme acier.
Chacun connoît les deux masses énormes de
[Seite 350] fer natif qui ont été
découvertes dernièrement,
qui ont occasionné tant d'hypothèses sur
leur
formation, et qui, il faut l'avouer, sont, sous
beaucoup de
rapports, encore une énigme inex-
plicable pour le
naturaliste. L'une a été trouvée
par M. Pallas, entre Krasnojarsk et Abekanks,
sur la croupe d'une
montagne shisteuse, dans le
voisinage d'une mine de fer magnétique;
Elle a
un aspect singulier; elle est comme cellulaire; et
elle
contient, dans ses intervalles bulleux, un
fossile d'un jaune vert
vitreux, et ressemblant à
l'olivine. Sa pesanteur a été estimée 1600
livres.
L'autre masse encore infiniment plus grosse,
se trouve non loin du
fleuve de Panama, dans
le grand Chaco-Gualimba, dans l'Amérique
mé-
ridionale. Elle a été examinée en 1782, par
Dom
Michel Rubin de Célis, et sa
pesanteur a été
portée à 30,000 livres*.
Jaune de bronze, dans différentes nuances;
[Seite 351] passant d'un côté au
jaune d'or, et de l'autre
presque au gris d'acier; offrant souvent
une cou-
leur superficielle gorge de pigeon, ou d'un
brun
de tombac; ayant un éclat métallique; com-
munément si dure, qu'elle étincelle contre l'acier
en répandant
une odeur de soufre; contient,
outre le fer minéralisé par le
soufre, quelque-
fois aussi de l'or, de l'argent, de
l'arsenic, etc.
On en distingue trois sortes principales.
Sous diverses figures singulières, par exemple,
en rognons, en
globules, ou bien en botroïde,
en forme de champignons, etc.;
fréquemment
cristallisée sous diverses formes; par
exemple,
en double pyramide quadrilatère, ou bien
en
dodécaèdre avec des faces quinquelatères et vingt
coins,
ou encore sous une des formes de cris-
tallisation
les plus rares, en icosaèdre, avec des
faces trilatères égales
et douze coins; mais le
plus souvent en cubes à faces striées,
et cela
d'une manière si singulière, que toujours les
stries
de deux faces opposées l'une à l'autre, ont
la même direction,
tandis que celles des trois
faces qui se réunissent en un des
coins du cube,
suivent des directions contraires les unes aux
au-
tres. Sa pesanteur moyenne, 4700. Elle se
trouve
[Seite 352] dans toutes les parties du monde, et est la
plus
commune de toutes les sortes de mine.
Communément d'une couleur plus claire que
la précédente;
fréquemment réniforme, cristal-
lisée le plus
souvent en double pyramide quadri-
latère, et
groupée sous diverses variétés (la
pyrite en
crêtes de coq, etc.), a une cassure
rayonnée; et comme pyrite capillaire (all. Haar-
kies), a des aiguilles séparées
capilliformes.
Encore plus claire que la pyrite commune,
couleur superficielle
brun de tombac, sous di-
verses figures
singulières, réniforme, par exem-
ple, ou
stalactiforme, tubiforme, tricotée, etc.;
parfois cristallisée
en petits prismes sextilatères,
se présentant parfois comme
pétrifications mé-
tallisées du monde antérieur,
sur-tout comme
ammonites.
On emploie les pyrites, particulièrement la
commune, pour obtenir
du soufre, de l'alun et
du vitriol de fer, etc. Anciennement les
alle-
mands les mettoient à leurs arquebuses, au
lieu
de pierre à fusil.
Passant du brun de tombac au jaune de bronze;
éclat métallique, mais
le plus souvent superficiel;
informe; est, comme quelques autres
mines de
fer, attirée par l'aimant; passe à la pyrite mar-
tiale. Se trouve dans les montagnes à filons, par-
ticulièrement à Breitenbrunn,
dans les montagnes
de Saxe.
Noir de fer, le plus souvent informe, mais
parfois en petits
cristaux, sous la forme de double
pyramide quadrilatère; dur aigre;
se distingue
par deux propriétés physiques
très-intéressantes;
il attire le fer, et se dirige toujours vers les
pôles,
lorsqu'il se trouve librement dans l'air; il com-
munique même ces deux propriétés au fer. Il
pèse
4243. Les parties de fer qu'il contient sont diffé-
rentes; parfois il en contient 80/100. Se trouve par-
ticulièrement dans la montagne d'Aimant, dans
la Werchoturie; outre cela, entre autres en-
droits, à Newyork, et même dans le pays d'Ha-
novre, dans le Spitzenberg sur le Hartz.
Le sablon magnétique (all. Magnet-Eisen-
sand, lat. Magnes glareosus)
se trouve en pe-
[Seite 354] tits grains obtusangles, ou disséminé dans
des
roches, par exemple, dans quelques sortes de
granit, de
porphyre, de basalte; ou bien, et
cela plus souvent, dans du sable
de mer ou dans
celui des lacs et des fleuves.
Gris d'acier, parfois couleur superficielle cou-
leur
de pigeon; fort éclat métallique, soit in-
forme, soit
cristallisé; dans ce dernier état, cris-
tallisé, par
exemple, en doubles pyramides tri-
latères, qui alors
passent à la forme lenticulaire;
ou bien en tables sextilatères,
etc.
Il contient, suivant Kirwan, 60180/100 de
fer. Est
ordinairement attiré par l'aimant.
Il se trouve particulièrement dans l'ile d'Elbe,
où il offre les
cristallisations les plus variées et les
plus belles.
La mine de fer micacée (all. Eisenglimmer)
est d'une couleur plus foncée, elle est noir
de
fer; sa texture est feuilletée; on la trouve, soit
informe,
soit cristallisée, en petites tables sexti-
latères,
qui parfois sont groupées en parties
cellulaires. Se trouve, entre
autres endroits, au
Hartz sur la Zorge.
Communément d'un rouge brunâtre, passant
d'un côté jusqu'au rouge de
cerise, et de l'autre
jusqu'au gris d'acier.
Très-friable, gras au toucher, fortement ta-
chant;
parfois en masse, parfois en croûte sur
d'autres mines de fer de
cette espèce; très-léger.
Communément informe, parfois cristallisée en
cubes, le plus
souvent tachant; donne une ra-
clure rouge de
sang.
Lorsqu'elle est terreuse et friable, on la nomme
ocre de fer
rouge (all. Roth-Eisenocher).
Communément réniforme, avec des couches
concentriques se séparant
facilement; parfois
stalactiforme, fragmens cunéiformes à
texture
rayonnée; contient, par quintal, 80 livres de fer.
[Seite 356] On
l'emploie, entre autres usages, comme poudre
pour polir la
quincaillerie.
Ordinairement brun de girofle ou de cheveux,
passant d'un côté au
jaune, de l'autre au brun
noir. Contient le plus souvent de l'oxyde
de man-
ganèse.
Se divise également en trois sortes, comme
l'espèce précédente.
Parfois éclat métallique, en croûte sur l'hé-
matite, etc. Quelques variétés de la terre d'ombre
appartiennent à cette sorte; par exemple,
celle
de Cologne.
Communément informe, parfois stalactiforme,
cylindrique; parfois
cristallisée sous deux des
formes qu'affecte la pyrite martiale;
c'est-à-dire,
en dodécaèdre à faces quinquelatères, et en
cube
strié sur ses six faces, dans cette direction sin-
gulière dont j'ai parlé; elle se présente aussi
quel-
quefois comme pétrification des corps
inconnus
du monde antérieur, près de Rübeland, par
exemple,
sur le Hartz, comme pierre en forme
[Seite 357] de vis (all. Schraubenstein); fongite, etc. La
mine de
fer brune informe, passe à la mine
spathique et à la mine
argileuse.
Il y a aussi, comme dans l'espèce précédente,
une ocre de fer
brune (all. Brauneisenocher).
Communément noir bleuâtre, parfois éclat mé-
tallique,
raclure également métallique; paroît
contenir beaucoup d'oxyde de
manganèse.
Passant du gris jaunâtre jusqu'au noir bru-
[Seite 358] nâtre; parfois
transparente aux bords, fréquem-
ment cristallisée, et
le plus souvent en rhombes
ou en lentilles; fragmens généralement
rhom-
boïdaux, aigre.
Passant du jaunâtre par le brun rouge au
brun noir; mais aussi
parfois gris de fumée;
communément terreuse, tendre, maigre;
quel-
quefois informe, mais aussi sous diverses
figures
singulières; parfois avec des pétrifications du
monde
antérieur, des testacées, par exemple, et
des empreintes d'herbes
(les fossiles connus sous
le nom de Têtés de
chat, angl. Cat'shead, de
Colbrookdale, dont chacun renferme intérieu-
rement une petite fougère. En général très-riche
on
fer, contenant jusqu'à 40 livres par quintal.
On remarque comme variétés particulières,
[Seite 359]a. La Mine de fer argileuse
colomnaire. Fer
oxydé rouge bacillaire. Hauy. (all. stœng-
licher
Thon-Eisenstein, Schindelnœgel)
Brun rouge, en pièces séparées colomnaires;
parfois comme des prismes
de basalte en minia-
ture: probablement d'origine
pseudovolcanique.
Se trouve sur-tout à Hoschenitz en Bohème.
b. La Mine de fer en
géodes, l'Etite. Fer oxydé
rubigineux géodique (all. Eisen-Niere,
Klapperstein, lat. Aëtites)
Ordinairement brun jaune, réniforme; parfois
avec des couches
concentriques qui se séparent; le
plus souvent creuse, renfermant
parfois des grains
ou des noyaux mouvans, et faisant du bruit
lors-
qu'on les secoue; parfois compacte,
globuleuse*.
c. La Mine de fer
globuliforme, ou en forme
de pois. Fer oxydé rubigineux
globuliforme.
Hauy. (all. Bohnenerz)
Communément brun foncé, éclat gras, en gros
grains, le plus souvent
obtusangles; parfois apla-
tie, arrondie; telle est,
par exemple, la variété
[Seite 360] en grosses fèves rondes, qui se trouve au
Cap
de Bonne-Espérance.
d. La Mine de fer lenticulaire.
En petits grains adhérens, parfois comme un
pisolite peu agrégé.
Brun jaunâtre, passant parfois au noirâtre;
communément agrégée en
fragmens poreux, bul-
beuse, terreuse, éclat mat ou
gras; contenant
parfois toutes sortes de végétaux de nouvelle
date,
de la mousse, des morceaux de racines qui s'y
trouvent
métamorphosés. Contient jusqu'à 35
livres de fer par quintal,
minéralisées vraisem-
blablement par l'acide
phosphorique. Se trouve le
plus souvent tout près, sous la terre
végétale,
dans les couches-meubles et dans les tourbières.
Sous terre, communément blanchâtre; mais à
l'air, bleu dans diverses
nuances; est terreux,
pulvérulent ou agrégé; tachant, maigre;
ses
parties constituantes sont du fer oxydé par
l'acide
phosphorique et l'acide prussique, et mêlé avec
[Seite 361] de l'alumine. Se
trouve, entre autres endroits,
dans l'électoral d'Hanovre, sur le
bord de la
Stecknitz, ainsi que dans le bois
flottant, près
de Stade. (Voyez plus haut, page 315, note
**).
Communément d'un vert de serin, terreuse; le
plus souvent friable,
tachante, rarement durcie;
le minéralisateur n'est pas encore
déterminé cer-
tainement. Se trouve particulièrement
près de
Schneeberg en Saxe.
Communément noir grisâtre, transparent aux
bords, tremblotant;
cassure parfois écailleuse,
raclure d'un rouge brun; très-dur. Sa
pesanteur,
3922. Ses parties de fer sont très-inégales,
mais
parfois il est attirable à l'aimant; il est mêlé in-
timement de quartz. Il se trouve, entre
autres
endroits, dans la vieille Castille et dans l'Estra-
madoure. On l'emploie pour tailler et polir
les
pierres dures et le verre.
Vert d'olive, diaphane, éclat gras, tendre; en
petits cristaux
cubiques, avec diverses variations.
Il contient (d'après Chennevix) du fer
oxydé
par l'acide phosphorique.
Le plomb (all. Bley,
angl. Lead, lat. Plum-
bum) devient noir à l'air; et lorsqu'il est forte-
ment frotté, il tache, en donnant une odeur par-
ticulière à lui. C'est le plus tendre des métaux
solides;
il est aisément flexible, mais pas très-
malléable, et
point du tout tenace. Sa pesanteur,
11352. Il fond avant de rougir; se
calcine très-
aisément; dans une température très-élevée,
il
se vitréfie peu-à-peu; tous les acides le dissol-
vent, et il leur communique une saveur douceâ-
tre,
outre les usages connus auxquels on le fait
servir, comme pour des
balles, de la dragée, des
gouttières, des tuyaux, des caractères
d'impri-
merie, etc., on l'emploie aussi
particulièrement
dans les fonderies et la docimasie; il sert
aussi
pour diverses couleurs, et comme remède chi-
rurgical.
Gris de plomb, parfois couleur superficielle
[Seite 363] gorge de pigeon; le plus
souvent fort éclat mé-
tallique; communément informe,
parfois miroi-
tant, quelquefois comme coulée,
cellulaire, etc.;
d'autres fois dendritique ou tricotée*; fréquem-
ment cristallisée, et
le plus souvent en cubes;
quelquefois, mais rarement, en doubles
pyra-
mides quadrilatères, ou en prismes
sextilatères
(toutes ces cristallisations, à leur tour, se mo-
difient en diverses variétés). Elle se brise en frag-
mens cubiques; a, pour l'ordinaire, une
texture
feuilletée et un grain plus ou moins fin.
Ses parties constituantes sont très-inégales. Elle
contient, par
exemple, 77 parties de plomb mi-
néralisées par 20 de
soufre, et outre cela plus
ou moins d'argent. La mine de plomb
striée (all.
Strip-ou Sproterz) contient en outre de l'anti-
moine.
C'est en général une des mines les plus
communes.
La Mine de plomb compacte (all. Bley-
schweif, lat. Plumbago) est plus gris d'acier,
plus
tremblotante, plus tendre que la galène; elle
tache plus, et est
toujours informe. Se trouve,
entre autres endroits, près de
Clausthal et dans
le Derbyshyre*.
Passant du bleu d'indigo au gris de plomb;
opaque, communément en
petits cristaux offrant
des prismes sextilatères, éclat métallique;
est
tendre et donne une raclure ayant aussi un éclat
métallique;
paroît passer à la mine de plomb
compacte. Se trouve à Tschopau dans
les monta-
gnes de Saxe, et à Leadhills en Ecosse.
Passant du brun de girofle au gris noir; par-
fois
transparente, éclat gras, communément cris-
tallisé en
prismes sextilatères, striés dans leur
[Seite 365] longueur. Se trouve à Tschopau et à Poullaouen,
dans la ci-devant basse Bretagne.
Noir grisâtre, parfois transparente; donne une
raclure d'un blanc
grisâtre; a un éclat propre
s'approchant presque du métallique,
ordinaire-
ment cristallisé en petits prismes
sextilatères. Se
trouve entre autres endroits près de
Freyberg,
où elle fournit par quintal près de 60 livres
de
plomb.
Passant du blanc de neige au gris jaunâtre,
plus ou moins
transparent, ayant le plus souvent
comme l'éclat du diamant, soit en
masse, soit
cristallisé en aiguilles ou en prismes
quadri-ou
sextilatères.
Elle contient, suivant Westrumb.
Se trouve principalement près de Zellerfeld
sur le Hartz.
On regarde comme variétés de cette espèce, le
[Seite 366] plomb vitreux (all. Bleyglas) ordinairement vert-
pomme, et le plomb micacé (all. Bleyglimmer)
à feuillets minces.
Communément vert de serin, dans différentes
dégradations, et par
divers passages; transpa-
rente, éclat gras; le plus
souvent cristallisée,
sur-tout en prismes sextilatères.
Elle contient jusqu'à 73/100 de plomb minéralisés
par l'acide
phosphorique. Se trouve, entre autres
endroits, près de Clausthal et
près de Beresofsk.
(Cette dernière contient, suivant Vauquelin, de
l'oxyde de chrome).
Communément jaune de cire, peu transpa-
rente; éclat
gras, le plus souvent cristallisé, sur-
tout en tables
quadrilatères.
Gris jaunâtre, parfois pulvérulent, parfois so-
lide,
cristallisé sur-tout en double pyramide qua-
drilatère; parfois transparente, éclat vitreux,
minéralisé par
l'acide sulfurique avec du fer.
Se trouve à Anglesey, près du pays
de Galles.
Parfois pulvérulente, parfois cohérente, cepen-
dant
friable; offrant trois couleurs différentes,
savoir: a jaune de soufre (le massicot natif),
tel est
celui près de Leadhills en Ecosse; b gris
blanchâtre (près de Zellerfeld sur le
Hartz; c rouge
brunâtre (dans le pays de
Juliers).
L'étain (all. Zinn, angl.
Tin, lat. Stannum)
est
très-flexible, très-malléable, mais peu tenace.
Il craque sous les
dents, et lorsqu'on le plie, il fait
entendre ce qu'on nomme le cri d'étain; échauffé
ou frotté, il donne une odeur
propre. Sa pesan-
teur, 7857 (Fourcroy, 7291). Il se convertit en
[Seite 368] cendres très-aisément; se
dissout dans l'eau ré-
gale. Il ne se trouve que dans peu
de pays, mais
alors le plus souvent dans une quantité extraor-
dinaire. On le fait servir, entre autres usages,
pour
faire du papier d'argent, pour des cloches
et des canons, pour teindre
en écarlate.
Passant du gris d'acier au jaune de bronze;
éclat métallique, aigre,
seulement informe. Sa
pesanteur, 4350. Il contient, d'après Klaproth,
Se trouve, jusqu'à présent seulement, à Wheal-
Rock, à Saint-Agnès, dans le pays de Cor-
nouailles.
Brun, passant d'un côté au noir; de l'autre au
jaune et au gris
blanchâtre*; parfois transpa-
[Seite 369] rent, quelquefois
presque diaphane (le rosin-tin
de
Cornouailles); parfois informe, parfois comme
cailloux roulés dans
les Seifenwerken (l'étain
de transport,
angl. Stream-tin)*, ou bien comme
sable d'étain, mais
fréquemment cristallisé (les
mines d'étain en cristaux, all. Zinngraupen),
sur-tout en prisme quadrilatère
très-court, avec
un pointement quadrilatère aux deux bouts; sou-
vent aussi en cristaux gemeaux (les mines d'étain
en
macle, all. Visirgraupen).
Elle contient d'étain jusqu'à 80 pour cent. Se
trouve
particulièrement dans les mines de Saxe
et de Bohème, dans le pays
de Cornouailles, à Ma-
laga, dans l'île Banca près
Sumatra.
Brun de bois, de cheveux, etc.; opaque, fi-
breux sur
la cassure à fibres divergentes; en petits
rognons, avec des couches
concentriques très-
distinctes; fragmens cunéiformes,
dur, de sorte
qu'il étincelle contre l'acier. Sa pesanteur
égale
6450. Il a fourni à Klaproth, 63,3
d'étain. Se
trouve à Gavrigan, dans le pays de Cornouailles.
Le zink (all. Zink, angl.
Spelter) a une cou-
leur moyenne
entre le plomb et l'étain; une cas-
sure coralliforme à
rayons larges, et est moins
aigre que les autres substances métalliques
connues
sous le nom de demi-métaux.
Il fond avant de rougir, et il s'allume dans
un feu découvert, en jetant
une flamme d'un
[Seite 371] vert bleuâtre: il est dissous par tous les
acides,
sans les colorer. Son usage le plus important est
pour en
faire du laiton, et l'on emploie son oxyde
en médecine.
Brune, passant d'un côté au brun noir, et de
l'autre au jaune; aussi
parfois au rouge et au
vert, ce qui lui a fait donner les noms de
blende
de poix, de blende d'augite, de blende de rubis,
etc.;
plus ou moins transparente, éclat de diffé-
rente
sorte, le plus souvent informe; cependant
aussi souvent cristallisé,
par exemple, en pyra-
mide trilatère, ou en double
pyramide quadri-
latère, etc.; cassure semblable à la
spathique:
quelques variétés donnent, par le frottement,
une
odeur de foie de soufre; quelques autres sont phos-
phorescentes, lorsque dans l'obscurité on les
racle
avec du fer. Sa pesanteur moyenne, 4000. Elle
contient en
étain 44 jusqu'à 64 pour cent, miné-
ralisés par le
soufre; avec plus ou moins de fer;
elle contient aussi parfois de
l'or et de l'argent,
avec de la galène mêlée intimement (le Braunerz
du Rammelsberg). C'est une mine
très-généra-
lement répandue.
Passant communément du gris de plomb au
jaunâtre, par diverses
nuances; parfois opaque,
parfois plus ou moins transparente; le plus
sou-
vent informe, et cela aussi bien terreuse
qu'en
masse; parfois comme coulée, en botroïde, ré-
niforme, etc.; parfois cristallisée comme le zink
oxydé en
cristaux (all. Zinkspath*); commu-
nément en tables
quadrilatères: telle est celle de
Carinthie et de l'Altai; parfois
comme faux
cristal (par exemple dans le Flintshire). La va-
riété informe se trouve parfois en couches en-
tières, par exemple près d'Olkutschk, dans la
ci-devant Pologne.
Le bismuth, l'étain de glace (all. Wismuth,
angl. Tin-glass,
lat. Marcassita officinalis) a
une couleur
tombant du blanc d'argent dans le
rougeâtre; sa texture est feuilletée,
il est très-
[Seite 373] aigre; sa pesanteur, 9822: il fond avant
de
rougir*; il est précipité de
sa dissolution dans
l'acide nitrique par de l'eau pure, sous la
forme
de blanc d'Espagne. Ce n'est pas un métal très-
commun. On l'emploie, entre autres usages, pour
donner de la dureté à
l'étain, et pour étamer les
glaces.
Offrant communément une couleur superfi-
cielle gorge
de pigeon; le plus souvent informe,
parfois tricoté, rarement
cristallisé en petits
cubes, etc.; cassure feuilletée; n'est pas
com-
mun; mais il se présente cependant plus fré-
quemment que les deux espèces suivantes, et on
le
trouve, ainsi qu'elles, particulièrement dans
les mines de Saxe et
de Bohème.
Gris de plomb, ordinairement couleur super-
ficielle
jaunâtre; cassure feuilletée, parfois rayon-
née; le
plus souvent informe, rarement en cris-
taux
aciculaires, implantés longitudinalement,
ou en aiguilles
capilliformes; très-tendre, se
[Seite 374] laissant couper: émiettée sur les charbons,
elle
brûle avec une flamme sulfureuse. Elle contient,
suivant
Sage, 60 livres par quintal de
bismuth
minéralisé par le soufre, parfois avec un peu de
fer et
d'arsenic.
L'antimoine (all. Spiessglass ou Spiessglanz;
lat. Antimonium, stibium) a une couleur
moyenne entre le
blanc d'étain et le blanc d'ar-
gent; sa texture est
feuilletée, rayonnée; il est
aigre; sa pesanteur, 6702; il fond
aisément,
s'évapore à un feu soutenu, n'est dissous qu im-
parfaitement par les acides, et l'alkali le préci-
pite sous la forme d'une poudre blanche de sa
dissolution
dans l'eau régale. On l'emploie, entre
autres usages, pour donner plus
de dureté aux
autres métaux; par exemple, pour fondre
des
caractères: on s'en sert aussi en médecine.
Communément blanc d'étain, cassure parfois
grenue, parfois
feuilletée, parfois fibreuse; l'an-
timoine connu
jusqu'ici contient en même-temps
un peu d'arsenic. Se trouve, entre
autres endroits,
près d'Andræasberg et dans le ci-devant Dau-
phiné.
Gris de plomb, d'acier, etc., parfois informe;
aussi bien compacte que feuilletée,
mais plus
fréquemment rayonnée, et le plus
souvent en
cristaux aiguillés; parfois aussi en cristaux
plus
forts, quadri-ou sextilatères. Sa pesanteur, 4200.
Elle
contient:
Se trouve principalement en Hongrie et dans
la Transylvanie.
La mine d'antimoine en plumes (all. Federerz),
d'une couleur noire grisâtre ou gris de
plomb,
est une mine d'antimoine fibreuse à fibres fines,
ou
capilliforme (parfois tenant argent) qui ap-
partient
ici. Elle se trouve, entre autres endroits,
à Andræasberg et près de Nagybanya,
en
Transylvanie.
Mordoré, avec une sorte d'éclat métallique;
parfois informe, parfois
en cristaux aiguillés,
rayonnes, qui souvent sont groupés en
forme
d'étoiles. Elle contient vraisemblablement, outre
de
l'antimoine sulfuré, aussi de l'arsenic. Se
trouve près de Freyberg
et en Hongrie.
Parfois jaune d'orange, parfois jaune da citron;
éclatante, parfois
en aiguilles, parfois cristal-
lisée en tables
quadrilatères. Probablement elle
est, comme l'espèce suivante,
oxydée par l'acide
muriatique. Se trouve à Malaczka en Transil-
vanie.
Passant du blanc au jaunâtre et au gris; com-
munément
éclat nacré; le plus souvent en cris-
taux aiguillés,
groupés en forme d'étoiles; par-
fois en tables
quadrilatères. Se trouve à Malaczka
en Transilvanie, et à Przibram en Bohème.
Communément jaune de citron; terreuse,
[Seite 377] friable. Se trouve près
de Freyberg et en Hon-
grie.
Le cobalt* (all. Kobaltmetall, ou Kobalt-
speise) est presque de couleur de fer, tirant au gris
d'acier et
un peu au rouge; dissous dans l'eau
régale, il donne l'encre de
sympathie. Sa pesan-
teur, 7811: il est très-réfractaire.
Lorsqu'on le
grille il se calcine en poudre noire qui, jointe
avec
des matières vitrifiables, donne le vert
nommé smalte, si important dans les arts pour
obtenir les couleurs
bleues les plus belles.
Blanc d'étain, le plus souvent informe; par-
fois
réniforme et en petits cristaux confus. Se
trouve en peu d'endroits
(à Christiania en Nor-
wège).
D'un gris d'acier clair, communément informe;
[Seite 378] parfois miroitante,
parfois tricotée; sa cassure
ressemble à celle de l'acier
d'Angleterre; très-
dure. Contient, outre le cobalt,
aussi de l'arsenic
et du fer. Se trouve, entre autres endroits,
dans
les mines de Saxe et de Bohème.
D'un blanc d'étain, généralement informe;
aussi parfois miroitante,
aussi quelquefois tri-
cotée, parfois dendriforme;
assez souvent cris-
tallisée, et le plus souvent en
cubes avec diffé-
rentes variétés; moins dure que
l'espèce précé-
dente. Contient également de l'arsenic
et un peu
de fer. Se trouve, entre autres endroits, à Glücks-
brunnen, dans le pays de
Meinungen; à Riegels-
dorf en
Hesse, etc. C'est une des mines de cobalt
les plus communes.
Noire, passant au bleu d'ardoise, ou parfois
au brunâtre; quelquefois
pulvérulente ou friable
(la suie de cobalt, all. Russkobalt), d'autres
fois durcie (les fleurs de cobalt
noires, all. Schla-
ckenkobalt); parfois en botroïde, réniforme,
lamelleuse,
etc.; éclat mat ou tremblotant; écla-
tante par la
raclure, légère, oxydée probable-
[Seite 379] ment par l'acide
carbonique. Se trouve, entre
autres endroits, dans les lieux que je
viens de
nommer.
Brun de foie dans diverses nuances; informe,
terreuse, tendre;
raclure d'un éclat gras. Se trouve
particulièrement dans le pays de
Saalfeld.
Jaune grisâtre, informe, terreuse fine, fen-
dillée,
très-tendre; communément seulement en
petite quantité. Dans le pays
de Saalfeld.
Rouge de fleurs de pêcher, mais qui passe à
l'air; ou informe,
terreuse, matte (l'ocre terreuse
de cobalt, all. Kobaltbeschlag), ou en cristaux
en forme d'aiguilles, parfois
veloutés, parfois
groupés en forme d'étoiles; éclatans, transpa-
rens (les fleurs de cobalt, all. Kobaltblüthe);
oxydée vraisemblablement par l'acide arsenical.
Se
trouve, entre autres endroits, près de Schnee-
berg, dans les montagnes de Saxe.
Le nickel a une couleur qui tombe du
blanc
grisâtre dans le rouge pâle; est très-dur, très-
réfractaire; se dissout principalement dans l'acide
nitrique, et teint
la dissolution en vert; son
oxyde teint en bleu l'esprit d'ammoniac. Sa
pe-
santeur, 7807. On l'emploie dans le packfong
de la Chine. (Voyez page 340).
Communément rouge de cuivre pâle; informe;
cassure à angles obtus,
comme à facettes; ra-
rement rayonnée (celui près de
Riegelsdorf en
Hesse). Sa pesanteur, 7560. Il contient du
nickel,
de l'arsenic, du cobalt, du fer et du soufre. Il
se
trouve ordinairement avec la galène de cobalt.
Vert pomme, communément friable; quel-
quefois, mais
rarement, durcie (celle près Rie-
gelsdorf); maigre,
tachant; pour l'ordinaire en
croûte; en général avec le
kupfernickel. J'ai déjà
dit plus haut que la chrysoprase doit sa
couleur
à cette oxyde. (Voyez page 185).
La manganèse (all. Braunsteinmetall, lat.
Magnesium) est gris
d'acier; très-dure, aigre
et réfractaire. Sa pesanteur, 6850. Elle
s'unit aisé-
ment avec le fer; a, de tous les métaux, la
plus
grande affinité avec l'oxygène; de sorte qu'à l'air
elle se
convertit très-tôt en une poudre noire; elle
est répandue
très-généralement, même dans la
création végétale. On l'emploie
particulièrement
pour faire le verre blanc, pour obtenir
l'air
vital, l'acide muriatique sur-oxygéné, etc.
Gris d'acier, passant au noir de fer; éclat plus
ou moins mat;
métallique; parfois informe, soit
compacte
(parfois en botroïde ou réniforme, ou
en buissons), soit feuilletée (parfois sur la mine
de manganèse
brune, sous le nom d'écume de
manganèse;
all. Braunsteinschaum; parfois
cristallisée
en tables quadrilatères, etc.); mais
plus fréquemment rayonnée, et
le plus souvent
en faisceaux ou en étoiles; quelquefois en cris-
taux en forme d'aiguilles, ou en prismes quadri-
[Seite 382] latères, à bouts bisellés ou apointis. On
trouve
la mine de manganèse rayonnée, près d'Ilfeld
et d'Ilmenau.
Noire brunâtre, noir de fer, etc.; terreuse
fine, très-tendre,
tachante; parfois pulvérulente,
fuligineuse (tel est, par exemple,
le black-wad
de Winster, dans le Derbyshire,
qui, frotté avec
de l'huile de lin, s'enflamme spontanément,
et
qu'on emploie fréquemment pour les couleurs
noires à
l'huile); parfois durcie, en rognons ou
en buissons, etc.; parfois
l'aspect semblable à des
scories (celle de Saska, dans le Bannat).
La plupart des dessins dendritiques noirs que
l'on trouve dans divers
fossiles, proviennent de
cette espèce du genre manganésien.
Rose dans diverses nuances; cassure parfois
compacte, parfois
feuilletée; quelquefois matte,
quelquefois éclatante; plus ou moins
dure. Con-
tient, suivant Klaproth, de l'oxyde de man-
ganèse, avec un peu
de silice. Se trouve à Nagyag,
et à Kapnik, en Transylvanie.
L'urane (que Klaproth
a découvert en
1789) est gris foncé, d'un éclat métalli-
que, mat, tendre, aigre. Sa pesanteur, 6440.
Il est
extrêmement réfractaire; il se dissout dans
l'acide nitrique et dans
l'eau régale, et il est pré-
cipité par l'alkali sous la
forme d'une chaux jaune
qui donne au verre une couleur d'un brun
clair.
Noir brunâtre; opaque; éclat gras; aigre.
Pesanteur, 7500; parties
constituantes, urane
et soufre. Se trouve, ainsi que les espèces
sui-
vantes, dans les mines de Saxe et de Bohème.
Passant du vert d'herbe au vert de gris, de
serin, etc.; transparent,
parfois terreux, fria-
ble, mat; parfois éclatant,
solide, cristallisé,
sur-tout en tables quadrilatères. Contient de
l'urane
[Seite 384] minéralisé par de l'acide carbonique, avec un
peu de cuivre.
M. Gregor avoit déjà cru, en 1791, trouver
le
titane, comme métal dans le manacanite; mais
c'est seulement en 1795 que
M. Klaproth a
constaté la découverte. Ce
métal montre, dans
sa figure métallique*, une couleur de cuivre
foncée;
prend un beau poli, est aigre, extrê-
mement réfractaire;
a une grande tendance à se
combiner avec l'oxygène; est dissous
aisément
par les acides nitrique, muriatique et sulfurique;
l'alkali
le précipite en poudre blanche de ces
dissolutions; une infusion de noix
de galles le
[Seite 385] précipite, au contraire, en poudre brune de ker-
mès;
avec le salpêtre il détonne vivement. Les
alkalis ne paroissent le
dissoudre aucunement ni
par la voie sèche, ni par la voie humide.
Noir, opaque; éclat mat; en petits grains an-
guleux de
forme inégale, ressemblant au pre-
mier coup-d'œil à
de la grosse poudre à tirer
grenue; est parfois attirable à
l'aimant. Sa pe-
santeur, 4427. Il contient, suivant
Klaproth,
Se trouve particulièrement comme sable de ri-
vière, à
Menakan en Cornouailles.
Quant au nigrin (all Nigrin), semblable au
manacanite., cependant composé de grains
plus
gros, et qui se trouve à Olahpian en Transyl-
vanie, il contient, suivant Klaproth,
Brun de girofle, un peu transparent; éclat
[Seite 386] gras; cristallisé en
prismes courts quadrilatères
comprimés, comme lenticulaires,
bisellés aux
deux bouts. Le titanite de Norwège
contient,
suivant Abildgaard,
Se trouve près d'Arendal en Norwège, dans
du quartz; on le trouve
aussi dans le pays de
Passau, dans une roche composée de
quartz,
d'hornblende et de feldspath. Ce dernier y do-
mine.
Rouge brun; parfois avec un éclat s'appro-
chant du
métallique; le plus souvent en aiguilles;
communément dans et sur le
cristal de roche et
le quartz commun; parfois aussi en
cristaux
prismatiques, forts, en barres, quadrilatères,
striés
longitudinalement; tel est celui près de
Boinik en Hongrie, qui se trouve dans un lit
stratifié de
shiste micacé et de quartz laiteux.
Le tellure, dont M. Muller de Reichenstein
a découvert le premier la métalléité
propre, la-
quelle a été ensuite parfaitement constatée
par
Klaproth, a une couleur qui tombe du
blanc
d'étain dans le gris de plomb; est fortement écla-
tant; a une cassure feuilletée; est très-aigre
et
très-aisé à entrer en fusion. Sa pesanteur égale
seulement
6115.
On ne le connoît, jusqu'à présent, que dans
les trois mines suivantes,
qu'auparavant on met-
toit dans le genre aurifère.
Offre la couleur, l'éclat et la cassure que
je
viens de rapporter. Il contient, suivant Klap-
roth, tellure, 97; fer, 7, et un peu d'or.
Il
se trouve ordinairement disséminé dans du quartz
gris,
semblable au pétrosilex, à Fatzebay
en
Transylvanie.
Blanc d'étain, tachant, en cristaux minces eu
forme de prismes ou de
tables, qui ordinaire-
ment se trouvent superposés les
uns sur les
autres, par une face latérale. Il contient (sui-
vant Klaproth),
Se trouve près d'Offenbanya, en
Transylvanie,
dans du quartz et du graustein. (Voy. p. 291).
Passant au gris de plomb; texture communé-
ment
feuilletée; tendre; un peu tachant; foible-
ment
flexible. Il contient, suivant Klaproth,
Se trouve près de Nagyag, en
Transylvanie,
dans du quartz et du spath perlé.
Le tunstène. Le sheelin. Hauy. Le wolfram
de quelques minéralogistes, a été tout
nouvel-
lement retiré en régule de ses mines; mais
on
lui a donné une couleur et une pesanteur très-
différentes. Il pèse 17,600, suivant Fourcroy;
et suivant un autre, 8,340. Il est
très-réfractaire;
son oxyde contient un acide propre, et forme
avec
l'ammoniac un sel neutre particulier (le
tunstate
d'ammoniac).
Communément blanc de lait ou blanc jaunâtre;
transparente, éclat
gras, cassure presque con-
choïde; informe ou
cristallisée en doubles pyra-
mides quadrilatères. Sa
pesanteur, 6066; elle
contient de l'acide tungstique et de la chaux.
Elle
se trouve particulièrement près de Schlacken-
wald.
Noire brunâtre, raclure couleur de rouille;
éclat mat, cassure
feuilletée; communément la-
melleuse, informe ou
cristallisée en prismes plats
sextilatères et en tables
quadrilatères. Sa pesan-
teur, 7130. Elle contient de
l'acide tungstique et
du fer; parfois aussi de la manganèse et de
l'ar-
senic. Elle se trouve particulièrement dans
les
montagnes de Saxe et en Cornouailles, ainsi que
dans le kalin de la Chine (Voyez page 368,
note *). En
général, ainsi que l'espèce précé-
dente, communément
avec l'étain vitreux.
Le molybdène est presque gris d'acier
et
très-aigre; pas très-dur. Sa pesanteur, 6963. Son
oxyde contient
également un acide particulier.
Cette mine, confondue souvent avec la plom-
bagine, est
d'un gris de plomb; a un éclat
[Seite 391] métallique et communément une texture feuil-
letée à feuillets courbes; est grasse au
toucher,
tendre, tachante, flexible dans ses feuillets
minces.
Sa pesanteur, 4738. Elle contient, d'après Klap-
roth,
Se trouve en peu d'endroits, mais presque dans
chacune des quatre
parties du monde; particuliè-
rement près d'Altenberg,
dans les montagnes de
Saxe; et près de Kolywan en Sibérie. Elle
se
présente aussi dans la pierre ollaire de Groenland.
L'arsenic a une couleur moyenne entre
le
blanc d'étain et le gris de plomb; sa cassure est
feuilletée à
écailles. Sa pesanteur, 8308–5763.
Fourcroy.
C'est le plus volatil de tous les mé-
taux. Dans le feu,
il se dissout en une vapeur
blanche épaisse, qui a l'odeur de l'ail; il
a une
saveur douceâtre et teint le cuivre en blanc,
comme en général
les métaux colorés deviennent
blancs par leur composition avec de
l'arsenic.
Son oxyde, qui contient également un acide
propre, se
dissout dans l'eau.
Gris de plomb clair; mais prend à l'air une
couleur superficielle
jaunâtre, ensuite brune de
tombac, et enfin noire; fréquemment
réniforme,
souvent en couches concentriques convexes d'un
côté
et concaves de l'autre, qui se séparent fa-
cilement
[l'arsenic testacé (all. Scherbenkobalt)
nom
impropre]; très-rarement tricoté, dendri-
tique,
résonnant dans des lames minces; com-
munément
contenant du fer. Se trouve, entre
autres endroits, à Andrœasberg au Hartz.
Passant du blanc d'argent au blanc d'étain;
souvent superficielle;
communément informe,
soit en masse, soit disséminée; parfois
cristal-
lisée, sur-tout en prismes quadrilatères;
dure;
donne par le frottement, ou quand on la brise,
une forte
odeur d'ail; contient, outre l'arsenic,
aussi du fer, et une variété
particulière, la mine
d'arsenic blanche (all. Weisserz ou Misspickel-
silber); contient encore de l'argent. Elle se
trouve
particulièrement dans les mines de Saxe et de
Bohème;
nommément la mine d'arsenic blanche,
près de Brœunsdorf.
Se divise en deux sortes, d'après ses couleurs
principales.
1. L'Orpiment jaune. Arsenic jaune. Hauy.
(all. gelbes
Rauschgelb, Operment;
lat. Auri
pigmentum)
Communément jaune de citron; transparent,
offrant parfois un aspect
presque talqueux, et
un éclat presque métallique; feuilleté,
tendre,
flexible, ordinairement informe; parfois cristal-
lisé, sur-tout en prismes quadrilatères; mais le
plus
souvent confus, petits et emmêlés. Sa pe-
santeur,
3313. Il contient, d'après Kirwan,
Se trouve particulièrement en Transylvanie et
dans le Bannat.
2. L'Orpiment rouge. Arsenic rouge. Hauy.
(all. rothes
Rauschgelb, Sandarac,
Realgar)
Communément aurore, transparent, éclat vi-
treux;
raclure jaune, fréquemment cristallisé en
petits prismes quadri-ou
sextilatères; parfois
aussi seulement superficiel sur d'autres
fossiles
[Seite 394] (à Andræasberg, par exemple, sur des druses
de spath calcaire et
de zéolithe). Sa pesanteur,
3225. Il a donné à Kirwan, arsenic, 84; soufre,
16. Se trouve
principalement sur le Vésuve et en
Transylvanie.
Communément d'un blanc de lait; parfois très-
friable,
parfois en petit botroïde; quelquefois en
cristaux capilliformes,
groupés en faisceaux, ayant
un éclat soyeux et transparent. Sa
pesanteur,
2477. Il contient, suivant Klaproth, de la chaux,
de l'acide arsenical et un peu de
cobalt. Il se trouve
principalement près de Riegelsdorf en Hesse,
et
à Wittingen, dans le pays de Fürstenberg.
Le chrome a été découvert en 1797, par
le
professeur Klaproth, et presqu'en même
temps
par le citoyen Vauquelin. Il est
presque gris de
plomb, aigre, très-dur et réfractaire. Son
oxyde
contient un acide propre.
Noir grisâtre, éclat métallique, mat; cassure
[Seite 395] très-friable, inégale,
feuilletée; très-aigre, dure,
très-tenace. Se trouve
particulièrement dans la
Vercholurie, sur le mont Ural. Il
contient,
d'après Lowitz, de l'oxyde de
chrome avec du
fer et un peu de silice et d'alumine.
Aurore passant au jaune d'hyacinthe, etc.;
transparente, éclatante;
communément cristal-
lisée, sur-tout en prisme
quadrilatère, avec diverses
variétés; donne une raclure jaune. Sa
pesanteur,
6026. Se trouve à Beresofsk, dans le pays
de
Catharinebourg, dans une sorte particulière de
grès
sur-mélangé. (Voyez page 296).
J'ai déjà dit plus haut que, suivant M. Vau-
quelin, l'oxyde de chrome se trouve dans la
mine
de plomb verte de Beresofsk, ainsi que dans l'é-
meraude et le rubis*.
La connoissance des
pétrifications ou fossiles,
ou l'oryctologie,
dans le sens le plus strict, lors-
qu'elle est considérée
sous son véritable point de
vue, et qu'on en fait l'application
convenable,
devient une partie très-importante et très-féconde
de la
minéralogie, en jetant un grand jour sur la
géogénie, sur les diverses
a, la catastrophes, plus ou
moins générales, auxquelles notre terre a
été suc-
cessivement exposée; par conséquent sur
l'âge
relatif des roches montagnistiques en général, et
sur la
formation de quelques sortes do montagnes
à couches, en particulier;
tous objets sans la
connoissance desquels on ne peut étudier philo-
sophiquement la partie minéralogique de l'his-
toire naturelle.
Mais on nomme pétrifications ou corps pé-
trifiés (all. Petrefacten, Versteinerungen,
angl. extraneous Fossils), dans le sens le plus
[Seite 397] étendu, tous les
corps organisés qui, après avoir
trouvé leur mort, soit dans une de ces
catastrophes
générales, soit dans toute autre circonstance,
ont été
enfouis dans les différentes couches tes-
tiaires ou
secondaires de la terre, dans une po-
sition si favorable,
que leurs corps, ou quel-
ques-unes des parties
individuelles de ce corps
ont, au lieu de pourrir, conservé plus ou
moins
parfaitement leur conformation, et ont été en-
suite pénétrés, pour la plus grande partie, ou de
bitumes, ou de
substances hétérogènes pierreuses,
ou métalliques.
Remarque. Ainsi il faut exclure sévèrement
du
nombre des pétrifications, une quantité de
corps qu'autrefois on
confondoit avec elles. J'ôte-
rai avant tout ces simples
jeux de la nature,
sur lesquels l'imagination
s'exerçoit autrefois,
et qui fournissoient un aliment à l'ignorance
et
à la superstition. Par exemple, le portrait de
Martin Luther, qui se trouvoit dans du cuivre
shisteux de
Mansfeld, et qu'en 1675 Valérius
Alberti a
décrit avec tant de soin; la lapi-
cidina sacra du vieux docteur Nicolas
Lange
à Lucerne, et autres semblables. En second lieu,
les
corps artificiels qu'on ne peut méconnoître;
comme par exemple, les
petits cubes des bains.
Enfin ces corps inventés à plaisir pour
attraper
[Seite 398] ceux qui ne s'y connoissent pas, comme par
exemple les pétrifications
de Würtzbourg, avec
lesquelles le bon Beringer fut attrapé, par ses
étudians. (Voyez sa Lithographia wircebur-
gensis. 1726.
in-folio, page 5).
Ordinairement on distingue quatre sortes de
pétrifications. Leur division
est fondée sur la dif-
férence des circonstances dans
lesquelles ces corps
organisés se sont trouvés, et sur celle des
chan-
gemens qu'ils ont subis par la pétrification.
1. Simplement calcinés; c'est-à-dire, des os,
des
testacées, etc., ont perdu leur colle animale,
et avec elle une grande
partie de leur solidité pre-
mière*; au lieu de cette colle, ils
sont traversés
de tuf calcaire, de tuf marneux, et autres subs-
[Seite 399] tances pareilles; outre cela ils sont friables et
légers. Ils se
trouvent le plus souvent dans les
couches meubles (voyez page 149), et
entre le
tuf calcaire des grottes et des crevasses qui sont
dans les
montagnes.
2. Réellement pétrifiés; les pétrifications, pro-
prement dites dans le sens plus strict, qui se trou-
vent enfermées dans les couches solides des mon-
tagnes de seconde formation, dans la pierre à
chaux
compacte, l'argile shisteux, le shiste mar-
neux
bitumineux, le grès, etc., et qui par-là ont
acquis en grande partie la
dureté de la pierre.
C'est à cette seconde classe
qu'appartiennent
d'abord les corps marins inconnus du monde ca-
tastrophé, dont fourmillent particulièrement les
couches
calcaires du continent actuel, qui for-
moit le sol de la
mer avant cette catastrophe.
Viennent ensuite les bois convertis en
pétrosilex
ou en opale de cire, etc.
Il est très-rare que parmi les testacées variés à
l'infini, qui se
trouvent réellement pétrifiés,
leur coquille soit encore conservée
(comme par
exemple, c'est le cas avec le marbre coquillier
opalisant
de Carinthie). Chez la plupart, on ne
voit que le moule intérieur formé
par la vase
pétrifiée qui a rempli la coquille, détruite
après
insensiblement. Tels sont, par exemple, la plu-
part des ammonites, les histérolithes, etc. On
[Seite 400] nomme ces pétrifications,
pour les distinguer,
pierres moulées (all. Steinkerne, lat. Nuclei);
celles, au contraire, dont il ne reste que l'em-
preinte de la surface extérieure,
comme dans la
plupart des shistes
phytotipophores, portent le
nom de pierres imprimées (all. Spurensteine,
lat. Typolithi).
3. Métallisés (pétrifications
pyriteuses bron-
zées). Les corps pétrifiés sont
traversés de subs-
tances métalliques, particulièrement de
pyrite
sulfureuse, de fahlerz, de mine de fer argi-
leuse, etc.
Enfin 4. Bituminisés; c'est-à-dire,
traversés
d'asphalte, etc., comme le bois fossile bitumi-
neux, etc. On pourroit aussi, en quelque façon,
mettre
dans cette quatrième classe les insectes qui
se trouvent enfermés dans
le succin, puisque ce
sont aussi des corps organisés conservés
après
leur mort, et qui probablement y ont trouvé leur
tombeau lors
d'une catastrophe partielle quel-
conque.
Mais il est encore un double point de vue sous
lequel on peut considérer
les pétrifications, qui
est plus instructif et plus important pour
la
géogénie. C'est lorsqu'on les observe, d'un côté,
relativement à
leurs gissemens actuels; et de
[Seite 401] l'autre, par rapport à leur analogie, à leur
simple
ressemblance, ou bien à leur différence parfaite
avec les
corps organisés de la création actuelle.
Sous le premier point de vue, quand on voit
à quelle hauteur au-dessus du niveau actuel de
la mer, et à quelle
profondeur au-dessous de
ce même niveau, se
trouvent encore des pétrifi-
cations, on ne peut que
s'étonner et croire que
nécessairement notre planète a dû subir
autre-
fois de très-grandes révolutions. Pour citer
seu-
lement quelques exemples, parmi ceux que l'Eu-
rope nous offre, M. de Luc a
trouvé sur les
Alpes de Savoie, à une hauteur de 7844 pieds au-
dessus du niveau de la mer, des corps marins
pétrifiés
(des ammonites); et à Whitehaven,
dans le pays de Cumberland, on
déterre, à plus
de 2000 pieds de profondeur au-dessous de ce ni-
veau, des empreintes de plantes des
bois (de
fougères).
Quant à la comparaison des pétrifications avec
les corps organisés de la
création actuelle, il me
paroît le plus convenable et le plus sûr, de
ranger
en général les premières sous les trois
divisions
suivantes.
Ce sont les pétrifications que l'on peut recon-
noître
et déterminer avec certitude;
c'est-à-dire,
auxquelles des corps existans actuellement
sont
parfaitement semblables. De cette sorte sont, par
exemple,
les divers animaux et végétaux pétri-
fiés, qui se
trouvent dans les couches remar-
quables de shiste
puant (all. Stinkschiefer) de
Œningen, près
du lac de Constance.
Ce sont les pétrifications douteuses; c'est-à-
dire, qui ont seulement quelque ressemblance
avec
d'autres créatures existant actuellement; mais qui
en
diffèrent, soit par leur grandeur monstrueuse,
soit par différentes
déviations, légères peut-être,
mais cependant constantes dans la
conformation de
quelques-unes de leurs parties. C'est ce que
l'on
remarque sur-tout dans beaucoup d'os fossiles
de grands
mammifères, d'élans, d'ours, etc.
Ce sont les pétrifications de quelques corps du
monde antérieur, parfaitement inconnus; c'est-
à-dire, auxquels on n'a pas encore trouvé jusqu'à
[Seite 403] présent un seul analogue
qui, non pas leur soit
parfaitement semblable, mais qui seulement
ait
une légère ressemblance avec eux. Tels sont les
mammouths,
les ammonites, les phacites, les
bélemnites, et plusieurs
autres.
En conséquence, les pétrifications se trouvent
ordonnées d'après les deux
règnes organisés; et
les zoolites, d'après les six classes du
règne
animal. Quant aux sous-divisions, elles sont dé-
terminées, autant que faire se peut, d'après le
point de vue que j'ai
indiqué.
Les ostéolithes de
cette classe montrent, par
rapport à leur gissement, une quadruple
diffé-
rence très-remarquable pour la géogénie. Ils
se
trouvent, ou
1.° Dans les couches meubles*, communément
isolés; tels
sont, par exemple, la plupart des
éléphans, des rhinocéros fossiles,
etc.; tel est
aussi le mammouth;
Ou 2.° dans des couches secondaires; comme
dans le shiste puant d'
Œningen, et dans le gypse
près de Montmartre;
Ou 3.° dans les grottes; comme, par exemple,
dans celles du Harz, du
Fichtelberg, des monts
Carpathiens, etc.;
Ou enfin 4.° dans des masses de roches sta-
lactiformes; le plus souvent en mines cimentées
ensemble, pour
ainsi dire, en forme de brêche,
par un tuf calcaire. Telles sont les
brêches osseuses
[Seite 406] énormes et si difficiles à expliquer, que
l'on
trouve sur quelques côtes de la mer Méditer-
ranée et de la mer Adriatique; à Cerigo, en
Dalmatie, et à
Gibraltar.
Tels sont, par exemple, les rats d'eau et d'autres
animaux, dans
le shiste puant d' Œningen.
Les restes, par exemple, 1.° d'une espèce
d'ours (ursus spelœus) extrêmement
problé-
matique, qui se trouvent en grande
quantité
dans la grotte nommée Grotte du Dragon, sur
les
Carpathiens, ainsi que dans la grotte de Scharz-
feld sur le Harz, et dans celles de Gailenreut
sur le Fichtelberg*.
2.° D'une sorte particulière d'élan (alce gi-
gantea) que l'on
trouve particulièrement en Ir-
lande, et qui se
distingue par sa grandeur énorme.
Il en est quelques-uns dont le
crâne a presque
22 pouces de long, et les extrémités des
deux
bois (pesant quelquefois quelques quintaux) sont
à 14
pieds de distance l'une de l'autre.
3.° D'un éléphant énormément grand (elephas
primigenius) (ce sont les prétendus
os de géants
de nos bons aïeux); il se trouve des os
fossiles
de cet animal, en grande quantité, en Allema-
gne**. (Le squelette d'éléphant, par
exemple,
[Seite 408] qui a été trouvé, en 1695, près de
Burgtonna,
dans le pays de Gotha).
4.° D'une espèce de rhinocéros (rhinoceros
antiquitatis) très-commune en
Sibérie, ainsi
qu'en Allemagne, près de Herzberg, par
exemple,
sur le Harz, près de Bourgtonna, etc.
Un exemple servira pour tous: le monstre
colossal du monde
antérieur; le mammouth de
l'Ohio (mammoul
Ohioticum), dont on déterre
les os en quantité près de
l'Ohio, dans l'Amé-
rique méridionale, et qui se
distingue déjà des
autres animaux du monde antérieur, par la
forme
singulière de ses énormes dents molaires.
Il s'en trouve très-peu; cependant dans le
shiste puant d'Œningen, on
trouve des os d'oi-
seaux de rivage; et dans le shiste
calcaire de
Pappenheim, des os d'oiseaux nageurs, ou d'an-
séres*.
Des grenouilles et des crapauds, par exemple,
dans le shiste
puant d'Œningen**.
Des écailles de tortue, comme j'en ai une
des
environs de Burgtonna, où l'on a trouvé des
os
d'éléphans et de rhinocéros d'une espèce dou-
teuse.
Les os, par exemple, d'une créature mons-
trueuse,
et de l'espèce des crocodiles; car c'est
vraisemblablement à un
tel animal qu'appar-
tiennent les mâchoires
énormes et les autres os
trouvés dans le Petersberg, près de
Maëstricht*.
Quoique les pétrifications de cette classe, les
ichtyolithes, se
présentent en très-grande quan-
tité, et offrent une
variété infinie (tant pour les
espèces de poissons qu'elles
représentent, que pour
les sortes de pierres dans lesquelles on les
trouve),
cependant il faut en examiner la plus grande
partie
avec la plus grande circonspection et impartia-
lité, avant de pouvoir les ranger surement sous
l'une
de nos trois divisions principales (recon-
[Seite 410] noissables,
douteuses ou inconnues); car il en
est très-peu que l'on puisse
d'abord classer avec
certitude. Dans le petit nombre, on
comptera
d'abord les os de poissons qui se trouvent dans
le
shiste puant d'Œningen, ou bien les angmarsets
(salmo arcticus, t. 1, page 365) de Zuckertop,
sur la côte ouest du Groënland, qui se
trouvent
comme en momies dans de longues masses d'ar-
gile. Ceux-là on peut fort bien les reconnoître.
Les squelettes de poissons, que l'on trouve or-
dinairement fort bien conservés dans le shiste
puant du mont
Bolca, dans le pays de Vérone*,
sont
aussi en général rapportés assez précisément
à des analogues connus.
Mais ce qui pourroit
déjà faire naître quelques doutes, c'est que
d'après
cela cette montagne doit se trouver le dépôt le
plus
commun, non-seulement des poissons d'eau
douce et de mer, mais
encore, parmi ces der-
niers, des poissons venus des
mers les plus éloi-
gnées les unes des autres, soit
d'Otahiti, soit de
la mer Méditerranée, soit des côtes du
Japon,
soit de l'Afrique, du Brésil et de la partie nord-
est de l'Amérique, etc. Quant aux poissons qui
se
trouvent dans le shiste en tables de Blattenberg,
dans le
canton de Glarus, ou dans le shiste mar-
[Seite 411] neux bitumineux du pays
de Mannsfeld et de
Hesse, il est très-rare qu'ils aient conservé
assez
distinctement les parties les plus importantes de
leurs
caractères spécifiques, pour qu'on puisse
en déterminer les espèces
avec certitude.
On trouve aussi dans les couches calcaires
compactes, des restes de
poissons pétrifiés; mais
ce ne sont ordinairement que des vertèbres,
des
arètes et des dents. Parmi les dernières on re-
marque, les glossopètres (all. Schlangenzungen,
lat. glossopetrœ) du genre des squales, et les
bufonites (all. Bufoniten ou Schlangenaugen),
dont quelques-unes ont un peu
de ressemblance
avec les dents mousses de loup marin (lat. Anar-
rhicas lupus).
La turquoise orientale, qui communément
est
bleue, et se trouve particulièrement en Perse,
paroît
appartenir aussi aux dents de poissons pé-
trifiées.
Dans le shiste d'Œningen, par exemple, des
larves de punaises
d'eau et de demoiselles.
On peut ranger encore dans cette classe, la
plupart des
écrevisses pétrifiées (les gamarrho-
lithes).
Les fameux trilobites (all. Kœfer-ou Cacadu-
muschel [nom impropre], lat. Entomolithus
paradoxus. Linn.,
angl. Dudley-fossil) que l'on
trouve çà
et là, mais sur-tout dans une grande
beauté, près de Dudley,
dans le Worcestershire,
et parfois encore avec le têt
naturel.
Presque sans exception dans les trois ordres,
testacées, crustacées et coraux.
A ce qu'il paroît, par exemple parmi les bi-
valves, cette espèce commune de térébratulites
réellement pétrifiées dans les couches
calcaires,
qui est semblable à l'anomie nommée le coq
et
la poule (anomia vitrea).
Et parmi les univalves, la maçonne (trochus
lithophorus) calcinée, qui se
trouve en Piémont,
dans les couches meubles.
Par exemple, parmi les bivalves, les
très-grandes
térébratulites du pays d'Osnabrück*.
Et parmi les univalves, les strombites calcinés
qui ont
presque un pied de long, et que l'on
trouve en Champagne
dans des couches meubles.
Seulement ceux qui se trouvent en si grande
quantité dans les
couches calcaires.
Pour citer, par exemple, quelques-uns des
plus singuliers;
parmi les bivalves:
1. L'ostracite opalisée de la lumachelle
de
Carinthie.
2. L'ostracite Pinnigenus, à coquille épaisse,
que le jeune M. DE LUC
a trouvée, avec la sui-
vante, sur la montagne
de Salève, près de Ge-
nève*.
3. La grande anomite, presque en forme
de
cœur**.
6. Les langues fourrées de la ci-devant
Sain-
tonge***.
Parmi les testacées univalves, d'abord ceux
[Seite 414] connus sous le
nom de polythalamies; c'est-
à-dire, ceux dont la coquille est divisée
intérieu-
rement, par des espèces de cloisons,
en chambres
ou compartimens.
Tels sont, par exemple, 1.° les phacites,
les
pierres lenticulaires ou
numismales, la mon-
noie du diable, les
camérines, etc. (lat. porpites,
lapis
nummularis, etc.; all. Linsensteine,
Pfen-
nigsteine, Fruchtsteine, etc., qui
extérieurement
sont couvertes de coquilles feuilletées,
légèrement
voûtées, et ont intérieurement un tour de
spire
extrêmement fin, divisé en plusieurs chambres
et
d'une longueur considérable. Ces fossiles ont
très-souvent
la grosseur d'une lentille, quelque-
fois la
largeur d'une pièce de 24 sous. On les
trouve dans beaucoup
de pays, et parfois en
couches puissantes; nommément dans la
basse
Egypte: les pyramides en sont bâties, pour la
plus
grande partie.
2.° La légion innombrable des ammonites
(angl. Snake-stones).
3.° Les orthocéracites, aussi
remarquables
que rares, qui parfois ont un pied de long.
On
les trouve principalement dans le Mecklem-
bourg.
4.° Les bélemnites (all. Belemniten ou Luchs-
steine, angl. Thunder-stones, Fairiessingers,
lat. Dactyli idœi), parmi lesquelles il y a
aussi
[Seite 415] des espèces sans cloisons ou alvéoles;
du reste,
une des pétrifications les plus communes des
cou-
ches calcaires, où elles se trouvent
fréquemment
traversées de pierre puante noire. On les
trouve
aussi dans d'autres sortes de couches; par exem-
ple, dans les couches crayeuses du duché de
Kent.
Parmi les testacées univalves, qui n'ont jamais
de
compartimens intérieurs; 1.° les dentalites
singuliers du territoire du Lucerne, qui se
trou-
vent dans ce pays en grande quantité,
dans une
roche calcaire compacte.
2.° Les muricites tournés à gauche,
qu'on
trouve sur les bords de la mer, près d'Harwich.
3.° Le petit muricites deformis Solander,
dont la pointe se termine toujours comme en
une
serpule irrégulière*.
1. Parmi les divers oursins,
particulièrement
ceux qui, au lieu de pointes, sont garnis
de
pierres judaïques**.
Ensuite 2. les encrinites et 3. les pentacrinites,
deux
pétrifications considérables qui ont bien
quelque ressemblance
avec l'astérie (encrinus
asteria) de la
création actuelle; mais ne lui sont
pas parfaitement semblables,
et qui sont compo-
[Seite 416] sées d'un corps à
beaucoup de bras, lequel repose
sur une longue tige simple
articulée et sans
branches.
Dans les encrinites ou lis
de pierre*, qui se
trouvent le plus souvent dans
la pierre à chaux
compacte, les bras du corps sont
ordinairement
plies, et alors il a quelque ressemblance avec
un
épi de maïs, ou avec un lis pas encore épanoui;
c'est
pour cela qu'on leur a donné le nom de lis
de pierre (all. Lilienstein). Il faut que la tige ait
été
fixée par son extrémité inférieure, au sol de
la mer. Ses
articulations orbiculaires, qui ont la
forme de petites pierres
meulières, avec un dessin
en forme de soleil, sont connues sous
le nom
d'entrochites (all. Entrochiten, Bonifacius-
pfennige,
etc. angl. St. Cuthbert's beads), et
il
y a des pays dans lesquels les couches calcaires
en
fourmillent.
Le pentacrinite, ou le palmier marin
fossile
(all. Medusenpalme**),
est composé d'un
grand corps à beaucoup de bras, en forme
de
houpe, qui repose sur une tige simple, articulée
sans
branches, laquelle a au moins huit pieds de
long. Cette
pétréfaction remarquable se trouvoit
autrefois dans le shiste
marneux bitumineux, près
de Boll, dans le pays de
Wirtemberg.
Les astroïtes sont les troques à cinq angles de
la tige articulée et rameuse
d'une pétrification
semblable, mais pas encore tout-à-fait
connue.
Sur-tout 1.° les madréporites, en une quantité
innombrable et
avec la plus grande variété; comme,
par exemple, dans la pierre
à chaux compacte,
sur la montagne de Salève, près de
Genève;
sur le Hartz, près de Grund; de
Blankenbourg,
etc.; dans le grès, sur le Petersberg, près de
Maëstricht; dans la craie (les fongites du duché
de Kent); dans la mine
de manganèse (aussi
comme fongites et pierres en forme de vis
[all.
Schraubenstein], près de Rubeland
sur le Hartz).
Ces derniers se trouvent aussi dans le district
de
Catherinebourg.
2.° Les milléporites, et d'autres sortes de co-
raux, particulièrement dans le grès de Peters-
berg, près de Maëstricht; dans la pierre à feu,
près de Zelle;
dans le pays d'Hanovre et dans
les poudingues
d'Herfortshire.
En général ces corps pétrifiés sont
rarement
conservés assez distinctement, pour qu'on
puisse
reconnoître leurs caractères spécifiques; ce
qui
particulièrement est à peine possible dans cer-
taines parties individuelles des plantes. Cependant
la triple
différence que j'ai fondée pour la divi-
sion des
pétrifications animales, peut aussi au
total avoir lieu pour celle des
végétales.
Nous rangerons d'abord dans cette division, la
plupart des
fougères qui se trouvent dans l'ar-
gile
shisteuse, et dans la mine de fer argi-
leuse.
Ces grandes empreintes écailleuses, extrême-
ment
remarquables, parfois branchues, et sou-
vent
d'une grandeur monstrueuse, qui se trou-
vent çà
et là, particulièrement dans les mines de
charbon de terre; dans
l'argile shisteuse (le shiste
charbonneux), et qu'on rencontre
aussi dans du
grès (par exemple près d'Edinbourg), et
dans
du grès gris et du shiste argileux (près
de
Clausthal).
Dans le shiste puant d'Œningen, que j'ai déjà
nommé, où même on a
trouvé des empreintes
distinctes de fleurs (d'une
renoncule).
Il est très-difficile de pouvoir les faire entrer,
avec certitude,
dans quelqu'une des trois prin-
cipales divisions.
Quelques-uns, il est vrai, sont aisés à déter-
miner;
comme le beau bois de bouleau de Kont-
schosero, dans le pays d'Olonez, converti
en
mine de fer limoneuse.
D'autres, au contraire, sont jusqu'à présent
tout-à-fait inconnus; comme par exemple le
staarholz de Hilbersdorf, près de Chemnitz,
qui
se distingue par sa texture singulière; il paroît
avoir été
traversé par de petits tubes parallèles
(le plus souvent de
l'épaisseur d'un tuyau de
plume).
Les autres espèces plus douteuses, sont en gé-
néral,
ou réellement pétrifiées, converties,
par
exemple, en pierre à chaux, en grès, mais par-
ticulièrement en bois fossile (voyez page 182)
et en opale
ligneuse; ou elles sont encore com-
bustibles, comme le bois bitumineux qui se trouve
dans les
montagnes tertiaires de tant de pays du
nord. Cependant ce bois est
aussi quelquefois tra-
versé de quartz en quelques
endroits, de sorte
qu'il étincelle sous l'acier.
Mais en général, il y a quelques sortes de
bois fossiles qui forment,
pour ainsi dire, l'inter-
[Seite 421] médiaire entre les bois
réellement pétrifiés et les
bitumineux; c'est-à-dire, ils sont
traversés de
chaux carbonatée; pour lors ils font efferves-
cence avec les acides; et cependant, sur les char-
bons, ils brûlent en répandant une odeur rési-
neuse; tel est le bois remarquable connu sous le
nom
de bois diluvian (all. Sündfluthholz),
qui se trouve dans du trapp, à Joachimsthal,
à une profondeur de 150 toises.
Tome I. Page 38, ligne 3, conserve, lisez: conferve.
Page 73, lig. 17, Caucace, lisez: Caucase.
Page 84, dernière ligne, cynomolgos,
lisez:
cynomolgus.
Page 94, lig. 7, Katz, lisez: Ratz.
Idem, lig. 8, Kellmaus, lisez: Rellmaus.
Idem, lig. 9, Kellmouse, lisez: Rellmouse.
Page 229, lig 5, Scheefink, lisez: Schneefink.
Page 230, lig. 23, cannalina, lisez: cannabina.
Page 328, lig. 2, Neunange, lisez: Neunauge.
Page. 364, lig. 22, Seatront, lisez: Seatrout.
Idem, dernière lig, Tront, lisez: Trout.
Page 466, lig. 25, Blankopf, lisez: Blaukopf.
Tome II Page 68, dernière ligne, au lieu de Knotennbela,
lisez: Knotennabel.
Page 98, 2.e ligne, Asterpolype, lisez: After-
polype.
Idem, lig. 9, Volticelle, lisez: Vorticelle.
Page 163, lig. 11, le font, lisez: le sont.
Page 184, lig. 21 prime, lisez: prisme.
Page 222, lig. 16, raisonnante, lisez: résonnante.
Page 245, ligne 2, Actinole hexaède,
lisez:
Actinote hexaèdre.
Voyez le mémoire du
professeur Schneider à ce sujet,
dans le
second volume des mémoires sur l'Amérique, par
Antoine de Ulloa. Leipzig, 1781.
Sur-tout le mytilus margaritifer et le mya margariti-
fera; les perlas sont ordinairement dans l'animal même;
mais
quelquefois aussi elles sont attachées intérieurement
à la coquille. On
ne connoît pas encore la manière véri-
table dont elles se
forment. On pêche les plus belles,
comme l'on sait, dans le golfe
Persique et près de l'île
de Ceylan. Les perles des Indes occidentales
et de Cali-
fornie sont beaucoup moins belles. Celles
d'Otahiti, et
celles des fleuves d'Allemagne, ont encore moins de va-
leur.
Voyez l'histoire des missionnaires dans le nord
de
l'Amérique, par Loskiel, page 34,
etc.
Joh.-Aug.-Ephr. Goeze, Versuch einer Geschichte
der Eingeweide,
Würmer, thierischer Kœrper. Blanken-
burg, 1782,
in-40.
Vermium intestinalium praesertim taeniae
humanae bre-
vis exposito, auctore. P. Chr. Wernero. Lips. 1782, avec
la continuation
qui y appartient. C. Asm. Rudolphi, Obs.
circa vermes intestinales. Gryphisw. P. 1,
1793, P. 2, 1795.
Cet ordre
d'animaux n'est pas encore très-connu. Quel-
ques-uns des
ouvrages les plus intéressans sur leur histoire
naturelle,
sont:
Jo. Bap. Bohadsch de quibusdam animalibus marinis.
Dresden, 1761.
Pet. Forskæl icones rerum
naturalium quas in iti-
nere orientali depingi
curavit. Mis au jour par Carst.
Niebuhr. Havn, 1776.
Voy. les nuove scoperte intorno le luci notturne dell'
aqua
marina de Gius. Vianelli. Venise,
1749.
J. G. Schneider,
Sammlung vermischter Abhandl.
zur Zoologie und
Handlungsgeschichte. Berlin 1784.
Voyez J. Sam. Schroeter, sur la construction in-
térieure des coquillages, Francfort, 1783.
Beaucoup des coquillages, lorsqu'ils sont polis,
of-
frent une autre couleur que la couleur ordinaire de
leur
surface naturelle.
Parmi les
ouvrages principaux sur cette partie de
l'histoire naturelle, on
remarque, Mart. Lyster synopsis
methodica conchyliorum. Lond. 1685.
Ed. 2 recensuit
et indicibus auxit. Gu. Huddesford.
Oxon.
1770; in-fol.
De Sall. d'Argenville,
conchiolologie. Paris, 1757,
troisième éd. par Favanne de Montcervelle, ibid.
depuis 1780, in-4.°
F. Mich. Regenfuss Sammlung von
Muscheln,
Schnecken, etc. Kopenhagen, 1758.
Fr. H. W. Martini systematisches
Conchylienka-
binet, fortgesetzt durch Chemnitz. Nuremberg, 1768.
Adolph. Murray fundamenta
testaceologiae, traduits
avec la terminologie, par le citoyen Léveillé, dans son
manuel d'histoire
naturelle.
C. L. Kaemmerer, Conchylien im
Cabinete des
Erbprinz von Schwarburg-Rudolstadt. Rudols. 1786.
Geoffroy, traité des coquilles qui se trouvent
autour
de Paris. Paris, 1767.
Em. Mendez
d'Acosta british Conchology. Lond.
1778.
Th. Martyn's figures of Shells collected in the
diffe-
rent Voyages to the South sea Lond. 1784.
Joh. Xav. Poli testacea utriusque
Siciliae eorumque
historia et anatome. Parmæ, 1791, 2 vol.
in-fol.
C'est ce qu'a fait le citoyen Cuvier dans son ta-
bleau élémentaire des
animaux; il a fait des lepas deux
genres, sous le nom d'anatifes
et des balanites.
Jac. Theod.
Kleinii naturalis dispositio echino-
dermatum, ex ed. Nath. God.
Leske. Leipzig, 1778.
Pour l'histoire des coraux, voyez
P. S. Pallas, elenchus zoophitorum. Hag. 1766.
J.
Eellis's natural history of the Corallines.
Lond.
1755.
Ejusd. natural history of many curious and uncom-
mon zoophites, systematicalli arranged and described
by
D. Solander (ce livre est cité sous le nom de
So-
lander; pour le distinguer
du précédent).
Vital. Donati della storia
naturale marina dell' Adria-
tico. Ven. 1750.
Fil. Cavolini memorie per servira alla storia de'
Po-
lipi marini. Nap. depuis 1785, in-4°.
E. J. Espers Pflanzenthiere, etc. Nuremberg,
depuis
1758.
Et comme un manuel fort utile, J. E. Roques de Mau-
most, sur les
polypiers de mer. Zelle, 1782.
J. Alb. H.
Reimarus sur la nature des animaux-plantes.
[Seite 82] pour servir de suite à
l'ouvrage de Samuel Reimarus, sur
les
diligentes sortes d'instinct industriel. Hambourg, 1773.
Voyez les raisons d'Ellis pour soutenir l'opinion
contraire, dans les Trans.
philosoph. val. 46, partie 1.re,
page
1.
Voyez les Mémoires pour servir à l'histoire d'un genre
[Seite 95] de polypes d'eau
douce à bras, en forme de corne, par
Abr.
Trembley. Leide, 1744.
Roesel, Historie der Polypen, etc. Nuremb. 1754.
H. Bakers natural history of the polype. Lond. 1743.
Jac.-Chr. Scæffers Armpolypen in den süssen
Was-
sern um Regensburg, 1754.
Ainsi (au cours en spirale près), en quelque
fa-
çon comme les cellules bronchiales des poumons
sont
[Seite 105] entourées avec les réseaux innombrables et extrêmement
fins des
vaisseaux sanguins.
Voyez C. Fr. Wolff dans les nov.
Commentat.
petropol. t. 12, page 404, et l'ouvrage de M. de Goethe
intitulé: Versuch die
Metamorphose der Pflanzen zu
erklaeren. Gotha, 1790,
in-8.°
Il y a aussi
des plantes qui paroissent enracinée
[Seite 107] en terre, et sont cependant toujours fixées par
leurs
racines à celles d'autres plantes voisines, dont elles
tirent
leur nourriture, comme par exemple l'Hydnora
africana
et l'Euphorbia mauritanica. Voyez
les Mémoires Suédois,
39 vol. p.
132.
Les
mémoires de l'académie des sciences et des arts à
Boston, vol. 2, p. 1,
p. 147, offrent un exemple frap-
pant de la force de cette
attraction des plantes vers la
lumière. On avoit laissé une
pomme-de-terre dans une
[Seite 114] cave où, pendant l'hiver, on avoit serré des
provisions,
et qui n'étoit éclairée que par un soupirail; au
printemps,
la pomme-de-terre poussa un jet étoile qui s'étendit d'à-
bord l'espace de six mètres et demi (vingt pieds)
sur
terre, se dressa ensuite contre le mur, et grimpa
jusqu'au
coupirail.
Voyez le D. Patr.
Russel et Jac. L. Magie, dans
les transactions philosophiques, vol. 80 et
81.
M. le docteur Persoon est tenté de les prendre pour
des
plantes qui se présentent uniquement comme des parties
de fructification
nues.
Voyez Roesels, Insectenbelustigungen 2 B.
Vorrede zu den Wasserinsecten der zweiten Classe.
Voyez les expériences remarquables dans Jo. Hunter
on the blood,
inflammation, und gun-shot wounds, page
237.
Voyez J. R. Forsters Stoff zur künftigen
Entwer-
fung einer Theorie der Erde, pag. 14, comparé
avec le
voyage de la Pérouse autour du monde, vol. 2,
pag.
81.
Cet arbre à pain, si
important pour la race malaie, et
dont le fruit n'a besoin, pour être
mangé, que d'être pelé
et rôti auparavant, a été transplanté
heureusement, depuis
1792, dans les îles des Indes occidentales, par
l'amiral Bligh.
Encore à présent, les
nègres de l'intérieur de l'Afrique
se font avec ce jujubier une sorte de
pain-d'épice qui a très-
bon goût, et une boisson qu'ils
aiment beaucoup; voyez
Mungo Park, dans les
proceedings of the African asso-
ciation, Lond. 1798, pag. 42, etc.
Pour connoître les usages variés auxquels les
Chi-
nois emploient le bambou, voyez Vanbraam, voyage de
l'Ambassade, etc. Philad.
1797, tom. 1, p. 314.
Nouvelle théorie sur la formation des filons,
par
A. G. Werner. Freyberg, 1791. Voyez son
analyse dans
le journal des mines, an IV, ventôse, n.°
XVIII.
Je dis
en général: car on trouve çà et là des mon-
tagnes de
cette troisième classe (comme par exemple même
en Europe entre quelques
alpes de Suisse ou de Savoie),
élevées de plus de 1948 mètres (mille
toises au-dessus
du niveau de la mer), tandis que d'un autre côté il y a
des
montagnes primitives beaucoup plus basses. Le plateau le
plus
élevé du Brocken sur le Harz, par exemple, n'est
au-dessus du niveau de
la mer, que 1116 mètres, 4,
3, 0, (573 toises).
Je n'entends pas
promontoires dans le sans de cap;
j'appelle ainsi ces petites montagnes qui sont au
pied
des autres, et qui semblent y conduire. Note du
Trad.
Voyez sur les diverses espèces de roches et leur
classification,
J. C. W. Voigts Briefe über die Gebirgslehre.
Wei-
mar, 1786.
A. G.
Werners kurze Classification und Beschreibung
der verschiedenen
Gebirgsarten. Dresden, 1787.
G. S. O.
Lasius Beobachtungen über die Harzgebirge.
Hannover,
1789.
Traité des caractères extérieurs des fossiles, traduit
de
l'allemand de Werner, par M.de Picardet. Dresde,
1795.
Pesanteur spécifique des corps, par Brisson. Paris.
Remarque. Les pesanteurs
spécifiques que je donne, sont
déterminées par millièmes; la pesanteur
de l'eau désignée
par mille, dans une température de 64 (Fahrenheit).
Où l'on trouvera un L, cette lettre
signifie l'évaluation de
Lichtenberg, qui, à
ma prière, a eu la complaisance
de peser différentes pierres, dont la
pesanteur spécifique
étoit inconnue, ou donnée par divers auteurs avec
des ré-
sultats trop différens.
Cristallographie, par M. Rome de Lisle.
On fait à Gottingue, dans
l'école d'industrie, des modèles
en bois des cristallisations les plus
importantes. Ce sont
eux que la planche jointe à l'ouvrage
représente.
Par conséquent, d'après cette définition du véritable
cristal, il est clair qu'on ne doit pas
confondre les figures
prismatiques à la vérité, mais point aussi
déterminées, de
[Seite 155] quelques sortes de basaltes, de la mine de fer
argileuse,
du charbon en barres (Stangenkohl),
etc.
Il faut aussi distinguer exactement les cristaux originaires
de ceux nommés faux
cristaux, c'est-à-dire, de ces fossiles
qui ont pris la place et la
forme d'un cristal d'une autre
sorte, qui s'étoit dissous
insensiblement. Tels sont, par
exemple, les pierres de corne
cristallisées de Schneeberg,
etc.
Encore une troisième observation, qui peut
n'être pas
inutile, sur-tout pour les commençans, c'est qu'il faut
se
garder de prendre les empreintes purement extérieures (hé-
térogènes) qui marquent parfois un fossile, pour sa
propre
cristallisation. Il y a, par exemple, quelques
calcédoines
qui pourroient tromper.
Essai d'une théorie sur la
structure des Cristaux, par
M. l'abbé Hauy,
in -8.°, 1784.
Voyez le catalogue systématique et par tables de
toutes
les substances minéralogiquement simples, dont la propor-
tion du mélange de leurs principes constituans a été
soumise
jusqu'à présent à l'analyse chimique, par Emmerling et
Hoffmann, dans le journal
des mines allemand, deuxième
année, premier vol. pag. 417 et
suiv.
Voyez aussi las tables de J. C. W. Remler, sur la pro-
portion des parties
constituantes des substances terreuses et
pierreuses, analysées
exactement dans les temps modernes,
Ainsi que son ouvrage sur les
minérais et les fossiles
inflammables. Tous deux à Erfort,
1790.
Description d'un laboratoire de poche
minéralogique,
et particulièrement sur l'utilité du chalumeau dans la
mi-
néralogie, par Gustave de
Engelstrom, avec des notes
de C. E. Weigel, seconde édition. Greisswald, 1782.
On fait à Gottingue
de ces laboratoires de poche; ils coû-
tent vingt-une
livres.
Voyez
J. F. Westrumb, dans le second cahier
du
deuxième vol., et le premier cahier du troisième vol. de
ses
petites dissertations physiques et chimiques, ainsi que
le cabinet
d'essai chimique pour la manipulation, de J. F.
A. Goettling. A. Jena, 1790, avec la petite caisse
remplie
de réactifs qui en dépend,
etc.
C'est
différent quand ils sont combinés avec des acides
et des alkalis,
particulièrement dans une température élevée;
car il est certain que la
silice même, combinée avec de la
soude, se trouve en dissolution dans
plusieurs eaux ther-
males (au Kamtschatka et en Islande).
Le tuf silicé qui s'y
dépose (j'en parlerai plus bas), ainsi que
l'analyse de cette
eau même, le prouvent suffisamment. Voyez BLAK, dans
les
transactions of the royal Society of
Edimbourg, vol. 3, pag.
119 et suivantes.
Ces dessins
dendritiques sont quelquefois, particuliè-
rement
dans quelques calcédoines orientales, couleur de
carniole et
d'onix; mais très-souvent ils paroissent provenir
du manganèse
que la pierre contient, et alors ils sont
noirs. – Quelques
calcédoines d'Islande ont aussi un tissu
vert qui grossit au
mycroscope, offre parfaitement l'aspect
des conferves. Ce que
j'ai dit plus haut du tuf silicé, peut
faire concevoir ce
phénomène.
Cette pierre ne
porte point ce nom, parce qu'elle se
trouve à Mocka; sa
dénomination veut dire pierre mous-
seuse ou contenant des mousses; les mineurs
saxons disent
mock pour moos, mousse.
Voyez sur les
différentes pierres que les anciens em-
ployoient
à cet usage, l'introduction à l'étude des
pierres
gravées, par A. L. Millin,
2. e édition. Paris, 1797.
Agricola dit déjà de natura fossilium,
page 614,
in locis autem qui olim arserunt aut
etiam nunc ardent,
pumex reperitur, sicut in Vesuvio, Ætna, Insulis
Æo-
licis. – Ad Coblenz, et in
inferiore Germania.
Voyez la
description physique et technique des pierres
à fusil, par Hacquet. Vienne, 1792.
Le
grenat d'Orient rouge-violet ne contient, suivant
Klaproth, ni magnésie, ni chaux. Co
chimiste y a trouvé
35,75 de silice, 27,25 d'alumine, 36
d'oxyde de fer, 0,25
d'oxyde de manganèse. C'est pour
cela que M. Werner
a
distingué ce grenat comme une espèce propre, sous le
nom
de pyrope, et M. Karsten, sous celui d'almandin.
M. le professeur Trommsdorf a analysé le béril de
Johann Georgenstadt, et l'a déclaré être un
fossile tout-
à-fait différent du véritable béril. Il
y a trouvé 78/100 d'une
nouvelle terre élémentaire, qu'il a nommée
agoustine, parce
qu'elle forme avec les
acides des sels insipides. Il a donné
au fossile même le nom d'agoustile.
Et même quelquefois jaune et bleu dans le
même mor-
ceau. Voyez, par exemple, dans l'inventaire
des diamans
de la couronne, etc. imprimé par ordre de l'assemblée
na-
tionale. Paris, 1791, tom. 1, page 200, n.° 4, un saphir
d'Orient, couleur saphir des deux bouts, et
topase au
milieu.
En général la couleur est pour les gemmes un
ca-
ractère extérieur beaucoup moins essentiel et plus
fortuit
que leur pesanteur spécifique, leur cassure, leur dureté
et
leur cristallisation.
On remarque
principalement cette texture dans les
moins diaphanes. Lorsque la
pointe de ces saphirs (et de
quelques autres gemmes qui offrent une
cristallisation sem-
blable) est tronquée, et que le
jour donne dessin, ils offrent
une étoile mobile à six rayons; c'est
pour cela qu'on les
nomme saphirs étoilés (all. Sternsaphiren).
Voyez les curiœse
Speculationes, etc. du docteur
Garmann, qui long-temps avant L. Lemery, donne la
première notice exacte de la tourmaline de
Ceylan.
Le muséum de
Gottingue, par exemple, doit à M.
le baron de Asch une rareté très-remarquable: ce
sont
des testacées marins pétrifiés, sur-tout des mytilites,
des
tellinites de Kertsch en Crimée, qui ont encore
leur
coquille (déjà décomposée, il est vrai), et dont toute
la
cavité est remplie de hornblende à longs rayons, forte-
ment éclatante et d'un noir verdâtre.
Le mot spath, usité chez les mineurs allemands,
ne
s'emploie proprement que pour ces pierres et ces
oxydes
métalliques qui non-seulement ont un tissu
feuilleté,
mais dont aussi la forme des fragmens,
communément.
[Seite 208] rhomboïdale, répond au clivage double ou
multiple de
leurs feuillets. D'après cette définition, le fossile
dont il
est question ne mérite pas le nom de spath, puisque
ce
dernier caractère lui manque. Mais cette idée souf-
fre en général, d'après l'usage de la langue, de
grandes
restrictions et des exceptions variées; car, d'un côté,
l'on
compte parmi les spaths diverses variétés compactes, aux-
quelles cette définition n'est pas applicable; et d'un
autre
coté nous-avons des fossiles, comme par exemple le dia-
mant, qui a tous les caractères que nous venons de
mar-
quer, et que cependant personne ne regardera
comme un
spath.
Voyez Ch. Greville, on the corundumstone
from
Asia, dans les philos. transactions, 1798, p. 1.
Comme par exemple dans le portsoy-granit remar-
quable
de Aberdeenshire, où la niasse de Feldspath
est
traversée si singulièrement de petites feuilles et
d'esquil-
les de quartz, que ce fossile, lorsqu'on
le polit dans
une certaine direction, offre pour ainsi dire
l'aspect
d'une inscription cufique; ce
qui lui a fait donner le nom
de pierre grafique.
C'est à l'adulaire
que ressemble ce fossile que l'on
trouve sur les bords de la mer
blanche, et qui est connu
sous le nom d'avanturine spathique. C'est un feldspath
rouge de chair,
qui est traversé de petites feuilles de
mica éclatantes comme
l'or, et dont la surface polie
opalise, en offrant un reflet
d'un bleu superbe.
De tous les
fossiles connus jusqu'à présent, celui
qui offre ce caractère de
la manière la plus frappante,
c'est le shiste hygromètre (Hygrometerschiefer), que
M. le professeur
Lowitz a trouvé en 1772 près de
Dmitriewsk, à l'embouchure du Kamychinka dans
le
Wolga. Ce fossile est gris de cendre; il doit son nom
à
l'application très-ingénieuse que ce chimiste en a
faite.
C'est le triangle de Tobias Mayer, qui n'admet que
ces trois couleurs principales.
Voyez Tobias Mayeri opera
inedita. Gottingue, 1775. Commentatio 4, de
affinitate
colorum.
Je possède un fossile de cette espèce de
l'île Sainte-
Hélène, jaune de crême, à grain
très-fin, qui conserve
sans altération ses bords les plus vifs dans
une chaleur qui
fond le fer.
Comme, avant tout, ces
prismes de basaltes innom-
brables et d'une grandeur
prodigieuse, qui forment la
chaussée des Géants (angl. Giant's Causeway), sur la
côte septentrionale
d'Islande. – Je possède quatre arti-
culations de ces
basaltes si fameux, qui pèsent environ
400 livres, et qui
s'emboîtent parfaitement les uns dans
les autres. J'en ai donné un
dessin exact dans les Ab-
bildungen
Naturhist., etc. L'articulation extrêmement ré-
gulière de ces prismes basaltiques, offre encore un des
phénomènes
les plus singuliers, et le plus inexplicable.
C'est à ces roches que paroissent appartenir la plu-
part des basaltes antiques
d'Egypte. Il y a quelques va-
riétés de ces basaltes,
particulièrement les noires, dans
lesquelles on distingue encore les
ingrédiens les uns des
autres, et ces variétés passent alors à
l'état de demi-
granit,
composé d'hornblende et de feldspath.
Je possède du Trass
d'Andernach, dans lequel il se
trouve du bois carbonifié
parfaitement semblable à celui
qui se trouve quelquefois dans le Peperino; voyez Sir
[Seite 231] William Hamilton, Campi Phlegraei, tab.
40
n.° 3.
Voyez K. W. Nose's Beytræge zu den Vorstellungen
über vulcanische
Gegenstænde. Francfort, 1792-94, 3
Thl., in-4°.
Voyez M. Beckmann, dans les commentaires de la
société des sciences de
Gottingue, vol. 4. 1791, pag. 46
et suiv.
Le muséum de
Gottingue possède un de ces morceaux
formant une salbande de
cuivre natif dendritique.
D'après Vauquelin seulement, le boracite
opaque
contient de la chaux, mais on n'en trouve jamais dans
le
boracite diaphane.
J'en possède un échantillon que m'a donné
M. Banks.
Il avoit appartenu à feu
M. Koenig, à Tranquebar, qui
l'avoit
trouvé lui même près de Gale, dans l'île de Ceylan.
Mais,
tout comme les principes de l'alumine dans les
gemmes colorées, etc. se
trouvent unis si fortement, qu'ils
forment une pierre très-dure, de même
la chaux peut offrir
une dureté assez grande pour faire feu contre les
briquet
(voyez Loquez, dans les mémoires de
l'académie de Turin,
tom. 5, pag. 870). La chaux animale phosphatée qui
se
trouve dans l'émail des dents, offre parfois elle même
cette
propriété.
J'ai adopté le changement que Hauy a fait subir à
[Seite 252] la nomenclature chymique,
par rapport à la minéralogie,
trouvant la raison qu'il en donne
très-bien fondée. M.
Blumenbach nomme
ces substances carbonates, phos-
phates, etc.;
calcaires. Note du traducteur.
C'est pour cela qu'on emploie ce tuf
calcaire à grains
fins, que déposent les eaux des bains de
Saint-Philippe,
dans le pays de Florence, pour modeler des
bas-reliefs et
des médaillons semblables à du
marbre.
Ce palmier marin fossile a bien quelque ressemblance
avec
le palmier marin que M. Guettard a découvert;
cependant il en
diffère encore assez pour qu'on le range
parmi les incognita.
Il y a dans le
muséum un échelon d'échelle de mi-
neur, que l'on
a trouvé en déblayant une mine du Ram-
melsberg
sur le Harz supérieur, abandonnée au plus de-
puis
cent ans, et autour duquel il s'est déposé, pendant
ce temps,
une druse de sélénite de sept pouces de dia-
mètre, et d'une grande beauté.
Dans une
collection très-instructive de toutes sortes
de gypse et de
sélénite des environs de Paris, que je
dois à feu M. Girtanner, il se trouve du
gypse
traversé par des lits entiers, et par des Veines
d'horn-
stein, et d'un autre côté de l'hornstein
plein des feuillets
de sélénite, qui y sont incrus.
La Strontianite, que l'on a souvent
confondue avec
le Wilhérit, s'en distingue particulièrement en
ce que
les animaux à sang chaud peuvent la manger sans dan-
ger, tandis que le Wilhérit
au contraire est pour eux
un poison mortel. J'ai fait moi même
plusieurs expériences
à ce sujet, que j'ai décrites dans le
troisième vol. de la
bibliothèque
médicale, page 730.
C'est
le nom de ce granit avec lequel les anciens égyp-
tiens ont construit leurs monumens les plus
remarquables,
leurs obélisques, et il tire ce nom de sa
carrière près de
Syène, sur le bord du Nil, dans la haute
Egypte. Voyez
le Gabinetto del collegio
nazareno, 1792, tom. 2, pag.
238. I
graniti delle nostre guglie egiziane hanno per base
un
felspato rossigno con quarzo fragile semi-trasparente,
e
mica nero. Tels sont les échantillons de granit
antique
rouge que j'ai dans ma collection, nommément un de
l'o-
bélisque de Ramèses, et l'autre de la colonne d'Antonin.
[Seite 287] M. Wad, qui
a examiné très-exactement les fragmens vé-
ritables et récens des plus fameux obélisques transportés
à
Rome, qui se trouvent dans le muséum du cardinal Borgia,
dit expressément: Ex his speciminibus clarè patet Sye-
nitem Plinii esse granitem nostrum strictè sic
dictum (ex
quarzo feldspatho et
mica). Voyez ses Fossilia
aegyptiaca
musaei Borgiani.
Velitris, 1794.
Le poids le plus lourd que les hommes aient
jamais
remué. Le grand obélisque du Vatican, que Fontana a éle-
vé,
pèse à peine le tiers, environ 973, 337 livres. Voyez le
monument élevé à la gloire de Pierre-le-Grand, par le
comte
de Carbury.
Comme
nommément dans quelques roches de granit
magnétiques du
Broken, sur le Hartz, qui, en certains
endroits, et même
dans de petits morceaux, détournent
la direction de
l'aiguille aimantée, comme la serpentine
polaire découverte
par M. de Humbolt. Voyez le
traité
de Chr. F. Schroeder, sur le Brocken.
Hildesheim,
1790, et M. de Zack,
dans la collection de mémoires
astronomiques, par Bode, 1 vol. 1793, in-8°.
Ils paroissent d'assez nouvelle
formation, du moins
j'en ai des morceaux dans lesquels les
cailloux roulés de
pierre-à-feu, qui y sont incrus, contiennent
des cellu-
laires pétrifiés.
Ces empreintes
sont d'autant plus remarquables pour
la géogénie, qu'il est
vraisemblable qu'elles offrent les
traces les plus anciennes de
la création organisée du temps
du monde
antérieur.
Voyez,
sur la formation de ces couches, les lettres
géologiques de M. de Luc. Paris, 1798.
La pierre connue sous le nom de pierre atramentaire,
(all. Atramentstein) est une substance pierreuse
compo-
sée de pierres hétérogènes que l'on a
employées pour rem-
plir les espaces vides dans
les mines. Ces pierres s'emprei-
gnent
insensiblement de parties vitrioliques, et c'est d'elles
ou'à
Goslar on obtient le plus de
vitriol.
J'ai examiné exactement ce sel en travaillant
sur
quelques momies d'Egypte, qu'en 1791 j'eus la permis-
sion d'ouvrir dans le muséum Britannique. Voyez les phi-
losophical transactions for 1794,
page 183, tab. 16,
fig. 4.
Le soufre du pic de Ténériffe, que M. Banks a
apporté de son voyage autour du
monde, et dont il m'a
donné différens échantillons, offre les
nuances de jaune
les plus variées.
En 1770, dans la guerre des turcs, M. le
baron de
Asch a ordonné avec succès le
goudron fossile de Mol-
davie, comme onguent digestif
contre la peste, et celui
des Barbades est employé à présent contre
les maladies
de peau les plus opiniâtres, et même contre les
mala-
dies chancreuses.
C'est dans le treizième siècle que cette
dénomination
persanne, du baume de montagne,
a été employée, en
parlant des anciens corps embaumés par les
égyptiens; et
depuis ce temps ces corps ont été appelés Momies.
On a voulu
prendre les couches de bois bitumineux,
ces monumens d'un monde
catastrophé, si remarquables
pour la géogénie, pour une sorte de bois flottant, (all.
Treibholz) qui s'est formé peu-à-peu en couches puis-
santes, comme celui que les flots charient vers les
côtes
des pays du Nord. Pour moi, après les avoir
examinés
attentivement, comme j'ai trouvé plusieurs fois les
fentes
et les crevasses du bois que les eaux ont charié près
de
Stad, remplies d'ocre
de fer bleue, je crois très-vraisem-
[Seite 316] blable que, même une
partie de ce bois, a été arrachée
des couches de bois fossiles
bitumineux, et poussée vers
les côtes.
La
tourbe (all. Torf, angl. Peat) est un assem-
blage de plantes, sur-tout
de mousses et d'herbes pour-
ries, ou bien seulement
feutrées pour ainsi dire ensemble,
et pénétrées plus ou moins de
bitume. Dans quelques pays,
elle est composée seulement de bruyères:
ces sortes de
tourbes sont, pour la plupart, de nouvelle formation.
C'est
ce qui a engagé plusieurs naturalistes à ne point
ranger
la tourbe parmi les fossiles; cependant, comme il y a
des
sortes de tourbes qui sont composées aussi de plantes
marines, de fucus, etc., qui par conséquent
annoncent
un âge beaucoup plus avancé (qui remonte jusqu'aux ca-
tastrophes de la terre); comme il y en a aussi qui
pas-
sent bien distinctement à l'état de houille
ligneuse, il me
semble que la place que je lui assigne ici dans
l'histoire
naturelle, est celle qui lui convient le
mieux.
Leibnitz l'a déjà
connue sous ce nom. Il se trouve
dans sa collection de minéraux, que
possède le musée de
Gœttingue, un petit morceau de ce fossile. Il est
marqué
comme provenant de Bohème.
Dans les
expériences que j'ai faites sur ce qu'on
nomme l'éléctricité animale, j'ai trouvé que la plomba-
gine
l'excite aussi bien que les métaux et la houille li-
gneuse, soit qu'on l'emploie comme conducteur, soit qu'on
la pose sur
les nerfs mis à découvert.
M. le baron de Asch m'a fait présent, comme d'une
rareté
exotique, d'une plombagine extrêmement fine, de
l'extrêmité la plus
septentrionale de la partie du nord-est
de l'Asie, le pays de Tschukotskoinoss. Les habitans de
ces pays, ainsi
que d'autres peuples voisins qui vivent
près des pôles, s'en servent au
lieu de fard, et pour co-
lorer leurs meubles et leurs
habillemens. Les peuples de
la côte nord-ouest de l'Amérique, située
vis-à-vis, l'em-
ploient aussi au même usage.
M. Bemelmann, d'Amsterdam, un des artistes
qui
polissent le mieux les diamans, a enrichi ma
collection
d'une suite complète et très-instructive de diamans
bruts,
qu'il a clivés dans toutes les directions possibles, et
l'on
peut voir clairement l'identité du clivage des feuillets,
dans
les deux principales cristallisations de cette pierre
précieuse,
l'octoèdre et la dodécaèdre.
Voyez Smiths Tennant on the nature
of the Dia-
mond. Dans les philos. trans. 1797, page 123.
Les quatre
métaux nommés en dernier lieu, ont de
commun entre eux que leurs oxydes
forment des acides
métalliques particuliers; c'est pour cela que je les
ai fait
suivre les uns les autres.
J'ai un fil de platine
plus mince qu'un cheveu, et une
pièce de cuivre battu, plaquée d'un côté
en argent, et de
l'autre en platine; et ces trois différens métaux ont
en-
semble l'épaisseur d'une feuille de papier. J'ai aussi
un
bracteate de platine fort bien marqué, que M.
Ingen-
houss a fait frapper à
l'honneur de l'astronome Hell.
Entre autres
erreurs minéralogiques, provenues du peu
d'attention que l'on donne
à l'étude des pétrifications, il
en est une que l'on doit remarquer.
Quelques minéralo-
gistes modernes, hommes de mérite
du reste, ont pris pour
des pétrifications véritables, ces
exfoliations concentriques
de la mine de mercure hépatique
lamelleuse.
On nomme cuivre de
cémentation, ou cuivre natif de
seconde formation, celui qui
est précipité au moyen du
fer des eaux vitrioliques cuivreuses
(comme par exemple
près de Neusohl en
Hongrie, et sur le Rammelsberg,
près de Goslar.
J'ai donné ce nom, faute d'autre, à cette
mine de
cuivre aussi belle que rare et remarquable, et je l'ai
dé-
crite exactement d'après nature, comme je l'ai
dans ma
collection. C'est M. Dombey qui
l'a rapportée de son
voyage dans l'Amérique méridionale, il y a déjà
quatorze
ans. Ce nom que je lui ai donné vient de celui de sa
car-
rière qui, jusqu'à présent, est l'unique. En la
grossissant
considérablement, quelques-uns des petits grains
verts
d'émeraude me paroissent être prismatiques, mais cepen-
dant cristallisés confusément, et avoir une cassure
longi-
tudinale feuilletée.
Un échantillon que j'ai de cette masse de fer
de
l'Amérique méridionale, et que je dois comme une rareté
à M.
Banks, se distingue de celte de Sibérie, par
une
couleur beaucoup plus claire, qui approche du blanc d'ar-
gent.
Telles sont les boules
grosses comme la tête, traversées
par des cloisons de spath perlé,
qui se trouvent à Aber-
lady en Lothian, et que la
théorie de la terre du doc-
teur Hutton a fait connoître. Voyez le voyage en
An-
gleterre de Faujas de
Saint-Fond, tome I, p. 224.
J'ai une galène tricotée de l'île d'Ila, qui surpasse,
pour l'élégance et la
finesse, tout ce que j'ai vu de fossiles
sous cette figure
singulière. Elle offre des prismes et des
tables quadrilatères
rectangles, qui sont mêlés de calamine
et de spath calcaire, et sont
incrus dans une pierre à
chaux compacte grise; ils se croisent les
uns les autres
dans diverses directions; et dans leur cassure
longitudi-
nale feuilletée, ils montrent comme des
dessins en mi-
niature, et ayant un éclat
d'argent.
Les
sclickensides, dans les mines du Derbyshyre,
sont des salbandes de spath fluor
compacte, lesquelles sont
comme revêtues d'un léger enduit couleur
de plomb, qui
est composé de galène et d'hydrogène phosphore.
Lors-
qu'on les exploite, le contact de l'air
atmosphérique pro-
duit des explosions souvent
très-fortes, et parfois mortelles
pour les ouvriers. Voyez W. Jones, Physiological dis-
quisitions. Lond. 1781, 4. page 5, 11,
etc.
Le kalin de la Chine, par exemple (c'est ainsi qu'on
appelle en
général l'étain chez quelques peuples des Indes
orientales), est une
mine d'étain grise jaunâtre, avec une mine
[Seite 369] de tunstène noire, dans
une gangue quartzeuse. Un échan-
tillon que j'en ai,
ressemble parfaitement à celui que M.
Sage décrit dans le Cabinet de l'école des
mines, p. 380.
Les Seifenwerken (angl. stream-works) sont une
manière particulière d'exploiter du
minérai d'étain qui se
trouve dans des vallons situés entre des
montagnes à
filons. Ces vallons sont quelquefois remplis, à
plusieurs
toises de profondeur, de morceaux détachés et de frag-
mens de pierres et d'étain vitreux plus ou moins
arrondis,
entraînés probablement par des inondations des
déblais
d'anciennes mines d'étain. Pour en retirer le minérai,
on
fait le lavage du terrain. Il y a de ces seifenwerke d'où
l'on retire beaucoup de minérai d'étain, près
d'Eibenstock
en Saxe, et à Saint-Austel en Cornouailles. Voyez, sur
les
premières, Charpentier, Géographie minérale de la Saxe
électorale, page
270; et sur les secondes, le Journal
des
mines (allemand), 3.e année,
second vol., page 143.
Voyez aussi les Voyages
métallurgiques de Jars, tom.
3,
page 185–188.
Suivant Hauy,
quelques cristaux de zink oxydé en
cristaux possèdent l'électricité
de la tourmaline.
Huit parties de bismuth,
fondues avec trois d'étain
et cinq de plomb, donnent le métal connu sous
le nom de
métal de rose, qui fond dans l'eau
bouillante, et même
déjà au bain-marie.
Ces caractères distinctifs du titane m'ont été
commu-
niqués par M. le professeur Lampadius, de Freyberg.
Probablement il faudra augmenter le nombre des mé-
taux actuellement connus, de deux autres nouvellement
découverts;
savoir: du Columbium et du Tantalum. Le
premier l'a été par M. Hatchett, dans un minérai gris
noir, pesant, ressemblant pour
l'extérieur au fer chro-
maté de la baie de Massachuset; et le second, par
M. Ekeberg, dans un fossile de Finlande, provenant
de
Skogsbœle en Nylande; lequel, pour l'extérieur, a éga-
lement quelque ressemblance avec le fer
chromaté.
Quelquefois on trouve encore des pièces animales
qui
ont conservé, sans altération, leurs parties molles; mais
cependant, comme elles se trouvent aussi enfouies
dans
la terre par la suite de ces grandes catastrophes des
temps
antérieurs, on doit les ranger parmi les corps pétrifiés,
dans
le sens le plus étendu. Je citerai, par exemple, le
rhinocéros déterré
près de Wilvi en Sibérie, qui offroit
encore des restes
très-reconnoissables, même ayant encore
l'odeur animale de muscles, de
chair, de peau et de
poils. Pallas l'a
décrit très-exactement dans les Nov.
comment.
petropolit., tome 13, page 585.
Je no cite
pas d'antropolithes, parce que les os
véri-
tablement fossiles, que l'on a donnés pour
des os d'hommes,
n'en sont pas; et qu'au
contraire, quelques os véritable-
ment d'hommes
que l'on a pris pour des antropolithes,
bien surement ne sont
point fossiles. Du moins ce que
j'ai vu de ces derniers, étoit
des incrustations d'une date
très-moderne; par exemple, un crâne
qui avoit séjourné
quelque temps dans de l'eau contenant des
parties calcaires,
et qui avoit été incrusté tout comme les
petits objets que
l'on vend à Carlsbade et dans les bains de
Saint-Philippe.
Quant aux prétendus os fossiles, il en est bien
quelques-
uns [comme le mal (silurus glanis) pétrifié que le vieux
Scheuchzer regardoit comme un homme noyé
dans le dé-
luge (il le nommoit homo diluvii testis), ou bien comme
les pattes de loutre
trouvées dans du shiste marneux bitu-
mineux, et
que feu M. Ries prenoit pour des mains
d'en-
fant] qui ne trompent plus personne; mais
l'assertion po-
sitive de Spallanzani (dans le troisième volume des
Memorie della societa italiana, page 452) que
les breches
osseuses de Cerigo
fourmilloient d'antropolithes, a induit
plusieurs minéralogistes
en erreur. Cependant j'ai reçu de
M. Hawkins, si connu par ses voyages dans l'Orient,
une
provision de ces fameuses brêches; et j'avouerai
qu'après
[Seite 407] l'examen ostéologique le plus sévère, je n'y
ai pas plus
trouvé de vestiges d'os humains, que dans les
brèches que
j'ai de Gibraltar et de Dalmatie, et qui sont
parfaitement
semblables à celles de Cerigo.
Jos. Chr. Rosenmuller Beytraege zur Geschichte
fossiler Knochen, 1. St. Leips., 1795.
(
Kriegsrath Merk) Lettres sur les os
fossiles d'é-
léphans et de rhinocéros qui se
trouvent en Allemagne, etc.
1–3. St.
Darmstadt, 1783.
M. le docteur van Marum a donné, dans le 8.e n.°
des Verhandelingen, etc. citées plus haut, un dessin
fort bien
fait du grand morceau de cet ostéolithe remar-
quable, qui se trouve à Haarlem, dans le musée Teyle-
rien.
Voyez la
superbe Ittiolitologia Veronese, 1794,
grand
in-fol. und G.
Graydon, dans les Transactions of the
Royal Irish Academy.
Comparées avec
l'Anomia venosa Soland des
îles
Falkland, dans le voyage de Dixon autour du monde.
Voyez mich. Reinh. Rosini
tentaminis de lithozois
ac lithophytis prodromus. Hamb.
1719.
Voyez Eberh. Fr. Heimeri caput
Medusae utpote
novum diluvii universalis monumentum.
Stutgard, 1724,
in-4° La pièce décrite
dans cet écrit assez rare, se trouve
dans le musée de M. Ebel, à Brème. Un plus petit, qui
[Seite 417] se trouve
dans le cabinet de Mannheim, a été dessiné
en grandeur naturelle
dans les act. acad. palat. tome 3.
P. physic. Je possède
l'échantillon plein de palmiers ma-
rins, qui est
représenté tom. 1, tab. 11-6, dans le
grand ouvrage de Walch, sur les pétrifications.