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MAGASIN
ENCYCLOPÉDIQUE,
OU
JOURNAL DES SCIENCES,
DES LETTRES ET DES ARTS;
RÉDIGÉ
PAR A.L. MILLIN,
Membre de l’Institut, Conservateur des Médailles, des Pierres
gravées et des Antiques de la Bibliothéque impériale, Pro-
fesseur d’Archaeologie, Membre de la Société royale des sciences
de Goettingue, de celle de Turin, de celles des Curieux de
la Nature à Erlang, des Sciences physiques de Zurich, d’His-
toire naturelle et de Minéralogie d’Iéna, de l’Académie royale
de Dublin, de la Société linéenne de Londres; des Sociétés
d’Histoire naturelle, philomatique, galvanique, de statistique,
médicale d’émulation, de l’Athénée des arts de Paris, de
l’Athénée de Lyon; des Sociétés des Sciences de Rouen,
d’Abbeville, de Boulogne, de Poitiers, de Niort, de Nismes,
de Marseille, d’Alençon, de Caen, de Grenoble, de Colmar,
de Nancy, de Gap, de Strasbourg, de Mayence, etc. etc.

ANNÉE 1805.
TOME IV.

PARIS,
DE L’IMPRIMERIE DE DELANCE,
rue des Mathurins, hôtel Cluny.

Extrait de plusieurs Lettres de M. le Baronet
Banks, à M. Blumenbach, sur le Tannin de
l’Indostan et la Forêt souterraine que les pa-
piers publics ont annoncé avoir été découverte
dans l
’Isle of Dogs, avec des squelettes d’hom-
mes et de chevaux.

[Seite 101]

On a trouvé en effet des troncs de bois fossile
bitumineux à une profondeur assez considérable
dans l’Isle of dogs; mais on en trouve dans pres-
que toutes les contrées basses vers l’embouchure
de la Tamise, dans une couche de terrain com-
posée de plantes aquatiques pourries et une espèce
de tourbe. Mais jamais on n’a trouvé des osse-
mens d’hommes ni auprès, ni au-dessus de cette
couche de terrain. Cependant à quelques pieds au-
dessous du terreau noir, et en partie dans la
tourbe même, on a découvert quelques restes
d’un cheval. Les os étoient restés sans altération
mais la chair s’étoit convertie en Adipocire.

Une découverte plus importante c’est celle
d’une grande dent d’ivoire déterrée sur les bords
[Seite 102] de la Tamise, à vingt-trois pieds au-dessous de la
surface de la terre, et à plus de profondeur que
le niveau de la rivière; par sa forme et sa double
courbure, elle paroit appartenir au Mam-mou-
tovajakost
de la Sibérie(1).

Je vous envoie quelques gâteaux d’une subs-
tance que nous avons reçue depuis peu de temps
de l’Inde, où avec l’arec, le betel et la chaux,
elle sert de principal ingrédient pour faire cette
composition, que les Indigènes mâchent presque
continuellement(2). L’analyse a fait voir que
ces gâteaux sont presque entièrement du tan-
nin.
Si nous pouvons réussir à les transporter
dans notre pays à peu de frais, il doit en résulter
des changemens importans dans la tannerie. −
Je regarde cette substance comme la véritable
terra catechu pure, qui, selon Kerr, est extraite
par ébullition du bois de la mimosa catechu,
[Seite 103] tandis que la terra Japonica officinale commune
est falsifiée par l’addition d’au moins un tiers de
terre fine(3).


[[471]] [Seite 472] [Seite 473] [Seite 474] [Seite 475] [Seite 476] [Seite 477] [Seite 478] [Seite 479] [Seite 480] [[I]] [[II]] [[III]] [[IV]]
Notes
(1).
[Seite 102]

Voyez, sur les défenses de cet éléphant praeadamite,
Breyne et Messerschmid on some Mammoth’s Bones dug
up in Siberia
, dans les Philosophical transactions, vol. XL,
n°. 446. p. 135 et suiv.

(2).
[Seite 102]

Je possède dans ma collection le crâne d’un habitant
de Java, où la sommité ou couronne des dents (à l’excep-
tion de la place qui se frotte contre l’autre dent pendant la
mastication), est pénétrée d’une couleur rouge-brune, ré-
sultat de l’habitude de mâcher continuellement du betel, et
on y remarque même une croute de cette couleur dont
presque toutes les dents sont couvertes; cela est tout-à-fait
conforme aux observations faites déjà par Mandelslo il y a
150 ans: il dit que ‘«cela a l’air de sang qui a séché.»’ Voy.
Decas quarta collectionis craniorum, tab. 39. (Note de
M. Blumenbach.
)

(3).
[Seite 103]

J’ai de suite comparé le catechu pur que M. Banks m’avoit
envoyé, avec le catechu commun de plusieurs pharmaciens,
et j’ai trouvé que la cassure récente du premier étoit brun
de châtaigne, et la cassure de celui-ci brun de foie; la cassure
du premier est-compacte et brillante, la cassure de celui-
ci matte et terreuse; le goût du premier est plus âcre et
amère, mais suivi d’un goût douçâtre qui est plus fort et
dure plus long-temps que celui de l’autre qui, par la masti-
cation, ne se dissout pas aussi complétement, mais qui
fait connoître que ce catechu est altéré par un résidu terreux
qu’on sent sur la langue et entre les dents. (Note de M. Blu-
menbach.
)



Blumenbach, Johann Friedrich. Date:
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