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MANUEL
D'HISTOIRE NATURELLE,
DE BLUMENBACH.


TOME SECOND.

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MANUEL
D'HISTOIRE NATURELLE,
AVEC FIGURES.
Multa fiunt eadem, sed aliter.
Quintilian.
TOME SECOND.
A METZ,
Chez COLLIGNON, Imprimeur-Libraire.
A PARIS, Chez Levrault frères, Quai Malaquais.
Henrichs, rue de la Loi.
Lenormant, rue des Prêtres-St.-Germain-
l'Auxerrois.


AN XI. –
1803
.
[titlePage_verso]
Ex
Bibliotheca
Regia Acad.
Georgiæ
Aug:

TABLE MÉTHODIQUE
DES OBJETS

[j]

Contenus dans ce second volume.

[interleaf] [interleaf]

SECTION NEUVIÈME.
Des vers.

[Tab. I]
xxx
[Seite 1]

§ 146.

Les insectes ont des caractères si distincts et si
précis, les vers au contraire en ont si peu de
positifs et de généraux, que la plus courte ma-
nière de définir ces derniers, seroit peut-être de
les nommer animaux à sang blanc qui ne sont
point insectes; c'est-à-dire, qui diffèrent de ces
derniers par l'absence des antennes et des organes
de mouvement articulés. (§ 40-122).

§ 147.

Les vers ont d'ordinaire un corps mou, quel-
quefois comme gélatineux; quelques-uns, mais
en petit nombre, sont couverts de poils, comme
les aphrodites; quelques autres, tels que les our-
sins, sont revêtus d'une enveloppe calcaire ou
presque spathique. Des amphitrites se construisent
un tube de grains de sable, de fragmens de co-
quilles, etc., très-artistement travaillé; beaucoup
d'autres animaux de cette classe (les testacées et
[Seite 2] quelques coraux) habitent une maison solide,
dans laquelle ils sont nés, et qui ressemble à de
la porcelaine ou de la pierre. Il y a de ces ani-
maux qui la portent avec eux; chez d'autres, elle
est fixe et immobile.

§ 148.

Aucun animal de cette classe n'a réellement
d'ailes; car on ne peut pas appeler vol les sauts
que la sèche peut faire hors de l'eau. On ne
peut pas non plus dire que les vers ont propre-
ment des pieds pour les soutenir et pour mar-
cher. Mais les limaces, les oursins, les astéries
possèdent des organes particuliers qui ont, en
quelque façon, une destination semblable. D'ail-
leurs, l'absence de ces organes de mouvement
extérieurs est réparée, dans beaucoup de vers, par
la faculté qu'ils ont de contracter et d'étendre
leur corps tour à tour; faculté qui leur donne
un mouvement progressif.

§ 149.

Au lieu d'antennes, beaucoup de vers ont à
la tête ce qu'on nomme des tentacules, ou des
barbillons flexibles, inarticulés, mous et char-
nus. Il est des espèces chez lesquelles ces tenta-
cules sont d'une longueur considérable: en général
ils servent à différens usages. Chez quelques vers,
[Seite 3] c'est l'organe du toucher; d'autres s'en servent
pour saisir leur proie; chez les hélices ils sont
terminés par des yeux.

§ 150.

On peut encore moins dire quelque chose de
positif sur les sens et les organes de ces ani-
maux, que sur ceux des insectes. Cependant
l'on sait, à n'en pas douter, que quelques-uns
ont de véritables yeux, comme les sèches, les
hélices, etc.; et que d'autres, comme les polypes,
ont, quoique sans yeux, un sentiment très-fin
de la clarté et de la lumière.

§ 151.

Par rapport à leur organisation intérieure,
la plupart des vers diffèrent autant des insectes,
que ces derniers des animaux à sang rouge.

Cette classe se distingue aussi, au total de la
précédente, en ce qu'autant que je sache, aucun
ver ne subit de métamorphose, tandis que la
plupart des insectes en doivent subir plusieurs.

§ 152.

Ces animaux séjournent ordinairement dans
l'eau, et le plus grand nombre d'entre eux de-
meure dans l'océan. Quelques-uns vivent seule-
ment sous terre; et plusieurs, tels que les vers
[Seite 4] intestinaux, et les animaux spermatiques, habi-
tent exclusivement dans le corps d'autres ani-
maux vivans.

§ 153.

Ce qui conserve beaucoup de ces animaux,
c'est leur force étonnante de réproduction; et
quelques-uns même, comme l'anguille de la colle
et le rotifère de Spallanzani, ont une sorte de
réviviscence qui paroît leur donner, en quelque
façon, la faculté de n'être jamais détruits.

§ 154.

Le plus grand nombre des vers, excepté les
sèches et la plupart de ceux qui vivent dans
les intestins des animaux, sont de véritables her-
maphrodites,
et chaque individu est en état de
reproduire son espèce, de l'une ou de l'autre
des manières exposées plus haut, (§ 20).

Remarque. Il y a quelques animaux de cette
classe dont l'accouplement a quelque chose d'ex-
trêmement remarquable. Ce sont les colimaçons
ordinaires, la livrée, par exemple, le colimaçon
des arbustes, etc.; ils sont armés, dans le temps
de leurs amours, d'un petit dard de substance
calcaire, et qui a la forme d'un fer de lance à
quatre tranchans: ce dard est caché dans une
ouverture au cou. Lorsque deux colimaçons se
[Seite 5] rencontrent, chacun des deux enfonce son dard
dans la poitrine de l'autre, et cette irritation ré-
ciproque et préliminaire précède le véritable
accouplement.

§ 155.

Tous les animaux de cette classe, qui vivent
dans la mer, sur-tout les testacées et les coraux,
sont d'une grande importance dans l'économie
de la nature; ils font, dans l'océan, ce que font
les insectes sur et dans la terre. Ils consomment,
travaillent, transforment, pour ainsi dire, les
matières superflues ou nuisibles qui s'y trou-
vent. Ils sont utiles à l'homme en particulier, en
ce que plusieurs, les testacées, par exemple,
sont mangeables, et même quelques-uns forment
la nourriture principale des navigateurs et des
peuples habitans sur les bords de la mer. Il y
a des coquillages desquels autrefois, beaucoup
plus qu'à présent, on tiroit la couleur de pour-
pre*. On peut faire de l'encre avec la liqueur
que répand la sèche. Le byssus des jambon-
neaux (Pinna) fournit une sorte de soie brune
que l'on travaille. Plusieurs coquillages portent
[Seite 6] des perles*; le corail rouge est un article de
commerce très-important, sur-tout dans les Indes
orientales.

Différentes espèces de coquillages ont cours,
chez quelques peuples sauvages, au lieu de petite
monnoie, ou comme elles sont, ou coupées en
morceaux. C'est de pareils fragmens de coquil-
lages de différentes couleurs, que les iroquois
et les autres indiens du nord de l'Amérique, font
leur wampum, qui leur sert de titres et d'an-
nales**. Beaucoup de sauvages se servent de
conques et de coquillages, en guise de tasses, de
cuillers, etc. Les insulaires de la mer du Sud en
font leurs jolis hameçons, et toutes sortes d'outils
nécessaires à leur pêche (§ 118). Les peuples du
nord-ouest de l'Amérique arment leurs harpons
de coquilles aiguisées et pointues.

[Seite 7]

On emploie dans les arts la nacre de perle et
d'autres coquillages, qu'on travaille en camées,
comme les onyx. Les artistes et les ouvriers se
servent de l'os de sèche. L'éponge sert à diffé-
rens usages domestiques. On fait de la chaux avec
un grand nombre de testacées et de coraux; et
dans la Chine septentrionale, on emploie, au lieu
de vitres, de grands coquillages très-minces, etc.
Les sangsues sont un moyen de guérison, que
la chirurgie emploie avec succès; beaucoup de
testacées enfin forment la parure la plus recher-
chée et la plus générale des peuples sauvages.

Remarque. Dans la collection des objets de la
mer du Sud, que le roi d'Angleterre a donnés au
musæum de Gottingue, on trouve, entre autres
ornemens pour servir à la parure, un collier de
jolis petits coquillages polis avec soin, percés et
enfilés très-ingénieusement avec du liber, lequel
a été travaillé par ce peuple, que l'on regarde
ordinairement comme le rebut misérable de l'es-
pèce humaine, savoir, par les pesserahs de la
terre de feu.

§ 156.

Parmi les animaux nuisibles de cette classe,
on compte d'abord les vers redoutables du corps
humain qui se tiennent, ou dans le canal intes-
tinal, comme l'ascaride vermiculaire, les stron-
[Seite 8] gles, les trichures et les ténia; ou sous la peau,
comme le ver de Guinée. Viennent ensuite les
douves qui tourmentent les moutons, les hyda-
tides des cochons, et tant d'autres vers qui ren-
dent malades les quadrupèdes et les poissons. Les
limaces et les colimaçons font tort aux plantes;
les tarets, les dails, etc., percent les vaisseaux
et les digues.

Remarque. Quant aux contes singuliers que
l'on a faits de la furie infernale, ce petit ver,
que personne n'a vu certainement, et que l'on
a décrit cependant très-exactement, qui est armé,
dit-on, d'un crochet, qui vole dans l'air sans ailes,
se précipite sur les hommes et les fait mourir en
peu de minutes, dans des tourmens horribles,
j'avoue franchement que j'ai de la peine à y
ajouter foi.

§ 157.

J'ai suivi aussi dans cette classe, à quelques
petits changemens près, l'ordre du système de
Linnée.

Ordre
1.er
lat.
Vers intestins.
Intestina.
    Vers longs, sans aucun
membre extérieur visible.
2.
lat.
Mollusques.
Mollusca.
    Vers nus, mous, à mem-
bres visibles souvent très-
nombreux. Un grand nom-
bre d'entr'eux ont beau-
[Seite 9]
coup de ressemblance avec
les animaux à coquilles
de l'ordre suivant.
3.
lat.
Testacées.
Testacea.
    Animaux à coquilles,
semblables aux vers de
l'ordre précédent.
4
lat.
Crustacées.
Crustacea.
    Vers à corps presque
cartilagineux, et revêtus
souvent d'une croûte so-
lide (chez quelques-uns
comme spathique), les
oursins, les astéries.
5.
lat.
Coraux.
Corallia.
    Les polypes et les au-
tres zoophytes qui séjour-
nent dans les coraux ou
d'autres habitations sem-
blables.
6.
lat.
Zoophites.
Zoophita.
    Les animaux-plantes
nus sans habitation, joints
aux animalcules infusoi-
res.

LIVRES
Pour servir à l'histoire naturelle des vers.

  1. O. Fr. Muller, Historia vermium terrestrium et
    fluviatilium, Havn. 1773, in-4°.
  2. Et Abb. Seba thesaurus (voy. pag. ...) vol. 3.

ORDRE PREMIER.
Intestins.

[Seite 10]

La plupart des animaux de cet ordre ont un
corps soit cylindrique, soit en forme de ruban,
et on a trouvé dans presque tous qu'ils ne sont
pas hermaphrodites, mais qu'au contraire les deux
sexes sont séparés dans deux individus. Tous les
vers intestins du corps humain (les animaux sper-
matiques exceptés) sont de cet ordre.*

Genre I.er Les Dragonneaux (lat. Gordius,
all. Fadenwurm, angl. Hairworm).

(Corps filiforme, térète, égal, lisse).

1.

lat.
all.
angl.
Le Dragonneau
  des ruisseaux.
G. aquaticus.
das Wasserkalb.
the water Hair-
  worm.
    Pâle, à extrémités noi-
res.

Long d'un empan, gros comme un brin de fil
[Seite 11] assez fort. Dans les terrains limoneux et dans
l'eau.

2.
lat.



all.
Le Ver de Guinée.
G. medinensis
  (dracunculus,
  vena medinen-
  sis).
der Nervenwurm.
    Tout pâle.
    Sloane Nat. hist. of
Jamaica, vol. 2, tab. 134,
fig. 1.

Du golfe Persique, des deux Indes, en Guinée.
Près de trois pieds et demi de long. Il se montre
sous la peau, sur-tout près des os, au genou,
au bras, où il produit des pustules très-doulou-
reuses, et une forte inflammation. Il faut le faire
sortir avec beaucoup de soin de sa plaie, pour
qu'il ne se casse pas. C'est une opération qui dure
trois semaines et plus. Il est rare qu'un homme
ait plus d'un tel ver; cependant on en a vu qui
en avoient quatre ou cinq à la fois.

II. Les Ascarides (lat. Ascaris).

(Corps égal, térète, à bouche armée de
trois petits tubercules; les intestins visibles).

1.

lat.
all.
angl.
L'Ascaride vermi-
  culaire.
A. vermicularis.
der Martwurm.
the Botts.
    Queue subulée; peau
crénelée très-légèrement
sur les côtés du corps.
    Pl. 23, fig. 1, 2.

Semblable au ver du fromage. Il se tient dans
[Seite 12] l'intestin rectum, et suce avec celle de ses extré-
mités qui est obtuse.

2.
lat.

all.
angl.
Le Strongle.
A. lumbricoides,
  lumbricus teres.
der Spuhlwurm.
the round gut
  Worm.
    Queue obtuse, fente de
l'anus transversale, intes-
tin orange.

Le plus commun des vers intestins de l'homme.
Ils se tiennent sur-tout dans les intestins grêles,
et quelquefois en très-grand nombre.

III. Les Trichures (lat. Trichocephalus).

(Corps inégal, térète, capillaire antérieu-
rement, épaissi postérieurement).

1.

lat.
all.
Le Trichure hu-
  main.
T. hominis.
die Trichuride.
    Légèrement crénelé en
dessus, lisse en dessous,
strié très-légérement an-
térieurement.
    Pl. 23, fig. 3.

Dans les gros intestins de l'homme. Suce avec
son extrémité mince, capillaire.

IV. Les Echinorrhynques (Echinorrynchus).

(Corps térète, à trompe cylindrique ré-
tractile, hérissée).

1.

lat.
Le grand Echi-
  norrhynque.
E. gigas.
    Blanc, cou nul, trompe
vaginée; plusieurs ran-
gées d'aiguillons recour-
[Seite 13]
   all. d. grosse Kratzer. bés en crochets, six pa-
pilles en forme de su-
çoirs.
    Goeze, Eingeweide-
würmer. tab. 10, fig. 1, 6.

Dans les intestins du cochon domestique.

V. Les Lombrics (lat. Lumbricus).

(Corps térète, annelé, hérissé longitu-
dinalement d'aiguillons à peine sensibles).

1.


lat.
all.
angl.
Le Lombric ter-
  restre, le Ver
  de terre.
L. terrester.
der Regenwurm.
the Earthworm.
    Selle circulaire, huit
rangées d'aiguillons ab-
dominaux.
    Pl. 23, fig. 7.

C'est l'animal si connu, qui fait tant de mal
aux jeunes plantes potagères, un véritable ani-
mal souterrain
.

2.

lat.
angl.
Le Lombric pa-
  naché.
L. variegatus.
the dew Worm,
  the lob Worm.
    Roux, tacheté de brun,
armé de six rangées d'ai-
guillons.
    Bonnet, traité d'insec-
tologie, premier vol. de
ses œuvres, tab. 1, fig.
1, 4.

Environ un pouce et demi de long. Dans les
étangs, les fossés, etc. Il a, comme le ver de
terre, une force de réproduction étonnante. Un
vingt-sixième de l'animal que l'on a coupé, peut,
[Seite 14] en quelques mois, devenir un animal parfait. Il
se multiplie naturellement, soit en engendrant des
petits vivans, soit en poussant des petits comme
des rejetons.

VI. Les Douves (lat. Fasciola).

(Corps gélatineux, presque plane, à pore
ventral double).

1.
lat.
all.
angl.
La Douve du foie.
F. hepatica.
d. Egelschnecke.
the Fluke.
    Déprimée, ovée, bru-
ne, garnie antérieure-
ment d'un petit tube.
    J. C. Schæffers Egel-
schnecken, etc. fig. 1, 8.

Dans le foie des moutons.

2.

lat.
all.
angl.
La Douve des
  poissons.
F. intestinalis.
d. Riemenwurm.
the Gourdworm.
    Corps en ruban, à bords
ondulés.
    Journal des savans,
1726, pag. 104.

Comme un bout de ruban étroit. Inarticulé, dans
le ventre de quelques poissons. On en a trouvé
de vivans encore dans des poissons cuits.

VII. Les Ténia, les Vers solitaires (lat. Tænia,
Lumbricus latus
, all. Bandwurm, angl.
Tape-worm).

(Corps presque plane, géniculé, bouche
quadrilobée).

Un genre très-étendu et très-remarquable, tant
[Seite 15] à cause de sa conformation singulière, que par
rapport aux accidens variés et opiniâtres que
ces espèces causent dans le corps humain. Ce ver
est articulé; il se cramponne dans l'intestin rec-
tum, au moyen de la trompe pointue qui sort
de sa tête divisée en quatre lobes (planch. 23, fig.
4). Cette tête est suivie (du moins dans les es-
pèces que je cite) d'un cou extrêmement étroit,
presque filiforme, qui se perd insensiblement avec
des articulations toujours plus grandes et plus
visibles dans le reste du corps du ver. Sur cha-
cune des grandes articulations qui forment la
plus longue partie de l'animal (planche 23, fig.
5–6), on aperçoit un ovaire particulier, ordi-
nairement d'une forme très-élégante, qui repré-
sente quelquefois une sorte de feuillage, et du-
quel les œufs du ver peuvent sortir par une ou
deux ouvertures qui se trouvent au bord ou dans
le côté large; du reste ce ver n'est rien moins que
solitaire; on a trouvé plusieurs ténia à la fois
dans un seul et même homme, ou dans un seul
et même animal.

1.
lat.


all.  
Le Cucurbitain.
T. solium, (cur-
  curbitina auc-
  tor).
der langgliedrige
  Bandwurm.
    Articles presque vagi-
nés; ovaire rameux en
faisceaux; rameaux pres-
que linéaires en grand
nombre; les faisceaux
transverses comprimés;
[Seite 16]
   angl. t. jointed Worm. bord latéral de l'article
étroit, comprimé.
    Pl. 23, fig. 5.

Cette espèce est la plus commune en Allemagne.
Elle se trouve, ainsi que la suivante, dans les
boyaux grêles de l'homme.

Les vermes curcurbitini, ascarides couleti,
sont des articles postérieurs détachés de ce ver.

2.

lat.
all.

angl.
Le Ténia com-
  mun.
T. vulgaris.
d. kurzgliedrige
  Bandwurm.
t. common Tape-
  worm.
    Orifice des ovaires dou-
ble, l'un ponctiforme sur
le dos de l'ovaire, l'autre
placé avant le premier,
papilliforme, et que l'on
peut faire sortir.
    Pl. 23, fig. 6.

Dans d'autres contrées de l'Europe. Très-com-
mun, sur-tout en Suisse et en France.

VIII. Les Hydatides (lat. Hydatis, all. Bla-
senwurm
).

(Corps en forme de ténia, se terminant
en vessie lymphatique; bouche quadrilobée).

La tête et la partie antérieure de cet animal
également très-singulier, qui se trouve dans les
intestins de différens mammifères, ont beaucoup
de ressemblance dans plusieurs espèces avec celles
des ténia, mais la partie postérieure se termine
[Seite 17] en une vessie lymphatique ovale de différente
grandeur.

Remarque. Il est impossible de méconnoître la
véritable animalité propre de ces hydatides; la
construction de leurs suçoirs, et l'analogie avec
les ténia, la confirment clairement; mais il n'en
est pas de même de ces vessies lymphatiques,
provenues contre nature, qui se trouvent quel-
quefois en très-grand nombre dans la cavité du
ventre des hydropiques (rarement dans d'autres
animaux). Ces dernières n'ont point une gran-
deur, une forme et une structure déterminée;
elles manquent absolument de suçoir; enfin elles
diffèrent totalement et d'une manière frappante des
véritables hydatides, tandis qu'elles ressemblent
parfaitement aux autres vessies du corps humain,
qui, bien certainement, proviennent de vaisseaux
mal conformés (comme par exemple on en trouve
dans le placenta des femmes grosses); toutes ces
considérations m'empêchent de prendre pour de
véritables animaux ces vessies d'hydropique, com-
me l'ont fait Hunter et quelques autres.

1.

lat.
all.
L'Hydatide des
  cochons.
H. finna.
die Finne.
    Conique, enfermée dans
une double vessie adhé-
rente à l'intérieure par sa
base, et la tête dirigée
vers le cou de la vessie.

Dans la chair des cochons. Malpighy a déjà
[Seite 18] démontré sa nature animale. Comme elle se trouve
seulement dans le cochon domestique et point du
tout dans le sanglier, elle offre l'exemple de corps
organisés qui paroissent avoir été créés comme
après-coup, long-temps après la première créa-
tion.

2.

lat.
L'Hydatide glo-
  buleuse.
H. globosa.
    Simple, ovée, corps
articulé distinctement,
rugueux, imbriqué.
    Goeze Eingeweidewür-
mer, tab. 17.

La vessie est souvent plus grosse qu'un œuf
de poule. Le plus communément dans la peau
du ventre et dans le foie du cochon.

3.

lat.
all.
L'Hydatide du
  cerveau.
H. cerebralis.
die Queese.
    Multiple, à plusieurs
corpuscules adnés à la
vessie commune par une
queue garnie de deux
soies.
    Leske, vom Drehen der
Schafe. Leipzig, 1780.

Sur le cerveau des moutons attaqués de la
folie
.

IX. Les Siponcles (lat. Sipunculus).

(Corps térète, alongé; bouche antérieure,
atténuée, cylindrique; ouverture latérale du
corps verruciforme).

1.        Le Siponcle à sac. Corps revêtu d'une tu-
[Seite 19]
lat.


all.
angl.
S. saccatus (ver-
  mis microrhyn-
  choterus).
der Spritzwurm.
the tube Worm.
nique lâche.
    G. Gessner, Historia
aquatil. page 1226.

De l'océan des Indes orientales.

X. Les Sangsues (lat. Hirudo, all. Blutigel,
angl. Leech).

(Corps oblong, marchant sur l'un des
disques où sont ou sa bouche ou sa queue).

1.

lat.
La Sangsue des
  chirurgiens.
H. medicinalis.
    Déprimée, noirâtre en
dessus avec six lignes fla-
ves, les intermédiaires
arquées de noir; en des-
sous cendrée et tachetée
de noir.
    J. Jac. Dillenius, in
Eph. N. C. Cent. 7, tab.
5, fig. 1, 4.

La meilleure espèce pour tirer du sang.

2.

lat.
La Sangsue huit
  points.
H. octoculata.
    Déprimée, brune, huit
points noirs sur le disque
de la bouche.
    Schwed. Abhand. 1. c.
fig. 5, 8.

Ne dépose qu'un seul œuf qui, au commen-
cement, ne contient qu'une liqueur aqueuse; mais
ensuite, de cette lymphe sortent huit à dix petites
sangsues, et quelquefois même davantage.

ORDRE DEUXIÈME.
Mollusques.

[Seite 20]

Ce sont des vers nus, qui se distinguent de ceux
de l'ordre précédent par un corps plus visqueux,
et par des membres extérieurs plus distincts.*
Quelques-uns ressemblent beaucoup aux animaux
qui habitent les conques et les coquilles.

XI. Les Limaces (lat. Limax, all. Weg-
schnecke
, angl. Slug).

(Corps oblong, rampant, à écusson charnu
en dessus, à disque longitudinal plane en
dessous; ouverture latérale à droite pour les
parties sexuelles et les excrémens; quatre ten-
tacules au-dessus de la bouche).

Ces vers nus ont de commun avec les vers à
[Seite 21] coquilles du genre des limaçons qui leur ressem-
blent, une force étonnante de réproduction.

1.
lat.
La Limace noire.
L. ater.
    D'un noir profond.
    Lister, ex ed. Huddes-
fordi. tab. 101, fig. 102.
2.
lat.
La Limace rouge.
L. rufus.
    Presque rousse.
    Lister, tab. 101, A.
fig. 103.
3. lat. La grande Li-
  mace.
L. maximus.
    Cendrée, tachetée.
    Lister, tab. 101, A.
fig. 104.
4.

lat.
La petite Limace
  grise.
L. agrestis.
    Cendrée, sans tache.
    Lister, tab. 101, fig.
101.
XII. Les Aplysies (lat. Aplysia).

(Corps rampant; bouclier dorsal mem-
branacé; ouverture latérale à droite pour les
parties sexuelles; anus sur l'extrémité du
dos).

1.

lat.


all.
angl.
L'Aplysie épila-
  toire.
A. depilans (le-
  pus marinus des
  anciens).
die Giftkuttel.
the Seahare.
    Quatre tentacules.
    Pennants bristish
zool. 4, tab. 21, fig. 21.
XIII. Les Doris (lat. Doris).

(Corps rampant, oblong, plane en
dessous; bouche antérieurement en des-
sous; anus postérieurement entouré de cils
[Seite 22] en dessus; deux tentacules sur le corps à la
partie antérieure, entre des trous rétractiles).

1.
lat.


angl.
L'Argus.
D. argo (lepus
  marinus minor
  Columnæ).
the sea Argus.
    Oval, corps lisse; deux
tentacules à la bouche;
anus cilié festonné.
    Pennant, livre cité,
pl. 22, fig. 22.
XIV. Les Glaucus (lat. Glaucus).

(Bouche antérieure; corps percé de deux
petits trous sur les côtés; quatre tentacules,
huit bras palmés).

1.

lat.
Le Glaucus atlan-
  tique.
G. atlanticus.
Planche 22.

Feu Forster ne croyoit pas que l'on dût
compter parmi les Doris ce mollusque assez sin-
gulier, mais il en a fait un genre particulier; pour
le nom générique il a suivi l'idée de Linnée, qui
a donné à ses genres de mollusques des noms de
dieux marins. Celui que Forster a choisi indique
de plus la couleur bleue de cet animal.

Il a pêché cette espèce dans la mer atlantique,
lors de son voyage autour du monde.

XV. Les Aphrodites (lat. Aphrodita, all.
Seeraupe).

(Corps rampant oval, plusieurs fascicules

[Tab. II]
Glaucus atlanticusxxx
Figure 1. Glaucus atlanticus
[interleaf] [Seite 23]

pédiformes de chaque côté; bouche rétrac-
tile; deux tentacules sétacés).

1.


lat.


all.
angl.
La Taupe de mer,
  la grosse Scolo-
  pendre de mer.
A. aculeata (pu-
  dendum regale
  Column.)
der Goldwurm.
the sea Mouse.
    Ovale, velue, aiguil-
lonnée; 32 pieds de cha-
que côté.
    Swammerdam Biblia
nat. tab. 10, fig. 8.

Les aiguillons et les poils dont elle est couverte
des deux côtés, brillent, sur-tout au soleil, des
couleurs les plus belles, quelquefois comme la
flamme bleuâtre du soufre, etc.

XVI. Les Amphitrites (lat. Amphitrite).

(Corps prolongé en tube, annelé, pédon-
cules verruqueux; tentacules acuminés, rap-
prochés, plumeux).

1.

lat.
all.
L'Amphitrite do-
  ré.
A. auricoma.
der Sandkœcher.
    Deux barbillons de cha-
que côté; tentacules pec-
tiniformes, dorés, roides,
sur la partie antérieure.
    Pallas miscell. zool.
tab. 9, fig. 3.

De la mer du Nord. Cette espèce, ainsi que
quelques autres de ce genre, habitent de petites
maisons fort jolies, un peu coniques, qui sont
construites ordinairement d'une seule couche de
[Seite 24] petits grains de sable agglutinés les uns contre les
autres.

XVII. Les Néréïdes (lat. Nereis).

(Corps rampant, oblong, linéaire; pé-
doncules latéraux pénicillés; tentacules sim-
ples).

1.


lat.
all.
angl.
La Néréïde phos-
  phorique, la Bel-
  le de nuit.
N. noctiluca.
das Seelicht.
the noctilucous
  Nereis.
    Vingt-trois segmens,
corps à peine visible.

Dans la mer. Il est possible que cet animal soit
une des causes de la lueur qu'on observe pendant
la nuit sur plusieurs parties de la mer.*

XVIII. Les Naïades, les Mille pieds d'eau (lat.
Nais, all. Wasserschlængelchen).

(Corps linéaire, transparent, déprimé;
pédoncules sétacés; tentacules nuls).

Ces vers se propagent d'une manière parti-
culière**; ils sont articulés. Leur dernière arti-
culation s'étend peu-à-peu, et devient un ani-
[Seite 25] mal parfait qui se sépare, au bout de quelque
temps, du reste du corps de l'ancienne naïade, et
qui quelquefois même, avant de tomber, pro-
duit de la même manière d'autres vers comme
lui, en étendant sa dernière articulation. Cepen-
dant quelques espèces, telles que la suivante, peu-
vent se multiplier aussi par des œufs fécondés
par un véritable accouplement.

1.

lat.


all.
La Naïade à trom-
  pe.
N. proboscidea
  (nereis lacus-
  tris) Linn.
die gezüngelte
  Naide.
    Soies latérales solitai-
res, trompe longue.
    Rœsel, Hist. der Po-
lypen, tab. 78, fig. 16,
17.
XIX. Les Ascidies (lat. Ascidia).

(Corps fixe, presque térète, vaginant;
deux ouvertures à la sommité, l'une plus
basse).

Elles sont attachées sur les rochers qui bor-
dent le rivage, et elles peuvent lancer de l'eau
à une assez longue distance.

1.

lat.
all.
angl.
L'Ascidie mem-
  braneuse.
A. intestinalis.
die Darmscheide.
the entrail Like-
  ascidia.
    Lisse, blanche, mem-
braneuse.
XX. Les Actinies, les Anemones de mer (lat.
Actinia, Urtica marina, all. Seeanemone,
Meernessel
).
[Seite 26]

(Corps s'attachant par la base, oblong,
térète; bord du sommet susceptible de di-
latation, tentacule intérieurement, entou-
rant une bouche terminale, centrale).

Ont une force de réproduction singulière.

1.
lat.
all.

angl.
L'Actinie ridée.
A. senilis.
die Runzelane-
  mone.
the wrinkled Ac-
  tinia.
    Presque cylindrique,
marquée transversale-
ment de rugosités.
    Phil. trans. vol. 63,
tab. 16, sqq. fig. 10, sqq.
XXI. Les Téthys (lat. Tethys, all. Seehaase,
angl. Seehare).

(Corps libre presque oblong, charnu,
apode, bouche à trompe terminale cylindri-
que plissée sous la lèvre, deux trous au côté
gauche du cou).

1.

lat.
La Tethys à voile
  frangé.
T. leporina (le-
  pus marinus ma-
  jor) Column.
    Lèvre ciliée.
    Fab. Columna, 1. c.
p. 26.

De la Méditerranée.

XXII. Les Holothures, les Thalides, (lat. Ho-
lothuria
).
[Seite 27]

(Corps libre, nu, gibbeux, à anus ter-
minal; plusieurs tentacules à l'autre extré-
mité; bouche entre les tentacules).

1.


lat.
all.
angl.
La Thalide à ten-
  tacules; la Ga-
  lère.
H. physalis.
das Besahnssegel.
the Portuguese
  man of war.
    Barbillons difformes,
filiformes pendans.
    Sloane, Nat. hist. of
Jamaica, vol. 1, tab. 4,
fig. 5.

De l'océan Atlantique. Cet animal est singu-
lier; son corps est petit et en forme de vessie;
et à ce corps sont suspendus des barbillons rou-
ges et bleus, qui quelquefois ont trois ou quatre
pieds de long, et qui, lorsqu'on les touche, brû-
lent plus douloureusement que les orties; au-des-
sus de la vessie se trouve une voile que l'ani-
mal, lorsqu'il nage, dirige d'après le vent.

XXIII. Les Amphinomes (lat. Terebella, all.
Steinbohrer).

(Corps filiforme; bouche antérieure, à
prépuce garni d'un gland pédonculé, tubu-
leux; plusieurs tentacules capillaires autour
de la bouche).

1.        L'Amphinome Huit barbillons à la
[Seite 28]

lat.
all.
angl.
perce-pierre.
T. lapidaria.
der Steinbohrer.
the Rockpiercer.
partie antérieure du
corps, quatre autour de
la bouche.
    Schwed. Abh. 1754,
tab. 3, fig. A-E.

De la Méditerranée.

XXIV. Les Lernées (lat. Lernæa, all. Kiefern-
wurm
, angl. Lernæa, Plague).

(Corps s'attachant par les tentacules,
oblong, presque térète, deux ovaires ten-
tacules en forme de bras).

Tourmentent beaucoup les poissons, dans les
branchies desquels elles habitent de préférence.

1.

lat.
La Lernée cypri-
  nacée.
L. cyprinacea.
    Corps en masse renver-
sée, thorax cylindrique,
fourchu; tentacules en
forme de croissant au
sommet.
    Linnæi fauna suecica,
tab. 2, fig. 2100.
XXV. Les Scyllées (lat. Scyllæa).

(Corps s'attachant, comprimé, à dos ca-
naliculé; bouche à ouverture sans dents,
terminale, trois paires de bras, ou de tenta-
cules en dessous).

1.
lat.
all.

angl.
La Scyllée.
S. pelagica.
die Sargassoschne-
  cke.
the sea Onion.
    Seba Thesaurus, vol. 1,
tab. 74, fig. 7.
[Seite 29]

Particulièrement sur le sargasso (fucus na-
tans
).

XXVI. Les Clio (lat. Clio).

(Corps nageant oblong, deux ailes mem-
braneuses, opposées).

1.
lat.
La Clio limacine.
C. limacina.
    Nue, corps en cône
renversé.
    Ellis et Solander,
tab. 15, fig. 9, 10.

Près de Spitzberg, Terre-neuve, etc.

XXVII. Les Sèches (lat. Sepia, all. Dinten-
fisch
, angl. Inkfish).

(Huit bras semés intérieurement de coty-
lédons, bec entre les bras, corné, terminal;
ventre pourvu d'une vessie atramentifère,
ouvert inférieurement à sa base par une
fente transversale au-dessus de laquelle pa-
roît un trou pour les excrémens).

Les sèches se trouvent dans toutes les mers*;
elles diffèrent tellement des autres animaux de
cette classe, tant à l'égard de leur organisation
intérieure, de leurs viscères conformés parfaite-
ment, de leurs organes sexuels, qu'à celui des
yeux, et même des organes de l'ouïe, que J.
[Seite 30] Hunter leur accorde. Elles ressemblent au Con-
traire tellement à quelques poissons, qu'il m'en
a coûté pour me résoudre à les placer au milieu
des vers de cet ordre, dont la conformation est
si simple.

Le nombre des suçoirs du ventouses qui ar-
ment leurs bras, croît avec l'âge, et il est des
espèces qui en ont plus de mille. C'est par ces
suçoirs qu'ils s'attachent; souvent leurs bras leur
sont arrachés par des conques, ou dévorés par
des poissons; mais il leur en revient bientôt d'au-
tres. Les anciens connoissoient déjà cette particu-
larité; la plupart des espèces sont remarquables
par la liqueur noire qu'elles portent dans un
réservoir particulier dans leur ventre; elles peu-
vent répandre cette liqueur quand elles veulent,
et par-là elles noircissent l'eau qui les entoure.
M. le professeur Schneider a partagé tout le
genre dans les deux familles suivantes.

A. Sèches à deux longs bras, à ventre garni
d'une nageoire à osselet dorsal.
1.

lat.
all.
angl.
La Sèche com-
  mune.
S. officinalis.
der Kuttelfisch.
the Inkfish.
    Ventre très-large ar-
rondi, ceint de chaque
côté d'une nageoire; os
dorsal très-grand.
    Swammerd. Bibl. nat.
tab. 50, fig. 1.

C'est particulièrement de cette espèce, que
provient la substance connue sous le nom d'os
[Seite 31] de sèche
. Cet os est une écaille large osseuse,
d'une texture assez singulière, qui couvre le dos
de l'animal. Quelques sortes de raisins de mer
(uvae marinae), sont les œufs de cette espèce
et de quelques espèces analogues.

2.

lat.
all.
angl.
Le Calmar, le
  Casseron.
S. loligo.
der Calmar.
the sea Sleeve.
    Ventre étroit, subulé,
nageoire du milieu an-
guleuse, os dorsal penni-
forme.
    Pennant's, brit. Zool.
4, tab. 27, fig. 43.
B. Sèches à pieds palmés à la base, sans
longs bras, nageoires et os dorsal.
3.
lat.

all.

angl.
Le Poulpe.
S. octopodia (po-
  lypus).
der Polipe mit
  acht Armen.
the eight armed
  Cuttle.
    Double rangée de su-
çoirs sur la surface inté-
rieure des pieds, chacun
des suçoirs croissant peu-
à-peu depuis la base.
    Pennant, l. c. tab. 28,
fig. 44.

Cette espèce, très-estimée à cause de son goût
délicat, se trouve dans plusieurs contrées, parti-
culièrement dans les Indes orientales, et dans le
golfe du Mexique; parfois d'une grandeur éton-
nante.

XXVIII. Les Méduses (lat. Medusa, all. Qualle,
angl. Blubber).

(Corps gélatineux, orbiculé, convexe en
[Seite 32] dessus, creux en dessous; bouche infère
centrale, labiée; tentacules dans la plupart
marginaux, souvent rétractiles).

Quelques espèces contribuent aussi à la lueur
qu'on remarque sur la mer.

1.
lat.
angl.
La Méduse bleue.
M. aurita.
the sea Blubber.
    Orbiculaire; quatre ca-
vités en dessous.

De la Manche.

2.
lat.
La Méduse à voile.
M. velella (urti-
  ca marina Co-
  lumn.)
    Ovale, striée concen-
triquement; bord cilié,
voile membraneuse en
dessus.
    Fab. Columna, l. c.
p. 22.
3.

lat.
La Méduse à huit
  lobes.
M. octostyla.
    Hémisphérique, tenta-
cules du bord nuls; co-
lomne en dessous pliée
en quatre, huit lobes
multifides au sommet, 16
appendices aux côtés.
    Forskæl icones, tab.
30.

De la Mer rouge, longue d'un empan, du
plus beau violet.


ORDRE TROISIÈME.
Testacées (Coquillages).

[Seite 33]

On distingue dans cet ordre très-nombreux
d'animaux deux parties principales; savoir, les
coquilles et les animaux qui y habitent. La con-
formation de ces derniers est très-variée; cepen-
dant ils ressemblent en grande partie aux vers
de l'ordre précédent. Les coquilles sont composées,
au commencement, d'une première substance
membraneuse, parfois presque cornée, qui prend
insensiblement toute sa consistance par le suc
calcaire qui s'y dépose peu à peu. Réaumur a
observé que les coquilles des limaçons nou-
veaux-nés n'ont pas encore tous leurs tours de
spire; mais ces tours se forment ensuite peu à
peu, à mesure que l'animal croît, et ils se déposent
au bord de l'embouchure de la coquille (non pas
comme s'ils sortoient de la jeune coquille et se
développoient comme des germes). La disposi-
tion parmi les conques est la même. Beaucoup
de ces coquilles sont remarquables, à cause de
leur conformation singulière*; d'autres le sont
par leur émail brillant et semblable à celui de
[Seite 34] la porcelaine; d'autres encore, par leurs couleurs
superbes*, et par leurs dessins agréables et ré-
guliers.**

[Seite 35]

On divise cet ordre très-étendu, d'après le
nombre et la conformation des coquilles, dans
les quatre familles suivantes.

A. Testacées multivalves.

B. Testacées bivalves ou conques.

C. Testacées univalves à spire régulière, sa-
voir les limaçons.

D. Univalves à spire nulle ou très-irrégulière.


A. Testacés multivalves.

Ils vivent uniquement dans la mer.

XXVIII. Les Oscabrions (lat. Chiton).

(Plusieurs pièces testacées arrangées lon-
gitudinalement, tombantes sur le dos).

1.

lat.
all.
angl.
L'Oscabrion tu-
  berculé.
C. tuberculatus.
der Oscabrion.
the Oscabrion.
    Coquille à sept valves;
corps tuberculé.
XXIX. Les Lepas (les Anatifes, les Balanites)
(lat. Lepas, all. Meereichel, angl. Açor-
shell).

(Animal à bouche se roulant en spirale;
tentacules formant panache, coquille mul-
tivalve inéquivalve).

Plusieurs espèces, comme par exemple ici les
deux premières, sont attachées avec leur coquille
[Seite 36] même sur quelque corps; mais chez d'autres,
comme chez les deux dernières, la coquille mul-
tivalve tient à un tube charnu qui lui-même
s'attache quelque part. C'est une différence si
frappante, qu'on pourroit fort bien déterminer
d'après elle deux genres distincts.*

1.
lat.


all.
angl.
Le Gland de mer.
Lepas balanus
  (balanus vul-
  garis. Cuv.)
die Meertulpe.
the common eng-
  lish Barnacle.
    Coquille conique, sil-
lonnée, fixée, à oper-
cules acuminés.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
97, fig. 820.

Dans beaucoup de pays on le trouve sur la
quille des vaisseaux, sur des rochers, des ani-
maux, des conques, des écrevisses, etc.

2.
lat.
all.

angl.
Le Diadème.
L. diadema.
die Wallfischpo-
  cke.
the Whale-acorn-
  shell.
    Coquille presque ronde,
à six lobes, sillonnée, fixe.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
99, fig. 843, sqq.

Sur la peau des orques et des baleines.

3.

lat.
L'Anatife pousse-
  pied.
L. polliceps.
    Coquille à vingt valves
(ou plus) polymorphes;
tube granulé de squamu-
[Seite 37]
   all.
angl.
die Fusszehe.
the Horn of plen-
  les.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
100, fig. 851.

Cet animal singulièrement conformé, habite
particulièrement la Barbarie.

4.


lat.

all.
angl.
L'Anatife lisse, la
  conque anatifè-
  re.
L. anatifera (ana-
  tifa lævis Cuv.)
d. Entenmuschel.
the Barnacle.
    Coquille comprimée,
quinquevalve, tube lisse,
adhérent.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
100, fig. 853.

Elle est connue particulièrement par cette tra-
dition fabuleuse dont j'ai parlé, à l'occasion de
la barnache (page 276). La coquille à cinq val-
ves adhère, avec l'animal qui y demeure, à
un tube charnu. On trouve quelquefois plusieurs
individus attachés comme les branches d'un
arbre, à un tube commun, qui lui-même tient
à des saules pourries, ou à des pièces de vais-
seaux naufragés.

XXX. Les Pholades, les Dails (lat. Pholas;
all. Bohrmuschel; angl. Pierce-Stone).

(Coquille composée de deux valves prin-
cipales, divariquées, et de quelques autres
plus petites, difformes vers la charnière;
charnière recourbée, liée par un cartilage).

Elles percent les rochers et même le marbre le
[Seite 38] plus dur; elles pénètrent également dans les co-
raux les plus forts, dans les coquilles d'huître,
les quilles de vaisseau, etc., et elles se construisent
une habitation à l'extrémité du trou qu'elles ont
fait.

1.

lat.
all.
angl.
Le Pitaut, le Dail
  à six pièces.
P. dactylus.
d. Dattelmuschel.
the Piddock.
    Coquille oblongue striée
en réseau.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
101, fig. 859.

L'animal luit dans l'obscurité, et jette une assez
grande clarté.

2.

lat.
all.
angl.
Le Dail à cinq
  pièces.
P. pusilla.
die Bohrpholade.
the Wood-Pier-
  cer.
    Coquille oblongue,
arrondie, striée en arc.
    Spengler in den Schrif-
ten der Berl. Naturf. Ge-
sellsch. 4 B. tab. 5, fig. 1,
5.

Dans plusieurs parties des divers océans.

B. Testacées bivalves (Conques).

Ils vivent tous dans l'eau.

La principale différence des genres repose sur
l'égalité ou l'inégalité des deux valves et de leurs
bords, et sur la conformation de la charnière.

XXXI. Les Myes; les coquillages béants, (lat.
Mya; all. Klaffmuschel; angl. Gaper).

(Coquille bivalve, béante à une extré-
[Seite 39] mité; charnière composée d'une dent [dans
la plupart] solide, épaisse, large, vide et
point insérée dans la valve opposée).

1.

lat.
all.
angl.
La Moule des
  peintres.
Mya pictorum.
die Flussmuschel.
the peinters Ga-
  per.
    Coquille ovée, charniè-
re composée dans une val-
ve de deux dents, et dans
l'autre d'une dent primai-
re, crénelée, et d'une laté-
rale longitudinale.
    Chemnitz, vol. 6, tab. 1.
fig.6.

Dans tous les ruisseaux.

2.

lat.


all.

angl.
La Moule du
  Rhin.
Mya margaritife-
  ra, unio mar-
  garitifera. Cuv.
die Perlenmus-
  chel.
the pearl Gaper.
    Coquille ovée, rétrécie
antérieurement; charniè-
re à dent primaire coni-
que; cuisses [nates] dé-
cortiquées.
    L. Ferd. Marsigli Bos-
foro Thracio, tab. 1.
XXXII. Les Solens, les Manches-de-couteau
(lat. Solen; all. Messerscheide; angl. Ra-
zorshell
).

(Coquille bivalve, oblongue, béante de
chaque côté; dent de la charnière subulée,
réfléchie, souvent double, point insérée
dans la valvule opposée; bord latéral plus
usé).

1.          Le Manche-de-     Coquille linéaire droite,
[Seite 40]
  
lat.
all.

angl.
  couteau.
S. siliqua.
die Messerscha-
  le.
the razor Shell.
charnière ayant deux
dents dans l'une des val-
ves.
    Chemnitz, vol. 6, tab. 4,
fig. 29.
XXXIII. Les Tellines (lat. Tellina; all. Sonne).

(Coquille bivalve, ployée antérieurement
de l'un à l'autre coté; charnière à trois dents;
les latérales n'entrant dans aucune fos-
sette
).

1.
lat.
all.

angl.
La Telline radiée.
T. radiata.
der rothe glatte
  Sonnenstrahl.
the Tulip Wedge.
    Coquille oblong., striée
très-légérement en lon-
gueur, brillante; suture
anale canaliculée.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
11, fig. 102.
2.

lat.
all.
La Came de ruis-
  seaux.
T. cornea.
die Horntelline.
    Globuleuse, striée trans-
versalement; à côte brune
transversale.

Un petit coquillage fluviatile assez commun.

XXXIV. Les Bucardes (lat. Cardium; all.
Herzmuschel; angl. Cockle).

(Coquille bivalve, presque équilatère,
équivalve, charnière ayant dans ehaque
valve deux dents primaires, qui entrent exac-
tement les unes dans les autres; les latérales
étant à quelque distance et insérées).

[Seite 41]
1.
lat.
all.

angl.
Le Cœur-à-côtes.
C. costatum.
d. Gerippte Herz-
  muschel.
the White fluted
  heart.
    Coquille gibbeuse, équi-
valve, à côtes élevées,
carénées, concaves très-
minces.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
15, fig. 151.

Sur la côte de Guinée.

2.

lat.
all.
angl.
Le Bucarde fran-
  gé.
C. echinatum.
das Stachelhorz.
the thorny Cock-
  le.
    Coquille presque en
forme de cœur, garnie de
côtes élevées, hérissées
de plusieurs aiguillons in-
fléchis.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
15, fig. 158.
3.

lat.
all.
angl.
La Coque, le Sour-
  don.
C. edule.
das essbare Herz.
the common Cock-
  le.
    Coquille antérieure,
marquée de vingt-six sil-
lons recourbés et imbri-
qués.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
19, fig. 194.

Très-commune sur les côtes de l'Europe tem-
pérée.

XXXV. Les Mactres (lat. Mactra; all.
Backtrog).

(Coquille bivalve, inéquilatère, équi-
valve; charnière composée d'une dent du
milieu, compliquée, avec une fovéole ad-
jointe, et de latérales éloignées, insérées).

1.
lat.  
La Mactre solide.
M. solida.
    Coquille opaque, assez
lisse, presque antérieure.
[Seite 42]
   all.
angl.
die Strandmu-
  schel.
the Spoonshell.
Chemnitz, vol. 6, tab.
23, fig. 229, sqq.
XXXVI. Les Donaces ou Cames tronquées
(lat. Donax).

(Coquille bivalve, à bord antérieur très-
obtus; charnière composée de deux dents
primaires, et d'une marginale solitaire, à
quelque distance, sous l'anus).

1.
lat.
all.

angl.
La Donace gravée.
D. scripta.
die Letterschul-
  pe.
the fine letter
  Tellin.
    Coquille ovée, compri-
mée, lisse, marquée de li-
gnes pourpres ondées, à
fente aiguë, à bords cré-
nelés.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
26, fig. 261.
XXXVII. Les Venus (lat. Venus).

(Coquille bivalve, à lèvres du bord an-
térieur tombantes, charnière à trois dents,
toutes rapprochées, les latérales divergentes
au sommet).

1.

lat.
all.

angl.
La Conque de
  Venus.
V. dione.
die echte Venus-
  maschel.
the Prickly-Mou-
  thedtrue Venus.
    Coquille presque en
forme de cœur, sillonnée
en travers, épineuse en
avant.
    Chemnitz, vol. 6, tab.
27, fig. 271.
[Seite 43]
2.
lat.
all.

angl.
Le Saphir violet.
V. mercenaria.
die Kommerz-
  muschel.
the Clam.
    Coquille en cœur, soli-
de, légérement striée en
travers, à bord crénelé,
violette intérieurement;
anus ové.
    Spengler in Schriften
der Berl. Naturf. Gesells.
6 b. tab. 6, fig. 1.

A des valves épaisses et pesantes. Les iroquois
et d'autres sauvages du nord se servent des co-
quilles pour y polir les coraux qui servent à leur
wampum, pag. 6, et à leur parure; et lorsqu'ils ont
de longs voyages à faire à pied, ils mettent dans
leur bouche l'animal qui habite la coquille, et
ils le mâchent continuellement.

3.

lat.
all.
angl.
La Langue-de-
  Tigre.
V. tigerina.
die Tigerzunge.
the Checked-grai-
  ned-Cockle.
    Coquille lentiforme, à
stries crénelées, croisées;
anus enfoncé, ové.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
37; fig. 390, sqq.
XXXVIII. Les Spondyles, les Huîtres épineuses
(lat. Spondylus).

(Coquille inéquivalve, roide; charnière
composée de deux dents recourbées, avec
une petite fossette au milieu).

1.        Le Pied-d'âne, le
  Claquet de Laza-
  re.
    Coquille presque oreil-
lée, épineuse.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
[Seite 44]
   lat.
all.

angl.
S. gæderopus.
die Lazarusklap-
  pe.
t. Thorny-oister.
44, fig. 459.

L'une des valves dépasse par derrière l'autre
de beaucoup, et est dentelée comme avec une
scie; la direction de la charnière est également
remarquable; les dents entrent si singulièrement
les unes dans les autres, que les coquilles peuvent
bien s'ouvrir, mais ne peuvent se détacher sans
briser la charnière.

XXXIX. Les Cames (lat. Chama; angl. Cockle).

(Coquille bivalve, très-grosse; charnière
formée par un cal gibbeux, inséré oblique-
ment dans une fossette oblique).

1.
lat.
all.
angl.
Le Cœur-de-bœuf.
C. cor.
das Ochsenherz.
the fools cap Cha-
  ma.
    Coquille presque ronde,
lisse; prolongemens re-
courbés vers l'anus; fente
béante.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
48, fig. 483.
2.

lat.
all.

angl.
Le Grand-Béni-
  tier, la Tuilée.
C. gigas.
die Holzziegel
  (Kima).
the Furbelow'd
  clamps.
    Coquille plissée, en
voûte, écailleuse.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
49, fig. 492.

Le plus grand de tous les coquillages connus;
[Seite 45] les coquilles pèsent près de six quintaux, et l'ani-
mal trente livres. Les insulaires des Indes orien-
tales, et les peuples qui habitent les côtes de la
Mer rouge, mangent sa chair avec plaisir.

3.

lat.
all.

angl.
L'Huître de la
  Mer rouge.
C. gryphoides.
die Felsenmus-
  chel.
the Furbelow'd
  Chama.
    Coquille orbiculée, mu-
riquée, une des valvules
plus plane; l'autre offrant
une cuisse plus avancée,
presqu'en spirale.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
51, fig. 110.
4.
lat.
all.

angl.
La Came cornue.
C. bicornis.
die gehœrnte
  Chama.
the horned Cha-
  ma.
    Coquille à valvules co-
niques; cuisses cunéifor-
mes, obliques, tubuleu-
ses, plus longues que la
valvule.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
52, fig. 516.
XL. Les Arches (lat. Arca).

(Coquille bivalve, équivalve; charnière
à dents nombreuses, aiguës, alternes, in-
sérées).

1.
lat.
all.
angl.
L'Arche-de-Noé.
A. noæ.
die Arche.
the Noah's ligh-
  ter.
    Coquille oblongue,
striée, échancrée au som-
met; cuisses recourbées
l'une vers l'autre, très-
éloignées; bord très-en-
tier, béant.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
53, fig. 529.
XLI. Les Huîtres (lat. Ostrea; all. Auster;
angl. Oyster, Scallop).
[Seite 46]

(Coquille bivalve, inéquivalve [dans la
plupart], presque oreillée; charnière éden-
tée, composée d'une fossule creuse, ovée,
et de stries latérales transverses).

Les différentes espèces de ce genre devroient
être aussi divisées en deux autres genres, dont
le premier comprendroit les Pélerines (Pecten),
auxquelles appartiennent les deux premières es-
pèces; et le second, les huîtres proprement dites;
le cit. Cuvier a fait ce changement.

1.

lat.


all.

angl.
L'Eventail, la So-
  le. Cuv.
O. pleuronectes;
  pecten pleuro-
  nectes. Cuv.
die Compasmu-
  schel.
the Compass scal-
  lop.
    Coquille équivalve,
marquée en dedans de
douze rayons doublés, lis-
se extérieurement.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
61, fig. 595.
2.

lat.
all.

angl.
Le Manteau-
  royal.
O. pallium.
der Kœnigsman-
  tel.
the Ducalmantle.
    Coquille équivalve,
marquée de douze rayons
convexes, striée, rude,
hérissée d'écailles, se re-
couvrant en forme de tui-
le.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
64, fig. 607.
3. Le Marteau.     Coquille équivalve, tri-
[Seite 47]
   lat.


all.

angl.
O. malleus; (avi-
  cula malleus
  Cuv.).
der polnische
  Hammer.
the Hammer-
  Oyster.
lobée, à lobes transverses.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
70, fig. 655.
4.

lat.
all.
angl.
La Feuille-de-
  laurier.
O. folium.
das Lorbeerblatt.
the Tree-Oyster.
    Coquille inéquivalve,
ovée, plissée obtusément
sur les côtés; parasite.
    Chemnitz, vol. 8, tab 71,
fig. 662.
5.

lat.
all.

angl.
L'Huître ordinai-
  re.
O. edulis.
der gemeine Au-
  ster.
the common
  Oyster.
    Coquille inéquivalve,
semi-orbiculée, à mem-
branes imbriquées, ondu-
lées; une des valvules
plane, très-entière.

On les ramasse particulièrement sur les côtes
nord-ouest de l'Europe; on en trouve aussi sur
des bancs d'huîtres dans la Méditerranée et la
mer Adriatique.

6.
lat.
all.

angl.
La Selle.
O. ephippium.
der polnische.
  Sattel.
the grate Scal-
  lop.
    Coquille équivalve or-
biculée, comprimée,
membranacée.
    Chemnitz, vol. 7, tab.
59, fig. 576.

De l'océan des Indes. Contient quelquefois des
perles, mais ordinairement d'une couleur sombre,
et difformes.

[Seite 48]
7.
lat.
all.
angl.
La Crête-de-coq.
O. crista galli.
d. Hahnenkamm.
the Hog's-ear.
    Coquille équivalve plis-
sée, épineuse; les deux
lèvres rudes.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
75, fig. 683.
XLII. Les Anomies (Anomia).

(Coquille inéquivalve, l'une des val-
vules un peu aplatie [perforée souvent à
la base], l'autre plus gibbeuse à la base;
charnière édentée, composée d'une cicatri-
cule linéaire proéminente, et d'une dent la-
térale intérieure; deux rayons osseux pour
la base de l'animal).

1.

lat.
all.

angl.
La Pelure-d'oi-
  gnon.
A. ephippium.
das Fensterdu-
  plet.
the larger Ano-
  mia.
    Coquille presque orbi-
culée, plissée; la valvule
plus plane perforée.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
76, fig. 692, sqq.
2.

lat.
all.

angl.
La Pelure-d'oi-
  gnon violette.
A. cepa.
die Zwiebelscha-
  le.
the Onion's-peal.
    Coquille obovale, iné-
gale, violette, à valve su-
périeure convexe, l'infé-
rieure perforée.
    Chemnitz, l. c. fig. 694,
sqq.
3.

lat.
all.
Le Coq et la Pou-
  le, la Poulette.
A. vitrea.
die Glas-Bohr-
    Coquille ovée, ventrue,
blanche, très-tendre, l'u-
ne des valves à bec incur-
vé, perforé; bord aigu
[Seite 49]
  
angl.
  muschel.
the Anomia-Te-
  rebratula.
très-entier, fermé dé tous
côtés.
    Chemnitz, l. c. tab. 78,
fig. 707.

De la Méditerranée, de l'océan Atlantique,
etc. Ce testacée est du petit nombre des animaux
marins de la création actuelle, que l'on peut re-
garder comme l'analogue d'une pet réfaction ab-
solument semblable du monde antérieur, laquelle
on trouve dans les montagnes à couches cal-
caires.

XLIII. Les Moules (lat. Mytilus; all. Mies-
muschel;
angl. Sea-Muscle).

(Coquille bivalve, rude, souvent atta-
chée par le byssus; charnière édentée, dis-
tincte par une rainure longitudinale et li-
néaire).

1.


lat.
all.

angl.
La Moule marga-
  ratifère, la Co-
  quille de nacre.
M. margaratifer.
die Perlenmutter-
  muschel.
the Pearl-oyster.
    Coquille comprimée, à
moitié orbiculée, à base
transversale, couverte de
tuniques dentées, imbri-
quées.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
80, fig. 717.

Est remarquable, tant à cause des perles super-
bes qui se trouvent dans l'animal, que pour la
coquille elle-même, qui fournit la nacre ordi-
naire. C'est dans le ligament musculeux de sa
[Seite 50] charnière, que l'on taille cette pierre connue sous
le nom de gemma penna pavonis, ou helmin-
tholithus androdamas.
Linn.

2.

lat.
all.
angl.
La Moule phola-
  de, la Datte.
M. lithophagus.
der Steinbohrer.
t. brown Muscle,
  the Pholas.
    Coquille cylindrique à
extrémités arrondies de
chaque côté.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
82, fig. 729.

Se perce une habitation dans les roches qui
bordent la mer, dans les souches de coraux, etc.

3.

lat.
all.
angl.
La Moule commu-
  ne.
M. edulis.
der Blaubart.
the Muscle, the
  Mussel.
    Coquille lisse, violette,
à valves légérement caré-
nées antérieurement, ré-
tuses postérieurement.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
84, fig. 150, sqq.

Un manger peu sûr, qui quelquefois a empoi-
sonné.

4.

lat.
all.


angl.
La grande Magel-
  lane striée.
M. bidens.
die gestreifte
  magellanische
  Miesmuschel.
the deep sur-
  row'deap Mus-
  ele.
    Coquille striée, légére-
ment courbée, abord pos-
térieur infléchi, à char-
nière terminale hidentée.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
83, fig. 742.
5. La Feuille de tu-
  lipe.
    Coquille lisse, à bord
antérieur caréné, à cuis-
[Seite 51]
lat.
all.

angl.
M. modiolus.
die Papusmu-
  schel.
the great Mussel.
ses gibbeuses, à charnière
presque latérale.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
85, fig. 757.

Très-belle, sur-tout dans la nouvelle Guinée;
elle est aussi très-commune sur les côtes septen-
trionales de l'Europe.

XLIV. Les Jambonneaux, les Coquilles porte-
soie (lat. Pinna; all. Steckmuschel).

(Coquille presque bivalve, fragile, droite,
laissant sortir une barbe de byssus; char-
nière édentée, les valves soudées en une).

Ces coquillages sont fameux par leur barbe
ou leurs soies, avec lesquelles ils s'attachent for-
tement aux corps étrangers. Cette barbe fournit
une soie brune que l'on travaille à Smyrne, à
Messine, à Palerme, et dont on fait des gants
et d'autres ouvrages.

1.

lat.
all.


angl.
Le Jambon-de-
  Mayence.
P. rudis.
der rothe geræu-
  cherte Schin-
  ken.
the Pinna, the
  sea Wing.
    Coquille sillonnée, à
écailles voûtées, dispo-
sées par séries.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
89, fig. 775.
2.

lat.
Le Jambon tubu-
  leux.
P. nobilis.
    Coquille striée, à écail-
les canaliculécs tubuleu-
ses, presque imbriquées.
[Seite 52]
all.

angl.
der edle Schin-
  ken.
the Silk Worm
  of the sea.
    Chemnitz, vol. 8, tab.
89, fig. 775.
C. Coquilles univalves, à spire régulière.

La direction des tours de spire de cette fa-
mille de testacées est presque toujours uniforme;
c'est-à-dire, si l'on met la pointe en bas, et l'ou-
verture en haut, cette dernière se trouve alors à
gauche, et les tours allant de haut en bas, sont
parallèles au mouvement visible du soleil.

La nature a donné à un petit nombre d'espèces
une direction opposée (voyez les dessins pour
servir à l'histoire naturelle, pl. 20); et ensuite on
trouve aussi, quoique très-rarement, parmi d'au-
tres coquillages, des monstres tournés parfaite-
ment à gauche (à anfractuosités à gauche, ou
contraires*.)

Quelques coquillages peuvent fermer leur ha-
bitation au moyen d'un couvercle ou opercule
particulier, et d'autres, à l'approche de l'hiver,
construisent une vitre calcaire devant la porte de
leur maison.

XLV. Les Argonautes (lat. Argonauta).
[Seite 53]

(Coquille univalve, spirale, enveloppée,
membranacée, uniloculaire).

1.

lat.
all.

angl.
Le Nautile papi-
  racé.
A. argo.
der Papirnauti-
  lus.
the paper Sailor.
    Carène armée de petites
dents; animal sèche.
    Martini, vol. 1, tab.
17, fig. 156.

Coquille d'un blanc de lait, extrêmement
mince et légère, mais grande, et habitée par
un animal qui ressemble à une sèche. Ce ver se
sert d'une membrane qu'il tend en forme de
voile, pour voguer sur la surface de l'eau; il peut
aussi s'enfoncer dessous quand il veut.

XLVI. Les Nautiles (lat. Nautilus).

(Coquille univalve, à cloisons perforées,
chambrée, polythalame).

L'habitation est partagée en chambres. L'ani-
mal loge dans les antérieures, et il se rend plus
ou moins pesant en faisant entrer de l'eau dans
les autres, ou en l'en faisant sortir.

1.

lat.
all.
angl.
Le Nautile com-
  mun.
N. pompilius.
das Schiffboot.
the Sailor.
    Coquille spirale; ou-
verture en forme de cœur,
anfractuosités contiguës,
obtuses lisses.
    Martini, vol. 1, tab. 18.
[Seite 54]
2.
lat.
all.
L'éperon.
N. calcar.
der runde ge-
  streifte Nautilus.
    Coquille spirale, ou-
verture linéaire, anfrac-
tuosités contiguës, ge-
noux élevés.
    Martini, vol. 1, tab.
19, fig. 168.

Un des petits testacées du sable de Rimini, que
l'on a voulu prendre pour l'analogue des am-
monites pétrifiés.

3.


lat.
all.

angl.
Le Cornet cham-
  bré, la Corne
  d'ammon.
N. spirula.
das Posthœrn-
  chen.
the Ramshorn
  sailor.
    Coquille spirale, à ou-
verture orbiculaire, à an-
fractuosités disjointes,
cylindriques.
    Martini, vol. 1, tab.
20, fig. 184.

Particulièrement sur la côte d'Amboine.

XLVII. Les Cornets (lat. Conus, all. Tute.)

(Coquille univalve, convolue, turbinée,
ouverture évasée, longitudinale, linéaire,
édentée, entière à la base, columelle lisse).

1.
lat.
all.
angl.
Le Damier.
C. marmoreus.
das Herzhorn.
t. marbled Stam-
  per.
    Coquille conique brune
à taches ovées blanches;
anfractuosités de la spire
canaliculées.
    Martini, vol. 2, tab.
62, fig. 685-88.
2.        Le Cedo nulli, le
  grand Amiral.
    Coquille ferrugineuse,
marquée de taches blan-
[Seite 55]
lat.

all.
angl.
C. ammiralis
  summus.
der Oberadmiral.
t. Admiral-stam-
  per.
ches écailleuses éparses,
et de trois écharpes flaves
réticulées très-légére-
ment; celle du milieu
coupée par une bande
ferrugineuse, interrom-
pue également par des
squamules blanches.
    Martini, vol. 2, tab.
57, fig. 634.

Des Indes orientales.

3.
lat.
all.
angl.
Le Vice-Amiral.
C. locumtenens.
der Viceadmiral.
the Vice-admiral-
  stamper.
    Coquille ferrugineuse
à taches blanches écail-
leuses, toute réticulée.

Très-commune dans la Mer rouge.

4.

lat.
all.

angl.
L'Écorce d'oran-
  ge.
C. aurisiacus.
der Orangeadmi-
  ral.
the Orange-admi-
  ral-stamper.
    Coquille d'un orange
pâle, à bandes brunes
enchaînées, et à lignes
ponctuées.
    Martini, vol. 2, tab.
57, fig. 636.
5.
lat.
all.
angl.
Le Drap d'or.
C. textile.
das Goldtuch.
the Goldbrocard-
  shell.
    Coquille marquée de
veines jaunes réticulées,
et de taches jaunes et bru-
nes.
    Martini, vol. 2, tab.
54, fig. 598, sqq.
XLVIII. Les Porcelaines (lat. Cyprœa, Concha
Veneris,
sive Cytheriaca, sive Paphia).

(Coquille univalve, enveloppée, presque
[Seite 56] ovée, obtuse, lisse; ouverture évasée de
chaque côté, linéaire, dentée des deux côtés,
longitudinale).

On prétend que les animaux de ce genre chan-
gent tous les ans de maison.

1.

lat.
all.

angl.
La fausse Arle-
  quine.
C. arabica.
der Bastardharle-
  kin.
the Mutmeg-co-
  wry.
    Coquille presque tur-
binée, gravée avec des ca-
ractères, à tache longitu-
dinale simple.
    Martini, vol. 1, tab.
31, fig. 328, sqq.
2.

lat.
all.

angl.
La Porcelaine à
  tête de serpent.
C. mauritiana.
der grosse Schlan-
  genkopf.
the great Turtle-
  leopard.
    Coquille obtuse, à gib-
bosité triquêtre déprimée,
et finissant en pointe pos-
térieurement, noire en
dessous.
    Martini, vol. 1, tab.
30, fig. 317.
3.
lat.
all.

angl.
Le Tigre.
C. tigris.
die Tiegerporcel-
  lane.
the Leopard-co-
  wry-shell.
    Coquille ovée, obtuse
postérieurement, arron-
die antérieurement, mar-
quée d'une ligne longitu-
dinale testacée.
    Martini, vol. 1, tab.
24, fig. 232.

Entre autres endroits, à Otahiti, où les habi-
tans s'en servent pour boire.

4.
lat.
Le Cauris.
C. moneta.
    Coquille noueuse sur
les bords, blanchâtre.
[Seite 57]
   all.
angl.
das Schlangen-
  kœpfchen.
the Cowry.

Particulièrement dans les îles Maldives, mais
aussi à Otahiti et dans d'autres endroits. On sait
que c'est la monnoie courante des nègres dans
une grande partie de l'Afrique; c'est celle aussi
de plusieurs peuples des Indes, et les bramanes
s'en servent au lieu de jetons.

XLIX. Les Bulles (lat. Bulla, all. Blasen-
schnecke,
angl. Dipper).

(Coquille univalve, convolue, inerme;
ouverture un peu rétrécie oblongue, longi-
tudinale, très-entière à sa base, columelle
oblique, lisse).

1.
lat.
all.
angl.
La Bulle-œuf.
B. ovum.
das Hühnerey.
the White-egg-
  cowry.
    Coquille ovée, termi-
née par deux espèces de
becs obtus, à lèvre dentée.
    Martini, vol. 1, tab.
22, p. 205.
2.


lat.
all.
La Bulle rayée,
  le Pavillon du
  prince.
B. physus.
die Prinzenflag-
  ge
    Coquille arrondie, très-
glabre, transparente,
marquée de lignes; à spire
émoussée.
    Martini, vol. 1, tab.
21, fig. 196.
3.
lat.
all.
La Figue.
B. ficus.
die Feige.
    Coquille offrant la for-
me d'un ovale renversé,
marquée de stries en ré-
[Seite 58]
   angl. the Figwhelk. seau; queue saillante;
spire oblitérée.
    Martini, vol. 3, tab.
66, fig. 733.

Des deux Indes.

L. Les Volutes (lat. Voluta, angl. Rhomb-
shell).

(Coquille uniloculaire, spirale, ouver-
ture écaudée presque évasée, columelle plis-
sée; à lèvre ou ombilic nul).

1.
lat.
all.
angl.
La Volute oreille.
V. auris midæ.
das Midasohr.
the Midasear.
    Coquille rétrécie for-
mant un ovale oblong;
spire rugueuse; columel-
le bidentée.
    Martini, vol. 2, tab.
43, fig. 436.
2.
lat.
all.
angl.
La Volute olive.
V. oliva.
die Mohrin.
the Olive-shell.
    Coquille émarginée,
cylindroïde, lisse; spire
réfléchie à sa base; colu-
melle striée obliquement.
    Martini, vol. 2, tab.
45, fig. 472.

Des Indes orientales, également de l'Amérique
septentrionale (Cuvier en a fait un genre
particulier, sous le nom des olives, oliva.)

3.
lat.
all.

angl.
La Mitre.
V. mitra.
die Bischofsmü-
  tze.
the Papal-crown.
    Coquille émarginée en
forme de fuseau, lisse, à
lèvre denticulée, quatre
plis à la columelle.
    Martini, vol. 4, tab.
147, fig. 1360.
[Seite 59]
4.
lat.
all.

angl.
Le Plain-chant.
V. musica.
die Notenschne-
  cke.
the Musick-shell.
    Coquille marginée en
forme de fuseau; anfrac-
tuosités garnies d'épines
obtuses; huit plis à la co-
lumelle; lèvre lisse un
peu épaisse.
    Martini, vol. 3, tab.
96, fig. 926.
5.

lat.
all.

angl.
Le Marbre, la Rave
  blanche.
V. pyrum.
d. Tsjankoschne-
  cke.
the Tsjankosnail.
    Coquille obovée pres-
que caudée, anfractuosi-
tés striées; sommet avan-
cé très-glabre; trois plis
à la columelle.
    Chemnitz, vol. 9,
tab. 104, fig. 884.
LI. Les Buccins (lat. Buccinum, all. Sturm-
haube,
angl. Whelk).

(Coquille univalve, spirale, gibbeuse;
ouverture ovée se terminant en un petit
canal â droite, émoussé à la queue; lèvre
intérieure aplanie).

Les œufs de quelques espèces ressemblent à
ce qu'on nomme les raisins de mer; ceux de
quelques autres sont le houblon de mer; d'au-
tres espèces les déposent dans une longue suite
de capsules plates et cornées qui sont attachées
ensemble par un bord à une côte commune, qui
a bien un pied de long.

1.        La Harpe de Da-
  vid.
    Coquille marquée de
varices égales, longitudi-
[Seite 60]
   lat.
all.
angl.
B. harpa.
die Davidsharfe.
the Harp.
nales, distinctes, mucro-
nées, à columelle lisse.
    Martini, vol. 3, tab.
119, fig. 1090.
2.

lat.
all.
angl.
Le Sadot, le Buc-
  cin teinturier.
B. lapillus.
das Steinchen.
t. Purple-whelk.
    Coquille ovée, pointue,
striée, lisse; columelle
presque plate.
    Martini, vol. 3, tab.
121, fig. 1111.

L'animal fournit une liqueur pourpre, dont
on se sert encore dans le Nord.

3.
lat.
all.
angl.
Le Buccin ondé.
B. undatum.
das Wellenhorn.
the Wared whelk.
    Coquille oblongue,
rude, striée en travers;
anfractuosités courbes à
plusieurs angles.
    Martini, vol. 4, tab.
126, fig. 1206.
4.
lat.
all.

angl.
De Clou, l'Alène.
B. maculatum.
das grosse Ti-
  gerbein.
the Brown-mitre.
    Coquille turritée pres-
que en forme de fuseau;
anfractuosités lisses, non
divisées, très-entières.
    Martini, vol. 4, tab.
153, fig. 1440.
LII. Les Strombes (lat. Strombus, all. Flügel-
schnecke,
angl. Screw).

(Coquille univalve spirale, plus ample sur
le côté; ouverture à lèvre souvent dilatée,
se terminant en un canal à gauche).

1.        Le Strombe fu-
  seau.
    Coquille turritée lisse,
à queue subulée, à lèvre
[Seite 61]
   lat.
all.
S. fusus.
die Sternspindel.
dentée.
    Martini, vol. 4, tab.
158, fig. 1495.
2.

lat.
all.
angl.
La Griffe du dia-
  ble.
S. chiragra.
die Teufelsklaue.
the Devils-klaw.
    Coquille à lèvre hexa-
dactyle, à doigts courbes,
à queue recourbée.
    Martini, vol. 3, tab.
86, sq., fig. 853.
3.

lat.
all.
angl.
La Tête de ser-
  pent.
S. lentiginosus.
der Kickfrosch.
the Knobbed-
  broad-lip.
    Coquille à lèvre trilo-
bée antérieurement, é-
paissie; à dos couronné
de tubercules, à queue
obtuse.
    Martini, vol. 3, tab.
78, fig. 800.

L'opercule de ce strombe et de quelques autres
analogues, étoit autrefois officinel; on le connoît
sous le nom d'ongle odorant (unguis odoratus
ou blatta bysantina).

LIII. Les Murex (lat. Murex).

(Coquille univalve, spirale, hérissée de su-
tures membranacées; ouverture se terminant
en un canal entier, droit ou presque ascen-
dant).

1.

lat.
all.
angl.
La Tête de bé-
  casse épineuse.
M. tribulus.
der Spinnenkopf.
the Spiderwhelk.
    Coquille ovée, garnie
de trois rangées d'épines
sétacées à queue alongée,
subulée, droite, égale-
ment épineuse.
    Martini, vol. 3. tab.
113, fig. 1053.
[Seite 62]
2.

lat.
all.

angl.
La Poire sèche à
  longue queue.
M. pyrum.
die getroknete
  Birn.
t. hayry Whelk.
    Coquille variqueuse,
ovée, sillonnée transver-
salement, noueuse, à
queue plus longue, si-
nueuse, subulée.
    Martini, vol. 3, tab.
112, fig. 1040.
3.
lat.
all.

angl.
La Tour de Babel.
M. babylonius.
der Babylonische
  Thurm.
the Babel-Shell.
    Coquille turritée, à
bandes éminentes tache-
tées, à queue droite, à
lèvre fendue.
    Martini, vol. 4, tab.
143, fig. 1331.
4.

lat.
all.

angl.
Le Buccin du
  nord.
M. antiquus.
das nordische
  Kinkhorn.
the common en-
  glish Whelk.
    Coquille oblongue à
queue large; huit anfrac-
tuosités térètes.
    Martini, vol. 4, tab.
138, fig. 1292.

Sur les côtes d'Angleterre, en Islande, etc.

5.


lat.
all.
angl.
Le Bec de canard,
  le Cerithe de
  Mistrie, Cuv.
M. vertagus.
d. Entenschnabel.
the white snouted
  Peg.
    Coquille turritée, an-
fractuosités plissées en
dessus, queue retroussée;
columelle plissée inté-
rieurement.
    Martini, vol. 4, tab.
156, fig. 1479.
LIV. Les Toupies (lat. Trochus, all. Krœusel-
schnecke,
angl. Topshell).

(Coquille univalve, spirale, presque co-
[Seite 63] nique; ouverture presque quadrangulaire ou
arrondie, transverse dans la partie supé-
rieure, rétrécie, columelle oblique).

1.
lat.
all.

angl.
Le Cadran.
T. perspectivus.
die Perspectiv-
  schnecke.
the stair Case.
    Coquille convexe, ob-
tuse, marginée, à ombi-
lic percé à jour, crénelé.
    Chemnitz, vol. 5, tab.
172, fig. 1691.

Un singulier coquillage, dont les anfractuosités
sont assez remarquables, et laissent entr'elles dans
le milieu un espace en forme d'entonnoir.

2.
lat.
all.
angl.
La Sorcière.
T. magus.
der Zauberer.
the tuberculated
  top Cerithe.
    Coquille ombiliquée
obliquement, convexe, à
anfractuosités garnies en
dessus de nœuds obtus.
    Chemnitz, vol. 5, tab.
171, fig. 1656.
3.

lat.
all.
angl.
Le Cérithe téles-
  cope.
T. telescopium.
die Seetonne.
the indian Whir-
  ligg.
    Coquille imperforée,
turritée, striée; columelle
saillante, spirale.
    Chemnitz, vol. 5, tab.
160, fig. 1507.
4.
lat.
all.
angl.
La Cantharide.
T. iridis.
der Regenbogen.
the Beauty.
    Coquille imperforée,
ovée, presque bleue, lis-
se, striée obliquement.
    Martyn's, south-sea
Shells, tab. 21, (24) M.

Lorsqu'on a emporté avec des mordans la cou-
leur bleue qui revêt ce beau coquillage de la nou-
[Seite 64] velle Zélande, il offre les couleurs d'or les plus
vives, et le vert le plus brillant.

5.
lat.
all.
La Fripière.
T. lithophorus.
die Trœdelschne-
  cke.
    Coquille imperforée,
rugueuse, rude par les en-
foncemens qu'y ont faits
des coquillages et de pe-
tits morceaux de pierre.
    Chemnitz, vol. 5, tab.
172, fig. 1688, sqq.

Des îles des Indes occidentales. Tire son nom de
ce que sa coquille est toute couverte de petits cail-
loux, de morceaux d'autres coquillages, etc. qui
produisent sur la surface des enfoncemens inégaux
(presque comme des coups de marteau, ou des
marques de petite vérole).

LV. Les Sabots (lat. Turbo, angl. Whirl).

(Coquille univalve, spirale, solide; ou-
verture rétrécie, orbiculée, entière).

1.

lat.
all.
angl.
La Peau de ser-
  pent.
T. cochlus.
d. Schlangenhaut.
the spotted Sil-
  vermouth.
    Coquille imperforée,
ovée, à strie unique plus
épaisse sur le dos.
    Chemnitz, vol. 5, tab.
182, fig. 1805.

L'opercule de cette espèce et de quelques au-
tres analogues, est ce qu'on nomme le nombril
de Vénus (umbilicus veneris).

2.        La Scalata.     Coquille grillée, coni-
[Seite 65]
   lat.
all.

angl.
T. scalaris.
die echte Wen-
  deltreppe.
the royal stair
  Case.
que, à anfractuosisés dis-
tantes.
    Martini, vol. 4, tab.
102, fig. 1426.

Particulièrement sur la côte de Coromandel. Se
distingue par ses tours de spire éloignés les uns
des autres, comme rompus.

3.
lat.
all.

angl.
La fausse Scalata.
T. clathrus.
die unechte Wen-
  deltreppe.
t. barred Wreath.
    Coquille grillée, tur-
ritée, exombiliquée, à
anfractuosités contiguës,
lisses.
    Martini, vol. 4, tab.
152, fig. 1434.

D'Amérique.

4.
lat.
all.

angl.
La Vis à tambour.
T. terebra.
die Trommel-
  schraube.
the tamboers Peg.
    Coquille turritée, à an-
fractuosités entourées de
six arêtes vives.
    Das Tilelkupfer zu
Martyn's south sea Shells.
5.
lat.
all.

angl.
La Nompareille.
T. perversus.
das Linkshœrn-
  chen.
the reversed Wre-
  ath.
    Coquille turritée trans-
parente, à anfractuosités
à gauche, à ouverture
édentée.
    Chemnitz, vol. 9, tab.
112, fig. 959.

Ce petit coquillage tourné à gauche, qui du reste
ressemble parfaitement au barillet (turbo mus-
corum)
, qui est toujours tourné à droite, se
trouve fréquemment sur les vieux saules et les
autres troncs d'arbres.

[Seite 66]
6.
lat.
all.
Le Planornetuilé.
T. nautileus.
die stachlichte
  Mondschnecke.
    Coquille presque plate
anfractuosités annelées,
garnies d'épines sur le
dos.
    Rœsel Polypen His-
torie, tab. 97, fig. 7.
    Chemnitz, vol. 9, pl.
123, fig. 1077.
LVI. Les Hélices (la t. Helix, angl. Snail).

(Coquille univalve, spirale, presque dia-
phane, fragile; ouverture rétrécie, lunée
intérieurement ou presque ronde, dont un
segment circulaire est emporté).

Ce sont pour la plupart des coquillages ter-
restres et d'eau douce.

1.
lat.
L'Hélice hérissée.
H. hispida.
    Coquille ombiliquée,
convexe, hérissée de poils
sétacés, diaphane; cinq
anfractuosités; ouverture
presque arrondie en crois-
sant.
2.


lat.
all.

angl.
Le Vigneron, le
  grand Colima-
  çon des vignes.
H. pomatia.
die Weinbergs-
  schnecke.
the wine-gard
  Snail.
    Coquille ombiliquée,
presque ovée, obtuse, dé-
colorée; ouverture pres-
que arrondie en croissant.
    Chemnitz, vol. 9, tab.
128, fig. 1138.

Dans quelques pays, et sur-tout en Suisse, ce
[Seite 67] colimaçon est un article de commerce important.
Vers le temps du carême on a aussi dans ce pays
des parcs à colimaçons particuliers, où on les
nourrit par milliers. J'ai déjà parlé de leur force
étonnante de reproduction.

3.

lat.
all.

angl.
L'Hélice des ar-
  bustes.
H. arbustorum.
die gefleckte Gar-
  tenschnecke.
the shrub Snail.
    Coquille ombiliquée,
convexe, acuminée; ou-
verture presque orbicu-
laire, garnie d'un double
bord, et alongée antérieu-
rement.
    Chemnitz, vol. 9, tab,
133, fig. 1102.
4.
lat.
all.
La Violette.
H. janthina.
die Purpurschne-
  cke.
    Coquille presque im-
perforée, presque ronde,
obtuse, diaphane, très-
friable; ouverture dilatée
postérieurement, lèvre
émarginée.
    Fab. Columna, l. c.
p. 22.

De la Méditerranée, de la mer Atlantique, ainsi
que de celle du Sud. L'animal donne, comme
quelques autres testacées, une liqueur pourpre la
coquille elle-même est bleu-pourpre.

5.

lat.
all.
L'Hélice vivipare
  à bandes.
H. vivipara.
d. lebendig gebæh-
  rende Schne-
  eke.
    Coquille imperforée,
presque ovée, obtuse,
cornée, à bandes brunies,
ouverture presque orbi-
culaire.
    Frisch Insecten, P.
[Seite 68]
   angl. the viviparous
  Snail.
13, tab. 1.
6.
lat.
all.
angl.
La Livrée.
H. nemoralis.
d. Waldschnecke.
the hedge Snail.
    Coquille imperforée,
presque ronde, lisse, dia-
phane, écharpée; ouver-
ture presque arrondie en
croissant.
    Chemnitz, vol. 9, tab.
133, fig. 1196.
7.
lat.
all.

angl.
La Vis tronquée.
H. decollata.
d. abgestumpfte
  Helix.
t. blunt tipt Uni-
  corn.
    Coquille imperforée,
turritée, spire mutilée,
tronquée; ouverture ovée.
    Chemnitz, vol. 9, tab.
136, fig. 1254.
8.


lat.
all.
angl.
L'Ecuelle à lait,
  l'Oreille de Vé-
  nus.
H. halioloidea.
der Milchnapf.
the Whiteear.
    Coquille imperforée,
aplatie, à stries ondées,
à ouverture ovale dilatée
jusqu'au sommet.
    Martini, vol. 1, tab.
16, fig. 151.
LVII. Les Nérites (lat. Nerita, all. Schwimm-
schnecke
).

(Coquille univalve, spirale, gibbeuse,
presque plane en dessus; ouverture demi-
orbiculaire; lèvre de la columelle transverse,
tronquée, presque plane).

1.

lat.
all.
L'Aile de papil-
  lon.
N. canrena.
der Knotennabel.
    Coquille ombiliquée,
lisse, spire presque mu-
cronée; ombilic gibbeux,
bifide.
[Seite 69]
    Chemnitz, vol. 5, tab.
186, fig. 1860.
2.

lat.
La Nérite d'eau
  douce.
N. fluviatilis.
    Coquille tirant sur le
pourpre, marquetée de
taches blanches en forme
de damier.

Un très-joli petit coquillage. On dit que l'ani-
mal, ainsi que l'espèce suivante, porte par-tout
avec soi ses œufs sur sa coquille.*

3.

lat.
all.
angl.
La Nérite à bouche
  jaune.
N. pulligera.
das Rothauge.
the red Nerite.
    Coquille lisse, petite
spire excavée; lèvre in-
térieure lisse, crénelée.

Un coquillage fluviatile des Indes orientales.

LVIII. Les Ormiers, les Oreilles de mer (lat.
Halyotis, all. Seeohr, angl. See-ear).

(Coquille auriforme, ouverte, à spire
latérale cachée, à disque percé à jour lon-
gitudinalement).

1.
lat.
all.

angl.
L'Oreille verte.
H. tuberculata.
das grüne Meer-
  ohr.
the green colou-
  red Sea-ear.
    Coquille presque ovée;
dos marqué de rides trans-
versales, tuberculé.
    Martini, vol. 1, tab.
15, sqq. fig. 145, sqq.
2.        L'Oreille de mer     Coquille ovée, dos gib-
[Seite 70]
  

lat.
all.
  de la Nouvelle
  Zélande.
H. iris.
das neuseelæn-
  dische Seeohr
  (hipaiia).
beux, spire très-saillante.
    Martyn's south-sea
Shells, tab. 61.

Cette oreille de mer, dont les couleurs et l'éclat
sont de toute beauté, est originaire de la Nouvelle
Zélande. Le muséum de Gottingue possède, outre
la coquille même, toutes sortes d'ouvrages de nos
antipodes, des instrumens de musique, des orne-
mens de canots, etc. qui sont travaillés avec ce
coquillage.

D. Coquillages univalves sans spire régulière.

Vivent seulement dans l'eau, et le plus grand
nombre dans la mer.

LIX. Les Patelles (lat Patella, all. Napf-
schnecke,
angl. Limpet).

(Coquille univalve, presque conique, sans
spire extérieure).

1.

lat.
all.
La Patelle néri-
  toïde.
P. neritoidea.
die gitterfœrmige
  Napfschnecke.
    Coquille entière, ovée,
à sommet presque spiral,
à lèvre latérale.
2.

lat.
all.
La Patelle com-
  mune.
P. vulgata.
d. gemeine Napf-
    Coquille légérement
anguleuse, à quatorze an-
gles oblitérés, à bord di-
laté aigu.
[Seite 71]
  
angl.
  schneke.
the common Lim-
  pet, the Pap-
  shell.
    Martini, vol. 1, tab.
5, fig. 38.
3.

lat.
La Patelle d'eau
  douce.
P. lacustris.
    Coquille très entière,
ovale, à cime mucronée,
réfléchie.
4.


lat.
all.
angl.
Le Lepas fendu,
  le petit Bonnet
  de dragon.
P. fissura.
der Spalt.
the split Limpet.
    Coquille ovale marquée
de stries en réseau, à cime
recourbée, fendue anté-
rieurement.
    Martini, vol. 1, tab.
12, fig. 109.
5. Le Gival, Adan-
  son. Le Lepas à
  treillis.
    Coquille ovée, convexe,
à bord crénelé intérieure-
ment, à cime perforée.
lat.
all.
angl.
P. græca.
das Ziegenauge.
the thimble Lim-
  pet.
    Tournefort, Voyage
du Levant, vol. 1, p. 294.

On en mange beaucoup dans les îles de l'Ar-
chipel.

LX. Les Dentales (lat. Dentalium, all. Meer-
zahn,
angl. Toothshell).

(Coquille univalve, tubuleuse, droite,
ouverte par les deux extrémités).

1.

lat.
all.
L'Antale, la Dent
  de chien.
D. entalis.
die weisse Zahn-
  schnecke.
    Coquille térète, légére-
ment arquée, non cham-
brée, lisse.
    Martini, vol. 1. tab.
1, fig. 1.
[Seite 72]


2.
angl.


lat.
all.
the dog Tooth-
  shell.
Le petit Dentale.
D. minutum.
d. kleinste Meer-
  zæhnchen.
    Coquille térète, pres-
que droite, lisse, petite.

Dans le sable de Rimini.

LXI. Les Serpules (lat. Serpula, all. Wurm-
rohre,
angl. Worm-shell).

(Coquille univalve, tubuleuse, adhérente).

1.

lat.
all.
La Serpule filo-
  grane.
S. filograna.
die geflochtene
  Fadenrœhre.
    Tubes capillaires fas-
ciculés, en masse rameu-
se, et grillés.
    Séba, vol. 3, tab, 100,
fig. 8.
2.


lat.
all.
La Serpule en
  masse, le Lipse,
  Adanson.
S. glomerata.
der Vogeldarm.
    Coquille, térète, mar-
quée de rides qui se croi-
sent en masse.
    Martini, vol. 1, tab.
3, fig. 23.

Ce petit animal, que j'ai eu l'occasion d'exa-
miner, a une forme très-agréable. On distingue
sept longs bras arqués et convergens, qui sont
garnis à la racine de soixante fils droits et courts.

3.

lat.
all.
angl.
La Serpule per-
  forée, l'Arrosoir.
S. perforata.
d. Venusschacht.
the watering Pot.
    Coquille térète, droite;
disque de l'extrémité per-
cé de trous; bord réfléchi,
tubuleux.
    Musæum Leersianum,
tab. 1.
[Seite 73]

Une singulière espèce de tube, dont l'embou-
chure ressemble à l'extrémité d'un entonnoir, et
est bordée comme d'un cercle de petits tubes.
L'extrémité postérieure est presque toujours
tronquée.

4.

lat.
La grande Ser-
  pule.
S. gigantea.
    Coquille presque si-
nueuse, insensiblement
atténuée, violette, inté-
rieurement lisse et jaune;
ouverture blanche à stries
ondulées, munie d'une
dent conique.
    Planche 24.

Des Indes occidentales. L'animal ressemble aux
amphinomes; il habite des trous assez longs,
qu'il s'est creusés dans de grands madrépores.

LXII. Les Tarets (lat. Teredo, all. Darm-
rœhre
).

(Coquille térète, sinueuse, pénétrant dans
le bois).

1.

lat.
all.
angl.
Le Taret ordi-
  naire.
T. navalis.
das Schiffwurm.
the Shipworm.
    Corps térète, alongé;
bouche atténuée; extré-
mité postérieure phola-
diforme, quadrivalve.
    Gottf. Sellii, hist. nat.
teredinis. 1733, 1. tab. 1.

Cet animal dangereux est connu depuis long-
temps daus les Indes; il a environ un pied de
[Seite 74] long; il demeure dans le bois de chêne, d'aune,
de sapin, etc., où il se creuse des trous de l'épais-
seur du doigt, qu'il revêt d'un léger enduit cal-
caire. En 1730 il a mis la Hollande en grand dan-
ger; il avoit tellement miné les digues de Frise
et de Zélande, qu'elles ne pouvoient plus résis-
ter à la force des eaux. Encore à présent il fait
quelquefois de grands dégâts, sur-tout dans la
digue de Westkappel.


ORDRE QUATRIÈME.
Crustacés.

[Seite 75]

Les animaux suivans différant beaucoup des
autres vers, et au total ayant beaucoup de rap-
ports les uns avec les autres, je les ai rangés
dans un ordre particulier.

Ils se tiennent uniquement dans la mer,
comme en général aucun animal des trois or-
dres restans n'est destiné à vivre hors de l'eau.

LXIII. Les Oursins* (lat. Echinus, all. See-
igel,
angl. sea Hedgehog).

(Corps presque rond, couvert d'une croûte
spathique, armé souvent d'épines mobiles,
bouche quinquevalve en dessous).

La coquille de l'oursin, laquelle, dans plusieurs
espèces, ressemble aux têts d'écrevisses, est ordi-
nairement garnie d'aiguillons mobiles, mais qu'il
ne faut pas confondre avec les organes du mou-
vement de cet animal: ceux-ci sont d'un tiers
plus longs que les aiguillons, mais ils ne sont vi-
sibles que tant que l'animal est sous l'eau; il les
[Seite 76] retire sitôt qu'il est hors de son élément. Un our-
sin qui a environ 2000 épines, a près de 1400
pieds. Les oursins à corps convexe ont dans leur
intérieur une charpente osseuse qui est connue
sous le nom singulier de lanterne d'Aristote.
En général les espèces nombreuses de ce genre
étendu varient beaucoup entre elles, tant dans
la conformation de leur croûte, que dans celle
des aiguillons dont elles sont couvertes.

1.

lat.
all.

angl.
L'Oursin man-
  geable.
E. esculentus.
der essbare See-
  igel.
the Seaegg.
    Hémisphérico-globu-
leux, les intervalles des
ambulacres garnis de pe-
tites verrues peu distinc-
tes.
    Klein, tab. 1 et 38,
fig. 1.
2.
lat.
angl.
Le Turban.
E. cidaris.
the Turban-shell.
    Hémisphérico-dépri-
mé, cinq ambulacres ram-
pans linéaires; les inter-
valles garnis alternati-
vement de deux rangées
de mamelons.
    Klein, tab. 7, A et
39, fig. 2.
3.

lat.
L'Oursin orbicu-
  lé.
E. orbiculus.
    Plane presque orbicu-
lé, 5 ambulacres ovales;
anus un peu éloigné.
    Klein, tab. 21, sqq.
LXIV. Les Astéries (lat. Asterias*, all. See-
stern
).
[Seite 77]

(Corps déprimé à croûte presque coriace,
muriquée de tentacules; bouche centrale
quinquevalve).

Les organes de mouvement des astéries res-
semblent à ceux des oursins; cependant ils ne
peuvent pas marcher aussi vite; leur mouvement
progressif est comme celui des limaçons. Quel-
ques espèces font du tort aux narvagas et à
d'autres poissons; d'autres espèces mangent les
huîtres.

1.

lat.
all.
angl.
L'Étoile de mer
  commune.
A. rubens.
der Komet.
the ruddy pur-
  ple Sea-star.
    Étoilée; rayons lancéo-
lés gibbeux; aiguillonnée
de tous côtés.
    Link, tab. 4, fig. 5,
et al.

C'est sur-tout dans cette espèce que la force
de reproduction montre des effets étonnans. Par-
mi toute une suite d'étoiles de mer mutilées, j'en
ai une qui, sur ses cinq rayons, en avoit perdu
tout-à-fait quatre, et tous les quatre commencent
déjà à revenir.

2.
lat.
L'Étoile glaciale.
A. glacialis.
    Rayons anguleux; an-
gles verruqueux aiguil-
[Seite 78]
   all.
angl.
der Eisstern.
the common Star-
  fish.
lonnés.
    Link, tab. 38, 39.
3.

lat.
all.

angl.
L'Étoile à queue
  de serpent.
A. ophiura.
der geschwanzte
  Seestern.
the serpent's tail
  Sea-star.
    Rayonnée à cinq rayons
simples, étoile orbiculée
quinquelobée.
    Link, tab. 37, fig. 65.
4.
lat.
all.
angl.
La tête de Méduse.
A. caput Medusæ.
d. Medusenstern.
the Basketfish,
  the Medusa's head
  Seastar.
    Rayonnée à rayons di-
chotomes.
    Link, tab. 18, fig. 28.

Un animal très-singulièrement conformé, sur
la circonférence duquel on a compté 82,000 pe-
tites branches.

Parmi les peuples du Nord il y a une tradi-
tion populaire qui porte, que cette tête de Mé-
duse est le petit de ce fameux Krake, dont
Pontoppidan raconte des choses si singulières,
dans son histoire naturelle de Norwège. Ce pré-
tendu monstre marin habite, dit-on, dans le fond
de la mer, mais quelquefois il remonte sur l'eau,
et pour lors malheur aux vaisseaux qui se trouve-
roient justement sur lui; on peut prendre aussi
son dos qui dépasse la surface de la mer, pour
une île flottante, etc. etc.

[Seite 79]

Si l'on veut raisonner un peu sur tout ce qui a
été dit sur cet animal, on verra bientôt que des
apparitions très-différentes, mais fort mal ex-
pliquées, y ont pu donner lieu; il est quelques
circonstances, par exemple, applicables à la ba-
leine. On trouve dans le Watk. Tench's account
of the settlement at Pt. Jackson, pag.
52,
la description d'un accident occasionné par un
pareil animal, qui, en remontant sur l'eau, fit
chavirer un bâtiment; quelques autres circons-
tances ensuite se rapportant à des brouillards bas
et épais, tels quelquefois que des navigateurs ex-
périmentés les ont pris pour des côtes (le voyage
de la Pérouse, vol. 3, page 10, offre une er-
reur de cette sorte). De cette manière on peut
expliquer ce que le vieux Thormod Torfesen
a dit, il y a long-temps, du krake (page 100,
dans sa grœnlandia antiqua): tracta hœc fabula
videtur ex insulâ, aliquando conspicuâ, sœ-
pius tamen inconspicuâ.

LXV. Les Encrins (lat. Encrinus).

(Tige alongée, à corps terminal rayonné).

1.

lat.

all.
Le Palmier ma-
  rin.
E. asteria (isis as-
  teria Lin.
die Seepalme.
    Tige spathique, arti-
culée, pentagone, à bran-
ches verticillées, à étoile
terminale sexfide à la ba-
se, ensuite dichotome.
[Seite 80]
                                           Guettard, mém. de
l'académ. des sciences.
1755.

Cet animal est très-rare; du moins jusqu'à
présent on prétend qu'il ne se trouve que sur
les côtes de Barbados; il ressemble aux penta-
crinites pétrifiés, sans cependant leur être spé-
cifiquement semblable. La partie que l'on nomme
sa tête, a beaucoup de ressemblance avec la tête
de Méduse, dont je viens de parler.

2.

lat.


angl.
L'Encrin rayon-
  né.
E. radiatus (vor-
  ticella enerinus
  Lin.)
the Klusterpoly-
  pe.
    Tige cartilagineuse con-
tinue, étoile terminale à
huit rayons.
    Chr. Mylius Schreiben
an den Herrn von Hal-
ler.
Lond. 1755, in-4°.

ORDRE CINQUIÈME.
Coraux
.

[Seite 81]

L'ordre présent est aux deux suivans ce que
les testacées sont aux mollusques. Les animaux
eux-mêmes ont, au moins dans quelques genres
des deux ordres, beaucoup de rapports ensemble;
seulement ceux des derniers ordres sont nus, et
peuvent se remuer, tandis que ceux de cet ordre
ont des habitations fixes et adhérentes qui, dans
la plupart des espèces, sont de substance pier-
reuse; et que l'on nomme coraux*; cependant
[Seite 82] il ne faut pas se représenter ces habitations comme
bâties par leurs habitans, mais plutôt comme
une enveloppe innée avec eux; ainsi on ne peut
pas les comparer, par exemple, aux cellules des
abeilles, mais plutôt aux coquilles de limaçons;
seulement, dans sa multiplication, le jeune ani-
mal est produit par l'ancien avec sa maison
calcaire, à-peu-près comme une branche qu'un
arbre pousse; et comme ces créatures remarqua-
bles croissent et se multiplient très-vîte, on peut
concevoir leur grandeur monstrueuse.

Remarque. Je sais de témoins oculaires, qu'on a
trouvé souvent dans les Indes occidentales des
pièces de vaisseaux naufragés qui en neuf
mois étaient toutes recouvertes de Madrépores
et d'autres coraux. C'est ainsi qu'à présent l'ex-
cellent port de Bantam est en grande partie
obstrué par des coraux.

Beaucoup d'iles volcaniques de la mer du Sud,
quelques-unes aussi des Indes occidentales, telles
que les Barbades, sont comme revêtues d'une
croûte de corail, et le capitaine Cook, dans son
premier voyage autour du monde, a appris assez
long-temps, près de la côte orientale de la nou-
velle Hollande qu'il avoit découverte, combien
[Seite 83] ces ressifs de coraux sortant du fond de la mer,
sont redoutables aux voyageurs qui naviguent
dans des plages inconnues.

LXVI. Les Tubipores (lat. Tubipora, all. Rœh-
rencorall,
angl. Pipecorall).

(Corail à tubes cylindriques, creux,
droits, parallèles).

1.

lat.
all.
angl.
Les Tuyaux d'or-
  gue.
T. musica.
das Orgelwerk.
the redorgan Pi-
  pecorall.
    Tubes en faisceaux com-
binés; cloisons transver-
ses éloignées les unes des
autres.
    Solander, tab. 27.

Seulement dans les Indes orientales.

LXVII. Les Madrépores, (lat. Madrepota, all.
Sterncorall, angl. Madreporecorall).

(Corail à cavités lamellées, représentant
une étoile).

1.

lat.
all.
Le Fongite cham-
  pignon de nier.
M. fungites.
der Seebilz.
    Simple, sans tige, or-
biculé; étoile convexe, la-
melles simples longitudi-
nales; concave eu des-
sons.
    Solander, tab. 28.
2.

lat.
Le Madrépore ab-
  rotanoïde.
M. muricata.
    Rameux, composé, pres-
que imbriqué, étoiles
tronquées obliquement,
proéminentes, montantes.
    Solander, tab. 57.
[Seite 84]
3.

lat.
all.
Le Madrépore o-
  culé.
M. oculata.
dus weisse Corall.
    A tige; tubuleux, gla-
bre, sinueux légérement,
strié obliquement, bran-
ches alternes; étoiles ea-
foncées bifares.
    Séba, vol. 3, tab. 116,
fig. 1, 2.
LXVIII. Les Millepores (lat. Millepora, all.
Punctcorall, angl. Milleporecorall).

(Corail à pores turbinés térètes).

1.

lat.
angl.
Le Millepore li-
  chenoïde.
M. lichenoides.
the tubulous Mil-
  lepore.
    A tige; incliné; dicho-
tome; rameaux denticu-
lés, binés, poreux, ru-
des.
    Solander, page 139.
    Ellis Corallin, page
95, tab. 35, fig. B. B.
2.

lat.
all.

angl.
la Manchette de
  Neptune.
M. cellulosa.
d. Neptunusman-
  schette.
the Agaric-coral-
  line.
    Membranacée, réticu-
lée, ombiliquée, turbi-
nato-ondulée, poreuse,
pubescente.
    Ellis, tab. 25, fig. d.
    Cavolini, tab. 3, fig.
12, sqq.
LXIX. Les Cellepores (lat. Cellepora).

(Corail à petits trous urcéolés, membra-
nacés).

1.

lat.
Le Cellepore
  spongite.
C. spongites (la-
    Lamelles simples turbi-
nato-ondulées, amassées;
séries de cellules; petite
[Seite 85]


all.

angl.
  pis spongiæ of-
  ficin.).
der Schwamm-
  stein (adarce).
the Celle-corali-
  ne.
bouche bordée.
LXX. Les Isis (lat. Isis, all. Staudencorall,
angl. Jointed-corall).

(Tige radiquée, solide, recouverte d'une
écorce tendre habitable).

1.

lat.
all.

angl.
L'Isis noir et
  blanc.
I. hippuris.
das Kœnigsco-
  rall.
the Isis.
    Tige articulée, à join-
tures atténuées.
    Solander, tab. 3, fig.
1, sq., tab. 9, fig. 3, 4.
2.
lat.
all.
L'Isis noble.
I. nobilis.
das rothe Corall.
    Tige non-articulée, é-
gale, à stries usées obli-
ques, à rameaux vagues.
    Cavolini, tab. 2, fig.
1, 6.

On pêche cette espèce sur les côtes de la Mé-
diterranée, et à Marseille on en fait de petits
ouvrages précieux, que l'on porte aux Indes
orientales, et qu'on estime, sur-tout au Japon et
à la Chine, presqu'autant que des pierres pré-
cieuses.

LXXI. Les Gorgones (lat. Gorgonia, angl.
Gorgon).
[Seite 86]

(Croûte calcaire coralline, recouvrant une
tige végétale).

Les tiges elles-mêmes paroissent de véritables
végétaux; on n'en peut méconnoître la nature
ligneuse, sur-tout dans les grandes tiges à ra-
cines. Ces végétaux sont simplement recouverts
d'une croûte de corail. On trouve fréquemment
la gorgone éventail sans son enduit animal, et
alors bien certainement elle ne montre rien d'ex-
clusivement animal.*

1.
lat.
all.

angl.
Le Corail noir.
G. antipathes.
das schwarze Co-
  rail.
the Sea-shrubs.
    Branches paniculées,
bois strié extérieurement.
    Seba Thesaurus, t. 3,
tab. 104, fig. 2.
2.

lat.
all.

angl.
La Gorgone éven-
  tail.
G. flabellum.
der Venusfliegen-
  wedel.
the Venus's-fan.
    Réticulée; branches
comprimées intérieure-
ment, écorce flave.
    Ellis, tab. 26, fig. K.
LXXII. Les Alcyons (lat. Alcyonium, all.
Seekork).
[Seite 87]

(Tige radiquée, étoupeuse, à écorce tu-
niquée; animal polype).

1.
lat.

all.
angl.
La Main de ladre.
A. exos (manus
  marina).
die Diebshand.
the Sea-hand.
    Tige arborescente, co-
riace, écarlate, rameuse
dans sa partie supérieure;
papilles étoilées.
    Gesner de aquatilib.
p. 619.
2.

lat.
all.
angl.
L'Alcyon épipè-
  tre.
A. epipetrum.
der Federkork.
t. Fingershaped-
  sea-pen.
    Tige creusée, charnue,
roussâtre.
    Gesner de aquatilib,
pag. 1287.
LXXIII. Les Eponges (lat. Spongia, all. Sauge-
schwamm
, angl. Spunge).

(Tige radiquée, flexible, spongieuse, qui
boit).

Je doute toujours de plus en plus que ce genre
appartienne réellement au règne animal.

1.

lat.
all.
angl.
L'Eponge des bou-
  tiques.
S. officinalis.
d. Badeschwamm
t. common Spun-
  ge.
    Remplie de petits trous,
presque rameuse, diffor-
me, élastique, tomenteu-
se.
[Seite 88]
2.

lat.
L'Eponge fluvia-
  tile.
S. fluviatilis.
    Conforme, polymor-
phe, friable, remplie de
petits grains.

Cette espèce de ces pays répand une odeur spéci-
fique très-forte. Elle est par fois, mais seulement
par hasard, traversée par des souches de polypes
à panache. Lorsqu'elle est jeune, elle est ordi-
nairement toute plate sur les rives, sur les digues,
etc.; mais avec le temps elle pousse des branches
comme des doigts ou comme un bois de cerf. J'ai
trouvé cette espèce dans les fossés de Gottingue,
et fait sur elle toute sorte d'expérience, sans avoir
pu remarquer en elle jusqu'à présent une seule
marque décisive d'une nature véritablement ani-
male.

LXXIV. Les Flustres (lat. Flustra).

(Tige radiquée, foliacée, couverte de tous
côtés de pores celluleux).

1.

lat.
angl.
Le Flustre en
  feuilles.
F. foliacea.
the Hornwrack.
    Foliacé, rameux, à la-
nières cunéiformes ar-
rondies.
    Ellis, tab. 29, fig. A.
LXXV. Les Tubulaires (lat. Tubularia).

(Tige radiquée, filiforme, tubuleuse).

Ce genre contient entr'autres les coraux d'eau
douce, savoir, les polypes à panache. On distin-
[Seite 89] gue dans ces polypes, comme dans ceux de mer,
l'habitation et l'animal qui y séjourne. Ce dernier
est remarquable par un fort joli panache blanc,
mais qu'il retire à la moindre commotion ou en
mourant. L'enveloppe est au commencement gé-
latineuse, mais elle durcit avec le temps, et elle
se montre souvent dans les mêmes espèces sous
des formes différentes. J'ai vu quelques-uns de
ces tubes s'attacher sur les plantes aquatiques et les
entourer comme de petits boyaux; j'en ai vu d'au-
tres qui s'étoient élevés, comme de petits arbres,
avec des branches, entre l'éponge fluviatile dont j'ai
parlé plus haut; quelques-unes s'étoient étendues
tout à plat et par milliers sur des digues; quel-
ques autres, réunies ensemble dans une énorme
quantité, formoient des masses épaisses, etc.

1.

lat.
angl.
La Tubulaire cha-
  lumeau.
T. indivisa.
the Tubular-co-
  ralline.
    Chalumeaux très-sim-
ples, jointures tordues.
    Ellis, tab. 16, fig. C.
2.

lat.
La Tubulaire acé-
  tabule.
T. acetabulum.
    Chalumeaux filiformes,
bouclier terminal strié,
rayonné, calcaire.
    Donati, tab. 2.
3.

lat.
La Tubulaire à
  collet.
T. campanulata.
    Panache luné, orifices
du fourreau annelés,
corps caché entre le four-
reau.
    Rœsel Hist. der Poly-
pen, tab. 73, 75.
[Seite 90]

Dans l'eau douce, ainsi que l'espèce suivante.
Son panache a environ 60 bras ou fils.

4.

lat.
La Tubulaire sul-
  tane.
T. sultana.
    Panache infundibuli-
forme, cilié à la base.
    Pl. 23, fig. 9.

Un joli petit animal que j'ai trouvé dans les
fossés de Gottingue. Il a vingt bras qui sont rangés
très-régulièrement comme un petit panache.

LXXVI. Les Corallines (lat. Corallina).

(Tige radiquée, géniculée, filamenteuse,
calcaire).

1.
lat.
all.
angl.
La Figue de mer.
C. opuntia.
das Feigenmos.
the indian Fig. co-
  ralline.
    Trichotome, à articles
comprimés presque réni-
formes.
    Solander, tab. 20,
fig. B.
2.

lat.
all.

angl.
La Coralline des
  boutiques.
C. officinalis.
das officinelle Co-
  rallenmos.
the Coralline of
  the shops.
    Branches bipinnées,
articles presque turbinés.
    Ellis, tab. 24, fig. A.
3.

lat.
all.
angl.
La Coralline rou-
  ge.
C. rubens.
das Samenmos.
the reddish hair-
  like Coralline.
    Dichotome, capillaire,
rameaux d'égale hauteur,
articles supérieurs élevés.
    Ellis, tab. 24, fig. F.
G.
LXXVII. Les Sertulaires (lat Sertularia).
[Seite 91]

(Tige radiquée, tubuleuse, cornée, nue,
articulée, semée de petites dents en forme
de calices).

Un genre très-étendu, dont différentes espèces
se trouvent sur la valve convexe des huîtres. Les
tiges sont pour la plupart extrêmement fines, et
on peut à peine à l'œil nu apercevoir leur beauté.
Les sertulaires se propagent par des vessies que
l'on peut comparer à des ovaires.

1.

lat.
angl.
La Sertulaire tu-
  buleuse.
S. abictina.
the Seafir.
    Denticules presque op-
posées, tubuleuses; ovai-
res ovales; branches al-
ternativement ailées.
    Ellis, tab. 1, fig. B.
2.

lat.
angl.
La Sertulaire en
  faulx.
S. falcata.
the sickle Coral-
  line.
    Denticules d'un côté,
imbriquées, tronquées,
ovaires ovés, branches
ailées alternativement.
    Ellis, tab. 7, fig. A.
3.

lat.
angl.
La Sertulaire à
  bandes.
S. polyzonias.
the great tooth
  Coralline.
    Denticules alternes
presque denticulées, à
ovaires obovés, polyzo-
nes; tige rameuse.
    Ellis, tab. 2, fig. A.

Trembley a trouvé les habitans de cette ser-
tulaire (abstraction faite de leur taille beaucoup
plus petite) très-semblables à ses polypes d'eau
douce.

LXXVIII. Les Cellulaires (lat. Cellularia).
[Seite 92]

(Tige crustacée, presque pierreuse, com-
posée de séries de cellules, ordinairement ra-
meuse et articulée, adhérente par les petits
tubes).

1.

lat.
La Cellulaire fas-
  tigiée.
C. fastigiata (ser-
  tularia fastigia-
  ta. Lin.)
    Denticules alternes
pointues; branches di-
chotomes, droites, de
hauteur égale.
    Ellis, tab. 18, fig. A.
2.

lat.
angl.
La Cellulaire à
  barbillons.
C. cirrata.
the curled Cellco-
  ralline.
    Pierreuse, articulée,
rameuse, dichotome, ar-
ticulations légérement ci-
liées, ovato-tronquées;
cellifères, planes d'un
côté.
    Solander, tab. 4, fig.
D.

ORDRE SIXIÈME.
Zoophites.

[Seite 93]

On a donné communément le nom de zoophites,
ou animaux-plantes, aux créatures de cet ordre
et du précédent, et dans le fait, comme nous
l'avons déjà remarqué, plusieurs polypes de cet
ordre ressemblent beaucoup aux habitans de
quelques coraux dans le précédent; seulement les
zoophites proprement dits ont un corps nu, et ja-
mais une telle habitation de corail. De plus, la
plus grande partie d'entr'eux (si même ce n'est
tous) peuvent changer de place, ont ce qu'on
nomme une tige libre; quelques-uns sont cepen-
dant réunis dans une tige commune, tandis que
d'autres sont seuls. J'ai compris aussi dans cet
ordre les animalcules des infusions, et autres créa-
tures semblables.

LXXIX. Les Pennatules (lat. Pennatula, all.
Seefeder, angl. Sea-feather).

(Tige libre, penniforme).

On distingue dans ces êtres remarquables,
comme dans la plume d'un oiseau, deux parties
principales, savoir le tuyau et les barbes. Les der-
nières sont composées de quarante ou soixante
[Seite 94] bras en forme d'arc, qui garnissent des deux côtés
la moitié supérieure du tuyau. Chacun de ces
bras porte à son tour dix ou douze petites coques
fort jolies, dentelées au bord, dans chacune des-
quelles est un petit polype gélatineux avec huit
bras; ainsi dans une pennatule longue d'un em-
pan, on compte au moins huit cents petits po-
lypes à bras.

1.

lat.
angl.
La Pennatule gri-
  se.
P. grisea.
the thorny Sea-
  Pen.
    Tige charnue, rakis
lisse; barbes imbriquées,
plissées, épineuses.
    B. S. Albini Annot.
acad. l. 1, tab. 4, fig. 1,
2.
2.

lat.
angl.
La Pennatule
  phosphorique.
P. phosphorea.
t. british Sea-pen.
    Tige charnue, rakis
rude; barbes imbriquées.
    Phil. transact. vol. 53,
tab. 19, fig. 1, 4.

Luit fortement dans l'obscurité.

LXXX. Les Polypes à bras (lat. Hydra, all.
Armpolype, angl. Polype).

(Corps gélatineux, conique; bouche ter-
minale ceinte de barbillons filiformes).

Ces animaux, si célèbres à présent,* sont gé-
latineux, à moitié transparens, et par conséquent
assez difficiles à reconnoître par un œil non exercé.
[Seite 95] Dans leur état de repos, ils ont le corps et les bras
étendus; mais lorsqu'on les touche un peu forte-
ment, ou lorsqu'ils sont hors de l'eau, ils se re-
tirent et ne présentent plus qu'une masse informe.
On les trouve dès les premières chaleurs du prin-
temps jusqu'à l'automne, dans les eaux qui coulent
doucement, et dans les étangs. Ils sont attachés
par leur extrémité postérieure sur les plantes aqua-
tiques, les coquillages, etc. Tout leur corps n'est
à proprement parler qu'un estomac armé de bras.
Pendant l'été ils se multiplient en poussant des
différens points de leur corps comme des rejetons
qui se développent en petits polypes, et ces petits
ne se détachent souvent de leur mère que lors-
qu'eux-mêmes ils en ont poussé d'autres. Cepen-
dant, lors de l'approche de l'hiver, ils peuvent
aussi déposer des œufs,* desquels sort au prin-
temps une nouvelle génération.

On peut couper les polypes en six morceaux
et plus, et en peu de jours chaque morceau rede-
vient un polype entier; on peut leur fendre en
[Seite 96] longueur la tête ou la partie postérieure, et se
procurer ainsi des polypes à plusieurs têtes ou à
plusieurs queues; on peut fourrer plusieurs po-
lypes les uns dans les autres, et former de cette
façon ou d'une autre des groupes monstrueux;
on peut les retourner comme un gant; il faut, il
est vrai, pour cela, de l'exercice et de la patience;
on peut les fendre dans toute leur longueur et les
étendre comme un bout de ruban, et Rœsel a
remarqué que dans cet état même ils peuvent se
manger les uns les autres, ou plutôt se fondre les
uns dans les autres d'une manière difficile à con-
cevoir; on peut encore, d'après les expériences
de feu Lichtenberg, les nouer avec des cheveux,
et pendant que le nœud les coupe peu-à-peu, les
parties qui ont été séparées se rattachent déjà
l'une à l'autre.

1.
lat.
all.

angl.
L'Hydre verte.
H. viridis.
der grüne Arm-
  polype.
the gren Polype.
    Vert, à tentacules plus
courts.
    Pl. 23, fig. 10.

Cette espèce paroît varier plus que les autres, à
l'égard de la longueur et de la force du corps et
des bras; elle se trouve dans le voisinage de Got-
tingue. Ce sont les observations que j'ai faites sur
sa reproduction, qui m'ont conduit à mes re-
cherches sur la force génératrice.

[Seite 97]
2.

lat.
all.
L'Hydre à longs
  bras.
H. fusca.
die braune Arm-
  polype.
    Brun, corps plus long,
barbillons très-longs.
    Rœsel, tab. 84.
3.
lat.
all.
L'Hydre orange.
H. grisea.
die orangegelbe
  Armpolype.
    Orange, corps plus
long, barbillons plus
longs.
    Rœsel, tab. 78, sqq.
LXXXI. Les Brachions, les Polypes à bouquets
(lat. Brachionus, all. Blumenpolype, angl.
Wheelanimals).

(Tige rameuse; polypes terminaux; bou-
che susceptible de se contracter; ciliée dans
la plupart).

Les polypes à bouquets vivent sur une tige
commune, et forment des espèces de branches.
Une pareille colonie ressemble à l'œil nu à une
petite boule de moisissure; mais au moindre mou-
vement, elle semble tressaillir et disparoître.

1.

lat.
Le Brachion anas-
  tatique.
B. anastatica.
    Tige multifide, fleurs
campanulées.
    Pl. 23, fig. 2.

Ces petits animaux, extrêmement délicats, se
propagent de la façon la plus simple, par divi-
sion (§ 20).

LXXXII. Les Vorticelles (lat. Vorticella, all.
Afterpolype).
[Seite 98]

(Corps nu, simple, vague).

La plupart des vorticelles vivent en société; on
en trouve quelquefois des milliers ensemble, qui
ont alors l'air de moisissure. J'ai vu des salaman-
dres vivantes couvertes le long du dos d'une quan-
tité innombrable de ces animaux.

1.

lat.
La Vorticelle
  trompette.
V. stentorea (hy-
  dra stentorea.
  Lin).
    Corps infondibulifor-
me, tentacules ciliaires.
    Rœsel, tab. 94, fig.
7, 8.
2.

lat.
all.
Le Rotifère de
  Spallanzani.
V. rotatoria.
das Ræderthier.
    Corps transparent; ten-
tacules rotatoires ciliées.
    Pl. 23, 12.

Cet animal très-singulier, et qu'on ne peut
apercevoir qu'au microscope, se trouve dans les
eaux dormantes et dans quelques infusions; il
nage avec beaucoup de célérité, et il change de
forme presque à tout moment. On prétend qu'il
peut rester à sec et comme mort pendant des an-
nées entières, et reprendre vie sitôt qu'il est dans
l'eau. Ce corps obscur qui se trouve dans la partie
antérieure du ventre du rotifère, et que Fontana,
Spallanzani et autres ont pris, malgré son mou-
vement volontaire, pour le cœur de l'animal, n'est
[Seite 99] point un cœur; autant que je puis croire, d'après
mes observations, c'est un organe qui appartient
au canal alimentaire.

LXXXIII. Les Vibrions (lat. Vibrio).

(Corps libre, térète, alongé).

1.

lat.
all.
L'Anguille du vi-
  naigre.
V. aceti.
der Essigaal.
    Presque roide, queue
plus longue, plus mince,
acuminée, pointe rétrac-
tile, saillante à la base.
    Goeze im Naturforscher
18, tab. 3, fig. 12.

Dans le vinaigre. On trouve une espèce ana-
logue dans la vieille colle de relieur.

LXXXIV. Les Thalies (lat. Thalia).

(Corps libre, oblong, gélatineux, dia-
phane; tube alimentaire distinct, tentacules
nuls).

1.

lat.
La Thalie étroite
  linguiforme.
T. lingulata.
    Corps oblong, dépri-
mé, se terminant anté-
rieurement en une pointe
aiguë.

De l'océan Atlantique. Feu Forster, qui a vu
cette espèce de thalie, ainsi que plusieurs autres,
étoit persuadé qu'elles n'appartenoient pas aux
mollusques, mais qu'elles formoient un genre par-
ticulier de zoophytes.

LXXXV. Les Volvoces (lat. Volvox).
[Seite 100]

(Corps libre, arrondi, gélatineux, tour-
nant; tube alimentaire nul).

1.

lat.
all.
Le Volvoce sphé-
  rique.
V. globator.
das Kugelthier.
    Globuleux, à surface
granulée.
    Rœsel, tab. 101, fig.
1, 3.

Une petite boule jaune, verte ou de toute au-
tre couleur, qui tourne continuellement dans
l'eau, sans qu'on puisse apercevoir des organes
de mouvement. On peut reconnoître dans le corps
du volvoce, parvenu à sa croissance, sa posté-
rité jusqu'à la quatrième génération.

LXXXVI. Le Chaos (lat. Chaos).

    Corps libre...........

(Genre polymorphe, espèces homogènes).

Pour conclure l'histoire du règne animal, nous
comprenons avec Linnée, sous ce nom de genre,
ces créatures innomblables, invisibles à l'œil nu,
dont quelques espèces vivent dans la mer et l'eau
douce, quelques autres dans les infusions de tou-
te sorte de substance animale et végétale (d'où
leur vient leur nom d'animaux infusoires), et
d'autres encore habitent dans la semence des ani-
maux mâles.

D'après ces différens séjours, on peut diviser
[Seite 101] tous ces animaux en trois familles, dont chacune
comprend des espèces nombreuses.

A. Les Aquatiques (Aquatile).

Ceux qui sont dans la mer et dans les eaux
douces stagnantes (particulièrement dans celles
où végète la matière verte de Priestley.*

B. Les Infusoires.

Les animaux nommés proprement animalcules
des infusions.

C. Les Spermatiques (planch. 23, fig. 13).

Ceux qui habitent dans la semence des ani-
maux. L'espèce qui se trouve dans la semence de
l'homme est représentée considérablement grossie.
tab. 1, fig. 13.


SECTION DIXIÈME.
Des plantes.

[Seite 102]

§ 158.

Nous voici maintenant au second règne des
corps vivans ou organisés, aux plantes.

D'après les définitions que nous avons don-
nées plus haut (§ 3 et 4), les végétaux se dis-
tinguent déjà évidemment des animaux, par leur
manière de se nourrir. Ceux-ci, au moyen d'un
mouvement spontanée, introduisent par la bouche
dans l'estomac leur nourriture, laquelle peut
être de différente nature: ceux-là, au contraire,
sans offrir la moindre apparence de ce mouve-
ment spontanée, pompent un suc nourricier ho-
mogène, principalement par leur racine.

Remarque. C'est pour cet effet que la racine
est, de toutes les parties extérieures de la plante,
celle qui se trouve le plus généralement dans les
végétaux; presque tous en sont pourvus, à l'ex-
ception d'un très-petit nombre, du tremella nos-
tock
, par exemple, des truffes et de quelques
autres.

§ 159.

[Seite 103]

Les plantes diffèrent encore, quant à leur con-
formation, de la plupart des animaux, en ce que
la grosseur et la grandeur à laquelle elles par-
viennent, aussi bien que le nombre de leurs par-
ties individuelles, de leurs branches, de leurs
feuilles, de leurs fleurs, n'est pas déterminé
aussi précisément, et est au total beaucoup plus
variable (extensio minus definita).

§ 160.

En revanche, la construction intérieure des plan-
tes paroît beaucoup plus uniforme que celle des
animaux; on n'y aperçoit rien qu'on puisse com-
parer avec les viscères, parties si importantes
dans l'économie animale; rien non plus qui res-
semble à des nerfs, à de vrais muscles ou à
des os: l'organisation des végétaux se réduit à
quelques espèces de vaisseaux proprement dits
(de veines), et au tissu cellulaire qui en rem-
plit les interstices.

§ 161.

Ce tissu cellulaire répond assez au tissu mu-
queux des animaux; on l'a nommé ainsi avec
quelque raison, parce qu'il offre dans plusieurs
parties de la plante un composé véritablement
celluleux. C'est sur-tout dans la moelle de quel-
[Seite 104] ques plantes, qu'on peut le reconnoître distinc-
tement; il contient souvent quelques utricules
un peu plus larges, dispersés dans les inter-
valles.

§ 162.

On divise les vaisseaux proprement dits, en
deux principales classes, d'après la différence du
fluide qui y circule.

A. Les vaisseaux séveux (vasa succosa),
qui contiennent un fluide liquide, et

B. Les vaisseaux aériens ou trachées (vasa
pneumatophora tracheæ), dans lesquels se
trouvent des fluides toujours élastiques, des
espèces de gas.

§ 163.

Ces vaisseaux séveux sont eux-mêmes de plu-
sieurs sortes, d'après la différence de leur tex-
ture et de la direction dans laquelle arrivent et
s'écoulent les différens sucs qu'ils contiennent. Les
plus généraux et les plus importans sont les vais-
seaux spiraux
, ainsi nommés, parce qu'ils en-
tourent en spirale (presque comme des cordes
d'instrumens de musique) les trachées dont j'ai
parlé.*

[Seite 105]

Du reste, on n'aperçoit pas entre les différens
vaisseaux séveux une communication telle que
les sucs y puissent circuler, comme le sang dans
tous les animaux à sang rouge, et la plupart de
ceux à sang blanc.

§ 164.

L'identité uniforme de ce petit nombre d'orga-
nes qui constituent
les plantes, et qu'on nomme
leurs parties similaires, sert à expliquer la faci-
lité avec laquelle les parties composées de ces
élémens
, les parties dissimilaires se transfor-
ment les unes dans les autres; les feuilles, par
exemple, dans le calice ou la corolle de la fleur,
sur-tout dans les fleurs pleines*; elle explique
aussi comment on peut planter des arbres entiers
la tête en bas, et transformer par-là leurs bran-
ches en racines, et les racines à leur tour en
branches qui se garnissent de feuillages. M.
Marcellis a planté de cette manière toute une
allée de tilleuls dans une de ses terres, sur le
bord du canal de Leyde, près de Harlem.

§ 165.

[Seite 106]

Les parties dissimilaires et les fonctions des
plantes peuvent se considérer sous deux rap-
ports: sous celui de leur conservation, et sous
celui de leur propagation, ce qui les distribue
en deux classes.

Nous parlerons d'abord de celles relatives à
leur conservation.

§ 166.

Les plantes tirent la matière nécessaire à leur
développement et à leur entretien, en partie de
l'atmosphère, en partie de l'eau ou du sol qui
en est imbibé.

Elles pompent leur nourriture de l'atmosphère,
au moyen des vaisseaux absorbans dissémi-
nés en grande partie sous leur épiderme, et
principalement sur les feuilles; et de l'eau, par
les filamens de leurs racines.

§ 167.

La plupart des plantes sont attachées immé-
diatement en terre par leurs racines; quelques-
unes, nommées plantes parasites, telles que le
gui, la goutte de lin, la vanille, etc. tiennent
à d'autres plantes*; d'autres, comme les lentilles
[Seite 107] d'eau (voyez § 3, Rem.), nagent simplement
sur l'élément dont elles portent le nom.

§ 168.

Du reste, malgré cette différence apparente
dans le lieu de séjour des plantes, leur manière
de se nourrir est pourtant toujours la même.
Dans tous ces cas, l'eau, soit en forme de fluide
liquide, soit en vapeurs, sert de véhicule pour
porter aux végétaux l'acide carbonique qui,
d'après les recherches ingénieuses d'Ingenhouss,
forme leur principale substance alimentaire. De
cette manière l'on conçoit comment des jacin-
thes fleurissent dans des carafes d'eau; du cres-
son vient dans de la flanelle humectée; la grande
joubarbe vit sur les toits; et enfin, comment tant
de plantes succulentes des climats les plus secs
et les plus chauds, comme les agavés, les aloës,
les espèces de cactus, etc. peuvent se nourrir
suffisamment pendant un assez long espace de
temps, en pompant uniquement l'air de l'atmos-
phère. Jo. de Loureiro, dans sa flore cochinchi-
noise
, dit, en parlant de l'epidendum flos aeris
[Seite 108] en Cochinchine: ‘„Cette plante a une propriété
singulière; c'est qu'apportée des bois à la mai-
son, suspendue en plein air, elle y vit, croît,
fleurit et pousse pendant plusieurs années. Je
ne le croirois pas, si je ne l'avois pas éprouvé
moi-même.“’

§ 169.

Dans beaucoup de plantes, leurs organes ex-
térieurs de nutrition les plus généraux, ou plu-
tôt leurs organes d'ingestion, les fibres radica-
les, poussent les feuilles tout de suite en sortant
de terre; dans d'autres, au contraire, elles se réu-
nissent d'abord et forment une espèce de tronc.
Ce tronc, dans plusieurs végétaux, se prolonge
et devient une tige, un chaume, etc., suivant
les différentes espèces auxquelles il appartient;
mais quel que soit son nom, cette tige a presque
toujours la même structure que le tronc radi-
cal lui-même; tous deux en effet sont revêtus à
l'extérieur d'un épiderme très-fin. Sous cet épi-
derme se trouvent l'écorce et le livret (ce der-
nier composé presque tout entier des vaisseaux
séveux les plus actifs, et par conséquent une des
parties les plus importantes de la plante); vient
ensuite la substance ligneuse, et après, par-
fois entre cette substance, parfois aussi le long
de l'axe de la tige, se trouve ce qu'on nomme
[Seite 109] la moelle; mais cette partie de l'arbre diminue
ordinairement de quantité avec l'âge, et finit
par disparoître.

§ 170.

Dans les arbres et les arbustes, là où le bois
touche extérieurement à l'écorce, l'endurcisse-
ment ou la lignification des vaisseaux séveux
du livret qui sont hors de service, produit tous
les ans une ou proprement deux nouvelles cou-
ches:
ce sont ces couches que l'on nomme au-
bier
, et l'on peut estimer à-peu-près l'âge de
l'arbre par le nombre de ces couches concen-
triques.

§ 171.

La tige se divise ordinairement en branches,
et celles-ci en branches plus petites, sur les-
quelles enfin sont placées les feuilles. Ces der-
niers organes sont composés des mêmes parties
que la racine et la tige; on y peut également
distinguer l'épiderme, l'écorce, la substance li-
gneuse, et un tissu cellulaire moelleux, qui se
trouve au milieu de la feuille, entre le réseau li-
gneux. Ce réseau (ordinairement double) est
revêtu des deux côtés de la feuille d'une peau
particulière, nommée cuticule, différente de l'é-
piderme
proprement dit, qui revêt les feuilles
[Seite 110] tout-à-fait à l'extérieur, et qui est traversé par-
ticulièrement de vaisseaux absorbans (§ 167).

On peut, par la macération et différens moyens
que l'art fournit, séparer de ce réseau ligneux,
toutes les autres parties, et faire pour ainsi dire
des squelettes de feuilles.

§ 172.

Les fonctions des feuilles sont extrêmement
importantes pour les plantes qui en sont pour-
vues; elles leur servent particulièrement pour
l'entretien de ce qu'on nomme le procédé phlo-
gistique
, qui chez les animaux s'opère princi-
palement par la respiration de la partie respi-
rable de l'air ou de sa base, de l'oxigène; mais
qui, dans les végétaux, s'effectue par cette sorte
d'union singulière de leurs vaisseaux spiraux
avec les trachées (§ 163).

§ 173.

Les plantes en effet ont aussi besoin pour
vivre de ce gas respirable ou de sa base, particuliè-
rement pour se préparer par-là, dans leur labo-
ratoire vivant, leur principale substance alimen-
taire, l'acide corbonique (§ 168), dont elles éva-
porent ensuite l'excédant sous la forme de gas
acide carbonique.

§ 174.

[Seite 111]

C'est sur-tout pendant l'obscurité que ce pro-
cédé important s'opère dans sa plus grande force.
A la lumière du jour, au contraire, et sur-tout
lorsque le soleil donne sur la plante, il agit beau-
coup plus lentement; aussi alors les plantes pré-
parent et consomment moins d'acide carbonique;
mais pendant ce temps, d'après la découverte du
fameux naturaliste que j'ai cité, elles dégagent de
leurs feuilles la partie respirable de l'air atmos-
phérique, du gas oxigène.

§ 175.

Cependant les feuilles, ces organes si impor-
tans pour la plupart des plantes des climats froids,
ne sont qu'un ornement passager, qui les pare
simplement pendant l'été, et qui se flétrit et
presque toujours tombe aux approches de l'hiver.
Il est vraisemblable que cette effeuillaison est
produite principalement par la gelée qui, opérant
sur les plantes le même effet que sur les ani-
maux, les fait tomber dans leur sommeil d'hi-
ver, retarde le cours de leur sève, et contracte
les vaisseaux, de sorte que les feuilles se trou-
vent arrêtées dans leurs opérations ordinaires, se
dessèchent et meurent. Ce qui rend cette opinion
probable, c'est que les plantes des zones torrides,
[Seite 112] à quelques exceptions près, sont beaucoup moins
exposées à cette espèce de mue végétale, et que
dans les climats froids, les plantes dont les feuil-
les sont fermes et résineuses, telles que les pins
ou les sapins, le lierre, l'airelle ponctuée (vac-
cinium vitis idæa
), la bruyère, le buis, etc.
conservent leur feuillage toujours vert, malgré la
rigueur de la saison.

Remarque. Comme il y a des animaux qui
ont le plus de vie, et s'accouplent seulement dans
l'hiver, il est de même des plantes dont la vé-
gétation est alors la plus animée, comme l'el-
lébore noir, le colchique, la campanule blanche,
etc.

§ 176.

Il y a beaucoup de plantes qui offrent une
particularité remarquable: vers le soir on voit
leurs feuilles, et même dans quelques espèces
les fleurs se plier ou au moins s'abaisser, comme
si elles vouloient pour ainsi dire se reposer et
dormir. Cet effet ne provient pas seulement de
la fraîcheur de l'air, car on le remarque dans
les fleurs enfermées, dans les serres, tout aussi
bien que dans celles exposées au plein air; l'obscu-
rité n'en est pas non plus la seule cause, puisque
plusieurs plantes s'endorment déjà dans l'été l'a-
près-midi, et qu'il en est même qui, semblables aux
[Seite 113] animaux nocturnes passent le jour à dormir,
comme le cactier ou cierge à grandes fleurs (cac-
tus grandiflorus
), le ficoïde noctiflore (me-
sembryanthemum noctiflorum
), la julienne
à fleurs brunes (hesperis tristis), etc.; ainsi il
paroît que ce sommeil est un besoin périodique
pour les plantes comme pour les animaux, et
qu'il leur est également nécessaire pour réparer
leurs forces.

§ 177.

Outre ce sommeil auquel les végétaux sont
sujets, plusieurs font voir aussi différentes sortes
de mouvement.

Un grand nombre de plantes, par exemple,
se tournent vers le jour, et semblent chercher
la lumière qui leur est si bienfaisante sous plu-
sieurs rapports; ce n'est pas seulement dans les
tournesols qu'on peut remarquer cette sorte
d'attraction; elle est visible dans toutes les plan-
tes, sur-tout dans celles que l'on tient en serres;
on les voit se tourner du côté du jour, et se col-
ler contre les vitres, comme si on les y a voit ap-
pliquées exprès.*

[Seite 114]

Plusieurs parties des plantes jouissent aussi
d'un mouvement fort vif, lorsqu'on les touche.
Tels sont, par exemple, les mouvemens des feuil-
les et des branches de la sensitive commune
(mimosa pudica), et de l'averrhoa carambola;
tels sont aussi ceux que l'on remarque sur les
appendices antérieures des feuilles de la dioné
attrape-mouche (dionæa muscipula), lesquel-
les, lorsqu'un cousin vient à s'y poser, se ferment
dans l'instant et écrasent l'insecte.

§ 178.

Le signe le plus remarquable de l'irritabilité
des plantes, c'est ce mouvement extrêmement
vif que, dans le temps de la fécondation, l'on
aperçoit dans les parties sexuelles de beaucoup
de fleurs hermaphrodites: si l'on touche, par
exemple, les étamines de l'épine-vinette de leur
côté intérieur, c'est-à-dire, du côté duquel elles
sont tournées vers le germe; si un insecte, par
exemple, se met sur la fleur, pour en exprimer
le suc dont il compose son miel, ces organes se
[Seite 115] lancent rapidement en dedans, poussent leur
anthère contre le stigmate, et par-là opèrent leur
fécondation.

§ 179.

Cependant, quelque frappans que soient ces
mouvemens, quelque sensibles que soient les
preuves qu'ils donnent de l'activité des forces vi-
tales qui animent les plantes, lorsqu'on les exa-
mine physiologiquement, on voit clairement qu'ils
diffèrent de ce qui forme la propriété exclusive
des animaux, c'est-à-dire, du mouvement volon-
taire
, dont il est impossible d'apercevoir la
moindre trace véritable, même dans les plantes
les plus connues par leur irritabilité, dans le sain-
foin oscillant, par exemple (hedysarum gyrans),
etc.

Remarque. Du moins je ne connois pas un
seul animal qui prenne sa nourriture, sans un
mouvement volontaire, et il n'y a pas de plante
qui prenne la sienne au moyen d'un pareil
mouvement.

§ 180.

La substance nourricière que les végétaux ont
pompée et assimilée à la leur propre, se divise
ensuite en différens sucs spécifiques; quelques
plantes, par exemple, contiennent un suc laiteux
[Seite 116] parfois âcre; d'autres donnent de la gomme;
différens arbres, sur-tout les pins, préparent de
la résine dans leur âge avancé; quelques par-
ties des plantes contiennent de la farine, du su-
cre, de la manne, des huiles grasses ou spiri-
tueuses, du camphre, etc.; quelques végétaux,
mais en petit nombre, fournissent la gomme élas-
tique (le cahoutchouc).

Une des productions les plus singulières qui
appartiennent à la fonction de secrétion des plan-
tes, c'est le tabaschir connu il y a long-temps,
mais dont on n'a bien examiné les propriétés
que depuis peu. Ce tabaschir est une substance
ordinairement d'un bleu de lait, diaphane aux
bords, à demi-dure, aigre, qui se trouve par-
fois dans des morceaux de bambou; il ressemble
à l'hydrophane minéral, en a l'apparence ex-
térieure, a, comme lui, la propriété de devenir
transparent dans l'eau, et même ses parties cons-
tituantes sont à-peu-près les mêmes.*

Les exhalaisons spécifiques de certaines plan-
tes, telles que les exhalaisons résineuses et in-
flammables de la fraxinelle, tiennent aussi aux
fonctions de secrétion.

§ 181.

[Seite 117]

Comme, dans le même climat et sur la même
couche, la rue conserve l'amertume, l'oseille
l'acidité, et la laitue le rafraîchissant de ses
sucs; comme également les sucs peuvent être
très-différens dans les différentes parties d'une
seule et même plante, et même dans un seul
et même fruit, il en résulte que ces différens
sucs doivent être élaborés dans les plantes même
par diverses secrétions et par différentes altéra-
tions que subissent les sucs nourriciers qu'elles
ont pompés.

§ 182.

Cependant la différence du sol et du climat
a aussi une influence marquée sur la différente
nature des sucs que contiennent les végétaux;
car il est des plantes qui souffrent, si on les
transplante dans une terre étrangère; leur con-
formation et la nature de leurs sucs venant à
changer, elles perdent alors de leurs forces,
tandis qu'il en est d'autres qui gagnent et s'a-
méliorent par la transplantation.

§ 183.

En général presque chaque terrain nourrit ses
plantes propres, de sorte qu'on peut quelquefois
[Seite 118] deviner la nature d'un sol par ses plantes indi-
gènes. Cependant la providence semble avoir
voulu encore multiplier ses bienfaits, en donnant
à des plantes très-importantes pour l'homme, la
faculté de s'accoutumer à tous les climats; ou
au moins, si elles sont particulières à un climat,
d'y pouvoir venir dans toute sorte de terre. Les
espèces de blés, par exemple, qui paroissent si
foibles, réussissent dans des climats tout-à-fait
différens, mieux que le chêne et d'autres arbres
qui ont l'air très-robuste; les pommes-de-terre
originaires du Chili, viennent à présent dans les
cinq parties du monde, et le cocotier végète
avec autant de force dans un terrain sablonneux
et pierreux, que dans le sol le plus gras.

§ 184.

D'un autre côté, il est singulier que certains
pays, tels que le Cap et la nouvelle Hollande,
produisent exclusivement une variété si grande
de genres de plantes très-distincts, tandis que
de vastes pays sont absolument privés d'ordres
considérables de végétaux; la zone torride, par
exemple, n'a presque pas une sorte de choux et
de navets; dans les Indes occidentales on trouve
par comparaison fort peu de mousses (musci
frondosi
), et au contraire, un d'autant plus
grand nombre de fougères.

§ 185.

[Seite 119]

Enfin on remarque aussi dans la végétation
des plantes la même différence qui a lieu dans
le règne animal, sur-tout parmi les insectes;
quelques espèces vivent isolées et solitaires, tan-
dis que d'autres se serrent, pour ainsi dire, les
unes contre les autres, et s'étendent ou sur un
grand espace de terrain, comme la bruyère com-
mune, ou sur une grande partie de la surface de
la mer, comme le sargasso (fucus natans).

§ 186.

Nous avons parlé de ce qui touche la conser-
vation des végétaux, venons maintenant à leurs
manières de se multiplier, qui, quoique variées,
se réduisent pourtant en dernier résultat aux
trois suivantes:

1.° Par racines et par branches,

2.° Par bourgeons,

3.° Par semences.

§ 187.

La première manière de reproduction (celle
par branches
), dont nous avons déjà vu quel-
ques traces dans le règne animal, chez les polypes
et d'autres animaux, est assez ordinaire dans le
règne végétal: quelques espèces de plantes se
multiplient d'elles-mêmes de cette manière. Il y a,
[Seite 120] par exemple, une espèce de figuier (ficus indica),
dont les branches pendent et prennent racine sitôt
qu'elles ont touché la terre, de sorte qu'un seul
arbre de cette espèce pourroit former un petit
bois, dont les arbres joints tous ensemble par le
haut, offriroient un berceau naturel. A quelques
milles de Patna en Bengale, on voit un arbre de
cette sorte; il a 50 ou 60 tiges jointes ensemble; on
l'a mesuré, il y a douze ans; il a 120 mètres
(370 pieds) de diamètre, et l'ombre qu'il pro-
jette à midi, a plus de 357 mètres (1100 pieds)
de circonférence.

L'art a imité cette sorte de reproduction pour
beaucoup d'autres plantes, c'est ce qu'on appelle
provigner ou multiplier par marcottes.

§ 188.

La seconde manière de reproduction par
bourgeons, est moins ordinaire. On nomme bour-
geons les petits boutons que l'on voit dans l'au-
tomne sur les arbres, à l'endroit de l'insertion
du pédicule de la feuille, mais qui ne s'ouvrent
et ne se développent que le printemps d'après.
On n'en trouve ordinairement que sur les arbres
des pays froids, et souvent ils tombent d'eux-
mêmes. Ils germent comme des graines, quand
on les sème avec quelque précaution. On sait qu'on
[Seite 121] peut greffer ces bourgeons sur d'autres arbres,
ou bien y enter le rejeton qui en est sorti.

§ 189.

Les cayeux des oignons ont beaucoup de
ressemblance avec les bourgeons; seulement ces
derniers se trouvent sur la tige de l'arbre, et par
conséquent sur la terre, tandis que les cayeux
proprement dits des plantes liliacées, naissent
sous terre, attachés immédiatement à la racine.
Chez ceux-là, la tige continue de végéter, et les
nourrit; chez ceux-ci, au contraire, les parties
qui restent de l'ancienne plante, meurent, excepté
la racine et l'oignon.

§ 190.

Mais le moyen de reproduction le plus général
et qui est répandu presque dans tout le règne
végétal, c'est le troisième, au moyen de la fleur
qui mûrit avec le temps, et porte un fruit ou
toute autre graine. Cette fleur, quelle que soit
sa forme, qu'elle soit seule, qu'elle soit réunie
avec plusieurs autres dans une grappe, un épi
ou un chaton, contient dans son milieu, dans
ce qu'on nomme le réceptacle, différentes par-
ties d'une forme distincte, dont les unes sont
masculines et les autres féminines, et ces der-
nières doivent être fécondées par les premières,
[Seite 122] lorsque le temps de la fructification est venu.
Ainsi ces organes végétaux ressemblent beau-
coup, dans leur destination et leurs fonctions,
aux organes de la génération des animaux: ce
qui les en distingue, c'est qu'ils ne naissent pas
avec les plantes, comme chez les animaux, et n'y
restent pas attachés toute leur vie: à chaque gé-
nération il se forme de nouveaux organes.

Remarque. Ce que j'ai déjà dit plus haut (§
136), que l'on peut prolonger la vie de beau-
coup d'insectes, en retardant leur accouplement,
peut également s'appliquer, en quelque façon,
aux fleurs de quelques plantes. Les parties sexuel-
les du chanvre femelle, par exemple, peuvent
se conserver long-temps, pourvu qu'elles ne soient
pas fécondées par la poussière du mâle; si-tôt
que cette fécondation a eu lieu, elles se sèchent
et meurent.

§ 191.

L'organe femelle se trouve ordinairement dans
le centre de la fleur, on le nomme pistil, et il
est composé de trois parties, du germe, du style
et du stigmate. Le germe est, ou placé avec les
autres parties dans l'intérieur de la corolle, on
le nomme alors germe supérieur; ou bien au
fond hors de la corolle (comme dans la rose,
les pommes), c'est alors le germe inférieur. Quelle
[Seite 123] que soit sa place, il contient toujours les em-
brions des plantes; et par cette raison on peut
comparer cette espèce de réservoir avec l'ovaire
des animaux. Le style qui ressemble à une co-
lonne ronde et creuse, est porté sur ce germe,
et soutient à son tour le stigmate qui est posé
tout en haut, de sorte que ces trois parties com-
muniquant l'une à l'autre par le style, forment
une espèce de cavité commune.

§ 192.

Autour de ces organes femelles, sont disposés
les organes mâles ou les étamines, qui consistent
en un filet et une anthère qui y repose. Cette
anthère est couverte d'une poussière farineuse,
dont les grains ne sont autre chose, comme on
peut le voir avec un bon microscope, que des
vésicules extrêmement fines; ces vésicules con-
formées très-singulièrement dans beaucoup de
plantes, contiennent une poudre très-légère et très-
subtile, que, d'après sa destination, on peut com-
parer avec la semence masculine des animaux.

§ 193.

Lors de la fécondation, cette poussière tombe
sur le stigmate, paroît s'ouvrir et y secouer sa
poudre vaporeuse, qui probablement pénètre
par le style dans le germe, et y féconde les grai-
[Seite 124] nes qui y sont déposées, et jusqu'alors ont été
stériles. Lorsqu'avant le temps de la fécondation,
on prive la fleur d'une de ses parties essentielles,
semblable à un animal coupé, elle est frappée
de stérilité.

§ 194.

Dans la plupart des plantes, les deux organes
sexuels sont réunis sur la même fleur, qui par
conséquent est hermaphrodite (§ 20); dans
quelques autres, au contraire, ils sont séparés,
et se trouvent sur deux fleurs différentes; l'une
porte l'organe mâle, l'autre l'organe femelle;
mais les deux fleurs sont sur la même tige. Telles
sont les plantes que Linnée nomme monoïques,
et parmi lesquelles on compte le noisetier, le
noyer, le concombre, l'arbre à pain, etc.; d'au-
tres plantes, comme l'érable, le frêne, sont poly-
games
, c'est-à-dire, elles réunissent trois sortes
de fleurs, des mâles, des femelles et encore des
hermaphrodites. Il en est d'autres encore qui,
telles que le chanvre et le houblon, offrent une
organisation différente; les deux sexes sont sé-
parés dans les plantes mêmes, comme ils le sont
dans tous les animaux à sang rouge, et beaucoup
d'autres à sang blanc; ainsi une plante ne porte
que des fleurs mâles, tandis qu'une autre qui
lui ressemble absolument, ne porte que des fleurs
[Seite 125] femelles, et les fleurs de la tige femelle ne peu-
vent être fécondées que lorsque le vent, des in-
sectes ou l'art leur apportent la poussière fécon-
dante de la plante masculine: ce sont les dioï-
ques
. Linn.

§ 195.

Parmi les autres parties de la fleur, on remar-
que encore le calice dont la plupart des végétaux
sont pourvus, et les nectaires du suc desquels les
abeilles composent leur miel (pag. 486). En gé-
néral on divise les fleurs d'après leur confor-
mation et la position de leurs parties en réguliè-
res
et irrégulières. Dans les premières, les parties
individuelles ont la même forme, la même pro-
portion et la même grandeur; les secondes n'ont
pas les mêmes proportions.

§ 196.

On avoit cru jusqu'à présent que les organes
de fructification des mousses complets, ou mous-
ses proprement dits (musci frondosi), différoient
extrêmement de ceux des autres plantes. Feu
Hedwig a fait voir que cette idée n'étoit pas
fondée. La jolie petite urne des mousses sert comme
de germe (§ 191), et contient les petites grai-
nes; ces semences, au moyen de la coiffe qui
tient lieu de style et de stigmate, sont fécondées
[Seite 126] par la poussière masculine de quelques parties dis-
tinctes, qui ont parfois la forme de rose et d'é-
toile, et elles s'échappent ensuite en poussière.

§ 197.

Quant aux algues les plus simples qui vivent
uniquement dans l'eau, comme les tremelles, les
ulves, les conferves, les fucus, leur manière
de se multiplier paroît au contraire très-diffé-
rente, autant du moins qu'on a pu l'examiner
jusqu'à présent; il en est quelques-unes, comme
la conferve de fontaine, dont j'ai parlé plus
haut, pag. 23 et 28, chez qui elle est d'une sim-
plicité étonnante.

§ 198.

La manière dont les champignons, les agarics,
les trufles, le mucor (la moisissure) se propa-
gent, est encore bien moins connue, et il y a dans
leur histoire naturelle bien des choses obscures
et difficiles à expliquer*.

§ 199.

Les plantes complètes qui fleurissent dans le
sens propre, perdent, après la fécondation,
les parties de leur fleur qui deviennent alors inu-
[Seite 127] tiles (§ 190); le germe fécondé commence à
gonfler, et les semences sans nombre qu'il con-
tient mûrissent peu-à-peu.

§ 200.

La conformation des différentes semences*,
et des enveloppes qui les enferment, est tout
aussi variée que celle des fleurs, et la nature
leur a donné la figure qui leur étoit le plus con-
venable, pour qu'elles pussent venir par-tout où
elles seroient dispersées**; elle leur a aussi donné
une propriété très-singulière, c'est de pousser tou-
jours, lorsqu'elles germent, leur plumule en haut,
et leur radicule en bas, quelle que soit la position
qu'elles ont prises quand on les a jetées en terre***.

Les cotyledons qui formoient auparavant la
masse principale de la semence, servent à nour-
rir d'abord la petite plante.

§ 201.

Beaucoup de semences sont enfermées dans un
[Seite 128] péricarpe ligneux, et quelquefois même encore
plus dur que le bois, qui se nomme noyau,
lorsqu'il est d'une grosseur et d'une dureté con-
sidérable; d'autres fois les semences nues sont re-
couvertes immédiatement de chair, ou d'un tissu
cellulaire succulent, alors le péricarpe s'appelle
baie, quelle que soit sa grandeur et celle de l'arbre
auquel il est attaché (le fruit de l'arbre à pain,
par exemple, est une baie). Assez souvent les
semences nues sont répandues extérieurement sur
le réceptacle charnu et grossi, comme parmi les
fraises.

§ 202.

Les arbres fruitiers forment une famille de
plantes particulière et très-considérable. Le fruit
de ces plantes renferme, ou des pepins, comme
dans les poires, les pommes et les coings; ou des
noyaux, comme dans les prunes, les cerises,
les abricots et les pêches.

On distingue les arbres qui portent ces fruits,
d'après la différence de l'enveloppe qui défend
leur semence; les uns s'appellent arbres à pepins,
ou pomacés, et les autres arbres à noyaux ou
drupacés.

§ 203.

Il paroît que parmi les plantes, les causes de
dégénération dont j'ai parlé (§ 15 et 16), agis-
[Seite 129] sent parmi les plantes plus facilement que parmi
les animaux, sur la force génératrice, et peu-
vent lui donner une direction très-différente de
celle qu'elle doit avoir. C'est pour cette raison
que beaucoup de plantes sont dégénérées en tant
de variétés, soit à l'égard de leur conformation
totale, soit par rapport à la fleur et au fruit. On
compte à présent, par exemple, trois mille va-
riétés de tulipe; et il y a deux cents ans, on ne
connoissoit en Europe que l'espèce jaune pri-
mitive. Il est aussi quelques plantes chez lesquel-
les la tige est uniquement un effet de dégénéra-
tion. Dans leur état de nature, elles sont sans
tige, telle est la carlina acaulis; quand elles
sont cultivées, il leur en vient une. D'un autre côté,
il y a des végétaux qui perdent, par la culture,
certaines parties qu'ils avoient dans l'état de na-
ture. La lawsonia spinosa des Indes devient
inermis en Syrie, par l'effet de la culture.

En général, les végétaux sont exposés à diffé-
rentes sortes d'abâtardissemens qui ne peuvent
pas avoir lieu dans les animaux. Telle est, par
exemple, la dégénération des parties mâles de la
fructification dans les fleurs pleines.

§ 204.

Mais l'espèce de dégénération la plus singulière
que la plante puisse éprouver, c'est celle à laquelle
[Seite 130] l'art la soumet, en lui faisant produire des espè-
ces bâtardes. M. Kohlreuter a fait à ce sujet des
expériences très-ingénieuses; et même, par une
procréation répétée de plantes bâtardes fécondes,
il a fini par transformer une espèce de tabac (ni-
cotiana rustica
) en une autre (nicotiana pani-
culata
); cette métamorphose ne s'accorde en
aucune façon, ce me semble, avec le système
des germes préformés, mais fort bien, si je ne
me trompe, avec celui de la force génératrice.

Remarque. Lorsque, dans un jardin, deux es-
pèces différentes, mais pourtant analogues, se
trouvent très-près l'une de l'autre dans le temps
de la floraison, le hasard peut faire naître des
plantes bâtardes.

§ 205.

Les monstres (§ 12) sont aussi plus com-
muns dans le règne végétal que dans le règne
animal; ils sont sur-tout très-fréquens parmi les
plantes cultivées, et beaucoup plus, sans compa-
raison, que parmi celles qui croissent d'elles-mê-
mes (voyez plus haut § 12 Rem.) Les plantes
n'ont pas de partie dans laquelle on n'ait remar-
qué quelquefois de monstruosités; il est même
quelques parties qui y sont sujettes très-fréquem-
ment. Les monstres par excès, sont les plus com-
[Seite 131] muns; on voit souvent de doubles tiges crues,
l'une sur l'autre, des fruits doubles ou quadru-
ples, des épis multiples, des roses du centre des-
quelles sortent d'autres petites roses, etc.

§ 206.

L'âge que les diverses plantes atteignent, varie
extrêmement; quelques-unes vivent à peine une
heure, tandis que d'autres prolongent leur exis-
tence pendant des siècles. En général on divise
les plantes en perennes ou vivaces, et en an-
nuelles;
ces dernières meurent à la fin de leur
premier été.

Remarque. Cette résurrection, après un long
état de dessiccation, que l'on prétend avoir re-
marquée dans quelques animaux, dans la vorti-
celle, par exemple, et l'anguille de la colle, a
lieu également pour les plantes; on en a des exem-
ples, et cet effet se remarque particulièrement dans
la tremella nostock, connue depuis long-temps
pour cette particularité. J'ai parlé de ce phéno-
mèné remarquable dans mon mémoire De vi vi-
tali sanguini denegandâ
. Gottingue, 1795, p. 8.

§ 207.

Les bornes que je me suis prescrites ne me per-
mettent pas de m'étendre longuement sur l'uti-
[Seite 132] lité du règne végétal, je n'en dirai qu'un mot.

J'ai déjà parlé plus haut (§ 173) de l'influence
remarquable que les plantes ont sur l'air atmos-
phérique, par leur procédé phlogistique, en ab-
sorbant d'un côté le gas acide carbonique qui
n'est pas respirable, et qui s'exhale sans cesse du
règne animal; et de l'autre côté, en rendant à
l'air de l'oxigène, lorsque leurs feuilles sont ex-
posées au soleil.

§ 208.

Il est certaines parties du monde, particuliè-
rement des îles peu élevées de la zone torride,
pour lesquelles la végétation, sur-tout celle des
bois, est un bienfait de la plus haute importance;
les arbres attirent les nuages, et le sol est ar-
rosé*.

§ 209.

Les différentes espèces de plantes fourrageuses
(et quelquefois aussi les racines et les fruits),
servent à nourrir les animaux domestiques, et
les deux espèces d'insectes que l'homme élève,
les abeilles et les vers à soie.

§ 210.

[Seite 133]

Quant à ce qui concerne l'utilité immédiate
des végétaux, pour l'homme lui-même, il est
certaines plantes qui, comme certains mammi-
fères (le veau marin, la renne, etc.), fournissent
à quelques nations les besoins les plus variés de
leur vie; tel est, par exemple, le cocotier, sur-
tout pour la race malaie (pag. 77), et en quel-
que façon, le bouleau commun, pour quelques na-
tions de la race mogole (74).

§ 211.

Parmi les alimens que les végétaux fournis-
sent à l'homme, on compte d'abord les différen-
tes sortes de fruits mangeables sans aucune autre
préparation. Tels sont, par exemple, les fruits
connus dans nos pays, mais particulièrement ceux
des pays chauds, les figues, les dattes du phœ-
nix dactilifera;
les différentes espèces de pi-
sang, (sur-tout les plantanes du bananier à fruit
court [musa paradisiaca], et les bacoves ou ba-
nanes du bananier à fruit long [musa sapien-
tum
]; l'arbre à pain de l'artocarpus incisa*);
les cocos, etc.

[Seite 134]

Telles sont aussi les diverses espèces de baies,
qui sont un des alimens ordinaires de quelques peu-
ples, des lapons, par exemple.

§ 212.

Viennent ensuite les végétaux qui ont besoin
d'être préparés; les racines, les navets, les carot-
tes, les pommes et les poires de terre (helianthus
tuberosus
), les patates des deux Indes (convol-
vulus patatas
), l'igname ailée (dioscorea alata)
des pays chauds de l'Amérique, le maniok et
tant d'autres plantes siliqueuses et légumineuses.

Ensuite les différentes sortes de blés, le maïs
(zea mays), le blé noir (polygonum fagopy-
rum
), le riz (oriza sativa), si intéressant pour
les orientaux; le grand millet (horcus sorghum),
pour beaucoup de peuples d'Afrique et pour les
chinois; le teff (poa abyssinica), pour les abys-
sins, etc.

Le fameux jujubier (rhamnus lotus) des lotopha-
ges*, et quelques autres parties de plantes,
dont certains peuples se nourrissent habituelle-
ment, comme la moelle de sagou, (du cycas cir-
[Seite 135] cinalis,
etc.), la gomme du Sénégal du gommier
blanc (mimosa Senegal, etc.)

§ 213.

On peut joindre à ces plantes que je viens de
nommer, et qui servent d'alimens à l'homme,

Les différentes sortes d'épices;

Le sucre, soit celui proprement dit que four-
nit la canne à sucre, soit celui qu'on tire de
quelques autres plantes, de la betterave cham-
pètre, par exemple, en Europe; de l'érable à sucre
(acer saccharinum) dans l'Amérique septen-
trionale; de l'anuplame à Sumatra; du baudrier
(fucus saccharinus) en Islande; de la berce-
branche ursine (heracleum sibericum) au
Kamtschatka, etc.

L'huile, le vinaigre, etc., dont on se sert pour
assaisonner les alimens.

Le beurre excellent (shea toulou), qui dé-
coule de l'arbre à beurre qu'on trouve dans l'in-
térieur de l'Afrique.*

Le tabac, le betel (piper betle), que l'on
mâche.

§ 214.

Pour boissons, les végétaux fournissent à
l'homme le lait végétal naturel, qui se trouve
[Seite 136] dans un coco point mûr; les différentes bières,
entre autres la Sprucebier du pinus cana-
densis.

Les liqueurs vineuses, le vin proprement dit;
le vin de palmier que fournissent le rondier
(borassus flabellifer) ou le cocotier femelle,
etc.

Les autres liqueurs enivrantes, telles que le
brandevin, l'arac, le rum, le kirschwasser, etc.

Les liqueurs fermentées que quelques peuples
se préparent en mâchant des racines et en en ex-
primant le jus, comme les brasiliens font avec
leur pain de cassave, et les insulaires de la mer
du Sud avec le poivrier à large feuille (piper
latifolium
).

L'opium employé au même usage.

Nos trois espèces de boissons chaudes.

Le thé du Paraguai provenant de quelques
espèces du genre cassine.

Le thé chinois en forme de tuiles, dont usent
les mogols, et qui provient d'un arbuste sauvage
encore peu connu, dont les feuilles ressemblent
à celles du sorbier.

§ 215.

Pour se couvrir et s'habiller, l'homme em-
ploie le coton des différentes espèces de coton-
nier et de fromager, plusieurs espèces d'orties,
[Seite 137] le lin, le chanvre; le beau lin soyeux de la nou-
velle Zélande, et qui vient du (phormium te-
nax
).

Les insulaires de la mer du Sud se compo-
sent des étoffes avec le livret du mûrier à papier
(morus papyrifera) et de l'arbre à pain.

§ 216.

Pour chauffer, outre toutes les espèces de
Lois à brûler qui se trouvent par-tout, il est des
pays où l'on consomme des sortes particulières.
On brûle sur les alpes (le rhododendron fer-
rugineum
); dans les pays de bruyères, la bruyère
commune; dans d'autres pays la tourbe, du
sphaigne des marais, du caret gazon, etc.

Les charbons, l'amadou, les mèches sont aussi
les produits des végétaux.

§ 217.

On se sert, pour bâtir les maisons et cons-
truire des vaisseaux,
de toute sorte do bois de
charpente (dans les Indes orientales, du bambou
arundo bambus).

Pour couvrir les maisons, de roseaux, de
paille; chez les insulaires de la mer du Sud, de
feuilles de palmetto, du pandanus tectorius.

Pour enclorre, former des haies, des berceaux,
des cabanes, de toutes sortes d'arbrisseaux.

[Seite 138]

Pour garantir les digues contre les tarets, de
la zostera marina.

§ 218.

Les artistes et les ouvriers font servir toutes
sortes de bois aux usages les plus variés.

Ils emploient également toutes les espèces de
jonc.*

Il y a beaucoup de peuples dont les armes
sont de bois ou de jonc. Les insulaires de la mer
du Sud font leurs belles lances avec le bois du
filao à feuilles de prêle (casuarina equiseti-
folia
).

Les cocos, les calebasses et autres fruits sem-
blables, peuvent servir de vases à boire.

Les joncs, l'osier, le livret du cocotier, servent
pour tresser des corbeilles; le liége sert à diffé-
rens usages.

Toutes sortes de substances végétales sont
employées en teinture, telles que l'indigo, etc.;
d'autres servent pour tanner, pour laver.

Le croton porte-suif nous donne une subs-
tance semblable au suif.

Nous devons aux végétaux les gommes, la
[Seite 139] résine, la poix, le goudron, le noir de fumée,
les huiles, les vernis, la soude, la potasse, etc.

§ 219.

La plupart des matériaux que les hommes,
dans plusieurs pays, emploient pour écrire, sont
tirés du règne végétal, comme les roseaux à
écrire, le papier du Nil (cyperus papyrus), les
olties du Malabar, provenant des feuilles du bo-
rassus flabellifer,
etc.

§ 220.

Enfin, c'est aux végétaux que l'homme doit
ces plantes médicinales en si grand nombre et si
bienfaisantes, à la connoissance desquelles se bor-
noit anciennement, et se borne encore toute la
médecine de beaucoup de peuples.

§ 221.

Ce qui, dans le règne végétal, est nuisible à
l'homme, c'est principalement les mauvaises her-
bes et les plantes vénéneuses.

§ 222.

Parmi les nombreux systèmes de botanique
que l'on a cherché à composer depuis le temps
de Césalpin, il n'en est point qui ait été reçu
avec une approbation aussi générale et aussi bien
[Seite 140] fondée, que le système sexuel de Linnée. Les
principes de ce système sont appuyés sur les or-
ganes sexuels, leur nombre et leur relation dif-
férente; c'est-à-dire, les classes sont déterminées
d'après le nombre des étamines, ou bien d'après
leur situation ou leur réunion relativement aux
pistils; les ordres le sont, pour la plupart, d'après
le nombre de ces derniers.


NOTICE
De quelques ouvrages qui peuvent être utiles
pour l'étude de la botanique.


Pour la connoissance des plantes en général,
pour celle de la terminologie et du système de
Linnée.

  1. C. A. Linnée termini botanici explicati, 1762,
    Leipzig, 1767, in -8.°; également dans le 6.e vo-
    lume des Amenitates academicæ de Linnée.
  2. Ejusdem philosophia botanica. Holm, 1751, in -8°.
  3. – genera plantarum, ib. 1764, in -8°.
  4. – species plantarum, ib. 1762, 2. vol.
    in -8°.
  5. – systema regelabilium, ed. 15, curante
    C. H. Persoon. Gotting. 1797, in -8°.
  6. Sal. Schinz erster Grundriss der Kræuterwis-
    senschaft. Zurich, 1775, in-fol.
  7. J. Miller's illustration of the sexual systeme of
    [Seite 141] Linnæus. Lond. 1775, 2 vol. in-fol., et 1779,
    in -8°.
  8. Nic. Jos. von Jacquin Anleitung zur Pflanzen-
    kenntniss nach Linne's Melhode. Wien, 1785,
    in -8°.
  9. G. Ad. Succow Anfangsgründe der theoreti-
    schen und angewandten Botanik, Leipzig, 1786,
    11 Thle. in -8°.
  10. Theod. Leonh. Oskamp tabulæ plantarum ter-
    minologicæ, etc. Lugd. Batav. 1793, in-fol.

Particulièrement pour connoître nos plantes
d'Europe.

  1. Alb. V. Haller historia stirpium Helvetiæ in-
    digenarum, Bern. 1768, 3 vol. in-fol.
  2. G. Chr. Œder icones floræ Danicæ. Havn.
    1761, sq. in-fol.
  3. Chr. Schkuhr botanisches Handbuch. Witten-
    berg, depuis 1791, in -8°.
  4. Deutschlands Flora, oder botanisches Taschen-
    buch, von G. Fr. Hoffmann. Erlaug, 1800.
  5. Flore françoise de Lamark.

Pour la physiologie des plantes.

  1. Nehem. Grew's Anatomy of Plants. Lond. 1682,
    in-fol.
  2. Marcel. Malpighi anatome plantarum, ibid.
    1686, in-fol.
  3. Steph. Hales vegetable Statiks, ib. 1738, in -8°.
  4. Duhamel, physique des arbres. Paris, 1778,
    2 vol. in -4°.
  5. Expériences de Jean Ingenhouss.
  6. Vinc. Petagnæ institutiones botanicæ, tom. 1.
    Neapoli, 1785.
  7. Jos. Jacob. Plenck physiologia et pathologia
    plantarum. Vienn. 1794.
  8. Fr. Alex. von Humboldt Aphorismen ans der
    chemischen Physiologie der Pflanzen. Leipzig,
    1794.
  9. Joh. Hedwig Sammlung seiner zerstreuten Ab-
    handlungen und Beobachtungen. Leipzig, 1793 et
    97, 11 Th. in -8°.

[interleaf]

SECTION ONZIÈME.
Des minéraux en général.

[Tab. III]
xxx
[Seite 143]

§ 223.

On appelle minéraux ou fossiles, les corps
naturels inorganiques (§. 2, 4); c'est-à-dire,
ceux qui se forment dans et sur la terre, d'a-
près des lois purement physiques et chymiques.

§ 224.

Si l'on excepte quelques minéraux en petit
nombre, qui sont fluides, liquides, comme le
vif-argent et le pétrole, les autres sont solides,
mais ils ont été aussi d'abord dans un état de
fluidité.

§ 225.

Eh effet, l'on peut démontrer que l'écorce
de roche solide qui revêt à présent notre planète,
du moins aussi profondément que nous la con-
noissons (ce qui n'est pas, il est vrai, la six mil-
lième partie du rayon de la terre), doit elle-
même, au commencement, avoir été fluide.

[Seite 144]

Remarque. Je n'ai pas besoin de chercher à
démontrer que des connoissances élémentaires
de géologie sont indispensables pour étudier phi-
losophiquement la minéralogie; seulement ces con-
noissances premières doivent répondre aux phé-
nomènes géognostiques, et s'appuyer sur les prin-
cipes vrais et sains de la physique et de la chy-
mie. Parmi tous les systèmes géogéniques (et en
1764 on en comptoit déjà 49), un des plus sa-
tisfaisans que je connoisse, c'est celui contenu
dans les lettres sur l'histoire de la terre, par
M. de Luc.
Paris, Nyon, 1798.

§ 226.

Et il est plus que vraisemblable que ce fluide
primordial a été pour ainsi dire le dissolvant
primitif,
dans lequel étoient contenus les élé-
mens des fossiles précipités dans la suite.

§ 227.

C'est donc par des précipitations successives,
et d'autres procédés chimiques, qui ont eu lieu
peu-à-peu dans ce fluide, que se sont formées
les différentes sortes de couches minérales; cou-
ches qui, considérées chronologiquement, peuvent
en dernier résultat se réduire à deux principales
divisions.

[Seite 145]

A. Les couches primordiales formées avant
la création organisée, et

B. Les couches secondaires formées depuis
qu'il existe des animaux et des plantes.

Chacune de ces deux divisions se subdivise
ensuite en deux classes.

Celle des couches primordiales, contient

a. Les montagnes de granit, et

b. Les montagnes à filons.

Dans celle des secondaires, sont

c. Les montagnes à couches (Flœtz).

d. Les couches meubles.

Je dirai un mot en particulier de chacune de
ces quatre classes.

§ 228.

La première précipitation générale et dont
nous apercevons des traces qu'on ne peut mé-
connoître, forma le véritable granit; c'est lui
qui paroît composer l'écorce solide substantielle
et primitive de notre planète, et sert de lit aux
montagnes et aux couches formées plus tard;
cependant on le voit aussi perçer çà et là entre
ces couches, sur-tout dans les plus hautes chaînes
de montagnes.

C'est parce que les montagnes de granit pa-
roissent avoir été formées les premières, que dans
[Seite 146] la géologie on les nomme aussi parfois montagnes
primitives.

§ 229.

La proportion du mélange des substances con-
tenues dans ce fluide primordial (§. 225) se trou-
vant nécessairement changée par cette première
précipitation, il falloit bien que les couches de di-
verses sortes déposées immédiatement après la subs-
tance précipitée, en différassent totalement; c'est
aussi ce qu'on remarque. Ces roches de la seconde
classe ont presque toutes un tissu shisteux, comme
par exemple le gneis, le granitin, le shiste argi-
leux, etc., et sont stratifiées en couches puis-
santes; lesquelles couches ont, par l'effet de ré-
volutions survenues après leur formation, pris
une direction renversée et en pente.

Dans ces couches qui reposent pour ainsi dire
sur les montagnes primitives, on aperçoit fré-
quemment des fossiles pierreux d'une substance
hétérogène. Il faut qu'il y ait eu des fentes et
des crevasses, qui peu à peu se sont remplies*
de substances pierreuses, formées plus tard et
qui s'y sont déposées après coup. C'est dans les
substances qui ont rempli ces fentes, ou dans
[Seite 147] ce qu'on nomme filons (all. Gang, angl. Veins),
que se sont formées la plupart des mines; aussi
ces filons sont-ils l'objet le plus important de
l'exploitation pratique des mines.

C'est aussi d'eux que cette seconde classe de
montagnes a tiré son nom. On les appelle mon-
tagnes à filons, parce que c'est dans ces filons
que se trouvent, point exclusivement à la ve'-
rité, mais au moins en plus grand nombre, les
veines métalliques les plus riches.

§ 230.

C'est par ces deux classes de montagnes qu'é-
toit formée, comme je l'ai dit, l'écorce solide de
notre planète avant que cette dernière eût été
comme animée par la végétation, et vivifiée
par une création animale. En effet, dans aucune
de ces deux classes, on ne trouve le moindre
vestige de corps anciennement organisés, et à
présent pétrifiées.

Il en est tout autrement avec les deux autres
classes appartenant aux couches secondaires.

§ 231.

Les montagnes à couches sont pour la plus
grande partie également stratifiées, mais elles
le sont ordinairement en couches plus plates
et plus ondoyantes que celles des montagnes à
[Seite 148] filons, et leurs parties constituantes sont plus
variées; elles forment aussi en général les terrains
montueux moins élevés, comme les promontoi-
res
*, etc.; mais ce en quoi elles se distinguent
sur-tout des montagnes primordiales, c'est qu'el-
les fourmillent presque toutes de débris pétrifiés
de corps organisés. La plupart de ces pétrifica-
tions appartiennent à des corps inconnus, c'est-
à-dire, à des corps dont on ne trouve plus les
analogues dans la création organisée actuelle.
Tels sont les belemnites, par exemple, près de
deux cents espèces différentes d'ammonites, etc.;
mais ces inconnus paroissent, d'après l'analogie,
avoir été presque tous des animaux marins, et
à présent ils se trouvent dans ces montagnes à
couches
, dans une position régulière et qui n'an-
nonce rien des désordres d'une révolution (les
[Seite 149] conchyliolithes comme sur leurs bancs d'huître,
les coralliolithes comme dans un ressif de corail),
de sorte que l'on en doit conclure que notre
continent actuel a été autrefois le sol de la mer
dans le monde antérieur, et a été mis tout-à-
coup à sec par une violente catastrophe.

§ 232.

Après ces trois classes principales de mon-
tagnes, qui toutes, mais à des reprises différen-
tes, ont été formées par des précipitations suc-
cessives d'un liquide aqueux, et composent
ensemble l'écorce solide de notre planète, vien-
nent en quatrième lieu les couches meubles.
Ces couches se trouvent çà et là, le plus sou-
vent dans des pays peu élevés, mais parfois par
couches puissantes, et couvrant une très-longue
étendue de terrain; c'est à ces couches qu'appartien-
nent celles de sable désagrégé de limon, de tuf
marneux, etc., lesquelles contiennent très-fré-
quemment aussi des débris de conchyles de mer
calcinés, et cependant parfois fort bien conser-
vés. Il y a même tels endroits où on les trouve
dans une quantité innombrable; dans la ci-de-
vant Tourraine, par exemple, dans la falunière,
il se trouve une masse de pareils coquillages ma-
rins calcinés, qui d'après le calcul de Réaumur,
[Seite 150] doit contenir 961555259,65452 kilolitres ou mè-
tres cubes (130 millions de toises cubiques).

§ 233.

Telles sont donc tes quatre principales clas-
ses de couches minérales qui toutes ont été for-
mées par des précipitations de l'eau, ou, comme
l'on dit ordinairement, par la voie humide;
il en est encore une cinquième que l'on dis-
tingue; elle comprend soit des montagnes entières,
soit des couches plates de fossiles qui, depuis
qu'ils ont été formés de la première manière,
ont, par l'effet d'un feu souterrain, ou par ce
qu'on appelle la voie sèche, subi de grands chan-
gemens, et pris la forme que nous leur voyons
actuellement.

Les montagnes de cette cinquième classe s'ap-
pellent, comme l'on sait, volcans.

Quant aux couches plates, on les nomme ter-
res scorifiées par des feux souterrains
, et les
fossiles qui leur sont propres, s'appellent, pour
les distinguer de ceux des véritables volcans,
productions pseudo-volcaniques.

§ 234.

Cependant quelque aisément que l'on puisse
au total distinguer ces cinq classes de couches
[Seite 151] les unes des autres*, on conçoit fort bien, d'après
ce que j'ai dit de leur formation, qu'elles doivent
passer parfois d'une classe à l'autre par des tran-
sitions insensibles, et que leurs divisions ne peu-
vent pas être tranchantes.

Cette remarque est appliquable sur-tout à ces
fossiles primordiaux qui, formés au commence-
ment par la voie humide, sont devenus ensuite,
par l'effet d'un feu souterrain, des substances
volcaniques et pseudo-volcaniques; l'on conçoit
que la diversité des substances primordiales qui
les composoient avant qu'ils fussent transformés
par le grillage, la fusion, la scorification, etc.;
que le plus ou moins d'activité du feu, le plus
ou moins de temps qu'il a duré, les circonstan-
ces dans lesquelles ils ont été exposés à son action;
que toutes ces modifications enfin doivent les ren-
dre très-différens les uns des autres; aussi quel-
ques-uns sont-ils à peine reconnoissables, tandis
que d'autres sur lesquels l'action du feu n'a été que
[Seite 152] très-foible, sont à peine changés, et offrent pres-
que la même figure que celle qu'ils avoient lors
de leur première formation par la voie humide.

§ 235.

Si l'on considère les caractères qui distinguent
la formation des corps inorganiques ou fossiles,
et qu'on les compare avec ceux des corps orga-
nisés se reproduisant par la génération, l'on verra
aisément qu'à l'exception des fossiles les plus sim-
ples, tels que le diamant, le soufre, les métaux
natifs, etc., les autres n'offrent pas, pour distin-
guer les espèces, des caractères aussi tranchans
que ceux des corps organisés, et qu'il doit y avoir
beaucoup plus d'arbitraire dans la répartition de
ces espèces sous leurs genres; aussi quelques mi-
néralogues comptent-ils le crayon rouge et l'é-
meri parmi les mines, tandis que d'autres les
rangent parmi les pierres.

§ 236.

En effet, beaucoup de fossiles, du reste très-
semblables entr'eux, variant en toutes sortes de
dégradations, par la proportion originaire du mé-
lange de leurs parties constituantes, par leur tex-
ture, par leur mode de combinaison, il se forme
alors des transitions d'un fossile à l'autre, tout aus-
si multipliées, et qui se perdent parfois l'une dans
[Seite 153] l'autre par des nuances presque insensibles. Dans
la gradation de ces transitions, il est vrai, les ex-
trêmes se distinguent d'une manière assez frap-
pante, mais entre les intermédiaires, sur-tout dans
les fossiles isolés, il est impossible de tirer des li-
gnes de démarcation aussi précises qu'entre les
corps organisés. C'est sur-tout dans les métaux
minéralisés, ainsi que dans beaucoup d'espèces
de roches mélangées, que l'on trouve beaucoup
de ces fossiles intermédiaires qui font la transition
de l'un à l'autre.

§ 237.

En second lieu, la décomposition et la disso-
lution de beaucoup de fossiles déjà formés, mul-
tiplie ces transitions. Il est, par exemple, des roches
et des mines qui se décomposent peu-à-peu, les
unes par la perte de leur eau de cristallisation, et
les autres par l'action des acides. C'est de cette
manière que le feldspath se change en terre à por-
celaine, et la pyrite cuivreuse en ocre noire de
cuivre.

§ 238.

D'après ce que je viens d'exposer, on sentira
la nécessité d'allier, pour connoître les minéraux,
la détermination précise de leurs caractères ex-
térieurs avec l'examen de leurs parties constituan-
tes, par le moyen de l'analyse chimique.

§ 239.

[Seite 154]

Les caractères extérieurs* les plus importans
sont la couleur, le degré de transparence et d'éclat,
l'aspect de la cassure et de la raclure; le tissu, la
dureté, la pesanteur,** etc. Un des caractères ex-
térieurs les plus importans, est, parmi ceux dans
qui elle a lieu, la cristallisation,*** c'est-à-dire, une
forme déterminée, provenant d'un nombre fixe
et d'une combinaison de facettes**** également
[Seite 155] déterminés, et ce qu'on nomme le pavage ou cli-
vage des feuillets, lequel, dans beaucoup de sor-
tes de cristallisation, se dirige, d'après le rapport
de leurs faces extérieures, à ce qu'on nomme leur
noyau.*

§ 240.

Les caractères physiques peuvent aussi servir
à déterminer les fossiles. J'entends par ces carac-
tères la phosphorescence, l'électricité, le magné-
tisme, etc.; et parmi ceux qui sont transparens,
leur réfraction double ou simple.

§ 241.

Quant à ce qui sert à faire connoître par l'ana-
[Seite 156] lyse chimique les principes constituans des fossi-
les,* c'est en partie leur manière de se comporter
dans le feu, manière que l'on connoît par la voie sè-
che, et particulièrement au moyen du chalumeau;
** mais c'est principalement leur décomposition
par la voie humide, au moyen des réactifs, etc.***.

Observation. Les résultats des analyses que
[Seite 157] divers chimistes ont faits du même fossile, se trou-
vent extrêmement différens les uns des autres,
mais je ne crois pas qu'un homme raisonnable
mette cette différence sur le compte de la science;
cela prouve seulement combien il faut de précau-
tions et de soins, combien de fois il faut répéter
les expériences, pour ne pas se tromper et se ga-
rantir de toute illusion.

Seulement on ne doit pas oublier que les ana-
lyses les plus exactes et les plus parfaites ne peu-
vent et ne doivent montrer autre chose que la
qualité et la quantité des substances dans lesquelles
les fossiles se laissent décomposer. On ne doit pas
y chercher ce qui pourtant forme justement le
véritable caractère propre de tant de fossiles, c'est-
à-dire, la composition mystérieuse, et le mode de
combinaison spécifique de ces substances dans
lesquelles on les divise. Comment, par exemple,
la terre argileuse (l'alumine) forme un saphir,
et comment, combinée avec deux autres subs-
tances aussi communes, elle devient une tourma-
line; ou bien comment la nature produit avec
de la silice, combinée avec de l'alumine, la pierre
de lard de la Chine (Bildstein), tandis qu'au con-
traire avec de la silice en combinaison avec de la
magnésie, elle fait naître la pierre de lard pro-
prement dite (Speckstein), qui ressemble du reste
d'une manière si frappante à celle de la Chine. Il
[Seite 158] y a une quantité d'autres exemples semblables.
Voyez Deluc, dans le magasin de Voigts, vol.
9, premier n.°, pag. 74.

§ 242.

En général, tous les minéraux, d'après l'an-
cienne division observée d'abord par Avicenne,
autant que je puis savoir), viennent se ranger
sous quatre classes, dont je déterminerai les dif-
férences et les propriétés au commencement des
quatre sections suivantes.

Voici ces quatre classes.

I. Les pierres et les fossiles terreux.

II. Les sels.

III. Les substances proprement nommées in-
flammables.

IV. Les métaux.


NOTICE

De quelques livres utiles à l'étude de la
minéralogie.

  1. G. Agricola de re metallica, l. 12. – It. de na-
    turâ fossilium, l. 10, etc. Basileæ, 1546.
  2. A. Cronstedts Versuch einer Mineralogie, etc.
    ou Essai d'une minéralogie, traduit du suédois
    par M. Th. Brunnich, avec des augmentations;
    [Seite 159] le même, traduit par A. G. Werner, qui y a
    joint les caractères extérieurs. Leipzig, 1780.
    Le même encore en anglois (Greatly en larged
    and improved), par J. H. de Magellan. Lon-
    dres, 1788, 2 vol. in -8°.
  3. R. Aug. Vogels practisches Mineralsystem. 2
    Ausg. Leipzig, 1776, in -8°.
  4. J. Gottsch. Wallerii systema mineralogicum.
    Holm, 1772, 2 vol. in -8°.
  5. Elémens de minéralogie de Wallerius, 2 vol. in-
    8°.
  6. C. Abr. Gerhards Beytræge zur Chemie und Ge-
    schichte des Mineralreichs. Berlin, 1773, 2 B.
  7. J. F. Gmelins vollstændiges linneisches Natursy-
    stem des Mineralreichs. Nuremberg, 1777, 4 B.
    in -8°.
  8. Gr. von Veltheim Grundriss einer Mineralogie.
    Braunschweig, 1781.
  9. Tob. Bergmann sciagraphia regni mineralis. Lipsiæ,
    1782, in -8.°, traduit en françois par Monge,
    1784, et ensuite par la Metherie. Paris, in -8°.
  10. Fourcroy, Système des connoissances chimiques.
    Paris, an 8, tomes 1 – 10.
  11. Tib. Cavallo mineralogische Tafeln. – Aus dem en-
    glischen, 2. te Ausg. sehr vermehrt und verbes-
    sert von J. R. Forster. Halle, 1790, in-fol.
  12. D. L. G. Karsten mineralogische Tabellen. Berlin,
    1800, in-fol.
  13. L. G. Karsten tabellarische Uebersicht der mine-
    ralogisch einfachen Fossilien. 2. te Ausg. Berlin,
    1792.
  14. Jo. Reinh. Forster onomatologia nova systematis
    oryctognosiæ vocabulis latinis expressa. Halle,
    1795.
  15. M. H. Klaproth Beytræge zur chemischen Kennt-
    [Seite 160] niss der Mineralkœrper. Berlin, depuis 1795,
    2 B. in -8°.
  16. Eugene-Melchior-Louis Patrin, Histoire natu-
    relle des minéraux. Paris, an 9.
  17. Hauy, Traité de minéralogie. Paris, an 10.
  18. D. F. A. Reuss neues mineralogisches Wœrterbuch.
    in -4.°, 1798.
  19. Recueil de noms par ordre alphabétique, appro-
    priés en minéralogie, etc. par le prince Dimétri
    de Gallitzin.
    Brunswick, 1801.
  20. Repertorium commentationum à societatibus litte-
    rariis editarum. Secundum disciplinarum ordinem
    digessit J. D. Reuss, prof. et sub-biblioth. Got-
    tingensis. Historia naturalis, t. 1. Hist. nat. gener.
    Zoologia, t. 2. Botanica. Mineralogia. Gottingue,
    1801.

Sans parler de tous les manuels de minéralogie
qui ont paru dans les dix dernières années.

Ouvrages destinés particulièrement pour dé-
terminer les fossiles, d'après leurs caractères
extérieurs.

  1. H. Struve, Méthode analytique des fossiles, fondée
    sur leurs caractères extérieurs. Lausanne, 1797.
  2. La traduction de l'ouvrage de Werner, par M.do
    Picardet, eitée plus haut.
  3. J. G. Lenz mineralogisches Taschenbuch, 1 B.
    Erfort, 1798, in -12.

JOURNAUX et autres ouvrages périodiques.

  1. Chemische Annalen von 1. von Crell.
  2. Annales de Chimie.
  3. Journal der Chemie von Scherer.
  4. Bergmænnisches Journal von Kœhler. Freyberg,
    1788.
  5. Journal des Mines. Paris, de l'imprimerie de la
    République, depuis 1794.
  6. Magazin der Bergbaukunde, von Lempe. Dresden,
    depuis 1785.
  7. Magazin für die Naturkunde Helvetiens, von Alb.
    Hœpfner. Zurich, 1787, 4 Bænde.
  8. Von Hoff Magazin fur die gesammte Mineralogie,
    in -8°. Leipzig, depuis 1800.
  9. Journal polytechnique, etc.

Quelques-uns des catalogues les plus ins-
tructifs des collections de minéraux.

  1. An attempt towards a natural History of the fossils
    of England, etc. in the collection of J. Wood-
    ward.
    Lond. 1729.
  2. Lithophilacium bornianum. Prag. 1772, sq. 2 vol.
    in -8°.
  3. Catalogue de la collection des fossiles de M.lle de
    Raab, par M. de Born. Vienne, 4 vol. 1790.
  4. Verzeichniss des Mineraliencabinets des B. H. M.
    Pabst von Ohain. Herausgegeben von Werner.
    Freyberg, 1791.
  5. Gianv. Petrini gabinetto mineralogico del col-
    legio nazareno. Rome, 1791, 2 vol. in -8°.
  6. Mineraliencabinet, gesammelt und beschrieben
    von dem Verfasser der Erfahrungen vom Innern
    der Gebirge. Clausthal, 1895, in -8°.

Comme dans l'étude de la minéralogie, l'au-
topsie (propria possessio) est encore bien plus
indispensable que dans celle de la zoologie et de
[Seite 162] la botanique, où des dessins fidelles et exacts peu-
vent, et dans mille circonstances doivent absolu-
ment servir, et pourtant comme pour la plupart
des commençans il est très-difficile de faire une
collection, on ne peut qu'applaudir à l'entreprise
du dépôt des mines à Freyberg, qui vend de pe-
tites collections de minéraux, contenant deux
cents morceaux instructifs, et ne coûtant cepen-
dant que quatre-vingts francs à-peu-près. On
peut s'adresser à M. C. A. S. Hoffmann, à Frey-
berg.


SECTION DOUZIÈME.
Des pierres et des fossiles terreux.

[Seite 163]

§ 243.

Nous comprenons sous le nom des pierres
et fossiles terreux, ces minéraux secs qui, lors-
qu'ils sont purs*, ne sont pas solubles dans l'eau,
à la manière des sels, ou dans l'huile, à celle des
bitumes, qui ne se consument pas non plus, comme
ces derniers, déjà dans la simple braise, et
qui ne sont pas susceptibles de s'aplatir sous le
marteau, comme le sont les métaux**; en gé-
néral ces fossiles sont fixes et réfractaires; lors-
[Seite 164] qu'ils fondent, ils deviennent diaphanes; leur pe-
santeur spécifique surpasse celle de l'eau de qua-
tre ou cinq fois au plus.

§ 244.

On connoît à présent neuf terres primitives ou
élémentaires, et l'on a rangé tous les fossiles de
cette classe en autant de genres auxquels ces
terres ont donné leur nom. Voici les noms de
ces terres primitives.

I. Terre silicée (silice), all. Kieselerde.

II. Terre zirconienne (zircone), all. Zir-
conerde.

III. Terre d'yttria ou d'ytterby (yttria), all.
Yttererde.

IV. Terre glucinienne (glucine), all. Glu-
cinerde.

V. Terre argileuse ou alumineuse (alu-
mine), all. Thonerde.

VI. Terre talqueuse (magnésie), all. Talk-
erde.

VII. Terre calcaire (chaux), all. Kalkerde.

VIII. Terre strontianite (strontiane), all.
Strontianerde.

IX. Terre de baryte (baryte), all. Schwer-
erde.


I. Genre siliceux: (all. Kieselgeschlecht)

La terre silicée, dont ce genre tire son nom,
n'est pas pour soi fusible dans, le feu; elle reste
[Seite 165] inaltérable à l'air et dans l'eau, et n'est attaquée
que par l'acide fluorique; mais avec les deux al-
kalis fixes (la soude et la potasse), elle se vitré-
fie: c'est pour cette dernière propriété que quel-
ques minéralogistes l'ont appelée aussi terre vi-
trescible.

1.re Espèce. Le Quartz. (all. Quarz)

Excepté les variétés que je citerai plus bas, le
quartz est ordinairement, ou sans couleur, ou
bien blanchâtre, verdâtre, etc., passant du lim-
pide de l'eau, au légèrement transparent; son
éclat
est pour l'ordinaire vitreux; on le trouve
souvent cristallisé, et particulièrement en prisme
sextilatère
(les faces souvent striées légérement
en travers), avec une pointe terminale également
sextilatère. Sa cassure est communément con-
choïde,
passant quelquefois à l'écailleuse. Ce
fossile est dur, et répand assez souvent une lueur
phosphorique, lorsque dans l'obscurité on en
frotte deux morceaux l'un contre l'autre.

Le Quartz comprend deux variétés, savoir:
1.° Le cristal de roche, quartz hyalin limpide.
Hauy. (all. Bergcristal) 2.° Le Quartz ordinaire.
(all. gemeiner Quartz)

1.° Cristal de roche;

Proprement sans couleur et limpide, mais
parfois aussi laiteux et trouble; éclat vitreux;
[Seite 166] cassure conchoïde
peu évasée. Communément le
cristal de roche est cristallisé; on le trouve le
plus souvent engagé par une extrémité, dans une
matrice quartzeuse, et dans cet état, quelque-
fois en cristaux pesant un quintal (particulière-
ment dans la Suisse et à Madagascar); mais il se
présente aussi assez fréquemment isolé et offrant
toutes ses faces de cristallisation, c'est-à-dire,
avec des pointemens à ses deux bouts. On re-
marque particulièrement, parmi ceux de cette
dernière sorte, les cristaux tout petits, mais ex-
trêmement limpides, qui ont un prisme intermé-
diaire très-court (ceux de Hongrie et du Pala-
tinat de Marmaros). Enfin il se présente aussi en
cailloux roulés, parfois d'une dureté et d'une
clarté surprenante (les Keys ou cailloux de Ceylan).

Sa pesanteur spécifique égale 2653.

Il contient, d'après Bergmann,

Silice, 93. Sur cent parties.
Alumine,   6.
Chaux,   1 .

Très-souvent il renferme des fossiles hétéro-
gènes, par exemple, de la chlorite, de l'asbeste,
du shorl rayonné, du mica, du manganèse
oxidé argentin, du titane silicéo-calcaire, etc.;
quelquefois même des gouttes d'eau (le quartz
hyalin aéro-hydre
).

On le trouve quelquefois, mais rarement, tra-
[Seite 167] versé par de petits canaux droits, creux, et à
quatre pans (nommément sur le Saint-Gothard).

Les trois sortes de pierres qui suivent, peuvent
être considérées comme des variétés analogues du
cristal de roche, puisqu'elles se trouvent toutes
trois ensemble (par exemple, dans des rognons
d'agate et des boules de porphire), et que quel-
quefois aussi elles passent distinctement d'un état
à l'autre.

a. Le Quartz hyalin jaune. (all. Citrin)

Pour l'ordinaire jaune de vin. C'est à cette sorte
qu'appartiennent les prétendues topases d'une
grandeur extraordinaire.

b. Le Quartz hyalin enfumé, communément la
topase enfumée. (all. Rauchkristall)

Offrant toutes les nuances du brun de fumée.
Le plus noir s'appelle morion.

c. Le Quartz hyalin violet. (all. Amethist)

Violet dans plusieurs nuances; quelquefois
(mais point constamment, et point exclusive-
ment) offrant une texture agrégée et parties
colomnaires, parfois comme fibreuses. C'est dans
les Indes occidentales et en Perse que l'on trouve
ceux qui sont les plus durs, et ont les plus belles
couleurs.

[Seite 168]

2.° Quartz ordinaire;

C'est un des fossiles les plus anciens et les plus
répandus. Ordinairement il est blanc de lait, mais
il se présente aussi sous plusieurs autres couleurs;
il est plus ou moins transparent; à l'ordinaire
son éclat est vitreux, parfois aussi il est gras;
on le trouve très-fréquemment sans forme; quel-
quefois aussi cristallisé (assez souvent comme
faux cristal. Voyez pag. 154, note ****), et çà et là
sous une figure singulière, comme hachée, cellu-
laire, etc.; sa cassure est communément con-
choïde, approchant parfois de l'écailleuse et de
la grenue; quelquefois de petites paillettes de
mica disséminées dans sa substance, ou bien
une sorte particulière de tissu, offrant de peti-
tes félures ou glaces, lui donnent un aspect ex-
térieur tremblottant. Tel est particulièrement
l'aventurine quartzeuse brun de cannelle du
Cap de Gates, connue sous le nom d'aventurine
naturelle,
à cause de sa ressemblance avec la
composition nommée aventurine artificielle.

Le quartz ordinaire offre deux variétés par-
ticulières.

a. Le Quartz hyalin rose. (all. Rosenquartz)

Qui tire son nom de sa couleur d'un rouge
pâle, laquelle couleur il doit au manganèse qu'il
contient; il se présente ordinairement informe,
[Seite 169] et parfois avec des couches concentriques, qui se
séparent facilement; on le trouve en Bavière et
dans les monts Altai, en masses puissantes.

b. La Prase, le Quartz hyalin vert obscur. Hauy,
(all. Prasem)

Qui doit son nom à sa couleur d'un vert de
poireau, et sa couleur au schrol rayonné qui y
est mêlé très-intimement. La prase est ordinaire-
ment informe; on la trouve particulièrement près
de Breitenbrunn, dans les mines de Saxe.

II. Le Tuf silicé thermal, le Tuf du Geiser. (all,
Kieselsinter; lat. Tofus siliceus thermalis)

Cette substance est de la silice qui se trouve
dans les sources thermales, et qui, dissoute par
la température élevée, et probablement par sa
combinaison avec de la soude (voyez §. 243, note
*), se dépose ensuite en forme de tuf; ce tuf
est blanc, passant parfois au blanc de lait et au
jaune de cire; il est peu transparent. Semblable
au tuf calcaire, il se présente sous diverses figu-
res singulières; parfois comme stalactiforme,
coulée, en botroïde, etc. Sa texture est ordinai-
rement peu serrée, quelquefois il est feuilleté;
il se trouve le plus souvent en croûte sur d'au-
tres pierres, et même aussi sur de la mousse.

[Seite 170]

Sa pesanteur, 1917.

Le tuf d'Islande contient, d'après Klaproth,

Silice, 98.
Alumine,   1,50.
Oxide de fer,   0,50.

On en trouve en quantité, et sous des formes
très-variées, dans les sources thermales de l'Is-
lande et du Kamtschatka.

III. La Hyalite, le Quartz hyalin concrétionné.
Hauy. (all. Hyalit, miillerisches Glas)

Blanchâtre, avec diverses nuances, plus ou
moins transparente; éclat vitreux, parfois comme
stalactiforme, coulée, en botroïde à petits grains,
etc.; elle ressemble quelquefois, pour la couleur
et pour la forme, à de la résine ou à de la gomme.
En croûte, ordinairement sur des tufs volcani-
ques. On la trouve particulièrement près de
Francfort-sur-le-Mein.

IV. La Calcédoine, Quartz agate calcédoine.
Hauy. (all. Chalcedon)

L'onyx, la cornaline et l'agate y compris; car
les deux premières diffèrent presque uniquement
pour la couleur, de la calcédoine ordinaire, et
l'agate est composée ou mêlée de plusieurs de
ces espèces de pierres et de quelques autres.

1. Calcédoine ordinaire. (all. gemeiner
Chalcedon
)
[Seite 171]

Communément d'un blanc de lait, passant par-
fois jusqu'au bleu de ciel; mais tournant aussi
au jaune de miel, au rouge de cornaline, au brun
enfumé de l'onyx, etc.; il y a une variété jaune
de crème appelée Kacholong (nom mogol qui
veut dire belle pierre). Souvent la calcédoine est
rubanée, nuagée, etc.; dans plusieurs pays on
en trouve avec des dessins dendritiques* (le
quartz agate arborisé, la pierre de Moka; ce
fossile est en général plus ou moins transparent;
son éclat est vitreux, sa cassure est unie; il se
présente souvent sous diverses figures singulières,
sur-tout sous la forme de stalactite, ou en rognons,
en amandes, en globules; ces dernières sortes
[Seite 172] (dans le Vicentin) renferment souvent des ca-
vités dans lesquelles parfois on trouve des gouttes
d'eau (les hydro-calcédoines); dans d'autres pays,
on trouve des calcédoines qui sont parfois comme
hachées, cellulaires, etc., ou aussi avec des em-
preintes de cristallisations (voyez p. 154, not. ****);
on en rencontre aussi comme faux cristaux, et
quelquefois aussi de cristallisés, à ce qu'il paroît,
sous une forme propre, soit cubique, soit sem-
blable à celle du quartz.

Sa pesanteur égale 2615.

Parties constituantes d'une calcédoine de Faroé,
d'après Bergmann,

Silice, 84.
Alumine, 16.

Beaucoup de calcédoines jettent une lueur
phosphorique, quand on les frotte contre d'autres.
La calcédoine ordinaire passe souvent au quartz,
à la pierre-de-corne, à l'opale; on la trouve fré-
quemment dans le Trapp.

2. Onyx. (all. Onyx, Camahuia)

Brun de fumée, passant parfois au bleu noir;
souvent avec des couches alternatives et tran-
chantes de calcédoine ordinaire, d'un bleu de
lait. C'est la pierre que les anciens graveurs de
[Seite 173] pierres grecs et romains employoient principa-
lement pour leurs camées*.

3. Cornaline. (all. Carneol)

Couleur de chair, passant d'un côté jusqu'au
jaune de cire; de l'autre, jusqu'au rouge de grenat le
plus foncé; c'est de cette dernière espèce qu'est la
pierre antique si précieuse, connue sous le nom de
cornaline de la vieille roche, qui, lorsque la lu-
mière tombe dessus, est d'un rouge noir, et lors-
qu'elle passe à travers, devient d'un rouge de
sang, comme un grenat de Bohême, et est presque
aussi diaphane. On ne connoît plus, à présent,
l'endroit où on la trouvoit; c'est sur cette pierre
qu'ont été gravés les chefs-d'œuvres des anciens
graveurs grecs et étrusques.

L'agate est, comme j'ai dit, un mélange de
quelques-unes des sortes précédentes; elle est for-
mée aussi outre cela de quartz (sur-tout de quartz
violet), d'héliotrope, de jaspe, etc., et elle offre-
la plus grande variété de composition, de cou-
leurs et de dessins; c'est cette différence qui lui
a valu ses diverses dénominations. On a des aga-
tes onyx,
des agates jaspées, des rubanées, des
agates en fortifications, etc.; l'agate en brèche
contient des fragmens de ces espèces de pierres,
[Seite 174] qui sont unis par un ciment quartzeux. L'agate
irisée
offre les couleurs de l'arc-en-ciel, lors-
qu'elle est exposée à la lumière.

En général, on trouve les agates sous une
forme globuleuse, et souvent creuses; il y en a
une quantité et une variété très-grande en Alle-
magne, sur-tout dans le Palatinat.

V. L'opale. (all. Opal)

La couleur diffère suivant les variétés que je
vais nommer; toutes sont plus ou moins transpa-
rentes, ont communément un éclat gras, parfois
plus fort, parfois plus mat; leur cassure est con-
choïde; on ne les trouve que massives, et com-
munément elles sont à moitié dures.

Les deux sortes principales sont, 1.° l'opale
proprement dite, et 2.° la demi-opale.

1.° Opale, proprement dite (all. eigentlicher
Opal
), avec les variétés suivantes, savoir:

a. L'Opale noble, quartz résinite opalin. Hauy.
(all. edler Opal)

Jaune ordinairement lorsque le jour passe au-
travers, et bleu de lait avec un jeu de couleurs
irisées lorsqu'il tombe dessus.

Elle pèse 2114.

Klaproth y a trouvé

Silice, 90.
Eau, 10.
[Seite 175]

Sa carrière est sur-tout la Hongrie supérieure.

b. L'Opale commune, quartz résinite commun.
Hauy. (all. gemeiner Opal)

Moins transparente, et sans jeu de couleurs.

Parties constituantes d'une opale de Kosemitz
(Klaproth),

Silice, 98,75.
Alumine,   1.
Oxyde de fer,   1.

Sa carrière est dans les montagnes de Misnie,
la Silésie, les îles Faroé, etc.; elle passe à la
calcédoine, la chrysoprase, etc.

c. L'Hydrophane, quartz résinite hydrophane.
Hauy. (all. Hydrophane, Weltauge)

Communément jaune de crême, provenue pro-
bablement de la variété précédente, par décom-
position spontanée; aussi sa carrière est la même,
et son analyse offre le même résultat; elle est
plus tendre que la première, happe à la langue,
pompe l'eau, devient alors diaphane; parfois elle
est irisée*.

2.° Demi-opale (all. Halbopal).

Offrant deux variétés, savoir:

[Seite 176]

a. La Telkobaniolite. (all. Telkobanjerstein,
Pechopal
)

Ordinairement jaune de cire; mais aussi par-
fois rouge brun, vert d'olive, etc., plus ou moins
transparente; son éclat est quelquefois vitreux,
quelquefois gras; sa cassure est conchoïde; elle
passe à la calcédoine jaune et à la pierre de poix;
on la trouve sous toutes sortes de variétés, dans
la haute Hongrie.

Parties constituantes d'une telle pierre de ce
pays (Klaproth),

Silice, 93,50.
Oxyde de fer,   1.
Eau,   5.

b. L'Opale ligneuse. Quartz résinite xiloïde.
Hauy. (all. Holzopal)

C'est du bois d'arbre conifère, converti en une
sorte d'opale de cire, ou demi-opale; il est jau-
nâtre, brunâtre, etc. La cassure longitudinale est
parfois encore fibreuse, et quelquefois les couches
concentriques annuelles se séparent toutes en-
tières. On le trouve particulièrement en Hongrie,
près de Chemnitz.

VI. L'Œil de Chat. Le quartz agate chatoyant.
Hauy. (all. Katzenauge)

Est ordinairement jaunâtre ou verdâtre, pas-
[Seite 177] sant parfois au gris de fumée, a un reflet propre
qui lui a fait donner son nom, est peu trans-
parent, son éclat est gras, et on le trouve le plus
souvent comme caillou roulé, dans l'île de Cey-
lan et à Malabar.

Sa pesanteur spécifique, 2657.

Klaproth y a trouvé

Silice, 95.
Alumine,   1,75.
Chaux,   1,50.
Oxyde de fer,   0,25.
VII. Le Pechstein, pétrosilex résinite. Hauy.
(all. Pechstein)

De diverses couleurs, mais tirant communé-
ment sur le brun; ordinairement il est peu trans-
parent, son éclat est gras, sa cassure conchoïde;
le plus souvent on le trouve massif, parfois en
rognons; il est demi-dur. Un pechstein de Saxe
pèse spécifiquement 2314; il passé à l'opale de
cire; on le trouve parfois mêlé de grains de feld-
spath et de quartz. (Porphyre à base de Pechstein,
all. Pechstein-Porphyr).

VIII. Le Ménilite. (all. Menilit, Knollenstein,
Leberopal
)

Brun de cheveux, éclat gras, transparent seu-
lement aux bords les plus minces; sa cassure
[Seite 178] passe de la conchoïde aplatie dans l'écailleuse
à grandes écailles. Il raye le verre.

Ses parties constituantes sont, d'après Klap-
roth
,

Silice, 85,50.
Alumine,   1,
Chaux,   0,50.
Oxyde de fer,   0,50.
Eau et substance
    carbonique,

11,00.

On le trouve en rognons et en morceaux bul-
beux, dans le shiste tripoléen de Mesnil-Montant,
près Paris.

IX. Le Shiste tripoléen, le Shiste à polir. (all.
Polirschiefer, Tripelschiefer)

Le plus souvent, blanc jaunâtre, passant par-
fois au brunâtre; souvent strié, un peu tachant,
cassure shisteuse, terreux fin, maigre au tou-
cher; ne happe pas à la langue, très-tendre,
léger.

Il contient, d'après Klaproth,

Silice, 66,50.
Alumine,   7.
Magnésie,   1,50.
Chaux,   1,25.
Oxyde de fer,   2,50.
Eau, 19.

Sa principale carrière est près de Mesnil-Mon-
tant.

X. Le Tripoli, quartz aluminifère tripoléen.
Hauy. (all. Trlpel)
[Seite 179]

Communément gris jaunâtre, terreux, maigre,
tendre.

Haase y a trouvé,

Silice, 90.
Alumine,   7.
Fer,   3.

Entre autres endroits, on le trouve en masses
puissantes dans le territoire de Lucerne.

XI. La Pierre-ponce, lave vitreuse pumicée. Hauy.
(all. Bimsstein, angl. pumice-stone)

Ordinairement d'un gris blanchâtre, éclat
soyeux, spongieuse, tissu fibreux à fibres cour-
bes; aigre, grain âpre, très-légère.

La pierre-ponce de Lipari contient (Klaproth)

Silice, 77,50.
Alumine, 17,50.
Oxyde de fer,   1,75.

On la trouve particulièrement dans plusieurs
pays où il y a des volcans*, comme à Lipari,
Santorini, et quelques îles de la mer du Sud.

XII. Le Jaspe porcelaine, Thermantide por-
cellainte. Hauy. (all. Porcellan Jaspis)
[Seite 180]

Ordinairement gris de perle ou de lavande,
aussi parfois jaune de paille, rouge de brique,
etc.; fendillé, éclat gras, cassure conchoïde. C'est
un produit pseudo-volcanique, provenu proba-
blement d'argile shisteuse. Se trouve entre autres
endroits près de Stracke, en Bohème.

XIII. L'Obsidienne, lave vitreuse Obsidiennne.
Hauy. (all. Obsidian, Lavaglas, islœndi-
scher Achat
)

Passant du gris de fumée jusqu'au noir de
charbon, plus ou moins transparente, et même
parfois seulement aux bords les plus minces;
éclat vitreux, cassure conchoïde, informe; ren-
ferme parfois des grains de quartz et de feld-
spath mélangés dans sa substance (porphyre à
base d'obsidienne, all. Obsidian Porphyr). Se
trouve particulièrement près des volcans, par
exemple, en Islande, à l'île de l'Ascension, l'île
de Pâques, etc.

XIV. La Pierre à feu, la Pierre à fusil, quartz
agate pyromaque. Hauy. (all. Feuerstein)

Communément grise, passant au noirâtre, au
jaunâtre, etc., peu transparente; cassure conchoïde
[Seite 181] à bords aigus, parfois en boules épaisses ou creu-
ses (parmi les dernières, les melons du Mont-Car-
mel), plus dure que le quartz.

Sa pesanteur, 2594.

Elle contient, d'après Klaproth,

Silice, 98.
Chaux,   0,50.
Alumine,   0,25.
Oxyde de fer,   0,25.

Elle passe à la pierre de corne. On la trouve
fréquemment dans des couches de craie; elle
contient souvent des pétrifications, sur-tout d'our-
sins et de cellulaires. Elle se présente aussi comme
caillou roulé, dans les poudingues de Hertfort-
shire.
C'est de cette pierre qu'on taille les pierres
à fusil*.

XV. La Pierre de corne, le Hornstein, pétrosilex.
Hauy. (all. Hornstein)

Ordinairement grise, passant à toutes sortes
d'autres couleurs peu marquantes, transparente
tout au plus vers les bords; cassure ordinaire-
ment écailleuse, sans forme; quelquefois cepen-
dant en faux cristaux (voyez page 154) modelés
d'après du spath calcaire; moins dure que le
quartz.

[Seite 182]

Sa pesanteur, 2708.

Elle a donné à Kirwan,

Silice, 72.
Alumine, 22.
Chaux,   6.

Elle passe à la pierre à feu, la calcédoine, le
jaspe, etc., et forme sa base de quelques por-
phyres.

Le sinople est un hornstein d'un rouge brun,
contenant beaucoup de fer, et quelquefois de l'or,
et qui forme un des principaux filons, près de
Chemnitz.

XVI. Le Silex lithoxile, quartz agate, xiloïde.
Hauy. (all. Holzstein)

Est un bois converti en une sorte de pierre de
corne; il a différentes couleurs, entre autres il
est quelquefois rouge de cochenille; parfois aussi,
mais rarement, vert-pomme. On le trouve par-
ticulièrement dans les couches-meubles, parfois
aussi dans les montagnes à couches (dans le sol
mort rouge).

XVII. Le Pétrosilex shisteux. (all. Kieselschiefer)

De diverses couleurs, mais le plus communé-
ment mattes; communément opaque, éclat gras,
matt, scintillant; cassure souvent écailleuse,
à grandes écailles, parfois offrant des gerçures et
[Seite 183] des félures intérieurement, texture shisteuse,
sans forme, dur, traversé souvent par des veines
de quartz. Il passe au shiste argileux.

Une variété de pétrosilex shisteux, qui res-
semble au jaspe, et que Werner appelle pierre
de Lydie, est parfois gris de fumée passant jus-
qu'au noir de charbon, et se trouve très-souvent
sous la forme de caillou roulé.

XVIII. Le Caillou ferrugineux, (all. Eisenkiesel)

Communément brun de foie, opaque, éclat
vitreux, le plus souvent sans forme, quelquefois
en petits cristaux qui, pour la plupart, sont en
prismes sextilatères, avec des pointemens à trois
coins, dur. Se trouve particulièrement en Bohème
et dans les mines de Saxe.

XIX. Le Jaspe, quartz jaspe. Hauy. (all. Jaspis)

Offre tous les dessins et toutes les couleurs;
et d'après cette différence, il a différentes déno-
minations (le jaspe rubanné, le jaspe veiné, etc.);
il est opaque, sa cassure est conchoïde, matte;
on le trouve le plus souvent sans forme, quel-
quefois cependant, mais rarement, sous la forme
(originaire) de rognons: il est très-dur.

Sa pesanteur spécifique, 2691.

Kirwan y a trouvé,

Silice,           75.
[Seite 184]
Alumine, 20.
Oxyde de fer,   5.

Il passe à la pierre de corne, au caillou ferru-
gineux, etc.

Le caillou d'Egypte, quartz agate onyx, Hauy,
(all. Ægyptenkiesel) présente une variété re-
marquable de cette espèce. Il passe par toutes les
nuances du brun, parfois est rubanné ou veiné;
présente aussi des dessins dendrifiques; il se trouve
sous la forme de caillou, forme qu'il a origi-
nairement,
c'est-à-dire, qu'il n'a pas prise par
le frottement. Sa pesanteur, 2564. Sa principale
carrière est dans la haute Egypte.

XX. L'Héliotrope, quartz agate ponctué. Hauy,
(all. Heliotrop)

Vert de poireau obscur, communément avec
des points rouges de sang, transparent au moins
aux bords; éclat gras, cassure conchoïde, in-
forme. Sa pesanteur, 2633. On le trouve par-
ticulièrement en Egypte. C'est probablement à
cette espèce qu'appartient la prisme d'éméraude
ou plasme, ( all. Plasma, Smaragdpraser)
d'un vert de poireau clair, ordinairement avec
de petites taches blanches ou jaunâtres, et trans-
parente. Sa carrière est inconnue à présent. Il est
probable cependant qu'elle est en Egypte. C'est
cette pierre dont les anciens artistes ont fait sou-
vent des cachets.

XXI. La Chrysoprase, quartz agate prase. Hauy.
(all. Chrysopras)
[Seite 185]

Communément vert-pomme, jouant parfois
sur le bleuâtre. Elle doit à l'oxyde de Nickel sa
couleur, qui est fort belle, mais qui passe lors-
qu'elle est exposée au feu; la chrysoprase est
transparente et sans forme.

Elle contient, d'après Klaproth,

Silice, 96,16
Oxyde de nickel,   1.

On la trouve particulièrement près de Kose-
mitz, en Silésie.

XXII. L'Oisanite, le Shorl violet du Dauphiné,
l'Yyanolithe. Lamétherie. Axinite. Hauy.
(all. Axinit, Thumerstein, Glasstein)

Brun de gérofles; Transparent, éclat vitreux,
cassure conchoïde peu évasée. On le trouve, soit
informe, soit cristallisé, en rhombes plats.

Sa gravité spécifique est de 3166.

Elle a donné à Klaproth,

Silice, 52,7.
Alumine, 25,6.
Chaux,   9,4.
Oxyde de fer et
    de manganèse,

  9,6.

Ses principales carrières sont Thum, dans les
montagnes de Misnie, et le ci-devant Dauphiné.

XXIII. Le Schorlite, le Béril schorliforme.
(all. Stangenstein)
[Seite 186]

Jaunâtre et blanc verdâtre, parfois aussi rou-
geâtre, peu transparent, cassure feuilletée; en
prismes colonnaires agrégés, parfois en cristaux
sextilatères.

Sa pesanteur, 3530.

Ses parties constituantes, d'après Klaproth,
sont:

Silice, 50.
Alumine, 50.

Sa principale carrière est la mine en masse,
près d'Altenberg, dans les montagnes de Misnie.
On le trouve dans une matrice mélangée de mica
et de quartz.

XXIV. La Pierre de Croix, l'Andréolithe. LA-
métherie.
Harmotome. Hauy. (all. Kreuzstein)

Communément blanche de lait, et seulement
transparente, rarement limpide; sa cassure lon-
gitudinale est feuilletée, et sa cassure transver-
sale conchoïde. Elle se présente toujours cristal-
lisée*, et la forme originaire qu'elle offre, est
celle d'une table ou d'un prisme quadrilatère
étroit, épais, rectangle, bisellé et appointi aux
[Seite 187] extrémités; mais presque toujours les pierres de
croix sont groupées en cristaux gémeaux, et l'un
des deux cristaux est entré, pour ainsi dire, dans
l'autre, et le coupe par moitié dans sa longueur;
de sorte que si on les casse transversalement, ils
représentent une croix.

Sa pesanteur, 2355, et ses parties constituantes
sont, d'après Klaproth,

Silice, 49.
Baryte, 18.
Alumine, 16.
Eau, 15.

Elle se trouve principalement à Andreasberg,
au Harz.

XXV. La Prehnite. (all. Prehnit)

Communément vert-pomme; transparente;
éclat nacré foible; parfois sans forme, parfois
groupée en prismes colonnaires courts et qua-
drilatères.

Sa pesanteur égale 2942, et elle contient, d'a-
près Klaproth,

Silice, 43,83.
Alumine, 30,33.
Chaux, 18,33.
Oxyde de fer,   5,66.
Eau.   1,83.

On la trouve particulièrement au Cap, et dans
le ci-devant Dauphiné.

XXVI. La Zéolithe. (all. Zeolith)
[Seite 188]

Tire son nom (pierre bouillonnante) de sa
principale propriété, c'est-à-dire, de ce qu'au cha-
lumeau elle se boursoufle en se ramifiant sans
se résoudre en perle. Elle offre diverses nuances
de blanc, est quelquefois aussi rouge de brique
ou verte; la zéolithe ayant encore sa fraîcheur,
est plus ou moins transparente; ordinairement
son éclat est nacré (celle au contraire qui a été
attaquée par l'air, est opaque, terreuse ou fari-
neuse); sa texture est le plus souvent à rayons
divergens; parfois elle est feuilletée, fréquem-
ment informe, souvent réniforme, souvent cris-
tallisée, et cela le plus ordinairement, en tables
ou prismes sextilatères, quelquefois, mais rare-
ment, en cubes; parfois elle est en forme d'aiguil-
les, parfois fibreuse (la zéolithe capillaire); com-
munément elle est à moitié dure. Elle pèse 2134.

Pelletier a trouvé dans une zéolithe de Faroé,

Silice, 50.
Alumine, 20.
Chaux,   8.
Eau, 20.

D'après l'analyse du docteur Hulton et de
Vauquelin, la zéolihte de Faroé contient aussi
de la potasse; et les expériences de Hauy mon-
trent que quelques cristaux de zéolithes ont l'élec-
tricité de la tourmaline.

[Seite 189]

On trouve ce fossile, entr'autres endroits, par-
ticulièrement en Islande et dans les îles Faroé,
dans le Trapp; il se présente aussi dans quelques
basaltes.

XXVII. La Marécanite, lave vitreuse perlée.
(Hauy. all. Marekanstein)

Communément gris de fumée, parfois nuagée,
plus ou moins transparente, rarement limpide et
diaphane, éclat vitré, en grains ronds et obtus-
angles; grosse ordinairement à-peu-près comme
un pois; quelquefois cependant aussi et même
plus grosse qu'une noisette.

Sa pesanteur 2365, et ses parties constituantes,
d'après Lowitz, sont,

Silice, 74.
Alumine, 12.
Chaux,   7.
Magnésie,   3.
Oxyde de fer.   1.

Sa carrière principale est prés de l'embouchure
du Marekanka, dans la mer Ochotsk. Les maré-
canites se trouvent comme une espèce de noyau
dans une écorce feuilletée de perlite tous deux,
le noyau et l'écorce, se boursouflent au chalu-
meau comme la zéolithe.

XXVIII. La Perlite. (all. Perlstein)

Communément gris de cendre, parfois rouge
[Seite 190] de brique, offrant ces deux couleurs sous diverses
nuances; peu transparente; éclat parfois soyeux,
parfois nacré. Elle est composée parfois de parties
séparées grenues, parfois de parties feuilletées à
lamelles courbes, friables et s'émiettant aisément.
Ce sont ces lamelles qui forment l'enveloppe des
grains de marécanit.

XXIX. La Lazulite, le Lapis lazuli, la Pierra
d'azur. (all. Lazurstein)

Son nom est persan, et. elle le tire de sa superbe
couleur bleue. Elle est opaque; sa cassure est matte,
presque terreuse; on trouve souvent dans ce fos-
sile des points de fer sulfuré (pyrites martiales)
qui y sont disséminés; il est informe.

Sa pesanteur 2771, et il contient, d'après
Klaproth,

Silice, 46.
Alumine, 14,50.
Chaux carbonatée, 28.
Chaux sulfatée,   6,50.
Oxyde de fer,   3.
Eau,   2.

On la trouve, entre autres carrières, près du
Baical, et là ces fossiles y sont en grands blocs,
et d'une beauté surprenante. On les emploie à
divers usages dans les arts, et nommément pour
obtenir la couleur d'outremer.

XXX. L'Augite. Pyroxène. Hauy. (all. Augit,
Pyroxene
)
[Seite 191]

Passe du vert de poireau foncé au brun noir;
est peu transparent, et fortement éclatant; sa cas-
sure longitudinale est feuilletée, celle transversale
est conchoïde; il est parfois cristallisé en larges
prismes sextilatères, avec des pointemens quadri-
latères.

Il contient, suivant Vauquelin,

Silice, 52.
Chaux, 12,2.
Magnésie, 10.
Alumine,   3,83.
Oxyde de fer, 14,66.
Oxyde de manganèse,   2.

Communément il est implanté dans le basalte, le
tuf volcanique, et particulièrement dans les laves
du Vésuve et de l'Etna.

XXXI. La Vésuvienne, Hyacinthine. Lamé-
therie.
Idocrase. Hauy. (all. Vesuvian)

Est communément noire de poix, passant par-
fois au vert d'olive obscur; est peu transparente;
son éclat extérieur est communément gras, et l'in-
térieur est vitreux. Ce fossile est toujours cristallisé,
et la forme qu'il affecte le plus, c'est celle de pris-
mes courts quadrilatères, à bords tronqués et à
pointemens très-mousses. Klaproth y a trouvé,

[Seite 192]
Silice, 22,50.
Chaux, 33.
Alumine, 22,25.
Oxyde de fer,   7,50.
Oxyde de manganèse,   0,25.

Il se trouve parmi les fossiles primordiaux du
Vésuve, mais particulièrement (en cristaux par-
fois gros comme le pouce, et ayant toutes leurs
faces de cristallisation) à l'embouchure de l'Ach-
taragda, dans le Wilvi, en Sibérie.

XXXII. Le Leucite amphigène. Hauy. (all.
Leucit)

Est blanc-grisâtre, laiteux, transparent, mais
pour l'ordinaire fendillé, et par conséquent trou-
ble; sa surface extérieure est âpre, et son éclat in-
térieur vitreux. Sa cassure montre une texture
concentrique; il est communément cristallisé, le
plus souvent en double pyramide octolatère avec
quatre faces à chaque pointe. Le leucite est très-
aigre.

Il pèse 2468, et contient, d'après Klaproth,

Silice, 54.
Alumine, 23.
Potasse, 22.

On le trouve particulièrement dans l'Italie in-
férieure, dans différentes laves, et dans quelques
tufs volcaniques.

XXXIII. Le Mélanit, le Grenat noir de Frascati.
(all. Melanit)
[Seite 193]

Noir de charbon, opaque, éclat vitreux, cris-
tallisé comme le grenat (auquel en général il res-
semble fort), en dodécaèdre à faces rhomboïdales;
cassure conchoïde; pesanteur 3691; carrière près
de Frascati, dans l'Etat de l'église. On le trouve
implanté dans du basalte.

XXXIV. Le Grenat. (all. Granat, lat. Car-
bunculus
)

Passe du rouge de sang par le brun de poix
au vert d'olive; sa transparence est plus ou moins
parfaite; son éclat est communément vitreux; on
le trouve soit informe, soit cristallisé; lorsqu'il
est en cristaux, il affecte différentes formes, mais
le plus souvent il offre celle d'un dodécaèdre à
faces rhomboïdales, et quelquefois aussi celle du
leucite.

On distingue, d'après leurs couleurs dominant
tes, les trois sortes de grenats qui suivent.

1. Le Grenat rouge. (all. rother Grenat)

Qui ordinairement est ou d'un rouge de sang
foncé, ou rouge violet. Quelques-uns de ces gre-
nats cristallisés en dodécaèdre, montrent dans leur
[Seite 194] cassure une texture concentrique (comme le leu-
cite).

Sa pesanteur 4188.

Un grenat rouge de Bohème contient, d'après
Klaproth,

Silice, 40.
Magnésie, 10.
Chaux,   3,50.
Oxyde de fer, 16,50.
Oxyde de manganèse,   0,25.*

On le trouve dans beaucoup de pays différens.
Le plus souvent il est associé avec le mica, le
shiste-chlorite, la serpentine, etc. Il se trouve aussi
dans diverses roches, et dans le sable de quelques
rivières.

2. Le Grenat brun. (all. brauner Granat)

Qui est brun de poix, passant parfois au brun
de cannelle, etc. On le trouve joint à la vésu-
vienne du Vésuve; celui du St. Gothard est d'une
grande beauté.

3. Le Grenat vert (all. grüner Granat)

Vert de poireau, vert d'olive, etc; il pèse 3754;
il contient, d'après Wiegleb,

[Seite 195]
Silice, 36,45.
Chaux, 30,83.
Oxyde de fer, 28,75.

On le trouve, entr'autres endroits, avec la vé-
suvienne du Wilvi, sous la forme du leucite, et
offrant toutes ses faces de cristallisation, en Thu-
ringe et en Misnie. On en voit fréquemment des
variétés communes.


II. GENRE ZIRCONIQUE.
(All. Zircongeschlecht).

La Zircone, découverte par M. le professeur
Klaproth, et de laquelle ce genre tire son nom,
se dissout dans l'acide sulphurique et dans le vi-
naigre concentré, mais point dans les alkalis, et
ne montre aucune tendance à se combiner avec
l'acide carbonique; jointe avec le borax, elle donne
au chalumeau une perle limpide.

Elle se trouve dans deux pierres mises au nom-
bre des pierres précieuses, le zircon, ancienne-
ment jargon, et la hyacinthe.

I. La Hyacinthe. (all. Hyacinth)

Communément jaune d'orange, couleur de feu,
diaphane; ordinairement ayant toutes ses faces
de cristallisation, et le plus souvent cristallisée en
prismes quadrilatères appointis par quatre faces
posées sur les bords.

[Seite 196]

Sa pesanteur 3687.

Elle contient, d'après Klaproth,

Zircone, 70.
Silice, 25.

On la trouve particulièrement à Ceylan.

II. Le Zircon, Jargon de Ceylan. (all. Zircon,
Sargon
)

Communément de couleurs pâles passant par-
fois au jaunâtre, au bleuâtre; quelquefois, mais
rarement d'un brun clair; il est diaphane, a un
éclat propre, presque métallique, cependant un
peu gras; il se cristallise en prismes quadrilatères
appointis par quatre faces posées sur les côtés;
il est très-dur; sa pesanteur 4475, Licht. Quel-
ques zircons sont fortement attirés par l'aimant.

Ses parties constituantes sont, d'après Klap-
roth
,

Zircone, 69.
Silice, 26,50.
Oxyde de fer,   0,50.

On le trouve à Ceylan.


III. GENRE YTTÉRIQUE.
(All. Yttergeschlecht).

La terre d'Yttria, découverte par M. Gandolin,
se distingue, entr'autres propriétés, de la glucine
et de l'alumine, avec lesquelles elle a du reste
quelque analogie, par son insolubilité dans les
alkalis fixes caustiques.

I. L'Yttérite, la Gadolinite. (all. Ytterit,
Gadolinit
)
[Seite 197]

Noire, opaque, éclatante, cassure petit con-
choïde, à demi dure; agit fortement sur l'aimant.

Sa pesanteur 4237.

Elle contient, suivant Klaproth,

Yttria, 59,75.
Silice, 21,25.
Oxyde de fer, 17,50.
Alumine,   0,50.
Eau,   0,50.

On ne la trouve jusqu'à présent, et encore en
très-petite quantité,  que près d'Ytterbi en Suède.
C'est de sa carrière que ce fossile tire son nom.


IV. GENRE GLUCINIQUE.
(All. Glucingeschlecht).

La glucine, découverte par Vauquelin, se dis-
tingue de l'alumine, avec laquelle elle a de com-
mun quelques propriétés, en ce qu'avec l'acide
sulfurique elle ne fournit pas d'alun. Elle tire son
nom de la propriété qu'elle a de former avec les
acides des sels doux et aisément astringens.

I. Le Béril, l'Aigue-marine. (all. Beryll,
Aquamarin
)

Vert de montagne dans diverses nuances, pas
sant d'un côté jusqu'au bleu de ciel, et de l'autre
jusqu'au jaune de miel, diaphane; cassure longitu-
[Seite 198] dinale conchoïde, cassure transversale feuilletée;
cristallisé en prismes sextilatères, offrant diverses
variétés.

Sa pesanteur 2683.

Il contient, suivant Vauquelin,

Glucine, 16.
Silice, 69.
Alumine, 13.
Chaux,   0,5.
Oxyde de fer,   1.

Il se trouve particulièrement sur l'Adonschelo,
entre Nertschinck et le Baikal.*

II. L'Eméraude. (all. Smaragd)

Le fossile lui-même donne son nom à sa prin-
cipale couleur; sa cristallisation offre un prisme
sextilatère avec quelques variations.

Sa pesanteur égale 2775.

Elle contient, suivant Vauquelin,

Glucine, 13.
Silice, 64,60.
Alumine, 14.
Chaux,   2,56.
Oxyde de chrome,   3,50.
[Seite 199]

Elle se trouve particulièrement au Pérou. Quel-
ques minéralogistes regardent le béril comme une
variété de l'émeraude.


V. GENRE ARGILEUX OU ALUMINEUX.
(All. Thongeschlecht).

La terre argileuse s'appelle aussi terre alumi-
neuse ou alumine, parce qu'elle forme l'alun
avec l'acide sulfurique; outre cela elle se dissout
aussi dans l'acide nitrique et l'acide muriatique,
et elle est précipitée de la dissolution par la po-
tasse. Quand l'alumine est parfaitement pure, elle
est infusible au feu, mais elle s'y durcit, et alors
elle prend plus ou moins de retraite (proportion-
nellement au degré de chaleur).

Plusieurs fossiles argileux répandent, lorsqu'on
y porte la vapeur de la respiration, une odeur
propre à eux. Les substances argileuses tendres
happent communément à la langue; quelques-
unes d'entr'elles pompent l'eau et s'y amollissent.

Je comprends dans ce genre (quelque singulier
que cela paroisse au premier coup-d'œil) quel-
ques pierres précieuses colorées, parmi les-
quelles quelques-unes, comme l'analyse la plus
exacte l'a démontré, ne contiennent presque uni-
quement que de l'argile pure; mais les principes de
cette argile sont tellement unis, qu'ils forment des
[Seite 200] gemmes extrêmement dures, diaphanes et pleines
de feu (§ 240, page 157).

I. Le Chrysobérill, Cymophane, Chrysopale. (all.
Chrysoberill)

Communément passant du jaune citron au vert
d'asperge (le chrysobérill du Brésil), parfois au
vert d'olive (celui de Ceylan), celui-là opalise
en bleu.

Le chrysobérill est diaphane, son éclat est vi-
treux, sa cassure est conchoïde; communément
on le trouve informe, en grains.

Sa pesanteur 3710.

Il contient, d'après Klaproth,

Alumine, 71,50.
Silice, 18.
Chaux,   6.
Oxyde de fer,   1,50.
II. Le Saphir. Télésie. Hauy. (all. Saphir)

Offre communément diverses nuances de bleu;
il passe jusqu'au blanc (le saphir d'eau, all. Lux-
saphir
), quelquefois il est jaune de vin.* C'est
[Seite 201] peut-être à cette variété qu'il faut rapporter quel-
ques pierres connues sous le nom de topase des
Indes orientales.
* Le saphir est en général dia-
phane, il opalise parfois; sa forme de cristallisa-
tion est celle d'une pyramide double ou simple
sextilatère; quelquefois il offre une texture con-
centrique, comme le leucite, ou tel grenat rouge.**
C'est la pierre la plus dure de ce genre.

Sa pesanteur moyenne est de 4000.

Il contient, d'après Klaproth,

Alumine, 98,50.
Oxyde de fer,   1.
Chaux,   0,50.

Il se trouve presque uniquement sous la forme
de caillou roulé, principalement à Ceylan.

III. Le Rubis. Spinelle. Hauy. (all. Rubin,
Spinelle)

Offre diverses nuances de rouge, ce qui lui a
[Seite 202] fait donner différentes dénominations; le rubis
rouge ponceau s'appelle spinelle; le rouge de rosé
balais; celui qui tombe dans le rouge de hya-
cinthe se nomme rubicelle, etc.; il passe aussi au
bleuâtre, au blanc, etc.; sa cristallisation varie,
mais sa forme la plus ordinaire est celle d'une dou-
ble pyramide quadrilatère, ou celle d'un prisme,
ou d'une table sextilatère avec diverses altéra-
tions.

Sa pesanteur moyenne 3700.

Ses parties constituantes sont,

D'après Klaproth, D'après Vauquelin,
Alumine, 74,50. Alumine,   82,47.
Silice, 15,50. Magnésie,     8,78.
Magnésie,   8,25. Acide chromique,     6,8.
Chaux,   0,75. Perte,     2,57.
Oxyde de fer,   1,50. ––––––
100,00.

Il se trouve à Ceylan, au Pégu, etc.

IV. La Topase. (all. Topas)

Offre diverses nuances de jaune, passe, par-
fois aussi au vert de mer, au bleuâtre; sa
cassure longitudinale est conchoïde; celle trans-
versale est feuilletée. Communément la topase
est cristallisée, et le plus souvent elle affecte la
forme de prisme quadri-ou octolatère, qui dans
la topase du, Brésil est terminé par un pointe-
ment à 4, 8 et aussi à 6 faces; mais qui, dans
[Seite 203] celle de Saxe est tronqué ordinairement au som-
met, et offre une face sextilatère.

La topase du Brésil pèse 3515. Licht.; elle
contient, d'après Vauquelin,

Alumine, 68.
Silice, 31.

Cette topase montre l'électricité de la tour-
maline.

On trouve cette pierre en Europe, particuliè-
rement près d'Auerbach, dans le Voigtland sur
le Schneckenstein, dans une roche particulière
et fort remarquable (la topasite, roche topase,
all. Topasfels); en Amérique, dans le Brésil;
et en Asie, principalement près de Mukla, en
Natolie, et sur le mont Ural, en Sibérie.

V. Le Schorl et la Tourmaline (all. Schorl
und Turmalin
)

Offrant trois couleurs principales, le noir,
le brun et le vert, éclat parfois vitreux, parfois
gras; cassure communément conchoïde; cristal-
lisé le plus souvent en prismes à 3, 6 ou 9 pans
striés dans la longueur, avec une pointe courte
trilatère.

Il y a quelques variétés, soit noires, soit bru-
nes, soit vertes, qui montrent une électricité
d'une nature singulière; elles ont la propriété,
lorsqu'elles sont échauffées jusqu'à une certaine
[Seite 204] température, d'attirer et de repousser les cen-
dres. On appelle ces variétés tourmalines.*

1. Schorl noir ou commun, (ail. schwarzer
Schorl
)

Ordinairement noir de charbon; opaque; ce-
pendant parfois aussi d'un brun ou d'un vert
transparent dans de minces écailles; sa cassure
est vitreuse. Le plus communément il se trouve
en longs prismes (le Schorl en barres, all. Stan-
genschorl),
parfois sous la forme d'aiguilles;
quelquefois en prismes gros et courts (le Schorl
en grains, ail. Graupenschorl).

On le trouve dans le granit, ainsi que dans
quelques roches des montagnes à filons, parti-
culièrement dans le Gneis, le Schneidestein, etc.
Ce fossile existe presque dans toutes les parties
du monde, nommément dans le Tirol, le Groën-
land, à Madagascar, etc.

2. Tourmaline brune. (all. brauner Turmalin)

D'un brun noir, lorsque le jour tombe des-
sus; presque d'un brun d'augit, lorsqu'il passe
à travers; diaphane. Elle se trouve aussi comme
le schorl noir parfois en longs prismes (sur les
[Seite 205] Pyrénées), parfois en grains (à Ceylan). Elle
contient, d'après Bergmann,

Alumine, 39.
Silice, 37.
Chaux, 15.
Oxyde de fer,   9.
3. Tourmaline verte. (all. grüner Turmalin)

Communément d'un vert de poireau, passant
parfois au bleu d'acier; diaphane; les prismes,
cannelés pour l'ordinaire très-profondément. Ses
parties constituantes sont, d'après

Bergmann, Vauquelin,
Alumine, 50. Sicile, 38.
Silice, 34. Magnésie, 50,5.
Chaux, 11. Oxyde de fer,   9,5.
Oxyde de fer,   5.

Se trouve au Brésil.

VI. L'Hornblende, la Roche de corne. Amphi-
bole. Hauy. (all. Hornblende)

Offre diverses nuances et différens passages
de noir et de vert. Elle est opaque ou peu trans-
parente; sa cassure est ordinairement feuilletée,
et sa raclure est d'un gris verdâtre; elle pèse
de 3600 jusqu'à 3900. Elle donne, lorsqu'elle est
humectée par la respiration, l'odeur argileuse.

On remarque comme variétés particulières,

1. L'Hornblende ou Roche de corne striée. L'Am-
phibole lamellaire. Hauy. (all. gemeine Horn-
blende
)
[Seite 206]

Parfois rayonnée, en faisceaux, etc. C'est un
des fossiles les plus anciens et le plus générale-
ment répandus sur notre planète; il forme un
des ingrédiens les plus communs de beaucoup
de faux granits; il se trouve aussi parfois dans
les montagnes à couches de nouvelle forma-
tion.*

2. L'Hornblende shisteuse. (all. Hornblende,
Schiefer
)

Communément avec des fibres courtes rayon-
nées et emmelées; les fragmens en plaques.

3. L'Hornblende ou Roche de corne basaltique.
Amphibole cristallisée. Hauy. (all. basalti-
sche Hornblende
)

Cristallisée communément en prismes courts,
sexti-ou octolatères, qui parfois se présentent
[Seite 207] en forme de table, et sont bisellés ou appointis
par deux ou trois faces terminales. Elle est pour
l'ordinaire implantée dans le basalt et les tufs
volcaniques; quelquefois aussi elle se trouve mé-
langée dans des laves.

VII. La Pinite. (all. Pinit)

D'un brun rouge, passant parfois au noir
bleuâtre; opaque; mat; cassure passant de la
conchoïde peu évasée à l'écailleuse; cristallisée gé-
néralement en prismes courts sextilatères, tron-
qués différemment; tendre; répand, lorsqu'elle
est humectée, une odeur argileuse; contient, d'a-
près Klaproth,

Alumine, 63,75.
Silice, 29,50.
Oxyde de fer,   6,75.

On l'a trouvée dans un mélange granitique,
dans la galerie d'une mine de Schneeberg en
Saxe, nommée professor Pini, dont on lui a
donné le nom.

VIII. Le Spath chatoyant. (all. Shillerspath*)

Jaune de laiton, passant au verdâtre; trans-
[Seite 208] parent d'une manière à peine remarquable; éclat
métallique, chatoyant; feuilleté à feuillets droits;
tendre. Il contient, d'après Gmélin,

Alumine, 17,9.
Silice, 43,7.
Magnésie, 11,2.
Oxyde de fer, 23,7.

Il se trouve dans la forêt d'Harzbourg, sur
le Harz, dans une matrice noire verdâtre,
qui ressemble à la serpentine.

IX. Le Mica. (lat. Mica, all. Glimmer)

Offrant communément diverses nuances de
cris de fumée; parfois avec un éclat d'argent ou
de laiton, ou bien brun de tombac passant jus-
qu'au noir; plus ou moins transparent; feuilleté
le plus souvent à feuillets droits quelquefois,
mais rarement à feuillets courbes (le mica hé-
[Seite 209] mispharique Linn.); les feuillets de la première
Variété sont quelquefois grands comme une
feuille de papier tels sont par exemple ceux du
verre de Moscovie (Slud, all das russische
Frauenglas
) et ont une flexibilité élastique.

Le mica est ordinairement sans forme, mais
parfois aussi cristallisé, et cela communément
en tables sextilatères.

Sa pesanteur, 2934.

Ses parties constituantes sont, d'après Berg-
mann
,

Alumine, 46.
Silice, 40.
Magnésie,   5.
Oxyde de fer,   9.

C'est également un des fossiles les plus an-
ciens et le plus généralement répandus dans la
croûte de notre planète; il se trouve dans les
trois principales sortes de montagnes (§ 227-230).

X. La Chryolithe, l'Alumine fluatée. (all.
Kryolith, Flusssaurer Thon)

Presque d'un blanc de lait; transparente; éclat
vitreux, textures à lamelles épaisses; tendre.

Sa pesanteur, 2957.

Elle fond très-aisément au chalumeau, et donne
un globule d'un blanc de lait.

Klaproth y a trouvé

Alumine, 24.
[Seite 210]
Acide fluorique, 40.
Nation, 36.

Se trouve dans le Groenland.

XI. La Mielite, la Mellite. (all. Honigstein)

Communément jaune de miel, transparente;
éclat vitreux, très-aigre; cassure conchoïde peu
évasée; toujours cristallisée en double pyramide
quadrilatère.

Sa pesanteur, 1666.

Elle contient, suivant Klaproth,

Alumine, 16.
Un acide particulier, 46.
Eau, 33.

On la trouve (parfois entre le soufre natif)
dans le bois et dans la terre de bois bitumineuse,
près d'Artern, dans le pays de Mansfeld.

XII. La Lépidolite, la Lillalite. (all. Lepi-
dolith
)

Lilas, passant parfois au gris, au brunâtre,
etc., transparente aux bords; tremblotante; éclat
presque métallique; cassure inégale, à petites
écailles, presque micacée; demi-dure. Parties
constituantes, d'après Klaproth,

Alumine,     38,25.
Silice, 54,50.
Potasse,   4.
Eau,   5,20.
[Seite 211]
Oxyde de fer et
de manganèse,

0,75.

Carrière près de Cozena en Moravie, dans
Une roche composée de feldspath et de grands
blocs de quartz.

XIII. Le Corindon. (lat. Corundum*, all.
Demantspath)

Ordinairement vert-pomme, parfois gris dé
fumée, passant rarement au brun de cheveux,
peu transparent; éclat de diamant et texture
spathique; se cristallise en prismes courts sexti-
latères (se terminant parfois un peu en cône).

La gravité moyenne tant de celui de la China
que de celui de l'Indostan, est de 3911. Licht.

Le dernier contient (Klaproth),

Alumine, 89,50.
Silice,   5,50.
Oxyde de fer,   1,25.

On le trouve à Coromandel et à la Chine,
dans le granit. On s'en sert dans ces pays pour
tailler et polir les gemmes et l'acier. Thevenot
parle déjà de ce fossile remarquable.**

XIV. Le Feldspath, Spath étincelant. (all. Feld-
spath,
angl. Fieldspar)

De diverses couleurs, cependant communé
[Seite 212] ment de couleurs pâles; pour l'ordinaire seule-
ment un peu transparent; le plus souvent sa vé-
ritable texture spathique; il se présente parfois
informe, parfois sous différentes formes de cris-
tallisation. On le trouve fréquemment comme
partie constituante des roches, parfois aussi mé-
langé intimement avec d'autres fossiles (avec du
quartz, par exemple, et de la roche de corne).

On en distingue les cinq sortes suivantes:

1. Le Feldspath compacte, (all. dichter Feld-
spath
)

C'est-à-dire, celui dans lequel on remarque à
peine la texture spathique. De cette sorte, par
exemple, est le spath vert de poireau pâle qui
se trouve dans le serpentino verde antico d'É-
gypte, et celui bleu de ciel du bord sud-ouest
du Baical.

2. Le Feldspath ordinaire, (all. gemeiner Feld-
spath
)

Ordinairement blanchâtre, jaunâtre, rougeâ-
tre, mais parfois aussi passant à d'autres cou-
leurs, et même à des couleurs relevées; vert
d'émeraude, par exemple, avec un éclat nacré
mat (la Smaragdite de Catharinbourg); texture
spathique distincte; fréquemment cristallisé, sur-
tout en tables sextilatères à extrémités bisellées
ou appointies, ou bien en rhombes, en prismes
[Seite 213] quadrilatères, etc.; quelques variétés se décom-
posent aisément, et passent à l'argile porce-
laine.

La pesanteur spécifique du feldspath vert d'é-
meraude de Sibérie, est de 2573. Licht.

C'est encore un des fossiles primitifs de la
terre, étant un des principaux ingrédiens du
granit, où, dans quelques variétés, il forme la
partie à beaucoup près dominante.*

3. Le Feldspath vitreux. (all. glasiger Feld-
spath
)

Sans couleur; parfois limpide; éclat vitreux;
quelquefois sans forme (implanté, par exemple,
dans quelque basalte), parfois cristallisé en table
(sur le Vésuve).

C'est à cette sorte qu'appartient probablement
le fossile connu sous le nom de Schorl blanc
en tables du Dauphiné.

4. L'Adulaire, la Pierre de lune. Feldspath na-
cré. Hauy. (all. Adular, Mondstein)

Communément blanche; transparente; éclat
[Seite 214] nacré; opalisant; cristallisée en général comme
le feldspath ordinaire. Sa gravité spécifique est
de 2561; elle vient particulièrement d'Adula,
sur le mont St.-Gothard (parfois en gros cris-
taux); la pierre de lune proprement dite, se
trouve en caillou roulé à Ceylan.*

5. La Pierre de Labrador. (all. Labradorstein)

Sa couleur principale est ordinairement gris
noirâtre; mais lorsque le jour tombe dessus, elle
chatoie en diverses couleurs parfois assez relevées,
souvent avec un éclat de laiton ou de tombac.
Elle est transparente; sa gravité est de 2692;
sa carrière est principalement à Labrador (elle
s'y trouve en caillou roulé) et en Ingermanie.

XV. L'Argile pure. (all. reine Thonerde)

Blanche de craie; cassure terreuse; fragile;
tachante; maigre au toucher; pour l'ordinaire en
petits rognons. Sa gravité est de 1669.

C'est sur-tout près de Halle qu'on la trouve
dans l'état approchant le plus de celui de pu-
reté. Outre l'alumine, elle contient seulement un
peu de chaux carbonatée et de silice. Cependant
[Seite 215] cette dernière s'y trouve en quantité beaucoup
moindre sans comparaison, que dans les sortes
qui suivent immédiatement.

XVI. L'Argile à porcelaine, le Kaolin des chi-
nois. (all. Porzellanerde, Kaolin)

Blanchâtre, passant dans toutes sortes de cou-
leurs pâles; maigre; douce au toucher, varie
pour la cohésion. La proportion de ses parties
constituantes varie également; cependant com-
munément elle contient environ un quart d'a-
lumine sur trois quarts de silice. On la trouve
dans beaucoup de pays en Europe et en Asie.
Elle provient au moins en grande partie de feld-
spath décomposé.

XVII. L'Argile ordinaire. (all. gemeiner Thon)

Communément de couleur grise, et de cette
couleur tombant par divers passages dans d'au-
tres; matte, tendre; grasse au toucher; la cassure
passant souvent à la shisteuse; répand l'odeur
argileuse lorsqu'on y porte la vapeur de la res-
piration.

On range sous cette espèce trois sortes; sa-
voir:

1. L'Argile à potier. Argile glaise. Hauy. (all.
Tœpferthon)

Qui est très-tendre, devient tenace dans l'eau,
[Seite 216] acquiert ordinairement au feu une couleur rouge
de brique, et varie à l'infini pour sou aspect
extérieur, sa finesse et la proportion de ses par-
ties; on l'emploie à différais usages. C'est d'elle,
par exemple, qu'on se sert pour faire de la
terra cotta, de la faïence, du Steingut, des
pipes, des têtes de pipes turques, des creusets,
etc.; on l'emploie pour faire de la poterie com-
mune, des briques, ainsi que pour fouler de
mauvais draps. C'est également de cette argile
glaise que sont ces vases antiques connus sous
le nom de vases étrusques, si remarquables
par leur extrême légéreté et par leur délica-
tesse.

Cette argile se trouve ordinairement dans les
couches-meubles, sous le terreau.

2. L'Argile endurcie. (all. verhœrteter Thon)

Qui varie pour sa couleur et sa solidité,
dont la cassure est communément terreuse, fine,
et qui fait parfois la pâte de quelques porphy-
res. Il est des pays où l'on s'en sert comme de
pierre à bâtir.

3. L'Argile shisteuse. (all. Schieferthon)

Ordinairement gris de fumée, passant au noir;
dont la cassure est shisteuse et en plaques; quel-
ques variétés de cette sorte happent fortement
[Seite 217] à la langue*; on trouve souvent cette argile avec
des empreintes de plantes (le shiste phytotipophore,
argile shisteuse impressionnée. Hauy. all. Krœu-
terschiefer
); elle accompagne aussi ordinaire-
ment le charbon de terre. On peut la confondre
souvent avec le shiste argileux ou argilite, et
le jaspe à porcelaine; alors elle forme le passage
d'une de ces substances à l'autre.

Lorsqu'elle est pénétrée de bitume, on la
nomme alors shiste combustible (Brandschie-
fer
); elle répand en brûlant une odeur rési-
neuse, et devient d'une couleur plus claire.

XVIII. Le Limon ou Terre limoneuse. (lat.
Limus, all. Lehmen, angl. Loam)

Ordinairement brun de foie, à gros grains;
susceptible de s'amollir dans l'eau; mélangé in-
timement de sable et de chaux, ce qui le rend
effervescent avec les acides, et le fait fondre
aisément dans le feu. Il est généralement ferru-
gineux; ou le trouve dans les couches meubles.

XIX. La Terre sigillée. Terre ocreuse. Hauy.
(lat. Terra lemnia sive sigillata, all. Bolus,
lemnische Siegelerde
)
[Seite 218]

Généralement d'un brun de foie, passant
parfois au rouge de chair; mat; gras; cassure
conchoïde; raclure brillante, tendre; happe for-
tement à la langue, a l'odeur argileuse, lors-
quelle est humectée par la respiration. On la
trouve particulièrement dans l'île Stalimène
(Lemnos).

XX. La Terre à foulon, Argile smectique. Hauy.
(lat. Argilla fullonum, all. Walkererde,
angl. Fullef's-earth)

Communément d'un brun de foie, mais aussi
offrant d'autres couleurs, parfois rubanée ou
tachetée; cassure matte, terreuse; grasse au tou-
cher; raclure brillante; odeur argileuse; pompa
aisément les substances grasses (ce qui fait sa
principale utilité).

Elle contient, d'après Bergmann,

Alumine, 25.
Silice, 51,8.
Chaux,   3,3.
Magnésie,   0,7.
Oxyde de fer,   3,7.
Eau, 15,5.

La meilleure vient du Hampshire.

XXI. L'Argile savonneuse. (all. Bergseife)
[Seite 219]

Ordinairement d'un noir brunâtre, parfois d'un
blanc jaunâtre avec des veines grises et brunes
de foie; cassure savonneuse; très-grasse au tou-
cher; happe fortement à la langue, et se laisse
couper en tranches minces ou copeaux. Se trouve
particulièrement près de Medzianagora, en Po-
logne.

XXII. Le Cimolit. (all. Cimolit)

D'un blanc grisâtre, parfois rongeâtre; ter-
reux, tendre, tenace; se laisse couper en co-
peaux; a une raclure brillante; happe à la lan-
gue, se divise dans l'eau par feuillets; pèse 2000;
contient (suivant Klaproth)

Alumine, 23.
Silice, 63.
Oxyde de fer,   1,25.
Eau, 12.

Se trouve principalement dans l'île d'Argen-
tiera (Cimolo).

XXIII. L'Argile alumineuse. (all. Alaunthon)

Se divise dans les trois mêmes variétés que l'ar-
gile ordinaire, mais elle diffère de cette dernière
par les parties d'alun qu'elle contient en grand
nombre.

1. Terre d'alun. (all. Alaunerde)

Ordinairement d'un brun noir; cassure ter-
[Seite 220] reuse; raclure brillante; parfois en couches en-
tières.

2. Pierre d'alun. (all. Alaunstein)

Blanche, passant au jaunâtre, au grisâtre,
etc. (au feu elle acquiert une couleur rougeâtre);
elle est parfois un peu transparente aux bords,
plus encore quand elle est dans l'eau; elle est à
demi dure, quelquefois tachante. Ses parties cons-
tituantes sont (Bergmann)

Alumine, 35.
Silice, 22.
Soufre, 43.

Ordinairement en couches entières. Sa princi-
pale carrière est à Tolfa dans l'Etat de l'église.

3. Shiste alumineux.

Grisâtre, passant parfois dans le noir. Ses frag-
mens sont en plaques; il est feuilleté parfois à
feuillets droits, parfois à feuillets courbes; quel-
quefois on le trouve en boules; sa cassure est quel-
quefois matte, d'autres fois brillante. Il contient
fréquemment du fer sulphuré disséminé; il se
présente parfois (mais point du tout exclusive-
ment) dans les montagnes à filons, comme shiste
argileux, duquel, pour l'extérieur, on a souvent
de la peine à le distinguer; mais il se trouve aussi
parfois incontestablement dans les montagnes à
[Seite 221] couches avec des empreintes des pétrifications
des doux règnes organisés, du végétal, par
exemple (le shiste phytotipophore, du pays de
Saarbrück), et du règne animal (le shiste trilo-
bite ou entomotipophore, près d'Andrarum en
Suède).

XXIV. Le Shiste argileux, l'Ardoise, (lat. Schis-
tus;
all. Thonschiefer; angl. Slate)

Gris, passant à diverses autres couleurs, jus-
qu'au noir; parfois rubané ou tacheté; trem-
blotant, parfois ayant un éclat soyeux; le grain
variant beaucoup pour la finesse; la cassure par-
fois droite, parfois ondulée; les fragmens ordinaire-
ment en plaques, se divisant cependant aussi quel-
quefois en feuillets épais et indistincts; quelquefois,
mais rarement, en trapèse; tendre ou demi-dur. Sa
raclure (scriptura) est d'un blanc gris.

Cette espèce offre en général un nombre infini
de variétés qui tirent parfois leur nom de l'usage
auquel on las fait servir; la pierre-de-touche,
par exemple (ital. pietra paragone), qui n'a ja-
mais été autre chose qu'un véritable shiste argi-
leux; le shiste en tables, le shiste tégulaire ou l'ar-
doise des toits, etc.; elle passe aussi au shiste sili-
ceux, au shiste micacé, etc.

L'ardoise se trouve principalement dans les
montagnes à filons, mais il s'en présente aussi
[Seite 222] parfois dans les montagnes à couches (le shiste
tabulaire de Blattenberg, dans le pays de Glaris),
L'Ampelite, ou Crayon noir des charpentiers
(all. Zeichenschiefer), est une variété parti-
culière; elle est très-tendre, tache de noir les
doigts qui la broient, sans les offenser; fait un
peu d'effervescence avec les acides, contient du
fer, et pèse spécifiquement 2186.

XXV. La Pierre à rasoir. (all. Wetzschiefer)

Communément d'un gris verdâtre ou jaunâtre;
transparente seulement un peu aux bords; trem-
blotante foiblement; cassure shisteuse; parfois
écailleuse; demi-dure; sa carrière est dans les
montagnes à filons, particulièrement dans le Le-
vant.

XXVI. La Pierre résonnante. (all. Klingstein)

Offrant diverses nuances de gris, tirant parti-
culièrement au verdâtre; tremblotante, matte,
transparente aux bords; texture shisteuse, cas-
sure passant de l'écailleuse dans la conchoïde; à
demi dure; aigre.

Werner lui a donné ce nom à cause du son
qu'elle rend lorsqu'on en frappe des morceaux,
ou lorsqu'elle roule par terre; elle sonne comme
des tessons de porcelaine.

C'est cette pierre qui forme la pâte ordinaire
[Seite 223] du shiste porphyreux (all. Porphyrschiefer);
on la trouve entre autres endroits près de Tœplitz.

XXVII. L'Argile lithomarge. (lat. Lithomarga;
all. Steinmark; angl. Stone-marrow)

Blanchâtre, mais avec toutes sortes de passa-
ges aux trois couleurs primitives, jaune, bleu et
rouge*; parfois rubanée, ou marbrée (telle est,
par exemple, la substance ordinairement bleu-
violet, que l'on trouve à Planitz, près de Zwi-
ckau, et connue sous le nom de terre miracu-
leuse
); sa solidité varie extrêmement; elle passe
du friable jusqu'au demi-dur**. Cette dernière
variété a une cassure conchoïde.

C'est ici qu'appartient le bol officinel d'Armé-
nie.

Une des variétés les plus remarquables, c'est
cette lithomarge d'un blanc de lait, que M. de
Trébra a découverte dans du grès gris, dans
la galerie nommée Galarie de Georges, près de
[Seite 224] Clausthal, sur le Harz, et qui donne une raclure
phosphorescente, lorsqu'on la gratte avec un cure-
dent.

XXVIII. La Pierre-à-magots, la Pierre-de-lard
de la Chine. Talc glaphique. Hauy. (all. Bild-
stein, schinesischer Speckstein
)

Passant du blanc au jaunâtre, au verdâtre, au
rouge; plus ou moins transparente; ressemble en
général pour l'extérieur à la pierre-de-lard
proprement dite, mais ne contient pourtant pas
de magnésie; Klaproth y a trouvé

Alumine, 36.
Silice, 54.
Oxyde de fer,   0,75.
Eau,   5,50.

On la trouve à la Chine, où l'on en fait, comme
on sait, différentes petites figures.

XXIX. Le Crayon-rouge. (lat. Rubrica; all.
Rœthel; angl. Red-chalk)

Rouge de sang, de brique, etc., terreux, ta-
chant; cassure ordinairement shisteuse; gravité,
3931. Mêlé intimement d'ocre martiale rouge
(cependant sur cent parties il n'en contient qu'un
très-petit nombre).

XXX. La Terre-jaune. (all. Gelberde)

Jaune d'ocre; parfois rouge de brique; ter-
[Seite 225] reuse, tachante, tendre, donne une forte odeur
argileuse; se trouve particulièrement dans la
Lusace supérieure, en couches entières.

XXXI. La Terre verte. (all. Grünerde)

D'un vert de montagne en différentes inten-
sités; cassure terreuse; un peu grasse; parfois en
masse (près de Véronne), parfois en croûte, soit
dans les cavités des druses que l'on trouve dans
le trapp, soit sur les rognons de calcédoine et
de zéolithe qui se présentent dans cette même
substance (par exemple, près d'Ilfeld, dans le
pays d'Hanovre, et aux îles Faroé).

XXXII. Le Trapp, la Vacke. (all, Trapp,
Wacke
)

Ordinairement noir grisâtre, mais tombant
aussi dans le verdâtre et le brun rouge; opaque;
cassure matte à fins grains, passant parfois à la
terreuse; informe; dureté et pesanteur différen-
tes dans les diverses variétés. Comme il renferme
d'autres fossiles disséminés dans sa substance,
de l'hornblende basaltique, par exemple, du
mica, de la zéolithe, de la calcédoine, des ro-
gnons de spath calcaire, etc., il fait souvent la
pâte d'une roche composée, qui ressemble à du
porphyre.

C'est à cette espèce qu'appartiennent l'amig-
[Seite 226] daloïde ( all. der Mandeltein) d'Ilfeld, la per-
lite (der Perlstein) de Lerbach sur le Hartz,
le Toadstone de Derbyshire.

Il passe au basalte.

Le trapp est répandu dans les parties du monde
les plus éloignées; il se trouve par exemple au
Nord, jusqu'en Islande et au Kamtschatka, et
à la partie la plus méridionale à laquelle les
européens soient parvenus, au pays de Ker-
guelen.

Les variétés particulières qui méritent d'être
remarquées, sont:

a. La Variolite. (all. Variolit)

Vert de poireau obscur, avec de petits ro-
gnons vert de montagne pâle qui y sont dissé-
minés, et qui donnent à la pierre comme des
marques de petite vérole. On la trouve particu-
lièrement dans le pays de Bayreuth, et elle se
présente aussi en caillou roulé dans la Durance,
près de Briançon.

b. Une sorte de lave, nommée ordinaire-
ment lave compacte du Vésuve.

Communément rouge brun; avec de l'horn-
blende basaltique, et de petits grains de spath
calcaire, noirs ou verts. Elle paraît être la pierre
primitive, dont sont formées plusieurs laves du
[Seite 227] Vésuve, parmi lesquelles on la compte en géné-
ral mais à tort.

XXXIII. Le Basalte. Laves lithoïdes basaltiques.
Hauy. (all. Basalt)

Passant du noir au grisâtre, au bleuâtre, et
parfois aussi au verdâtre; d'un grain très-inégal;
plus ou moins compacte; parfois en couches
qui, comme celles d'ardoise, peuvent se diviser en
feuillets minces, parfois comme formé de grains
arrondis, agglutinés ensemble.

Le basalte est en général ou informe ou en
forme prismatique, mais point cristallisé (Voyez
plus haut, pag. 154, note ***). Ces prismes qui ont,
depuis trois jusqu'à neuf côtés, se trouvent quel-
quefois par milliers les uns auprès des autres;
presque toujours ils sont inclinés, comme s'ils
étaient appuyés, mais parfois aussi ils sont droits;
il en est qui sont plies; il y en a même qui sont
articulés de la manière la plus régulière*, et
[Seite 228] quelquefois ces articulations sont arrondies en
boule par la décomposition spontanée. Les diffé-
rentes sortes de basalte varient généralement
beaucoup entre elles pour la dureté, la pesan-
teur spécifique et la proportion de leurs parties
constituantes. Le basalte agit quelquefois très-
fortement sur l'aimant; il renferme ordinairement
une ou plusieurs espèces de divers autres fossiles
qui sont mêlés dans sa substance; sur-tout de
l'olivine, de l'augite, du mica, du feldspath,
de l'hornblende basaltique, etc.

Quelques basaltes sont comme combinés inti-
mement avec de l'hornblende ordinaire; ils ont
alors un grain parfois écailleux, parfois offrant
intérieurement des gerçures (quelques basaltes
connus sous le nom de Grünstein).

Le basalte passe particulièrement au trapp,
aux tufs volcaniques et aux laves, et parfois
aussi à quelque roche mêlée intimement de
hornblende et de feldspath.*

Il se trouve communément dans des monta-
gnes isolées; mais, dans quelques pays, ces mon-
tagnes font des chaînes entières.

[Seite 229]

Tous deux, le basalte et le trapp qui appar-
tiennent à ceux des fossiles des montagnes à
couches, les plus répandus du monde primitif,
sont aisément attaqués par le feu; et comme de
puis la création de notre planète, on aperçoit
dans sa croûte les traces de différentes inflam-
mations spontanées souterraines, il est aisé de
concevoir somment, en plusieurs endroits, ces
feux ont agi particulièrement sur ces deux subs-
tances si faciles à entrer en fusion, et comment
par-là ces fossiles portent les marques visibles
du changement qu'ils ont subi dans le feu
(voyez plus haut § 233).

XXXIV. Le Tuf volcanique. (all. Tuffwacke,
ital. Tufa)

Communément gris de cendre, passant au jau-
nâtre, au brunâtre, etc.; cassure terreuse; solidité
de différens degrés; parfois tout-à-fait désagrégé
(les cendres volcaniques); parfois solidement
adhérent (le Peperino des champs Phiégréens);
pertuisé, spongieux, bulleux (quelques fossiles
connus sous le nom d'amigdaloïdes), le plus
communément fragile; se cassant en morceaux;
léger; parfois d'origine volcanique, mais parfois
aussi provenu d'un basalte décomposé; aussi
forme-t-il l'espèce moyenne entre le basalte et
les laves; aussi renferme-t-il souvent les mêmes
[Seite 230] fossiles que les deux substances dont je viens
de parler, sur-tout de l'hornblende basaltique,
de l'olivine, du leucite, etc.; aussi enfin le trou-
ve-t-on ordinairement dans les montagnes de ba-
salte et dans les volcans.

Il y a deux variétés de cette espèce particu-
lièrement remarquables, à cause de leur utilité
pour l'architecture hydraulique; ce sont.

a. La Pouzzolane. Thermantide cémentaire.
Hauy. (lat. Pulvis puteolanus. Vitruv.,
all. Puzzolana)

D'un gris de cendre; parfois pulvérulente,
mais parfois aussi en petits blocs; on la trouve
particulièrement près de Pozzuolo. Cette terre
paroît être le principal ingrédient du papier-
pierre
ou incombustible, que M. Faxe de Carls-
crona
avoit inventé, pour couvrir les maisons.

b. Le Trass. (all. Trass, Tarras)

Tuf volcanique, empâté par une marne d'un
gris jaunâtre; contient fréquemment des frag-
mens de pierre-ponce, aussi quelquefois des bran-
ches ou de petites souches de bois carbonifié*;
se trouve près d'Andernach, sur le Rhin.

XXXV. La Lave et les Scories. (all. Laven-
und Erdschlacken
)
[Seite 231]

Cette espèce comprend uniquement les fossi-
les, particulièrement ceux d'origine basaltique,
qui par l'effet des inflammations spontanées sou-
terraines, ayant souffert plus ou moins de l'ac-
tion du feu, ont été soit fondus, soit scorifiés,
ce qui produit les laves dans les volcans, et les
scories dans d'autres feux souterrains.*

Les laves communément sont noires, tour-
nant aussi parfois au gris, au brun rouge, etc.;
elles sont transparentes tout au plus dans de
minces écailles; leur pesanteur et leurs parties
constituantes varient, d'après la différence des
fossiles primordiaux dont elles proviennent, et
d'après le degré et la durée soutenus du feu
auquel elles ont été exposées. Elles renferment,
ainsi que le basalte et les tufs volcaniques, de
l'hornblende basaltique, de l'olivine, du leucite, etc.

On peut au total réduire les laves aux trois
sortes principales qui suivent:

a. Laves compactes.

Les plus communes; ordinairement noires de
[Seite 232] fer; éclat gras dans la cassure; pesantes, coulées,
stalactiformes, rameuses de diverses manières.

b. Laves spongieuses.

Communément d'un brun rouge, etc., mattes
dans la cassure; légères; s'approchent parfois de
la pierre-ponce.

c. Laves vitreuses.

Gris de fumée, noires, brunes, etc., éclat
vitreux; cassure conchoïde. Quelques-unes res-
semblent à l'obsidienne, d'autres à la pierre de
poix.

On les trouve principalement dans les îles Li-
pari, dans les îles volcaniques nouvellement for-
mées près de Santorini, dans l'île de l'Ascen-
sion, de l'océan Atlantique, dans celle de Pâ-
que, dans la mer du Sud, etc.


VI. GENRE TALQUEUX OU MAGNÉSIEN.
(All. Talkgeschlecht).

La terre talqueuse, dont le professeur Black
a le premier déterminé les propriétés distinc-
tives, s'appelle aussi terre magnésienne (magné-
sie), parce que sa combinaison avec l'acide sul-
phurique produit la magnésie. Quelques minéra-
logistes l'appeloient terra muriatica, parce qu'on
l'obtient souvent de l'eau-mère qui reste après
la cristallisation du sel commun.

[Seite 233]

Cette terre précipite toutes les autres terres
de leurs dissolutions dans des acides; se dissout
elle-même aisément dans les acides, et leur com-
munique un goût amer. Elle teint en vert les
couleurs bleues végétales. Sa manière de se com-
porter dans le feu, s'accorde en grande partie
avec celle de l'alumine.

Il est singulier que, dans les fossiles appar-
tenant à ce genre, ce soit presque toujours la
couleur verte qui domine; ordinairement ces
fossiles sont gras au toucher. La plupart se pré-
sentent informes et ne contiennent jamais de
pétrifications.

I. Le Chlorite. Talc chlorite. Hauy. (all.
Chlorit)

Vert de montagne, de poireau, etc. opaque,
tremblotement mat; parfois offrant des glaces
et des fêlures; tendre; donne une odeur argi-
leuse, lorsqu'on y porte la vapeur de la res-
piration.

Cette espèce comprend les trois sortes sui-
vantes:

1. Le Chlorite terreux. Talc chlorite ferreux.
Hauy. (all. Chloriterde, Sammeterde)

Peu cohérent ou pulvérulent; tremblotant;
[Seite 234] point tachant; maigre au toucher. Il contient,

d'après Hœpfner, d'après Vauquelin,
Magnésie, 43,7. Silice, 26,00.
Silice, 37,5. Alumine, 18,50.
Chaux,   6,2. Magnésie,   8,00.
Alumine,   4,1. Oxyde de fer, 43,00.
Oxyde de fer, 12,8. Muriate de soude
    ou de potasse,

  2,00.
Eau,   2,00.

Se trouve entre et dans le cristal de roche,
principalement à Madagascar et sur le St.-Got-
hard.

2. Le Chlorite ordinaire. (all. gemeiner Chlorit,
verhœrtete Chloriterde
)

Eclat gras, cassure terreuse à fins grains,
parfois feuilleté. Se trouve communément en
croule sur divers fossiles cristallisés, sur des gre-
nats, par exemple, du spath magnésien, du
cristal de roche, de la mine de fer magnétique, etc.

3. Le Shiste chlorite. Talc chlorite fissile. Hauy.
(all. Chloritschiefer)

Parfois d'un vert noir, éclat gras, shisteux,
raclure grise verdâtre; contient souvent des gre-
nats, du shorlite incru dans sa substance; forme
le passage au shiste argileux, au shiste tal-
queux, etc. Se trouve principalement en Tirol,
en Norwège et en Corse.

[Seite 235]

Quelques-unes des pierres, connues sous le nom
de Schneidestein, appartiennent à cette sorte;
d'autres appartiennent à l'espèce qui suit immé-
diatement; d'autres encore, au shiste talqueux.

II. La pierre Ollaire. Talc ollaire. Hauy. (all.
Topfstein, lat. Lapis ollaris)

Communément gris verdâtre, opaque, cassure
terreuse, parfois un peu tremblotante, grasse
au toucher, texture presque feuilletée, tendre.

Une pierre ollaire de la nouvelle Calédoine,
dans la mer du Sud, pèse spécifiquement 2622.
Licht.

Les parties constituantes de ce fossile sont,
d'après Wiegleb,

Magnésie, 38,54.
Silice, 38,12.
Alumine,   6,66.
Oxyde de fer, 12,2.

On la trouve principalement dans le pays des
Grisons et en Groënland. On en fait des chau-
drons, des pots, des lampes; les habitans de la
nouvelle Calédoine s'en servent pour charger leurs
frondes. Il y a aussi dans ce pays une variété
plus tendre et friable de cette espèce, que les
insulaires mangent fréquemment, et par livres
entières.

La pierre nommée Giltstein, du Saint-Gothard,
[Seite 236] a un grain plus grossier et une cassure plus
écailleuse; elle est plus aigre. On la taille en
plaques épaisses, pour en faire des poêles ordi-
naires extrêmement durables.

III. Le Talk. (all. Talk)

Ordinairement blanc d'argent, passant au vert-
pomme pâle; peu transparent, éclatant, gras au
toucher.

Il y en a trois sortes; savoir:

1. Le Talc terreux. Talc granuleux. Hauy.
(all. erdiger Talk)

Comme en petites écailles, cohérent ou inco-
hérent, et alors aisément friable, tachant. Se
trouve, entre autres endroits, dans le Groënland.

2. Le Talc commun. Talc laminaire. Hauy.
(all. gemeiner Talk)

Vert dans différentes intensités, éclat ordinai-
rement nacré, feuilleté à feuillets courbes; flexi-
ble. Sa gravité, 2780.

Ses parties constituantes sont, d'après Kirwan,

Magnésie, 45.
Silice, 50.
Alumine,   5.

Il passe à la pierre ollaire, etc.

3. Le Talc shisteux. (all. Talkschiefer)
[Seite 237]

Ordinairement d'un gris verdâtre, éclat gras,
shisteux, souvent avec des pyrites martiales dis-
séminées. Passe au shiste chlorite.

IV. L'Ecume de mer. (all. Meerschaum. turc.
Kefeki ou Kilkeffi, c'est-à-dire argile écu-
meuse ou légère; lat. Spuma marina)

Communément jaune, Isabelle pâle; cassure
matte, terreuse, à grains fins, raclure brillante;
très-tendre et très-légère.

Elle a donné à Klaproth,

Magnésie, 17,50.
Silice, 50,50.
Eau, 25.
Acide carbonique,   5.

Sa principale carrière est Kiltschik (c'est-à-
dire lieu argileux), près de Konie en Ana-
tolie.*

V. La Pierre de Lard. Talc stéatile. Hauy. (all.
Seifenstein, angl. Soap-stone, lat. Steatites,
Smectis
)

De diverses couleurs, communément pâles;
parfois marbrée ou avec des dessins dendritiques;
[Seite 238] peu transparente aux bords, éclat gras, mat; sa-
vonneuse au toucher; cassure écailleuse à écailles
mousses, ordinairement informe; quelquefois,
mais rarement, en petits cristaux (celle de Bay-
reuth), et alors presque toujours en prisme sex-
tilatère, avec une pointe pareille; tendre dans
différens degrés.

La craie d'Espagne et celle de Briançon (talc
écailleux. Hauy), appartiennent aux variétés
plus tendres.

VI. La Serpentine. (all. Serpentinstein, ital.
Gabbro)

De diverses couleurs, communément d'un vert
noir ou d'un vert sale, passant parfois au gris,
au rouge foncé, etc.; veinée, marbrée, tache-
tée; le plus souvent transparente, seulement aux
bords; écailleuse à petites écailles, grasse au tou-
cher, parfois susceptible de prendre un poli.

Sa pesanteur moyenne, 2700.

Kirwan y a trouvé,

Magnésie, 23.
Silice, 45.
Alumine, 18.
Oxyde de fer,   3.
Eau, 12.

Elle est mêlée quelquefois de grenats rouges.

On la trouve particulièrement à Zoblitz, dans
[Seite 239] les montagnes de Saxe, dans le pays de Bayreuth,
en Sarmeland, etc.

Une variété très-remarquable, c'est la roche
de serpentine que M. de Humboldt a trouvée
sur le Fichtelberg, et qui montre, même dans les
plus petits fragmens, une polarité frappante.

Werner nomme serpentine noble, une va-
riété (assez semblable au jade) ordinairement
d'un vert de poireau foncé, qui est transparente,
un peu plus dure que la serpentine commune,
et qui se trouve mélangée dans quelques sortes
de marbres d'Italie, nommément dans une sorte
de verde antico et de polzevera.

VII. Le Jade. ( all. Nephrit, Nierenstein)

Ordinairement vert de poireau dans diverses
nuances, passant d'un côté au vert de montagne
clair, et de l'autre au vert noir (tel est, par
exemple, le beau jade antique d'Egypte, conuu
sous le nom de pietra d'Egitto, dont la pesan-
teur spécifique, 2655. Licht.); plus ou moins
transparent, éclat gras, cassure écailleuse, diffé-
rens degrés de dureté, susceptible de poli.

Les sortes les plus remarquables sont:

1. La Pierre des Amazones, la Pierre de Pu-
nammu (all. Punammustein, Beilstein)

Vert de poireau dans diverses dégradations;
[Seite 240] quelques-unes de ces pierres donnent des étin-
celles contre l'acier. Sa pesanteur, 3007. Licht.
On la trouve particulièrement à Tavai-Punammu
(celle des deux îles de la nouvelle Zélande, qui
est au Sud). Les habitans de celle île en font
leurs crochets, leurs ciseaux (à ciseler), leurs
pendans d'oreilles, etc.; mais ils n'en font pas
de haches, comme on l'a cru, d'après le nom
qu'on a donné à cette pierre.

2. La Lehmanite. (all. Bitterstein, lat. Lapis
muriaticus
)

Passant du vert de montagne au bleu de la-
vande; éclat parfois satiné, écailleuse, extrême-
ment tenace.

Sa pesanteur moyenne, 3350.

Contient, d'après Hœpfner,

Magnésie, 38,33.
Silice, 47,8
Alumine,   3,75.
Chaux,   1,45.
Oxyde de fer, 10.

Se trouve particulièrement dans les Alpes de
Suisse.

VIII. La Chrysolite. (all. Chrysolith)

Communément d'un vert de pistache, trans-
parente, éclat vitreux, cassure conchoïde; la sur-
face extérieure striée eu longueur, cristallisée en
[Seite 241] prismes larges quadrangulaires, avec des bords
latéraux tronqués, et presque toujours des pointes
sextilatères.

Sa pesanteur moyenne, 3375.

Ses parties constituantes sont (Klaproth),

Magnésie, 43,50.
Silice, 39.
Oxyde de fer, 19.

Le lieu où on la trouve n'est pas connu exac
tement; c'est probablement dans la Turquie
orientale.

IX. L'Olivine, la Chrysolide des volcans. (all.
Olivin, basaltischer Chrysolith)

Vert d'olive en diverses nuances (décomposée
elle devient jaune d'ocre), transparente, éclat
vitreux, cassure conchoïde, parfois feuilletée
fendillée; disséminée dans le trapp, le basalte et
les tufs volcaniques.

Sa pesanteur, 3225; et ses parties constituantes
sont, d'après Klaproth,

Magnésie, 38,50.
Silice, 50.
Chaux,   0,25.
Oxyde de fer, 12,50.

Paroît parfois passer à l'état d'hornblende ba-
saltique.

X. L'Asbeste. (all. Asbest)
[Seite 242]

Blanchâtre, jaunâtre, verdâtre, etc.; informe,
texture fibreuse ou feuilletée.

On distingue les quatre sortes suivantes:

1. L'Amianthe. Asbeste flexible. Hauy. (all.
Amianth, Bergflachs)

Communément d'un blanc verdâtre, peu trans-
parent, tremblotant fort, parfois avec un éclat
soyeux, en fibres délicates longues parfois d'un
empan, flexibilité élastique.

L'amianthe de Suède contient, d'après Berg-
mann
,

Magnésie,   2.
Silice, 64.
Chaux, 13,9.
Alumine,   2,7.
Oxyde de fer,   2,2.

Se trouve, entre autres endroits, dans le pays
des Grisons, en Corse, et sur-tout en Chine, où
l'on en fait ordinairement des mèches de lampe.

2. L'Asbeste ordinaire. Asbeste dur. Hauy.
(all. gemeiner Unreiferasbest)

Tombant communément dans le vert de poi-
reau, peu transparent, éclat vitreux, se brise en
fragmens esquilleux à longues esquilles, inflexi-
ble. Contient, d'après Wiegleb,

Magnésie,      48,45.
[Seite 243]
Silice, 46,66.
Oxyde de fer,   4,79.

Se trouve souvent dans et avec la serpentine.

3. Le Liége fossile, le Cuir fossile. Asbeste
tressé. Hauy. (all. Bergkork, Bergleder)

Tournant communément au jaune isabelle;
opaque, parfois feuilleté, parfois compacte; la
cassure quelquefois fibreuse, à fibres emmêlées;
très-tendre, flexibilité élastique.

Sa pesanteur moyenne, 0,836.

Il contient, d'après Bergmann,

Magnésie, 26,1.
Silice, 56,2.
Chaux, 12,7.
Alumine,   2.
Oxyde de fer.   3.

Se trouve, entr'autres endroits, dans le gou-
vernement d'Olonez, et cela en très-gros mor-
ceaux.*

4. L'Asbeste ligniforme. (all. Bergholz)

Brun de bois, passant au gris, etc. opaque,
tremblotement mat, texture parfaitement li-
gneuse, happe à la langue, un peu élastique,
raclure éclatante. Ce fossile, encore très-difficile
[Seite 244] à déterminer, sous quelques rapports, se trouve
près de Sterzingen en Tirol.

XI. Le Béril feuilleté, la Cyanite, Sappare. Dis-
thène. Hauy. (all. Cyanit, blauer Schorl)

Communément bleu de ciel, passant parfois au
gris, au blanc argentin, transparent; éclat pres-
que nacré; cassure écailleuse à longues écailles,
rayonnée et feuilletée; presque toujours informe;
parfois cristallisé en prismes quadrilatères un peu
plats, quelquefois si dure sur sa cassure transver-
sale, qu'il donne des étincelles contre l'acier, tan-
dis que sur sa cassure longitudinale, il se laisse
entamer par l'ongle.

Il a donné à Struve,

Magnésie,     30,50.
Silice, 51,50.
Alumine,   5,50.
Chaux,   4.
Oxyde de fer,   5.

Se trouve dans le Zillerthal, dans le pays de
Salzbourg, sur le St. Gothard, et en Castille.

XII. Le Strahlstein, le Shorl rayonné. Actinote.
Hauy. (all. Strahlstein)

Communément vert d'olive ou de montagne,
passant parfois au gris, plus ou moins transpa-
rent; fibreux ou rayonné.

On distingue les trois sortes suivantes:

1. Le Shorl rayonné ordinaire, la Thallite. Ac-
tinote hexaèdre. Hauy. (all. gemeiner Strahl-
stein,
suéd. Hornblenda)
[Seite 245]

De différens verts; transparent, éclatant, strié
dans sa longueur; texture rayonnée à rayons par-
fois parallèles, parfois divergens; cristallisé pres-
que toujours en prismes quadri-ou sextilatères
longs, comprimés dans leur largeur, parfois en
forme d'aiguilles; à demi dur.

Ses parties constituantes sont, d'après Berg-
mann
,

Magnésie, 20.
Silice, 64.
Chaux,   9,3.
Alumine,   2,7.
Oxyde de fer,   4.

On en trouve sur le Mont-blanc une variété
qui est très-belle, et d'un vert d'émeraude très-
vif.

J'ai déjà dit plus haut (page 169), que la prase
étoit un quartz mêlé intimement de ce shorl
rayonné.

2. Le Shorl rayonné asbestiforme. Asbeste aci-
culaire. Hauy. (all. asbestartiger Strahlstein)

Verdâtre, grisâtre, etc. très-peu transparent;
tremblotement mat, fibreux à fibres communé-
ment divergentes, informe. Passe à l'asbeste. Se
[Seite 246] trouve, entr'autres endroits, sur le Fichtelberg,

3. La Pierre rayonnée vitreuse. (all. glasartiger
Strahlstein
)

Communément d'un blanc verdâtre, transpa-
rente, éclat gras; presque toujours texture fi-
breuse; très-aigre.

Contient, d'après Bergmann,

Magnésie, 12,7
Silice, 72.
Alumine,   2.
Chaux,   6.
Oxyde de fer,   7,3.

Se trouve, entr'autres endroits, dans le Ziller-
thal.

XIII. L'Arendalite. Epidote. Hauy. (all.
Arendalit)

Vert de poireau foncé, opaque; parfois mas-
sive, parfois cristallisée, et cela en larges prismes
sextilatères dont les bouts sont bisellés ou aussi
appointis par deux ou quatre faces. Les cristaux
ont un éclat vitreux, la cassure un éclat gras;
la cassure longitudinale est feuilletée, celle trans-
versale est conchoïde.

Sa pesanteur, 3640.

Il a donné à Gmélin,

Magnésie, 17.
Alumine, 36,50.
[Seite 247]
Silice, 20.
Chaux, 11,34.
Oxyde de fer, 15.

Se trouve dans les minières de fer à Arendal
en Norwège.

XIV. Le Baicalita. (all. Baicalit)

Vert d'olive dans diverses nuances, peu trans-
parent; éclat gras; cassure passant de la con-
choïde peu évasée dans la grenue; presque tou-
jours cristallisé en prismes quadrilatères à bords
bisellés; parfois en très-grands cristaux.

Sa pesanteur, 2200.

Lowitz y a trouvé,

Magnésie, 30.
Silice, 44.
Chaux, 20.
Oxyde de fer,   6.

Se trouve près des sources du Sljudenka, au
sud-ouest du Baical.

XV. Le Boracite. (all. Boracit, Sedalivspath)

Ce fossile, si singulier sous tous les rapports,
provient jusqu'à présent du pays d'Hanovre ex-
clusivement; il se trouve quelquefois, mais rare-
ment, sans couleur et limpide; le plus souvent il
est blanc, parfois gris de fumée, et plus ou moins
transparent; lorsqu'il a encore sa fraîcheur, son
éclat est vitreux; mais lorsqu'il s'effleurit, il de-
[Seite 248] vient rude et mat; sa cassure est conchoïde; il
offre toujours toutes ses faces de cristallisation,
et se présente en cube dont les bords et les coins
sont tronqués, de sorte que les faces de ces der-
niers forment alternativement des sextangles et
des triangles, et qu'ainsi tout le cristal offre or-
dinairement vingt-six faces. Lorsqu'il ne se dé-
compose pas encore, il est dur.

Sa pesanteur, 2566.

Il contient, suivant Westrumb,

Magnésie, 13,50.
Acide boracique, 68.
Chaux,* 11.
Alumine,   1.
Silice,   2.
Oxyde de fer,   0,75.

Dans une température élevée, le boracite mon-
tre l'électricité de la tourmaline, mais avec quatre
axes, dont chacun traversant le centre du cristal,
va de l'une des faces des coins sextilatères forte-
ment tronqués, à la face opposée trilatère plus
foiblement tronquée, et cette première extrémité
de l'axe, c'est-à-dire, la face sextilatère, montre
une électricité positive ou vitrée, tandis que la
dernière, la face trilatère, en offre une négative
[Seite 249] ou résineuse. Ce fossile, unique dans son genre,
se trouve dans le gypse lamelleux de la montagne
gypseuse connue sous le nom de Kalkberg, près
de Lunebourg.

XVI. La Trémolite. Grammatite. Hauy. (all.
Tremolit, Sœulenspath)

Offrant toutes les nuances du blanc; plus ou
moins transparente; texture rayonnée ou fibreuse,
parfois feuilletée; ordinairement divergente; se
trouve communément dans une matrice de chaux
carbonatée, blanche, grenue, parfois sablonneuse.

On la range sous les trois sortes suivantes (pres-
que comme le shorl rayonné):

1. Trémolite ordinaire.

Communément d'un blanc grisâtre, parfois
d'un blanc de neige, peu transparente; presque
toujours éclat soyeux, parfois fibreuse à fibres
courbes; ordinairement informe, mais aussi quel-
quefois cristallisée en prismes sexti-ou quadrila-
tères très-obliquangles; le plus souvent avec des
fentes transversales, parfois, mais rarement, en
forme d'étoiles.

Elle contient, d'après Lowitz,

Magnésie, 14.
Silice, 60,50.
Chaux, 23,25.
[Seite 250]

Lorsqu'on la raye dans l'obscurité avec une
épingle, elle donne une raclure luisante.

On la trouve particulièrement dans la vallée de
Trémola, sur le Saint-Gothard, et au sud-ouest
du Baikal.

2. Trémolite talqueuse.

Tournant au blanc d'argent; éclat nacré, pres-
que transparente, parfois feuilletée, grasse au
toucher, tachure blanc d'argent, tendre; n'est pas
phosphorescente comme l'espèce précédente (de
la décomposition de laquelle il est possible qu'elle
soit provenue), se trouve dans la vallée de Tré
mola.

3. Trémolite vitreuse.

Tournant au blanc grisâtre et jaunâtre, trans-
parente; éclat vitreux; feuilletée; cassure longi-
tudinale passant de la fibreuse dans l'écailleuse;
très-aigre, dure; fortement phosphorescente quand
on la raye aussi avec une épingle dans l'obscurité.

On la trouve, entr'autres endroits, à Ceylan.*


VII. GENRE CALCAIRE.

La terre calcaire ( la chaux vive, caustique,
non éteinte) a une saveur caustique, s'échauffe
[Seite 251] avec l'eau, n'est pas fusible par elle-même (mais
très-aisément avec d'autres terres, particulière-
ment avec de l'alumine et de la silice); a une
forte tendance à se combiner avec l'acide carbo-
nique; combinée avec l'acide nitrique, elle forme
le gypse; avec l'acide fluorique, le spathfluor,
etc. et elle teint en vert les couleurs bleues végétales.

Les fossiles qui appartiennent à ce genre, sont
pour la plupart seulement demi-durs, parfois même
tendres;* ils se calcinent au feu, sont en grande
partie d'origine animale, et forment un des genres
de pierres les plus généralement répandus.

La division la plus naturelle des diverses es-
pèces de ce genre, se fait d'après leur combinaison
avec les différens acides.

A. Chaux carbonatée**. (all. Kohlensaure
Kalkarten
)
I.re Espèce. Le Spath calcaire. (all. Kalkspath)

Est parfois limpide, le plus souvent blanc, et
[Seite 252] rerement coloré. Il est plus ou moins transpa-
rent et fortement éclatant; sa texture est rhom-
boïdale, et de grands morceaux clairs de ce fos-
sile font voir une double réfraction des rayons
de lumière extrêmement forte (le double spath
spatum disdiaclasticum, qu'on nommoit autre-
fois improprement cristal d'Islande, Androda-
mas,
etc.) On le trouve parfois informe, parfois
en stalactites, parfois il est agrégé en parties
colonnaires, mais aussi assez souvent cristallisé.
La forme de cristallisation qu'il affecte le plus,
c'est celle de prismes sextilatères ou tronqués net,
ou parfois différemment appointis, le plus sou-
vent avec une pointe trilatère obtusangle; on le
trouve aussi dans celle de tables sextilatères, qui
parfois passent au prisme; ou encore sous celle
de pyramides trilatères simples ou doubles (cette
dernière variété, parfois si aplatie, qu'elle forme
des lentilles [le spath à tête de clou, etc.]; il
se présente aussi parfois cristallisé en rhombes,
parfois en pyramides sextilatères [le spath en dents
de cochon], etc.).

[Seite 253]

Sa pesanteur, 2715.

Il a donné à Bergmann,

Chaux, 55.
Acide carbonique, 34.
Eau, 11.

Il passe à la pierre calcaire grenue, au spath
perlé, etc.

C'est ici qu'appartient le fossile appelé égale-
ment à tort Grès cristallisé de Fontainebleau;
il est gris jaunâtre, transparent seulement dans
ses écailles, a un tremblotement mat intérieure-
ment; n'a pas une texture spathique distincte; au
contraire, sa cassure est écailleuse. Il est cris-
tallisé en rhombes, avec une surface extérieure
rude. Sa gravité spécifique, 2611.

II. L'Arragonit. (all. Arragonit)

Communément blanc grisâtre, passant au
bleuâtre; transparent; éclat vitreux et cassure
feuilletée; cristallisé en prismes sextilatères, fré-
quemment en macle, all. Zwillingscristal;
parfois comme agrégé de plusieurs petits cris-
taux colomnaires. Sa pesanteur, 2778. Tire son
nom de sa carrière, où on le trouve an nids dans
du gypse rouge de brique.

III. Le Shiste spathique. Chaux aérée ou ma-
gnésiée. Chernites. Forster. (all. Schiefer-
spath
)
[Seite 254]

Ordinairement blanc de neige; transparent aux
bords; éclat nacré, mat; cassure feuilletée,
passant dans la shisteuse, uniquement informe,
tendre; fait effervescence fortement avec les acides.

Sa pesanteur, 2474.

Se trouve particulièrement à Schwarzenberg,
dans les montagnes de Saxe.

IV. Le Spath perlé. (all. Braunspath; lat.
Magnesites)

Blanc, passant à diverses couleurs, sur-tout
au jaune de crême, au brun, aussi au vert-
pomme; pour l'ordinaire transparent, seulement
aux bords; éclat vitreux; cassure feuilletée;
fragmens rhomboïdaux, communément très-
obliquangles; souvent informe, mais parfois aussi
cristallisé en petites lentilles ou en rhombes, etc.,
un peu plus dur que le spath calcaire; fait effer-
vescence plus foiblement avec les acides.

Sa pesanteur, 2880. Licht.

Il contient, d'après Bergmann,

Chaux, 50.
Oxyde de manganèse, 28.
Oxyde de fer, 22.
[Seite 255]

Espèce moyenne entre le spath calcaire d'un
côté, et de l'autre entre la mine de fer spathique
(chaux carbonatée ferrifère. Hauy).

V. Le Spath magnésie. Chaux carbonatée ma-
gnésifère. Hauy. (all. Bitterspath; lat. Pi-
crites
)

Gris de fumée, jaune de miel, brun de tom-
bac, etc.; transparent; éclat vitreux; cristallisé en
rhombes; ordinairement avec une croûte calcaire.

Sa pesanteur, 2480.

Et il contient, suivant Klaproth,

Chaux carbonatée, 51.
Magnésie, 45.
Oxyde de fer,   3.

Se trouve particulièrement dans le pays de
Salzbourg et en Styrie, presque toujours dans
le Schneidestein talqueux.

VI. Le Tuf calcaire. Chaux carbonatée, concré-
tionnée. Hauy. (all. Kalksinter; lat. Tofus*)

De diverses couleurs, cependant dans la plu-
part des endroits, seulement blanchâtre; plus
ou moins transparent; parfois opaque, déposé
par de l'eau, contenant des molécules calcaires**;
[Seite 256] la cassure Compacte, ou fibreuse, ou feuilletée.

On en distingue trois sortes, d'après ces diffé-
rentes cassures.

1. Tuf calcaire compacte.

Il varie extrêmement pour le grain et la so-
lidité; il est parfois comme du marbre*, et
susceptible de prendre un poli; mais parfois
aussi terreux, friable. Les résultats de son ana-
lyse sont aussi très-différens.

Il se présente le plus souvent comme concré-
tions par incrustations (Rindenstein), c'est-à-
dire, il est déposé contre les parois des grottes
stalactitiques qui se trouvent dans les montagnes
calcaires, ou contre celles de ces citernes qui
renferment une eau calcaire**; ou bien il revêt
d'autres corps étrangers; quelquefois il prend di-
verses formes accidentelles (les dragées de Tivoli);
parfois aussi il remplit des crevasses et d'autres
intervalles, comme par exemple, dans la brèche
osseuse (Knochenfels) de Gibraltar, où il ci-
mente les ostéolites et les débris des pierres.

C'est à cette variété qu'appartient nommément
[Seite 257] le Sprudelstein de Carlsbad, que les eaux miné-
rales de cette ville déposent en quantité sous tou-
tes sortes de couleurs et de dessins; parfois trans-
parent, mais le plus souvent opaque.

2. Tuf calcaire fibreux.

Souvent jaune de miel, passant au brun; tex-
ture fibreuse; parallèle ou divergent; la cassure
récente, ordinairement tremblotante; fréquem-
ment en concrétions par stalactites; parfois of-
frant diverses figures accidentelles, qu'on nomme
jeux de la nature.

Il contient, suivant Bergmann,

Chaux, 64.
Acide carbonique, 34.
Eau,   2.

Se trouve particulièrement dans les cavernes
dont j'ai déjà parlé, dans la grotte d'Antiparos,
par exemple, dans celle de Baumann, sur le
Hartz inférieur.

L'albâtre calcaire ou oriental (ital. alabastro
antico
), qui parfois est d'une rare beauté, dont
le grain est extrêmement fin, et qui est suscep-
tible de prendre un beau poli, appartient à cette
sorte.

Une variété singulièrement remarquable, c'est
la substance connue sous le nom de flos ferri,
all. Eisenblüthe. C'est un tuf calcaire en forme
de corail d'un blanc de neige, dont la cassure a
[Seite 258] un éclat soyeux, et des fibres courbes, parfois
comme emmêlées, et dont la forme est dentelée
et rameuse, à branches courbes. On trouve le flos
ferri contre les parois du Schatzkammer, de
l'Arzberg à Eisenerz en Styrie, avec de la mine
de fer spathique.

3. Tuf calcaire feuilleté.

Ordinairement blanc de craie; en lames feuil-
letées; parfois comme une sorte de concrétion,
par incrustation; le plus souvent à lames courbes
ou ondulées; presque toujours en croûte sur des
grains de sable (les dragées de Radicoffani).

De cette sorte est particulièrement le pisolithe
de Carlsbad (all. carlsbader Erbsenstein), qui
se trouve parfois en grandes masses et en petits
lits dans un état de cohésion, qui quelquefois
aussi est susceptible de poli, et qu'il ne faut pas
confondre avec l'oolithe que je citerai plus bas.

VII. Le Lait-de-lune. Chaux carbonatée spon-
gieuse et pulvérulente. Hauy. (all. Mondmilch,
Mehlkreide;
lat. Lac lunœ, Morochthus)

Blanc, terreux, à grains fins comme une craie
de la nature de l'amidon; fortement tachant;
maigre, très-léger. Se trouve, entr'autres endroits,
nommément dans le Mondloch, sur le mont Pi-
late, dans le canton de Lucerne.

[Seite 259]

La terre écumante (all. Schaumerde), inco-
hérente de Rubitz, près de Gera, qui se dis-
tingue par un extérieur presque talqueux et
un éclat d'argent mat propre à elle, offre une
variété particulière: c'était de cette substance que
Lippert se servoit pour tirer les empreintes des
pierres gravées.

VIII. La Craie. Chaux carbonatée crayeuse
Hauy. (all. Kreide; angl. Chalk; lat. Creta)

Terreuse fine; tendre, cependant plus solide
que le lait-de-lune; fortement tachante; happe
fortement à la langue.

Sa pesanteur moyenne, 2525.

Sur cent parties elle en contient quarante d'a-
cide carbonique; on y trouve souvent de la pierre
à feu (voy. plus haut, pag. 181) et des pétri-
fications du monde antérieur; elle forme par-
fois des montagnes à couches entières, sur-tout
vers les côtes de la mer.

(C'est de-là qu'Albion et la Crète ou Candie
ont tiré leur nom).

IX. La Pierre à chaux et le Marbre, (all. Kalk-
stein und Marmor
)

De diverses couleurs et de différens dessins;
communément peu ou point du tout transparente;
toujours informe, le plus souvent susceptible de
[Seite 260] prendre un poli, et alors les sortes plus fines
prennent le nom de marbre.

Cette espèce comprend particulièrement deux
sortes principales, d'après la différence du grain,
savoir:

1. La Pierre à chaux grenue, le Marbre grec ou
salin. (all. kœrniger Kalkstein, salinischer
Marmor
)

Ordinairement blanche (parfois d'un blanc de
neige éblouissant), ou au moins seulement de
couleurs pâles; d'une seule couleur (point mar-
brée); transparente au moins aux bords; trem-
blotante sur la cassure, quelquefois comme du
sucre cassé; le grain variant pour la forme et la
grosseur; parfois à gerçures ou à soufflures, etc.
C'est à cause de ces différens caractères qu'on
peut la regarder comme l'espèce moyenne, entre
le spath calcaire informe d'un côté, et la pierre
à chaux compacte de l'autre. Cette sorte renferme
très-rarement des pétrifications, mais on trouve
quelquefois dans le marbre de Carrare des cris-
taux de roche limpides; on s'en sert en sculp-
ture et pour l'architecture, particulièrement on
employe les sortes magnifiques de bianco antico,
et parmi celles-ci le para antico si connu (ce
dernier est transparent comme de la cire blan-
chie, et pèse 2837).

[Seite 261]

Une variété singulièrement remarquable, c'est
le marbre sablonneux flexible, d'un blanc jau-
nâtre, de la vallée Levantine sur le Saint-Gothard.
Ce marbre est flexible lorsqu'il se trouve en tables
point trop épaisses; il se dissout difficilement dans
les acides, et lorsqu'on frappe dessus dans l'obs-
curité, il donne une lueur phosphorique.

C'est à ce marbre sablonneux que ressemble
à l'égard de sa texture lâche, parfois friable, la
matrice de la trémolite de Saint-Gothard (voyez
page 249); et à cette matrice ressemble encore
davantage le marbre beaucoup plus désagrégé
(Marmo arenaceo) du Vésuve.

La Dolomie. Chaux carbonatée aluminifère.
Hauy. (Marmor tardum. Linn.) Appartient
aussi à la pierre à chaux grenue, à cause de son
grain presque toujours salin; elle est presque tou-
jours d'un blanc grisâtre, plus dure que d'autre
marbre, de sorte que parfois elle étincelle contre
l'acier; elle fait à peine une effervescence sensible
avec les acides, et parfois répand une lueur phos-
phorique lorsqu'on frappe dessus. Les parties cons-
tituantes de la dolomie sont, suivant Saussure
le jeune,

Chaux, 44,29.
Alumine,   5,86.
Magnésie,   1,4.
Acide carbonique, 46,1.
Fer,   0,74.
[Seite 262]

Elle se trouve, entr'autres endroits, dans la
Lombardie et le pays de Salzbourg.

2. La Pierre à chaux, et le Marbre compacte.
Chaux carbonatée compacte, Hauy. (all. dich-
ter Kalkstein und Marmor
)

Comme pierre à chaux commune, ordinai-
rement grise dans diverses nuances; mais comme
marbre à grain fin, susceptible de poli, pres-
que de toutes les couleurs unies, ainsi que mar-
brée, veinée, panachée de toutes les manières.

Parmi les marbres d'une seule couleur, on re-
marque les sortes antiques, connues sous le nom
de giallo, rosso, nero, etc.; parmi ceux de
deux couleurs, le pavonazzo, blanc avec des
bandes rouges; parmi ceux à trois couleurs, le
fioritto, flambé de blanc, de rouge et de jaune;
parmi ceux à quatre, le broccatello, blanc,
rouge, jaune et gris, etc.; également parmi ceux
qui ont des dessins particuliers, on distingue le
marbre dendritique (alberino; all. Dendriten-
marmor
) le marbre à ruines (cifadino rude-
rato;
all. Ruinenmarmor, etc.); quant à ceux
qui renferment des corps étrangers, les plus re-
marquables sont les marbres à pétrifications, et
parmi ces derniers, nommément le lumachelle
pu marbre coquillier (lumachella; all. Muschel-
marmor
), et les marbres coralliformes (Coral-
[Seite 263] lenmarmor
), auxquels appartient la pietra stel-
laria.

Il est des marbres (les brèches) qui sont com-
posés de débris d'autres sortes de marbres ci-
mentés ensemble; quelques autres sont traversés
de fossiles talqueux, soit marbrés comme le pol-
zevera,
ou flambés comme le beau cipollin anti-
que.

En général la pierre à chaux compacte a une
cassure shisteuse; parfois elle se délite en feuillets
shisteux.

Sa pesanteur moyenne, 2675.

Elle passe à la pierre marneuse.

Cette pierre forme de grandes chaînes de mon-
tagnes à couches répandues dans toute l'étendue
du monde, lesquelles sont recouvertes ordinaire-
ment sur leur côté extérieur (rarement à une pro-
fondeur considérable) de pétrifications ordinaires,
où l'on trouve un très-grand nombre d'animaux
marins du monde antérieur.

L'Oolithe. Chaux carbonatée globuliforme.
Hauy. (all. Rogenstein; lat. Hammites) Doit être
considerée comme une variété particulière de la
pierre à chaux, et il ne faut pas la confondre avec
la pisolithe. Ces oolithes sont de petites boules cal-
caires accumulées en masses si énormes, qu'elles
forment des montagnes entières; ces boules sont
cimentées par une matière calcaire ou marneuse.

[Seite 264]

C'est à cette variété qu'appartiennent nommé-
ment les sortes de pierres à bâtir, si connues en
Angleterre, le portlandstone, purbeckstone et
bathstone.

X. La Marne. Argile calcarifère. Hauy. (all.
Mergel; angl. Marl; lat. Marga)

Est un mélange intime de chaux, d'argile, de
sable, etc.

Elle est ordinairement grise, passant à d'au-
tres couleurs peu marquantes; elle est opaque;
ses degrés de cohésion et de solidité varient.

On en distingue trois sortes principales, d'après
cette variation.

1. La Marne terreuse. (all. erdiger Mergel)

Plus ou moins cohérente; maigre; communé-
ment rude au toucher; légère; se divise dans
l'eau, pompe à l'air l'humidité, et se décompose
plus ou moins tard. On distingue les variétés d'a-
près leur partie prédominante, la marne cal-
caire, par exemple, la marne argileuse, etc.;
c'est aussi d'après cette partie qu'on l'emploie à
améliorer différentes sortes de terrains.

2. Le Tuf marneux. (all. Mergeltuff,
Tuchstein
)

D'une texture lâche, pertuisée, parfois comme
spongieuse; sa cassure est ordinairement ter-
[Seite 265] reuse; il ne se divise pas à l'air, au contraire,
il s'y endurcit. Il est presque toujours rempli de
restes de corps végétaux qui y ont été incrustés;
et particulièrement d'empreintes de feuilles, de
racines et de roseaux (les ostéocolles). Dans
quelques pays on y trouve de petits coquillages
fluviatiles, et dans d'autres des testacées marins
calcinés. Il forme çà et là de grands lits de couches
meubles
basses, dans lesquelles se trouvent fré-
quemment les restes des éléphans fossiles, des rhi-
nocéros, des tortues et des autres animaux des
Indes, que l'on déterre à présent en si grande
quantité en Allemagne.

3. La Pierre marneuse, la Marne endurcie.
(all. Mergelstein)

Compacte, et parfois en masse, parfois shis-
teuse; la dernière variété souvent dendritique;
se présentant aussi sous diverses figures singu-
lières (les noyaux de marne, all. Mergelnüsse),
a une cassure terreuse. Elle forme le passage à
la pierre à chaux compacte, parfois aussi au
tuf volcanique.

Je dois remarquer particulièrement la pierre
marneuse sablonneuse qui se trouve près de
Jena, et que le frottement rend phosphorescente,
ainsi que les dés de Van Helmont (marne
sphéroïdale cloisonnée. Hauy. angl. Waxen-
[Seite 266] vein,
lat. Ludus Helmontii), dont la forme est
très-singulière. Ce dernier fossile se trouve en
peu d'endroits, comme, par exemple, à Anvers
et en Franconie; il est composé de cubes de pierre
marneuse brun de foie, qui sont séparés les
uns des autres par des cloisons de tuf calcaire
compacte de couleur grise, et qui parfois for-
ment des masses sphéroïdales grosses comme la
tête.

XI. Le Shiste marneux bitumineux. Chaux car-
bonatée bituminifère. Hauy. (all. bituminoser
Mergelschiefer
)

Pénétré plus ou moins de bitume; communé-
ment noir grisâtre; opaque; tremblotant; shisteux;
fréquemment avec des empreintes de poissons
d'eau douce (tel est le shiste de Riegelsdorf,
d'Eisleben); parfois aussi avec des empreintes
de végétaux, mais qui sont différentes de celles
qui se trouvent dans l'argile shisteuse; il con-
tient parfois, mais rarement, des animaux ma-
rins inconnus (comme, par exemple, celui près de
Boll en Souabe, renferme le pentacrinit colos-
sal ou palmier marin fossile* (helmintho-
lithus portentosus
Linn.)

[Seite 267]

Souvent il contient beaucoup de enivre, et on
le nomme alors ardoise cuivreuse (all. Kupfer-
schiefer,
angl. Staty copperore). Il forme par-
fois des couches considérables, qui composent
un objet important de l'exploitation des mines.

XII. La Pierre puante. Chaux carbonatée fétide.
Hauy. ( lat. Lapis suillus, all. Stinkstein)

Communément grise; d'une couleur moyenne
entre le jaunâtre d'un côté, et le noir de l'autre;
presque toujours opaque, très-rarement trans-
parente; cassure pour l'ordinaire terreuse, par-
fois écailleuse; quelquefois de la nature du mar-
bre, susceptible de prendre un poli; le plus sou-
vent informe, et soit en masse, soit shisteuse,
rarement agrégée en parties colonnaires spathi-
ques. Lorsqu'on la racle, ou qu'on la raye for-
tement, elle a l'odeur de la corne brûlée. Elle
contient fréquemment des pétrifications, et aussi
bien des corps inconnus du monde antérieur,
sur-tout des bélemnites, que des corps organi-
sés des deux règnes de la création actuelle
(par exemple, le shiste puant d'Œningue).

B. Chaux sulfatée. (all. Schwefelsaure Kalk-
arten
)

Les différentes espèces de cette division du
genre calcaire, sont au total analogues aux pré-
[Seite 268] cédentes; seulement elles sont, cœteris paribus,
beaucoup plus tendres.

XIII. La Sélénite. (all. Gypsspath, Selenit,
Fraueneis, Marienglas,
ital. Scagliola)

Parfois sans couleur; limpide; mais le plus
souvent blanchâtre, passant au gris de fumée,
au jaune de miel, etc., et plus ou moins dia-
phane; parfois éclat nacré; texture feuilletée;
un peu flexible, mais sans élasticité sensible; se
laisse diviser aisément par le couteau; fréquem-
ment informe; parfois aussi cristallisée*, particu-
lièrement en lentilles, ou en tables rhomboïdales
à bords bisellés; souvent aussi de différentes
manières, comme cristaux jumeaux; quelque-
fois, mais rarement, en prisme octolatère avec
une pointe également octolatère; elle contient,
suivant Bergmann,

Chaux, 32.
Acide sulfurique, 46.
Eau, 22.
XIV. Le Tuf gypseux. (all. Gypssinter)
[Seite 269]

Comme le tuf calcaire, soit en stalactites, ou
en incrustations, ou bien en croûte sur d'autres
corps; parfois fibreux, parfois compacte. Cette
dernière sorte a parfois la nature de l'albâtre.

XV. La Farine fossile. Chaux sulfatée terreuse.
Hauy. (all. Gypsmehl, lat. Farina fossilis)

Ressemble au lait-de-lune; parfois blanche de
neige, tournant parfois au grisâtre, etc., pulvé-
rulente. Se trouve dans les crevasses des mon-
tagnes de gypse.

XVI. Le Gypse. (all. Gypsstein)

Communément blanc ou grisâtre; aussi pour-
tant d'autres couleurs, le plus souvent peu mar-
quantes; plus ou moins transparent; toujours in-
forme.

J'en remarquerai les trois sortes suivantes.

1. Le Gypse lamelleux. Chaux sulfatée lamel-
leuse. Hauy. (all. schuppiger Gypsstein, lat.
Gypsum lamellosum)

Communément gris de fumée, parfois rouge
de brique; peu transparent; lamelleux, passant
parfois au feuilleté. Sa pesanteur, 2167. Kirwan
y a trouvé,

[Seite 270]
Acide sulfurique, 30.
Eau, 38.

Il est mêlé parfois d'une manière plus intime
ou plus grossière avec d'autres fossiles, par
exemple, avec du quartz (près de Wisbaden),
avec de la pierre de corne (près de Montmar-
tre*); il renferme souvent d'autres fossiles,
qui parfois sont implantés dans sa substance ex-
clusivement; comme, par exemple, celui près
de Lunebourg renferme le boracit, celui d'Ar-
ragon l'arragonite, celui de Galice de petits
cristaux de quartz brun de cannelle (les fos-
siles appelés improprement hyacinthes de Com-
postelle
).

2. Le Gypse fibreux. Chaux sulfatée fibreuse.
Hauy. (all. Strahlgyps, Katzenstein, lat.
Gypsum fibrosum, Lapis inolithus)

Ordinairement blanc; transparent; dans la cas-
sure transversale fibreux à fibres tantôt droi-
tes, tantôt courbes; pour l'ordinaire tremblo-
tant; parfois éclat nacré, parfois friable; com-
[Seite 271] munément en lits peu épais. Sa pesanteur, 2305.

3. Le Gypse compacte, l'Albâtre. Chaux sulfatée
compacte. Hauy. (all. Alabaster, lat. Gyp-
sum densum
)

Parfois d'un blanc éblouissant, mais aussi de
diverses autres couleurs, cependant le plus sou-
vent troubles, allant jusqu'au noir; quelquefois
rubanné ou veiné, marbré, etc.; le blanc est
parfois fortement transparent; mat; cassure pas-
sant de l'écailleuse dans la terreuse.

XVII. La Pierre hépatique gypseuse. (all. Gyps,
Leberstein
)

Comprend les gypses et les sélénites pénétrés
de bitume, qui ont de l'analogie avec la pierre
puante, et qui par le frottement exhalent une
odeur de foie de soufre. Ils sont ordinairement
gris de fumée.

C. Chaux fluatée. (all. Spathsaure) Kalk-
arten
)
XVIII. Le Spath fluor. (all. Flussspath)

Tire son nom de l'usage auquel on l'emploie
dans les fonderies. Il offre la plupart des cou-
leurs des gemmes; parfois, mais rarement, il
n'est pas coloré; il est plus ou moins diaphane;
son éclat est vitreux; sa texture est spathique;
[Seite 272] parfois on le trouve informe; quelquefois, mais
rarement, il est grouppé en parties colonnaires
(le Honeycomb spat du Derbyshire); il se
cristallise fréquemment, particulièrement en cu-
bes; rarement en doubles pyramides quadrilatères.
Le plus souvent il est susceptible de prendre un
poli.

La pesanteur du spath fluor vert d'émeraude,
3181.

Ses parties constituantes sont, suivant Kirwan,

Chaux, 57.
Acide fluorique, 16.
Eau, 27.

Emietté sur des charbons brûlans, il devient
phosphorescent pour l'ordinaire avec une lueur
verte. Cette propriété distingue particulièrement
un spath fluor violet et blanc verdâtre de Nert-
schinsk
(nommé pour cela Chlorophane, all.
Pyrosmaragd) (qui, déjà en assez grands mor-
ceaux), et sans éclater au feu, prend une belle
couleur d'émeraude.

Le fluor compacte se distingue seulement par
l'absence de la texture spathique; il se trouve
communément blanc verdâtre ou bleuâtre; il est
foiblement transparent, a une cassure tremblo-
tante; est informe. On le trouve principalement
dans le Derbyshire, et à Strasberg sur le Harz.

XIX. Le Fluor terreux. (all. Flusserde)
[Seite 273]

Communément blanc grisâtre; parfois pulvé-
rulent; farineux; parfois d'une consistance cré-
tacée; maigre, un peu tachant; jeté sur les cen-
dres chaudes, il répand la même lueur verte
que le spath fluor, duquel il provient probable-
ment par décomposition; mais outre l'acide fluo-
rique, il contient aussi un peu d'acide phospho-
rique. On le trouve près de Sigeth en Hongrie,
et dans l'Andalousie.

D. Chaux phosphatée. (all. Phosphorsaure.
Kalkarten
)
XX. L'Apatite, la Chrysolithe du commerce.
Vauquelin. (all. Apatit)

De diverses couleurs, presque comme le spath
fluor, seulement plus pâle; ordinairement dia-
phane; éclat vitreux; cassure transversale feuil-
letée, cassure longitudinale passant dans la con-
choïde; ordinairement cristallisée, le plus souvent
en prismes sextilatères avec diverses variations.

Sa pesanteur, 3218.

Ses parties constituantes sont,

suivant Klaproth, suivant Vauquelin,
Chaux, 55. Chaux, 54,25.
Acide phosphorique, 45. Acide phosphori-
que,
45,75.
Et un peu d'oxyde de
manganèse,

[Seite 274]

Emietté sur des charbons, il est phosphorescent,
et jette une lueur verte. On le trouve particuliè-
rement dans les minières d'étain, près d'Ehren-
friedersdorf et de Schlackenwald.

L'Asparagolithe d'Espagne (all. Spargelstein.
Werner), et le Moraxite de Norwège, ap-
partiennent à cette espèce.

XXI. La Pierre calcaire phosphorique. (all.
Phosphor-Kalkstein)

Est à l'apatite, comme le gypse est à la sélé-
nite. Elle se trouve informe, parfois en masse;
parfois fibreuse.

Il y en a deux sortes fondées sur cette dis-
tinction, savoir:

1. La Pierre calcaire phosphorique massive.
(all. derber Phosphor-Kalkstein)

D'un blanc jaunâtre; opaque; cassure terreuse;
grain maigre; cassure écailleuse, qui parfois
passe aussi dans la fibreuse; demi-dure; pesante;
rayée dans l'obscurité avec un fer tranchant,
elle donne une raclure luisante, et émiettée sur
des charbons, elle répand une lueur verte, comme
l'apatite. Elle se trouve près de Truxilla, en Es-
tramadoure, dans des couches alternantes de
quartz commun.

2. La Pierre calcaire phosphorique fibreuse.
(all. Faseriger Phosphor-Kalkstein)
[Seite 275]

D'un blanc grisâtre, passant parfois au rou-
geâtre, etc., peu transparente; sur la cassure
transversale, fibreuse à fibres tantôt droites,
tantôt courbes, presque comme le gypse fibreux;
également en couches peu épaisses. Se trouve
près de Schneeberg.


VIII. GENRE STRONTIANIQUE.
(All. Strontiangeschlecht.)

Feu Crawford et M. Sulzer à Ronnebourg,
ont reconnu les premiers la strontiane pour une
terre élémentaire particulière: une de ses pro-
priétés principales est de former avec l'acide
muriatique des cristaux en aiguilles, et sa com-
binaison avec ce sel, dissoute dans l'alcohol, brûle
avec une flamme purpurine. Sa dissolution dans
l'acide nitrique donne des cristaux sextilatères
épais et en tables.

Cette terre se trouve combinée avec deux es-
pèces d'acides, avec l'acide carbonique et l'acide
sulfurique. Ainsi

A. Strontiane carbonatée. (all. Kohlensaure
Strontianart
)
I. La Strontianite. (all. Strontianit)

Ordinairement d'un vert d'asperge pâle, par-
[Seite 276] fois blanchâtre; transparente, tremblotante, éclat
parfois vitreux, fibreuse, parfois groupée en
parties colonnaires; se brise généralement en
fragmens cunéiformes; ordinairement informe;
très-rarement en cristaux séparés, en forme
d'aiguille.

Sa pesanteur, 3591. Licht.

Elle contient (suivant Kloproth)

Strontiane, 69,50.
Acide carbonique, 30.
Eau,   0,50.

Elle est demi-dure; on la trouve à Strontian
en Ecosse, incrue, le plus souvent dans du spath
pesant.*

B. Strontiane sulfatée. (all. Schwefelsaure
Strontianarten
)
II. Le Célestin. (all. Cœlestin)

Bleu grisâtre; fibreux dans la cassure trans-
versale; éclat soyeux; en couches environ de l'é-
[Seite 277] paisseur du doigt (presque comme le gypse
fibreux); sa pesanteur, 3714. Licht.

Ses parties constituantes sont (Klaproth)

Strontiane, 58.
Acide sulfurique, 42.

Se trouve en Pensilvanie, près de Pittsbourg.

Il y a une autre sorte encore anonyme*,
qui se trouve en Sicile sous la forme de stalac-
tites de couleur blanche. Sa cassure transversale
est rayonnée à rayons divergens, et sa surface
extérieure est garnie de pyramides quadrilatères
aplaties en largeur.

La strontiane se trouve aussi, mais en pe-
tite quantité, dans quelques variétés de spath
pesant.


IX. GENRE BARYTIQUE.

La terre pesante ou barytique (terra ponde-
rosa, barytes
), qui caractérise ce genre, a été
découverte par Bergmann, comme une terre
élémentaire, et elle tire son nom de sa pesan-
teur spécifique considérable, qui égale 4000.
Ainsi que la chaux, elle devient caustique après
avoir été brûlée; elle se vitréfie dans une tem-
pérature élevée; combinée avec l'acide sulfu-
[Seite 278] rique, elle forme le spath pesant, et elle est pré-
cipitée par la lessive de sang de ses dissolutions
dans les acides nitrique et muriatique.

La baryte se trouve, ainsi que la strontiane,
combinée avec l'acide carbonique et l'acide sul-
furique.

A. Baryte carbonatée. (all. Kohlensaurer Baryt)
I. Le Wilhérit. (all. Wilherit)

Blanc, passant au grisâtre, parfois au rou-
geâtre, transparent, ressemble presque à l'alun
dans tout son aspect extérieur, a un éclat gras;
est communément informe, se brise en fragmens
cunéiformes, striés, à raies foiblement diver-
gentes sur la cassure longitudinale; est très-rare-
ment cristallisé; et quand il l'est, c'est le plus
souvent en prisme sextilatère, avec un pointement
aussi sextilatère.

Sa pesanteur, 4371. Licht.

Ses parties constituantes, suivant Kirwan,
sont:

Baryte, 78.
Acide carbonique, 20.

Se trouve particulièrement dans les minières de
plomb, à Anglezark, près de Chorley, dans le
Lancashire et à Steinbauer, dans la Styrie supé-
rieure. Pris intérieurement, ce fossile est un
[Seite 279] poison pour les animaux à sang chaud; mais
décomposé convenablement et à petites doses, il de-
vient comme les autres poisons un remède efficace.

B. Baryte sulfatée. (all. Schwefelsaure Baryt)
II. Le Spath pesant. (all. Schwerspath, angl.
Cawk, ponderous Spar)

Ordinairement d'une texture spathique; mais
outre cela fibreux, comme quelque sélénite; et
compacte, comme quelque spath fluor.

Cette différence a fondé les trois sortes sui-
vantes:

1. Le Spath pesant lamelleux ou ordinaire.
(all. gemeiner Schwerspath)

Communément blanc, mais passant aussi dans
diverses autres couleurs, mais seulement peu
marquantes, plus ou moins transparent, par-
fois opaque, différente nature d'éclat, fréquem-
ment informe, parfois en couches à lames épais-
ses, mais aussi se présentant sous des cristalli-
sations très-variées, soit en prismes ou en tables,
le plus souvent quadri-ou sextilatères avec dif-
férentes sortes de bisellement ou de pointement.
Les prismes sont parfois aiguillés, tel est, par
exemple, le spath eu barres (Baryte sulfatée
bacillaire. Hauy. all. Stangenspath). Les tables
sont souvent sextilatères avec les bouts bisellés,
[Seite 280] qui, parfois à leur tour sont appointis par de
petites facettes. On trouve aussi parfois le spath
pesant en double pyramide quadrilatère; il s'offre
aussi quelquefois en très-petits cristaux en forme
de table, enfilés presque comme les grains d'un
chapelet (le spath pesant capilliforme), ou bien
grouppé sous des figures singulières très-variées
(le spath pesant en crête de coq).

Sa pesanteur, 4430.

Bergmann y a trouvé,

Baryte, 84.
Acide sulfurique, 13.
Eau,   3.

Souvent il y a trouvé aussi un peu de stron-
tiane.

Le spath pesant se trouve fréquemment dans
les filons, où il fait une des gangues les plus
communes de plusieurs mines, mais on le ren-
contre aussi çà et là dans les montagnes à cou-
ches.

Le spath pesant en gerbes ou en bouquets (all.
Æhrenstein, à tort, Strausasbest, lat. Lapis
acerosus)
nous offre une variété remarquable. C'est
un spath blanc grouppé comme un bouquet d'épis,
avec lequel sa matrice d'un gris de cendre et de
la nature de l'argile est pour ainsi dire incrue.
On le trouvoit autrefois près d'Osterode.

2. Le Spath pesant fibreux. Baryte sulfatée
radiée. Hauy. (all. Faseriger Schwerspath)
[Seite 281]

D'une texture fibreuse sur la cassure transver-
sale; se présente sous différentes variétés, parmi les-
quelles la plus connue est la pierre de Bologne.
Elle est d'un gris de fumée peu transparent, et se
trouve en rognons arrondis, comme applatis
(ressemblant ordinairement pour la grandeur et
la forme à des figues sèches). Sa pesanteur, 2440.
Ses parties constituantes sont, suivant Arvidson,

Baryte sulfatée, 62.
Silice, 16.
Chaux sulfatée,   6.
Alumine, 14,15.
Oxyde de fer,   0,25.
Eau,   2.

Elle se trouve uniquement sur le mont Pa-
terno, près de Bologne. C'est avec cette variété du
spath pesant, que l'on a fait d'abord les subs-
tances phosphorescentes connues sous le nom
de pierres ou phosphores de Bologne.

3. Le Spath pesant compacte. (all. Dichter
Schwerspath
)

Gris de fumée jaunâtre, rouge de brique,
communément transparent seulement aux bords,
ou dans ses écailles, cassure matte, pour l'or-
dinaire écailleuse, informe. L'analyse du spath
[Seite 282] pesant compacte du Rammelsberg sur le Hartz,
a donné à Westrumb,

Baryte et strontiane, 83,5.
Silice,   6,5.
Alumine,   1,5.
Chaux sulfatée,   2,0.
Eau et bitume,   2.

Il se trouve, comme j'ai dit, dans le Rammels-
berg, ainsi que dans le Derbysbire.

III. Le Spath pesant terreux. (all. Schwer-
spatherde
)

Ordinairement gris jaunâtre, terreux, maigre,
rude. Se trouve particulièrement massif, près de
Paris. On le rencontre aussi çà et là sur des dru-
ses de spath pesant ordinaire.

IV. La Pierre hépathique barytique, le Spath
pesant bitumineux. Baryte sulfatée fétide.
Hauy. (all. Schwer Leberstein, bituminoser
Schwerspath,
lat. Lapis hepaticus. Cron-
stedt
)

Parfois noir brunâtre, parfois jaune grisâtre,
transparente seulement aux bords ou opaque,
éclatante, en rognons ou en morceaux informes
à coins obtus. Lorsqu'on la racle ou la raie
avec du fer, elle répand une odeur de foie de
soufre. Elle se trouve particulièrement à An-
drarum en Suède, et à Kongsberg en Norwège.

Aperçu des roches montagnistiques les
plus remarquables
.

[Seite 283]

§ 245.

Nous avons considéré jusqu'à présent les ter-
res et les pierres comme des fossiles homogè-
nes (mécaniquement simples), mais on trouve
fréquemment des fossiles de différentes espèces,
et même de différens genres mêlés intimement
entre eux d'une manière variée, mais cepen-
dant déterminée, et le plus souvent formant des
masses et des couches considérables; en consé-
quence il est très-important, particulièrement
pour la partie géognostique de la minéralogie, de
réduire aussi en une sorte d'aperçu systématique
ces roches composées d'espèces de fossiles hétéro-
gènes.

§ 246.

Cependant nous nous bornerons ici simple-
ment à ces roches qui, ayant les proportions
de leur mélange qu'elles doivent avoir, forment
des couches entières; nous exclurons celles dans
lesquelles se trouve quelquefois ou isolément un
fossile implanté, pour ainsi dire, dans un autre
[Seite 284] (comme, par exemple, le cristal de roche se
présente quelquefois dans le marbre de Carrare,
page 260); nous ne parlerons pas non plus de
ces fossiles de nouvelle création, que l'on trouve
déposés dans les cavités et dans les geodes d'une
pierre plus ancienne (comme, par exemple, on
rencontre du tuf calcaire dans d'anciennes sco-
ries ou laves).

§ 247.

Ces substances connues proprement sous le
nom de roches, peuvent se ranger, d'après la
différence de combinaison de leurs parties cons-
tituantes, sous trois classes principales, savoir:

A. Celles où les différentes parties mélangées,
lors de leur précipitation simultanée de leur
fluide primordial (§ 228), se sont mêlées
originairement les unes dans et avec les autres,
sans un ciment particulier (comme dans le gra-
nit, par exemple, dont, par cette raison, des mor-
ceaux polis ressemblent, pour ainsi dire, à une
mosaïque).

B. Celles où des fragmens isolés de fossiles
ont été comme pétris dans une pâte première,
ou une masse principale d'autres substances pier-
reuses (le porphyre).

C. Enfin celle où des grains et des cailloux
[Seite 285] roulés, agrégés ensemble intimement, ont été
comme agglutinés par un ciment (les brèches
et les grès).

Dans les deux premières classes, les parties
constituantes sont de la même formation; mais
dans la troisième, au contraire, il faut que les
grains et les cailloux roulés aient été formés
d'abord, avant qu'ils aient été agglutinés par
un ciment.

§ 248.

J'ai essayé, autant qu'il m'a été possible, de
diviser les sortes principales dans les sous-sortes
suivantes.

a. La sorte proprement dite dans laquelle
entrent simplement les substances qui
doivent proprement la composer, comme,
par exemple, le granit proprement dit,
composé de feldspath, de quartz et de
mica.

b. Les fausses sortes, qui, au lieu de l'une
ou de l'autre des substances qui doivent
proprement les composer, en contien-
nent telle ou telle étrangère.

c. Les sortes surmélangées, qui, outre leurs
substances propres, en contiennent en-
core d'étrangères.

[Seite 286]

d. Les demi-sortes, auxquelles manque
l'une ou l'autre de leurs substances pro-
pres, sans qu'une substance étrangère
en ait pris la place.


A. Roches montagnistiques dont les substances
sont originairement incrues les unes dans
les autres.

I. Le Granit. (all. Granit)

Formant des masses de montagnes, ou seule-
ment stratifié en bancs puissans, mais variant
extrêmement, soit pour la finesse ou la grossiè-
reté du mélange, soit pour la proportion inégale
de ses parties constituantes, soit aussi pour le
plus ou moins de solidité du grain.

a. Le Granit proprement dit. (all. Eigentli-
cher Granit.
lat. Syenites.* Plin.)
[Seite 287]

Comme j'ai déjà dit, composé seulement de
feldspath, de quartz et de mica; tel est, par exem-
ple, le granito rosso antique; tel est le bloc énorme
que l'on trouva dans un marais près du golfe
de Finlande, et que, quoiqu'il pesât trois millions
de livres, l'on transporta à Pétersbourg, pour
servir de base à la statue de Pierre-le-Grand.*

Le fameux pe-tun-tse des chinois, un des prin-
cipaux ingrédiens de leur porcelaine, est égale-
ment un granit proprement dit, dont le feldspath
est en état de décomposition.

b. Faux granit.

Qui, par exemple, au lieu de mica, contient
de l'hornblende; plusieurs sortes antiques appar-
tiennent à cette variété (seulement point le véri-
table Syénite).

c. Granit surmélangé.
[Seite 288]

Qui, par exemple, outre le feldspath, le quartz
et le mica, contient encore de l'hornblende ou du
schorlite, des grenats, du corindon, de la mine
de fer magnétique,* etc.

d. Demi-Granit.

Composé, par exemple, seulement d'hornblende
et de feldspath; la plupart des basaltes antiques
d'Egypte paroissent appartenir à cette variété lors-
qu'elle est mélangée intimement (voyez plus haut,
pag. 228), ou bien composé de feldspath et de
mica, l'avanturine spathique de la mer blanche
(voyez page 214, note *).

II. Le Granit feuilleté, le Gneiss. (all. Gneis)

Ses parties constituantes sont les mêmes que
celles du granit, avec lequel il a aussi beaucoup
d'analogie, et à l'état duquel il passe parfois (sur-
tout par le granit nommé par Saussure, granit
[Seite 289] veiné), mais en général il est stratifié, et même
parfois feuilleté; on le trouve dans les montagnes
à filons. Il offre du reste les mêmes sortes que le
granit.

a. Gneis proprement dit. (all. eigentlicher
Gneis
)

Composé de mica, de feldspath et de quartz;
très-souvent contenant des minérais; est, sur-tout
dans les mines de Misnie, une des gangues les plus
communes des mines métalliques.

b. Faux Gneis. (Aftergneis)

Composé, par exemple, d'hornblende, de feld-
spath, et de mica.

c. Gneis surmélangé. (all. übermengter Gneis)

Contenant, par exemple, des grenats ou du
shorl noir, du strahlstein, etc.

d. Demi-Gneis. (all. Halbgneis)

Composé de mica et de feldspath, ou de mica
et de quartz; dans cette dernière variété il passe
alors au shiste micacé, mélangé intimement.

III. Le Shiste micacé. (all. Glimmerschiefer)

Les parties constituantes de cette roche mon-
tagnistique sont, à proprement parler, unique-
ment du quartz avec du mica qui y domine, et
[Seite 290] offrant une texture shisteuse. Elle contient fré-
quemment des mines métalliques, et parfois de
l'alun; ses sortes sont:

a. Le Shiste micacé proprement dit. (all. eigent-
licher Glimmerschiefer
)

Quelques-uns de ces shistes sont nommés, à
cause de leur usage pour les forges, gestellstein,
saxum fornacum
.

b. Le Shiste micacé surmélangé. (all. über-
mengter Glimmerschiefer
).

Mêlé souvent de grenats (la sorte nommée
Murkstein).

B. Roches montagnistiques dans lesquelles des
morceaux séparés de certains fossiles se trouvent
comme empâtés dans une masse principale (ou
base) homogène.

IV. Le Porphyre. (all. Porphyr, ital. Porphido)

La base est différente; c'est fréquemment, par
exemple, de l'hornstein, ou bien aussi de l'argile
endurcie, ou du trapp, ou du pechstein, etc.; il
appartient pour l'ordinaire, comme les deux pré-
cédens, aux roches des montagnes à filons, et il
se trouve le plus souvent en masses, cependant
parfois aussi en boules.

a. Porphyre proprement dit. (all. eigentlicher
Porphyr
)
[Seite 291]

Feldspath et hornblende mélangés dans une des
pâtes dont j'ai déjà parlé.

Le porphyre connu sous le nom de porphyre
antique, et qui est remarquable par sa beauté,
sa dureté singulière, etc., est, comme son nom
l'annonce déjà (porphyre de πορϕηη, purpura),
d'un brun rouge, et a une base de la même cou-
leur, qui consiste en une substance pierreuse par-
ticulière, de la nature de l'hornstein, et s'appro-
chant du jaspe. Cette base contient de petits frag-
mens de feldspath compacte et d'hornblende noire,
qu'elle teint en rougeâtre. On le trouve particu-
lièrement dans la basse Egypte, et dans l'Arabie
pétrée.

b. Faux Porphyre. (all. Afterporphyr)

Celui, par exemple, dans la substance duquel
se trouve mélangé, avec l'hornblende, du spath
calcaire au lieu de feldspath, comme dans quel-
ques fossiles appelés improprement anciennes
laves du Vésuve
. (Voyez pag. 226).

c. Porphyre sur-mélangé.

Celui qui a plus de deux sortes de parties cons-
tituantes dans sa pâte.

Tel est, par exemple, le Graustein d'Hongrie
[Seite 292] (Saxum metalliferum. Deborn), qui est com-
posé d'hornblende, de feldspath, de mica, et
parfois de quartz, enveloppés dans une pâte d'ar-
gile endurcie. On le trouve dans la basse Hon-
grie, où il forme la principale montagne à filons,
et la matrice de la plupart des mines d'or et d'ar-
gent de ce pays.

d. Demi-porphyre. (all. Halbporphyr)

Avec une seule substance mélangée dans sa
pâte.

Tel est le porphyre antique d'Egypte (nommé
improprement Serpentino verde antico), dont
la pâte vert de poireau, de la nature de l'horn-
stein, et s'approchant du jaspe, teint en vert pâle
d'assez gros fragmens de feldspath qui y sont en-
veloppés.

V. Le Porphyre shisteux. (all. Porphyrschiefer,
Hornschiefer
)

La pâte est parfois de la nature de l'hornstein;
parfois elle s'approche du shiste siliceux. Elle
enveloppe ordinairement de très-petits grains de
feldspath, de quartz, etc.; la texture, comme
le nom déjà l'indique, est shisteuse.

C'est à cette espèce qu'appartient particuliè-
rement la pierre résonnante. (Voyez page
563).

C. Roches composées de grains et de cailloux
roulés, agrégés intimement, qui sont unis
ensemble comme par un ciment (agglutinés).

[Seite 293]
VI. Les Brèches. (all. Bresche, ital. Breccia)

Ce sont des cailloux roulés et des fragmens
d'une forme inégale, enveloppés dans une masse,
pour l'ordinaire de la nature du grès. Le ci-
ment qui les lie offre autant de variétés que les
parties mélangées qui les composent: mais ce
ciment est toujours massif, point d'une texture
shisteuse.

On distingue parmi les sortes particulièrement
remarquables:

Les Poudingues (all. Puddingstein); une masse
de grès pour l'ordinaire jaune grisâtre, liée par
un ciment quartzeux, et dans laquelle des cail-
loux roulés de pierre-à-feu, de shiste silicé, etc.,
se trouvent incrus solidement*. On les trouve
particulièrement en Angleterre. Le plus beau est
celui près Saint-Albans, dans le comté d'Her-
fort
.

En second lieu, le sol mort ou stérile rouge
(ce que les mineurs allemands appellent das
[Seite 294] rothe todte Liegende. C'est ordinairement une
masse de grès très-ferrugineux, lié par un ci-
ment argileux, et dans lequel du quartz, du
shiste siliceux se trouvent mélangés, plus ou
moins intimement, en grains de forme inégale.
Il forme ordinairement la dernière de toutes les
couches dans les mines; mais parfois aussi il
forme des montagnes entières, sur-tout dans la
Suisse: la Nagelfluhe de ce pays est de cette
sorte.

Enfin le Grès gris (all. Grauwack). C'est une
masse de grès ordinairement gris, lié par un
ciment argileux, et dans lequel du quartz en
cailloux roulés ou en grains, d'une forme très-
inégale, et parfois d'une très-différente grosseur,
se trouve mélangé plus ou moins solidement. Il
passe au grès, et nommément à celui qu'on
trouve près des couches de houille, et que l'on
nomme pour cette raison grès charbonneux (all.
Kohlensandstein), pour le distinguer du grès
ordinaire. Il constitue la plus grande partie des
montagnes à filons du Hartz.

VII. Les Brèches shisteuses. (all. Breschen-
schiefer
)

Elles ont les mêmes parties constituantes que
les brèches dont je viens de parler, mais leur
texture est shisteuse.

[Seite 295]

Tel est, par exemple, le grès gris shisteux (all.
Grauwackenschiefer) qui, dans plusieurs par-
ties du Hartz supérieur, sur-tout à Burgstetter-
zug
, près de Clausthal, contient des empreintes
semblables à des roseaux*.

VIII. Le Grès. (all. Sandstein)

Quartz en grains, le plus souvent de forme
égale
, aglutinés fortement ensemble. Le ciment
est de différente sorte; il est, par exemple, ou
calcaire, ou argileux, ou ferrugineux; quelque-
fois même il est aussi quartzeux. Dans cette va-
riété, cette sorte de grès passe à l'état de quartz
ordinaire grenu. (Voyez pag.).

a. Grès proprement dit. (all. eigentlicher
Sandstein
)

Parfois en couches puissantes, parfois avec un
grain cristallin, parfois avec des empreintes de
pétrifications du monde antérieur, et cela des
deux règnes des corps organisés; quelquefois
globuleux, etc.

La variété la plus remarquable est la pierre
pliante
ou flexible (all. biegsame Sandstein)
[Seite 296] redevenue de nouveau si célèbre, depuis seize ans,
car on la connoissoit déjà en Europe, dans la
première moitié du siècle précédent*. Elle vient
de Villa-Rica au Brésil, dans la province de
Minas-Geraes. On la trouve par couches min-
ces, mais sans texture véritablement shisteuse.

J'ai fait mention, en parlant du spath cal-
caire (pag. 253), du grès qu'on nomme grès
cristallisé
.

b. Grès sur-mélangé. (all. übermengter
Sandstein
)

Le plus généralement avec du mica.

Mais il contient aussi quelques autres fossiles;
par exemple, outre le mica, il offre de petits
cubes de mine de manganèse brune (tel est
celui qu'on trouve dans la matrice de la mine de
chrome rouge de Beresofsk, à Catharinebourg).

Ou bien de petits grenats, comme dans la
pierre de namiez, grès sur-mélangé avec un ci-
ment quartzeux, qui tire son nom du lieu de sa
carrière, en Moravie.

C'est ici que la roche topase du Schnecken-
stein, dans le Voigtland (pag. 203), doit trou-
ver sa place. Elle paroît composée d'un grès qui
passe au quartz grenu, et qui est traversé de
[Seite 297] shorl commun aiguillé, de quartz ordinaire com-
pacte, parfois aussi de topase informe et d'ar-
gile lithomarge jaune.

IX. Le Grès shisteux. (all. Sandsteinschiefer)

Ce fossile, à cause de sa texture, est au grès
massif, ce que le porphyre shisteux est au por-
phyre; ou bien le grès gris shisteux, au grès
gris, etc.

Ordinairement il est sur-mélangé de mica, et
pour l'ordinaire il en est traversé dans sa cassure
shisteuse, comme nommément dans le York-stone,
le Breming-stone d'Angleterre. Seulement la pro-
portion du quartz au mica, tant à l'égard de la
quantité que de la répartition, varie de plu-
sieurs manières.


SECTION TREIZIÈME.
Des sels minéraux ou fossiles.

[Seite 298]

§ 249.

Les sels en général se distinguent principale-
ment des autres corps, par leur grande facilité
à se dissoudre dans l'eau; par leur saveur spé-
cifique; par leur incombustibilité parfaite, et
par leur forte tendance à se combiner intimement
avec d'autres substances.

§ 250.

Tous les sels minéraux (c'est-à-dire ceux qui
se trouvent fossiles dans la nature), appartiennent
à ceux connus sous le nom de sels neutres ou
composés (all. Mittel-Salzen, lat. salia média,
neutra, composita
). Ce sont les sels qui sont com-
posés d'un acide combiné, ou A. avec un alkali,
ou B. avec une terre nommée alkaline, à cause de
cette faculté de se combiner, ou bien C. avec des
oxydes métalliques.

Remarque. Dans le fond le gypse et les autres
fossiles, formés d'une terre alkaline combinée
[Seite 299] avec un acide, doivent être rangés parmi les sels;
mais leur défaut de saveur, et leur plus grande
difficulté à se dissoudre, permettent qu'au moins,
dans la minéralogie, on les compte parmi les
terres et les pierres.

§ 251.

La division la plus naturelle des sels fossiles est
d'après les différens acides qu'ils contiennent.
Ainsi, d'après cette distinction, on peut les ranger
sous les cinq genres suivans.

I. Sels neutres muriatés.

II. Sels neutres sulfatés.

III. Sels neutres nitratés.

IV. Sels neutres boratés.

V. Sels neutres carbonatés.


I. GENRE MURIATÉ.
(All. Salzsaures Geschlecht).

I. Le Muriate de soude, le Sel gemme. Soude
muriatée. Hauy. (all. Steinsalz, natürliche
salzsaure Soda;
lat. Sal gemmæ, muria
montana
)

Parfois sans couleur et limpide, mais plus fré-
quemment grisâtre; parfois, mais rarement, rouge
[Seite 300] de brique, ou bleu de saphir, etc.; pour l'ordi-
naire plus ou moins transparent; parfois seule-
ment tremblotant, mais parfois éclatant; la cas-
sure, soit compacte, soit feuilletée, soit fibreuse,
soit grenue, ordinairement informe; rarement
cristallisé, et alors en cubes parfois renfermant
des gouttes d'eau.

Sa pesanteur, 2143.

Il contient.

Acide muriatique, 33.
Soude (alkali minéral solide), 50.
Eau, 17.

Il éclate dans le feu en pétillant; il forme par-
fois des bancs puissans et de grandes masses* (les
mines de sel), comme par exemple à Bochnia
et à Wieliczka, près de Cracovie; parfois aussi
il se trouve (comme sel marin) dans les lacs
salés, dont le soleil a fait évaporer l'eau (comme
par exemple près d'Alexandrie en Egypte, et près
du Baical.

II. L'Ammoniac muriaté. (all. natürliches Sal-
miak, salzsaures Ammoniak
, lat. Sal am-
moniacum
)

Blanc grisâtre, parfois jaune à cause du soufre
qu'il contient; offrant pour l'ordinaire seulement
[Seite 301] un tremblotement mat; parfois farineux, par-
fois en petits cristaux non distincts; montre quel-
que ductilité et élasticité.

Sa pesanteur, 1420. Sa saveur est rafraîchis-
sante, piquante, alkaline; sur les charbons, il
s'élève comme une fumée blanche. On le trouve
sur-tout dans les régions volcaniques.


II. GENRE SULFATÉ.
(All. Schwefelsaures Geschlecht).

A. En combinaison avec un alkali.

I. La Soude sulfatée. (all. natürliches Glauber-
salz, schwefelsaure Soda
, lat. Sal mirabile
Glauberi)

Blanchâtre, parfois transparente, parfois ter-
reuse. Elle contient,

Acide sulfurique, 27.
Soude, 15.
Eau, 58.

Saveur salée amère, rafraîchissante, se trouve
souvent près des salines et de la muriate de
soude; elle se présente aussi dans la soude car-
bonatée de Debrezin, près d'Hildesheim, dans
du shiste marneux, etc.

B. En combinaison avec des terres alkalines.
[Seite 302]

II. La Magnésie sulfatée. (all. natürliches Bit-
tersalz, schwefelsaure Talkerde
, lat. Ma-
gnesia vitriolata
)

Ordinairement blanchâtre, transparente; com-
munément en cristaux grouppés, en forme d'ai-
guille. Elle contient,

Acide sulfurique, 33.
Magnésie, 19.
Eau, 48.

Se trouve, entre autres endroits, près de Jena
en Saxe.

III. L'Alumine sulfatée. (all. natürlicher Alaun,
schwefelsaure Thonerde,
lat. Alumen, ar-
gilla vitriolata
)

Communément grisâtre, parfois transparente;
pour l'ordinaire seulement, tremblotante; par-
fois éclat soyeux, quelquefois terreuse.

Sa pesanteur, 2071; et elle contient

Acide sulfurique, 24.
Alumine, 18.
Eau, 58.

Sa saveur est astringente, acerbe, et ensuite
douceâtre. Elle se trouve particulièrement dans
le royaume de Naples; quelquefois sur la lave
altérée aluminifère. On s'en sert principalement
pour la teinture, etc.

C. En combinaison avec des oxydes métalliques.
[Seite 303]

IV. Le Vitriol natif, le Vitriol de fer natif.
(all. natürlicher Vitriol)

Sont des oxydes métalliques sulfatées, parti-
culièrement des oxydes de cuivre, de fer, de zink
et de cobalt; et même le plus souvent, plusieurs
de ces différentes oxydes métalliques sont unies
ensemble; cependant elles tirent leur dénomina-
tion de la partie dominante.

1. Cuivre sulfaté, Couperose bleue. (all. Kupfer-
Vitriol, schwefelsaures Kupfer
)

Bleu, tournant au vert de gris; transparent,
éclat vitreux, le plus souvent stalactiforme. Sa
pesanteur, 2230. Répand dans le feu une flamme
verte. Sa dissolution teint en rouge de cuivre
le fer qui en est frotté. Sa saveur est cuivreuse,
acerbe, astringente, nauséabonde. Se trouve près
de Herrengrund en Hongrie.

2. Fer sulfaté, Couperose verte. (all. Eisenvitriol,
schwefelsaures Eisen
)

Ordinairement vert de gris, mais jaune
d'ocre quand il se décompose; parfois comme un
enduit blanc sur des pyrites sulfureuses; com-
munément transparent, saveur comme celle de
l'encre, acerbe, astringente. Se trouve sur le Ram-
[Seite 304] melsberg
, près de Goslar, mais aussi prés des
volcans, des mines de charbon de terre, etc.*

Deux variétés du fer sulfaté, méritent d'être
remarquées.

a. Le Vitriol de fer capilliforme, l'Alun de
plume. (all. Haarsalz, Federalaun)

Blanc, transparent, ordinairement éclat satiné;
en cristaux capillaires. Se trouve particulièrement
près d'Idria.

b. Le Beurre de montagne, le Beurre fossile.
(all. Bergbutter. russe, Kamenœmaslo)

Jaune, transparent, éclat de cire; feuilleté,
gras au toucher. Se trouve particulièrement en
Sibérie, sur l'Altai, l'Ural, etc.

3. Zink sulfaté, Couperose blanche. (all. Zink-
vitriol, Schwefelsaurer Zink
)

Blanc jaunâtre, tremblotant, cassure ordinai-
rement fibreuse; parfois comme un enduit fari-
neux, parfois capilliforme, comme la substance
[Seite 305] connue sous le nom d'alun de plume, parfois
stalactiforme. Se trouve sur le Rammelsberg.

4. Cobalt sulfaté. (all. Kobaltvitriol, schwefel-
saurer Kobalt
)

Rose pâle, éclat vitreux, transparent, stalac-
tiforme. Se trouve près de Herrengrund, en
Hongrie.


III. GENRE NITRATÉ.
(All. Salpetersaures Geschlecht).

I. La Potasse nitratée, le Nitre, le Salpètre natif.
(all. natürlicher Salpeter, salpetersaure
Pottasche
, lat. Nitrum prismaticum)

Blanchâtre, communément diaphane, parfois
éclatante, parfois tremblotante; communément
en aiguilles fines, ou laineuse; parfois stalacti-
forme. Sa pesanteur, 1920. Sa saveur est amère
et refroidissante; le salpêtre fond dans le feu, et
il détonne sur les charbons allumés; le plus sou-
vent il est mêlé avec de la chaux (la terre ni-
trique). Il se trouve principalement dans l'In-
dostan, ainsi qu'en Hongrie, dans la Pouille, etc.,
et près de Homberg dans le pays de Würtzbourg.
On l'emploie, comme on sait, pour faire la poudre
à tirer, l'eau forte, etc.

IV. GENRE BORATÉ.
(All. Boraxsaures Geschlecht).

[Seite 306]
I. La Soude boratée, le Tinkal. (all. Tinkal,
roher Borax, boraxsaure Soda, Swaga
, dans
le Thibet)

Communément d'un gris verdâtre, transpa-
rente, éclat de cire; cassure feuilletée à feuillets
courbes; cristallisée en prismes plats sextilatères,
avec les bouts bisellés obliquement. Sa saveur est
d'abord douceâtre, et ensuite caustique: il fond
aisément dans le feu. On le trouve près de quel-
ques lacs, dans les montagnes du Thibet et de
Népal. On l'emploie particulièrement pour fondre,
souder, etc.

II. Le Sassolin, ou le Sel sédatif natif. (all.
Sassolin)

Passant au blanc jaunâtre, éclat presque d'ar-
gent, avec des feuillets offrant intérieurement
des félures ou micacés.

Il contient, d'après Klaproth,

Acide boracique, 86.
Manganèse sulfatée, 11.
Gypse,   3.

Se trouve dans les eaux thermales (Lagoni)
près de Sasso, dans le Florentin.

V. GENRE CARBONATÉ.
(All. Kohlensaures Geschlecht).

[Seite 307]

I. La Soude carbonatée, le Natron. (Borech en
Perse, Trona en Barbarie; all. natürliche
Soda, kohlensaure Soda;
lat. Natrium, Ni-
trum
)

Blanchâtre, passant au jaunâtre, au grisâtre,
etc., le plus souvent terreuse, cependant parfois
en masse, transparente, éclat mat, parfois group-
pée en parties colonnaires sur la cassure; se dis-
solvant aisément dans l'eau, saveur alkaline. Ne
contient pas toujours les mêmes parties d'acide
carbonique, parfois seize sur cent, etc. Se trouve
particulièrement près des lacs de Natron en
Egypte. Elle se présente mêlée avec de l'argile
dans les bruyères autour de Debrezin.

Les anciens égyptiens macéroient pendant un
mois dans ce sel les cadavres de leurs morts
avant d'en faire des momies*, et l'on sait qu'il a
[Seite 308] fourni aux marchands naufragés sur les bords
du Belus l'occasion de faire du verre. Encore à
présent dans le Levant on l'emploie fréquem-
ment à ce dernier usage, ainsi que pour faire
du savon, pour blanchir et colorer les étoffes;
en Égypte on en fait une pâte et on l'emploie
dans les repas.

L'Aphonitron (all. das Mauersalz, lat. Apho-
nitrum, Alcali calcareum
), que l'on trouve
sur les murs humides, comme une moisissure
laineuse (et que çà et là on appelle impropre-
ment salpêtre), est une soude carbonatée im-
pure, mêlée de chaux.


SECTION QUATORZIÈME.
Des minéraux (proprement nommés)
combustibles.

[Seite 309]

§ 252.

Dans le fond l'on nomme inflammables ou
combustibles tous ces fossiles qui se combinent
si promptement avec l'oxigène, qu'alors le calorique
et la lumière s'en dégagent. Par conséquent les
métaux, à le prendre dans le sens le plus strict,
appartiennent à ces substances; mais comme les
fossiles métalliques, outre ce caractère, se distin-
guent encore des autres minéraux par d'autres
caractères marquans, et qui leur sont propres
exclusivement, je suivrai l'ancienne division une
fois reçue généralement (§ 242), je les mettrai
dans une classe particulière, et je ne rangerai
parmi les minéraux, proprement nommés com-
bustibles, que les quatre genres suivans.

1. Le Soufre natif (all. natürlicher Schwe-
fel
).

2. Le Bitume (all. Erdharz).

3. La Plombagine (all. Graphit).

[Seite 310]

4. Le Diamant (all. Demant).

§ 253.

Les deux premiers genres ont cela de commun
entre eux et de différent des deux autres, qu'ils
se dissolvent dans l'huile, lorsqu'ils sont purs, et
que déjà sur la braise, ils brûlent avec flamme
et fumée, et en répandant une odeur propre, ou
au moins qu'ils commencent à s'allumer, et peu-
vent servir à entretenir le feu. Il y a une es-
pèce de bitume, savoir le pétrole, qui est li-
quide; les autres sont secs et fortement idio-élec-
triques.


I. GENRE SULFUREUX.
(All. Schwefelgeschlecht).

I. Le Soufre natif. (all. natürlicher Schwe-
fel
, angl. Brimstone, lat. Sulphur)

Jaune, comme l'on sait, avec diverses nuan-
ces*, plus ou moins transparent; éclat gras,
cassure conchoïde, aigre; communément informe,
et cela aussi bien d'une texture lâche que mas-
[Seite 311] sive; parfois stalactiforme, parfois cristallisé en
pyramides trilatères, ou en doubles pyramides
quadrilatères. Sa pesanteur 2033, fond à 244° de
Fahrenheit, et s'enflamme à 414°. En soi-même
le soufre est un corps simple, jusqu'à présent
qu'on n'a pas pu décomposer (une substance
nommée communément élémentaire), qui se
trouve répandu dans les trois règnes de la na-
ture; cependant le soufre natif, dont il est ici
question, est communément impur. Il se trouve
particulièrement dans les couches de gypse, par
exemple, près de Lavenstein, dans le pays d'Ha-
novre, et aussi sur et près des volcans.


II. GENRE BITUMINEUX.
(All. Erdharzgeschlecht).

I. Le Succin, l'Ambre jaune, le Carabé. (all.
Bernstein, lat. Succinum, Electrum)

Passant du blanc jusqu'au rouge orange foncé,
et de l'opaque jusqu'au parfaitement diaphane,
éclat parfois vitreux, parfois de cire; cassure
conchoïde; se laisse tourner, polir, etc.

La pesanteur du succin diaphane jaune de
vin, 1083.

Ce fossile contient un acide propre (l'acide
succinique); est provenu probablement de la
[Seite 312] résine; renferme souvent des corps étrangers,
sur-tout des insectes des bois. Il se trouve prin-
cipalement à Palmnicken, dans la Prusse orien-
tale, et à Madagascar; parfois dans des couches
de bois bitumineux et de houille ligneuse (Braun-
kohle
), parfois sur le bord de la mer.

II. Le Pétrole, le Bitume liquide. (all. Erdœhl,
Bergœhl
, angl. Fossile tar, lat. Petroleum)

Plus ou moins fluide; parfois parfaitement
coulant (la naphte), parfois au contraire très-
tenace, comme un goudron épaissi (l'asphalte
visqueux, le bergtheer, le maltha). Il varie
également pour la couleur et la transparence.
La naphte, par exemple, est de divers jaunes;
le goudron fossile ou bergtheer, au contraire,
passe jusqu'au brun noir (le véritable goudron des
Barbades est brun verdâtre): l'un est diaphane,
l'autre au contraire est transparent à peine dans
des minces filets.

La pesanteur du pétrole 0,850; son odeur est
très-forte. Il se trouve (particulièrement la naphte)
dans les champs brûlans, près la mer Caspienne;
le bergtheer se trouve principalement à Barba-
dos, mais aussi dans le pays d'Hanovre, près d'E-
demissen, par exemple, dans le baillage de
Meinersen. On emploie la naphte pour brûler,
[Seite 313] et même en chauffage; le bergtheer s'emploie
dans la médecine*.

III. Le Bitume élastique, le Pétrole élastique,
le Cahoutchou. (all. Fossiles Federharz, lat.
Elateriles)

Ce fossile très-rare et très-remarquable se trouve
uniquement près de Castletown, dans le Der-
byshire; il se présente dans de petites crevasses
de pierre à chaux compacte grise, et entre des
druses de spath calcaire. Il est brun sans éclat,
et d'une élasticité frappante; il ne se laisse pas
étendre, il est vrai, sans rompre, comme le fait
la gomme élastique végétale; mais on peut le
comprimer, et il reprend tout de suite sa pre-
mière figure.

Il y en a deux sortes, qu'il faut distinguer
exactement.

1.° Le bitume élastique compacte (all. dich-
tes fossiles Federharz
).

Brun noir, compacte, s'amollit à la chaleur,
[Seite 314] et ressemble en général parfaitement pour son
aspect extérieur au cahoutchou végétal.

2.° Le bitume élastique lâche. (all. lockeres
fossiles Federharz
)

Brun de cheveux, texture lâche, spongieuse,
passant parfois à la fibreuse; est plus tenace
que la sorte compacte.

IV. Le Bitume de Judée, l'Asphalte, bitume so-
lide. Hauy. (all. Erdpech, Judenpech)

Communément noir, et seulement transparent,
brun dans ses écailles; éclat parfois gras, par-
fois vitreux; cassure ordinairement conchoïde,
très-aigre, cassant, raclure brun de foie; a or-
dinairement une odeur amère propre à lui; brûle
avec une vapeur épaisse.

Sa pesanteur, 1104.

Il se trouve particulièrement sur la mer Morte,
qui en a tiré son nom grec. Les anciens égyp-
tiens l'employoient dans les compositions servant à
embaumer leurs momies; à présent les turcs,
les arabes, etc. les dissolvent dans l'huile, et se
servent de la dissolution pour enduire leurs har-
nois de chevaux. L'odeur en écarte les mouches.

Parmi les variétés, il en est deux qui méri-
tent d'être remarquées particulièrement; savoir:
le munjak, que la mer rejette dans la baie de
Campêche, et en second lieu cette substance
[Seite 315] odorante et précieuse, connue sous le nom de
baume fossile ou de montagne (all. Berg-
balsam
, persan Muminahi*), qui se trouve
dans des crevasses de montagnes, dans le Cho-
rasan
, au pied du Caucase.

V. Le Bois fossile bitumineux. (all. bitumi-
nœses Holz
, lat. Oryctodendron, Lignum
fossile bituminosum
)

Brun de cheveux, passant parfois au brun
noir (le surtar-brandr, ou bois noir d'Islande),
texture ligneuse plus ou moins distincte; passe
à quelques variétés de charbon de terre, parti-
culièrement à la houille ligneuse et à la houille
piciforme; se trouve parfois par couches puis-
santes**, quelquefois tenant de l'alun.

[Seite 316]

La terre de bois bitumineux provient de la
décomposition de ce bois fossile, et se trouve par-
fois auprès de lui dans les montagnes à couches;
parfois aussi dans les couches meubles, les tour-
bières*, etc.

VI. Le Charbon de terre, la Houille. Houille
feuilletée compacte. Hauy. (Steinkohle, angl.
Coal, lat. Lithantrax)

Sans doute d'origine végétale; parfois encore
avec une texture ligneuse, impossible à mécon-
noître; parfois aussi renfermant des charbons
[Seite 317] mêlés solidement; brûle avec une vapeur noire;
forme, dans quelques parties du monde, des
couches puissantes*, par exemple, en Angle-
terre et à la Chine; mais elle diffère extrême-
ment, pour la couleur, l'éclat, la texture, par-
ticulièrement dans les variétés suivantes.

a. La Houille ligneuse. (all. Braunkohle, Erd-
kohle
, angl. Bovey-coal)

D'un brun foncé, éclat mat; passe au bois
fossile bitumineux, duquel elle se distingue pour-
tant, parce que sa texture ligneuse est moins
reconnoissable.

b. La Houille piciforme. (all. Pechkohle, Fett-
kohle
)

Noir de charbon (ainsi que les variétés sui-
vantes), fortement éclatante; cassure conchoïde
peu évasée.

c. La Houille en barres. (all. Stangenkohle)

En pièces séparées longues; éclat ordinaire-
ment gras, tendre, aigre. Se trouve principale-
ment dans le Meissner, en Hesse.

d. Le Jayet. (all. Gagatkohle, angl. Jet)

Noir de charbon, éclat mat; cassure conchoïde
[Seite 318] aplatie; solide, de sorte qu'il se laisse polir et
travailler au tour.

e. Le Cannel-coal de Lancashire, ressemble
au Jayet.
f. La Houille shisteuse ou feuilletée. (all.
Schieferkohle)

Texture shisteuse, tendre, facile à sauter en
éclats; fragmens de forme trapézoïdale.

g. La Houille éclatante ou lustrée. (all. Glanz-
kohle
)

Noir de fer, éclat presque métallique; cas-
sure conchoïde très-évasée; fragmens cubiques:
la meilleure espèce pour le chauffage. Très-com-
mune en Angleterre.

La pesanteur de ce Cannel-coal, 1275.

Outre l'usage généralement connu, auquel on
fait servir le charbon de terre en général, on
emploie les deux sortes nommées en dernier lieu,
la houille shisteuse et la houille lustrée, pour pré-
parer le goudron, et pour obtenir le muriate
ammoniacal.


III. GENRE PLOMBAGINEUX.
(All. Graphitgeschlecht).

[Seite 319]

I. La Plombagine charbonneuse. Antracite. Hauy.
(all. Kohlenblende, unverbrennliche Stein-
kohle
*, lat. Anthracolithus)

Ressemble, pour l'extérieur, à la houille lus-
trée, avec laquelle on l'a aussi autrefois con-
fondue; elle tache fortement, est très-aigre; sa
cassure est parfois shisteuse; parfois colonnaire,
en petits prismes quadrilatères.

Sa pesanteur, 1468.

Se trouve communément dans et avec du
quartz, entre autres endroits, près de Gera,
Chemnitz, Kongsberg (dans ce dernier endroit,
parfois avec de l'argent natif).

II. La Plombagine. Le Crayon noir, fer carburé.
Hauy. (all. Graphyt, Reissbley, angl. Black-
lead, Keswick lead
, lat. Plumbago)

Communément gris de plomb; parfois gris de
fer, éclat plus ou moins métallique, tachant,
[Seite 320] gras au toucher; parfois compacte, parfois
grenu, parfois à écailles imbriquées, ou feuil-
leté, à feuillets courbes, ou shisteux; à lames
minces, tendre. Sa pesanteur moyenne, 2098.

Dans un grand feu découvert, le plus souvent
elle s'évapore, et ne laisse qu'un peu de fer et
de silice*. Elle se trouve dans la plus grande
quantité, près de Keswick dans le Cumberland,
et elle est de la plus grande finesse**. Elle re-
couvre parfois, sous la forme de petites feuilles
très-fines noir de fer, quelques laves spon-
gieuses du Vésuve. On emploie l'espèce la plus
fine et la plus solide, pour les crayons (ainsi
que pour faire la pointe des paratonnerres); la
plus commune sert à faire des creusets, du noir
[Seite 321] de poêles, etc. On s'en sert aussi pour graisser
les vis et les rouages de bois.


IV. GENRE ADAMANTIN.
(All. Demantgeschlecht).

I. Le Diamant. (all. Demant, angl. Diamond,
lat. Adamas)

Ce fossile est, à tous égards, un des corps les
plus remarquables et les plus étonnans, comme
il est le plus précieux dans la nature.

Proprement il est sans couleur, et limpide
comme une goutte de rosée; cependant parfois
on en trouve de colorés et presque de toutes les
teintes. Il a un éclat propre qui s'approche du
métallique; originairement il est toujours cris-
tallisé, et la forme qu'il affecte proprement, est
celle d'une double pyramide quadrilatère, dont
les faces sont ordinairement voûtées, et parfois
même appointies dans le milieu; de sorte que
par-là le cristal octoèdre se trouve changé en
dodécaèdre à faces rhomboïdales. Sa texture est
feuilletée, et le clivage des feuillets se dirige
toutes les fois, d'après les huit côtés de la cris-
tallisation primitive octoèdre; c'est pour cela que
le diamant ne se laisse cliver que dans ces direc-
[Seite 322] tions*. Il est le plus dur de tous les corps con-
nus, aucune lime ne mord sur lui; au contraire,
il raie tous les autres gemmes, et on ne peut
le polir qu'avec sa propre poudre. Sa pesanteur,
3521. Il est fortement idioélectrique, et quelques-
uns pompent très-aisément la lumière. Newton
avoit conclu à priori, de la réfraction extrêmement
forte du diamant**, qu'il étoit une substance
inflammable; sa confecture est à présent confirmée
parfaitement par l'expérience, et prouvée, en ce
que ce fossile est du carbone extrêmement com-
pacte***.

On trouve le diamant dans le Brésil, et dans
les Indes occidentales (particulièrement dans l'In-
dostan et à Borneo).


SECTION QUINZIÈME.
Des métaux.

[Seite 323]

§ 254.

J'ai déjà dit plus haut, que dans le fond les
métaux appartiennent aux substances combus-
tibles; mais ils diffèrent extrêmement par les
propriétés suivantes, et des fossiles dont j'ai parlé
dans la section précédente, et de tous ceux des
deux autres classes.

Les métaux sont les corps les plus pesans dans
la nature, et parmi les fossiles ils sont les plus
opaques; ils ont tous ce que l'on nomme l'éclat
métallique, et beaucoup ont aussi une triple sorte
de ductilité; c'est-à-dire, ils sont premièrement
flexibles (le plomb et l'étain); secondement, ils
sont malléables, ils se laissent étendre sous le
marteau en petites feuilles minces (l'or et l'ar-
gent particulièrement); et en troisième lieu, ils
sont tenaces; c'est-à-dire, d'après leur différente
ténacité, ils se laissent tirer plus ou moins en fils,
et des fils de même force, mais de différens mé-
taux, peuvent porter des poids plus ou moins
[Seite 324] forts, sans se rompre (l'or, le platine, le
fer).

Ils sont dissous par le calorique; c'est-à-dire,
ils fondent, et même le mercure fond déjà à une
température très-peu haute; c'est pour cela qu'or-
dinairement il paroît fluide; mais les autres mé-
taux demandent déjà une température élevée, et
même quelques-uns (le platine, le fer, la man-
ganèse, le tunstène) une très-grande chaleur,
avant d'entrer en fusion. Tous, quand ils sont
fondus, sont opaques, et leur surface est con-
vexe.

Tous se dissolvent, ou dans l'acide nitrique,
ou dans l'acide muriatique (ou dans l'eau régale
composée des deux, l'acide nitro-muriatique), et
sont les conducteurs électriques les plus par-
faits.

§ 255.

Quelque différent et varié que soit l'aspect sous
lequel la plupart des métaux ont coutume de se
montrer dans la nature, cependant toutes ces
différences peuvent se réduire à deux sortes prin-
cipales; savoir:

Ou les métaux se trouvent natifs, vierges (all.
gediegen, lat. metallum nativum) sous leur
forme métallique parfaite; ou bien ils sont mi-
néralisés (all. vererzt, lat. metallum minera-
[Seite 325] lisatum
) dans le sens le plus étendu, de sorte
qu'ils ont perdu plus ou moins de leur habitus
métallique pur.

§ 256.

Cependant, même lorsqu'un métal est dans
son état natif, on peut faire encore quelques dis-
tinctions particulières. Un métal, par exemple,
se présente, ou visiblement, ou bien il est caché
en petites particules indistinctes entre d'autres
fossiles, et il est déguisé. De plus, un métal
natif se trouve dans un état de pureté, sans mé-
lange (le mercure), ou bien plusieurs, dans leur
état natif, sont mêlés ensemble (l'amalgame na-
tif, par exemple).

§ 257.

La minéralisation, dans le sens le moins
strict (voyez § 255), s'opère également de diffé-
rentes manières.

En premier lieu, uniquement par la combi-
naison d'un métal avec une autre substance in-
flammable, le soufre; et alors on les nomme
sulfurés ou minéralisés, dans le sens plus étroit;
dans cette combinaison, ils conservent encore
ordinairement un éclat métallique.

§ 258.

[Seite 326]

Secondement, elle se fait par un changement
beaucoup plus essentiel; c'est-à-dire, par la com-
binaison du métal avec des acides; alors il perd
son éclat métallique, et on le nomme acidifié ou
oxydé.

Cette oxydation se fait à son tour, ou par l'ac-
cession immédiate de l'oxygène pur; ou bien par
celle de l'oxygène déjà combiné avec une base,
et formant par-là ce qu'on appelle proprement
un acide.

§ 259.

Il n'y a encore que huit métaux (savoir, l'ar-
gent, le mercure, le cuivre, le fer, le bismuth,
l'antimoine, le tellure et l'arsenic) que l'on ait
trouvés jusqu'à présent sous leurs deux formes
principales; c'est-à-dire, natifs et minéralisés.
Le platine, au contraire, et l'or, ne se présen-
tent que natifs; tous les autres comme miné-
ralisés.

§ 260.

On divisoit autrefois les métaux en métaux
entiers et en demi-métaux; à présent on n'a plus
besoin de remarquer que cette distinction étoit
tirée de rapports purement relatifs et très-va-
gues, et n'étoit point fondée dans la nature.

§ 261.

[Seite 327]

Jusqu'à présent on connoît les vingt-trois mé-
taux suivans.

    I. Le Platine. (all. Platina)

   II. L'Or. (all. Gold)

  III. L'Argent. (all. Silber)

  IV. Le Mercure. (all. Quecksilber)

   V. Le Cuivre. (all. Kupfer)

  VI. Le Fer. (all. Eisen)

VII. Le Plomb. (all. Bley)

VIII. L'Etain. (all. Zinn)

Ces huit métaux s'appeloient anciennement
métaux entiers; les suivans étoient ceux connus
sous le nom de demi-métaux.

    IX. Le Zinc. (all. Zink)

     X. Le Bismuth. (all. Wismuth)

    XI. L'Antimoine. (all. Spiesglas)

   XII. Le Cobalt. (all. Cobalt)

  XIII. Le Nickel. (all. Nickel)

  XIV. La Manganèse. (all Braunstein)

   XV. L'Urane. (all. Uranium)

  XVI. Le Titane. (all. Titanium)

XVII. Le Tellure. (all. Tellurium)

XVIII. Le Tunstène. (all. Wolfram)

   XIX. Le Molybdène. (all. Molybdæn)

[Seite 328]

    XX. L'Arsenic. (all. Arsenic)

   XXI. Le Chrome*. (all. Chromium)


I. GENRE PLATINIQUE.
(All. Platingeschlecht).

Le régule de platine, parfaitement purifié,
est d'un blanc d'argent éblouissant. Sa pesanteur
égale 23286; suivant Fourcroy, 20850; par
conséquent c'est le plus pesant de tous les corps
connus dans la nature. Lorsqu'il est ainsi purifié,
il est extrêmement malléable et tenace**; il se
dissout dans l'eau régale, et s'amalgame avec le
mercure bouillant. On l'emploie particulièrement
pour faire de petits creusets, des balanciers de
pendules, des thermomètres de métal, des mi-
roirs de télescope, des rouages dans les montres,
etc.

Espèce unique. Le Platine natif ferrifère. (all.
Gediegen)
[Seite 329]

Connu depuis 1736, sous le nom de Platina
(diminutif espagnol de plata, argent). En petits
grains, presque gris d'acier, parfois arrondis;
parfois anguleux, mais le plus souvent plats,
qui sont mêlés parfois d'or, mais sur-tout de
fer. On les trouve près de Carthagène et de Santa-
Fé, au Pérou, dans un sable mélangé de sablon
magnétique, de paillettes d'or, de globules de
mercure et de petits grains semblables à des
scories.


II. GENRE AURIFÈRE.
(All. Goldgeschlecht).

L'or (all. et angl. Gold, lat. aurum) est
extrêmement ductile sous tous les trois rapports
(de flexibilité, de malléabilité et de ténacité); il
est tendre; cependant, à force de le travailler
sous le marteau, on peut en faire même des
ressorts de montre. Sa pesanteur, 19257, et
19258. Fourcroy. Il se dissout dans l'eau régale.
Précipité de sa dissolution par l'alkali volatil,
il devient ce qu'on nomme or fulminant, et la
dissolution d'étain le précipite comme pourpre
[Seite 330] de Cassius.
Il s'amalgame très-aisément avec le
mercure. Après le fer et la manganèse, c'est vrai-
semblablement le métal le plus généralement ré-
pandu.

I.re Espèce. L'Or natif.

Plus foncé ou plus clair, d'après la différence
des autres métaux, du cuivre, de l'argent, du
fer ou du tellure, avec lesquels il se trouve mêlé
en quantité plus ou moins grande. Il se pré-
sente sous diverses figures particulières, par
exemple, comme feuilleté, tricoté, etc.; parfois
il est cristallisé, et cela le plus souvent en doubles
pyramides quadrilatères; parfois il est dendri-
tique, etc.

On le trouve quelquefois dans les Seifenwerke
(j'en parlerai plus bas, quand j'en serai à l'étain);
comme, par exemple, l'or nouvellement décou-
vert près de Wiclow, en Irlande; il se présente
aussi fréquemment en paillettes, dans le sable
de quelques rivières, l'or de lavage (all. Wasch-
gold
); très-souvent aussi il est uniquement dé-
guisé, comme par exemple dans la manganèse
de Beresofsk, dans la mine de plomb brune de
Rammelsberg, dans beaucoup de pyrites mar-
tiales, dans la galène, le blende de zinc, etc.,
mais particulièrement dans le charbon tenant or,
[Seite 331] connu sous le nom de Brandstein, de Veres-
patak, dans la Transilvanie.


III. GENRE ARGENTAL.
(All. Silbergeschlecht).

L'argent (all. Silber, angl. Silver, lat. Ar-
gentum
) prend, à la vapeur du soufre, une
couleur superficielle d'un noir jaune. Sa pesan-
teur, 10474. Il est extrêmement malléable, ainsi
que très-tenace; c'est, après le cuivre, le métal
le plus sonore; il se dissout dans l'acide nitrique;
précipité de la dissolution, par l'acide muriati-
que, il devient mine d'argent cornée (muriate
d'argent); et par le mercure, il forme ce qu'on
appelle l'arbre de Diane.

I.re Espèce. L'Argent natif.

Sous diverses figures singulières; feuilleté,
dentiforme, capilliforme, tricoté; parfois cris-
tallisé, et également le plus souvent en double
pyramide quadrilatère; parfois dendritique, par-
fois uni à des pétrifications métallisées, comme,
par exemple, aux épis de bled de Frankenberg.

Il ne se trouve jamais parfaitement pur, il est
toujours mêlé avec d'autres métaux, avec l'or,
par exemple, près de Kongsberg, et sur le
[Seite 332] Schlangenberg (l'electrum de M. le comte de
Weltheim
).

Il est aussi parfois déguisé; le Zundererz de
la Dorothea à Clausthal doit être, par exemple,
de l'argent déguisé.

II. La Mine d'argent arsenical. Argent antimo-
nial arsénifère. Hauy. (all. Arsenic-Silber)

D'une couleur moyenne entre le blanc d'étain
et le blanc d'argent; cassure feuilletée; parfois
cristallisée en prismes et en pyramides sextila-
tères; tendre. Ses parties constituantes sont très-
inégales. Klaproth a trouvé, par exemple, dans
une mine d'Andreasberg,

Argent, 12,75.
Arsenic, 35.
Fer, 44,25.
Antimoine,   4.
III. La Mine d'argent antimonié. Argent anti-
monial. Hauy. (all. Spiessglas-Silber)

Blanc d'étain, parfois massive, parfois cris-
tallisée en prismes, quadri-et sextilatères, et en
tables sextilatères.

Elle contient, suivant Klaproth,

Argent, 76.
Antimoine, 24.

Se trouve près du vieux Wolfach, dans la
[Seite 333] principauté de Fürstenberg; elle se trouve dans
le puits de Frederic-Chretien, exploité dans
la vallée de Schazlach, de la Forêt-Noire.

IV. La Mine d'argent vitreuse. Argent sulfuré.
Hauy. (all. Glaserz, Weichgewœchs)

D'un gris de plomb noirâtre, tremblotement
mat, raclure éclatante; parfois cristallisée, le
plus souvent en doubles pyramides quadrila-
tères; tendre, très-ductile; se laisse couper en
copeaux; est parfois si malléable, qu'on peut
la marquer avec un coin. Sa pesanteur, 7215.

Son analyse moyenne, d'après Bergmann,
donne,

Argent, 75.
Soufre, 25.

Se trouve particulièrement dans les montagnes
de Saxe.

V. La Mine d'argent noir. Argent noir. Hauy.
(all. Schwarzgülden, Rœschgewœchs)

Communément noir de fer, parfois fuligi-
neuse, parfois cristallisée, et cela le plus souvent
en prismes ou tables sextilatères; quelquefois
cellulaire, aigre. Sa pesanteur, 7208.

Elle contient, suivant Klaproth,

Argent,     66,50.
Soufre, 12.
[Seite 334]
Antimoine, 10.
Fer,   5.

Se trouve particulièrement en Hongrie.

VI. L'Argent terreux noir. (all. Silber-
schwœrze
)

D'un noir bleuâtre, tachant, terreux à grains
fins, paroît n'être qu'une décomposition de la
mine d'argent noire et de la vitreuse. Se trouve
le plus souvent dans le voisinage de ces deux
mines.

VII. La Mine d'argent cornée. Argent muriaté.
Hauy. (all. Horn-Erz)

Gris de perle, passant parfois au brun, par-
fois au verdâtre, transparente aux bords, éclat
presque de cire; parfois en boutons, parfois cris-
tallisée en cubes; quelquefois dendritiforme (par-
ticulièrement la mine de Schlangenberg, en Si-
bérie), tendre, ductile; se laisse couper en co-
peaux. Sa pesanteur, 4840.

Elle contient, suivant Klaproth,

Argent, 67,75.
Acide muriatique
  concentré,

21.
Oxyde de fer,   6.
Alumine,   1,75.

Se trouve, outre l'endroit dont je viens de
[Seite 335] parler, à Johannengeorgenstadt, dans les mon-
tagnes de Saxe.

La mine d'argent cornée terreuse (Buttermilch-
Erz
) qui s'est trouvée à Andreasberg, sur le
Hartz, est une sorte d'argent corné terreux, dé-
guisé dans de l'argile.

VIII. La Mine d'argent rouge. Argent antimonié
sulfuré. Hauy. (all. Rothgülden)

De différens rouges; depuis le rouge de sang
clair, jusqu'au rouge de cochenille foncé, et ce
dernier même passant au gris de plomb et au noir
de fer, plus ou moins transparent; parfois rouge
noir, lorsque le jour donne dessus; et rouge de
sang, lorsqu'il passe à travers (angl. ruby ore);
éclat presque métallique, parfois cristallisé; le
plus souvent en prismes sextilatères, à pointe
mousse sextilatère ou trilatère; parfois dendri-
tique, donne une raclure rouge. Sa pesanteur
moyenne, 5563. Les parties constituantes de cette
mine qui (suivant Klaproth) est composée
d'oxyde d'argent et d'acide sulfurique, sont très-
inégales. Quelques sortes tiennent aussi de l'an-
timoine; d'autres de l'arsenic. Cette mine se trouve
particulièrement à Andreasberg.

IX. Mine d'Argent blanche. (all. Weisgülden)

Gris de plomb clair, tournant au gris d'acier,
[Seite 336] opaque, peu éclatante; la cassure passant par-
fois à la fibreuse à fibres délicates, uniquement
informe. Sa pesanteur, 5322. Ses parties cons-
tituantes ne sont pas encore déterminées préci-
sément. Se trouve à Freyberg, en Saxe.


IV. GENRE MERCURIEL.
(All. Quecksilbergeschlecht).

Le mercure (all. Quecksilber, angl. Quick-
silver,
lat. hydrargirum) conserve à l'air son
éclat d'argent sans le changer, est fluide sans
mouiller, et ne devient solide et malléable qu'à
39° au-dessous de o Fahrenh. Sa pesanteur,
13568. L'acide nitrique le dissout le plus par-
faitement; il devient phosphorescent dans le vide,
s'amalgame très-aisément avec l'or, l'argent,
l'étain et le plomb; c'est cette propriété qui le
fait employer pour l'amalgamation, pour dorer,
pour étamer les glaces, etc. On s'en sert aussi,
comme l'on sait, pour des instrumens météoro-
logiques, pour chasser et tuer des insectes, et
comme d'un remède important dans la méde-
cine.

I. Le Mercure natif ou vierge. (all. Gediegen,
Jungfernqueksilber
)

Communément en gouttes globuleuses, dans
[Seite 337] les fentes et les intervalles des mines de mercure.
Se trouve en Europe, particulièrement à Idria,
et dans le pays de Deux-Ponts.

II. L'Amalgame natif. Mercure argental. Hauy.
(all. naturliches Amalgama)

Mercure vierge, amalgamé avec de l'argent
natif. Ordinairement seulement en croûte, par-
fois aussi en masse, en boutons, etc., tendre.
Ses parties constituantes sont inégales. Klaproth
y a trouvé 64 parties de mercure, et 36 d'ar-
gent. Se trouve particulièrement dans le duché
de Deux-Ponts.

III. Le Cinabre. Mercure sulfuré. Hauy. (all.
Zinnober, lat. Cinnabaris)

Passant du rouge d'écarlate clair, au rouge
de cochenille foncé; parfois opaque, parfois plus
ou moins transparent, quelquefois terreux, quel-
quefois en masse, et alors parfois dans cet état,
ayant un éclat métallique; est, soit fibreux, soit
cristallisé, et le plus souvent en pyramides qua-
drilatères; donne une raclure écarlate. Ses parties
constituantes et sa pesanteur sont très-inégales.

Kirwan, par exemple, y a trouvé,

Mercure, 80.
Soufre, 20.

Se trouve principalement à Idria, dans le pays
[Seite 338] de Deux-Ponts, à Almaden, à la Chine et dans
le Mexique.

La Mine de mercure charbonneuse (all.
Quecksilber-Branderz), est un shiste charbon-
neux mêlé intimement de cinabre.

Le Cinabre alkalin (all. Quecksilber-Schwe-
fel-Lebererz),
qui se trouve dans les mêmes en-
droits que le cinabre proprement dit, et qui est
assez rare, est rouge d'écarlate, transparent, a
une texture spathique, et répand, par le frotte-
ment, une odeur de foie de soufre.

IV. La Mine de mercure hépatique. Mercure sul-
furé bituminifère. Hauy. (all. Quecksilber-
Lebererz
)

Passant du rouge de cochenille foncé, jusqu'au
noir de fer; éclat tremblotant, mat, raclure
rouge de cochenille, tendre; se divise, d'après
sa texture, en deux sortes principales, savoir,
a en mine compacte, et b en mine lamelleuse,
avec des couches concentriques, comme quelques
hématites*. Sa pesanteur spécifique, 7937. Elle
[Seite 339] donne 70 livres de mercure par quintal. Se trouve
principalement à Idria, on elle forme la mine
de mercure la plus ordinaire.

V. Le Mercure corné. Mercure muriaté. Hauy.
(all. Quecksilber-Hornerz, natürliches Tur-
peth, natürlicher Sublimat.

Gris de fumée, gris jaunâtre, etc., transpa-
rent, éclat presque métallique, le plus souvent
dans les cavités des autres mines de mercure;
cristallisé parfois en cristaux très-petits, cubiques
ou prismatiques; tendre. Contient, par quintal,
d'après Kirwan 70 livres de mercure oxydé
par l'acide muriatique et l'acide sulfurique. Se
trouve particulièrement dans le duché de Deux-
Ponts.


V. GENRE CUIVREUX.
(All. Kupfergeschlecht).

Le cuivre (all. Kupfer, angl. Copper, lat.
Cuprum) est très-dur et élastique, et a, parmi
tous les métaux, le son le plus fort. Sa pesan-
teur, 7788 Tous les acides le dissolvent; il jette,
en se consumant, une flamme verte ou bleue;
il s'unit aisément avec les autres métaux, et
donne par-là diverses compositions; par exemple,
[Seite 340] avec l'or, le similor et le suasso des malais; avec
le zinc, le laiton et le tombac (de Tombago,
mot malais qui veut dire cuivre), avec l'étain,
la composition dont on fait des cloches et des ca-
nons; avec l'arsenic, celle qu'on emploie pour
les miroirs de télescopes, et l'argent haché; avec
le nickel, le packfong de la Chine, etc. On l'em-
ploie aussi dans les monnoies, comme alliage de
l'or et de l'argent.

I. Le Cuivre natif.

Tenant parfois or ou argent; delà les nuances
de sa couleur rouge; sous diverses figures sin-
gulières, parfois cristallisé et cela en double pyra-
mide quadrilatère. Se trouve particulièrement en
Hongrie, dans le pays de Cornouailles, en Si-
bérie, sur les côtes de l'île de Cuivre (Mednoi
Ostrow
), dans la mer du Kamtschatka, sur le
bord du fleuve de Cuivre, au nord-ouest de la
baie d'Hudson, dans le Brésil, etc.*

II. La Mine de cuivre vitreuse. Cuivre sulfuré.
Hauy. (all. Kupferglas)

Gris de plomb, passant au noir de fer, par-
[Seite 341] fois au violet, au brun de foie foncé, etc.; par-
fois éclat métallique; cassure quelquefois passant
dans la feuilletée; généralement informe, mais
aussi quelquefois cristallisée, par exemple, en
prismes sextilatères; tendre, se laissant tailler;
raclure éclatante; fond aisément. Sa pesanteur
moyenne, 5074. Elle contient par quintal, sui-
vant Klaproth, 50 jusqu'à 80 livres de cuivre
avec du fer, minéralisés par le soufre. Se trouve
dans l'Europe, particulièrement dans le pays de
Cornouailles et le Bannat.

III. Le Cuivre bigarré. Cuivre pyriteux hépatique.
Hauy. (all. Bunt-Kupfererz)

Brun de tombac, passant parfois au rouge de
cuivre, le plus souvent offrant une couleur su-
perficielle gorge de pigeon; éclat métallique, plus
aigre que le cuivre sulfuré, donne une raclure
d'un rouge brun; se trouve seulement informe.
Contient par quintal (d'après Kirwan et Klap-
roth
) 40 jusqu'à 70 livres de cuivre, avec plus
de fer que dans la mine de cuivre vitreuse; mais
il passe aussi bien à celle-ci qu'à la pyrite cui-
vreuse. Se trouve, entre autres endroits, à Lau-
terberg
sur le Harz, et à Schlangenberg en Si-
bérie.

IV. La Mine de cuivre jaune, pyrite cuivreuse.
Cuivre pyriteux. Hauy. (all. Kupferkies, gelb
Kupfererz
)
[Seite 342]

Jaune d'or dans diverses nuances; parfois jaune
verdâtre, souvent aussi couleur superficielle gorge
de pigeon; ordinairement informe, parfois mi-
roitant, coulée, réniforme, en botroïde, etc.;
quelquefois cristallisée, par exemple, en pyra-
mide trilatère. Sa pesanteur moyenne, 3980.
Contient (suivant Kirwan) 20 livres de cuivre,
avec encore plus de fer que l'espèce précédente;
est la mine de cuivre la plus généralement ré-
pandue. Se trouve, comme aussi parfois les deux
espèces précédentes, dans un shiste marneux bi-
tumineux, qui s'appelle alors shiste cuivreux
(Kupfer-Schiefer). Voyez plus haut, pag. 267.

V. La Mine de cuivre blanche. (all. Weiss-
Kupfererz
)

Passant du blanc d'étain au jaune de bronze;
éclat mat, aigre; étincelle parfois contre l'acier.
Contient (suivant Henkel) 40 livres de cuivre,
et outre cela du fer et de l'arsenic. Passe à la
pyrite cuivreuse et au cuivre gris (Fahlerz). Se
trouve en général rarement, entre autres endroits
près de Freyberg.

VI. La Mine de cuivre grise, Fahlerz. Cuivre
gris. Hauy. (all. Fahlerz, grau Kupfererz)
[Seite 343]

Gris d'acier, passant au noir de fer, donne une
raclure d'un gris rougeâtre; ordinairement in-
forme, parfois cristallisée, par exemple, en py-
ramides trilatères. Contient, outre le cuivre,
aussi de l'argent, tous deux dans une propor-
tion très-différente; contient aussi du plomb. Se
trouve très-fréquemment dans beaucoup de pays
en Europe et en Asie.

VII. Le Cuivre terreux noir. (all. Kupfer-
schwœrze
)

Noir brunâtre, terreux, friable, maigre; or-
dinairement en croûte sur les pyrites cuivreuses
et le fahlerz, de la décomposition desquels il
provient probablement. Se trouve, entre autres
endroits, près de Freyberg.

VIII. La Mine de cuivre rouge. Cuivre oxydé
rouge. Hauy. (all. roth Kupfererz, Kupfer-
Lebererz
)

Passant du brun de foie par le rouge de co-
chenille clair, jusqu'au gris de plomb; la variété
rouge de cochenille est parfois transparente, ra-
rement diaphane; parfois éclat presque métal-
lique, parfois compacte, parfois feuilletée; quel-
[Seite 344] quefois cristallisée, et alors le plus souvent en
doubles pyramides quadrilatères; parfois capil-
liforme, fibreuse, ayant un éclat soyeux (les
fleurs de cuivre
). Elle contient du cuivre oxydé
par de l'acide carbonique. Se trouve principale-
ment dans le pays de Cornouailles et à Catha-
rinebourg;
mais les fleurs de cuivre particulière-
ment, près de Rheinbreidenbach, dans le pays
de Cologne.

IX. L'Ocre de cuivre rouge. (all. Ziegelerz)

Passant du rouge d'hyacinthe au brun de poix
et au jaune; mat, ou éclat de poix; parfois ter-
reux, parfois endurci comme la mine de cuivre
piciforme (all. Kupfer-Pecherz). Cette dernière
variété a une cassure conchoïde peu évasée. Cette
ocre de cuivre est proprement la mine de l'es-
pèce précédente, mêlée intimement d'ocre de fer
brune. Elle se trouve, entre autres endroits, dans
le Bannat, et à Lauterberg sur le Harz.

X. L'Azur de cuivre, le Bleu de montagne. Cuivre
carbonaté bleu. Hauy. (all. Kupfer-Lazur,
Kupfer-Blau
)

Passant du bleu de ciel jusqu'au bleu d'indigo;
parfois mat, terreux, cohérent, tachant; parfois
aussi éclatant, quelquefois transparent; parfois
rayonné, parfois cristallisé, sur-tout en prismes
[Seite 345] courts quadrilatères. Contient par quintal (d'après
Kirwan) près de 69 livres de cuivre oxydé par
l'acide carbonique, comme dans les trois-espèces
suivantes. Se trouve principalement dans le Bannat
et sur l'Ural.

XI. La Malachite. Cuivre carbonaté vert. Hauy.
(all. Malachtt)

On en distingue deux sortes principales; sa-
voir:

Premièrement, la mine de cuivre soyeuse (all.
Atlaserz) vert d'émeraude, ayant un éclat
soyeux, fibreuse, parfois en cristaux séparés ca-
pilliformes, divergeant en faisceaux. Se trouve
à Lauterberg sur le Harz, et dans le Bannat.

Secondement, la malachite, ainsi proprement
nommée, compacte, susceptible de prendre un
poli; communément réniforme, en lames con-
centriques; parfois en botroïde, stalactiforme,
cylindrique, etc.

Sa pesanteur, 3641.

Une malachite de Sibérie contient (suivant
Klaproth),

Cuivre, 58.
Acide carbonique, 18.
Oxygène, 12,50.
Eau, 11,50.

Se trouve à Catharinebourg en Sibérie, et à la
Chine.

XII. Le Vert de montagne (all. Kupfergrün,
lat. Ærugo nativa, Lapis armenus)
[Seite 346]

Vert de gris, passant parfois au bleuâtre, trans-
parent seulement aux bords, et cela encore rare-
ment; parfois terreux, friable; parfois compacte,
avec une cassure conchoïde; communément seule-
ment en petites parties dans les autres mines de
cuivre. Outre le cuivre carbonaté, il contient en-
core de l'alumine. Se trouve, entre autres endroits,
à Saalfeld et à Catharinebourg.

XIII. Le Vert de montagne martial. (all. Eisen-
schüssiges-Kupfergrün
)

Ordinairement vert d'olive, passant au vert
pistache; parfois terreux, friable; parfois solide;
éclat gras; cassure conchoïde, surface parfois
protubérancée. Contient probablement du vert de
montagne et de l'ocre de fer: en général il n'est
pas commun. On en trouve près de Saalfeld et
dans l'île d'Elbe.

XIV. La Mine de cuivre phosphatée. Cuivre
phosphaté. Hauy. (all. phosphorsaures Ku-
pfererz
)

Passant du vert de gris au vert d'émeraude;
opaque, éclat ordinairement soyeux, tremblo-
tant, cassure fibreuse; ordinairement en bo-
troïde; réniforme; se présente quelquefois, mais
[Seite 347] rarement, en petits cristaux sextilatères, tendre.

Elle contient, suivant Klaproth,

Oxyde de cuivre, 8,13.
Acide phosphorique, 0,95.

Se trouve à Virneberg, près de Rheinbreid-
bach, dans le pays de Cologne.

XV. La Mine de cuivre olive. Cuivre arseniaté.
Hauy. (all. Olivenerz, arsenicalsaures Ku-
pfererz
)

Communément vert d'olive, mais aussi pas-
sant d'un côté au vert de poireau foncé, et de
l'autre au vert de gris; transparent ou diaphane,
l'éclat gras, le plus souvent cristallisé; parfois en
tables sextilatères d'un vert de gris (le cuivre
micacé,
ou la mine de cuivre olive feuilletée);
parfois en petits prismes sextilatères, et ceux ci
parfois divergeant en faisceaux; quelquefois aussi
en petits rognons globuleux, avec une cassure
fibreuse en faisceaux, et dont l'éclat est soyeux
(la mine de cuivre olive fibreuse; angl. wood
Copper
). Ses parties constituantes sont du cuivre
oxydé par l'acide arsénique, avec un peu de fer.
Se trouve particulièrement à Carrarach, dans le
pays de Cornouailles.

XVI. L'Atacamit*, sable vert d'Atacama. Cuivre
muriaté. Hauy. (all. Atacamit, salzsaurer
Kupfersand, Kupfersmaragd
)
[Seite 348]

Se trouve en sable vert d'émeraude; dont les
grains sont très-petits, cependant de forme iné-
gale; elle est transparente, a un éclat vitreux,
et donne sur les charbons une belle flamme bleue
et verte. Elle contient, d'après Fourcroy et Ber-
thollet
,

Guivre, 52.
Acide muriatique, 10.
Eau, 12.
Oxygène, 11.
Sable quartzeux
  que l'on ne peut
  pas diviser,


11.
Gas acide carbo-
  nique et fer.

  1.
Perte,   3.

Se trouve dans la partie ouest de l'Amérique
[Seite 349] méridionale, dans une petite rivière qui traverse
le désert de sable à'Atacama, entre le Pérou et
le Chili.


VI. GENRE FERRUGINEUX.
(All. Eisengeschlecht).

Le fer (all. Frischeisen, angl. Iron, lat.
Ferrum) est d'une couleur qui tombe du gris
d'acier dans le blanc d'argent, et est extrême-
ment tenace. Sa pesanteur, 7807; (suivant Four-
croy
, 7600). Il est attiré par l'aimant, et de-
vient lui-même susceptible d'attirer les corps;
tous les acides l'attaquent et lui donnent un goût
d'encre; il est précipité de ces dissolutions par
l'acide gallique en noir, et par l'acide prussique
en bleu. De tous les métaux, c'est celui qui est
répandu le plus généralement dans la terre, et
même dans la création organisée; c'est aussi celui
de tous, que les peuples policés travaillent le
plus, soit comme fer proprement dit, dans ses
deux principales différences (le fer de fonte et
le fer forgé), soit comme acier.

I. Le fer natif*.

Chacun connoît les deux masses énormes de
[Seite 350] fer natif qui ont été découvertes dernièrement,
qui ont occasionné tant d'hypothèses sur leur
formation, et qui, il faut l'avouer, sont, sous
beaucoup de rapports, encore une énigme inex-
plicable pour le naturaliste. L'une a été trouvée
par M. Pallas, entre Krasnojarsk et Abekanks,
sur la croupe d'une montagne shisteuse, dans le
voisinage d'une mine de fer magnétique; Elle a
un aspect singulier; elle est comme cellulaire; et
elle contient, dans ses intervalles bulleux, un
fossile d'un jaune vert vitreux, et ressemblant à
l'olivine. Sa pesanteur a été estimée 1600 livres.

L'autre masse encore infiniment plus grosse,
se trouve non loin du fleuve de Panama, dans
le grand Chaco-Gualimba, dans l'Amérique mé-
ridionale. Elle a été examinée en 1782, par Dom
Michel Rubin de Célis, et sa pesanteur a été
portée à 30,000 livres*.

II. La Pyrite martiale. Fer sulfuré. Hauy. (all.
Schwefelkies, Eisenkies, angl. Mundick,
lat. Pyrites)

Jaune de bronze, dans différentes nuances;
[Seite 351] passant d'un côté au jaune d'or, et de l'autre
presque au gris d'acier; offrant souvent une cou-
leur superficielle gorge de pigeon, ou d'un brun
de tombac; ayant un éclat métallique; com-
munément si dure, qu'elle étincelle contre l'acier
en répandant une odeur de soufre; contient,
outre le fer minéralisé par le soufre, quelque-
fois aussi de l'or, de l'argent, de l'arsenic, etc.

On en distingue trois sortes principales.

1. La Pyrite martiale ordinaire. (all. gemeiner
Schwefelkies
)

Sous diverses figures singulières, par exemple,
en rognons, en globules, ou bien en botroïde,
en forme de champignons, etc.; fréquemment
cristallisée sous diverses formes; par exemple,
en double pyramide quadrilatère, ou bien en
dodécaèdre avec des faces quinquelatères et vingt
coins, ou encore sous une des formes de cris-
tallisation les plus rares, en icosaèdre, avec des
faces trilatères égales et douze coins; mais le
plus souvent en cubes à faces striées, et cela
d'une manière si singulière, que toujours les
stries de deux faces opposées l'une à l'autre, ont
la même direction, tandis que celles des trois
faces qui se réunissent en un des coins du cube,
suivent des directions contraires les unes aux au-
tres. Sa pesanteur moyenne, 4700. Elle se trouve
[Seite 352] dans toutes les parties du monde, et est la plus
commune de toutes les sortes de mine.

2. La Pyrite martiale rayonnée. (all. Strahlkies)

Communément d'une couleur plus claire que
la précédente; fréquemment réniforme, cristal-
lisée le plus souvent en double pyramide quadri-
latère, et groupée sous diverses variétés (la
pyrite en crêtes de coq, etc.), a une cassure
rayonnée; et comme pyrite capillaire (all. Haar-
kies
), a des aiguilles séparées capilliformes.

3. La Pyrite martiale hépatique. (all. Leberkies,
Wasserkies
)

Encore plus claire que la pyrite commune,
couleur superficielle brun de tombac, sous di-
verses figures singulières, réniforme, par exem-
ple, ou stalactiforme, tubiforme, tricotée, etc.;
parfois cristallisée en petits prismes sextilatères,
se présentant parfois comme pétrifications mé-
tallisées du monde antérieur, sur-tout comme
ammonites.

On emploie les pyrites, particulièrement la
commune, pour obtenir du soufre, de l'alun et
du vitriol de fer, etc. Anciennement les alle-
mands les mettoient à leurs arquebuses, au lieu
de pierre à fusil.

III. La Pyrite magnétique. (all. Magnetkies)
[Seite 353]

Passant du brun de tombac au jaune de bronze;
éclat métallique, mais le plus souvent superficiel;
informe; est, comme quelques autres mines de
fer, attirée par l'aimant; passe à la pyrite mar-
tiale. Se trouve dans les montagnes à filons, par-
ticulièrement à Breitenbrunn, dans les montagnes
de Saxe.

IV. L'Aimant, la mine de fer magnétique. Fer
oxydulé. Hauy. (all. Magnet-Eisenstein, na-
türlicher Magnet,
angl. Loadstone)

Noir de fer, le plus souvent informe, mais
parfois en petits cristaux, sous la forme de double
pyramide quadrilatère; dur aigre; se distingue
par deux propriétés physiques très-intéressantes;
il attire le fer, et se dirige toujours vers les pôles,
lorsqu'il se trouve librement dans l'air; il com-
munique même ces deux propriétés au fer. Il pèse
4243. Les parties de fer qu'il contient sont diffé-
rentes; parfois il en contient 80/100. Se trouve par-
ticulièrement dans la montagne d'Aimant, dans
la Werchoturie; outre cela, entre autres en-
droits, à Newyork, et même dans le pays d'Ha-
novre, dans le Spitzenberg sur le Hartz.

Le sablon magnétique (all. Magnet-Eisen-
sand,
lat. Magnes glareosus) se trouve en pe-
[Seite 354] tits grains obtusangles, ou disséminé dans des
roches, par exemple, dans quelques sortes de
granit, de porphyre, de basalte; ou bien, et
cela plus souvent, dans du sable de mer ou dans
celui des lacs et des fleuves.

V. La Mine de fer spéculaire, fer noir. Fer
oligiste. Hauy. (all. Eisenglanz, Spiegel-
eisen
)

Gris d'acier, parfois couleur superficielle cou-
leur de pigeon; fort éclat métallique, soit in-
forme, soit cristallisé; dans ce dernier état, cris-
tallisé, par exemple, en doubles pyramides tri-
latères, qui alors passent à la forme lenticulaire;
ou bien en tables sextilatères, etc.

Sa pesanteur, 5168.

Il contient, suivant Kirwan, 60180/100 de fer. Est
ordinairement attiré par l'aimant.

Il se trouve particulièrement dans l'ile d'Elbe,
où il offre les cristallisations les plus variées et les
plus belles.

La mine de fer micacée (all. Eisenglimmer)
est d'une couleur plus foncée, elle est noir de
fer; sa texture est feuilletée; on la trouve, soit
informe, soit cristallisée, en petites tables sexti-
latères, qui parfois sont groupées en parties
cellulaires. Se trouve, entre autres endroits, au
Hartz sur la Zorge.

VI. La Mine de fer rouge. Fer oxydé. Hauy.
(all. Roth-Eisenstein)
[Seite 355]

Communément d'un rouge brunâtre, passant
d'un côté jusqu'au rouge de cerise, et de l'autre
jusqu'au gris d'acier.

Se divise en trois sortes.

1. Eisenrahm rouge. Fer oxydé rouge luisant.
Hauy. (all. Roth-Eisenrahm)

Très-friable, gras au toucher, fortement ta-
chant; parfois en masse, parfois en croûte sur
d'autres mines de fer de cette espèce; très-léger.

2. Mine de fer rouge compacte. Fer oxydé rouge.
Hauy. (all. dichter Roth-Eisenstein)

Communément informe, parfois cristallisée en
cubes, le plus souvent tachant; donne une ra-
clure rouge de sang.

Lorsqu'elle est terreuse et friable, on la nomme
ocre de fer rouge (all. Roth-Eisenocher).

3. Hématite rouge. Fer oxydé hématite. Hauy.
(all. rother Glaskopf, Blutstein. lat. Hœma-
tites
)

Communément réniforme, avec des couches
concentriques se séparant facilement; parfois
stalactiforme, fragmens cunéiformes à texture
rayonnée; contient, par quintal, 80 livres de fer.
[Seite 356] On l'emploie, entre autres usages, comme poudre
pour polir la quincaillerie.

VII. La Mine de fer brune. Egalement Fer
oxydé. Hauy. (all. Braun-Eisenstein)

Ordinairement brun de girofle ou de cheveux,
passant d'un côté au jaune, de l'autre au brun
noir. Contient le plus souvent de l'oxyde de man-
ganèse.

Se divise également en trois sortes, comme
l'espèce précédente.

1. Eisenrahm brun. (all. Braun-Eisenrahm)

Parfois éclat métallique, en croûte sur l'hé-
matite, etc. Quelques variétés de la terre d'ombre
appartiennent à cette sorte; par exemple, celle
de Cologne.

2. Mine de fer brune compacte. (all. dichter
Braun-Eisenstein
)

Communément informe, parfois stalactiforme,
cylindrique; parfois cristallisée sous deux des
formes qu'affecte la pyrite martiale; c'est-à-dire,
en dodécaèdre à faces quinquelatères, et en cube
strié sur ses six faces, dans cette direction sin-
gulière dont j'ai parlé; elle se présente aussi quel-
quefois comme pétrification des corps inconnus
du monde antérieur, près de Rübeland, par
exemple, sur le Hartz, comme pierre en forme
[Seite 357] de vis (all. Schraubenstein); fongite, etc. La
mine de fer brune informe, passe à la mine
spathique et à la mine argileuse.

Il y a aussi, comme dans l'espèce précédente,
une ocre de fer brune (all. Brauneisenocher).

3. Hématite brune (all. brauner Glaskopf)

A la couleur près, communément comme la
rouge; la cassure parfois d'un éclat soyeux,
fibreuse.

VIII. La Mine de fer noire. (all. Schwarz-
Eisenstein
)

Communément noir bleuâtre, parfois éclat mé-
tallique, raclure également métallique; paroît
contenir beaucoup d'oxyde de manganèse.

Se trouve en deux sortes.

1. Mine de fer noire compacte.

Sous diverses figures singulières; en buissons,
en botroïde, etc.; cassure conchoïde aplatie.

2. Hématite noire.

Cassure fibreuse divergente. Les deux sortes se
trouvent près de Schmakalden, en Hesse.

IX. La Mine de fer spathique. Chaux carbo-
natée ferrifère. Hauy, (all. Spath-Eisenstein,
Stahlstein
)

Passant du gris jaunâtre jusqu'au noir bru-
[Seite 358] nâtre; parfois transparente aux bords, fréquem-
ment cristallisée, et le plus souvent en rhombes
ou en lentilles; fragmens généralement rhom-
boïdaux, aigre.

Sa pesanteur, 3784.

Une mine de fer de Styrie contient, d'après
Bergmann,

Fer, 38.
Manganèse, 24.
Chaux, 38.

Passe à la mine de fer brune et au spath
perlé.

X. La Mine de fer argileuse. (Thon-Eisenstein)

Passant du jaunâtre par le brun rouge au
brun noir; mais aussi parfois gris de fumée;
communément terreuse, tendre, maigre; quel-
quefois informe, mais aussi sous diverses figures
singulières; parfois avec des pétrifications du
monde antérieur, des testacées, par exemple, et
des empreintes d'herbes (les fossiles connus sous
le nom de Têtés de chat, angl. Cat'shead, de
Colbrookdale, dont chacun renferme intérieu-
rement une petite fougère. En général très-riche
on fer, contenant jusqu'à 40 livres par quintal.

On remarque comme variétés particulières,

[Seite 359]

a. La Mine de fer argileuse colomnaire. Fer
oxydé rouge bacillaire. Hauy. (all. stœng-
licher Thon-Eisenstein, Schindelnœgel
)

Brun rouge, en pièces séparées colomnaires;
parfois comme des prismes de basalte en minia-
ture: probablement d'origine pseudovolcanique.
Se trouve sur-tout à Hoschenitz en Bohème.

b. La Mine de fer en géodes, l'Etite. Fer oxydé
rubigineux géodique (all. Eisen-Niere,
Klapperstein,
lat. Aëtites)

Ordinairement brun jaune, réniforme; parfois
avec des couches concentriques qui se séparent; le
plus souvent creuse, renfermant parfois des grains
ou des noyaux mouvans, et faisant du bruit lors-
qu'on les secoue; parfois compacte, globuleuse*.

c. La Mine de fer globuliforme, ou en forme
de pois. Fer oxydé rubigineux globuliforme.
Hauy. (all. Bohnenerz)

Communément brun foncé, éclat gras, en gros
grains, le plus souvent obtusangles; parfois apla-
tie, arrondie; telle est, par exemple, la variété
[Seite 360] en grosses fèves rondes, qui se trouve au Cap
de Bonne-Espérance.

d. La Mine de fer lenticulaire.

En petits grains adhérens, parfois comme un
pisolite peu agrégé.

XI. La Mine de fer limoneuse. (all. Rasen-
Eisenstein,
lat. Tofus tubalcaini. Linn. Mi-
nera ferri subaquosa.
Waller)

Brun jaunâtre, passant parfois au noirâtre;
communément agrégée en fragmens poreux, bul-
beuse, terreuse, éclat mat ou gras; contenant
parfois toutes sortes de végétaux de nouvelle date,
de la mousse, des morceaux de racines qui s'y
trouvent métamorphosés. Contient jusqu'à 35
livres de fer par quintal, minéralisées vraisem-
blablement par l'acide phosphorique. Se trouve le
plus souvent tout près, sous la terre végétale,
dans les couches-meubles et dans les tourbières.

XII. Le Prussiate de fer natif. Fer azuré. Hauy.
(all. blau-Eisenerde)

Sous terre, communément blanchâtre; mais à
l'air, bleu dans diverses nuances; est terreux,
pulvérulent ou agrégé; tachant, maigre; ses
parties constituantes sont du fer oxydé par l'acide
phosphorique et l'acide prussique, et mêlé avec
[Seite 361] de l'alumine. Se trouve, entre autres endroits,
dans l'électoral d'Hanovre, sur le bord de la
Stecknitz, ainsi que dans le bois flottant, près
de Stade. (Voyez plus haut, page 315, note **).

XIII. L'Ocre de fer verte. (all. grün-Eisen-
erde
)

Communément d'un vert de serin, terreuse; le
plus souvent friable, tachante, rarement durcie;
le minéralisateur n'est pas encore déterminé cer-
tainement. Se trouve particulièrement près de
Schneeberg en Saxe.

XIV. L'Eméril. Fer oxydé quartzifère. Hauy.
(all. Smirgel, angl. Emery, lat. Smiris)

Communément noir grisâtre, transparent aux
bords, tremblotant; cassure parfois écailleuse,
raclure d'un rouge brun; très-dur. Sa pesanteur,
3922. Ses parties de fer sont très-inégales, mais
parfois il est attirable à l'aimant; il est mêlé in-
timement de quartz. Il se trouve, entre autres
endroits, dans la vieille Castille et dans l'Estra-
madoure. On l'emploie pour tailler et polir les
pierres dures et le verre.

XV. Le Fer arséniaté. (all. arsenicsaures Eisen)

Vert d'olive, diaphane, éclat gras, tendre; en
petits cristaux cubiques, avec diverses variations.

[Seite 362]

Il contient (d'après Chennevix) du fer oxydé
par l'acide phosphorique.


VII. GENRE PLOMBIFÈRE.
(All. Bleygeschlecht).

Le plomb (all. Bley, angl. Lead, lat. Plum-
bum
) devient noir à l'air; et lorsqu'il est forte-
ment frotté, il tache, en donnant une odeur par-
ticulière à lui. C'est le plus tendre des métaux
solides; il est aisément flexible, mais pas très-
malléable, et point du tout tenace. Sa pesanteur,
11352. Il fond avant de rougir; se calcine très-
aisément; dans une température très-élevée, il
se vitréfie peu-à-peu; tous les acides le dissol-
vent, et il leur communique une saveur douceâ-
tre, outre les usages connus auxquels on le fait
servir, comme pour des balles, de la dragée, des
gouttières, des tuyaux, des caractères d'impri-
merie, etc., on l'emploie aussi particulièrement
dans les fonderies et la docimasie; il sert aussi
pour diverses couleurs, et comme remède chi-
rurgical.

I. La Galène. Plomb sulfuré. Hauy. (all. Bley-
glanz,
angl. blue Lead-ore, lat. Galœna)

Gris de plomb, parfois couleur superficielle
[Seite 363] gorge de pigeon; le plus souvent fort éclat mé-
tallique; communément informe, parfois miroi-
tant, quelquefois comme coulée, cellulaire, etc.;
d'autres fois dendritique ou tricotée*; fréquem-
ment cristallisée, et le plus souvent en cubes;
quelquefois, mais rarement, en doubles pyra-
mides quadrilatères, ou en prismes sextilatères
(toutes ces cristallisations, à leur tour, se mo-
difient en diverses variétés). Elle se brise en frag-
mens cubiques; a, pour l'ordinaire, une texture
feuilletée et un grain plus ou moins fin.

Sa pesanteur moyenne, 7290.

Ses parties constituantes sont très-inégales. Elle
contient, par exemple, 77 parties de plomb mi-
néralisées par 20 de soufre, et outre cela plus
ou moins d'argent. La mine de plomb striée (all.
Strip-ou Sproterz) contient en outre de l'anti-
moine. C'est en général une des mines les plus
communes.

[Seite 364]

La Mine de plomb compacte (all. Bley-
schweif,
lat. Plumbago) est plus gris d'acier,
plus tremblotante, plus tendre que la galène; elle
tache plus, et est toujours informe. Se trouve,
entre autres endroits, près de Clausthal et dans
le Derbyshyre*.

II. La Mine de plomb bleue. (all. blau Bleyerz)

Passant du bleu d'indigo au gris de plomb;
opaque, communément en petits cristaux offrant
des prismes sextilatères, éclat métallique; est
tendre et donne une raclure ayant aussi un éclat
métallique; paroît passer à la mine de plomb
compacte. Se trouve à Tschopau dans les monta-
gnes de Saxe, et à Leadhills en Ecosse.

III. La Mine de plomb brune. (all. braun Bley-
erz, braun Bleyspath
)

Passant du brun de girofle au gris noir; par-
fois transparente, éclat gras, communément cris-
tallisé en prismes sextilatères, striés dans leur
[Seite 365] longueur. Se trouve à Tschopau et à Poullaouen,
dans la ci-devant basse Bretagne.

IV. La Mine de plomb noire. (schwarz Bleyerz)

Noir grisâtre, parfois transparente; donne une
raclure d'un blanc grisâtre; a un éclat propre
s'approchant presque du métallique, ordinaire-
ment cristallisé en petits prismes sextilatères. Se
trouve entre autres endroits près de Freyberg,
où elle fournit par quintal près de 60 livres de
plomb.

V. La Mine de plomb blanche. Plomb carbonaté.
Hauy. (all. weiss Bleyerz)

Passant du blanc de neige au gris jaunâtre,
plus ou moins transparent, ayant le plus souvent
comme l'éclat du diamant, soit en masse, soit
cristallisé en aiguilles ou en prismes quadri-ou
sextilatères.

Elle contient, suivant Westrumb.

Plomb, 80,25.
Acide carbonique, 16.
Fer,   0,18.
Alumine,   0,75.
Chaux,   0,50.

Se trouve principalement près de Zellerfeld
sur le Hartz.

On regarde comme variétés de cette espèce, le
[Seite 366] plomb vitreux (all. Bleyglas) ordinairement vert-
pomme, et le plomb micacé (all. Bleyglimmer)
à feuillets minces.

VI. La Mine de plomb verte. Plomb phosphaté.
Hauy. (all. grün Bleyerz, gruner Bleyspath)

Communément vert de serin, dans différentes
dégradations, et par divers passages; transpa-
rente, éclat gras; le plus souvent cristallisée,
sur-tout en prismes sextilatères.

Sa pesanteur, 6270.

Elle contient jusqu'à 73/100 de plomb minéralisés
par l'acide phosphorique. Se trouve, entre autres
endroits, près de Clausthal et près de Beresofsk.
(Cette dernière contient, suivant Vauquelin, de
l'oxyde de chrome).

VII. La Mine de plomb jaune. Plomb molybdaté.
Hauy. (all. gelb Bleyerz)

Communément jaune de cire, peu transpa-
rente; éclat gras, le plus souvent cristallisé, sur-
tout en tables quadrilatères.

Contient, d'après Klaproth,

Oxyde de plomb, 64,42.
Oxyde de molybdène, 34,26.

Se trouve à Bleyberg en Carinthie.

VIII. Le Vitriol de plomb natif. Plomb sulfaté.
Hauy. (all. natürlicher Bleyvitriol)
[Seite 367]

Gris jaunâtre, parfois pulvérulent, parfois so-
lide, cristallisé sur-tout en double pyramide qua-
drilatère; parfois transparente, éclat vitreux,
minéralisé par l'acide sulfurique avec du fer.
Se trouve à Anglesey, près du pays de Galles.

IX. L'ocre de plomb. Plomb carbonaté terreux.
Hauy. (all. Bleyerde, Bleyocher)

Parfois pulvérulente, parfois cohérente, cepen-
dant friable; offrant trois couleurs différentes,
savoir: a jaune de soufre (le massicot natif),
tel est celui près de Leadhills en Ecosse; b gris
blanchâtre (près de Zellerfeld sur le Hartz; c rouge
brunâtre (dans le pays de Juliers).


VIII. GENRE STANNIFÈRE.
(All. Zinngeschlecht).

L'étain (all. Zinn, angl. Tin, lat. Stannum)
est très-flexible, très-malléable, mais peu tenace.
Il craque sous les dents, et lorsqu'on le plie, il fait
entendre ce qu'on nomme le cri d'étain; échauffé
ou frotté, il donne une odeur propre. Sa pesan-
teur, 7857 (Fourcroy, 7291). Il se convertit en
[Seite 368] cendres très-aisément; se dissout dans l'eau ré-
gale. Il ne se trouve que dans peu de pays, mais
alors le plus souvent dans une quantité extraor-
dinaire. On le fait servir, entre autres usages,
pour faire du papier d'argent, pour des cloches
et des canons, pour teindre en écarlate.

I. La Mine d'étain sulfureux, pyrite d'étain, or
mussif natif. Étain sulfuré. Hauy. (all. Zinn-
kies,
angl. Bell-metal ore)

Passant du gris d'acier au jaune de bronze;
éclat métallique, aigre, seulement informe. Sa
pesanteur, 4350. Il contient, d'après Klaproth,

Étain, 34.
Cuivre, 36.
Fer,   3.
Soufre, 25.

Se trouve, jusqu'à présent seulement, à Wheal-
Rock,
à Saint-Agnès, dans le pays de Cor-
nouailles.

II. L'Étain vitreux. Etain oxydé. Hauy. (all.
Zinnstein)

Brun, passant d'un côté au noir; de l'autre au
jaune et au gris blanchâtre*; parfois transpa-
[Seite 369] rent, quelquefois presque diaphane (le rosin-tin
de Cornouailles); parfois informe, parfois comme
cailloux roulés dans les Seifenwerken (l'étain
de transport, angl. Stream-tin)*, ou bien comme
sable d'étain, mais fréquemment cristallisé (les
mines d'étain en cristaux, all. Zinngraupen),
sur-tout en prisme quadrilatère très-court, avec
un pointement quadrilatère aux deux bouts; sou-
vent aussi en cristaux gemeaux (les mines d'étain
en macle, all. Visirgraupen).

Sa pesanteur moyenne, 6900.

[Seite 370]

Elle contient d'étain jusqu'à 80 pour cent. Se
trouve particulièrement dans les mines de Saxe
et de Bohème, dans le pays de Cornouailles, à Ma-
laga, dans l'île Banca près Sumatra.

III. L'Étain limoneux, l'Hématite d'étain, la
Mine d'étain en grains. (all. Holzzinn, cor-
nisches Zinnerz,
angl. Wood-tin)

Brun de bois, de cheveux, etc.; opaque, fi-
breux sur la cassure à fibres divergentes; en petits
rognons, avec des couches concentriques très-
distinctes; fragmens cunéiformes, dur, de sorte
qu'il étincelle contre l'acier. Sa pesanteur égale
6450. Il a fourni à Klaproth, 63,3 d'étain. Se
trouve à Gavrigan, dans le pays de Cornouailles.


IX. GENRE ZINKIFÈRE.
(All. Zinkgeschlecht).

Le zink (all. Zink, angl. Spelter) a une cou-
leur moyenne entre le plomb et l'étain; une cas-
sure coralliforme à rayons larges, et est moins
aigre que les autres substances métalliques connues
sous le nom de demi-métaux.

Sa pesanteur, 7190.

Il fond avant de rougir, et il s'allume dans
un feu découvert, en jetant une flamme d'un
[Seite 371] vert bleuâtre: il est dissous par tous les acides,
sans les colorer. Son usage le plus important est
pour en faire du laiton, et l'on emploie son oxyde
en médecine.

I. La Blende. Zink sulfuré. Hauy. (all. Blende,
angl. Black-Jack, lat. Pseudogalena)

Brune, passant d'un côté au brun noir, et de
l'autre au jaune; aussi parfois au rouge et au
vert, ce qui lui a fait donner les noms de blende
de poix, de blende d'augite, de blende de rubis,
etc.; plus ou moins transparente, éclat de diffé-
rente sorte, le plus souvent informe; cependant
aussi souvent cristallisé, par exemple, en pyra-
mide trilatère, ou en double pyramide quadri-
latère, etc.; cassure semblable à la spathique:
quelques variétés donnent, par le frottement, une
odeur de foie de soufre; quelques autres sont phos-
phorescentes, lorsque dans l'obscurité on les racle
avec du fer. Sa pesanteur moyenne, 4000. Elle
contient en étain 44 jusqu'à 64 pour cent, miné-
ralisés par le soufre; avec plus ou moins de fer;
elle contient aussi parfois de l'or et de l'argent,
avec de la galène mêlée intimement (le Braunerz
du Rammelsberg). C'est une mine très-généra-
lement répandue.

II. La Calamine. Le Zink oxydé. Hauy. (all.
Galmey, lat. Lapis calaminaris)
[Seite 372]

Passant communément du gris de plomb au
jaunâtre, par diverses nuances; parfois opaque,
parfois plus ou moins transparente; le plus sou-
vent informe, et cela aussi bien terreuse qu'en
masse; parfois comme coulée, en botroïde, ré-
niforme, etc.; parfois cristallisée comme le zink
oxydé en cristaux (all. Zinkspath*); commu-
nément en tables quadrilatères: telle est celle de
Carinthie et de l'Altai; parfois comme faux
cristal (par exemple dans le Flintshire). La va-
riété informe se trouve parfois en couches en-
tières, par exemple près d'Olkutschk, dans la
ci-devant Pologne.


X. GENRE BISMUTHIQUE.
(All. Wismuthgeschlecht).

Le bismuth, l'étain de glace (all. Wismuth,
angl. Tin-glass, lat. Marcassita officinalis) a
une couleur tombant du blanc d'argent dans le
rougeâtre; sa texture est feuilletée, il est très-
[Seite 373] aigre; sa pesanteur, 9822: il fond avant de
rougir*; il est précipité de sa dissolution dans
l'acide nitrique par de l'eau pure, sous la forme
de blanc d'Espagne. Ce n'est pas un métal très-
commun. On l'emploie, entre autres usages, pour
donner de la dureté à l'étain, et pour étamer les
glaces.

I. Le Bismuth natif.

Offrant communément une couleur superfi-
cielle gorge de pigeon; le plus souvent informe,
parfois tricoté, rarement cristallisé en petits
cubes, etc.; cassure feuilletée; n'est pas com-
mun; mais il se présente cependant plus fré-
quemment que les deux espèces suivantes, et on
le trouve, ainsi qu'elles, particulièrement dans
les mines de Saxe et de Bohème.

II. La Mine de Bismuth sulfureuse. Bismuth
sulfuré. Hauy. (all. Wismuthglanz)

Gris de plomb, ordinairement couleur super-
ficielle jaunâtre; cassure feuilletée, parfois rayon-
née; le plus souvent informe, rarement en cris-
taux aciculaires, implantés longitudinalement,
ou en aiguilles capilliformes; très-tendre, se
[Seite 374] laissant couper: émiettée sur les charbons, elle
brûle avec une flamme sulfureuse. Elle contient,
suivant Sage, 60 livres par quintal de bismuth
minéralisé par le soufre, parfois avec un peu de
fer et d'arsenic.

III. L'Ocre de bismuth, Bismuth oxydé. Hauy,
(all. Wismuthocher)

Jaunâtre, passant au verdâtre ou au gris; com-
munément terreuse, superficielle ou disséminée.


XI. GENRE ANTIMONIAL.
(All. Spiessglasgeschlecht).

L'antimoine (all. Spiessglass ou Spiessglanz;
lat. Antimonium, stibium) a une couleur
moyenne entre le blanc d'étain et le blanc d'ar-
gent; sa texture est feuilletée, rayonnée; il est
aigre; sa pesanteur, 6702; il fond aisément,
s'évapore à un feu soutenu, n'est dissous qu im-
parfaitement par les acides, et l'alkali le préci-
pite sous la forme d'une poudre blanche de sa
dissolution dans l'eau régale. On l'emploie, entre
autres usages, pour donner plus de dureté aux
autres métaux; par exemple, pour fondre des
caractères: on s'en sert aussi en médecine.

I. L'Antimoine natif.
[Seite 375]

Communément blanc d'étain, cassure parfois
grenue, parfois feuilletée, parfois fibreuse; l'an-
timoine connu jusqu'ici contient en même-temps
un peu d'arsenic. Se trouve, entre autres endroits,
près d'Andræasberg et dans le ci-devant Dau-
phiné.

II. La Mine d'antimoine grise. Antimoine sulfuré.
Hauy. (all. grau Spiessglas-Erz)

Gris de plomb, d'acier, etc., parfois informe;
aussi bien compacte que feuilletée, mais plus
fréquemment rayonnée, et le plus souvent en
cristaux aiguillés; parfois aussi en cristaux plus
forts, quadri-ou sextilatères. Sa pesanteur, 4200.
Elle contient:

Antimoine, 70,80.
Soufre, 30,20.

Se trouve principalement en Hongrie et dans
la Transylvanie.

La mine d'antimoine en plumes (all. Federerz),
d'une couleur noire grisâtre ou gris de plomb,
est une mine d'antimoine fibreuse à fibres fines,
ou capilliforme (parfois tenant argent) qui ap-
partient ici. Elle se trouve, entre autres endroits,
à Andræasberg et près de Nagybanya, en
Transylvanie.

III. La Mine d'antimoine rouge. Antimoine hydro-
sulfuré. Hauy. (all. roth Spiessglas-Erz)
[Seite 376]

Mordoré, avec une sorte d'éclat métallique;
parfois informe, parfois en cristaux aiguillés,
rayonnes, qui souvent sont groupés en forme
d'étoiles. Elle contient vraisemblablement, outre
de l'antimoine sulfuré, aussi de l'arsenic. Se
trouve près de Freyberg et en Hongrie.

IV. La Mine d'antimoine jaune. (all. gelb Spiess-
glas-Erz
)

Parfois jaune d'orange, parfois jaune da citron;
éclatante, parfois en aiguilles, parfois cristal-
lisée en tables quadrilatères. Probablement elle
est, comme l'espèce suivante, oxydée par l'acide
muriatique. Se trouve à Malaczka en Transil-
vanie.

V. La Mine d'antimoine blanche. (all. weiss
Spiessglas-Erz
)

Passant du blanc au jaunâtre et au gris; com-
munément éclat nacré; le plus souvent en cris-
taux aiguillés, groupés en forme d'étoiles; par-
fois en tables quadrilatères. Se trouve à Malaczka
en Transilvanie, et à Przibram en Bohème.

VI. L'Ocre d'antimoine. (all. Spiessglas-Ocher)

Communément jaune de citron; terreuse,
[Seite 377] friable. Se trouve près de Freyberg et en Hon-
grie.


XII. GENRE COBALTIQUE.
(All. Cobaltgeschlecht).

Le cobalt* (all. Kobaltmetall, ou Kobalt-
speise
) est presque de couleur de fer, tirant au gris
d'acier et un peu au rouge; dissous dans l'eau
régale, il donne l'encre de sympathie. Sa pesan-
teur, 7811: il est très-réfractaire. Lorsqu'on le
grille il se calcine en poudre noire qui, jointe
avec des matières vitrifiables, donne le vert
nommé smalte, si important dans les arts pour
obtenir les couleurs bleues les plus belles.

I. La Mine de cobalt blanche. (all. weisser
Speiskobalt
)

Blanc d'étain, le plus souvent informe; par-
fois réniforme et en petits cristaux confus. Se
trouve en peu d'endroits (à Christiania en Nor-
wège).

II. La Mine de cobalt grise. Cobalt arsenical.
Hauy. (all. grauer Speisskobalt)

D'un gris d'acier clair, communément informe;
[Seite 378] parfois miroitante, parfois tricotée; sa cassure
ressemble à celle de l'acier d'Angleterre; très-
dure. Contient, outre le cobalt, aussi de l'arsenic
et du fer. Se trouve, entre autres endroits, dans
les mines de Saxe et de Bohème.

III. La Galène de cobalt. Cobalt gris. Hauy.
(all. Glanzkobalt, lat. Galena cobalti)

D'un blanc d'étain, généralement informe;
aussi parfois miroitante, aussi quelquefois tri-
cotée, parfois dendriforme; assez souvent cris-
tallisée, et le plus souvent en cubes avec diffé-
rentes variétés; moins dure que l'espèce précé-
dente. Contient également de l'arsenic et un peu
de fer. Se trouve, entre autres endroits, à Glücks-
brunnen,
dans le pays de Meinungen; à Riegels-
dorf en
Hesse, etc. C'est une des mines de cobalt
les plus communes.

IV. L'Ocre de cobalt noire. Cobalt oxydé noir.
Hauy. (all. schwarzer Erdkobalt)

Noire, passant au bleu d'ardoise, ou parfois
au brunâtre; quelquefois pulvérulente ou friable
(la suie de cobalt, all. Russkobalt), d'autres
fois durcie (les fleurs de cobalt noires, all. Schla-
ckenkobalt
); parfois en botroïde, réniforme,
lamelleuse, etc.; éclat mat ou tremblotant; écla-
tante par la raclure, légère, oxydée probable-
[Seite 379] ment par l'acide carbonique. Se trouve, entre
autres endroits, dans les lieux que je viens de
nommer.

V. L'Ocre de cobalt brune. (all. brauner Erd-
kobalt
)

Brun de foie dans diverses nuances; informe,
terreuse, tendre; raclure d'un éclat gras. Se trouve
particulièrement dans le pays de Saalfeld.

VI. L'Ocre de cobalt jaune. (all. gelber Erd-
kobalt
)

Jaune grisâtre, informe, terreuse fine, fen-
dillée, très-tendre; communément seulement en
petite quantité. Dans le pays de Saalfeld.

VII. L'Ocre de cobalt rouge. Cobalt arseniaté.
Hauy. (all. rother Erdkobalt)

Rouge de fleurs de pêcher, mais qui passe à
l'air; ou informe, terreuse, matte (l'ocre terreuse
de cobalt, all. Kobaltbeschlag), ou en cristaux
en forme d'aiguilles, parfois veloutés, parfois
groupés en forme d'étoiles; éclatans, transpa-
rens (les fleurs de cobalt, all. Kobaltblüthe);
oxydée vraisemblablement par l'acide arsenical. Se
trouve, entre autres endroits, près de Schnee-
berg,
dans les montagnes de Saxe.

XIII. GENRE NICKELIQUE.
(All. Nickelgeschlecht).

[Seite 380]

Le nickel a une couleur qui tombe du blanc
grisâtre dans le rouge pâle; est très-dur, très-
réfractaire; se dissout principalement dans l'acide
nitrique, et teint la dissolution en vert; son
oxyde teint en bleu l'esprit d'ammoniac. Sa pe-
santeur, 7807. On l'emploie dans le packfong
de la Chine. (Voyez page 340).

I. Le Nickel arsenical. (Kupfernickel)

Communément rouge de cuivre pâle; informe;
cassure à angles obtus, comme à facettes; ra-
rement rayonnée (celui près de Riegelsdorf en
Hesse). Sa pesanteur, 7560. Il contient du nickel,
de l'arsenic, du cobalt, du fer et du soufre. Il
se trouve ordinairement avec la galène de cobalt.

II. L'Ocre ou Oxyde de nickel. Nickel oxydé.
Hauy. (all. Nickelocher)

Vert pomme, communément friable; quel-
quefois, mais rarement, durcie (celle près Rie-
gelsdorf); maigre, tachant; pour l'ordinaire en
croûte; en général avec le kupfernickel. J'ai déjà
dit plus haut que la chrysoprase doit sa couleur
à cette oxyde. (Voyez page 185).

[Seite 381]

XIV. GENRE MANGANÉSIEN.
(All. Braunsteingeschlecht).

La manganèse (all. Braunsteinmetall, lat.
Magnesium) est gris d'acier; très-dure, aigre
et réfractaire. Sa pesanteur, 6850. Elle s'unit aisé-
ment avec le fer; a, de tous les métaux, la plus
grande affinité avec l'oxygène; de sorte qu'à l'air
elle se convertit très-tôt en une poudre noire; elle
est répandue très-généralement, même dans la
création végétale. On l'emploie particulièrement
pour faire le verre blanc, pour obtenir l'air
vital, l'acide muriatique sur-oxygéné, etc.

I. La Mine de manganèse grise. Manganèse
oxydée. Hauy. (all. grau Braunstein-Erz)

Gris d'acier, passant au noir de fer; éclat plus
ou moins mat; métallique; parfois informe, soit
compacte (parfois en botroïde ou réniforme, ou
en buissons), soit feuilletée (parfois sur la mine
de manganèse brune, sous le nom d'écume de
manganèse;
all. Braunsteinschaum; parfois
cristallisée en tables quadrilatères, etc.); mais
plus fréquemment rayonnée, et le plus souvent
en faisceaux ou en étoiles; quelquefois en cris-
taux en forme d'aiguilles, ou en prismes quadri-
[Seite 382] latères, à bouts bisellés ou apointis. On trouve
la mine de manganèse rayonnée, près d'Ilfeld
et d'Ilmenau.

II. La Mine de Manganèse noire. (all. schwarz
Braunstein-Erz
)

Noire brunâtre, noir de fer, etc.; terreuse
fine, très-tendre, tachante; parfois pulvérulente,
fuligineuse (tel est, par exemple, le black-wad
de Winster, dans le Derbyshire, qui, frotté avec
de l'huile de lin, s'enflamme spontanément, et
qu'on emploie fréquemment pour les couleurs
noires à l'huile); parfois durcie, en rognons ou
en buissons, etc.; parfois l'aspect semblable à des
scories (celle de Saska, dans le Bannat).

La plupart des dessins dendritiques noirs que
l'on trouve dans divers fossiles, proviennent de
cette espèce du genre manganésien.

III. La Mine de manganèse rouge. Manganèse
oxydée rose amorphe. Hauy. (all. roth
Braunstein-Erz
)

Rose dans diverses nuances; cassure parfois
compacte, parfois feuilletée; quelquefois matte,
quelquefois éclatante; plus ou moins dure. Con-
tient, suivant Klaproth, de l'oxyde de man-
ganèse, avec un peu de silice. Se trouve à Nagyag,
et à Kapnik, en Transylvanie.

[Seite 383]

XV. GENRE URANIQUE.
(All. Urangeschlecht).

L'urane (que Klaproth a découvert en
1789) est gris foncé, d'un éclat métalli-
que, mat, tendre, aigre. Sa pesanteur, 6440.
Il est extrêmement réfractaire; il se dissout dans
l'acide nitrique et dans l'eau régale, et il est pré-
cipité par l'alkali sous la forme d'une chaux jaune
qui donne au verre une couleur d'un brun clair.

I. L'Uranite, Sulfure d'urane noir. Urane oxy-
dulé. Hauy. (all. Pecherz, Pechblende;
lat. Uranium sulphuratum)

Noir brunâtre; opaque; éclat gras; aigre.
Pesanteur, 7500; parties constituantes, urane
et soufre. Se trouve, ainsi que les espèces sui-
vantes, dans les mines de Saxe et de Bohème.

II. Le Chalcolite. L'Uranite micacé vert. (all.
Uranglimmer, Uranspath; lat. Uranium
spathosum
)

Passant du vert d'herbe au vert de gris, de
serin, etc.; transparent, parfois terreux, fria-
ble, mat; parfois éclatant, solide, cristallisé,
sur-tout en tables quadrilatères. Contient de l'urane
[Seite 384] minéralisé par de l'acide carbonique, avec un
peu de cuivre.

III. L'Oxyde d'urane. (all. Uranocher, lat.
Uranium ochraceum)

Communément jaune de citron; opaque, ter-
reux, tendre, maigre; se dissout totalement dans
l'acide nitrique. Communément sur et entre l'ura-
nite.


XVI. GENRE TITANIQUE.
(All. Titangeschlecht).

M. Gregor avoit déjà cru, en 1791, trouver
le titane, comme métal dans le manacanite; mais
c'est seulement en 1795 que M. Klaproth a
constaté la découverte. Ce métal montre, dans
sa figure métallique*, une couleur de cuivre
foncée; prend un beau poli, est aigre, extrê-
mement réfractaire; a une grande tendance à se
combiner avec l'oxygène; est dissous aisément
par les acides nitrique, muriatique et sulfurique;
l'alkali le précipite en poudre blanche de ces
dissolutions; une infusion de noix de galles le
[Seite 385] précipite, au contraire, en poudre brune de ker-
mès; avec le salpêtre il détonne vivement. Les
alkalis ne paroissent le dissoudre aucunement ni
par la voie sèche, ni par la voie humide.

I. Le Manacanite. Titane oxydé ferrifère. Hauy.
(all. Titan-Sand, Manacanit)

Noir, opaque; éclat mat; en petits grains an-
guleux de forme inégale, ressemblant au pre-
mier coup-d'œil à de la grosse poudre à tirer
grenue; est parfois attirable à l'aimant. Sa pe-
santeur, 4427. Il contient, suivant Klaproth,

Oxyde de titane, 45,25.
—— de fer, 51.
—— de manganèse,   0,25.
Silice,   3,50.

Se trouve particulièrement comme sable de ri-
vière, à Menakan en Cornouailles.

Quant au nigrin (all Nigrin), semblable au
manacanite., cependant composé de grains plus
gros, et qui se trouve à Olahpian en Transyl-
vanie, il contient, suivant Klaproth,

Oxyde de titane, 84.
—— de fer, 14.
—— de manganèse,   2.
II. Le Titanite. Titane oxydé. Hauy. (all. Titan-
Spath
)

Brun de girofle, un peu transparent; éclat
[Seite 386] gras; cristallisé en prismes courts quadrilatères
comprimés, comme lenticulaires, bisellés aux
deux bouts. Le titanite de Norwège contient,
suivant Abildgaard,

Oxyde de titane, 58.
Silice, 22.
Chaux, 20.

Se trouve près d'Arendal en Norwège, dans
du quartz; on le trouve aussi dans le pays de
Passau, dans une roche composée de quartz,
d'hornblende et de feldspath. Ce dernier y do-
mine.

III. Le Titanite en aiguilles. Titane silicéo-cal-
caire. Hauy. (all. Titan-Schœrl)

Rouge brun; parfois avec un éclat s'appro-
chant du métallique; le plus souvent en aiguilles;
communément dans et sur le cristal de roche et
le quartz commun; parfois aussi en cristaux
prismatiques, forts, en barres, quadrilatères,
striés longitudinalement; tel est celui près de
Boinik en Hongrie, qui se trouve dans un lit
stratifié de shiste micacé et de quartz laiteux.


XVII. GENRE TELLURIEN.
(All. Tellurgeschlecht).

[Seite 387]

Le tellure, dont M. Muller de Reichenstein
a découvert le premier la métalléité propre, la-
quelle a été ensuite parfaitement constatée par
Klaproth, a une couleur qui tombe du blanc
d'étain dans le gris de plomb; est fortement écla-
tant; a une cassure feuilletée; est très-aigre et
très-aisé à entrer en fusion. Sa pesanteur égale
seulement 6115.

On ne le connoît, jusqu'à présent, que dans
les trois mines suivantes, qu'auparavant on met-
toit dans le genre aurifère.

I. Le Tellure natif ou blanc. Tellure natif fer-
rifère. Hauy. (all. das sogenannte Weiss-
erz
; lat. Aurum problematicum)

Offre la couleur, l'éclat et la cassure que je
viens de rapporter. Il contient, suivant Klap-
roth,
tellure, 97; fer, 7, et un peu d'or. Il
se trouve ordinairement disséminé dans du quartz
gris, semblable au pétrosilex, à Fatzebay en
Transylvanie.

II. L'Or graphique. Tellure natif aurifère et
argentifère. Hauy. (all. Schrifterz, lat. Au-
rum graphicum
)
[Seite 388]

Blanc d'étain, tachant, en cristaux minces eu
forme de prismes ou de tables, qui ordinaire-
ment se trouvent superposés les uns sur les
autres, par une face latérale. Il contient (sui-
vant Klaproth),

Tellure, 60.
Or, 30.
Argent, 10.

Se trouve près d'Offenbanya, en Transylvanie,
dans du quartz et du graustein. (Voy. p. 291).

III. Le Tellure sulfuré. Tellure natif aurifère et
plombifère. Hauy. (all. Blœttererz, das so-
genannte nagyager Golderz
)

Passant au gris de plomb; texture communé-
ment feuilletée; tendre; un peu tachant; foible-
ment flexible. Il contient, suivant Klaproth,

Tellure, 33.
Plomb, 50.
Or,   8,5.
Argent et cuivre,   1.
Soufre,   7,5.

Se trouve près de Nagyag, en Transylvanie,
dans du quartz et du spath perlé.

XVIII. GENRE TUNGSTIQUE.
(All. Wolframgeschlecht).

[Seite 389]

Le tunstène. Le sheelin. Hauy. Le wolfram
de quelques minéralogistes, a été tout nouvel-
lement retiré en régule de ses mines; mais on
lui a donné une couleur et une pesanteur très-
différentes. Il pèse 17,600, suivant Fourcroy;
et suivant un autre, 8,340. Il est très-réfractaire;
son oxyde contient un acide propre, et forme
avec l'ammoniac un sel neutre particulier (le
tunstate d'ammoniac
).

I. La Mine de tunstène blanche. Sheelin calcaire.
Hauy. (all. Weiss Wolframerz, Tung-
stein, Schwerstein
)

Communément blanc de lait ou blanc jaunâtre;
transparente, éclat gras, cassure presque con-
choïde; informe ou cristallisée en doubles pyra-
mides quadrilatères. Sa pesanteur, 6066; elle
contient de l'acide tungstique et de la chaux. Elle
se trouve particulièrement près de Schlacken-
wald.

II. La Mine de tunstène noire. Sheelin ferrugi-
neux, (all. schwartz Wolframerz; lat. Spuma
lupi
)
[Seite 390]

Noire brunâtre, raclure couleur de rouille;
éclat mat, cassure feuilletée; communément la-
melleuse, informe ou cristallisée en prismes plats
sextilatères et en tables quadrilatères. Sa pesan-
teur, 7130. Elle contient de l'acide tungstique et
du fer; parfois aussi de la manganèse et de l'ar-
senic. Elle se trouve particulièrement dans les
montagnes de Saxe et en Cornouailles, ainsi que
dans le kalin de la Chine (Voyez page 368,
note *). En général, ainsi que l'espèce précé-
dente, communément avec l'étain vitreux.


XIX. GENRE MOLYBDIQUE.
(All. Molybdengeschlecht).

Le molybdène est presque gris d'acier et
très-aigre; pas très-dur. Sa pesanteur, 6963. Son
oxyde contient également un acide particulier.

I. La Galène de molybdène. Molybdène sulfuré.
Hauy. (all. Wasserbley)

Cette mine, confondue souvent avec la plom-
bagine, est d'un gris de plomb; a un éclat
[Seite 391] métallique et communément une texture feuil-
letée à feuillets courbes; est grasse au toucher,
tendre, tachante, flexible dans ses feuillets minces.
Sa pesanteur, 4738. Elle contient, d'après Klap-
roth
,

Acide molybdique, 60.
Soufre, 40.

Se trouve en peu d'endroits, mais presque dans
chacune des quatre parties du monde; particuliè-
rement près d'Altenberg, dans les montagnes de
Saxe; et près de Kolywan en Sibérie. Elle se
présente aussi dans la pierre ollaire de Groenland.


XX. GENRE ARSENICAL.
(All. Arsenicgeschlecht).

L'arsenic a une couleur moyenne entre le
blanc d'étain et le gris de plomb; sa cassure est
feuilletée à écailles. Sa pesanteur, 8308–5763.
Fourcroy. C'est le plus volatil de tous les mé-
taux. Dans le feu, il se dissout en une vapeur
blanche épaisse, qui a l'odeur de l'ail; il a une
saveur douceâtre et teint le cuivre en blanc,
comme en général les métaux colorés deviennent
blancs par leur composition avec de l'arsenic.
Son oxyde, qui contient également un acide
propre, se dissout dans l'eau.

I. L'Arsenic natif.
[Seite 392]

Gris de plomb clair; mais prend à l'air une
couleur superficielle jaunâtre, ensuite brune de
tombac, et enfin noire; fréquemment réniforme,
souvent en couches concentriques convexes d'un
côté et concaves de l'autre, qui se séparent fa-
cilement [l'arsenic testacé (all. Scherbenkobalt)
nom impropre]; très-rarement tricoté, dendri-
tique, résonnant dans des lames minces; com-
munément contenant du fer. Se trouve, entre
autres endroits, à Andrœasberg au Hartz.

II. La Pyrite arsenicale ou blanche. Fer arsenical.
Hauy. (all. Arsenickkies, angl. Arsenical-
mundick
)

Passant du blanc d'argent au blanc d'étain;
souvent superficielle; communément informe,
soit en masse, soit disséminée; parfois cristal-
lisée, sur-tout en prismes quadrilatères; dure;
donne par le frottement, ou quand on la brise,
une forte odeur d'ail; contient, outre l'arsenic,
aussi du fer, et une variété particulière, la mine
d'arsenic blanche (all. Weisserz ou Misspickel-
silber
); contient encore de l'argent. Elle se trouve
particulièrement dans les mines de Saxe et de
Bohème; nommément la mine d'arsenic blanche,
près de Brœunsdorf.

III. L'Orpiment. Arsenic sulfuré. Hauy. (all.
Rauschgelb)
[Seite 393]

Se divise en deux sortes, d'après ses couleurs
principales.

1. L'Orpiment jaune. Arsenic jaune. Hauy.
(all. gelbes Rauschgelb, Operment;
lat. Auri pigmentum)

Communément jaune de citron; transparent,
offrant parfois un aspect presque talqueux, et
un éclat presque métallique; feuilleté, tendre,
flexible, ordinairement informe; parfois cristal-
lisé, sur-tout en prismes quadrilatères; mais le
plus souvent confus, petits et emmêlés. Sa pe-
santeur, 3313. Il contient, d'après Kirwan,

Arsenic, 90.
Soufre, 10.

Se trouve particulièrement en Transylvanie et
dans le Bannat.

2. L'Orpiment rouge. Arsenic rouge. Hauy.
(all. rothes Rauschgelb, Sandarac,
Realgar
)

Communément aurore, transparent, éclat vi-
treux; raclure jaune, fréquemment cristallisé en
petits prismes quadri-ou sextilatères; parfois
aussi seulement superficiel sur d'autres fossiles
[Seite 394] (à Andræasberg, par exemple, sur des druses
de spath calcaire et de zéolithe). Sa pesanteur,
3225. Il a donné à Kirwan, arsenic, 84; soufre,
16. Se trouve principalement sur le Vésuve et en
Transylvanie.

IV. Le Pharmacolite. (all. Arsenic-Blüthe,
Pharmacolith
)

Communément d'un blanc de lait; parfois très-
friable, parfois en petit botroïde; quelquefois en
cristaux capilliformes, groupés en faisceaux, ayant
un éclat soyeux et transparent. Sa pesanteur,
2477. Il contient, suivant Klaproth, de la chaux,
de l'acide arsenical et un peu de cobalt. Il se trouve
principalement près de Riegelsdorf en Hesse, et
à Wittingen, dans le pays de Fürstenberg.


XXI. GENRE CHROMIQUE.
(All. Chromiumgeschlecht).

Le chrome a été découvert en 1797, par le
professeur Klaproth, et presqu'en même temps
par le citoyen Vauquelin. Il est presque gris de
plomb, aigre, très-dur et réfractaire. Son oxyde
contient un acide propre.

I. Le Fer chromaté. (all. Eisenchrom)

Noir grisâtre, éclat métallique, mat; cassure
[Seite 395] très-friable, inégale, feuilletée; très-aigre, dure,
très-tenace. Se trouve particulièrement dans la
Vercholurie, sur le mont Ural. Il contient,
d'après Lowitz, de l'oxyde de chrome avec du
fer et un peu de silice et d'alumine.

II. La Mine de chrome rouge. Plomb chromaté.
Hauy. (all. roth Chromiumerz)

Aurore passant au jaune d'hyacinthe, etc.;
transparente, éclatante; communément cristal-
lisée, sur-tout en prisme quadrilatère, avec diverses
variétés; donne une raclure jaune. Sa pesanteur,
6026. Se trouve à Beresofsk, dans le pays de
Catharinebourg, dans une sorte particulière de
grès sur-mélangé. (Voyez page 296).

J'ai déjà dit plus haut que, suivant M. Vau-
quelin
, l'oxyde de chrome se trouve dans la mine
de plomb verte de Beresofsk, ainsi que dans l'é-
meraude et le rubis*.

SECTION SEIZIÈME.
Des pétrifications.

[Seite 396]

§ 262.

La connoissance des pétrifications ou fossiles,
ou l'oryctologie, dans le sens le plus strict, lors-
qu'elle est considérée sous son véritable point de
vue, et qu'on en fait l'application convenable,
devient une partie très-importante et très-féconde
de la minéralogie, en jetant un grand jour sur la
géogénie, sur les diverses a, la catastrophes, plus ou
moins générales, auxquelles notre terre a été suc-
cessivement exposée; par conséquent sur l'âge
relatif des roches montagnistiques en général, et
sur la formation de quelques sortes do montagnes
à couches, en particulier; tous objets sans la
connoissance desquels on ne peut étudier philo-
sophiquement la partie minéralogique de l'his-
toire naturelle.

§ 263.

Mais on nomme pétrifications ou corps pé-
trifiés (all. Petrefacten, Versteinerungen,
angl. extraneous Fossils), dans le sens le plus
[Seite 397] étendu, tous les corps organisés qui, après avoir
trouvé leur mort, soit dans une de ces catastrophes
générales, soit dans toute autre circonstance,
ont été enfouis dans les différentes couches tes-
tiaires ou secondaires de la terre, dans une po-
sition si favorable, que leurs corps, ou quel-
ques-unes des parties individuelles de ce corps
ont, au lieu de pourrir, conservé plus ou moins
parfaitement leur conformation, et ont été en-
suite pénétrés, pour la plus grande partie, ou de
bitumes, ou de substances hétérogènes pierreuses,
ou métalliques.

Remarque. Ainsi il faut exclure sévèrement
du nombre des pétrifications, une quantité de
corps qu'autrefois on confondoit avec elles. J'ôte-
rai avant tout ces simples jeux de la nature,
sur lesquels l'imagination s'exerçoit autrefois,
et qui fournissoient un aliment à l'ignorance et
à la superstition. Par exemple, le portrait de
Martin Luther, qui se trouvoit dans du cuivre
shisteux de Mansfeld, et qu'en 1675 Valérius
Alberti
a décrit avec tant de soin; la lapi-
cidina sacra
du vieux docteur Nicolas Lange
à Lucerne, et autres semblables. En second lieu,
les corps artificiels qu'on ne peut méconnoître;
comme par exemple, les petits cubes des bains.
Enfin ces corps inventés à plaisir pour attraper
[Seite 398] ceux qui ne s'y connoissent pas, comme par
exemple les pétrifications de Würtzbourg, avec
lesquelles le bon Beringer fut attrapé, par ses
étudians. (Voyez sa Lithographia wircebur-
gensis.
1726. in-folio, page 5).

§ 264.

Ordinairement on distingue quatre sortes de
pétrifications. Leur division est fondée sur la dif-
férence des circonstances dans lesquelles ces corps
organisés se sont trouvés, et sur celle des chan-
gemens qu'ils ont subis par la pétrification.

Oh trouve donc les corps:

1. Simplement calcinés; c'est-à-dire, des os,
des testacées, etc., ont perdu leur colle animale,
et avec elle une grande partie de leur solidité pre-
mière*; au lieu de cette colle, ils sont traversés
de tuf calcaire, de tuf marneux, et autres subs-
[Seite 399] tances pareilles; outre cela ils sont friables et
légers. Ils se trouvent le plus souvent dans les
couches meubles (voyez page 149), et entre le
tuf calcaire des grottes et des crevasses qui sont
dans les montagnes.

2. Réellement pétrifiés; les pétrifications, pro-
prement dites dans le sens plus strict, qui se trou-
vent enfermées dans les couches solides des mon-
tagnes de seconde formation, dans la pierre à
chaux compacte, l'argile shisteux, le shiste mar-
neux bitumineux, le grès, etc., et qui par-là ont
acquis en grande partie la dureté de la pierre.
C'est à cette seconde classe qu'appartiennent
d'abord les corps marins inconnus du monde ca-
tastrophé, dont fourmillent particulièrement les
couches calcaires du continent actuel, qui for-
moit le sol de la mer avant cette catastrophe.
Viennent ensuite les bois convertis en pétrosilex
ou en opale de cire, etc.

Il est très-rare que parmi les testacées variés à
l'infini, qui se trouvent réellement pétrifiés,
leur coquille soit encore conservée (comme par
exemple, c'est le cas avec le marbre coquillier
opalisant de Carinthie). Chez la plupart, on ne
voit que le moule intérieur formé par la vase
pétrifiée qui a rempli la coquille, détruite après
insensiblement. Tels sont, par exemple, la plu-
part des ammonites, les histérolithes, etc. On
[Seite 400] nomme ces pétrifications, pour les distinguer,
pierres moulées (all. Steinkerne, lat. Nuclei);
celles, au contraire, dont il ne reste que l'em-
preinte
de la surface extérieure, comme dans la
plupart des shistes phytotipophores, portent le
nom de pierres imprimées (all. Spurensteine,
lat. Typolithi).

3. Métallisés (pétrifications pyriteuses bron-
zées
). Les corps pétrifiés sont traversés de subs-
tances métalliques, particulièrement de pyrite
sulfureuse, de fahlerz, de mine de fer argi-
leuse, etc.

Enfin 4. Bituminisés; c'est-à-dire, traversés
d'asphalte, etc., comme le bois fossile bitumi-
neux, etc. On pourroit aussi, en quelque façon,
mettre dans cette quatrième classe les insectes qui
se trouvent enfermés dans le succin, puisque ce
sont aussi des corps organisés conservés après
leur mort, et qui probablement y ont trouvé leur
tombeau lors d'une catastrophe partielle quel-
conque.

§ 265.

Mais il est encore un double point de vue sous
lequel on peut considérer les pétrifications, qui
est plus instructif et plus important pour la
géogénie. C'est lorsqu'on les observe, d'un côté,
relativement à leurs gissemens actuels; et de
[Seite 401] l'autre, par rapport à leur analogie, à leur simple
ressemblance, ou bien à leur différence parfaite
avec les corps organisés de la création actuelle.

§ 266.

Sous le premier point de vue, quand on voit
à quelle hauteur au-dessus du niveau actuel de
la mer, et à quelle profondeur au-dessous de
ce même niveau, se trouvent encore des pétrifi-
cations, on ne peut que s'étonner et croire que
nécessairement notre planète a dû subir autre-
fois de très-grandes révolutions. Pour citer seu-
lement quelques exemples, parmi ceux que l'Eu-
rope nous offre, M. de Luc a trouvé sur les
Alpes de Savoie, à une hauteur de 7844 pieds au-
dessus du niveau de la mer, des corps marins
pétrifiés (des ammonites); et à Whitehaven,
dans le pays de Cumberland, on déterre, à plus
de 2000 pieds de profondeur au-dessous de ce ni-
veau, des empreintes de plantes des bois (de
fougères).

§ 267.

Quant à la comparaison des pétrifications avec
les corps organisés de la création actuelle, il me
paroît le plus convenable et le plus sûr, de ranger
en général les premières sous les trois divisions
suivantes.

A. Corps pétrifiés dont les analogues subsistent
encore (Petrificata superstitorum).

[Seite 402]

Ce sont les pétrifications que l'on peut recon-
noître et déterminer avec certitude; c'est-à-dire,
auxquelles des corps existans actuellement sont
parfaitement semblables. De cette sorte sont, par
exemple, les divers animaux et végétaux pétri-
fiés, qui se trouvent dans les couches remar-
quables de shiste puant (all. Stinkschiefer) de
Œningen, près du lac de Constance.

B. Corps pétrifiés dont les analogues sont dou-
teux (Petrificata dubiorum).

Ce sont les pétrifications douteuses; c'est-à-
dire, qui ont seulement quelque ressemblance avec
d'autres créatures existant actuellement; mais qui
en diffèrent, soit par leur grandeur monstrueuse,
soit par différentes déviations, légères peut-être,
mais cependant constantes dans la conformation de
quelques-unes de leurs parties. C'est ce que l'on
remarque sur-tout dans beaucoup d'os fossiles
de grands mammifères, d'élans, d'ours, etc.

C. Corps pétrifiés dont les analogues sont inconnus
(Petrificata incognitorum).

Ce sont les pétrifications de quelques corps du
monde antérieur, parfaitement inconnus; c'est-
à-dire, auxquels on n'a pas encore trouvé jusqu'à
[Seite 403] présent un seul analogue qui, non pas leur soit
parfaitement semblable, mais qui seulement ait
une légère ressemblance avec eux. Tels sont les
mammouths, les ammonites, les phacites, les
bélemnites, et plusieurs autres.

§ 268.

En conséquence, les pétrifications se trouvent
ordonnées d'après les deux règnes organisés; et
les zoolites, d'après les six classes du règne
animal. Quant aux sous-divisions, elles sont dé-
terminées, autant que faire se peut, d'après le
point de vue que j'ai indiqué.


NOTICE
De quelques livres pour la connoissance des
pétrifications.

  1. (Bourghet) traité des pétrifications. Paris, 1742,
    in-4°.
  2. J. Gesneri tractatus de petrificatis. ed. 2. L. B.
    1758, in-8°.
  3. J. E. Imm. Walchs Steinreich. Halle, 1762, 2 vol.
    in-8°.
  4. Dess. (und G. W. Knorrs) Naturgeschichte der
    Versteinerungen. Nürnb. 1768, u. f. 4 vol. in-fol.
  5. J. Beckmann de reductione rerum fossilium ad
    genera naturalia protyporum; in novis com-
    ment, soc. scient. Gœtting. Tomes 2 et 3.
  6. God. Gv. Leibnitii protogæa. Gœtt. 1749, in-4°.
  7. Sam. Chr. Hollmann commentationum in Reg.
    scient. soc. recensilarum sylloge. Gœtt. 1. 1762.
    2. ed. 3. 1784, in-4°.
  8. Fr. Xav. Burtin sur les révolutions générales qu'a
    subies la surface de la terre; im 8. St. der
    Verhandelingen uitgegeeven door Teyler's tweede
    Genootschap. Haarl. 1790, in-4°.
  9. (Andreæ) Briefe aus der Schweiz. nach Hannover
    geschrieben. Zürich, 1776, in-4°.
  10. Gust. Brander fossilia Hantoniensia. Londres,
    1766, in-4°.
  11. Cas. Chr. Schmiedel Vorstellung merkwürdiger
    Versteinerungen. Nürnb. seit 1780; in-4°.

A. Corps pétrifiés du règne animal
(Zoolithes).

[Seite 405]

I. Des Mammifères.

Les ostéolithes de cette classe montrent, par
rapport à leur gissement, une quadruple diffé-
rence très-remarquable pour la géogénie. Ils se
trouvent, ou

1.° Dans les couches meubles*, communément
isolés; tels sont, par exemple, la plupart des
éléphans, des rhinocéros fossiles, etc.; tel est
aussi le mammouth;

Ou 2.° dans des couches secondaires; comme
dans le shiste puant d' Œningen, et dans le gypse
près de Montmartre;

Ou 3.° dans les grottes; comme, par exemple,
dans celles du Harz, du Fichtelberg, des monts
Carpathiens, etc.;

Ou enfin 4.° dans des masses de roches sta-
lactiformes; le plus souvent en mines cimentées
ensemble, pour ainsi dire, en forme de brêche,
par un tuf calcaire. Telles sont les brêches osseuses
[Seite 406] énormes et si difficiles à expliquer, que l'on
trouve sur quelques côtes de la mer Méditer-
ranée et de la mer Adriatique; à Cerigo, en
Dalmatie, et à Gibraltar.

a. Qu'on peut reconnoître et nommer*.

Tels sont, par exemple, les rats d'eau et d'autres
animaux, dans le shiste puant d' Œningen.

b. Douteux.
[Seite 407]

Les restes, par exemple, 1.° d'une espèce
d'ours (ursus spelœus) extrêmement problé-
matique, qui se trouvent en grande quantité
dans la grotte nommée Grotte du Dragon, sur les
Carpathiens, ainsi que dans la grotte de Scharz-
feld sur le Harz, et dans celles de Gailenreut
sur le Fichtelberg*.

2.° D'une sorte particulière d'élan (alce gi-
gantea
) que l'on trouve particulièrement en Ir-
lande, et qui se distingue par sa grandeur énorme.
Il en est quelques-uns dont le crâne a presque
22 pouces de long, et les extrémités des deux
bois (pesant quelquefois quelques quintaux) sont
à 14 pieds de distance l'une de l'autre.

3.° D'un éléphant énormément grand (elephas
primigenius
) (ce sont les prétendus os de géants
de nos bons aïeux); il se trouve des os fossiles
de cet animal, en grande quantité, en Allema-
gne**. (Le squelette d'éléphant, par exemple,
[Seite 408] qui a été trouvé, en 1695, près de Burgtonna,
dans le pays de Gotha).

4.° D'une espèce de rhinocéros (rhinoceros
antiquitatis
) très-commune en Sibérie, ainsi
qu'en Allemagne, près de Herzberg, par exemple,
sur le Harz, près de Bourgtonna, etc.

c. Parfaitement inconnus.

Un exemple servira pour tous: le monstre
colossal du monde antérieur; le mammouth de
l'Ohio (mammoul Ohioticum), dont on déterre
les os en quantité près de l'Ohio, dans l'Amé-
rique méridionale, et qui se distingue déjà des
autres animaux du monde antérieur, par la forme
singulière de ses énormes dents molaires.

II. Oiseaux.

Il s'en trouve très-peu; cependant dans le
shiste puant d'Œningen, on trouve des os d'oi-
seaux de rivage; et dans le shiste calcaire de
Pappenheim, des os d'oiseaux nageurs, ou d'an-
séres
*.

III. Amphibies.

a. Qu'on peut reconnoître.

Des grenouilles et des crapauds, par exemple,
dans le shiste puant d'Œningen**.

b. Douteux.
[Seite 409]

Des écailles de tortue, comme j'en ai une des
environs de Burgtonna, où l'on a trouvé des os
d'éléphans et de rhinocéros d'une espèce dou-
teuse.

c. Inconnus.

Les os, par exemple, d'une créature mons-
trueuse, et de l'espèce des crocodiles; car c'est
vraisemblablement à un tel animal qu'appar-
tiennent les mâchoires énormes et les autres os
trouvés dans le Petersberg, près de Maëstricht*.

IV. Poissons.

Quoique les pétrifications de cette classe, les
ichtyolithes, se présentent en très-grande quan-
tité, et offrent une variété infinie (tant pour les
espèces de poissons qu'elles représentent, que pour
les sortes de pierres dans lesquelles on les trouve),
cependant il faut en examiner la plus grande partie
avec la plus grande circonspection et impartia-
lité, avant de pouvoir les ranger surement sous
l'une de nos trois divisions principales (recon-
[Seite 410] noissables, douteuses ou inconnues); car il en
est très-peu que l'on puisse d'abord classer avec
certitude. Dans le petit nombre, on comptera
d'abord les os de poissons qui se trouvent dans
le shiste puant d'Œningen, ou bien les angmarsets
(salmo arcticus, t. 1, page 365) de Zuckertop,
sur la côte ouest du Groënland, qui se trouvent
comme en momies dans de longues masses d'ar-
gile. Ceux-là on peut fort bien les reconnoître.

Les squelettes de poissons, que l'on trouve or-
dinairement fort bien conservés dans le shiste
puant du mont Bolca, dans le pays de Vérone*,
sont aussi en général rapportés assez précisément
à des analogues connus. Mais ce qui pourroit
déjà faire naître quelques doutes, c'est que d'après
cela cette montagne doit se trouver le dépôt le
plus commun, non-seulement des poissons d'eau
douce et de mer, mais encore, parmi ces der-
niers, des poissons venus des mers les plus éloi-
gnées les unes des autres, soit d'Otahiti, soit de
la mer Méditerranée, soit des côtes du Japon,
soit de l'Afrique, du Brésil et de la partie nord-
est de l'Amérique, etc. Quant aux poissons qui se
trouvent dans le shiste en tables de Blattenberg,
dans le canton de Glarus, ou dans le shiste mar-
[Seite 411] neux bitumineux du pays de Mannsfeld et de
Hesse, il est très-rare qu'ils aient conservé assez
distinctement les parties les plus importantes de
leurs caractères spécifiques, pour qu'on puisse
en déterminer les espèces avec certitude.

On trouve aussi dans les couches calcaires
compactes, des restes de poissons pétrifiés; mais
ce ne sont ordinairement que des vertèbres, des
arètes et des dents. Parmi les dernières on re-
marque, les glossopètres (all. Schlangenzungen,
lat. glossopetrœ) du genre des squales, et les
bufonites (all. Bufoniten ou Schlangenaugen),
dont quelques-unes ont un peu de ressemblance
avec les dents mousses de loup marin (lat. Anar-
rhicas lupus
).

La turquoise orientale, qui communément est
bleue, et se trouve particulièrement en Perse,
paroît appartenir aussi aux dents de poissons pé-
trifiées.

V. Insectes.

a. Reconnoissables.

Dans le shiste d'Œningen, par exemple, des
larves de punaises d'eau et de demoiselles.

b. Douteux.

On peut ranger encore dans cette classe, la
plupart des écrevisses pétrifiées (les gamarrho-
lithes).

c. Inconnus.
[Seite 412]

Les fameux trilobites (all. Kœfer-ou Cacadu-
muschel
[nom impropre], lat. Entomolithus
paradoxus.
Linn., angl. Dudley-fossil) que l'on
trouve çà et là, mais sur-tout dans une grande
beauté, près de Dudley, dans le Worcestershire,
et parfois encore avec le têt naturel.

VI. Vers.

Presque sans exception dans les trois ordres,
testacées, crustacées et coraux.

I. Testacées.
a. Reconnoissables.

A ce qu'il paroît, par exemple parmi les bi-
valves, cette espèce commune de térébratulites
réellement pétrifiées dans les couches calcaires,
qui est semblable à l'anomie nommée le coq et
la poule (anomia vitrea).

Et parmi les univalves, la maçonne (trochus
lithophorus
) calcinée, qui se trouve en Piémont,
dans les couches meubles.

b. Douteux.

Par exemple, parmi les bivalves, les très-grandes
térébratulites du pays d'Osnabrück*.

[Tab. IV]
Entomolithus paradoxusxxx
Figure 2. Entomolithus paradoxus
[interleaf] [Seite 413]

Et parmi les univalves, les strombites calcinés
qui ont presque un pied de long, et que l'on
trouve en Champagne dans des couches meubles.

c. Inconnus.

Seulement ceux qui se trouvent en si grande
quantité dans les couches calcaires.

Pour citer, par exemple, quelques-uns des
plus singuliers; parmi les bivalves:

1. L'ostracite opalisée de la lumachelle de
Carinthie.

2. L'ostracite Pinnigenus, à coquille épaisse,
que le jeune M. DE LUC a trouvée, avec la sui-
vante, sur la montagne de Salève, près de Ge-
nève*.

3. La grande anomite, presque en forme de
cœur**.

4. Les gryphites.

5. Les hystérolithes.

6. Les langues fourrées de la ci-devant Sain-
tonge***.

Parmi les testacées univalves, d'abord ceux
[Seite 414] connus sous le nom de polythalamies; c'est-
à-dire, ceux dont la coquille est divisée intérieu-
rement, par des espèces de cloisons, en chambres
ou compartimens.

Tels sont, par exemple, 1.° les phacites, les
pierres lenticulaires ou numismales, la mon-
noie du diable, les camérines, etc. (lat. porpites,
lapis nummularis,
etc.; all. Linsensteine, Pfen-
nigsteine, Fruchtsteine
, etc., qui extérieurement
sont couvertes de coquilles feuilletées, légèrement
voûtées, et ont intérieurement un tour de spire
extrêmement fin, divisé en plusieurs chambres
et d'une longueur considérable. Ces fossiles ont
très-souvent la grosseur d'une lentille, quelque-
fois la largeur d'une pièce de 24 sous. On les
trouve dans beaucoup de pays, et parfois en
couches puissantes; nommément dans la basse
Egypte: les pyramides en sont bâties, pour la plus
grande partie.

2.° La légion innombrable des ammonites
(angl. Snake-stones).

3.° Les orthocéracites, aussi remarquables
que rares, qui parfois ont un pied de long. On
les trouve principalement dans le Mecklem-
bourg.

4.° Les bélemnites (all. Belemniten ou Luchs-
steine,
angl. Thunder-stones, Fairiessingers,
lat. Dactyli idœi), parmi lesquelles il y a aussi
[Seite 415] des espèces sans cloisons ou alvéoles; du reste,
une des pétrifications les plus communes des cou-
ches calcaires, où elles se trouvent fréquemment
traversées de pierre puante noire. On les trouve
aussi dans d'autres sortes de couches; par exem-
ple, dans les couches crayeuses du duché de Kent.

Parmi les testacées univalves, qui n'ont jamais
de compartimens intérieurs; 1.° les dentalites
singuliers du territoire du Lucerne, qui se trou-
vent dans ce pays en grande quantité, dans une
roche calcaire compacte.

2.° Les muricites tournés à gauche, qu'on
trouve sur les bords de la mer, près d'Harwich.

3.° Le petit muricites deformis Solander,
dont la pointe se termine toujours comme en une
serpule irrégulière*.

II. Crustacées.

1. Parmi les divers oursins, particulièrement
ceux qui, au lieu de pointes, sont garnis de
pierres judaïques**.

Ensuite 2. les encrinites et 3. les pentacrinites,
deux pétrifications considérables qui ont bien
quelque ressemblance avec l'astérie (encrinus
asteria
) de la création actuelle; mais ne lui sont
pas parfaitement semblables, et qui sont compo-
[Seite 416] sées d'un corps à beaucoup de bras, lequel repose
sur une longue tige simple articulée et sans
branches.

Dans les encrinites ou lis de pierre*, qui se
trouvent le plus souvent dans la pierre à chaux
compacte, les bras du corps sont ordinairement
plies, et alors il a quelque ressemblance avec un
épi de maïs, ou avec un lis pas encore épanoui;
c'est pour cela qu'on leur a donné le nom de lis
de pierre (all. Lilienstein). Il faut que la tige ait
été fixée par son extrémité inférieure, au sol de
la mer. Ses articulations orbiculaires, qui ont la
forme de petites pierres meulières, avec un dessin
en forme de soleil, sont connues sous le nom
d'entrochites (all. Entrochiten, Bonifacius-
pfennige, etc.
angl. St. Cuthbert's beads), et il
y a des pays dans lesquels les couches calcaires
en fourmillent.

Le pentacrinite, ou le palmier marin fossile
(all. Medusenpalme**), est composé d'un

[Tab. V]
Encrinites fossilisxxx
Figure 3. Encrinites fossilis
[interleaf] [Seite 417]

grand corps à beaucoup de bras, en forme de
houpe, qui repose sur une tige simple, articulée
sans branches, laquelle a au moins huit pieds de
long. Cette pétréfaction remarquable se trouvoit
autrefois dans le shiste marneux bitumineux, près
de Boll, dans le pays de Wirtemberg.

Les astroïtes sont les troques à cinq angles de
la tige articulée et rameuse d'une pétrification
semblable, mais pas encore tout-à-fait connue.

III. Coraux.

Sur-tout 1.° les madréporites, en une quantité
innombrable et avec la plus grande variété; comme,
par exemple, dans la pierre à chaux compacte,
sur la montagne de Salève, près de Genève;
sur le Hartz, près de Grund; de Blankenbourg,
etc.; dans le grès, sur le Petersberg, près de
Maëstricht; dans la craie (les fongites du duché
de Kent
); dans la mine de manganèse (aussi
comme fongites et pierres en forme de vis [all.
Schraubenstein], près de Rubeland sur le Hartz).
Ces derniers se trouvent aussi dans le district de
Catherinebourg.

[Seite 418]

2.° Les milléporites, et d'autres sortes de co-
raux, particulièrement dans le grès de Peters-
berg, près de Maëstricht; dans la pierre à feu,
près de Zelle; dans le pays d'Hanovre et dans
les poudingues d'Herfortshire.


B. Petrifications du règne végétal.
(all. Phytolites).

En général ces corps pétrifiés sont rarement
conservés assez distinctement, pour qu'on puisse
reconnoître leurs caractères spécifiques; ce qui
particulièrement est à peine possible dans cer-
taines parties individuelles des plantes. Cependant
la triple différence que j'ai fondée pour la divi-
sion des pétrifications animales, peut aussi au
total avoir lieu pour celle des végétales.

I. Empreintes des plantes et des feuilles.

a. Reconnoissables.

Celles, par exemple, dans le shiste puant
d'Œningen.

b. Douteuses.

Nous rangerons d'abord dans cette division, la
plupart des fougères qui se trouvent dans l'ar-
gile shisteuse, et dans la mine de fer argi-
leuse.

c. Inconnues.
[Seite 419]

Ces grandes empreintes écailleuses, extrême-
ment remarquables, parfois branchues, et sou-
vent d'une grandeur monstrueuse, qui se trou-
vent çà et là, particulièrement dans les mines de
charbon de terre; dans l'argile shisteuse (le shiste
charbonneux), et qu'on rencontre aussi dans du
grès (par exemple près d'Edinbourg), et dans
du grès gris et du shiste argileux (près de
Clausthal).

II. Graines, Fruits, etc., fossiles.

a. Reconnoissables.

Dans le shiste puant d'Œningen, que j'ai déjà
nommé, où même on a trouvé des empreintes
distinctes de fleurs (d'une renoncule).

b. Douteux.

Les épis de Frankenberg, les sterngraupen,
et autres parties de fruits métallisés, dans des
mines de cuivre et d'argent.

c. Inconnus.

Par exemple, les capsules de fruits en forme
d'amandes, qui se trouvent parfois entre le bois
fossile, dans les mines de Succin, en Prusse.

III. Bois fossiles. (lat. Lithoxila).

[Seite 420]

Il est très-difficile de pouvoir les faire entrer,
avec certitude, dans quelqu'une des trois prin-
cipales divisions.

Quelques-uns, il est vrai, sont aisés à déter-
miner; comme le beau bois de bouleau de Kont-
schosero,
dans le pays d'Olonez, converti en
mine de fer limoneuse.

D'autres, au contraire, sont jusqu'à présent
tout-à-fait inconnus; comme par exemple le
staarholz de Hilbersdorf, près de Chemnitz, qui
se distingue par sa texture singulière; il paroît
avoir été traversé par de petits tubes parallèles
(le plus souvent de l'épaisseur d'un tuyau de
plume).

Les autres espèces plus douteuses, sont en gé-
néral, ou réellement pétrifiées, converties, par
exemple, en pierre à chaux, en grès, mais par-
ticulièrement en bois fossile (voyez page 182)
et en opale ligneuse; ou elles sont encore com-
bustibles,
comme le bois bitumineux qui se trouve
dans les montagnes tertiaires de tant de pays du
nord. Cependant ce bois est aussi quelquefois tra-
versé de quartz en quelques endroits, de sorte
qu'il étincelle sous l'acier.

Mais en général, il y a quelques sortes de
bois fossiles qui forment, pour ainsi dire, l'inter-
[Seite 421] médiaire entre les bois réellement pétrifiés et les
bitumineux; c'est-à-dire, ils sont traversés de
chaux carbonatée; pour lors ils font efferves-
cence avec les acides; et cependant, sur les char-
bons, ils brûlent en répandant une odeur rési-
neuse; tel est le bois remarquable connu sous le
nom de bois diluvian (all. Sündfluthholz),
qui se trouve dans du trapp, à Joachimsthal,
à une profondeur de 150 toises.


Appendix A TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS FRANÇOIS,
DE GENRES ET D'ESPÈCES
.

[Seite 422]

Appendix B TABLE ALPHABÉTIQUE
DES NOMS LATINS,
DE GENRES ET D'ESPÈCES
.

[Seite 438]

Appendix C TABLE
DES NOMS ALLEMANDS
.

[Seite 447]

Appendix D TABLE
DES NOMS ANGLOIS
.

[Seite 461]

Appendix E FAUTES A CORRIGER DANS CET OUVRAGE.

Tome I. Page 38, ligne 3, conserve, lisez: conferve.

Page 73, lig. 17, Caucace, lisez: Caucase.

Page 84, dernière ligne, cynomolgos, lisez:
cynomolgus.

Page 94, lig. 7, Katz, lisez: Ratz.

Idem, lig. 8, Kellmaus, lisez: Rellmaus.

Idem, lig. 9, Kellmouse, lisez: Rellmouse.

Page 229, lig 5, Scheefink, lisez: Schneefink.

Page 230, lig. 23, cannalina, lisez: cannabina.

Page 328, lig. 2, Neunange, lisez: Neunauge.

Page. 364, lig. 22, Seatront, lisez: Seatrout.

Idem, dernière lig, Tront, lisez: Trout.

Page 466, lig. 25, Blankopf, lisez: Blaukopf.

Tome II Page 68, dernière ligne, au lieu de Knotennbela,
lisez: Knotennabel.

Page 98, 2.e ligne, Asterpolype, lisez: After-
polype.

Idem, lig. 9, Volticelle, lisez: Vorticelle.

Page 163, lig. 11, le font, lisez: le sont.

Page 184, lig. 21 prime, lisez: prisme.

Page 222, lig. 16, raisonnante, lisez: résonnante.

Page 245, ligne 2, Actinole hexaède, lisez:
Actinote hexaèdre.

Appendix F AVIS AU RELIEUR,
Pour le placement des Figures.

[[472]]

Appendix F.1 TOME I.

Appendix F.2 TOME II.

[interleaf] [interleaf] [interleaf] [binding_verso]
Notes
*.
[Seite 5]

Voyez le mémoire du professeur Schneider à ce sujet,
dans le second volume des mémoires sur l'Amérique, par
Antoine de Ulloa. Leipzig, 1781.

*.
[Seite 6]

Sur-tout le mytilus margaritifer et le mya margariti-
fera;
les perlas sont ordinairement dans l'animal même;
mais quelquefois aussi elles sont attachées intérieurement
à la coquille. On ne connoît pas encore la manière véri-
table dont elles se forment. On pêche les plus belles,
comme l'on sait, dans le golfe Persique et près de l'île
de Ceylan. Les perles des Indes occidentales et de Cali-
fornie sont beaucoup moins belles. Celles d'Otahiti, et
celles des fleuves d'Allemagne, ont encore moins de va-
leur.

**.
[Seite 6]

Voyez l'histoire des missionnaires dans le nord de
l'Amérique, par Loskiel, page 34, etc.

*.
[Seite 10]

Joh.-Aug.-Ephr. Goeze, Versuch einer Geschichte
der Eingeweide, Würmer, thierischer Kœrper. Blanken-
burg, 1782, in-40.

Vermium intestinalium praesertim taeniae humanae bre-
vis exposito
, auctore. P. Chr. Wernero. Lips. 1782, avec
la continuation qui y appartient. C. Asm. Rudolphi, Obs.
circa vermes intestinales.
Gryphisw. P. 1, 1793, P. 2, 1795.

*.
[Seite 20]

Cet ordre d'animaux n'est pas encore très-connu. Quel-
ques-uns des ouvrages les plus intéressans sur leur histoire
naturelle, sont:

Jo. Bap. Bohadsch de quibusdam animalibus marinis.
Dresden, 1761.

Pet. Forskæl icones rerum naturalium quas in iti-
nere orientali depingi curavit
. Mis au jour par Carst.
Niebuhr.
Havn, 1776.

Oth. Fr. Muller icones zoologiae danicae, ibid 1777.

*.
[Seite 24]

Voy. les nuove scoperte intorno le luci notturne dell'
aqua marina de Gius. Vianelli.
Venise, 1749.

**.
[Seite 24]

O. Fr. Muller, von Würmern des süssen und sal-
zigen Wassers. Koppenh. 1771.

*.
[Seite 29]

J. G. Schneider, Sammlung vermischter Abhandl.
zur Zoologie und Handlungsgeschichte
. Berlin 1784.

*.
[Seite 33]

Voyez J. Sam. Schroeter, sur la construction in-
térieure des coquillages, Francfort, 1783.

*.
[Seite 34]

Beaucoup des coquillages, lorsqu'ils sont polis, of-
frent une autre couleur que la couleur ordinaire de leur
surface naturelle.

**.
[Seite 34]

Parmi les ouvrages principaux sur cette partie de
l'histoire naturelle, on remarque, Mart. Lyster synopsis
methodica conchyliorum
. Lond. 1685.

Ed. 2 recensuit et indicibus auxit. Gu. Huddesford.
Oxon. 1770; in-fol.

De Sall. d'Argenville, conchiolologie. Paris, 1757,
troisième éd. par Favanne de Montcervelle, ibid.
depuis 1780, in-4.°

F. Mich. Regenfuss Sammlung von Muscheln,
Schnecken, etc. Kopenhagen, 1758.

Fr. H. W. Martini systematisches Conchylienka-
binet, fortgesetzt durch Chemnitz. Nuremberg, 1768.

Adolph. Murray fundamenta testaceologiae, traduits
avec la terminologie, par le citoyen Léveillé, dans son
manuel d'histoire naturelle.

C. L. Kaemmerer, Conchylien im Cabinete des
Erbprinz von Schwarburg-Rudolstadt. Rudols. 1786.

Geoffroy, traité des coquilles qui se trouvent autour
de Paris. Paris, 1767.

Em. Mendez d'Acosta british Conchology. Lond.
1778.

Th. Martyn's figures of Shells collected in the diffe-
rent Voyages to the South sea Lond. 1784.

Joh. Xav. Poli testacea utriusque Siciliae eorumque
historia et anatome.
Parmæ, 1791, 2 vol. in-fol.

*.
[Seite 36]

C'est ce qu'a fait le citoyen Cuvier dans son ta-
bleau élémentaire des animaux; il a fait des lepas deux
genres, sous le nom d'anatifes et des balanites.

*.
[Seite 52]

Voyez Chemnitz, Conchyliencabinet, 9 B. 1 Abth.
von den Linksschnecken.

*.
[Seite 69]

Rappolt im Commerc. Nor. 1738, p. 377 et suiv.

*.
[Seite 75]

Jac. Theod. Kleinii naturalis dispositio echino-
dermatum,
ex ed. Nath. God. Leske. Leipzig, 1778.

*.
[Seite 77]

J. H. Linkius, de stellis marinis. Leipz., 1733.

*.
[Seite 81]

Pour l'histoire des coraux, voyez

P. S. Pallas, elenchus zoophitorum. Hag. 1766.

J. Eellis's natural history of the Corallines. Lond.
1755.

Ejusd. natural history of many curious and uncom-
mon zoophites, systematicalli arranged and described
by D. Solander (ce livre est cité sous le nom de So-
lander
; pour le distinguer du précédent).

Vital. Donati della storia naturale marina dell' Adria-
tico. Ven. 1750.

Fil. Cavolini memorie per servira alla storia de' Po-
lipi marini. Nap. depuis 1785, in-4°.

E. J. Espers Pflanzenthiere, etc. Nuremberg, depuis
1758.

Et comme un manuel fort utile, J. E. Roques de Mau-
most
, sur les polypiers de mer. Zelle, 1782.

J. Alb. H. Reimarus sur la nature des animaux-plantes.
[Seite 82] pour servir de suite à l'ouvrage de Samuel Reimarus, sur
les diligentes sortes d'instinct industriel. Hambourg, 1773.

*.
[Seite 86]

Voyez les raisons d'Ellis pour soutenir l'opinion
contraire, dans les Trans. philosoph. val. 46, partie 1.re,
page 1.

*.
[Seite 94]

Voyez les Mémoires pour servir à l'histoire d'un genre
[Seite 95] de polypes d'eau douce à bras, en forme de corne, par
Abr. Trembley. Leide, 1744.

Roesel, Historie der Polypen, etc. Nuremb. 1754.

H. Bakers natural history of the polype. Lond. 1743.

Jac.-Chr. Scæffers Armpolypen in den süssen Was-
sern um Regensburg, 1754.

*.
[Seite 95]

Pallas Elenchus zoophitorum, pag. 28.

*.
[Seite 101]

Voyez les différens écrits d'Ingenhousse, 2.e édition.

*.
[Seite 104]

Ainsi (au cours en spirale près), en quelque fa-
çon comme les cellules bronchiales des poumons sont
[Seite 105] entourées avec les réseaux innombrables et extrêmement
fins des vaisseaux sanguins.

*.
[Seite 105]

Voyez C. Fr. Wolff dans les nov. Commentat.
petropol
. t. 12, page 404, et l'ouvrage de M. de Goethe
intitulé: Versuch die Metamorphose der Pflanzen zu
erklaeren
. Gotha, 1790, in-8.°

*.
[Seite 106]

Il y a aussi des plantes qui paroissent enracinée
[Seite 107] en terre, et sont cependant toujours fixées par leurs
racines à celles d'autres plantes voisines, dont elles tirent
leur nourriture, comme par exemple l'Hydnora africana
et l'Euphorbia mauritanica. Voyez les Mémoires Suédois,
39 vol. p. 132.

*.
[Seite 113]

Les mémoires de l'académie des sciences et des arts à
Boston, vol. 2, p. 1, p. 147, offrent un exemple frap-
pant de la force de cette attraction des plantes vers la
lumière. On avoit laissé une pomme-de-terre dans une
[Seite 114] cave où, pendant l'hiver, on avoit serré des provisions,
et qui n'étoit éclairée que par un soupirail; au printemps,
la pomme-de-terre poussa un jet étoile qui s'étendit d'à-
bord l'espace de six mètres et demi (vingt pieds) sur
terre, se dressa ensuite contre le mur, et grimpa jusqu'au
coupirail.

*.
[Seite 116]

Voyez le D. Patr. Russel et Jac. L. Magie, dans
les transactions philosophiques, vol. 80 et 81.

*.
[Seite 126]

M. le docteur Persoon est tenté de les prendre pour
des plantes qui se présentent uniquement comme des parties
de fructification nues.

*.
[Seite 127]

Jos. Gærtner, de fructibus et seminibus planta-
rum.
Stoutgard, 1788.

**.
[Seite 127]

Voyez Roesels, Insectenbelustigungen 2 B.
Vorrede zu den Wasserinsecten der zweiten Classe.

***.
[Seite 127]

Voyez les expériences remarquables dans Jo. Hunter
on the blood, inflammation, und gun-shot wounds, page
237.

*.
[Seite 132]

Voyez J. R. Forsters Stoff zur künftigen Entwer-
fung einer Theorie der Erde
, pag. 14, comparé avec le
voyage de la Pérouse autour du monde, vol. 2, pag.
81.

*.
[Seite 133]

Cet arbre à pain, si important pour la race malaie, et
dont le fruit n'a besoin, pour être mangé, que d'être pelé
et rôti auparavant, a été transplanté heureusement, depuis
1792, dans les îles des Indes occidentales, par l'amiral Bligh.

*.
[Seite 134]

Encore à présent, les nègres de l'intérieur de l'Afrique
se font avec ce jujubier une sorte de pain-d'épice qui a très-
bon goût, et une boisson qu'ils aiment beaucoup; voyez
Mungo Park, dans les proceedings of the African asso-
ciation
, Lond. 1798, pag. 42, etc.

*.
[Seite 135]

Mungo Park, page 32.

*.
[Seite 138]

Pour connoître les usages variés auxquels les Chi-
nois emploient le bambou, voyez Vanbraam, voyage de
l'Ambassade, etc. Philad. 1797, tom. 1, p. 314.

*.
[Seite 146]

Nouvelle théorie sur la formation des filons, par
A. G. Werner. Freyberg, 1791. Voyez son analyse dans
le journal des mines, an IV, ventôse, n.° XVIII.

*.
[Seite 148]

Je dis en général: car on trouve çà et là des mon-
tagnes de cette troisième classe (comme par exemple même
en Europe entre quelques alpes de Suisse ou de Savoie),
élevées de plus de 1948 mètres (mille toises au-dessus
du niveau de la mer), tandis que d'un autre côté il y a des
montagnes primitives beaucoup plus basses. Le plateau le
plus élevé du Brocken sur le Harz, par exemple, n'est
au-dessus du niveau de la mer, que 1116 mètres, 4,
3, 0, (573 toises).

Je n'entends pas promontoires dans le sans de cap;
j'appelle ainsi ces petites montagnes qui sont au pied
des autres, et qui semblent y conduire. Note du Trad.

*.
[Seite 151]

Voyez sur les diverses espèces de roches et leur
classification,

J. C. W. Voigts Briefe über die Gebirgslehre. Wei-
mar, 1786.

A. G. Werners kurze Classification und Beschreibung
der verschiedenen Gebirgsarten. Dresden, 1787.

G. S. O. Lasius Beobachtungen über die Harzgebirge.
Hannover, 1789.

*.
[Seite 154]

Traité des caractères extérieurs des fossiles, traduit
de l'allemand de Werner, par M.de Picardet. Dresde,
1795.

**.
[Seite 154]

Pesanteur spécifique des corps, par Brisson. Paris.

Remarque. Les pesanteurs spécifiques que je donne, sont
déterminées par millièmes; la pesanteur de l'eau désignée
par mille, dans une température de 64 (Fahrenheit).
Où l'on trouvera un L, cette lettre signifie l'évaluation de
Lichtenberg, qui, à ma prière, a eu la complaisance
de peser différentes pierres, dont la pesanteur spécifique
étoit inconnue, ou donnée par divers auteurs avec des ré-
sultats trop différens.

***.
[Seite 154]

Cristallographie, par M. Rome de Lisle.

On fait à Gottingue, dans l'école d'industrie, des modèles
en bois des cristallisations les plus importantes. Ce sont
eux que la planche jointe à l'ouvrage représente.

****.
[Seite 154]

Par conséquent, d'après cette définition du véritable
cristal, il est clair qu'on ne doit pas confondre les figures
prismatiques à la vérité, mais point aussi déterminées, de
[Seite 155] quelques sortes de basaltes, de la mine de fer argileuse,
du charbon en barres (Stangenkohl), etc.

Il faut aussi distinguer exactement les cristaux originaires
de ceux nommés faux cristaux, c'est-à-dire, de ces fossiles
qui ont pris la place et la forme d'un cristal d'une autre
sorte, qui s'étoit dissous insensiblement. Tels sont, par
exemple, les pierres de corne cristallisées de Schneeberg,
etc.

Encore une troisième observation, qui peut n'être pas
inutile, sur-tout pour les commençans, c'est qu'il faut se
garder de prendre les empreintes purement extérieures (hé-
térogènes) qui marquent parfois un fossile, pour sa propre
cristallisation. Il y a, par exemple, quelques calcédoines
qui pourroient tromper.

*.
[Seite 155]

Essai d'une théorie sur la structure des Cristaux, par
M. l'abbé Hauy, in -8.°, 1784.

*.
[Seite 156]

Voyez le catalogue systématique et par tables de toutes
les substances minéralogiquement simples, dont la propor-
tion du mélange de leurs principes constituans a été soumise
jusqu'à présent à l'analyse chimique, par Emmerling et
Hoffmann, dans le journal des mines allemand, deuxième
année, premier vol. pag. 417 et suiv.

Voyez aussi las tables de J. C. W. Remler, sur la pro-
portion des parties constituantes des substances terreuses et
pierreuses, analysées exactement dans les temps modernes,

Ainsi que son ouvrage sur les minérais et les fossiles
inflammables. Tous deux à Erfort, 1790.

**.
[Seite 156]

Description d'un laboratoire de poche minéralogique,
et particulièrement sur l'utilité du chalumeau dans la mi-
néralogie, par Gustave de Engelstrom, avec des notes
de C. E. Weigel, seconde édition. Greisswald, 1782.

On fait à Gottingue de ces laboratoires de poche; ils coû-
tent vingt-une livres.

***.
[Seite 156]

Voyez J. F. Westrumb, dans le second cahier du
deuxième vol., et le premier cahier du troisième vol. de
ses petites dissertations physiques et chimiques, ainsi que
le cabinet d'essai chimique pour la manipulation, de J. F.
A. Goettling. A. Jena, 1790, avec la petite caisse remplie
de réactifs qui en dépend, etc.

*.
[Seite 163]

C'est différent quand ils sont combinés avec des acides
et des alkalis, particulièrement dans une température élevée;
car il est certain que la silice même, combinée avec de la
soude, se trouve en dissolution dans plusieurs eaux ther-
males (au Kamtschatka et en Islande). Le tuf silicé qui s'y
dépose (j'en parlerai plus bas), ainsi que l'analyse de cette
eau même, le prouvent suffisamment. Voyez BLAK, dans les
transactions of the royal Society of Edimbourg, vol. 3, pag.
119 et suivantes.

**.
[Seite 163]

Terrae characteres vix nisi Privativi habentur.
Bergmann.

*.
[Seite 171]

Ces dessins dendritiques sont quelquefois, particuliè-
rement dans quelques calcédoines orientales, couleur de
carniole et d'onix; mais très-souvent ils paroissent provenir
du manganèse que la pierre contient, et alors ils sont
noirs. – Quelques calcédoines d'Islande ont aussi un tissu
vert qui grossit au mycroscope, offre parfaitement l'aspect
des conferves. Ce que j'ai dit plus haut du tuf silicé, peut
faire concevoir ce phénomène.

†.
[Seite 171]

Cette pierre ne porte point ce nom, parce qu'elle se
trouve à Mocka; sa dénomination veut dire pierre mous-
seuse
ou contenant des mousses; les mineurs saxons disent
mock pour moos, mousse.

*.
[Seite 173]

Voyez sur les différentes pierres que les anciens em-
ployoient à cet usage, l'introduction à l'étude des pierres
gravées, par A. L. Millin, 2. e édition. Paris, 1797.

*.
[Seite 175]

Sur l'Hydrophane végétal, Voyez plus haut, p. 116,

*.
[Seite 179]

Agricola dit déjà de natura fossilium, page 614,
in locis autem qui olim arserunt aut etiam nunc ardent,
pumex reperitur, sicut in Vesuvio, Ætna, Insulis Æo-
licis.
Ad Coblenz, et in inferiore Germania.

*.
[Seite 181]

Voyez la description physique et technique des pierres
à fusil, par Hacquet. Vienne, 1792.

*.
[Seite 186]

Voyez Léopold von Buch  über den Kreutzstein.
Leipzig, 1794.

*.
[Seite 194]

Le grenat d'Orient rouge-violet ne contient, suivant
Klaproth, ni magnésie, ni chaux. Co chimiste y a trouvé
35,75 de silice, 27,25 d'alumine, 36 d'oxyde de fer, 0,25
d'oxyde de manganèse. C'est pour cela que M. Werner
a distingué ce grenat comme une espèce propre, sous le
nom de pyrope, et M. Karsten, sous celui d'almandin.

*.
[Seite 198]

M. le professeur Trommsdorf a analysé le béril de
Johann Georgenstadt, et l'a déclaré être un fossile tout-
à-fait différent du véritable béril. Il y a trouvé 78/100 d'une
nouvelle terre élémentaire, qu'il a nommée agoustine, parce
qu'elle forme avec les acides des sels insipides. Il a donné
au fossile même le nom d'agoustile.

*.
[Seite 200]

Et même quelquefois jaune et bleu dans le même mor-
ceau. Voyez, par exemple, dans l'inventaire des diamans
de la couronne, etc. imprimé par ordre de l'assemblée na-
tionale. Paris, 1791, tom. 1, page 200, n.° 4, un saphir
d'Orient, couleur saphir des deux bouts, et topase au
milieu.

*.
[Seite 201]

En général la couleur est pour les gemmes un ca-
ractère extérieur beaucoup moins essentiel et plus fortuit
que leur pesanteur spécifique, leur cassure, leur dureté et
leur cristallisation.

**.
[Seite 201]

On remarque principalement cette texture dans les
moins diaphanes. Lorsque la pointe de ces saphirs (et de
quelques autres gemmes qui offrent une cristallisation sem-
blable) est tronquée, et que le jour donne dessin, ils offrent
une étoile mobile à six rayons; c'est pour cela qu'on les
nomme saphirs étoilés (all. Sternsaphiren).

*.
[Seite 204]

Voyez les curiœse Speculationes, etc. du docteur
Garmann, qui long-temps avant L. Lemery, donne la
première notice exacte de la tourmaline de Ceylan.

*.
[Seite 206]

Le muséum de Gottingue, par exemple, doit à M.
le baron de Asch une rareté très-remarquable: ce sont
des testacées marins pétrifiés, sur-tout des mytilites, des
tellinites de Kertsch en Crimée, qui ont encore leur
coquille (déjà décomposée, il est vrai), et dont toute la
cavité est remplie de hornblende à longs rayons, forte-
ment éclatante et d'un noir verdâtre.

*.
[Seite 207]

Le mot spath, usité chez les mineurs allemands, ne
s'emploie proprement que pour ces pierres et ces oxydes
métalliques qui non-seulement ont un tissu feuilleté,
mais dont aussi la forme des fragmens, communément.
[Seite 208] rhomboïdale, répond au clivage double ou multiple de
leurs feuillets. D'après cette définition, le fossile dont il
est question ne mérite pas le nom de spath, puisque
ce dernier caractère lui manque. Mais cette idée souf-
fre en général, d'après l'usage de la langue, de grandes
restrictions et des exceptions variées; car, d'un côté, l'on
compte parmi les spaths diverses variétés compactes, aux-
quelles cette définition n'est pas applicable; et d'un autre
coté nous-avons des fossiles, comme par exemple le dia-
mant, qui a tous les caractères que nous venons de mar-
quer, et que cependant personne ne regardera comme un
spath.

*.
[Seite 211]

Voyez Ch. Greville, on the corundumstone from
Asia, dans les philos. transactions, 1798, p. 1.

**.
[Seite 211]

T. 3. Paris, 1684, in-4.°, p. 292.

*.
[Seite 213]

Comme par exemple dans le portsoy-granit remar-
quable de Aberdeenshire, où la niasse de Feldspath est
traversée si singulièrement de petites feuilles et d'esquil-
les de quartz, que ce fossile, lorsqu'on le polit dans
une certaine direction, offre pour ainsi dire l'aspect
d'une inscription cufique; ce qui lui a fait donner le nom
de pierre grafique.

*.
[Seite 214]

C'est à l'adulaire que ressemble ce fossile que l'on
trouve sur les bords de la mer blanche, et qui est connu
sous le nom d'avanturine spathique. C'est un feldspath
rouge de chair, qui est traversé de petites feuilles de
mica éclatantes comme l'or, et dont la surface polie
opalise, en offrant un reflet d'un bleu superbe.

*.
[Seite 217]

De tous les fossiles connus jusqu'à présent, celui
qui offre ce caractère de la manière la plus frappante,
c'est le shiste hygromètre (Hygrometerschiefer), que
M. le professeur Lowitz a trouvé en 1772 près de
Dmitriewsk, à l'embouchure du Kamychinka dans le
Wolga. Ce fossile est gris de cendre; il doit son nom à
l'application très-ingénieuse que ce chimiste en a faite.

*.
[Seite 223]

C'est le triangle de Tobias Mayer, qui n'admet que
ces trois couleurs principales. Voyez Tobias Mayeri opera
inedita.
Gottingue, 1775. Commentatio 4, de affinitate
colorum.

**.
[Seite 223]

Je possède un fossile de cette espèce de l'île Sainte-
Hélène, jaune de crême, à grain très-fin, qui conserve
sans altération ses bords les plus vifs dans une chaleur qui
fond le fer.

*.
[Seite 227]

Comme, avant tout, ces prismes de basaltes innom-
brables et d'une grandeur prodigieuse, qui forment la
chaussée des Géants (angl. Giant's Causeway), sur la
côte septentrionale d'Islande. – Je possède quatre arti-
culations de ces basaltes si fameux, qui pèsent environ
400 livres, et qui s'emboîtent parfaitement les uns dans
les autres. J'en ai donné un dessin exact dans les Ab-
bildungen Naturhist.,
etc. L'articulation extrêmement ré-
gulière de ces prismes basaltiques, offre encore un des
phénomènes les plus singuliers, et le plus inexplicable.

*.
[Seite 228]

C'est à ces roches que paroissent appartenir la plu-
part des basaltes antiques d'Egypte. Il y a quelques va-
riétés de ces basaltes, particulièrement les noires, dans
lesquelles on distingue encore les ingrédiens les uns des
autres, et ces variétés passent alors à l'état de demi-
granit
, composé d'hornblende et de feldspath.

*.
[Seite 230]

Je possède du Trass d'Andernach, dans lequel il se
trouve du bois carbonifié parfaitement semblable à celui
qui se trouve quelquefois dans le Peperino; voyez Sir
[Seite 231] William Hamilton, Campi Phlegraei, tab. 40
n.° 3.

*.
[Seite 231]

Voyez K. W. Nose's Beytræge zu den Vorstellungen
über vulcanische Gegenstænde. Francfort, 1792-94, 3
Thl., in-4°.

*.
[Seite 237]

Voyez M. Beckmann, dans les commentaires de la
société des sciences de Gottingue, vol. 4. 1791, pag. 46
et suiv.

*.
[Seite 243]

Le muséum de Gottingue possède un de ces morceaux
formant une salbande de cuivre natif dendritique.

*.
[Seite 248]

D'après Vauquelin seulement, le boracite opaque
contient de la chaux, mais on n'en trouve jamais dans le
boracite diaphane.

*.
[Seite 250]

J'en possède un échantillon que m'a donné M. Banks.
Il avoit appartenu à feu M. Koenig, à Tranquebar, qui
l'avoit trouvé lui même près de Gale, dans l'île de Ceylan.

*.
[Seite 251]

Mais, tout comme les principes de l'alumine dans les
gemmes colorées, etc. se trouvent unis si fortement, qu'ils
forment une pierre très-dure, de même la chaux peut offrir
une dureté assez grande pour faire feu contre les briquet
(voyez Loquez, dans les mémoires de l'académie de Turin,
tom. 5, pag. 870). La chaux animale phosphatée qui se
trouve dans l'émail des dents, offre parfois elle même cette
propriété.

**.
[Seite 251]

J'ai adopté le changement que Hauy a fait subir à
[Seite 252] la nomenclature chymique, par rapport à la minéralogie,
trouvant la raison qu'il en donne très-bien fondée. M.
Blumenbach nomme ces substances carbonates, phos-
phates, etc.; calcaires. Note du traducteur.

†.
[Seite 252]

Voyez Newton's optice, pag. 271, 356, 376, édition
de CLARKE, 1719.

*.
[Seite 255]

Et point tophus, car ce n'est pas un mot grec.

**.
[Seite 255]

Tales sunt aquae, qualis est natura terrae per quam
fluunt.
Plin. 14,4.

*.
[Seite 256]

C'est pour cela qu'on emploie ce tuf calcaire à grains
fins, que déposent les eaux des bains de Saint-Philippe,
dans le pays de Florence, pour modeler des bas-reliefs et
des médaillons semblables à du marbre.

**.
[Seite 256]

Comme par exemple dans la piscina mirabile de Bayes.
Voy. tome I, pag. 2.

*.
[Seite 266]

Ce palmier marin fossile a bien quelque ressemblance
avec le palmier marin que M. Guettard a découvert;
cependant il en diffère encore assez pour qu'on le range
parmi les incognita.

*.
[Seite 268]

Il y a dans le muséum un échelon d'échelle de mi-
neur, que l'on a trouvé en déblayant une mine du Ram-
melsberg sur le Harz supérieur, abandonnée au plus de-
puis cent ans, et autour duquel il s'est déposé, pendant
ce temps, une druse de sélénite de sept pouces de dia-
mètre, et d'une grande beauté.

*.
[Seite 270]

Dans une collection très-instructive de toutes sortes
de gypse et de sélénite des environs de Paris, que je
dois à feu M. Girtanner, il se trouve du gypse
traversé par des lits entiers, et par des Veines d'horn-
stein, et d'un autre côté de l'hornstein plein des feuillets
de sélénite, qui y sont incrus.

*.
[Seite 276]

La Strontianite, que l'on a souvent confondue avec
le Wilhérit, s'en distingue particulièrement en ce que
les animaux à sang chaud peuvent la manger sans dan-
ger, tandis que le Wilhérit au contraire est pour eux
un poison mortel. J'ai fait moi même plusieurs expériences
à ce sujet, que j'ai décrites dans le troisième vol. de la
bibliothèque médicale, page 730.

*.
[Seite 277]

Le Sicilianite de Lenz. Note du trad.

*.
[Seite 286]

C'est le nom de ce granit avec lequel les anciens égyp-
tiens ont construit leurs monumens les plus remarquables,
leurs obélisques, et il tire ce nom de sa carrière près de
Syène, sur le bord du Nil, dans la haute Egypte. Voyez
le Gabinetto del collegio nazareno, 1792, tom. 2, pag.
238. I graniti delle nostre guglie egiziane hanno per base
un felspato rossigno con quarzo fragile semi-trasparente,
e mica nero.
Tels sont les échantillons de granit antique
rouge que j'ai dans ma collection, nommément un de l'o-
bélisque de Ramèses, et l'autre de la colonne d'Antonin.
[Seite 287] M. Wad, qui a examiné très-exactement les fragmens vé-
ritables et récens des plus fameux obélisques transportés à
Rome, qui se trouvent dans le muséum du cardinal Borgia,
dit expressément: Ex his speciminibus clarè patet Sye-
nitem Plinii esse granitem nostrum strictè sic dictum
(ex
quarzo feldspatho et mica
). Voyez ses Fossilia aegyptiaca
musaei Borgiani. Velitris, 1794
.

*.
[Seite 287]

Le poids le plus lourd que les hommes aient jamais
remué. Le grand obélisque du Vatican, que Fontana a éle-
vé, pèse à peine le tiers, environ 973, 337 livres. Voyez le
monument élevé à la gloire de Pierre-le-Grand
, par le
comte de Carbury.

*.
[Seite 288]

Comme nommément dans quelques roches de granit
magnétiques du Broken, sur le Hartz, qui, en certains
endroits, et même dans de petits morceaux, détournent
la direction de l'aiguille aimantée, comme la serpentine
polaire découverte par M. de Humbolt. Voyez le traité
de Chr. F. Schroeder, sur le Brocken. Hildesheim,
1790, et M. de Zack, dans la collection de mémoires
astronomiques, par Bode, 1 vol. 1793, in-8°.

*.
[Seite 293]

Ils paroissent d'assez nouvelle formation, du moins
j'en ai des morceaux dans lesquels les cailloux roulés de
pierre-à-feu, qui y sont incrus, contiennent des cellu-
laires pétrifiés.

*.
[Seite 295]

Ces empreintes sont d'autant plus remarquables pour
la géogénie, qu'il est vraisemblable qu'elles offrent les
traces les plus anciennes de la création organisée du temps
du monde antérieur.

*.
[Seite 296]

Voyez Gassendi Vit. Peireskii ad. A. 1630, page
150

*.
[Seite 300]

Voyez, sur la formation de ces couches, les lettres
géologiques de M. de Luc. Paris, 1798.

*.
[Seite 304]

La pierre connue sous le nom de pierre atramentaire,
(all. Atramentstein) est une substance pierreuse compo-
sée de pierres hétérogènes que l'on a employées pour rem-
plir les espaces vides dans les mines. Ces pierres s'emprei-
gnent insensiblement de parties vitrioliques, et c'est d'elles
ou'à Goslar on obtient le plus de vitriol.

*.
[Seite 307]

J'ai examiné exactement ce sel en travaillant sur
quelques momies d'Egypte, qu'en 1791 j'eus la permis-
sion d'ouvrir dans le muséum Britannique. Voyez les phi-
losophical transactions
for 1794, page 183, tab. 16,
fig. 4.

*.
[Seite 310]

Le soufre du pic de Ténériffe, que M. Banks a
apporté de son voyage autour du monde, et dont il m'a
donné différens échantillons, offre les nuances de jaune
les plus variées.

*.
[Seite 313]

En 1770, dans la guerre des turcs, M. le baron de
Asch a ordonné avec succès le goudron fossile de Mol-
davie, comme onguent digestif contre la peste, et celui
des Barbades est employé à présent contre les maladies
de peau les plus opiniâtres, et même contre les mala-
dies chancreuses.

*.
[Seite 315]

C'est dans le treizième siècle que cette dénomination
persanne, du baume de montagne, a été employée, en
parlant des anciens corps embaumés par les égyptiens; et
depuis ce temps ces corps ont été appelés Momies.

**.
[Seite 315]

On a voulu prendre les couches de bois bitumineux,
ces monumens d'un monde catastrophé, si remarquables
pour la géogénie, pour une sorte de bois flottant, (all.
Treibholz) qui s'est formé peu-à-peu en couches puis-
santes, comme celui que les flots charient vers les côtes
des pays du Nord. Pour moi, après les avoir examinés
attentivement, comme j'ai trouvé plusieurs fois les fentes
et les crevasses du bois que les eaux ont charié près de
Stad, remplies d'ocre de fer bleue, je crois très-vraisem-
[Seite 316] blable que, même une partie de ce bois, a été arrachée
des couches de bois fossiles bitumineux, et poussée vers
les côtes.

*.
[Seite 316]

La tourbe (all. Torf, angl. Peat) est un assem-
blage de plantes, sur-tout de mousses et d'herbes pour-
ries, ou bien seulement feutrées pour ainsi dire ensemble,
et pénétrées plus ou moins de bitume. Dans quelques pays,
elle est composée seulement de bruyères: ces sortes de
tourbes sont, pour la plupart, de nouvelle formation. C'est
ce qui a engagé plusieurs naturalistes à ne point ranger
la tourbe parmi les fossiles; cependant, comme il y a
des sortes de tourbes qui sont composées aussi de plantes
marines
, de fucus, etc., qui par conséquent annoncent
un âge beaucoup plus avancé (qui remonte jusqu'aux ca-
tastrophes de la terre); comme il y en a aussi qui pas-
sent bien distinctement à l'état de houille ligneuse, il me
semble que la place que je lui assigne ici dans l'histoire
naturelle, est celle qui lui convient le mieux.

*.
[Seite 317]

Voyez les lettres géologiques de M. de Luc, sur leur
formation.

*.
[Seite 319]

Leibnitz l'a déjà connue sous ce nom. Il se trouve
dans sa collection de minéraux, que possède le musée de
Gœttingue, un petit morceau de ce fossile. Il est marqué
comme provenant de Bohème.

*.
[Seite 320]

Dans les expériences que j'ai faites sur ce qu'on
nomme l'éléctricité animale, j'ai trouvé que la plomba-
gine l'excite aussi bien que les métaux et la houille li-
gneuse, soit qu'on l'emploie comme conducteur, soit qu'on
la pose sur les nerfs mis à découvert.

**.
[Seite 320]

M. le baron de Asch m'a fait présent, comme d'une
rareté exotique, d'une plombagine extrêmement fine, de
l'extrêmité la plus septentrionale de la partie du nord-est
de l'Asie, le pays de Tschukotskoinoss. Les habitans de
ces pays, ainsi que d'autres peuples voisins qui vivent
près des pôles, s'en servent au lieu de fard, et pour co-
lorer leurs meubles et leurs habillemens. Les peuples de
la côte nord-ouest de l'Amérique, située vis-à-vis, l'em-
ploient aussi au même usage.

*.
[Seite 322]

M. Bemelmann, d'Amsterdam, un des artistes qui
polissent le mieux les diamans, a enrichi ma collection
d'une suite complète et très-instructive de diamans bruts,
qu'il a clivés dans toutes les directions possibles, et l'on
peut voir clairement l'identité du clivage des feuillets, dans
les deux principales cristallisations de cette pierre précieuse,
l'octoèdre et la dodécaèdre.

**.
[Seite 322]

Optice, page 270-272, de l'édition eitée plus haut,
pag. 252.

***.
[Seite 322]

Voyez Smiths Tennant on the nature of the Dia-
mond.
Dans les philos. trans. 1797, page 123.

*.
[Seite 328]

Les quatre métaux nommés en dernier lieu, ont de
commun entre eux que leurs oxydes forment des acides
métalliques particuliers; c'est pour cela que je les ai fait
suivre les uns les autres.

**.
[Seite 328]

J'ai un fil de platine plus mince qu'un cheveu, et une
pièce de cuivre battu, plaquée d'un côté en argent, et de
l'autre en platine; et ces trois différens métaux ont en-
semble l'épaisseur d'une feuille de papier. J'ai aussi un
bracteate de platine fort bien marqué, que M. Ingen-
houss
a fait frapper à l'honneur de l'astronome Hell.

*.
[Seite 338]

Entre autres erreurs minéralogiques, provenues du peu
d'attention que l'on donne à l'étude des pétrifications, il
en est une que l'on doit remarquer. Quelques minéralo-
gistes modernes, hommes de mérite du reste, ont pris pour
des pétrifications véritables, ces exfoliations concentriques
de la mine de mercure hépatique lamelleuse.

*.
[Seite 340]

On nomme cuivre de cémentation, ou cuivre natif de
seconde formation, celui qui est précipité au moyen du
fer des eaux vitrioliques cuivreuses (comme par exemple
près de Neusohl en Hongrie, et sur le Rammelsberg,
près de Goslar.

*.
[Seite 348]

J'ai donné ce nom, faute d'autre, à cette mine de
cuivre aussi belle que rare et remarquable, et je l'ai dé-
crite exactement d'après nature, comme je l'ai dans ma
collection. C'est M. Dombey qui l'a rapportée de son
voyage dans l'Amérique méridionale, il y a déjà quatorze
ans. Ce nom que je lui ai donné vient de celui de sa car-
rière qui, jusqu'à présent, est l'unique. En la grossissant
considérablement, quelques-uns des petits grains verts
d'émeraude me paroissent être prismatiques, mais cepen-
dant cristallisés confusément, et avoir une cassure longi-
tudinale feuilletée.

*.
[Seite 349]

Plusieurs minéralogues soutiennent que l'on ne trouve
pas de fer natif.

*.
[Seite 350]

Un échantillon que j'ai de cette masse de fer de
l'Amérique méridionale, et que je dois comme une rareté
à M. Banks, se distingue de celte de Sibérie, par une
couleur beaucoup plus claire, qui approche du blanc d'ar-
gent.

*.
[Seite 359]

Telles sont les boules grosses comme la tête, traversées
par des cloisons de spath perlé, qui se trouvent à Aber-
lady en Lothian, et que la théorie de la terre du doc-
teur Hutton a fait connoître. Voyez le voyage en An-
gleterre de Faujas de Saint-Fond, tome I, p. 224.

*.
[Seite 363]

J'ai une galène tricotée de l'île d'Ila, qui surpasse,
pour l'élégance et la finesse, tout ce que j'ai vu de fossiles
sous cette figure singulière. Elle offre des prismes et des
tables quadrilatères rectangles, qui sont mêlés de calamine
et de spath calcaire, et sont incrus dans une pierre à
chaux compacte grise; ils se croisent les uns les autres
dans diverses directions; et dans leur cassure longitudi-
nale feuilletée, ils montrent comme des dessins en mi-
niature, et ayant un éclat d'argent.

*.
[Seite 364]

Les sclickensides, dans les mines du Derbyshyre,
sont des salbandes de spath fluor compacte, lesquelles sont
comme revêtues d'un léger enduit couleur de plomb, qui
est composé de galène et d'hydrogène phosphore. Lors-
qu'on les exploite, le contact de l'air atmosphérique pro-
duit des explosions souvent très-fortes, et parfois mortelles
pour les ouvriers. Voyez W. Jones, Physiological dis-
quisitions.
Lond. 1781, 4. page 5, 11, etc.

*.
[Seite 368]

Le kalin de la Chine, par exemple (c'est ainsi qu'on
appelle en général l'étain chez quelques peuples des Indes
orientales), est une mine d'étain grise jaunâtre, avec une mine
[Seite 369] de tunstène noire, dans une gangue quartzeuse. Un échan-
tillon que j'en ai, ressemble parfaitement à celui que M.
Sage décrit dans le Cabinet de l'école des mines, p. 380.

*.
[Seite 369]

Les Seifenwerken (angl. stream-works) sont une
manière particulière d'exploiter du minérai d'étain qui se
trouve dans des vallons situés entre des montagnes à
filons. Ces vallons sont quelquefois remplis, à plusieurs
toises de profondeur, de morceaux détachés et de frag-
mens de pierres et d'étain vitreux plus ou moins arrondis,
entraînés probablement par des inondations des déblais
d'anciennes mines d'étain. Pour en retirer le minérai, on
fait le lavage du terrain. Il y a de ces seifenwerke d'où
l'on retire beaucoup de minérai d'étain, près d'Eibenstock
en Saxe, et à Saint-Austel en Cornouailles. Voyez, sur les
premières, Charpentier, Géographie minérale de la Saxe
électorale,
page 270; et sur les secondes, le Journal des
mines
(allemand), 3.e année, second vol., page 143.
Voyez aussi les Voyages métallurgiques de Jars, tom. 3,
page 185–188.

*.
[Seite 372]

Suivant Hauy, quelques cristaux de zink oxydé en
cristaux possèdent l'électricité de la tourmaline.

*.
[Seite 373]

Huit parties de bismuth, fondues avec trois d'étain
et cinq de plomb, donnent le métal connu sous le nom de
métal de rose, qui fond dans l'eau bouillante, et même
déjà au bain-marie.

*.
[Seite 377]

Kobalt, probablement du bohémien, Kowalti, tenant
des substances métalliques.

*.
[Seite 384]

Ces caractères distinctifs du titane m'ont été commu-
niqués par M. le professeur Lampadius, de Freyberg.

*.
[Seite 395]

Probablement il faudra augmenter le nombre des mé-
taux actuellement connus, de deux autres nouvellement
découverts; savoir: du Columbium et du Tantalum. Le
premier l'a été par M. Hatchett, dans un minérai gris
noir, pesant, ressemblant pour l'extérieur au fer chro-
maté de la baie de Massachuset; et le second, par
M. Ekeberg, dans un fossile de Finlande, provenant de
Skogsbœle en Nylande; lequel, pour l'extérieur, a éga-
lement quelque ressemblance avec le fer chromaté.

*.
[Seite 398]

Quelquefois on trouve encore des pièces animales qui
ont conservé, sans altération, leurs parties molles; mais
cependant, comme elles se trouvent aussi enfouies dans
la terre par la suite de ces grandes catastrophes des temps
antérieurs, on doit les ranger parmi les corps pétrifiés,
dans le sens le plus étendu. Je citerai, par exemple, le
rhinocéros déterré près de Wilvi en Sibérie, qui offroit
encore des restes très-reconnoissables, même ayant encore
l'odeur animale de muscles, de chair, de peau et de
poils. Pallas l'a décrit très-exactement dans les Nov.
comment. petropolit.,
tome 13, page 585.

*.
[Seite 405]

Voyez les lettres géologiques de M. de  Luc, citées
déjà plusieurs fois.

*.
[Seite 406]

Je no cite pas d'antropolithes, parce que les os véri-
tablement fossiles, que l'on a donnés pour des os d'hommes,
n'en sont pas; et qu'au contraire, quelques os véritable-
ment d'hommes que l'on a pris pour des antropolithes,
bien surement ne sont point fossiles. Du moins ce que
j'ai vu de ces derniers, étoit des incrustations d'une date
très-moderne; par exemple, un crâne qui avoit séjourné
quelque temps dans de l'eau contenant des parties calcaires,
et qui avoit été incrusté tout comme les petits objets que
l'on vend à Carlsbade et dans les bains de Saint-Philippe.
Quant aux prétendus os fossiles, il en est bien quelques-
uns [comme le mal (silurus glanis) pétrifié que le vieux
Scheuchzer regardoit comme un homme noyé dans le dé-
luge (il le nommoit homo diluvii testis), ou bien comme
les pattes de loutre trouvées dans du shiste marneux bitu-
mineux, et que feu M. Ries prenoit pour des mains d'en-
fant] qui ne trompent plus personne; mais l'assertion po-
sitive de Spallanzani (dans le troisième volume des
Memorie della societa italiana, page 452) que les breches
osseuses
de Cerigo fourmilloient d'antropolithes, a induit
plusieurs minéralogistes en erreur. Cependant j'ai reçu de
M. Hawkins, si connu par ses voyages dans l'Orient, une
provision de ces fameuses brêches; et j'avouerai qu'après
[Seite 407] l'examen ostéologique le plus sévère, je n'y ai pas plus
trouvé de vestiges d'os humains, que dans les brèches que
j'ai de Gibraltar et de Dalmatie, et qui sont parfaitement
semblables à celles de Cerigo.

*.
[Seite 407]

Jos. Chr. Rosenmuller Beytraege zur Geschichte
fossiler Knochen,
1. St. Leips., 1795.

**.
[Seite 407]

( Kriegsrath Merk) Lettres sur les os fossiles d'é-
léphans et de rhinocéros qui se trouvent en Allemagne, etc.
1–3. St. Darmstadt, 1783.

*.
[Seite 408]

Acta academ. theod. palat. tom. 5. P. physica, p. 63

**.
[Seite 408]

Andreae tab. 15, fig. 6.

*.
[Seite 409]

M. le docteur van Marum a donné, dans le 8.e n.°
des Verhandelingen, etc. citées plus haut, un dessin
fort bien fait du grand morceau de cet ostéolithe remar-
quable, qui se trouve à Haarlem, dans le musée Teyle-
rien.

*.
[Seite 410]

Voyez la superbe Ittiolitologia Veronese, 1794, grand
in-fol. und G. Graydon, dans les Transactions of the
Royal Irish Academy.

*.
[Seite 412]

Comparées avec l'Anomia venosa Soland des îles
Falkland, dans le voyage de Dixon autour du monde.

*.
[Seite 413]

Voyez de Saussure, Voyages dans les Alpes, vol. 1,
tab. 2, fig. 5-6.

**.
[Seite 413]

De Saussure, liv. cité, fig. 1–4.

***.
[Seite 413]

M. de Luc, Lettres sur i'histoire de la terre et
des hommes, 1. vol., page 262.

*.
[Seite 415]

Brander, tab. 8, fig. 37-38.

**.
[Seite 415]

Voyez Andreae, tab. 14, fig. 4, page 265.

*.
[Seite 416]

Voyez mich. Reinh. Rosini tentaminis de lithozois
ac lithophytis prodromus.
Hamb. 1719.

Sam. Chr. Hollmann Descriptio Pentacrinorum. Gœtt.
1784.

**.
[Seite 416]

Voyez Eberh. Fr. Heimeri caput Medusae utpote
novum diluvii universalis monumentum.
Stutgard, 1724,
in-4° La pièce décrite dans cet écrit assez rare, se trouve
dans le musée de M. Ebel, à Brème. Un plus petit, qui
[Seite 417] se trouve dans le cabinet de Mannheim, a été dessiné
en grandeur naturelle dans les act. acad. palat. tome 3.
P. physic. Je possède l'échantillon plein de palmiers ma-
rins, qui est représenté tom. 1, tab. 11-6, dans le
grand ouvrage de Walch, sur les pétrifications.



Blumenbach, Johann Friedrich. Date:
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